Le sceau du Phénix [ PV Aurelien ?, Elly et Eliaz ] | |
| Mer 10 Aoû - 15:02 | | | | [ hrp : je débute ce rp ici, mais dès que Syllas et moi serons prêts , nous partirons pour le territoire de feu à Sahawi, où nous créerons un autre sujet qui fera suite à celui-ci. N'ayez crainte, tout sera signalé. Voilà ^^ ]Je tourne en rond Une prophétesse avait récemment fait son apparition sur Terra. Récemment disait-on, car à l'échelle du monde cela représentait fort peu de temps. Sa révélation s'était adressée à Aile Ténébreuse, tyran loin d'être débonnaire qui rongeait peu à peu le monde de ses crocs acérés et de son ambition sans limite. Un exemplaire de cette prophétie annonçant de lourdes complications dans les plans du démon suprême avait été confié par l'oracle à chaque grande bibliothèque de ce monde, une prédiction lumineuse bien que parfois confuse et noire. Lorsque plusieurs sceaux auraient été brisés, cela libèrerait probablement une force attendue par des milliers de cœurs nourris dans l'espoir d'une victoire prochaine. Cela n'était pas clairement énoncé par la prophétie, pourtant certains héros avaient dores et déjà décidé de mettre la main à la pâte pour accomplir cette vision … La gardienne de l'équilibre en était, naturellement. Après avoir découvert cet oracle, elle avait voyagé jusqu'à la plus imposante bibliothèque du secteur où elle se trouvait, attirée par un fragment précis de la prophétie. Mais même s'il est dit qu'à cœur vaillant rien d'impossible, elle avait transformé ce précepte en quelque chose de plus terre à terre : Seul l'homme instruit possède en ses mains la clé de la réussite. Et encore ... ~ Bibliothèque de Tilamus, ville principale des montagnes ~ Les rayonnages poussiéreux d'une vieille bibliothèque, sont bien souvent les fleurs les plus propices à récolter le pollen du savoir. Elly avait fait choix de ce support là pour orienter sa réflexion. Non bien entendu, elle n'ignorait pas ce qu'était un phénix, même si aucun n'avait croisé sa route jusqu'à présent. Il lui manquait cependant d'importantes informations, que pensait-elle, elle ne pourrait trouver qu'entre la reliure de vieux ouvrages. En cette heure tardive, chacun de ses pas effleurait à peine les lattes de parquet brun couvrant le sol. Grincements et craquements étaient à proscrire, afin de ne pas attirer la curiosité de quelques individus mal intentionnés. Elle avait laissé son épaisse cape sombre dans une auberge, et n'était vêtue que d'une longue tunique de lin bleue, resserrée à la taille par un cordon et qui lui tombait jusqu'aux genoux. L'elfe n'avait toutefois pas quitté ses bottes de cuir souple, trop habituée à se déplacer avec elles dans ces conditions. Bien que tard dans la nuit, sa présence dans la bibliothèque de la ville n'avait en elle même rien d'interdite. Cette dernière était en effet ouverte au public à chaque heure du jour comme de la nuit. Mis à part les archives, peu d'œuvres étaient interdites à la lecture, et elle n'aurait aucunement le besoin d'aller fouiner de ce côté là. Au contraire, la section bestiaire et légendes était la plus consultée des nains de tous âges, car encline à produire le rêve et la flânerie. Mais naturellement, lorsque tout le monde ou presque se trouve au fond de son lit, personne ne vient troubler le silence rituel de ces rayonnages. Concentrée, la gardienne caressait les couvertures du bout des doigts, parcourant les titres de son regard couleur d'acier. Plusieurs fois elle s'arrêta sur de gros volumes contenant un maximum de races différentes, mais jamais elle ne les ouvrit, car ils étaient bien trop consultés pour contenir ce qu'elle recherchait. Non, il lui fallait quelque chose de plus simple, de plus humble … comme cette petite œuvre d'une dizaine de pages à la couverture rougeâtre, enfoncée au fond de l'étagère. Elly l'en extirpa avec soin, puis alla s'asseoir sur un haut tabouret. Elle déposa le livret sur la tablette de lecture qui se trouvait devant-elle, illuminée par une petite fenêtre à travers laquelle perçaient les rayons lunaires. « L'oiseau Éternel » La jeune femme sauta quelques pages préliminaires et se plongea dans sa lecture. Le phénix renaît de ses cendres, après s'être consumé sous l'effet de sa propre chaleur interne. Il est à lui seul, le symbole le plus parfait du cycle éternel de la mort et de la résurrection. Il est l'oiseau de feu, le brasier créateur comme destructeur. En s'immolant, il purifie son âme et féconde les cendres d'où renaissent un phénix lavé de tout péché et de toute mauvaise action.Que disait la prophétie ? « Le phénix qui renait de ses cendres devra trouver la paix éternelle ». L'elfe se mordit la lèvre inférieure, élevant son regard à travers la vitre, elle le laissa se perdre dans les cieux, susurrant pour elle même. La paix éternelle … la paix éternelle … Il doit mourir … ne pas renaître, et être lavé tout de même de ses péchés … la paix éternelle … un phénix ne peut pas mourir. Comment faire … comment le tuer … toute blessure est inutile … comment faire … éparpiller ses cendres ? Non les quatre vents les réuniraient, il est bien trop puissant … que faire … que faire …Quelques nuages obscurcissaient le ciel nocturne, semblables à des moutons, des nimbus formant d'immenses champs de coton, quelques cumulus dessinant une mer de … de vagues ? La tête légèrement penchée sur le côté, l'esprit de la gardienne vagabondait dans ces observations enfantines. Pourtant ce dernier élément lui fit écarquiller les yeux, se redressant subitement. Le tabouret partit vers l'arrière, et elle le retint de justesse avant qu'il touche le sol dans un fracas contrariant toute discrétion. Elly reporta son attention sur le livre, tournant des pages à la volée, souriante … Mais oui ! c'est cela ! Comment ais-je pu ne pas y penser plus tôt ? La seule et unique façon de tuer un phénix, c'est d'empêcher sa combustion ! Et il n'existe qu'un seul moyen pour éviter celle-ci … plonger son corps entièrement dans un liquide non inflammable. En d'autres mots … il faut noyer l'oiseau de feu et … pour cela je … on … Son regard brilla faiblement. Il faut plonger avec lui et rester au fond jusqu'à ce qu'il succombe.En d'autres termes, il fallait braver la mort et en sortir vainqueur soi même, tout en ayant lavé le phénix de ses péchés. Ses longs doigts fins parcoururent encore quelques lignes avant de s'arrêter sur trois petits mots, dont l'importance serrait pourtant capitale pour la quête à venir. « Montagnes de Sahawi ». - Sahawi … murmura t-elle dans un souffle, perdue par tant de découvertes à la fois. Situé sur le continent du feu, Sahawi portait aussi le doux sobriquet de « Terre des phénix ». Un climat dont la chaleur extrême correspondait parfaitement à l'habitat naturel de telles créatures. Par ailleurs , d'aucuns savait qu'il n'en restait que peu aux sommets de ces monts arides. Peut-être une cinquantaine de membres de cette espèce rare … tout au plus. L'elfe referma le livret, claquant sa couverture sous sa paume droite. Titubante elle quitta la bibliothèque, ses beaux yeux fixant obstinément le sol devant elle. Elle s'apprêtait à rejoindre l'auberge, puis partirait dès l'aube pour les territoires enflammés. La lumière et l'espoir de redonner un équilibre à Terra, et un sens à la vie de milliers de personnes en valait bien la peine … le sceau devait être brisé. Je voudrais marcher dans tes pas
