La nuit commençait doucement à tomber sur Sen'Tsura. Le démon était perdu dans ses pensée lors d'une de ses énièmes promenades, qui étaient plus un moyen de fuir la montagne de paperasse accumulée sur son bureau dans l'absolue.

Les rues commençaient à se dépeupler progressivement, et les passant à se dépêcher de plus en plus pour éviter de se retrouver coincer dehors une fois la population moins fréquentable de la ville de sortie.

Néanmoins une promenade très agréable pour le démon, l'air était frais, la majorité des gens n'osaient même pas le regarder de peur de se retrouver accusé d'un chef d'inculpation fictif (ce que le démon ne faisait jamais, mais son égo était flatté par tant de peur, il ne cherchait donc pas à démentir les rumeurs), bref, que demander de plus?!...

Un peu d'occupation. Agréable, mais répétitive, comme toutes ses promenades : les même rues, les même gens terrifiés, cela devenant ENNUYEUX.

Enfin... les choses étaient peut-être appelée à changer....

Époustouflant, tout bonnement grandiose. Comme dans mes souvenirs de jeunesse, la grande et belle Sen'tsura ruisselle de grandeur, de beauté de richesse. Quelques choses ont bien changées depuis, mais certaines rues, certains bâtiments n'ont pas bougés. La nature artistique du lieu est toutefois contrastée par le comportement des populations. On dirai que chacun attend quelque chose, quelque chose de grand, d'explosif, qui aimerait arriver mais n'ose pas s'exprimer. Une force dans le sens de la pesanteur écrase les personnalités, les égos et les témérités.

J'ai croisé des gens aux allures étranges, probablement d'autres races qu'humaine. Il me faut me renseigner sur tout ça. La foule même des odeurs et des idées qui me sont étrangères, chaque pas est comme une immersion dans un monde nouveau. La civilisation, la foule, la ville... Tant de choses desquelles je suis restée à l'écart. Mon accoutrement presque traditionnel et mes armes sont bien vites remarquées par les citoyens lambda qui se demandent de qui il peut bien s'agir. J'espère juste ne pas être prise pour un membre de la résistance, à ce que j'ai cru comprendre, ici ce ne serait pas la meilleure chose à vivre.

Notre chemin croise une bibliothèque dans laquelle je m’arrête. Toujours suivi par mon compagnon mangeur de pomme, fidèle à sa réputation, je reste quelques maigres minutes à feuilleter des livres, à poser quelques questions, et à tourner au hasard des auteurs. J'oubliais le plus important dans la littérature... Ma honte, chose rare chez moi, m'empêche d'avouer à haute voix que je ne sais pas lire, et que je n'ai ouvert les livres qu'en espérant y trouver quelques images. Mon regard patient s’arrêtait pourtant sur les mots, tentait d'en déchiffrait et même parfois, je reconnaissais des notions, des idées générales...

En 10 minutes bien tassées, nous revoilà dehors, marchant en direction des quartiers d'antan.
Au fil de mes déplacements, la foule se fait plus rare. Une sorte de présence malsaine plane dans cette ruelle, cela se voyait dans les yeux des quelques personnes que je peux croiser. A mes yeux apparait finalement une étrange silhouette que mon instinct identifie immédiatement. C'est comme si ça ne devait pas être là, une anomalie... Quelque chose qui ne devrait pas exister, et pourtant c'est là, vivant, mouvant et errant.

Mon attitude change immédiatement, c'est évident, mais dans cette ruelle sans issue, aucune proie ne pourrait m'échapper, ce qui me permet d'être certaine du résultat. Mais si j'ai bien compris, ce n'est pas le genre d'adversaire qui fuit, non...

Une idée me traverse alors l'esprit. Et si je faisais erreur? Si cette chose n'était pas un démon, ou si les démons n'étaient pas ce qu'on m'a raconté. Après tout je ne me fie qu'à des témoignage et mon ignorance est énorme. Seulement une chose ne peut pas trahir, si j'ai bien compris. Je me retourne immédiatement vers Connavar.

-Que vois-tu, camarade?

Alors que partout on me comparait à un démon, et on m’appelait la flèche noire, voilà que je suis confronté à la réalité. Qu'est-ce que la flèche noire pourra faire contre un véritable démon? Suis-je à la hauteur? Je n'ai jamais été vaincue, même si certaines situations ont parfois été difficiles, je ne peux pas vraiment imaginer commencer aujourd'hui, qu'importe ce que j'ai en face.

J'oublie bien vite que je suis en pleine capitale, et que les démons ici sont plus nombreux que cet être isolé, et que si un conflit éclate, n'importe quel être doté de raison sait que je ne quitterai pas aisément la ville même en battant celui-là. Mais je ne suis pas capable d'entendre ces signaux d'alarme. En moi n'existent que le concentré des morts à mon actif, mon instinct animal, mon devoir envers les astres, et un sérénité proche de l'ataraxie complète. Sans savoir quelle est la nature de cette créature, je suis déjà prête au combat, sans paraître l'être.

      Cela faisait des jours que Connavar voyageait en compagnie d'Héna qui, malgré les efforts de l'elfe, semblait ne pas être apte à tenir une discutione de plus de cinq minutes. En chemin ils ne croisèrent que peu de monde, jusqu'à arriver dans les alentour de Sent'sura. En à peine une demi-journée de marche le jeune elfe fut surpris du contraste, les vertes forêts se transformèrent en champ labouré et villages désorganisé tendit que des ornières se formaient sur la route mal entretenu.

      Lorsque le duo arriva enfin aux portes de la ville l'elfe fût ravie de la trouver identique à son souvenir, le grand pont de cristal et les hauts murs travaillé reflétaient à merveille la lumière du zénith et, alors que les habitants de la ville passaient comme si ce joyau n'était que terre, Connavar avança dans une fascination sans limite.

      En se faufilant dans la foule abondante sur le pont je jeune elfe et l'humaine entrèrent sans encombre malgré leurs armements. Connavar suivie l'humaine, espérant qu'il se passe enfin quelque chose dans cette journée sans action, et il fut ravi de voir Héna entrer dans une bibliothèque. A peine le pas du bâtiment franchie l'elfe dû se retenir de ne pas courir pour finalement se saisir d'un traité sur l'herboristerie dans les régions sèches, Connavar avait dû laisser sa lecture en suspend à cause d'une rixe à l'entrée de la bibliothèque. Que de bon souvenirs! L'elfe fût déçu de ne pas pouvoir poursuivre sa lecture plus d'une dizaine de minutes car il dût suivre Héna afin de la surveiller pour qu'elle ne fasse pas de bêtises.

      En effet, l'elfe avait compris durant le trajet qu'elle vouait une aversion profonde envers les démons...entre autre ceux qui dirigeaient cette ville. Si par malheur la jeune femme en croisait un elle serait tuée, voir pire.

      Errant dans les rues et les ruelles ils finirent par émerger dans une place de marché. A la nuit tombante certain des commerçants commençaient à remballer leurs affaires. Trouvant ce qui cherchait l'elfe acheta une trentaine de pomme un marchands étonné par la quantité de fruits voulu.

      Puis ils reprirent leur route dans le labyrinthe que formait Sent'sura. Au détour d'une ruelle Héna s'arrêta brusquement, l'elfe manqua de la percuter et voulu protester mais fut interrompu dans son élan par la vision en face de lui, une silhouette sombre se découpait dans les derniers rayons de soleil qui laissait place à l'astre lunaire.

      D'instinct il activa son oeil, mais regretta aussitôt de l'avoir fait car l'âme de la créature en face de lui était d'une laideur sans pareille, typique des démons que l'elfe avait croisés par le passé. Néanmoins celle-ci déférait sur bien des points car malgré la peau noire et les cornes ornant le haut de son crane, le feu qui déchirait les yeux de la créature n'étaient pas rouge mais fait de bleu et de noir mêlé. De plus celle-ci tenait dans sa main droit un sceptre d'une taille impressionnante avec d'un coté un bloc de glace grossier et de l'autre une aura sombre dansant au gré des mouvements de son support. Cherchant à mettre en relation les informations qu'il avait, il suffit à l'elfe d'une seconde pour comprendre ce qu'il avait en face de lui, un démon des glaces et d'ombre... qui s'ennuyait grandement au vu des traits de son "visage":

      - Que vois-tu, camarade?

      La question fit sursauter l'elfe déjà tendu par cette vision:

      - Si tu veux savoir, c'est pas beau, un démon, peut-être maître dans la magie de glace et d'ombre, et très puissant par-dessus le marché. Se serait un adversaire de valeur, mais je ne peux en dire plus sur lui, sinon qu'il s’ennui grandement.

