Tapi dans les roseaux, Eliaz attendait en silence. Le soleil de fin de matinée chauffait sa nuque et son dos, et il transpirait abondamment. Il observait, sans oser respirer, l'animal qui s'ébattait dans l'eau stagnante à quelques mètres de lui. Un quadrupède de la taille d'un homme en temps normal et deux fois plus grand lorsqu'il se dressait sur ses pattes arrières, recouvert d'un cuir glabre tendu sur ses muscles saillants, le Gerwin se roulait dans la vase pour éloigner les moustiques. Ses pattes aux longues griffes rétractiles s'agitaient en l'air pendant que l'animal soufflait puissamment entre ses crocs recourbés. Eliaz prit une grande inspiration pour arrêter son tremblement.
Il pistait la bête depuis plusieurs heures, et maintenant qu'il se trouvait devant elle, il avait peur. Il ne voulait pas repousser cette émotion, elle pouvait certes le paralyser mais il sentait que dans se cas-là, elle serait un moteur et le stimulerai. Il ferma les yeux un instant et laissa la peur couler dans son corps tel un liquide gelé qui réveillait tous ses muscles, puis se pencha en avant et plongea une main dans l'eau. Il enfonça ses doigts dans le tapis de débris végétaux, oubliant la menace des insectes et serpents, et continua son chemin jusqu'à la couche inférieure, plus décomposée et donc plus molle. Il en tira une grosse poignée et entreprit de l'étaler sur son visage à l'aide de sa deuxième main. Vérifiant rapidement qu'elle n'était pas habitée, il en prit sur deux doigts et badigeonna méthodiquement son front, le pourtour de ses yeux, ses joues et son cou, puis dispersa le reste dans l'eau. Il espérait ainsi masquer son odeur pour pouvoir s'approcher de la bête. Malgré le vent quasi-inexistant, la face triangulaire du Gerwin était orné d'une truffe extrêmement sensible, et il suffisait de bien peu pour alerter l'animal.
Une fois imprégné de l'odeur ambiante, il tira de son fourreau un poignard à la lame courbée, et le tint pointe vers le bas. Alors seulement, en silence, il commença à bouger. L'affaire n'était pas simple, il s'agissait de prendre le Gerwin sur son propre domaine, mais il connaissait ses habitudes. Il tourna autour de l'animal de façon à se retrouver sur son côté le plus proche du bord de la mare, se prépara à agir et attendit. Lorsque le Gerwin se redressa sur ses pattes, Eliaz plissa les yeux, affermit sa prise sur le manche de son arme et bondit. Il atterrit sur le dos de l'animal qui rugit, enserra son cou de son bras libre et se prépara à frapper. La bête s'ébroua, stoppant l'attaque du jeune homme qui s'agrippa de toutes ses forces. Le Gerwin lança sa patte avant droite et lacéra l'épaule d'Eliaz qui hurla de douleur et manqua lâcher prise.
Il parvint à se reprendre et prit appui sur le sol pour remonter sur le dos de l'animal qui s'élança à travers les hautes herbes. Eliaz enroula ses deux bras autour du cou du Gerwin, mais la sueur de l'animal et la sienne commençait à réduire sa prise. Il fit donc la première chose qui lui traversa l'esprit. Relevant la tête en arrière, il profita d'un cahot plus fort que les autres pour enfoncer ses dents du plus profondément qu'il put dans la peau de l'animal. Il parvint à percer le cuir et sentit le sang remplir sa bouche au moment où le cri du Gerwin explosa dans ses oreilles. La bête stoppa brusquement sa course et Eliaz fut projeté en avant, lâchant toutes ses prises. Dans son élan, il emporta un morceau de chair sanguinolente et le choc de l'atterrissage lui fit l'avaler. Sans perdre de temps, il reprit ses esprits et se redressa, essuyant le sang autour de sa bouche et sur son épaule qui le lançait affreusement.