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| | Lun 15 Aoû - 14:43 | | | | L'Erenold cheminait lentement, sa monture au pas, au milieu d'un groupe de voyageurs venus de tous les horizons mais à la destination commune, Tilamus, la grande ville des montagnes. Il y avait là des êtres des différents royaumes mais aussi un grand nombre de nains, puisque ce pays était le leur, et tous avançaient ainsi depuis de nombreux jours ou s'étaient joints à la troupe disparate au cours du voyage. Quelques uns, dont Syllas et les deux hommes de son escorte, allaient à cheval et certains avaient même des charrettes garnies de passagers et de marchandises, toutefois la plupart d'entre eux étaient à pied et marmonnaient des jurons et des paroles d'encouragement au milieu de leurs discussions. Pour sa part, Syllas, qui avait jugé que ses nombreux voyages valaient bien qu'il s’ennuie le moins possible, avait lié la conversation avec quelques membres du groupe et ainsi agréablement peuplé les longues heures de route, où il avait souvent du mettre pied à terre tant certains chemins étaient sinueux et encombrés de rochers et cailloux. La plupart des personnes présentes étaient des commerçants qui avaient toujours bâti leur commerce sur ce genre de voyages, tandis que d'autres ne venaient que de pour une raison unique, comme ceux qui fuyaient les conflits, désireux d'éviter la présence des démons et de leurs adversaires. Zelphos n'avait presque pas d'attaches ici, ce qui faisait de ces contrées des lieux à peu près sûrs. Et puis les nains étaient d'un bon accueil pour les voyageurs qu'ils recevaient. Durant le trajet, qui touchait maintenant à sa fin, Syllas avait quelques fois évoquée la situation de Terra - une façon comme un autre de meubler la conversation et - pourquoi pas ? - de glaner quelques renseignements tirés des racontars. Si la présence des démons et la crainte qu'ils inspiraient étaient connues et répandues, les connaissances des compagnons de routes de l'Erenold ne touchaient presque pas à cette prophétie surgi du néant. Si les peuplades se passionnaient pour les contes et les légendes, elles n'avaient guère de mémoire pour les énigmes obscures et sans fondement apparent. Une simple rumeur eut été plus connue. Néanmoins, Syllas y avait porté son attention lorsqu'il l'avait lue en détail, et Meneas y trouvait également un grand intérêt, car, si le texte était obscur, les premières lignes ne dissimulaient guère leur propos : les guerres anciennes qui avaient ravagée Terra puis la venue d'Aile Ténébreuse. Puis tout devenait brusquement moins compréhensible : il semblait que la défaite du Démon ait été "prédite" mais les détails étaient inexistants.
Malgré l'intérêt qu'il avait à la cause d'Aile Ténébreuse, Syllas y portait une fidélité indubitablement intéressée, donc fragile, et son attention avait été captée par deux phrases en particulier : Le sang de la fille des ténèbres devra abreuver la terre et Et enfin le vainqueur des amusements de la mort devra la rejoindre. Si l'Erenold n'avait qu'une certitude, qu'il était question de Nayris, et cela était l'enjeu principal : les écrits d'Eren - toujours - étaient trop fournis sur le compte de la Déesse pour être ignorés. Ces deux phrases - deux des sceaux ? - étaient à ses yeux les plus importantes et méritaient toute son attention, qu'importe le sort de Terra si cela avait lien avec l'enfant des Limbes ! C'étaient là les pensées les plus vivaces de Syllas qui, y réfléchissant encore et encore, travaillait sa chevalière de ses doigts. Il y réfléchissait même depuis son départ de Sen'rin, désireux de mener les affaires lui-même même si cela impliquait qu'il vagabonde encore et encore à travers le monde. D'ailleurs, il avait de quoi s'occuper : sous sa grande cape grise qui le protégeait de la pluie et du froid, il avait conservé plusieurs des dons du mage de Dahalia, un manuscrit imposant et plusieurs charmes spécialement conçus pour agir sur l'eau, et les étudiaient discrètement à la faveur des pauses du voyage. Il n'avait pas grand chose d'autre, sinon sa traditionnelle tenue resserrée et dont les pans étaient maintenus par quelques protections de cuir aux bras et aux jambes, ainsi que son épée.
Aussi ce fut en pensant à l'abri semi-réconfortant d'une auberge qu'il vit se dessiner Tilamus au milieu des flancs escarpés des montagnes et des pics. Cette ville, dépourvue de la beauté cristalline de Sylfiria et de la maçonnerie élégante de Sen'tsura, avait le privilège de la prestance, étalant ses rues, ses bâtiments, ses tours et ses murs dans la pierre des montagnes elle-même. Sans la moindre perfection géométrique, Tilamus était de proportions monstrueuses, offrant à leurs yeux des masses incroyables de roche et des tours qui semblaient être des lances tout droit sorties de terre. Aux portes, la foule était conséquente et y faisait régner une agitation frénétique. Se séparant du groupe, Syllas souhaita bonne chance à ses anciens compagnons et s'engouffra dans la ville, suivi de ses hommes. L'atmosphère était suffocante, les flots des passants soulevant des volutes de poussières que le vent projetait en avant, striant la roche et les visages avec la même indifférence. Désireux de réfléchir plus commodément, Syllas arpenta les rues jusqu'à trouver une auberge à la taille et à l'état respectable, puis lui et les siens attachèrent les chevaux aux écuries et purent enfin entrer et refermer la porte du bâtiment dans leur dos pour se retrouver dans une salle bien éclairée et propre. Syllas paya aussitôt deux chambres pour quelques pièces et déposa sa cape encrassée de poussière dans la sienne. Puis, enfin, il reconsidéra les paroles prophétiques. Celles-ci étaient funestes, il n'en fallait pas douter, et condamnaient la victoire des démons, détail important quand on appartenait à ce camp. Mais l'étude du texte n'apportait pas grand chose. Des vingt sceaux qu'il avait effectivement relevés, Syllas pensait en avoir compris trois et doutait encore de trois autres, mais les autres restaient obstinément obscurs à son jugement. Finalement, Syllas ne parvenait à fixer son attention que sur les sceaux liés aux Limbes mais il lui vint à l'esprit que l'accomplissement de n'importe laquelle de ces actions amènerait fatalement à ces deux-là. Aussi convenait-il de favoriser cette prophétie... Mais, si elle arborait parfois les accents de la vérité, cette prophétie était-elle bien réelle, annonciatrice d'évènements futurs ? Et à quoi, si c'était le cas, menait-elle ? Sur quelle finalité déboucherait la brisée des vingt sceaux ? C'était autant de questions qui enflammaient Syllas alors qu'elles ne prenaient leur source que dans des écrits brumeux. Afin de sortir de cette fumée, Syllas quitta sa chambre, manda ses gardes puis rejoignit l'extérieur où se mouvait toujours les peuples avec la même vivacité et se demanda combien d'êtres de Terra porteraient attention à la prophétie, s'ils l'entendaient un jour. Les évènements prédits étaient d'importance et seraient la tâche de quelques rares personnes, c'était évident, mais l'identité de ces derniers était une nouvelle question à ajouter à la liste de celles auxquelles il n'avait pas la réponse. Ce fut donc afin d’en glaner qu’il donna quelques instructions et que tous se séparèrent pour s’enfoncer dans les artères de la ville où ils passèrent la journée, visitant même des lieux de culte afin de savoir si la prophétie avait une origine connue. En vain. La nuit était déjà tombée depuis longtemps lorsqu’ils revinrent vers l’auberge, se retrouvant dans les rues adjacentes à la bibliothèques.