Le démon était... bouche bée. Bon le fait était que croiser deux guignols ne cherchant pas désespérément à l'éviter l'avais intrigué, pas nécessairement de façon négative d'ailleurs.
Le fait qu'ils le dévisage de façon si ostentatoire passait encore, le pays regorgeait de déséquilibré en tout genre.
Parler de lui comme s'il n'était pas là... Et pratiquement dire qu'ils comptaient l'attaquer... passe encore !...

Mais dire qu'il n'était pas beau !

Le démon changea son apparence pour prendre celle de Connavar en s'approchant de lui. Il s'arrêta à deux mètres de lui en ajoutant juste, avec un ton sarcastique et amusé :

Vu que tu n'as probablement jamais du croiser un miroir de ta vie, je vais t'aider. Qu'est-ce qui n'est pas beau maintenant?

Le démon planta la pointe de son arme dans le sol, dans une position provocatrice, laissant surgir juste assez de puissance pour geler le sol sous lui.
Le démon ne savait que trop penser, ces deux gugusse semblaient amusant, mais en même temps un peu trop provoquant à son goût.

hrp : Encore cour, mais je vous laisser aller ou vous le souhaiter dans votre RP

HRP:

La magie...? Glace et...ténèbres? Tout cela ne rime à rien, ce type fait apparaitre des sorbets et marche plus vite à l'ombre? Peut-être manipule t'il le mauvais coté des gens? Qu'est-ce que sont les "ténèbres" si ce n'est une ombre qui noircit le cœur de ceux qui s'en approchent. Aussi étonnant que fabuleux, le démon nous entends parfaitement à une telle distance, et marche vers nous comme vexé. A vrai dire, n'importe qui l'aurait été, et c'est presque "humain" comme réaction. J'assiste alors à deux spectacles qui me font écarquiller les yeux.

Tout d'abord, alors qu'il marchait, sa chair, et ses os changent à une vitesse époustouflante, je ne vois bientôt devant moi, à la place d'une créature repoussante et pour le moins peu ordinaire, qu'un double exact de mon compagnon de route. Je crois immédiatement à une hallucination, me remémorant où j'ai mangé et qui aurait pu m'empoisonner sans que je m'en méfie. Mais tout parait tellement réel, rien à voir avec mes précédentes expériences d'empoisonnement. Il y'a une vraie logique de construction dans ce nouvel être.

Ma stupeur est bêtement visible, heureusement leurs regards se croisent et ne font pas vraiment attention à mon visage choqué, mais digne toujours. Une seule réaction me vient, et en un instant, comme en un accès de panique, et sans prévenir, me voilà arc bandé, et flèche prête. La plume d'étoile est caressée par le vent, et un fil s'en détache pour aller voleter et dépasser par le coté le démon métamorphosé.

Quelle ambiance sèche. Le froid emplit tous mes sens, mais pourtant quel soleil! J'ai l'impression d'être en plein hiver. Autour de l'arme de la créature, se gèle le sol. Cette brûlure blanche réveille mon esprit et tout se précise. La glace? Il peut geler ce qu'il touche? Mon esprit fait des aller-retours entre "non, ressaisis-toi, ce n'est pas possible" et l'explication logique, et l'analyse de ce qui se produit. Une seule chose m'apparait évident : S'il me touche, c'est fini.

Me manque une information capitale. Démon, c'est avéré. Puissant, je l'aurais deviné. Ténébreux, Glacial, quelle évidence. Mais mérite t'il un jugement. Dois-t-il mourir? Est-ce que la réputation des démons est justifiée.
Ma raison voudrait en savoir plus, mais mon instinct me supplie de lui décocher une flèche entre les deux yeux. Une sorte de peur inconcevable jadis emplit tous mes sens, et pourtant, toute ma volonté et ma curiosité me fait tendre cet arc malgré tout, sans trembler, sans hésiter.
Mon corps à peur, et je n'ai jamais autant pris mon pied de toute mon existence. Sans n'avoir jamais croisé le fer avec cette chose, je sais que pour la première fois, je suis vulnérable, et que mes chances de victoires sont infimes.

-Tu sais mes objectifs, partenaire. Alors dit moi franchement: Si je savais tout ce que tu sais, jugerai-je que cette créature doit mourir?

Si cette créature est vraiment ce qu'on m'a dit de son espèce, et que le mal qui ronge ce monde se trouverai réduit par la mort de cette chose, alors je n'hésiterai pas une seconde. Seulement je perçois l'hésitation et la mesure de la gravité de la situation dans le comportement de mon compagnon. Je ne peux malheureusement dans l'état actuel des choses ne m'en remettre qu'au jugement de Connavar. Il est mon seul moyen de scruter les âmes, et si mes quelques paroles échangées aujourd'hui m'ont fait comprendre ce que croiser un démon signifie, j'ai besoin d'en faire ma propre expérience.

Il faudra que je me fasse lire les livres que j'ai "emprunté" à la bibliothèque. D'après l'homme de la bibliothèque, il s'agit des "3 livres qui vous permettrons de comprendre au mieux ce que "démon" signifie. Ils avaient l'air précieux. Le vol n'est pas dans mes habitudes, mais je sers une cause suffisamment grande pour justifier certains moyens.
En tout cas, si j'avais su lire, je n'aurais probablement pas à me reposer sur Connavar à ce point pour juger de qui doit vivre, ou mourir.

      De la colère et de l'agacement, voilà ce que la créature en face de Connavar semblait ressentir. Parfait, la colère peut être un allié indéniable lorsqu'elle est maîtrisée mais c'est une autre histoire quand elle se déchaîne, seul les meilleurs peuvent en garder le contrôle, voyons comment il va réagir. L'elfe parti dans un fou-rire suite aux paroles du démon, c'est difficilement que Connavar réussit à répondre:

      - Pas mal, je n'avais jamais remarqué que j'étais si beau, au moins ça contraste avec ta précédente apparence. Mais, mon ami, tout ce que tu pourras faire sera vint face à la laideur de ton âme. On ne peut rien me cacher.

      La réaction de l'elfe étant complètement factice Connavar retrouva son sérieux en un instant mais garda cependant un mourir moqueur. Il fut interrompu dans ses pensées par Héna qui lui demanda son avis. De nouveau détendu malgré la situation l'elfe se tourna tranquillement vers l'humain, comme si le démon n'était pas là, à moins d'un mètre de lui:

      - Mon avis? Pour faire simple, c'est un démon, pour moi cela ne représente rien mais pour toi c'est une autre histoire. Je n'ai pas le droit de juger de qui doit vivre ou mourir cependant je vais tout de même t'aiguiller. C'est un être impie, un démon, et lors de notre petit trajet jusqu'ici tu m'as dit que tu comptais tous les abattre, voici une cible.

      L'elfe crue voir un mouvement en provenance du démon, d'un seul geste il bondit en arrière, saisissant au passage Héna dont la flèche lui glissa d'entre les doigts. Le duo fût à une dizaine de pas du démon avant que la flèche touche le sol. La vitesse prodigieuse à laquelle l'elfe avait bougé était dû à un sursaut d'adrénaline mais l'humaine, peu habitué à une tel vitesse semble légèrement étourdi:

      - Désolé mais je pense que mettre un peu de distance entre lui et nous serait une bonne idée.

      Sur ces mots l'elfe sortie une pomme de sa besace et mordit dedans, elle était gorgée de jus et sucrée, l'elfe savoura cette uniques bouché et regréa de devoir la gâcher... éventuellement.

HRP:

Le démon écoutait le bouffeur de salade avec un air désabusé, puis satisfait alors qu'il reprenait son apparence première.

Ah, c'est de mon âme que tu parlais ! Pas de problème alors, on est cool, d'autant que tes capacités ne doivent pas être aussi affutée que tu le dis...

Voyant l'air d’incompréhension sur le visage de son interlocuteur, il ajouta juste :

Si tu avais vraiment vu le fond de mon âme, toute trace d'espoir t'aurait quitter à l'heure qu'il est....

L'elfe sauta en arrière, entraînant sa compagne. La flèche de cette dernière passa à quelques centimètre de la tête du démon qui l'ignora. Son adversaire avait eut le culot de se poser la question s'il devait "vivre" ou mourir, et devant lui. Il allait découvrir la vrai signification de "terreur" avant de se faire éventrer.

Le démon leva son arme, et frappe sèchement le sol, déclenchant une brusque rafale de vent froid qui fusa dans la rue, couvrant tout ce qui s'y trouvait : mur, plante, sol, d'une épaisse couche de glace.
Un épais mur de glace couvert de pointe apparue derrière ses deux adversaire, leur coupant toute retraite.

Jouons un peu à présent...