Il ramassa son arme et profita du fait que le Gerwin était occupé à lécher sa plaie pour lui sauter à la gorge. L'animal ouvrit sa gueule et fondit sur son visage dans l'optique d'enfoncer ses crocs suintants dans la chair du jeune homme qui pointa son poignard par réflexe. La lame traversa dans le palais de la bête et s'enfonça dans son cerveau, faisant couler quelques gouttes de liquide cérébral sur les mains d'Eliaz. Le Gerwin eut un dernier sursaut, balança sa tête sur le côté et le frappa au visage, puis s'effondra dans un spasme tandis que le jeune homme assommé tomba dans l'eau croupie.
Lorsqu'il se réveilla, la tempe en sang, il jugea au soleil qu'il était resté inanimé durant une heure ou deux. Il se dirigea d'un pas hésitant vers le cadavre encore chaud du Gerwin et empoigna le manche de son arme. Tira d'un coup sec, il la dégagea et l'essuya sur sa tunique, puis entreprit de découper un carré de peau. Il frappa ensuite les crocs de la bête, et lorsqu'il en eut brisé deux, il les enveloppa du cuir ensanglanté et referma le paquet avec une cordelette qu'il tira de sa poche. Il s'assit ensuite sur le corps inerte du monstre et tenta de faire le point. Sa tête le faisait souffrir, mais il n'avait rien heurté dans sa chute et il s'en remettrait. Son épaule en revanche était en piteux état. La plaie était nette, et elle le lançait affreusement. En effet, elle avait baigné trop longtemps dans l'eau sale des marais et s'était infectée. Il devait la nettoyer et la bander du mieux qu'il pourrait s'il voulait garder son bras.
Tout d'abord, il avisa un arbre aux longues branches tombantes. Il coupa quelques lamelles d'écorce du saule et les mit dans sa poche, puis avisa un autre arbre un peu plus loin. Entaillant le tronc avec son couteau, il récupéra la sève qui coulait et entreprit de l'étaler sur les bords rougeoyant de sa blessure. Puis il coupa quelques branches à peu près sèche et fit un feu, juché sur un talus herbeux et exempt de flaques. Il versa un peu d'eau de sa gourde dans une poche fabriquée à la va-vite à l'aide du cuir du Gerwin et la suspendit au-dessus du feu à une branche qu'il ficha dans le sol. Lorsque l'eau eut frémit, il jeta les morceaux d'écorce et attendit qu'il ramollisse. Puis il les retira de l'eau et les mâcha vigoureusement, sentit le jus couler dans sa gorge, et recracha au bout de quelques instants. Il utilisa le reste de la pâte pour badigeonner l'intérieur de la plaie, geste qui lui arracha de nombreuses grimaces et quelques gémissement de douleur, puis se leva et arpenta le terrain alentour pour trouver une plante basse aux longues feuilles plates. Lorsqu'il trouva ce qu'il cherchait, il coupa quelques feuilles et les débita en bandes qu'il fit également bouillir quelques instants, puis banda sa plaie quelques peu apaisée. Il attacha le tout à l'aide d'un nœud serré et se rhabilla, puis chercha des yeux la piste laissée par la course du Gerwin. Laissant le cadavre se décomposer lentement au milieu de l'eau stagnante, il remonta les traces de pas et les les roseaux brisés pour arriver à la mare où il avait attaqué la bête. De là, il s'orienta au soleil et marcha jusqu'à la demeure de son maître.
Il atteint la cahute lorsque le soleil se coucha. Sans frapper, il poussa la porte et avançant en silence en direction du feu qui brûlait dans l'âtre en terre et de l'ombre qui somnolait devant. Sans un mot, il posa le paquet de cuir contenant les crocs à ses pieds et s'assit en tailleur sur le tapis de joncs. Il attendit. Au bout de quelques minutes, l'ombre parla, d'une voix éraillée mais toujours assurée.
- Tu as réussi...
L'effort paru l'exténuer, mais la vieille femme se contenta de respirer profondément avant de poursuivre, sans se formaliser du silence d'Eliaz.