- Votre rapport, demanda Syllas.
- Il y a des récits par-ci et par-là mais rien de concluant. Presque personne ne connaît la Prophétie ici, ou alors n’y prête grande attention. Nous n’avons vu que quelques voyageurs désireux d’agir mais ils étaient inutiles et…
D’un geste brusque, Syllas leur intima l’ordre de se taire. A l’angle d’une rue, à seulement quelques pas d’eux, une silhouette venait de surgir et avait stoppé sa marche lorsque le soldat avait parlé. En plissant les yeux, Syllas vit une elfe vêtue en toute simplicité mais dont l’apparence et la beauté avaient de quoi faire frémir tous les elfes et les humains réunis, et dont l’expression trahissait un grand trouble. Son regard, figé sur le sol, plongeait son visage dans l’ombre et lui donnait une attitude pensive mais elle releva la tête et les regarda. Syllas ne l’avait jamais vu mais il la reconnut alors comme la gardienne de l’équilibre dont la renommée était parfois entendue dans des récits privilégiés, qu’il avait entendus. Ce n’était pas une coïncidence.
- « Le glas s’abattra sur la terre, l’humanité y survivra et emprisonnera la bonté dans un cristal, quand l’harmonie sera créée ce sera le début du commencement, commença Syllas afin de justifier ses doutes et percevoir la réaction de l’elfe. Cela vous est connu, n’est-ce pas ?
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| | Lun 15 Aoû - 21:21 | | | | «Votre mépris affiché des règles de la Guilde n'a que trop duré. Cela fait trop longtemps que vous exercez sans notre accord, et nous ne permettrons pas que vous nous ridiculisiez ainsi. Une prime a été posée sur votre tête, préparez-vous à mourir»
Eliaz lut rapidement la lettre et regarda le jeune coursier. Celui-ci tremblait de peur depuis qu'il avait vu le sceau de la Guilde imprimé sur le verso et ne désirait visiblement rien de mieux que de s'enfuir en courant. Le jeune homme lui lança une pièce d'argent et le regarda détaler dans les escaliers, puis reporta son attention sur la lettre. Encore une menace de la Guilde. La douzième, depuis qu'ils avaient appris son existence. Onze fois, ce congloméra de voleur et de brigands de grands chemins avaient promis de le tuer de diverses façons, et onze fois il avait éliminé suffisamment de leurs membres pour qu'ils jugent bons de lever le contrat sur sa tête. Il aurait donc à le faire une douzième fois... En haussant les épaules, il plia la missive et l'approcha de la bougie qui brillait sur le bureau de sa chambre d'auberge. Le papier brûla rapidement et Eliaz jeta la lettre incandescente dans un coin où elle finit de se consumer. Les menaces de la Guilde ne l'inquiétaient plus, mais il lui fallait néanmoins rester sur ses gardes. Il commença donc à rassembler ses affaires, les rouleaux de têtes mises à prix qu'il gardaient en cas de pénurie de contrats, les piécettes qui trainaient sur son bureau, diverses affaires et vêtements. Il moucha la bougie puis tira un paquet enveloppé d'une toile de laine de sous son matelas. Il déplia la pièce de tissu et en tira ses deux fines dagues jumelles, ses armes fétiches. Puis il sortit de son sac une pierre à aiguiser, et affuta lentement, précautionneusement, les lames. Prenant garde de ne pas érafler la lame, il acéra le fil de ses armes, puis rangea la pierre pour en sortir une autre. Il se mit à polir l'acier, puis le frotta à l'aide d'une bande de cuir pour finir le travail. Il vérifia la solidité des crochets fixés sur le pommeau de ses armes, servant à accueillir la chaîne d'argent, puis frotta celle-ci avec une pièce de tissu avant de la graisser et de l'enrouler dans une sacoche entre ses reins. Il entreprit ensuite de huiler les fourreaux de cuir pour prévenir les craquelures, et entretint rapidement les couteaux et autres lames qu'il dissimulait un peu partout. Il vérifia que ses accessoires étaient en place, puis enfila son manteau. L'Assassin referma donc son sac, satisfait, puis embrassa du regard sa chambre. Elle était simple, quatre murs dont deux porteurs, faits de briques et d'épaisses poutres de bois, chacun percé par une fenêtre à quatre carreaux qu'Eliaz laissait entrouvertes lorsqu'il était présent. Son lit était sous l'une des fenêtres, et en face se trouvait une porte en bois à la poignée de fer rouillée, de même que la clef qui la fermait. L'autre mur était un simple cadre de bois sur lequel étaient clouées des deux cotées des planches, créant un espace entre deux cloisons souvent occupé par des rats et on-ne-sait quoi d'autre. En plus d'être habité, ce mur-ci n'était absolument pas imperméable au bruit et il pouvait entendre chacun des pas de son voisin.
Soudain, il entendit un claquement venant de l'extérieur. Il eut à peine le temps de sauter dans l'angle des deux façades quand ses vitres volèrent en éclat. Un carreau se ficha dans le bureau, deux s'enfoncèrent en vibrant dans la porte, un autre ricocha en heurtant la pierre du mur en une gerbe d'étincelles et se planta dans le mur face au lit. Un dernier, plus gros que les autres, tiré sans le moindre doute par une arbalète lourde, pulvérisa le châssis de la fenêtre à sa droite, traversa les deux couches de planches vermoulues et finit sa course sur le mur du fond de la chambre d'à côté. Sur sa trajectoire se trouvait le voisin d'Eliaz, qui fut épinglé sur le bois et mourut presque immédiatement, après avoir poussé un cri de surprise face à sa propre mort. Sans perdre de temps, Eliaz bondit et, profitant du temps qu'il fallait pour recharger les arbalètes, tout en priant qu'il n'y ait pas d'autres tireurs, il saisit son sac au passage et roula jusqu'à la porte de sa chambre. Il l'ouvrit d'un coup de pied et un craquement lui appris qu'il avait mis hors d'état de nuire un de ses agresseurs qui attendaient de le cueillir derrière la porte. Il jeta son sac sur un deuxième qui, surprit, rompit sa posture de combat pour l'intercepter. Eliaz en profita pour tirer ses armes et lui ouvrir la gorge d'un revers de lame. Le troisième et dernier, qui n'avait pas pu intervenir du fait de l'exiguïté du couloir, eut le temps de se préparer et attendit calmement que le jeune homme avance. Eliaz le jaugea. Il était plutôt petit mais sa silhouette fine lui conférait une vitesse dangereuse, soutenue par le poignard courbé qu'il tenait dans sa main gauche. Il réfléchit un court instant puis sauta en l'air pour s'accrocher au chandelier grossier qui pendait au plafond. La lame de son adversaire fendit l'air, mais il releva les jambes et l'autre manqua son coup. Profitant du mouvement de balancier, Eliaz sauta et atterrit derrière lui. Au moment où il toucha le sol, son pied partit en arrière et son ennemi qui venait juste de se retourner fut cueilli dans l'estomac. Le coup le plia en deux et il recula, trébucha sur le cadavre de son comparse et tomba en arrière. Eliaz lui sauta dessus et croisa ses lames au niveau de son cou, puis écarta les bras. Sa tête se décolla de son corps dans une gerbe de sang, et le jeune homme se releva.