Le démon ne comptait pas y aller pleine puissance d'entrée, espérant que ses adversaires allaient l'amuser un peu avant.

Ce mouvement n'était pas prévu! Mais qu'est-ce qu'il fait? En un instant me voilà propulsée en arrière, par le bras tendeur, ce qui laisse partir la flèche incontrôlée. Un réflexe me fait rajuster la direction de ma flèche, qui file malgré tout vers l'adversaire. Incroyable. Il m'a fait rater une cible immobile. Je ne sais pas si je suis en colère ou vexée, mais tout s'est passé si vite. Quelle est la vitesse de ce type, je n'ai rien vu venir... Une seule explication possible, il s'agissait de réflexe incontrôlé, car j'ai l'impression qu'il n'avait pas vraiment prévu son propre mouvement au vu de la précipitation.

L'adversaire révèle alors une partie de sa force. Un mur de piques de glaces apparait derrière nous. Je ne m'y ferai jamais. J'essaie d'imaginer ce qui se serait produit si tout cela était apparu sous mes pieds, alors que j'étais en l'air, lors de ce bond non contrôlé. Si notre adversaire avait voulu nous tué, ce serait déjà fait. Il faut éviter ce genre d'erreurs à l'avenir, maintenant que nous connaissons la nature de son pouvoir. S'il nous a laissé en vie, j'imagine qu'il veut nous offrir un combat symbolique, une leçon. Je relève le défi, mais une chose me fait grincer les dents: je n'ai déjà plus le choix.

J'ai envie de dire quelque chose à Connavar, mais rien ne me vient qui exprime exactement ce que je ressens. Je me contente donc d'un figure bien représentative. J'ai l'habitude de combattre seule, et je pense avoir plus de chances de survie s'il ne se mêle pas de ma survie. Ceci dit, il a l'air d'avoir des réflexes et des aptitudes physiques supérieures aux miennes. Il pourrait bien être ma seule chance de victoire cette fois ci... Je ne mesure pas bien son pouvoir car je ne l'ai jamais affronté. J'ai été bête de ne pas le combattre plus tôt pour le jauger.

Deux choses me tracassent : Déjà je n'ai pas pour habitude de rater mes cibles, c'est aussi incroyable qu'elle était immobile, mais je peux rejeter la faute sur Conavar. Cependant, il n'a pas bougé d'un pouce. La surprise ne se voit pas sur son visage, j'imagine donc qu'il l'a vue arriver de loin, et qu'il en connaissais la trajectoire exacte, donc ce sera un être qui esquivera aisément ce genre de flèches. Il va falloir passer à la vitesse supérieure avant même d'avoir commencé, et ce n'est pas pour me ravir.

Je tire une seconde flèche de mon carquois, mais cette fois ne la place pas dans mon arc. je la garde, pointée vers le sol, je ne compte pas en reperdre une autre, et le fait d'être prévisible me dérange. Reste à savoir, même si je réussi mes tirs, si les 9 flèches qui restent à mon carquois suffiront à le tuer, où si son corps est trop résistant, et méritera que je sorte mon Xiphos.

Cette distance lui permettra d'éviter mes flèches sans problème. Je ne pense pas pouvoir le surprendre en fuyant. Il faut que je me mette en danger, c'est ma seule chance. Il faut le tuer en un seul coup, où il risque de me prendre au sérieux, et le combat prendra une tournure que je suis certaine de ne pas vouloir voir.

En un instant je m'élance en avant, En courant, sans arme pointée, juste me rapprochant de lui de face, de front et sans hésitation. Quelques secondes suffiront pour l'atteindre.

HRP:

      Le démon faisait étalage de sa puissance, enfin! Mais ce n'était surement pas tout ce qu'il qu'il pouvait faire, au vu de son âme la créature était bien plus puissante. Tant mieux. Un adversaire honorable était toujours motivant, l'elfe sentait déjà l'afflux de puissance propre aux combats. Ses muscles se gonflaient de sang tendit que son cerveau était en ébullition.

      En voyant sa compagne bondir en avant, arc baissé et flèche au clair, l'elfe projeta sa pomme à pleine puissance au visage du démon, celle-ci frôla le visage d'Héna. Sans regarder si le projectile atteint sa cible Connavar fonça vers son double, sa vitesse surhumaine lui permit de rapidement dépasser l'humaine.

      En arrivant au niveau de démon, l'elfe profita de la glace sur les pavés pour se jeter au sol les pieds en avant et glisser, évitant une éventuelle contre-attaque. La hache utilisée tel un crochet, l'elfe agrippa la jambe du démon pour le projeter au sol. Sortant ensuite sa dague Connavar la planta dans la glace pour arrêter sa glissade puis se releva d'un mouvement fluide. Sa hache décrivit un arc de cercle avant de s’abattre violemment où le démon devait se trouver.

      Suite à cet enchaînement l'elfe fit un bond en arrière pour mettre un peu de distance avec son adversaire et vérifier si une de ses attaques avait fait mouche. Tout en scrutant la scène il sortie une pomme de sa besace et croqua dedans, celle-ci était légèrement farineuse, aussi l'elfe regretta le précédant fruit désormais réduit à l'état de morceaux.

HRP:

Le démon leva la main, laissant la pomme éclatée contre celle-ci, le recouvrant de morceau de fruit. Néanmoins ce faisant, il perdit le contact visuel avec son adversaire, qu'il découvrit rapidement... bien trop près de lui.

Rapi...

L'elfe plongea agrippant solidement la jambe du démon avec son arme. Esenheim frappa néanmoins avec une vitesse surhumaine, manquait la gorge de l'elfe de peu, mais arrachant le cuir de son armure au niveau et l'épaule, et lui causant une toute petit coupure.
Il fut ensuite renversé par son adversaire et tomba lourdement sur le dos, le sonnant une fraction de seconde.

Il roula sur lui-même, laissant la hache s'enfoncer dans sa cape, là ou il se tenait une fraction de seconde plus tôt. Celle-ci se déchira alors que le démon prenait prestement appuie à genoux. Il sauta, s'aidant de sa chaîne pour prendre une grande quantité d'altitude, et se retrouver cette dos au mur qu'il avait lui-même créé, de façon à conserver ses deux adversaire face à lui. Combattre deux personnes à la fois était nettement plus dur que ce qu'on pense, et ces deux là n'était pas que de banale paysans, il devrait être plus prudent.

Il créé un épais bouclier de givre qu'il mania de la main gauche, et se mit à faire très agilement tourner son arme de l'autre main.

Tu n'as pas le monopole de la vitesse.

La fille était à priori une archère, potentiellement plus dangereuse, mais plus facile à gérer. Il chargea, sa mouvant avec rapidité, et dans une absence de son caractéristique de son corps de métier. Il intercepta Hena d'un violent coup de bouclier, puis propulsa l'un des côté de son arme, toujours attaché à la chaîne, droit vers l'elfe.

Toujours avoir deux coups d'avance. Ce sera mon test de sa réactivité. Le démon décide d'aller à mon encontre, bouclier en avant, il tente de m'intercepter. Je bascule ma hanche en avant, pour que le choc aie bien lieu. A grands risques, meilleurs méthodes. Je bascule donc sur le sol, mais mon adversaire oriente son arme vers l'elfe, j'ai donc plusieurs chances qui s'offrent à moi. pendant ma chute, le bruit du bouclier masque celui de ma flèche que je tire au ciel. Si connavar y fait attention, il positionnera notre adversaire au bon endroit pour la redescende de la flèche. En plus de quoi je m'applique pour que cela donne l'impression que le choc du bouclier m'a fait lacher la flèche hasardeusement dans ma chute. Avant de toucher le sol, j'écarte mon arc légèrement sur le sol, qui devient encombrant. Il me croit archère, et c'est ma chance. Je sors de son étuis en un seul mouvement ma dague que je dirige, meurtrière dans la partie basse de la jambe de mon adversaire, cherchant un point faible à trancher dans la cheville. Je suis à ses pieds, son arme est lancée vers l'elfe et son regard est ailleurs, de plus, la flèche m'assure un plan B, et s'il l'esquive m'assurera une fuite. Le sol givré cependant m’empêche une fuite physique efficace, je risquerai de glisser. Est-ce que je prend trop de risques? La réponse à cette question, j'y ai déjà répondu mais elle se pose toujours car chaque nouvelle action me met un peu plus en danger. C'est surement le seul moyen d'atteindre ce type d'ennemi. J'ai du mal à l'avouer, mais ma survie va dépendre en grande partie de la perspicacité de Connavar, surtout dans les six secondes qui suivent...

