- Cendre a écrit:
- Raconte le départ de Clio de sa grotte et sa découverte de la 1ère grande ville dans laquelle elle est entrée. Qu'est-ce que ce rassemblement d'humain lui a inspiré comme opinion et/ou réaction ?
Elle avait escaladé une imposante dune pour se redresser de toute sa hauteur sur sa crête, les yeux grands ouverts, étincelants comme ceux d'une enfant aussi impatiente qu'émerveillée. Clio contemplait la silhouette de la Grande Faestelia se découpant au loin sous l'éclat d'un ciel dégagé illuminant le Pays de Feu de son astre solaire radieux. Ses iris bleus roulaient sur chacune des ses tours, longeant les remparts, penchant légèrement la tête sur le côté comme pour chercher à observer la ville sous tout ses angles. Comment les humains avaient-ils réussit à construire des maisons aussi grandes ? Est-ce qu'ils se faisaient la courte échelle pour placer leur blocs de rocher tout en haut ? Après tout, à cette époque les seuls exemples de logements humains qu'elle avait pu rencontrer n'étaient que des huttes rudimentaires constituant les villages et les campements Sahawi.
Des questions plein la tête et quelques secondes de contemplation plus tard, elle se mit alors à dévaler la dune, marchant droit devant elle dans la direction de la dite cité, ses pieds nus traversant le sable et la terre séchée tout en octroyant un signe de main à son larbin préféré :
«
Abigölh u kitot. »*
*Viens Abigölh.Le petit Impis resta un moment bouche bée, les yeux écarquillés devant l'imposant amas de pierres taillées et ordonnées qui se dressait au loin. Se rendaient-ils vraiment là-bas ? Ses yeux globuleux clignèrent une unique fois, déglutissant avec peine avant qu'il ne la rejoigne d'un bond amortit par quelques battements d'ailes, ne dépassant pas même le genou de la lucifuge tant il était minuscule. Il agrippa alors d'une poignée ferme les lambeaux de tissus suspendu depuis le ceinturon de Clio, comme un môme se cramponnerait à la main de sa mère pour se rassurer :
«
Cliogoth voshatraum, ovani ovani ! »*
*Maîtresse Clio faites attention, c'est mauvais !~~~~~~~~~
[AMBIANCE MUSICAL]
Clio et Abigölh traversèrent les grandes portes de Faestelia pour s'engouffrer à leur rythme dans les rues des quartiers populaires où leurs pieds foulèrent un sol agréablement lisse et rendu si brulant par les rayons du soleil. Il y avait tant de choses à voir que leur visage s'orientait sans cesse vers une nouvelle direction, leur yeux attirés par les mouvements et les bruits de la populace ; un chariot traversant la rue, un groupuscule d'humains se disputant le prix de camelotes, oh et par là-bas un cavalier impérial perché sur son Drathir bousculait quiconque ne lui faisait place.
Quelle excitation, Clio en sautillerait presque tandis que Abigölh semblait apeuré, ses oreilles plaquée en arrière alors qu'il escaladait l'épaule de Clio comme l'aurait fait un petit singe. Celle-ci passa sous un champ de voiles exposés à même la rue en écartant d'un revers de mains quelques doux rideaux de soie pour s'engouffrer dans une espèce de souk, comme attirée par mille parfums lui étant étrangers. La muse des Impis humait l'atmosphère de son petit nez, déployant toute l'olfaction de ses sens comme naturellement attirée par l'odeur des épices, des huiles parfumées, de la savoureuse viande grillée, tout cela disposés soigneusement sur les étales des marchands. Leur voix s'élevaient d'ailleurs par-dessus le brouhaha ambiant, ventant les biens faits de leurs produits qui, aussi paradoxal que celui puisse être, étaient tous sans exception les moins chers de la cité...
Mais dans cet endroit la foule y était plus abrupte, si bien que lorsque Clio marcha à reculons tout en poursuivant sa route afin d'admirer un cracheur de feu s'exerçant à son art, elle faillit renverser une jeune femme à qui elle arracha un cris de détresse car portant sur le sommet de sa tête une pile de vaisselle tremblante constituée de grands plateaux rehaussé d'une jarre en terre cuite.