Sans perdre un instant, il récupéra son sac maculé de liquide rougeoyant et bondit dans l'escalier. Il déboula dans la salle commune et aperçu devant lui un groupe de six hommes qui passaient la porte. Celui qui était en tête poussa un cri et pointa son épée sur lui. Il se jeta à terre pour éviter deux carreaux d'arbalète puis se releva d'une roulade. Saisissant une chaise, il la jeta dans les jambes des trois hommes qui lui couraient dessus, puis traversa la salle dans la largeur en reversant toutes les tables sur son passage et sauta à travers la fenêtre qui donnait sur la cour. Il atterrit derrière une pile de tonneau dans laquelle deux autres carreaux vinrent se ficher, et l'empennage de l'un d'entre eux frotta le nez d'Eliaz en vibrant. Il se releva d'un bond et, oubliant toute prudence, il se précipita vers l'écurie de l'auberge. Les premiers arbalétriers semblaient avoir rechargé leurs armes et leurs tirs claquèrent sur le pavé autour d'Eliaz. Un trait perça le tissu de son manteau et incisa son sac au passage, et le carreau de l'arbalète lourde passa sous ses yeux et disparut complètement dans une meule de fourrage.
Arrivé à l'abri de l'écurie, il grimpa par-dessus le mur du box de son cheval et sella l'animal le plus vite possible et réduisant le harnachement au strict minimum nécessaire pour ne pas blesser le cheval en le montant. Il roula donc le tapis de selle, le filet et les rênes et fixa le tout à la selle puis suspendit son sac au pommeau de celle-ci. Il remarqua soudain que les tire avaient cessé. Il ne pouvaient donc pas l'atteindre de leur position. En repensant aux trajectoires qu'avaient pris les carreaux, il en déduit que les tireurs étaient postés sur des toits à sa droite. Ils avaient donc une vue parfaite sur la cour et le chemin de sa fuite l'exposait dangereusement à leurs tirs. Il se dirigea donc vers les portes battantes du corral et, d'un coup de pied bien placé, fit sauter les gonds rouillés. Il souleva la porte, et fut surpris par sa légèreté jusqu'à ce que ce qu'un morceau de planche lui reste dans la main. La porte s'écrasa par terre et fut réduite en un tas de bois vermoulu fourmillant de termite, vers à bois et autres insectes. Il jeta donc son dévolu sur les deux volets de la fenêtre. Il les dévergonda et monta en selle, un volet dans chaque main. Puis il lança son cheval au galop et, allongé sur son encolure, chaque main portant un volet dont il protégea son côté droit, il s'élança dans la rue en dirigeant son cheval par pression des genoux. L'animal, dressé pour le combat, ne renacla pas et partit immédiatement au galop. Il fila droit vers la sortie nord de la ville, les carreaux des sept tireurs pleuvant autour de lui. La plupart claquèrent sur le pavé, contre les murs des maisons adjacentes ou se fichèrent dans des portes ou des volets, mais il ressentit trois chocs sourds et puissant sur son blindage de fortune. Par trois fois il grimaça sous le choc, manquant de tomber de son cheval, mais il remercia tous les dieux vénérés sur cette terre que l'arbalète lourde ait manqué son coup à chaque fois. Les deux carreaux qu'elle tira dans sa direction réduisirent en morceaux respectivement un tonnelet de vin entreposé sur l'étal d'un caviste et un chien errant que l'impact coupa presque en deux. Une autre victime fut à déplorer, une femme atteinte en pleine gorge par un carreau qui emporta au passage quelques crins du cheval du jeune homme. Elle s'effondra sans un mot, sans un son, et Eliaz ne prit pas le temps de déplorer ce dommage collatéral.
Il parvint enfin à la sortie de la ville, peu après que les tirs n'aient cessé. Entre l'auberge et les portes, il n'y avait que quelques centaines de mètres à parcourir, mais jamais il n'avait trouvé cette distance aussi longue. Sans ralentir l'allure, il jeta au loin les volets percés de trois traits, puis entrelaça ses doigts dans la crinière de sa monture. Une fois encore, elle l'avait tiré d'un mauvais pas. Ce cheval était l'un de ses rares biens qu'il avait acheté honnêtement deux ans auparavant, et le seul qu'il ait gardé aussi longtemps et dont il ne regrettait pas l'acquisition. Il se retourna un bref instant, n'aperçut aucun poursuivant et continua sa route. Après plusieurs minutes de courses, il fit ralentir sa monture à l'orée d'un bois. Là, il mit pied à terre et, suivi par son cheval, il pénétra au milieu des arbres. Arrivé à une clairière, il le dessella et vérifia qu'il n'était pas blessé, puis le brossa rapidement et l'attacha à un arbre. Tous les deux avaient besoin de quelques heures de repos. Il se posta donc en haut de l'arbre et guetta la plaine, n'aperçut aucun mouvement suspect et relâcha donc un peu sa vigilance, se carrant dans une position confortable pour rester ainsi percher quelques temps. Puis il se mit à réfléchir.
Il avait déjà été menacé et attaqué par la Guilde de nombreuses fois, mais jamais aussi violemment et c'était la première fois qu'ils le prenaient par surprise. Leurs méthodes étaient en général plus furtives, plus discrètes, et c'est précisément pour cela qu'il ne s'attendait pas au déploiement d'un tel effectif. Jamais il n'avait entendu parler d'une action de la Guilde entraînant des dommages matériaux et humains d'une telle ampleur. Et pourtant, il avait reconnu l'empennage blanc et noir des carreaux, le sceau frappé sur les anneaux des hommes qu'il avait tué dans le couloir. Ils appartenaient à la Guilde, rien n'était plus sûr. Mais ça paraissait tellement fruste, grossier. Il s'était plutôt habitué à un assassin par la fenêtre, un couteau dans la nuit, du poison dans un verre. Pas à un régiment armé et une faction d'arbalétriers. Pour déployer un tel dispositif, la Guilde devait vouloir sa mort rapidement, et c'était bien plus sérieux qu'auparavant. Soit ses actions solitaires l'avait exaspéré à ce point, soit il y avait eu du changement. Un nouveau chef de Guilde, par exemple, ou un commanditaire important. Il n'avait pas envie d'y réfléchir. Tout ce qui importait, c'était qu'il disparaisse rapidement et pendant un bon moment. Il devait effacer les quelques traces qu'il avait laissées et se retirer. Perdu dans ses pensées, il finit par rêvasser et sursauta lorsque la branche sur lequel il était assis se mit à ployer. Il rassembla ses esprits et se mit à guetter la plaine. Un groupe d'hommes sortaient de la ville, quelques cavaliers et une trentaine d'hommes à pied. A la façon dont ils s'éparpillaient dans toutes les directions, Eliaz devina qu'ils cherchaient quelque chose. Ou quelqu'un. Lui, par exemple. Il se laissa glisser de branche en branche, sauta à terre et défit la longe de son cheval. Il l'enharnacha, cette fois complètement et en prenant le temps de bien faire, puis rassembla ses affaires qu'il attacha solidement à la selle et se dirigea vers le côté opposé auquel il était entré dans le bois. Une fois sorti de l'obscurité des arbres, il regarda autour de lui et, ne décelant aucun mouvement, il monta en selle et se dirigea au galop vers le sud et une ville dont il avait fait son point de chute.