      Les attaques de l'elfe s'étaient révélés être inutile, aussi le démon était désormais sur Héna. Alors que l'impie bousculait la jeune femme celle-ci tira un dernier trait en l'air. En suivant le regard de d'Héna l'elfe comprit la manœuvre. Rapidement Connavar estima où la flèche devait tomber. Juste devant moi, reste plus qu'à attirer le glaçon dessous.
      Comme si une prière était exaucée le démon projeta son arme liée d'une chaîne vers l'elfe. L'un pas de placement l'elfe évita celle-ci et s'en saisie au vol, au contacte de l'arme d'elfe frémi mais il ignora la morsure du froid. L'elfe se servit de la dague plantée dans le sol comme d'un cal-pied et tira sur la chaîne qui entraîna le démon à sa suite:

      - Viens par là mon petit...

      Le démon désormais sur la trajectoire de la flèche l'elfe interrompit le combat:

      - Ou ma petite... t'es quoi au faite? Et comment t'appelles-tu? J'aime connaitre le nom des adversaires de mon niveau.

      Pourvu que ça marche, sinon je suis dans la merde, j'aurais pu faire tellement en le ramenant vers moi mais l'idée d'Héna a plus de chance de toucher. Il semblerait que notre ami soit bien plus rapide qu'il n'y parait. Enfin bon en deux contre un ça devrait le faire.
      Affichant une attitude décontracté l'elfe sorti une nouvelle pomme de sa besace et croqua dedans. Il redécouvrit ainsi le plaisir du premier fruit, ce qui lui mit du baume au cœur. Malgré son attitude ouverte et décontracté l'elfe gardait bien à l'esprit qui sa vie était en jeu, il resta donc sur le qui-vive, guettant le moindre mouvement du démon pour réagir dans l'instant.

Le démon n'aurait eut pour ainsi dire aucune idée du plan que préparait ses adversaire si cela n'aurait été pour un petit détail. Quel que soit le point de vu, le mouvement de Connavar était stupide, or l'elfe n'avait pas donner l'impression au démon d'être un idiot, ce qui lui avait légèrement mit la puce à l'oreille.

L'attaque de l'archère vient frapper fortement sa cheville, permettant à l'elfe de le tirer, sans quoi le démon n'aurait même pas bougé, le sol glissant ennuyant seulement ses adversaires.

L'elfe le mit si délibérément "en place" que s'en devenait risible, le démon détestait se faire prendre pour un idiot, et cela venait de lui gâcher tout le plaisir du combat.

- Ou ma petite... t'es quoi au faite? Et comment t'appelles-tu? J'aime connaitre le nom des adversaires de mon niveau.

L'elfe semblait ignorer un tout petit détail quand il avait attraper la chaîne, le démon la contrôler librement, en même temps qu'il faisait un pas de côté, il fit s'incurver la trajectoire de son arme, dans le dos de l'elfe, pour la ramener avec violence dans l'épaule droite de l'elfe.

Esenheim... chef de la milice de l'ombre, pour vous servir...

Gelant légèrement la main de l'elfe, il tira violemment sur la chaîne, l'arrachant du sol, et le propulsant sur mon amie. Il ramena son arme à lui et absorba le sang qui la tachait avec un air malsain. La lueur bleu de ses yeux se mit à briller plus fortement, alors que des volute de vapeur glacée s'échappait des fentes de son armure.

Dans sa main droite, le démon faisait tournoyer son arme, au bout de sa chaîne, tandis que dans sa main gauche, il concentrait une quantité énorme d'énergie, donnant presque l'impression que de petite flamme bleu dansaient dans la paume de sa main.

Il semblerait que nous nous soyons mutuellement sous-estimé, bien que pas sur les même aspect, permettez moi de remettre les compteur à zéro, et de vous combattre sérieusement...

Impossible. Comment a t'il pu faire foirer ça... Enfin je crois qu'on a pas encore assez combattu ensemble pour pouvoir parfaitement nous synchroniser sur des coups comme ceux là. Les flèches ne me serons d'aucune utilité. Mais l'arc...

Je récupère mon arc qui avait glissé sur le sol à quelques pas de là, puis je me prend dans le dos le poids complet de Connavar qui venait de se faire jeter comme un sac par le démon. Roulant sur le coté, je m'extirpe, mais le démon a été trop rapide pour que j'esquive ce coup. Ma colonne vertébrale vient de prendre un sale coup. Sans que ce soit décisif, je risque d'en souffrir un moment après ça...

J'ai l'impression que tout cela tourne au vinaigre de façon très désagréable. Je me relève. Je ne peux pas mettre fin à cela tout seul, mais je peux lui couper son champ de vision. Si je me fait amocher, ce n'est pas grave, tant que le combat est gagné. Les adversaires s'attendent toujours assez peu à ce qu'on puisse accepter de se faire tailler pour remporter une victoire.

Je saisis mon Xiphos comme une dague d'assassin, et je prend appui sur la glace comme je peux. Cet élan pourrait m'être bénéfique. Je m'habitue déjà à ce nouvel équilibre. Si Connavar ne me suis pas très vite et ne profite pas de l'angle mort que je vais lui fournir, mes techniques n'auront plus de secret pour cette chose, et il sera non seulement au courant du fait que je ne suis pas de son niveau, mais en plus, s'il est un peu stratégique, cherchera à m'éliminer en premier pour se consacrer au plus fort des deux. Si en astuce j'ai bien l'impression que la compétition avec Connavar n'aurait aucun intérêt, il me dépasse en vitesse et en force. Probablement car il est d'une race ... supérieure.

Je m'élance, agile et adaptée au terrain vers mon adversaire, qui, je l'espère, ne s'attendait pas à ce que je me relève aussi vite de ma chute. Avec fougue et détermination, je rentre dans son espace de corps, plus prêt je suis, et plus son arme lourde sera évidente à contrer, voire même à esquiver. Seul défaut, je ne peux pas sauter efficacement, car mes atterrissages sur glaces risquent de mal se terminer. Si je comprend bien sa magie glace, elle est quelque peu prévisible. Si je lui tranche la gorge, j'ai une chance de le tuer. Sa blessure à la cheville est minime, et mon coup ne l'a même pas blessé. Il était gêné, mais c'est à ce demandé ce qu'il peut bien y'avoir là dedans... Des os, mais du sang?

J'enchaine rapidement deux coups de dagues dans le vide, facilement esquivable, en faisant bien attention à rester dans son champ de vision. Glissant sur le coté droit, me préparant à esquiver toute attaque venant de ses pouvoirs, si je les ai bien analysé, je me présente alors, ouverte du bras droit, comme une invitation trop évidente. Vu son intelligence, il verra le leurre. Espérant qu'il frappera à gauche prévoyant une feinte pour l'atteindre, je lance mon appui du pied gauche, et tente d'enfoncer ma dague dans son épaule motrice, tenant son arme, ouvrant à la fois une faille et un angle mort.

Si tout ce passe bien Connavar attaquera du coté propice, vu que le bras armé sera paralysé par ma dague, et finira ce combat. Je risque de prendre quelques coups de bouclier, mais le temps qu'il retire la dague, le combat sera terminé. Je mise tout sur toi, Connavar. Ne fait pas deux fois la même erreur.

La seule chose que je craint c'est qu'il aie terminé de me congeler avant que Connavar n'arrive. Et si je gagne ce combat, me faudra t-il encore conserver mon bras pour me battre à nouveau... S'il se sent en danger, il n'hésitera pas à mettre un terme à ce combat de manière expéditive, c'est pourquoi j'ai besoin de lui laisser entrevoir des failles, des défauts légers et discrets, des faiblesses dans mon jeu de dague. L'ouverture n'est pas un invitation évidente, et elle ressemble à ce que nous avons déjà fait précédemment en moins subtil, mais en plus rapide. Mise sur la rapidité semble le plus logique à adopté.

Ce type m'a déjà vu élaborer un plan à plus de trois coups. Il pourra lire de façon limpide sur ma feinte, mais difficilement sur le quatrième coup. Et ce coup, c'est Connavar. Si je ne peux pas l'embrouiller sur ce coup, alors je retournerai à distance. Nous sommes en ville, j'aurais milles autres occasions. Je dois juste survivre à ce coup, même s'il échoue. S'il réussi, en revanche... Le combat est déjà terminé. Sauf si j'ai sous estimé sa résistance. Mais les armes lourdes de Connavar, si elles touchent, devraient pouvoir lui arracher la tête sans soucis.