- Tuer un Gerwin n'était pas une mince affaire... Et tu n'en es pas sorti indemne.
Elle pointa du bout de sa canne l'épaule gauche du jeune homme, touchant les feuilles qui bandaient la blessure.
- Mais tu t'en es bien sorti. Et tu as su t'occuper de ta blessure. Elle marqua une autre pause. Je suis fière de toi...
Elle leva enfin les yeux sur le visage inquisiteur de son élève toujours silencieux. Sans dire un mot de plus, elle désigna de sa canne la table de bois qui trônait au centre de la pièce.
Eliaz se leva et s'inclina pour la remercier, puis s'assit devant la nourriture qu'elle avait préparé pour lui alors que son maître reprit la contemplation des flammes dansantes.
Il mangea rapidement, toujours en silence, les racines bouillies et la viande grillée qui lui étaient destinés, accompagna ceci d'un morceau de pain noir préparé à l'aide de graminées fréquentes dans ces marais et fit passer le tout avec de l'eau. Puis il remplit une assiette de bois qui posa aux pieds de son maître et alla s'étendre sur une paillasse non loin du feu. La douleur au crâne s'était calmée, mais celle à son épaule, qu'il avait ignorée depuis qu'il l'avait pansée, se rappela à son bon souvenir, atténuée quelques peu par les plantes médicinales. Il s'endormit rapidement, terrassé par la fatigue accumulée depuis qu'il s'était levé, tôt ce matin, en entendant le feulement rauque du Gerwin percer à travers le brouhaha permanent du marais.
Il rêva. Il se revit deux ans plus tôt, adolescent loqueteux et perdu, ne sachant où il allait et n'étant pas sûr d'où il venait. Il était sur les routes depuis trop longtemps, acceptant toutes les basses besognes qu'on lui proposait et qui lui permettrait de tenir jusqu'au lendemain. Mais les travaux ne venant pas aussi souvent qu'il pouvait l'espérer, il vivait la plupart du temps de vol à l'étalage, activité qu'il maîtrisait à sa plus grande fierté, se refusant catégoriquement à la mendicité. Lorsqu'il avait approché les Marais, l'odeur agressant ses narines à des lieues à la ronde, il n'avait pas éprouvé de peur. Il n'éprouvait plus grand chose depuis longtemps déjà, et il avait avancé tout droit sans hésiter. Un bâton de marche pour seule arme, il avait franchit la lisière des Marais et s'était perdu presque aussitôt. Il avait erré au hasard, comptant sur sa chance pour éviter les dangers mortels mais avait bien vite été la proie des esprits hantant les lieux. Sentant son heure arrivée, il s'assit simplement dans l'eau, acceptant que fut venue la fin de sa vie misérable. Fermant les yeux en espérant qu'ils fassent vite, il avait senti son esprit le quitter, sa substance se vider, avant de ressentir une grande chaleur. Il avait ouvert les yeux pour découvrir un anneau de feu qui brûlait autour de lui, tenant les fantômes à distance. Ceux-ci finirent par s'enfuir, et Eliaz s'était évanoui.
Il s'était réveillé dans la même cahute dans laquelle il dormait à présent, à la même place près du feu. Son maître était assise sur le même fauteuil, et lorsqu'il avait bougé, elle l'avait regardé sans rien dire avant de lui désigner la nourriture sur la table. Aucun mot ne fut prononcé pendant plusieurs jours, il la suivait et l'assistait dans ses tâches, elle le nourrissait et lui apprenait ce qu'elle savait. Un accord tacite avait été passé, il sentait qu'il avait besoin d'elle et elle s'était attachée à lui, il devint son apprenti sans que cette décision ne fut officialisée. Il apprit son histoire par la suite, son passé au sein du clan des Assassins, la mission qu'elle avait refusé et qui lui avait valu son bannissement. Elle vivait dans les marais depuis une vingtaine d'années, survivant en grande partie grâce à sa chance, le reste elle le devait à ses talents. Mis à part quelques vagabonds, des criminels et quelques autres bannis, elle n'avait croisé personne depuis ce temps, et encore moins fréquenté à long-terme. Eliaz était donc pour elle une source de fraîcheur et de jeunesse dans sa vie recluse, raison parmi d'autre qu'il l'avait poussée à l'accepter en tant qu'élève.