Il l'atteint le lendemain midi. Entre temps, il avait pris soin de changer de costume en piochant dans les vêtements qui attendaient des ses fontes de selle. Un vagabond était entré dans un bois, un marchand d'épice en était sorti. Il ajusta son chapeau à large bord et rajouta une bague aux nombreuses breloques qui ornaient ses doigts, puis pénétra à cheval dans les faubourgs. Eliaz s'arrêta devant un édifice de plein-pied au toit de tuiles. Il attacha son cheval à côté des autres et donna une pièce d'argent à un jeune garçon pour qu'il le surveille. Puis, poussant les portes de chêne massif, il entra dans la banque de la ville. Il se dirigea droit vers un guichet et posa sur le comptoir une grosse clef d'acier.
- Veuillez retirer l'ensemble du contenu du coffre au nom de Wilson, s'il vous plaît.
L'employé acquiesça, prit la clef et consulta son registre. Il partit un instant, puis revint avec une liasse de bons au porteur à son nom d'emprunt. Les papiers étaient valables dans tous les établissements de la compagnie, qui avait des succursales dans tous les pays et dans de nombreuses villes. Eliaz empocha le tout, récupéra sa clef et rebroussa chemin. Il donna une autre pièce au gamin pour qu'il continue sa garde et se dirigea à pieds vers les quartiers mal famés. La liasse de papiers qu'il avait dans sa poche représentait ce qu'il avait gagné depuis le début de sa carrière d'Assassin. Il était économe et efficace, deux qualités qui faisaient qu'il détenait maintenant suffisamment pour se retirer pendant une bonne dizaine d'années sans avoir à se balader avec de l'argent sonnant et trébuchant. Il se rendit devant un vieux moulin à eau dont la roue à aube tournait paresseusement grâce au courant des eaux grasses et sales charriées par les égouts et les caniveaux. Il regarda autour de lui, personne ne semblait prêter attention à son costume décalé compte tenu du lieu. Il franchit le portillon branlant, contourna l'édifice et grimpa sur le toit. Là, il se glissa par une lucarne et arriva dans le grenier du moulin. L'endroit était sale, puant, sombre et grouillant de rats, mais il avait l'avantage d'être bien caché et surtout de n'être utilisé par personne d'autre que lui. Le propriétaire du moulin était une de ses connaissances, et il aurait très bien pu passer par l'entrée commune, mais il ne voulait laisser aucune trace de son départ. Même ses fréquentations ne devaient rien savoir.
Il se dirigea vers un angle du grenier, souleva un sac de farine moisie depuis des années et ouvrit une trappe. Il en tira un rouleau de toile cirée qui contenait un jeu de couteaux de lancer, un rouleau de corde, un de fil d'acier et diverses outils et accessoires qu'il avait disposé là en cas de besoin. Il referma la trappe, replaça le sac et se glissa par la fenêtre. Il retourna à la banque, reprit son cheval et quitta la ville au pas, tranquillement, comme l'exigeait l'attitude qui seyait à son costume. Il rentra à nouveau dans le bois, ôta l'habit qui lui donnait l'impression de corrompre son esprit et revêtit les vêtements qui lui convenaient mieux, puis chevaucha à bride abattue vers l'est et les montagnes.
Eliaz avait choisie cette destination pour plusieurs raisons. Elle était tout d'abord suffisamment éloignée de son centre d'action habituel. Les montagnes recelaient ensuite beaucoup d'endroits où se cacher, beaucoup de déserts humains. De plus, la Guilde n'y avait que peu d'influence, il serait donc aisé de repérer et d'échapper à d'éventuels agresseurs. Après quelques jours de chevauchée, il arriva en vue de Tilamus, la cité des nains. Il s'arrêta sur le bord de la route pour revêtir une tenue habituelle de voyageur. Un pantalon de laine blanche, une tunique de la même couleur ainsi qu'un gilet et des brassières en cuir de daim. Il remit son manteau sans mettre la capuche, ceignit ses dagues sur ses hanches, attacha ses cheveux en catogan et remonta en selle. Ici, il n'était plus un Assassin. Il devait rester inconnu le plus longtemps possible, se fondre dans la masse. Masse qu'il apercevait maintenant. Une longue colonne de voyageurs, marchants, pèlerins et autre pérégrinateurs. Non pas que Tilamus était une destination particulièrement prisée. Il y avait certes un commerce florissant de gemmes, de minéraux et d'herbes des montagnes, mais pas de temple particulier ni de lieux renommés. Seulement, les nains étaient des êtres prudents. Tilamus était à l'entrée des montagnes, et leur douane était rigoureuse. Eliaz rejoignit donc la file, observant les gens autour de lui. Il ne s'inquiétait pas, il ne risquait pas de se faire assassiner ici, d'autant que la Guilde ne pouvait pas savoir qu'il était là. Il était simplement curieux.
Deux heures plus tard, les douaniers n'ayant rien trouvé de suspect sur sa personne, il entra en ville. Il ne savait pas encore ce qu'il allait faire. Il pouvait errer de ville en ville, accomplir de petites tâches ou se faire enrôler pour un métier quelconque. Il pouvait également se retirer en ermitage ou dans une petite communauté montagnarde. Dans tous les cas, Tilamus lui semblait être une bonne destination de départ. Il se dirigea vers une auberge dans les quartiers bourgeois. Puisqu'il devait se retirer, autant le faire dans un milieu complètement différent du sien. Il paya d'avance pour deux nuits et mangea un copieux repas de viande rôtie et de bière ambrée. Les nains avaient cette qualité que les arts de l'hostellerie était leur domaine. Si leur nourriture n'était pas des plus raffinées, elle était excellente et copieuse en plus d'être bon marché par rapport à celle des villes pompeuses des plaines de la Terre. Rassasié, il installa son bardas dans une chambre éclairée au lit propre et confortable, puis s'accorda quelques heures de repos. Il se réveilla alors que le soleil était à la moitié de sa descente. Il se rafraîchit à l'eau d'une vasque de cuivre puis défroissa ses vêtements. Jaugeant le temps qu'il lui restait avant la nuit, il se décida à aller faire un tour en ville. Il laissa son manteau et ses bottes de voyages dans sa chambre et se chaussa de bottes plus légères en cuir de daim, s'arma d'un coutelas pendu à sa ceinture, de deux lames de jet dans chacune de ses brassières et d'un couteau à lame recourbée dans sa botte droite. Ainsi paré, il sortit de l'auberge d'un pas tranquille. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas marché ainsi, insouciant, presque calme. Le fait de s'être enfui lui assurait un repos court mais certain, le temps que ses ennemis retrouvent sa piste. De plus, il s'était regardé dans le reflet d'une flaque d'eau, et le voyageur qui le regardait ne ressemblait en rien à l'Assassin suspicieux, tourmenteur et tourmenté qu'il était au début de la journée. Il se flâna donc en ville pendant quelques heures, à la recherche de quelque chose, n'importe quoi, qui pourrait lui donner une idée du chemin à suivre concernant son avenir.