      L'elfe se senti soulevé, comprenant ce qui allai arriver il donna un violant coup de pied dans sa dague qui fut propulsé en l'air, tournant sur elle-même. Le sol se déroba alors totalement sous les pieds de Connavar avant de disparaître de son champ de vision. L'elfe tenta de se retourner durant son vol pour faciliter la réception mais sans grand sucé, il percuta Héna avant de glisser sur le sol avant d'être stoppé par le mur d'une maison. Le choc fut violant mais l'elfe ne senti aucune douleur, comme pour les blessures à l'épaule et au dos où seul le liquide chaud s'écoulant des plait indiquait à l'elfe son état.
      Connavar se releva, une vigueur nouvelle naît de la rage  parcourant ses membres. Il fallait en finir vite avec ce combat car l'elfe ne souhaitait pas perdre le contrôle de lui-même, cela signifiait surement la fin du combat, et non en sa faveur, car se n'est pas avec de la force brute que l'on bat un tel adversaire.
      De nouveau sur pied l'elfe tendis la main pour réceptionner la dague en plein vole. Comment j'ai réussit ce coup? Quand il releva les yeux de l'arme l'elfe vite sa coéquipière foncer vers le démon. Elle va y passer, enfin... peut être pas si je l'aide. C'est parti !
      Voyant l'action d'Héna et comprenant son bute, l'elfe bondi discrètement dans l'angle mort du démon. Trouvant une petite fissure dans le sol gelé l'elfe s'en servie pour se propulser en direction de l’impie, sa hache à la main gauche et la dague dans l'autre.
      C'est seulement quand l'elfe arriva à un pied d'Héna qu'il se propulsa en l'air, sautant par-dessus d'humain tout en se retournant. Désormais la tête en bas et les pieds en l'air, l'elfe profita de sa position acrobatique pour enfoncer sa dague dans l'épaule intacte du démon. Dans un même temps il plaça la pointe base de la lame de sa hache sous l'épaulière droite du démon, tel un crochet.
      Désormais derrière le démon et en fin de course l'elfe profita de la vitesse accumulée et de la force qui était sienne pour bouger son adversaire à l'aide de ses armes. Connavar se projeta en arrière jusqu'à ce que son dos et le sol entrent en contact. Désormais allongé, son ennemi au-dessus de lui, l'elfe s'aida de ses jambes pour envoyer voler le démon contre le mur d'une maison tout en le libérant de l'emprise de ses armes dans un craquement métallique.
      Sans attendre, l'elfe se releva et s'exclama un aire moqueur:

      - Il ne me semble pas t'avoir sous-estimer pour ma part.

      Malgré sa provocation l'elfe douta que le combat était fini, il se tourna alors vers l'humaine et lui fit un signe de tête en désignant l'autre bout de la rue, l'invitant ainsi à un... repli stratégique. Voulant ranger sa dague l'elfe aperçue que la lame était brisée à la garde, il jeta alors le reste d'arme, sorti une nouvelle pomme de sa besace et la croqua machinalement.

Spoiler:

Le démon regarda avec une pointe d'amusement l'humaine essayer de percer sa garde, et se prépara à la réduire à l'état de pulpe sanguine. Enfin, c'est ce qu'il se serait passer dans l'autre mangeur de salade. Il semblait qu'il n'avait pas compris la leçon la dernière fois...

Il absorba le coup de l'elfe, se rattrapant sur le mur, et se tourna. Voyant le signe de tête de l'elfe, indiquant ce qui semblait une tentative de fuite, le démon répondit juste :

Oh non, vous ne repartirez pas sans un petit cadeau...

Le démon utilisa l'énergie qu'il avait accumulée pour instantanément transformer l'allée en couloir de glace, fermé aux deux extrémités, et aussi en niveau du plafond. Il fit surgir des tentacules d'ombre de son dos, donnant l'impression qu'il possédait maintenant des ailes. Il rayonnait de puissance, tant ses deux adversaires l'avaient agacés. Il plongea la majorité des tentacules dans la glace qui l'entourait, pour se stabiliser solidement, et il transforma son arme en un énorme avec, qu'il banda, la flèche chargé dedans ressemblait à un véritable épieux.

Le démon ne savait pas spécialement viser, mais là ce serait comme rater un dragon dans un couloir : impossible.

S'aidant de quelques tentacules supplémentaire, pour augmenter la force de son bras, il altéra progressivement les propriété de la glace pour en décupler la raideur, augmentant l'énergie accumulée dans l'arc de façon exponentielle.

Bon courage avec ça...

Il relâcha, malgré son ancrage dans le mur, il tomba pratiquement à la renverse sous le choc. Le projectile magique partie à toute vitesse, absorbant au même rythme la glace du couloir pour augmenter de taille, jusqu'au moment ou il commença presque à raclé sur les bords de la ruelle.

Le démon se tourna, et dissipa le mur derrière lui en même temps que le projectile réduisant en éclat le mur à l'autre bout de l'allée. Et il s'en alla, désintéressé.

Sur ma route, bien évidemment, je ne peux m’empêcher de passer par la grande Sen'Tsura. Modèle de richesse, j'avoue déplorer le manque de verdure dans cet environnement d'une fausse pureté trop civilisée à mon goût. Quelques marchands offrent des objets rares contre une poignée de pièce dont la valeur me désintéresse, et quelques crieurs de rues répandent les nouvelles de la matinée. Alors que mon chemin traverse une petite ruelle, qui doit me mener vers la bibliothèque où j’espère trouver quelques livres de botanique et pourquoi pas un roman qui me donnera goût à la lecture, art qui m'est assez étranger, mais auquel j'ai eu quelques fois le plaisir de m'adonner, je ressens une force magique commensurable dans une ruelle adjacente. De toute évidence, un démon se trouve là bas. Je grimpe sur un escalier, puis enjambe une barrière en pierre où sont sculptés, fiers et fidèles au poste, quelques canidés. Grippant le long d'une vigne grimpante que je génère, je longe des balcons blancs et sinistres, pour aller me percher sur une balustrade d'un jaune atroce. J'aperçois un groupe d'individus faisant face à un démon maîtrisant la magie givre. Son pouvoir est très supérieur au leur, et malheureusement, je crains qu'ils ne tiennent pas longtemps. Alors que je comptais me déplacer pour aller les aider, voire même pas aller affronter le démon en question, je me rend compte que je n'aurais jamais le temps de les atteindre. Enfermés dans un couloir de glace, dont ils ne risquent pas de sortir, les deux pauvres combattants semblent perdus, alors que le démon les vise avec une flèche de givre, dont je devine qu'elle sera sa dernière attaque au vu de la puissance qui en émane.

Le pouvoir est effrayant, et la flèche qui était fine et précise devient un projectile effrayant qu'ils n'arrêteront jamais. Paniquant et voyant que je n'atteindrai jamais ces deux là pour les aider, je regarde partout voir si un végétal pourrait m'aider à agir, mais rien à faire, les ruelles de Sen'Tsura son belles, mais assez dépourvues de végétation, et celle-ci, assez excentrée, n'a même pas la qualité esthétique de ses voisines. Alors que tout semblait perdu, je remarque que l'un des deux futurs cadavres a sorti une pomme et la tient dans sa main. Une feuille volette, encore accrochée à la tige. Agir sur un objet déjà retiré de l'arbre depuis plus d'une journée, rien de plus compliqué en réalité... Concentrant mon énergie, je ne parvient, bien sûr pas à agir dessus. Dernière chance: se rapprocher et utiliser une partie de l'énergie de Hallulay.

J'espère que tu es prêt!!

Je m'adresse à Hallulay en plein saut de l'ange au dessus du vide.

Bien sûr, partenaire, tu me prends pour qui? Un démon de pacotille?

Ma magie s'embrase, et une partie de l'énergie de Hallulay circule déjà dans ma magie. De la pomme sortent des ronces violacées qui fleurissent rouge et orange de pistil. Le pépin de la pomme est la seule chose que je pouvait utiliser, mais la faire grandit à 'intérieur du fruit a pris un peu plus de temps que prévu, mais c'est encore acceptable pour quelqu'un qui chute d'un bâtiment. C'est donc un pommier tout entier qui voit le jour dans la main du mangeur de pommes, mais un pommier malade, crasseux, et dont le tronc est cerclé de ronces obscures et presque organiques. Devant dette ultime défense, sortent en forme de foreuse un concentré de couches de ronces épaisses et de bois noués, ornés de feuilles qui tenteront d'amortir le choc. Au sol les racines prennent partout contre le mur et dans la terre, pour absorber l'impact, et Sous mes fesses vient grandir une petit branche qui me réceptionne en douceur, m'évitant de m'écraser maladroitement sur le sol givré.

