 Sam 13 Déc - 19:58 |  | | | | - Mirage a écrit:
- Un jour, un vieil homme encapuchonné t'annonce dans le secret qu'il est capable de te conduire jusqu'à Von Luar. C'est bien sûr un mensonge d'escroc mais il est très persuasif. Que fais-tu ?
13 Astarr de l'an 114
Faestelia, Feu
La vie, parfois, nous ramènes de drôle d'événements dont celui que j'ai vécu aujourd'hui. Comme il est à la fois excitant, mais décevant, de voir jusqu'où le commun des mortels peuvent aller afin de se laisser eux-même en proie à leurs démons intérieurs...comme s'ils ne connaissaient jamais les limites de la raison ou plutôt...comme s'il fallait absolument qu'ils la dépasse toujours d'un cran. Certes, certains me diront que c'est cette détermination et cette curiosité sans fins qui ont fait d'eux ce qu'ils sont aujourd'hui, mais je m'entêterai toujours à penser que c'est surtout que trop peu d'êtres comme moi existent en ce monde s'ils ne sont pas une race éteinte. La véritable force de l'humain reste sa plus grande faiblesse et celui dont il est question dans mon histoire en est une preuve plus qu'irréfutable.
Depuis ce rêve que j'eus il y a de cela quelques années, je dois avouer que mes recherches sur la localisation de la grande bibliothèque de Von Luar n'ont pas très bien progressé. Ayant plutôt l'impression de tourner en rond plus que toute autre chose, je décidai de m'arrêter quelques temps dans le pays du feu afin de mettre de l'ordre dans mes idées et mes indices, aussi minables et inexistants étaient-ils. Il me fallait aussi me rassasier car voyager d'un endroit à un autre dans ce pays où le climat vous entraîne dans un combat constant, vous laissant en proie à votre propre endurance. C'est donc pour ces multiples raisons que je me trouvai à Faestelia, véritable monument en elle-même de l'architecture sous terre. Alors qu'une maigre partie de cette cité est visible de l'extérieur, la beauté et la grandeur de celle-ci se trouve au centre du roc sur laquelle elle fut construite. J'y passa quelques jours durant lesquelles quelques hommes et femmes des ruelles contentèrent mes appétits jusqu'à ce que je décidai de faire une rapide escale à la bibliothèque du coin. Recherchant toujours dans les anciens parchemins entreposé dans plusieurs de celles-ci et me perdant littéralement entre quelques piles de livres concernant cités perdues, mythologies, légende et histoire reliant à Von Luar, je me retrouvai encore une fois contre un mur qui me semblait indestructible qui me laissait toujours avec cette pensée défaitiste mais réaliste à la fois.
*Pauvre fou, à essayer de trouver l'un des secrets les mieux gardés du gardien du savoir, du dieux des secrets et de la connaissance. Tu peux bien rire des hommes et de leurs fausses ambitions...*
Mécontent, je laissai donc tout sur la table de travail où je m'étais installé et je quittai cet établissement sans un mot et sans remarqué que l'un des visiteurs me suivait depuis quelques temps déjà. Ce n'est qu'après l'avoir entendu éternué que je remarquai sa présence et me rappela l'avoir entre-vue à quelques reprises dans les allées de la bibliothèque. M’apprêtant à lui adresser la parole, je fus couper par une initiative plus rapide de sa part. Sa voix semblait vieille, mais pas encore ancestrale. Le poids de l'âge commençait tout juste à la rendre rauque et grave et ses quelques rides me laissait penser à un homme à la mi-cinquantaine ou au début de la soixantaine tout au plus."Pardonnez-moi...je ne voulais pas vous épier mais tous ces livres, ces plans, ces parchemins. N'êtes-vous pas à la recherche de LA bibliothèque par hasard? Oh...pardonnez mes mauvaises manières. Je me présente...Gamber O'conel."Intrigué par l'intuition que semblait avoir cet homme ainsi que la précision de ses