Lorsque la nuit tomba, il n'avait rien trouvé de vraiment intéressant. Les offres d'emplois étaient nombreuses, certes, mais bien peu requérait son domaine de compétence, et celles qui le faisaient étaient soit trop peu payées pour le travail à accomplir, soit trop risquées concernant la sauvegarde de son anonymat. Il avait également marché dans les rues commerçantes, entrant dans une boutique de vêtements, chez un forgeron, un marchand d'arme, et autres vendeurs, dépensant son argent en divers achats. Après un long tour à travers la ville, il arriva sur la place principale alors que le ciel s'embrasait du coucher du soleil. Son équipement s'était enrichi d'une dague ouvragée à la garde d'argent et à la lame finement gravée d'inscription qu'Eliaz reconnu comme étant de l'elfique, ainsi que d'un pendentif, un cristal de quartz taillé et poli en forme de goutte, orné d'une rune naine. Il acheta à un vendeur ambulant un pain chaud fourré à la viande, qu'il mangea lentement adossé à une fontaine en regardant les gens déambuler devant lui. Il but à la fontaine et, la nuit étant maintenant tombée, il chercha un endroit où profiter de la vie nocturne de Tilamus. Avisant une taverne d'où s'échappaient des éclats de rire, il se leva et se dirigea vers l'origine de ces bruits. L'endroit était bien éclairé, bien au vu et au su de tous, deux bonnes raisons de penser qu'il était également bien fréquenté. Il entra, et il découvrit une assemblée d'hommes et de nains, amicaux et braillards, mais n'affichant aucun semblant de violence. Tous étaient plus ou moins ivre, mais d'une ivresse fraternelle et joyeuse. Ce fut avec plaisir qu'Eliaz se joignit à eux, et ils l'accueillirent tous comme leur meilleur ami.
A près de minuit, il quitta avec regret cette joyeuse assemblée, légèrement ivre mais encore maître des ses pensées et de ses gestes. Cette soirée l'avait transformé. Il avait regagné confiance en l'humanité, son cœur s'était réchauffé comme jamais il ne l'avait fait depuis que sa route et celle de l'elfe s'étaient séparées. Heureux de vivre, il décida de marcher au clair de lune, humant l'air nocturne chargé de l'odeur tacite mais reconnaissable des villes accueillantes. Ses pas le conduire devant ce qui semblait être la bibliothèque. Il observa la façade silencieuse, avisant une lumière allumée plus haut, qui s'éteint juste après qu'il l'eut remarquée. Il poursuivi son chemin, reprenant le trajet qui le menait à l'auberge. Tout à coup, il lui semblait qu'on le suivait. Il ralentit le pas, risqua un œil derrière, et aperçut une silhouette qui le suivait de loin. Si l'individu avait remarqué son regard, il n'en montra rien. Préférant rester prudent, Eliaz se tapit dans l'ombre au tournant qui suivait et tira son arme nouvellement acquise. Il se fit silencieux, attendit. La silhouette le dépassait après quelques instants, et Eliaz vit poindre dans l'ombre deux oreilles pointues, ainsi qu'une mèche de cheveux d'or. Il baissa son arme, stupéfait. Il n'avait vu une telle couleur qu'une seule fois auparavant. Elly.
Il retourna donc à l'auberge après qu'elle eut disparu de son champ de vision, en faisant de larges détours pour ne pas recroiser son chemin. Lorsqu'il poussa la porte de la salle commune, il la vit. C'était bien elle, telle qu'il l'avait vue pour la dernière fois. Il aurait dû la laisser, disparaître, monter se coucher et partir dès le lendemain. Mais il n'en fit rien. Il se dirigea vers elle, s'arrêtant à quelques pas, puis s'approchant encore, hésitant, pas à pas. Lorsqu'il fut à sa hauteur, le verre qu'elle tenait dans ses mains tomba. Il le rattrapa au vol, le reposa devant la belle et s'assit à ses côtés
- Tiens donc, mais qui voilà ? Dis-moi ma belle, le monde aurait-il soudain rétréci ?
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| | Mer 17 Aoû - 16:01 | | | | Silencieusement, la jeune elfe replaça le minuscule ouvrage sur l'étagère qui lui avait été attribuée. Au détour d'un couloir, elle poussa la lourde porte de bois gardant l'entrée de la bibliothèque et s'engagea dans les rues endormies de Tilamus. Choisissant de traverser l'une des voies principales afin d'atteindre une ruelle plus sombre rejoignant directement l'auberge, elle n'eut toutefois le temps de faire qu'un pas sur cette grande artère lorsque son ouïe perçante capta une conversation fort intéressante au sujet de la prophétie. Elle s'immobilisa, à moitié éclairée par la luminescence de l'astre lunaire. Tout d'abord, elle ne bougea pas. Mais lorsqu'elle se sentit observée, Elly se détourna lentement, évitant tout geste brusque, se plaçant face aux hommes qui se tenaient là. Ils s'observèrent mutuellement … Vêtue légèrement, le plastron et les protèges avant-bras décorés d'or de la sylvaine attiraient souvent les convoitises des brigands de passage. Elle en avait d'ailleurs calmé quelques uns à ce sujet. Son regard aux prunelles grises se planta dans celui qui semblait être le chef de cette bande. Plus que cela, il s'agissait du seigneur d'Erenold qu'elle reconnut d'instinct, ayant entendu parler de ce personnage habillé tel un prince voleur, mais dont l'autorité trahissait son rang. Sa voix grave lui parvint …
« Le glas s’abattra sur la terre, l’humanité y survivra et emprisonnera la bonté dans un cristal, quand l’harmonie sera créée ce sera le début du commencement
Les épaules de la jeune femme se détendirent légèrement, rendant la fine carrure guerrière habituelle à sa silhouette, son menton se souleva gracieusement lui donnant une attitude faussement altière. Son regard étincelant caressa celui de son interlocuteur, l'ensemble de la scène donnait le sentiment que deux rois se jaugeaient sur un champ de bataille, respectivement impressionnés par la prestance de l'autre. Il savait … il en savait peut-être même plus qu'elle sur ce qui la taraudait depuis des lunes. Un nouveau pion venait d'être déposé sur l'échiquier du destin, côté blanc.
Cela vous est connu, n’est-ce pas ?
Gravement, le visage de la jeune femme s'abaissa quelque peu, et ce seul geste suffit à rendre tout l'effet d'un acquiescement accompagné d'une révérence. Doucement, elle s'avança vers le groupe d'hommes étrangement nocturnes pour de simples humains, s'arrêtant près de celui qui avait énoncé pour elle l'amorce faite par l'oracle. L'elfe vint poser sa main droite à plat contre son propre cœur et s'inclina devant lui avec tout le respect dû à son rang, avant de se redresser, une fine mèche de ses longs cheveux dorés retombant devant ses traits. La bouche de la gardienne s'entrouvrit, elle déclara d'une voix envoutante ...
La prophétie, la pierre de Galaad … nous sommes à l'aube de grands changements. Mais pour qu'ils puissent s'accomplir, nous allons devoir en payer le prix.