Le vent d'Hallulay s'empare de ma foreuse forestière, et en plus d'y insuffler une pression, la fait tourner à un rythme époustouflant. Les vents provoqués traversent toute la rue, mais le démon pensera que ces vents proviennent de l'impact de son projectile. Il a déjà le dos tourné au combat. La masse glacée entre enfin en contact avec la défense corrompue des magies combinés de moi et Hallulay. Notre fusion prend fin, aussi vite qu'elle avait commencée, et ma magie se sépare de la sienne. Je suis épuisée, j'ai tout mis là dedans... Trop d'un coup, heureusement que l'adversaire se fiche de notre sort et s'en va. Si un combat devait avoir lieu, je serais trop faible pour l'assumer.

La foreuse qui devait dévorer la glace, craque sous l'impact et la puissance. Cette glace est tellement compacte que rien n'y fait. Avançant en détruisant ma création à une vitesse folle, la glace se sépare enfin en deux, fragilisée pour toute sa traversée, et les deux inconnus passent de peu entre les deux morceaux qui ont été dirigés autour du pommier. Ce même pommier dont la moitié du corps est arraché de chaque coté, à cause du passage des glaciers. Les deux morceaux finissent leurs routes dans le mur de derrière, qui éclate et s'écroule en intérieur.

Quelle puissance époustouflante... Ni une ni deux, je remonte sur mon toit, à l'aide de la branche qui m'y amène, puis je cours en espérant retrouver la trace du démon qui quittait les lieux... Rien à faire... Il m'aura échapper... En plus au bout de quelques minutes de recherche, je me rend compte que je me suis perdue dans les ruelles... Tant pis, je savais que passer à Sen'Tsura n'était pas la meilleure idée de toute façon, alors je vais juste continuer mon chemin... Fatiguée et un peu honteuse, je quitte Sen'Tsura sans me retourner, mon chemin est encore long.

HRP:

Je n'ai pas le temps de bien me remettre du combat, que déjà le démon brandit un arc de glace et décoche un flèche fabuleuse. Quels sont mes pouvoirs de glace comparé aux siens? Rien, le néant. Une espèce de rigolade ridicule, une forme de jeu qui ne fait pas le poids. Mon astuce et ma vitesse peuvent m'aider mais en puissance brute, je suis loin de lui. Alors que j'accepterai presque l'idée de m'être fait vaincre, un évènement survient. La pomme de Connavar se métamorphose en une sorte d'amas végétal dégoutant et pestilentiel plein d'épines de dont l'avant et muni d'une sorte d'énorme foreuse de bois gris et violet. Une odeur de maladie s'accompagne de l'étrange création. Serait-ce encore un de ses pouvoirs dont il ne m'avait pas parlé? A regarder sa surprise, pas du tout. Un bruit de craquement de branche m'attire le regard vers le ciel, où je vois une jeune femme qui semble jouer avec cette étrange végétation, et l'utiliser à loisir.

La flèche de glace se disperse, et le mur explose sous le choc, mais nous sommes vivants, intacts et vivants. Notre adversaire est partit, j'en déduis donc qui est assez prétentieux pour penser qu'il était impossible que l'on puisse survivre à un coup pareil... En effet, seuls, nous serions morts. Inutile de le nier, si cette fille n'était pas intervenu nous serions tous les deux morts ici. Réaction étrange, alors que je m'attendais à la voir descendre pour venir nous voir, la voilà qui repart sur les toits pour tenter de poursuivre dans la direction du démon. Je ne sais pas si elle est puissante et déterminée, ou bien folle et prétentieuse, mais elle déborde d'une puissance étonnante. Cela me ramène à ma faible condition, et je lève mon visage sur celui de Connavar, en espérant y trouver une réaction à tout ce que nous venons de vivre.

      Le démon se réceptionna avec une étonnante facilitée, évitant le choc contre le mur comme l'elfe avait espéré. C'est alors que la créature de givre montra l'étendue de sa puissance en les enfermant dans une prison de glace. Putain, plus moyen de fuir, se fourbe va avoir notre peau au prochain coup. Vite, réfléchie, trouve quelque chose, n'importe quoi ! L'elfe fut interrompu dans ses pensées par la vision du démon formant son ultime attaque, jamais Héna et Connavar pourraient éviter le projectile du démon.
      C'est alors que l'inattendu ce produisit. D'abord la pomme se mit à vibrer, mais s'arrêta. Puis elle vivra de nouveau, plus fort cette fois et c'est fasciné que Connavar regarda le fruit se transformer en arbre dans sa main. Quand le végétal fut trop lourd pour l'elfe celui-ci le jeta au sol puis recula d'un bond. Quoi que pestilentielle, la plante ne cessa de grandir, de plus en plus vite, jusqu'à devenir un grand arbre couvert de ronces portant un immense pavois sylvestre.
      Le bruit du choc entre la flèche de glace et le tronc ramena Connavar à la réalité, sachant qu'en aucun cas se pouvait être Héna l'origine de cette magie l'elfe chercha la source du sort. Et c'est au-dessus de lui qu'il trouva la réponse à sa question muette. Une jeune femme en chute libre fit pousser un arbre contre la paroi d'un mur pour amortir le choc. A peine réceptionné celle-ci partie en direction du démon, déjà loin.
      Connavar se retourna vers Héna qui semblait ne savoir que penser de tout ça, à vrai dire l'elfe était dans le même état d’incompréhension mais l’expérience lui permit de vite se reprendre:

      - Il semblerait que nous ayons eu de la chance, il faudra être plus prudent la prochaine fois car sans cette étrangère nous ne serions plus que viande froide. Enfin bon, tu vas bien? Rien de cassé?

      Sur ces mots l'elfe sorti une nouvelle pomme et croqua dedans, se rendant compte que c'était son amour pour ce fruit qui les avait sauvés, l'elfe ne put s'empêcher être heureux d'en avoir tout un stock à savourer.

Sur le sol encore brumeux et gelé de magie, la plante obscure se rétracte progressivement. Elle ne semble pas adaptée à un tel milieu. Un bilan rapide me permet de prend possession de mes moyens à nouveau, et de me lever en guise de réponse. Mes yeux scrutent l'horizon. Cette jeune femme, je la retrouverai un jour... Et ce démon, je le vaincrai. Qu'importe le temps que cela prendra, il ne faut pas se lamenter sur son sort. Je suis humaine, faible et pour l'instant assez peu expérimentée, mais cette journée m'a enseigné une leçon qui n'a pas de prix. Ma vie ne vaut rien contre ces forces obscures, et il faut inverser la balance, je dois tous les tuer, les éradiquer, leur montrer quel démon peut devenir Héna Téobald pour les démons. Jamais ils ne se sentiront aussi purs et innocents qu'en voyant l'archère noire à leurs trousses. Mes doutes se sont estompés, et mon chemin est éclairé par la lune rouge. Chaque démon devra disparaître, c'est la seule et dernière mission à accomplir.

Tout va bien. Nous avons tous les deux à nous améliorer. Quittons cet endroit corrompu, Sen'Tsura n'est plus que l'ombre de mon souvenir de gamine...

Il faut partir vers les montagnes, là où personne ne nous dérangera, là où nous pourrons nous entraîner plus facilement.

Nous partons vers les montagnes. Avec un peu de chance nous croiserons quelques brigands pour rendre notre voyage moins long et monotone. Tes talents sont importants, et je veux m’entraîner avec toi un temps, là bas nous serons tranquille, de plus, j'ai quelques choses à y faire... Alors? Me suivras-tu encore?

Il est indéniable que nous avons tous les deux fait des erreurs durant le combat en plus de ne pas avoir le niveau nécessaire... Mais Connavar reste plus rapide et plus fort que moi. J'ai besoin de cette force, pour avoir un objectif visible. Pour l'égaler, le surpasser, puis qu'il se surpasse lui même et que nous apprenions à nous battre davantage en équipe. Je n'aurais probablement jamais d'accès à la magie, mais certains indices mêlés à certains livres que j'ai conservé devraient me renseigner sur certaines choses. Avec un peu de chance, J'arriverai à déchiffrer ces livres avant notre arrivée aux montagnes. Apprendre à lire, j'en capte à peine l'intérêt aujourd'hui. Cela promet d'être difficile, mais qui sait, Connavar pourra peut-être me donner un coup de main?

      Clairement, nous aurions pu gagner... si nous avions pris le temps de discuter au moins cinq minutes de nos façons de nous battre, il faut dire que ce démon était fort, nous avons eu de la chance d'en sortir vivant. Enfin bon, pour une humaine elle sait se débrouiller, et puis elle semble n'avoir aucune peur, c'est tellement rare... je me demande si elle accepterait de poursuivre sa route en ma compagnie.
      Plongé dans ses pensées, l'elfe n'entendit pas la première partie de la réponse d'Héna, et avant qu'il ait le temps de lui demander de répéter, l'humaine continua:

      - Nous partons vers les montagnes. Avec un peu de chance nous croiserons quelques brigands pour rendre notre voyage moins long et monotone. Tes talents sont importants, et je veux m'entraîner avec toi un temps, là-bas nous serons tranquille, de plus, j'ai quelques choses à y faire... Alors? Me suivras-tu encore?