hypothèses quant à mes recherches, je me retournai vers lui entièrement afin de lui faire face et de le saluer, quoique avec un air stupéfait très apparent. Avant de lui répondre, je l'étudiai calmement, le regardant de la tête au pied. Il était plus petit que je ne l'étais, plus vieux, mais plus costaud. Il aurait très bien pu être un nain vu sa carrure, mais il restait un peu plus élancé qu'eux, mesurant un bon vingt centimètre de plus qu'eux. Une capuche ornait sa tête, mais l'éclairage d'une torche m'aidait à reconnaître quelques uns de ses traits faciaux."Eh bien, Monsieur O'conel, vous me voyez surpris de voir que quelqu'un d'autre semble la rechercher tout autant que moi en cette ville et que nous nous croisions de la sorte. Que savez-vous de cet endroit? Peut-être pourrions-nous mettre nos secrets en communs afin de, peut-être, reconstituer un tout? Appelez-moi Sin, de mon prénom."Bien sur, je n'avais aucune information à lui donner, mais certains hommes étaient bien naïf, peut-être l'était-il et allait accepter de discuter de ce qu'il savait sur le domaine de Von Luar. Étant plus vieux, peut-être comptait-il beaucoup plus de temps sur cet objectif que moi, peut-être savait-il des choses que je ne savais pas. Sa réponse fut cependant loin de celle à laquelle je m'attendais."Je me donnerai bien à cette plaisante partie d'échange de connaissance Monsieur Sin, mais je crains devoir refuser. Vous n'avez rien qui puisse m'aider à la trouver...mais moi par contre je peux vous aider, vous guider peut-être en échange de quelques pièces?. Je ne sais pas comment m'y rendre exactement, bien peu le savent en fait, mais je sais néanmoins quelle route emprunter pour s'y rendre ainsi que l'énigme qui vous sera poser à l'entrée du domaine de Von Luar avant d'y accéder. Ce que je demande, en échange, c'est de l'or bien entendu. "Bien que tout ceci semblait trop beau pour être vrai, quelque chose en moi me disait qu'en même temps...rien n'était réellement impossible. Personne n'avait atteint la demeure du dieu, cela ne voulait pas nécessairement dire que personne ne connaissait le moyen de s'y rendre."De l'or tout simplement? Cela me semble bien peu représentatif de ce que l'on pourrait obtenir contre le simple fait de se rendre au bout de cette route...non? Si vous connaissez cette route, pourquoi ne pas s'y être rendu vous-même?""...Car je ne possède pas les moyens d'affronter la mort et ses multiples visages. Je ne maîtrise ni les arcanes, ni l'épée. La seule chose que j'ai pour moi, ce sont mes années de recherches. Vous me donnez l'or, je vous donne l'information et nous partons pour trouver cette route vers ."À première vu, tout semblait se tenir. En plus de ne pas avoir l'allure d'un athlète, l'âge commençait à faire des siennes et peut-être se sentait-il maintenant plus faible qu'il ne l'était à l'époque. Il avait besoin d'une personne sachant combattre et la rapière qui était suspendue à ma taille ne mentait pas quant à mes capacités d'escrimeur alors que les tatouages sur l'endos de mes mains démontraient clairement mon appartenance à la classe arcanique. Bien entendu, rien de ma magie n'égalait la puissance de ceux qui maîtrisait les éléments et leurs puissances offensives, mais mes illusions pouvaient facilement nous sauver la vie par des moyens plus subtils. De toute manière, qu'allais-je risquer dans cette histoire réellement? N'était-ce pas là mon but, de retrouver cette bibliothèque secrète? S'il voulait que mon or, il ne perdrait probablement pas autant de temps avec une histoire qui pourrait sembler aussi absurde. C'est alors que nous partîmes de cet endroit avec, pour ma part, la ferme ambition de trouver cette route...mais la confiance que je m'y en cet homme allait bientôt se transformer.