Un doux et minuscule sourire empreint de compréhension se dessina sur ses lèvres rosées. Elle avait compris dès le début de leur entrevue que cet homme allait lui être lié d'une manière ou d'une autre. Lisant dans son regard qu'il se trouvait sur la même longueur d'ondes, elle ajouta en murmurant à son égard;
Il est imprudent d'en parler ici. Rejoignez-moi demain à midi, à la seconde auberge de la ville et demandez à vous installer à la table réservée sous les initiales T.B.E. Vous savez tout autant que moi les conséquences que les actes de chacun d'entre nous envers ces événements sont cruciaux pour l'avenir de Terra.
Elle fit volte face sans se presser, remerciant d'un geste de la main les hommes du Seigneur de leur silence à venir. D'un pas certain, Elly s'enfonça dans la ruelle susvisée. Entre ses omoplates, ses dagues miroitèrent brièvement sous les rayons de lune, un éclair de satisfaction partant de l'épaule de la gardienne zébrant leur surface. Alliage remarquable d'argent pur, arme efficace contre les lycans et de mithril ( ou vrai-argent ) d'une robustesse à toute épreuve, ses doubles lames avaient l'étonnante capacité de se souder par leur base après un bref choc de celles-ci. Elles n'étaient alors séparables que par la volonté de leur porteuse, aucun choc ne pouvant scinder l'arme ainsi formée.
Portez-vous bien Lança t-elle avant de disparaître de leur champ de vision.
~ ~ ~ Deux heures plus tard ~ ~ ~
Il devait être à peu près deux heures du matin lorsque la jeune femme rejoignit la salle commune de l'auberge. L'homme qui tenait le bar s'affairait à essuyer des pintes vides fraichement lavées, aucunement éreinté par la fête d'anniversaire s'étant déroulée la veille au soir et venait tout juste de s'achever. Il gratifia Elly d'un large sourire lorsque celle-ci attrapa quelques verres abandonnés sur une table au passage et les lui déposa à proximité.
Merci bien, c'était une fête mémorable, dommage que vous ayez manqué cela … mais peut-être que les elfes n'apprécient pas ce genre de libations.
Les chandelles disposées de ça de là commençaient à vaciller dans leurs bougeoirs, des restes de repas trônaient sur la majorité des tables et le sol était imprimé de nombreuses traces de pas. Un bon nettoyage semblait être l'unique solution pour éviter que l'endroit devienne une véritable porcherie à la prochaine heure de pointe. Malgré tout, cet établissement conservait l'aspect chaudement familial qu'avait apprécié la jeune femme lors de sa première visite. L'esprit ailleurs, la sylvaine se laissa pourtant détendre par la jovialité de l'aubergiste et le cocon dans lequel elle se trouvait. Mêlant ses doigts en un unique poing appuyé sur le comptoir, elle passa commande tout en mentant quelque peu pour la bonne cause, afin d'éviter qu'on la soupçonne d'affaires nocturnes.
Nous fêtons tout autant que les hommes, rassurez-vous. Mais j'avais un ami à voir dans les environs et le repas s'est éternisé. Je prendrais bien un grand verre de lait frais pour faire passer tout ça ...
Le tavernier acquiesça et déposa sa commande devant elle, criant dans la salle que le service était désormais terminé. Une dizaine de personnes sortirent de l'établissement, aussi la gardienne ne remarqua pas qu'une silhouette passait la porte à contresens, porte que l'aubergiste referma à clé après son entrée, puisque tous les clients ayant une chambre étaient revenus à temps pour la fermeture. Elly souhaita bonne nuit à ce dernier avant de se retourner pour s'installer à une table … cependant, un homme s'interposa entre elle et sa destination. Non pas qu'elle eut quelconque peur de cette soudaine apparition, mais le visage qu'elle découvrit face au sien la désarma littéralement. Ses mains lâchèrent le verre de lait qui chuta librement jusqu'à ce que l'importun ne le rattrape au vol, le plaçant en sûreté sur le bord du comptoir.
- Tiens donc, mais qui voilà ? Dis-moi ma belle, le monde aurait-il soudain rétréci ?
Eliaz … cela faisait à peu près trois mois qu'elle ne l'avait pas vu, ni obtenu de nouvelles, au point de finir par penser que jamais plus elle ne le croiserait. Leur rencontre avait ouvert en elle une brèche qu'il lui était difficile de refermer, elle s'en souvenait comme si c'était hier. Instantanément, le regard de la gardienne se durcit. Sans qu'il ait eu le temps de le voir venir, elle lui asséna un bon coup de coude dans le nez, cessant aussitôt l'agression.
ça, seigneur assassin, c'est pour avoir disparu de la surface de la terre sans me donner l'ombre d'une nouvelle …
Puis elle prit son visage entre ses mains, et déposa un long baiser sur ses lèvres maculées de sang.
La jeune elfe était réellement l'antithèse du romantisme, pourtant elle sentait au fond d'elle même que cet homme lui avait manqué et qu'il méritait autant d'être brutalisé que de recevoir un peu d'affection. Simplement … elle avait trouvé qu'une simple étreinte amicale n'aurait pas été à la hauteur de sa satisfaction à le retrouver en ces lieux. Après ce bref échange, elle s'accouda au comptoir et effaça le liquide grenat qui recouvrait sa bouche, avant de boire d'un trait la moitié de son verre.
Que fais-tu là ?
Puis sa question lui sembla stupide. Une seule chose ces derniers temps avait le pouvoir de réunir en la même ville plusieurs personnes de haute importance. Elle souffla dans sa boisson, la faisant ondoyer …
La prophétie ...
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| | Ven 4 Nov - 22:30 | | | | Eliaz ne vit pas le coup partir. Le coude qu'il aurait en temps normal évité, ou au moins paré, s'écrasa sur son nez. Sa vue se brouilla, il sentit aussitôt un liquide chaud couler sur son visage. Alors qu'il ouvrit les yeux, les paumes froides de l'elfe se plaquèrent sur ses temps et il sentit un doux contact sur ses lèvres. Puis le charme se rompit, elle se recula et la douleur vint. Il pinça l'arrête de son nez entre deux doigts et constata avec soulagement que rien n'était cassé. Le sang avait taché sa tunique, mais il n'y prêta pas garde. Relevant la tête, il vit Elly essuyer son propre sang sur sa bouche puis vider d'un trait son verre. S'il avait pu la trouver belle auparavant, il la voyait maintenant comme infiniment désirable. Tout ce qu'il avait ressenti par le passé, toutes les résolutions qu'il avait prises à son sujet, tout cela s'envola. C'était en effet la peur de la dépendance qui l'avait poussé à l'abandonner sitôt la mission terminée, à l'éviter quelques instants auparavant et qui le faisait hésiter à chaque fois qu'il lui adressait la parole. Mais il avait tout rejeté. Il était maintenant et pour un bon moment un homme nouveau. Il devait agir en tant que tel. Apprécier la compagnie de ses semblables, plaire, charmer, rire, amuser, laisser parler son cœur aussi souvent que sa raison.