      Le ton était calme mais fermer, couplé aux paroles l'elfe eut l'impression qu'on le commandait, et il avait horreur qu'on lui donne des ordres. Aussitôt Connavar se rembrunit, n'essayant pas de cacher sa soudaine irritation. Malgré tout il parvint à se contrôler mais c'est sans son sourire habituelle qu'il répondit:

      - Si c'est demandé si gentiment je ne dis pas non. Par contre j'y impose ma condition... enfin ce n'est pas tout à fait une condition mais plus un espoir, j'aimerais que tu rendes ton style de combat... heu... moins brut de décoffrage. C'est subjectif mais rien de tel qu'une botte originale pour mettre mal un adversaire. Après une courte pause l'elfe reprit. Ha, oui, je ne suis pas à tes ordres donc surveille ton langage un minimum.

      Sur ces mots l'elfe était arrivé à énervement passable, habituellement il n'était as tant susceptible mais la défaite lui laissait dans les gorge un goût amère. Dans l’intention de se calmer, il entreprit de compter les pommes qu'il avait dans son sac, à peine eut-il débuté qu'il s’interrompit brusquement en relevant la tête:

      - Ma dague, elle s'est brisé durant le combat, il faudra trouver un maître forgeron pour en racheter une, il faudra aussi que je fasse affûter ma hache. Enfin bon, rien ne presse.

      Connavar parti ensuite tranquillement en direction du marché tout en continuant le compte des pommes qui lui restaient.

Connavar s'éloigne en direction du marché. Mon style de combat? Brut de décoffrage? J'aurais probablement dit alors que le sien ressemblait à celui d'un énorme orc berzerk ivre de rage, et tiraillé par une gangrène atroce. Je lui aurai aussi bien lancé qu'il avait fait foiré ma stratégie et que ses interventions sont les seules choses qui ont risqués de nous faire tuer. Au fond, il faut avouer que c'est surtout notre manque de coordination qui a tout fait rater, je crois que j'ai ma part de faute dans tout ça... Par orgueil? Par faiblesse raciale? Non... Juste par manque d'entrainement et de connaissance de mon adversaire. D'ailleurs, cet adversaire était-il vincible?

Je repensais vite fait aux différents pouvoirs que j'avais eu l'occasion d'observer... En fait Connavar possède en partie les mêmes limites de combat que moi. Sa "magie" n'est que dans sa conscience de l'adversaire, mais il ne semble pas posséder ce genre de pouvoirs, comme le gel du démon ou les ronces de la femme... Il est important que je me perfectionne pour pouvoir contrecarrer tout ça... Il faut essayer de comprendre tout ça. Puis-je devenir moi aussi, une combattante de cet ordre là? Ou existe t-il une façon de se protéger des créations de cette magie surpuissante? Un moyen de neutraliser cette énergie chez mes adversaires?

Parasites pensées... Connavar a raison sur toute la ligne, ma façon de me battre était on ne peut plus prétentieuse et brute... Mais cela m'aura appris bien des choses, et en fin de compte, Connavar n'a que la connaissance et les aptitudes raciales de plus que moi. Que des choses qui me semblent rattrapables, égalables, surpassables. Et s'il s'améliore aussi à mon contact, qui sait quel duo étrangement puissant nous pourrions devenir... Sa non-accession aux magies créatrices me le rend presque sympathique.

D'autres idées me traversent la tête sur les réactions de Connavar, rien de bien important. Chaque chose en son temps, il faut absolument que je profite du temps que j'ai pour m'avancer dans ma recherche de bouquins, même s'ils sont inutiles, mieux vaut trop que pas assez.

"Rien ne presse"... Ce soir j'irai me poser dans une taverne, nous partirons demain. Il saura me retrouver, peut-être a t-il déjà deviné ce que nous allons faire... Je ne sais pas l'étendue de son pouvoir mais son cerveau devrait suffire pour cela. Je me retourne en quête de provisions, de contrat rapide à rémunération rapide, et d'une taverne munie de tout un tas de gens bavards prêts à me renseigner.

---LE SOIR VENU---

Je repose mes membres fatigués de la longue marche de la journée dans le bar "Le Vagabond Ivre mort" dont le nom m'a fait sourire, et donc entrer quelques minutes plus tôt. Connavar devrait me retrouver sans mal, soit ce soir, soit demain matin à l'entrée de la ville naturellement. A vrai dire, j'espérais le trouver ici au vu du prix bas et de la haute qualité de leur cidre, servi avec des galettes aux fromages des plaines de l'est, au fort caractère, et à l'odeur d'une puissance inouïe une fois fondu. Manifestement il n'est pas là. Ma fatigue m'empêche de vraiment y voir clair, et un assassin aurait vite fait de me poignarder, de me voler mes biens, que je ne m'en apercevrait qu'au purgatoire. Je pose ma main fatiguée sur le comptoir, qui est monté sur une sorte de petite estrade pour cacher qu'il n'était à l'origine par à la taille du géant qui se trouve derrière. Le tavernier est un vrai colosse, au moins deux têtes de plus que moi, et les clients semblent le respecter. Il traine ici une ambiance de camaraderie de fond de bas quartier, mêlé à un fumet de mafia et de commerces louches. J'imagine qu'on ne survit pas très longtemps dans cette partie de Sen'Tsura, si on ne sait pas se défendre. J'ai mis quelques minutes à me rendre compte de ce qui se passait. Je crois que quelqu'un m'avait adressé la parole, mais rien à faire, ma conscience était plongée dans le lait de chèvre, sans pouvoir en sortir.

Mille questions, une tristesse inexplicable, et une sensation de défaite... Une douleur sur ma joue, je n'ai rien vu venir, je crois qu'on me reproche de ne pas répliquer... Une gros bonhomme s'agite, mi fier, mi vexé en face de moi. Il hurle dans toute la taverne des inepties qui font rire les imbéciles qui la fréquentent. Il s'adresse à moi. Est-ce mes vêtements ou mon arc qui ont attiré son attention? Quel imbécile... Je pourrai le casser en deux en levant une seule main du comptoir. Mais une force, comme de la gravité, me retient sur le comptoir. Je suis juste dans un état second proche de la létargie. Vidée de mon énergie, de ma confiance... Le combat du jour m'a détruite sans vraiment me blesser le corps outre mesure. Je ne me sens plus capable.

Un tabouret vole dans les rires au dessus des tables grasses et des regards scintillants d'une perversion maladive. Un fracas de bois et de sang. Ma joue contre le comptoir, et puis mon assise qui se dérobe. Le gout du sol, salé, une tache de graisse de porc, et quelques morceaux de fromages, mais surtout des pieds et de la boue. Tout un tas de mouvement et des bruits de plus en plus précis, de plus en plus forts, de plus en plus flous, de plus en plus brumeux, de plus en plus aigus. Et cette gravité. Mon corps retourné saigne et mes cottes encaissent quelques coups de jambes allègres. Les lumières du plafond se répandent en halos de lumières. Une lumière humide, moite, sans odeur, sans goût. Sans chaleur. J'ai froid. Mon sang est froid et leurs pieds aussi. Je transpire de la chaleur froide qui règne dans cette taverne du fond de Sen'Tsura. Je ne suis pas... Capable.

Bière... Tabouret... Sang... Bière... Pieds... Bottes... Poings... Poings... Rires... Rires... Bottes... boue... Bière... Bouteille... Verre brisé... Sang... Urine... Graisse de porc... Morceaux de fromages... Bottes... Sang... Bière... Bière... Sang... Halo de lumière... Et rires... Rires...

      Suite au combat avec le démon Connavar n'avais pas le moral, ayant l'habitude de tomber face à des adversaires plus faible l'elfe n'avait jamais pensé réellement s'entraîner ni même mener un combat au maximum de ses capacités. Mais là c'était clair, s'il recroisait un tel monstre s'en serais fini de sa vie tranquille faite de bagarres et de pommes. Sa partenaire l'avait relativement impressionné, car pour une humaine sa vitesse était étonnante et elle semblait sans peur, mais il ne lui dirait pas. D'ailleurs, pourquoi ne le ferait-il pas? Sûrement sa fierté mal placé l'empêchait-elle de l'avouer.