À peine étions nous partie que l'homme devenait de plus en plus stressé. Au départ, je croyais que c'était cette escale dans le désert aride du pays du feu qui le rendait aussi nerveux, mais alors que nous entamions notre deuxième journée de voyage, je compris ce qui se passait réellement alors que nous nous retrouvions à croiser le même oasis pour la seconde fois. Au départ, je croyais en un hasard, mais c'est Fallax, mon fidèle ami, qui me mit la puce à l'oreille alors que nous décidions de monter le camp pour passer la seconde nuit. Il semblait confiant et alla s'installer dans le creux de gros rochers pour y passer la nuit, endroit qu'il préférait par dessus tout puisqu'il pouvait y trouver fraîcheur et nourriture. Il n'était pas le seul animal à s'y réfugier et y trouver un endroit propice au repos.
Tout ceci me mit la puce à l'oreille assez rapidement; il ne savait pas où il allait. Son but était probablement de m'emmener à un point précis, ou plutôt nul part dans le désert et de m'y laisser en emportant son gain...mais il s'était perdu. Le pire dans cette histoire fut de me rendre compte à quel point je m'étais fait berner par quelque chose d'aussi ridicule. Il fallait croire que ma faiblesse résidait dans les mensonges les plus simples...c'était pathétique."Vous savez Monsieur O'Conel...je comprends maintenant pourquoi il était mieux pour vous d'avoir quelqu'un pour se rendre à cet endroit. Ce n'était pas pour les risques physiques comme les brigands de route ou les monstres...mais plutôt pour votre médiocre sens de l'orientation.""Que voulez-vous dire?...Je ne compr..." Je ne laissai pas une seconde de plus à cet homme. Alors que j'avais commencé à lui parlé, Fallax avait ressentis mon sentiment et s'était lentement glisser hors de son repaire afin de ramper tranquillement le vieil homme. Tranquillement, il s'installa autour de ses pieds sans le moindre bruit et lorsque ce Gambert tenta d'expliquer qu'il ne "comprenait pas" ce que je voulais dire, je serra le poing devant son visage, donnant ainsi le signal à mon ami de resserrer sa prise autour de ses jambes. Tombant vers l'avant et tentant de se débattre contre l'emprise de mon Mamba Noire, il jura à quelques reprises en agrippant un petit rocher devant lui. Il tentait d'avancer, de sortir d'une quelconque manière...mais ne réussit pas."Vous savez, ce qui me complexe le plus dans cette histoire n'est pas votre mensonge en lui-même ou le fait d'avoir marcher jusqu'ici car contrairement à vous, le temps n'affecte pas ma longévité...mais plutôt le fait de m'être fait avoir d'une manière aussi grotesque par un mensonge aussi pathétique. Alors nous allons jouer à un jeu. Vous êtes perdu...et moi aussi. Jusqu'à présent avez mené la danse, mais dans la vie, les choses tournent...tout comme votre chance. Voici maintenant les règles. Le premier d'entre nous deux à atteindre notre point de départ, c'est à dire Faestelia, gardera l'or...et la vie."Deux énormes crocs transpercèrent alors la peau du vieil homme et il put sentir un liquide épais couler de celui-ci. Le venin de Fallax fit son chemin jusqu'à ses veines avant de se répendre tranquillement dans son corps. Le temps du pauvre homme était maintenant compté. "La joie...dans ce jeu mon cher Gambert O'Connel...c'est que je gagne toujours. Hahaha. Bonne route!"Mes paroles furent probablement la dernière chose qu'il entendit hormis peut-être le bruit du sable que le désert faisait alors que le vent chaud de l'air le caressait de ses caresses incessantes.
Si j'écris cette histoire aujourd'hui, cher journal, c'est que je veux qu'elle me serve de leçon pour l'avenir. Les seules mensonges qui mériteront d'être reconnu et vécu dorénavant seront les miens.
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|  | Sin
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