Il s'éveilla au matin, alors que le soleil dardait à peine, et contourna en silence la silhouette endormie de la vieille femme. Elle ne quittait presque jamais son fauteuil, ces temps-ci. A sa respiration rauque ainsi qu'à l'ensemble de son attitude, Eliaz devinait que la fin était proche. Elle avait vécu son temps et lui avait transmis beaucoup, il était temps pour lui de voler de ses propres ailes et ne regrettait rien. Il rêvait même à plus d'indépendances, depuis quelques jours.
Il sortit de la cabane et se passa de l'eau froide sur le visage, puis vérifia son bandage. Il avait été changé, et lorsqu'il le souleva, il vit que sa plaie avait été suturée. Il n'avait presque plus mal, et même s'il éprouvait de la difficulté à bouger son bras gauche, il se sentait capable de l'utiliser. Il contourna la bâtisse et trouva un mannequin d'entraînement qu'il redressa. Il tira ensuite son arme et commença à se déplacer autour de lui, exerçant son jeu de jambe. Il fit diverse sauts et esquives virtuelles, puis attaqua. Le métal ripa sur le bois, mais où qu'il frappe, il faisait mouche. Les points vitaux marqués par des repères se trouvèrent bien vite cisaillés, et les différentes veines et artères principales furent ouvertes promptement. Il finit par sauter en arrière, retomba sur ses mains et poussant sur ses bras, il atterrit sur ses jambes en lançant son arme qui se ficha dans le front du mannequin. L'opération lui tira une grimace, son épaule étant encore fraîchement ouverte, mais il supporta la douleur et reprit ses esprits. Son regard tomba sur son maître qui l'observait en silence et le gratifia d'un hochement de tête approbateur. Il tira son arme du bois et entreprit de frapper le mannequin à main nue, cherchant toujours plus de vitesse et de précision. Ses mains et ses pieds calleux, rendus insensibles à force d'avoir été ouverts puis cicatrisés aussi souvent, répondirent parfaitement à ses attentes et il parvint à arracher le mannequin du sol d'un coup de pied vertical.
Lorsqu'il eut fini, il ôta sa chemise et jeta un seau d'eau froide sur son corps suant, puis entra dans la demeure pour manger. Il y trouva son maître allongée sur sa couche, les yeux fermés et la respiration faible. Il savait ce que cela signifiait, et il s'y attendait depuis longtemps. Il mangea rapidement, jetant de fréquents coups d'œil à la vieille femme qui dormait toujours. Puis il prépara ses affaires, rassemblant dans son sac quelques vivres, des vêtements, des ustensiles de bases et deux outres vides, ainsi que deux autres pleines. Il passa sa ceinture, y accrocha le fourreau de son couteau recourbé et diverses objets tels que le nécessaire de crochetage que lui avait donné son maître. Il s'habilla d'une chemise noire amplement ouverte, passa ses mitaines et son anneau d'argent, dernier souvenir de son père.
Une fois paré, Eliaz s'agenouilla devant la paillasse de son maître et attendit.
- Tu es déjà prêt...
La voix de la vieille femme le fit presque sursauter.
- Tu as tout ce qu'il te faut, je te fais confiance. Je ne prononcerai pas de discours émouvant ni n'évoquerai de souvenirs. Sache juste que tu m'as donné envie de repousser les Limbes quelques temps. Mais mon heure est venue, et je n'essaierai pas de revenir.
Elle marqua une pause, reprenant sa respiration et avalant sa salive avec difficulté.