      Toujours dans ses réflexions l'elfe se rendit à un forgeron qu'un passant lui avait conseillé puis il partit refaire le plein de fruit à l'un des nombreux marchés de Sent'sura. Une fois ce qu'il avait à faire fini l'elfe reparti en direction de la bibliothèque pour finir le traité sur les plantes toxique des régions du sud.
      Ce n'est que lorsque le soleil disparu derrière une fenêtre du bâtiment que l'elfe se demanda où était sa compagne, après quelques réflexions il repartit tranquillement dehors à la recherche d'une taverne servant du bon cidre, Héna serait assez grande pour le retrouver.

      Les derniers rayons du soleil s'éteignaient au loin quand l'elfe entra dans la taverne du "Vagabond Ivre mort", d'après un passant ils servent dans cet établissement un des meilleurs cidre de Sent'sura, et pour un prix ridiculement bas.
      Une fois la porte de la taverne refermée derrière lui l'elfe contempla la salle mais fut mis en face d'une scène qu'il n'eut jamais crût possible: Héna au sol, entourée d'hommes s'amusant à la malmener en riant. L'un des hommes était en train de défaire ses bas dans un but bien trop évidant.

      Devant ce spectacle choquant l'elfe resta figé un instant tant la scène lui parut irréaliste. Puis un homme sorti du groupe et s’approcha en lui demandant d'un grognement de dégager de la taverne, comme quoi " Ici c'est pour les hommes, pas pour les tapettes."
      A cet instant l'elfe sentie une douce chaleur lui monter dans les entrailles, sachant que la folie berserk le gagnait l'elfe sentie que c'était le bon moment pour s'y abandonner. Et c'est ce qu'il fit, laissant ainsi sa conscience s'envoler au loin, remplacer par une envie unique de mort.
      Il sortit sa hache d'un mouvement fluide et trancha le premier homme qui l'avait insulté. Puis il se propulsa vers le groupe de future cadavre. Avant de se rendre compte de quoi que ce soit l'un des agresseurs était coupé en deux, de la tête à l'entre-jambe. Mais l'elfe ne sentit pas la rage le quitter, d'ailleurs il ne sentait plus rien, il n'était plus que colère et envies meurtrières. Il enchaîna alors sur les autres membres de cercle d'agresseur.
      Voyant leur ami mort ils sortirent leurs armes rapidement, mais pas assez, déjà deux morts de plus. Le patron de la taverne partit cherche son arbalète pour tenter d'arrêter l'elfe fou. Six morts de plus. Les quelques hommes restant rentèrent de fuir, mais un ennemi reste un ennemi, de face ou de dos. Dix-sept morts au total, dix-sept vies envoyer définitivement dans le royaume de Nayris, dix-sept malfrats de moi dans Sent'sura.
      Puis Connavar rouvrit les yeux sur la taverne désolée. Malgré la nature mauvaise des hommes gisent, sans vie, au sol, l'elfe ne put s'empêcher d'avoir un pincement au cœur.

      Il se tourna alors vers le patron de la taverne qui, en voyant le regard de l'elfe, baissa son arme. Une fois cette ultime menace écartée l'elfe se pencha vers Héna:

- C'est fini, je suis là.

Je vois des corps tranchés, et du sang versé. Tant de chose auxquelles j'étais tant habitué... Est-ce que c'est de la peur que je ressens? J'ai l'impression de revenir à la raison, à quelque chose de plus fade encore, de plus tranchant comme de la glace. Un bilan rapide de mon état me montre vite que mon épaule est démise et que ma mâchoire saigne abondement. des cadavres partout, sans doute car il fallait que des gens paient, mais sont-ils coupables...? Suis-je la responsable? Qui suis-je pour châtier les gens avec la justice, qu'en est-il des astres si bons et justes? Pourquoi je ne me sens plus soutenue? Quelle force supérieure doit encore guider mon agonie?

M'apparait alors ma propre faiblesse et mon insolence. Mon blasphème a djà été payé, je suis une créature châtiée, et ma mort ne semblait pas au programme. Les entités supérieures ont décidé de me tenir en vie encore un peu, pour que j'accomplisse cette mission. Je ne mourrai que quand cette tâche sera accomplie, ma vie sera toujours maintenue par ce fil.

Je lève mes yeux sur Connavar, il y'a dans son regard la sagesse de celui qui a pris du recul, et vu plus loin que ses propres démons, et une sorte de présence rassurante, une bienveillance. Merde... J'ai horreur de l'admettre mais il est en avance sur moi sur ce coup là. Je crois que... Nous sommes partenaire, pas vrai?

Je lui lance ma main avec un sourire étrangement clair et naturel. La gratitude se lit dans mon regard, mais ce qui transpire le plus, c'est l'estime qu'il vient de gagner. Mes lèvres s'articulent pour former un son.

J...

Mais rien ne traverse, rien ne passe au travers de ma parole étouffée. Une note sale, humide et pleine de sang. Je comprend que mon corps est à bout, que je ne suis pas en danger de mort, mais qu'une nuit de sommeil ne serait pas de refus. Ma main lâche prise, et ma tête se noie dans une flaque de sang dont la source est mon nez, ensanglanté mais sans grave blessure. Mon épaule sur le sol me fait mal, démise et probablement ouverte, il faudra que je la remboite, et ça fera mal. Mes pensées s'emmêlent et la douleur se confond avec la fatigue, les lumières avec les ombres, la conscience s’évanouit, et moi avec.

      Devant ça partenaire à bout de force l'elfe se demandais en quoi ses talents guerrier pouvaient lui être utiles. Mais à rien sombre idiot, t'est bon qu'à tuer, pas à sauver. Décidé à faire mentir la voie de sa conscience l'elfe fit un rapide topo des blessure de l'humaine. Très vite il se rend compte qu'elle a l'épaule démise, c'est donc avec d'infinis précautions que Connavar la lui remet en place.
      Une fois le flot de sang calmé à l'aide d'un morceau de sa chemise l'elfe se tourna vers le patron de la taverne, toujours sous le choc, et lui demanda s'il y avait une autre taverne dans les environs. La réponse du patron fut brève et haché, sûrement à cause de la vision de l'elfe couvert de sang des pieds à la tête.
      Connavar souleva alors Héna avec délicatesse et sortit de la taverne pour partir dans la direction opposé à celle donnée par le tavernier. C'est après cinq minutes de marches au clair de lune que l'elfe trouva enfin une petite taverne où ils pourraient se reposer.
      Entrant dans établissement désert l'elfe ignora la peur lisible dans les yeux du tenancier. Et c'est en se dirigent vers l'étage que Connavar demanda au patron une chambre de libre qui lui répondit d'une voix tremblante:

      - La douze devrait vous aller monsieur.

      L'elfe monta alors à l'étage et entra dans sa chambre. C'était une pièce simple mais fonctionnelle avec au centre un unique lit double flanqué de chaque côté d'une petite tablette ou reposait une bougie et un briquet. Sur le mur du fond un grand miroir donnant une impression de grandeur à la pièce se tendait à côté d'une autre tablette où reposais une vasque remplie d'eau froide.
      Connavar posa sa partenaire sur le lit avec mille précautions puis parti allumer un feu dans la cheminée qu'il n'avait pas vu au premier abord. Une fois assuré que l'humain était bien installé Connavar reparti au rez-de-chausser pour avoir un repas et payer sa chambre.
      Le patron semblait moins tendu quand l'elfe arriva. Connavar paya non-seulement sa chambre et deux repas mais aussi un "pourboire" dans le but d'avoir toute sa discrétion quant à lui et sa partenaire. L'elfe remonta ensuite avec deux assiettes contenant du pain frais, des fruits secs et du fromage.
      En entrant dans la pièce il posa la première assiette sur une des tablettes du lit puis s’assit en tailleur en face de la porte avant de manger rapidement son repas.
      Il se leva ensuite et s'assura de nouveau de l'état de l'humaine qui saignait encore même si ce n'était plus qu'un mince filet.
       Dans un premier temps Connavar lava Héna en prenant bien garde à lui laisser toute son intimité puis il fouilla dans sa propre besace pour en sortir une bouteille d'eau de vie, du fil, une aiguille et une pomme. Il vida un peu du contenu de la première sur les plais puis sutura le plus court possible pour ne pas laisser de trace sur la peau délicate de l'humaine.
      Une fois son travail fini il rangea tout sauf la pomme qu'il savoura en récompense de son travail. C'est alors que l'elfe fit face au miroir. Celui-ci lui renvoyait  l'image d'un démon, couvert du sang des victimes de la nuit.
      Détournant le regard l'elfe se saisit de l'unique chaise de la chambre qu'il mit face à la porte et veilla tant sur l'entrée que sur Héna toute la nuit durant, sa hache à la main.