«
Ooups » avait prononcé Clio, loin de maîtriser le langage commun à cette époque lointaine, incapable de s'excuser comme il se doit. La Lucifuge se décala alors d'un pas pour laisser passer poliment la commerçante surchargée, l'invitant à poursuivre sa route d'un sourire qu'elle agrémenta d'un geste voluptueux de la main... Mais alors qu'elle s'en détournait, telle une anguille sa queue entrava le talon de la pauvrette avant qu'elle ne tombe à la renverse et que son nez ne finisse par s'écraser au sol, sa porcelaine éclatante se déversant parmi la foule du souk en un vacarme du diable ! Abigölh riait comme un chacal, Clio souriait malicieusement sans même chercher à se retourner, laissant les cul-terreux du marché venir en aide à la "maladroite."
Ah qu'il était bon de pouvoir se mouvoir parmi les gens du monde sans même qu'ils ne cherchent à vous lancer des pierres ! Remerciant intérieurement Zelphos, un éternel sourire sur ses lèvres, Clio fit soudain les yeux ronds, comme si une toute autre chose accaparait désormais son attention :
«
Vosha ! »*
*Oh regarde !Enjouée, elle s'approcha d'un étale et pêcha une orange dans l'une de ces corbeilles qu'un marchand semblait avoir délaissé, bien trop attentif à la gamelle que venait de se prendre la précédente jeune femme... Elle lança le fruit en l'air pour que Abigölh, toujours sur son épaule, puisse l'attraper. Aussitôt, elle s'en saisit immédiatement d'une autre et, se faisant fi de sa pelure, y plongea lentement ses lèvres gourmandes afin qu'elle puisse en savourer la pulpe lorsque ses petites canines déchiquetèrent sa chair.
«
Mmmh » murmura-t-elle, se redressant doucement, les paupières closes comme pour mieux en apprécier le nectar.
Rouvrant les yeux, elle fut à nouveau interpellée par un sac de poudre rouge aux différentes odeurs épicées, délaissant son fruit à peine entamé. Elle Marcha d'un nouveau pas et s'accroupit ensuite alors qu'Abigölh galérait à éplucher son orange... Clio était plus interpellée par les saveurs et les parfums du monde que par ces cultures qui le constituent, commençant plutôt par l'aborder par les sens. La jeune Lucifuge plongea donc ses mains dans cette poussière couleur carmin et l'apporta à ses narines pour en humer l'arôme mais souffla un minuscule éternuement tant la chose était corsée... Un mélange de paprika, de sel, d'ail, de piment fort ; ce devait ressembler à de la couscarissa.
«
Et toi là-bas ! » fourragea le commerçant l'ayant aperçu, constatant qu'aussi bien le diablotin que la jeune hybride s'étaient servit sur son étale à en juger par l'orange trainant au sol ainsi que l'une de ses sœurs ravagées entre les griffes d'Abigölh. «
Viens voir par là ! » ajouta-il en se lançant vers le duo d'impies.
«
Ohoh... vras-at »* prononça l'Impis bleus en s'envolant aussi loin que possible de la brute.
*Ohoh... il va nous tuer.Clio chercha du regard l'un de ces cavaliers impériaux, peut-être pouvait-elle se réfugier derrière son imposante armure pour la protéger ? Elle n'en vit malheureusement pas, se relavant pour faire face à l'homme... Est-ce qu'il allait vraiment la tuer comme Abigölh lui avait suggéré ? Dans le doute... Clio souffla entre ses mains pour projeter un nuage de poudre pimentée droit dans le visage du marchand, celui-ci se reculant aveuglé en jurant dans un jargon si vulgaire qu'un charretier le jalouserait.
Et puis elle fléchit les jambes avant de se catapulter dans les airs, posant un pieds sur l'épaule de l'homme elle déclara :
«
Nâa ! »*
*Peut se traduire par : c'est toi le chat.Ainsi elle sauta d'individu en individu, concentrant son pouvoir afin de traverser aussi vite que faire se peut cette jungle de corps bruyants s'exclamant par des "Oooooh" ; des "Mais qu'est-ce que ??" ; ou des "Par tout les dieux !" Tous interpelés de la voir ainsi déambuler sur leur tête, témoignant de haute voltige dans ses figures acrobatiques et ses pirouettes.
«
AU VOLEUR ! » Un appel au meurtre, très certainement, Clio n'y comprenant pas grand chose.
Les commerçants du quartiers populaires de Faestelia se souviennent encore de ce jour où ils perdirent bon nombre de leur marchandise dans cette course poursuite, Clio s'évertuant à faire durer le plaisir en les tournant en bourrique à travers chacun des étales, les renversant, les piétinants, ou les forçant eux-même à rentrer dedans. C'est ainsi que sa première visite la Cité du Royaume de Feu se conclu, courant sur les toits ou dans les rues afin de jouer avec les autochtones.