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 Épreuve - La vérité attend. Seul le mensonge est pressé.

 
Épreuve - La vérité attend. Seul le mensonge est pressé. Sand-g10Mer 8 Jan - 6:41
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On ne l’avait pourtant pas appelé – enfin, pas vraiment. Tout du moins ne s’était-elle pas sentie pousser par une décision extérieure, par le caprice latent d’une fainéantise générale ; non, le cri était venu de son propre subconscient alors même qu’elle était la première à réprimander quiconque avait le manque d’éducation de perturber sa méditation. Elle était là, assisse en tailleur sous son cerisier habituel dans la cour intérieure du monastère et puis, soudainement, comme un cauchemar interrompait le rêve ou comme un enfant réveillait ses parents, elle avait rouvert les paupières, les iris à peine perturbés par le peu de lumière filtrant le tissu de son bandeau.
C’était un appel silencieux : elle se sentit le besoin, le devoir d’aller vérifier que tout se passait bien à l’intérieur du monastère. Comme ça, comme une envie de dormir inopinée alors même qu’elle n’était pas habilitée à l’accueil des visiteurs. Réprimant un soupir las, regrettant d’ores et déjà sa décision, Saikahdys se releva souplement et, quittant sa position réconfortante du lotus, s’orienta vers l’entrée, petit hall servant à offrir un toit temporaire aussi bien aux étrangers qui allaient rester comme aux inopportuns qu’ils remettaient dehors.

« - .. votre désarroi, bien évidemment, néanmoins il me faut vous dire que je ne suis pas habilité à prendre ce genre de décision seul. Ce n’est pas de mon ressort, vous comprenez ? »

La voix sourde devint de plus en plus clair au rythme de ses pas et Sai fit coulisser la porte, silencieusement, tournant la tête vers les protagonistes présents comme si elle posait alors sur eux un regard critique, des yeux sévères d’une mère déçue qu’on opportune sa sérénité – qu’on opportune la sérénité des siens, et bien plus que tout autre chose la sargon ressentit le malaise qui planait dans l’air. Sous son odorat se mélangeaient des effluves à la fois amer et sucrée, presque sirupeuse ; deux antinomies qui lui firent très vite comprendre que quelque chose se passait mal, que rien de tout cela n’était normal. D’un revers de poignet et sans échanger une parole avec eux, Saika fit signe aux deux moines qui débattaient jusqu’ici avec l’intrus de retourner vaquer à des occupations plus importantes. Comprenant par-là que la petite-fille du chef des lieux allait prendre la relève avec probablement plus de doigté qu’eux, le duo s’exécuta en silence, effectuant une courbette sous les yeux aveugles de la sargon avant de disparaître, refermant la fine porte en papier derrière eux.

« - Bienvenue au monastère Rahèl. commença-t-elle calmement, joignant ses mains devant elle en un signe de salut respectueux. Que puis-je faire pour vous ? Les contrées de Feu sont bien lointaines, c’est un long voyage que vous effectuez pour nous rendre visite.
- Comment savez-vous que.. il balbutie, hésite, se tait ; Sai ne peut poser ses yeux sur lui mais devine l’avoir troublé et lui adressa un fin sourire, très fin, presque méprisant de discrétion.
- La figue n’est pas une denrée que nous avons l’habitude de croiser, dans les Montagnes. Lorsque ses odeurs se mélangent à celles du sable et du soleil, il devient un jeu d’enfant pour n’importe qui de pointer du doigt votre provenance. »

L’homme ne répond pas immédiatement, Saikahdys en profite pour l’analyser sous toutes les coutures. De son odeur, de sa voix et de sa façon de se tenir, elle en déduit qu’il ne doit pas avoir moins d’une quarantaine d’années. Il se donne des airs, des statures qui ne lui correspondent pas : il ne lui inspire pas confiance et la jeune femme l’invite à s’asseoir d’un geste de la main, l’imitant bien vite en prenant place en face de lui. Sai tique lorsqu’il pose une seule main sur la table, conservant l’autre dissimulée sur ses genoux, mais n’en dit rien : ce n’était pas à elle d’apprendre à mentir à un passant dont elle ignorait, d’ailleurs, les raisons de sa venue.

« - Que pouvons-nous faire pour vous aider ? demande-t-elle à nouveau, sans insistance, avec le même calme empreint de détachement dont elle faisait preuve depuis le début.
- Eh bien, je suis envoyé par le Conglomérat des Montagnes pour réquisitionner vos terres : vous empiétez sur des mines qui ne vous appartiennent pas et votre présence n’est pas la bienvenue sans participation pécuniaire de votre part. J’ai bien peur que l’entretien des galeries, que vous abimez probablement sans le savoir par votre simple quotidien, doit ainsi être pris en charge par votre établissement – ce qui, vous y conviendrez, est tout à fait logique compte tenu de votre responsabilité dans son désagrément. »

Le discours est rapide, sans accrocs, assuré. Saika ressent un sourire dans la voix de son interlocuteur et resta impassible, laissant les mots glisser sur elle comme tant de plumes qui caresseraient sa peau. Elle en ressent les moindres aspérités, les moindres hésitations – ou, en l’occurrence, la moindre absence d’hésitation. C’est clair comme de l’eau de roche et la jeune femme en est presque impressionnée : cet homme n’en est certainement pas à son coup d’essai.

« - Le Conglomérat ne possède pas de mines dans cette partie du territoire. En fait, il n’existe même pas de mines, ici : vous êtes bien trop en altitude pour cela. Il faudrait creuser des kilomètres de galeries pour descendre jusque un filon à peu près rentable et aucuns nains n’a jamais eu l’énergie ni la volonté de perdre assez d’argent en essayant. Quand bien même cela aurait été le cas, cependant, je suis curieuse de savoir pourquoi ils auraient engagé un étranger tel que vous, dans leur patriotisme xénophobe. Peut-être pouvez-vous m’expliquer ? »

Saikahdys s’attendait à ce qu’il rebondisse, réplique, improvise pour mieux la surprendre : son calme olympien, son visage fermé dans la sérénité et sa voix placide, néanmoins, semblèrent déstabiliser son vis-à-vis. Celui-ci n’était pas très coriace ; dommage, songea-t-elle sans bouger. Il avait l’air d’être bien plus doué que ceux qui étaient déjà venus tenter leur chance. La sargon ne comprendrait jamais pourquoi, dans la tête de certaines personnes malintentionnées, quelques moins perdus dans la Montagne seraient synonyme de bonté naïve. Comme s’ils avaient de toute façon assez de richesse pour la partager avec le premier venu. Le mieux qu’ils pouvaient faire était d’offrir un toit et de la nourriture aux quelques âmes égarées venant trouver refuge dans ce havre de paix hors de la civilisation et bien loin de toutes ces guerres qui déchiraient Terra Mystica.

« - Ah oui.. ? C’est étrange, j’ai dû me tromper.. Enfin..
- Assurément. l’interrompit-elle gentiment, s’excusant d’un très léger hochement de tête. Voulez-vous rester pour vous reposer ? Vous devez être exténué après un tel voyage.
- Oh, non, non, je ne vais pas m’attarder plus longtemps, et j’ai un travail à effectuer. »

Un sourire maladroit de sa part, une poignée de main refusée de l’autre. L’homme referma son poing, presque surpris de sa propre bravade et repartit comme il était venu : un courant d’air ennuyant, une bourrasque perturbatrice qui, à force de perdre son énergie à souffler, s’en épuisait bien plus vite que les roseaux imperturbables qu’il pliait sans jamais faire céder.

Saikahdys

Saikahdys


Sargon

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