- J'ai des choses à te donner. Tout d'abord, mes armes. Tu le trouveras dans une cache sous les braises du feu. Deux dagues. Elles n'ont pas de nom, et je serais bien déçue que tu leur en donnes. Ce ne sont que des objets, mais n'oublie pas leur valeur. Ensuite, un présent bien désuet, mon manteau. Tu n'en as pas, et il t'en faudra un, prends le mien. Une dernière chose. Ce parchemin. Ne le lis que lorsque tu auras accompli ma dernière volonté. Quand je serai morte, brûle la maison, et tout ce qui t'attache à cet endroit.
Eliaz acquiesça et prit le rouleau serré, une larme perla du coin de son œil, mais son maître ne la vit pas, ou ne la releva pas.
Il attendit simplement, en silence, que la vieille flamme s'éteigne.
Il se perdit dans ses souvenirs, flottant doucement dans le courant de la mémoire, et sursauta en se rendant compte qu'il n'entendait plus rien. Plus un croassement, pas de clapotis, rien de tout ce qui caractérisait la vie du Marais. Et son maître ne respirait plus.
Il se releva et se dirigea vers l'âtre de terre cuite. Il dispersa du pied les braises rougeoyantes, puis saisi un tison de bois et gratta la terre encore chaude. Eliaz sentit les parois d'un coffre de bois, qu'il dégagea promptement malgré la chaleur cuisante. Saisissant les bords à l'aide de ses mains protégées par des morceaux de tissu, il le sorti de la terre et l'ouvrit. Dans une étoffe de velours dormaient deux dagues, longues et effilées. Il en tira une et l'observa. La poignée était simple et recouverte de cuir, mais la ciselure de la garde et du pommeau trahissait sa valeur. Le fourreau de cuir noir était gravé d'arabesques, et l'ensemble était magnifique. Il les attacha toutes deux dans le creux de ses reins, plia l'étoffe et la rangea dans son sac. Le coffre était de piètre facture, brûlé par toutes ces années passées dans la terre qui chauffait au-dessus de lui. Eliaz le brisa donc rapidement et utilisa les restes pour alimenter le feu. Laissant les braises remplir leur office, il attrapa le manteau de lin noir qu'il avait toujours vu pendu au mur faisant face à la porte. Il le passa et ajusta la broche serrant les trois cordelettes qui se terminaient chacune par une pointe de métal. Le vêtement tombait juste à ses pieds, et il contenait de nombreuses poches. Il était parfait, ni trop ample ni trop serré, solide et confortable. Le parfait manteau pour un Assassin.
Eliaz se tourna vers le feu, saisit deux morceaux de bois incandescents et entreprit d'embraser tout ce qui pouvait l'être. Puis il brisa l'âtre et dispersa d'un coup de pied les braises restantes dans tous les coins de la pièce unique.
Enfin, il sortit, saisi le mannequin et les autres objets qui traînaient dehors et le jeta dans le brasier. Une fois cela fait, il observa le feu qui brûlait de plus en plus haut, priant pour l'âme de son maître. Il ne connaissait même pas son nom...
Se souvenant du dernier présent de la vieille femme, il déroula le parchemin et le lit rapidement. Rien ne se produisit, et il ne comprenait pas ce qu'il lisait. Il essaya alors à voix haute.
Des spirales de lumière rouge jaillirent du papier et l'enveloppèrent. Il sentit un pouvoir prendre place en lui. Baissant les yeux vers le parchemin, il réalisa qu'il pouvait maintenant lire les lettres écrites au stylet de roseau.
« Vole, Passe-Muraille ».
Il remercia en silence l'âme de son maître et rabattit sa capuche. Il brillait toujours de la lumière magique, mais elle commençait déjà s'atténuer. Il tourna les talons et se dirigea vers l'ouest, sans crainte des dangers qui le guettaient. Soudain, il s'arrêta, fit volte-face et regarda une dernière fois le brasier qui brûlait joyeusement.
Il tomba à genoux, inclina la tête et salua son maître une dernière fois
- Merci.
On était en l'an 103 et Eliaz commençait ses activités d'Assassin.