C'est ainsi qu'Eliaz Chainedtwins, l'Assassin en fuite, prit la décision de se laisser aimer Elly Thunderblades, l'elfe garante de l'équilibre. Il épongea son nez meurtri, et une fois qu'il se fut assuré que plus rien n'en sortait, il jeta son mouchoir ensanglanté au feu et reporta son attention sur l'elfe. La question qu'elle avait posée, et la réponse qu'elle s'était donnée d'elle-même, atteignirent enfin son esprit, quelques minutes après qu'elles furent prononcées. Il réprima une expression de surprise. La prophétie ? Quelle était donc cette prophétie qui selon Elly l'aurait amené en ce lieu ? Quelque chose d'important, à un juger par l'air sombre qui ornait le visage d'albâtre de son... pouvait-il l'appeler «amie» ? Quel titre fallait-il lui donner ? Il opta pour «coéquipière». S'il ignorait tout de la prophétie et de ce que cela impliquait, plusieurs aspects positifs en découlaient. Premièrement, cela pouvait lui procurer une occupation pour les jours à venir, en plus de l'éloigner dans des lieux reculés dans l'idéal. De plus, s'il acceptait, il pouvait très bien avoir à officier à nouveau aux côtés de l'elfe. Cette pensée l'attirait fortement, et il s'en inquiéta presque. Il n'était pas habitué à être attiré par quelqu'un. Il décida néanmoins d'en savoir un peu plus.
- Une prophétie ? Non pas exactement, je suis de passage ici, ou plutôt, je m'y installe pour quelques temps, d'ici à ce que je trouve mieux pour servir mes... desseins. Mais qui sait, peut-être pourrais-je être intéressé par ce que tu as à me dire à ce propos ?
Et l'elfe lui raconta. Elle lui parla de la prophétie, de ses recherches, de ses conclusions, pendant qu'ils sirotaient tout deux le contenu de leurs verres. Il fallait donc parcourir la savane ardente de Sahawi... Le pays du Feu était celui qu'il connaissait le moins, il était aussi le plus reculé et le plus sûr le concernant, puisque la Guilde, vérolée par les sbires d'Aile Ténébreuse, n'y avait que très peu d'influence et de représentants. Il s'apprêtait à réfléchir à cette perspective, lorsqu'en relevant les yeux de son verre, il croisa le regard d'Elly. Il fut paralysé, et une succession folle d'images traversa son esprit. Comment pouvait-il hésiter ? Quoi qu'en dise sa raison, son corps et son cœur ne lui laissait d'autre choix que de se lancer dans cette entreprise.
- Et bien chère amie, il se trouve que je n'ai rien d'autre à faire de mon temps, alors un peu d'animation serait la bienvenue ! S'il vous reste une place, je veux bien te prêter mes talents. Du moins... te les louer pour un prix indéterminé et avec une date de paiement ultérieure.
L'elfe acquiesça en silence, comme si elle avait su de toute façon ce qui se serait produit. Ce qui n'aurait pas étonné Eliaz outre-mesure, pour autant qu'il connaissait Elly. Puis un léger sourire se peint sur son visage, et elle renouvela leurs commandes. Ils se mirent ensuite à badiner, à discuter de tout et de rien, raconter ce qu'il s'était passé depuis leur séparation, évoquer des souvenirs et apprécier le temps ensemble. Et la nuit se termina sur un écrin de velours. Eliaz se réveilla le lendemain dans une chambre qu'il reconnut comme étant celle qu'il avait louée la veille. Il s'assit sur le bord du lit, l'esprit embrumé par des restes d'alcool ainsi que quelque chose qu'il ne parvint pas à identifier. Il prit sa tête entre ses mains et se leva. La froideur de l'air ambiant lui rappela qu'il était nu. De surprise, il inspira violemment, puis sauta littéralement sur son pantalon qui reposait à ses pieds. Une fois l'honneur à l'abri, il se dirigea vers la vasque vide et y verser de l'eau d'une cruche posée à côté. Il s'aspergea le visage, puis le dos et la poitrine, quand un froissement de tissu le fit sursauter. Il tourna vivement la tête vers son lit et y découvrit un dos nu partiellement recouvert de mèches d'or. La peau était rose pâle, presque blanche mais il en émanait une impression de chaleur et de puissance impressionnante. Une main vint se poser sur une des omoplates, et les longs doigts fins finirent de confirmer les craintes, les espoirs, l'euphorie et la terreur d'Eliaz. Il s'assit à-même le sol, encore muet de peur et de stupeur. Qu'avait-il fait ? Que s'était-il passé ? Qu'avaient-ils fait ? Puis les mouvement annonciateurs du réveil cessèrent, et après un court instant d'immobilité, elle se tourna vers lui. Les draps blancs étaient remonté jusqu'à mi-poitrine, mais Eliaz n'y attarda son regard qu'un court instant avant de croiser celui de l'elfe. Il scruta ses yeux, cherchant le moindre sentiment, la moindre réprobation, une colère, une joie, une satisfaction, ou même une réponse.
- Tu as dormi ici...
Il ne parvint à prononcer que cette phrase dénuée de sens, cette énonciation d'une évidence flagrante.
- En effet. Et pas seulement.
Le ton était tranchant. Ou au moins Eliaz le prit-il comme tel. Son cœur était partagé. Il était à la fois fier et heureux d'avoir partagé au moins la nuit de celle dont il avait réalisé quelques heures plus tôt qu'il l'aimait, mais il avait peur de l'avoir abusée, qu'elle ait fait quelque chose qu'elle regrette, qu'elle lui reproche quoi que ce soit, qu'elle lui en veuille.
- Et... il déglutit. Tu regrettes ?
Les souvenirs lui revenaient peu à peu. Avait-il été ivre à ce point ? Pourquoi les bribes d'images mettaient-elles si longtemps à revenir ? Il se souvint de contacts, de touchers, d'effleurement, de frissons. Ses oreilles entendirent à nouveau des soupirs, des petits bruits. Sa peau se réveilla lorsqu'il se remémora le contact de ses doigts et de son corps.
- Le devrais-je ?
Eliaz se leva et plongea directement sa tête dans l'eau froide. Les images s'estompèrent, et à mesure que les secondes défilaient, ses idées se remirent en ordre. Quand il émergea, il avait retrouvé un semblant de calme.
- Je ne sais pas. Je ne sais pas quoi penser, et je ne sais pas non plus ce que tu penses, de ça, de moi, de toi. Alors... J'espère que tu n'as rien fait que tu n'aurais pas fait dans ton état normal...
- J'étais dans mon état normal. L'alcool n'a que peu d'effet sur nous.
- … Et que cela signifie autant pour toi que pour moi, finit-il dans un souffle.
L'elfe resta de marbre, puis son regard se détendit. Un peu.
- Cela signifie beaucoup pour moi. Et peu à la fois. Mais je ne regrette pas. Et j'ai agit en toute connaissance de causes et de conséquences. L'avenir te permettra de tirer les conclusions qui te plairont et qui, je l'espère, seront les bonnes.
Eliaz hocha la tête en silence.
- Maintenant si tu le veux bien, tu m'as proposé de te joindre à moi pour briser le Sceau. Et je compte bien accepter, si la proposition tient toujours ?
Il déglutit, puis opina à nouveau du chef.
- Parfait. Alors habille-toi vite et sors de la chambre pour que je puisse me préparer. Tu t'es engagé sur un chemin dont je ne suis pas sûre que tu connaisses les implications. Peu importe.
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| | Lun 12 Déc - 19:55 | | | | [HRP]Abandon de ce RP. Message à supprimer[/HRP]
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| | | Dim 8 Avr - 0:30 | | | | Quelqu'un de motivé pour reprendre cette quête?
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