- Nee'lhan a écrit:
- Alma, tu désires être attachée au camp Pro AT. Prouves-nous que tu as tout le mérite d'y être. Que s'est-il passé il y a trois jours pour que des serv... des adorateurs d'Aile Ténébreuse commencent à s'intéresser à toi ?
Pauvre petit village de paysans... Une belle journée, normale au demeurant, le soleil se couchant doucement à l'horizon. Les paysans rentraient tranquillement chez eux, fatigués mais content de leur journée de labeur.
Tous marchaient tranquillement dans le village, se saluant, se souhaitant bonne nuit avant de rentrer chacun rejoindre femme et enfants.
La nuit tomba bien vite pourtant. Quelques'uns ne s'en préoccupèrent pas et étaient déjà rentré au chaud chez eux, mais d'autres avaient levé la tête, étonné d'une obscurité si brutale.
- Bizarre ce temps, il faisait encore jour il y a 5 minutes...
Olkar, l'un des paysans les plus robustes du village, était l'un d'entre eux. Il s'était arrêté au pas de la porte de sa maison et observait le ciel. C'était comme si une brume noire s'était brusquement abattue sur le village, et s'épaississait, et déjà il ne pouvait plus voir à plus de 10 mètres.
- Hé ! Il y a quelqu'un ?
Inquiet, il avait fait quelque pas dans la rue et avait appelé, espérant entendre la réponse d'un des autres habitants qu'il voyait encore il y a 30 secondes.
Un petit rire se fit entendre, se répercutant sur les murs maintenant invisibles de la rue. Un rire de jeune fille, suivit de quelques murmures incompréhensibles.
Des mouvements se faisaient sentir dans l'air autour de lui. Par réflexe, il sorti un opinel de sa poche et se mit à tourner sur lui-même, cherchant l'origine de tout ça.
- Si vous croyez être drôle c'est raté ! Qui est là ?
Il avait crié, et sa voix s'était elle aussi répercuté dans les ténèbres autour de lui. L'angoisse était de plus en plus grande en lui, et la peur se sentait à plusieurs mètres. Et plus il avait peur, plus l'obscurité gagnait en épaisseur.
Des petits bruits de frottements se firent entendre tout autour de lui. La sueur perlait sur son front et le long de son dos, et il résistait à l'envie de fuir à toutes jambes. Lui qui d'habitude était l'un des plus courageux du village ne valait guère mieux qu'une vieille ménagère à présent. Mais il était immobilisé par la peur. Les ténèbres semblaient se rapprocher de lui, et du coin de l’œil Olkar décelait des mouvements, sans jamais pouvoir distinguer plus que cela.
Se retournant, il finit par tomber nez à nez avec une petite fille brune. De longs cheveux noirs, une robe rouge, des yeux d'un orange perçant et des pieds couverts de sang.
Sursautant, il eut brusquement l'impression de perdre la vue. La fille avait disparu dans un petit rire cristallin, et les ténèbres l'avait complètement avalé.
Le noir était total, et la panique l'avait complètement submergée. Lâchant son couteau, il se mit à courir en quête d'un autre être vivant, d'un mur, quelque chose de tangible, mais qu'il ne put trouver. Doucement, lentement, le désespoir s'insinuait en lui, dans ce qui lui parut une éternité. Puis, se retournant, il vit à nouveau la jeune fille. Debout non loin de lui, un ours en peluche dans les bras, un petit sourire étirant ses lèvres, les yeux levés vers lui et brûlant derrière ses cheveux. Olkar hésita en la voyant, et l'enfant se mit à rire.
Doucement...
Lentement...
La peur montait doucement, au rythme du rire d'Alma...
Les ténèbres déformèrent sa voix, la faisant gagner en puissance, en écho...
Bientôt, des hurlements de terreur résonnaient tout autour, forçant l'homme à s'agenouiller en se couvrant les oreilles. Relevant les yeux, il vit une toute autre présence.
Face à lui se tenait une femme d'âge adulte, entièrement nue, seulement couverte par ses longs cheveux desséchés... Sa maigreur n'avait d'égale que la fureur qui brûlait dans ses yeux...
- Tu peux me voir ?
La voix était douce, presque apaisante... Alma leva un bras, tendant la main vers l'homme, et s'avança doucement.
- Aide moi...
Olkar ne bougeait pas, les yeux exorbités en voyant le cadavre s'avancer vers lui. La main vint se poser sur son bras, et un léger picotement se fit sentir, qui se changea très vite en désagréable sensation de brûlure.
Juste devant lui, il put voir les lèvres gercées de la femme dessiner un grand sourire, avant qu'elle ne se jette sur lui pour l'enlacer contre elle et le serrer fort, tellement fort que la brûlure le rongea tout entier. Des flammes sombres déjà le recouvrait, réduisant sa peau en braise, le réduisant à l'état d'ossements, l'emportant à jamais dans les ténèbres...
La brume noire se dissipait lentement du village. Alma se tenait debout à l'entrée, petite fille sans sourire. Ses yeux étaient perdu dans le vide, apparemment, tandis que des cadavres gisaient sur le sol. Ce village ne lui avait pris qu'une journée pour être entièrement vidé de vie, et elle s'était nourri de la peur de chacun en le plongeant dans une peur et une solitude insondable. Doucement, la brume disparut, revenant en elle.
Elle continuait à absorber la peur du village. Elle avait laissé un survivant, un enfant, pas pour un quelconque attachement, mais pour qu'il parle, que la peur s'étende tout autour, que le monde entier sache que désormais, il devrait compter avec elle.
L'enfant s'enfuyait déjà. Ses yeux le suivirent dans sa course folle loin de cette ville fantôme, et Alma se plaisait à l'idée de le suivre doucement.
Il courut loin, se perdant, oubliant de se nourrir, de boire même, et après 2 jours de course folle, il atteint enfin un village, tout faible qu'il était. Alma s'était nourri de la peur qu'il avait ressenti tout du long, et elle paraissait plus apaisé pour le moment. Le village ne l’intéressait pas, il fallait qu'elle laisse des survivants pour répandre la rumeur, du moins pour l'instant.
Accueil
Partenaire
