Dim 5 Juin - 17:25 | | | | Tira se tenait à nouveau derrière la grille de l’arène, c’était déjà son troisième affrontement volontaire, et Aile Ténébreuse esquissait toujours un sourire au moment où elle décidait de porter le coups de grâce à ses opposants. Cela devait être bon signe, s’il appréciait sa façon de tuer, il ne tarderait pas à l’apprécier tout court. Cette fois, ça ne serait pas un combat à un contre un, mais une « lâché sanglante ». Ce type d’épreuve consiste à envoyer 5 gladiateurs dans l’arène, sachant qu’il n’y en aurait qu’un qui pourrait en ressortir vivant. Le soleil avait totalement disparu du ciel ce jour là, recouvert par des nuages d’un grisâtre épais, ne laissant passer qu’une faible dose de lumière, à peine suffisante pour ne pas avoir besoin d’une torche. La pluie ne s’était pas encore décider à tomber, mais Tira sentait bien à l’humidité qui flottait dans l’air que ça n’était qu’une question de secondes. Alors qu’un homme débitait un discours retraçant le maigre parcours de la jolie gladiatrice, il annonça enfin qui seraient ses adversaires : « Ombrehus, un homme à la peau aussi noire que son âme, dont le parcours est jusque là plutôt banal. Il manie une claymore, et son plus grand exploit fut d’éliminer trois ours blanc originaire de Silena. Il a été capturé pour avoir apporté son aide à la rébellion ! Madeeva, une elfe des bois sauvage, son parcours a beaucoup surpris, elle se sert d’un arc long, et n’a jamais raté une seule de ses cibles. Son plus grand exploit dans notre arène fut l’exécution de Grent, le nain qui n’avait alors jamais reçu un seul coup de ses adversaires, son talent le plus précieux était jusqu’alors l’esquive. Elle se porte volontaire depuis ses débuts ! Karrent, une brute épaisse qui se dit humain, mais on en doute sérieusement quand on le regarde, il se sert d’une énorme masse de la taille d’un enfant de 10 ans, qu’il prendra plaisir à vous enfoncer dans le crâne. Son plus grand exploit dans l’arène fut de survivre à une autre « lâché sanglante ». Il a été capturé lors de la prise de Sen’tsura, où il était garde. Prentos, frère du décédé Grent, il s’est porté volontaire, et si vous voulez mon avis, il en veut un peu à Madeeva ! Il a choisi de se battre avec deux épées longues, et c’est son premier combat ! Ces cinq combattants ont soif de sang, alors… QUE LA LACHE SANGLANTE COMMENCE !!!!»Sur ce, les grilles tombèrent. Tira prit son temps, et entra dans l’arène d’un pas lent, son cerceau posé sur l’épaule droite, prêt à servir. Karrent chargea tout droit, comme un taureau enragé, une flèche vint alors directement se loger dans sa tête. Il s’effondra, et Madeeva encocha une nouvelle flèche, prête à tuer encore une fois. La foule applaudie avec ferveur le talent de l’archère ! Ombrehus, avançait prudemment, torse nu, se servant de sa claymore comme d’un bouclier. Prentos, quant à lui fonça directement sur Tira, allez savoir pourquoi ! Il voulait sûrement s’assurer que personne ne le dérangerait pendant qu’il prendrait son temps avec Madeeva. Grave erreur que de commencer par Tira, elle sauta légèrement sur le côté, esquivant un coup vertical porté par l’épée que son agresseur maniait de la main gauche. L’épée tomba à terre, et Tira profita du moment de confusion dans lequel se trouvait le pauvre Prentos pour lui passer l’intérieur non-tranchant de son cerceau sous le cou. ATTENTION PASSAGE TRES VIOLENT- Spoiler:
Elle plaça ses deux mains sur le cerceau, du côté opposé à celui où se trouvait le cou du nain, et se mit à lui tourner autour, l’entraînant alors dans sa danse. Celui-ci suffoquait, le cerceau bloquant sa respiration, et devenait de plus en plus rouge, nul doute qu’il devait avoir une légère envie de vomir qui montait aussi, causée par le tournis. La danse lui permit d’esquiver une flèche de Madeeva, et Tira décida de mettre fin au jeu avec le nain, pour pouvoir aller s’occuper de l’elfe. Elle fit un croche-patte au nain, qui tomba à genoux, puis elle plaça sa jambe droite au-dessus du cerceau, et posa son pied sur le haut de la tête de Prentos. Elle tira d’un coup sec vers la droite sur le cerceau, et la tête se détacha du cou. La foule lança des cris d’horreurs, et des applaudissements suivirent. La coupure n’était pas nette du tout, elle était même plutôt sale, la faute à l’intérieur du cerceau, qui n’avait absolument pas pour fonction de tailler des cous. Mais la violence avec laquelle Tira décapita le nain suffit à compenser ce défaut. Une autre flèche fusa en direction de la tueuse, et celle-ci se plia en deux vers l’arrière pour l’esquiver, avec succès. La foule s’indigna, et Tira envoya son cerceau à l’horizontal vers l’elfe, qui se jeta alors à terre, esquivant le tranchant de justesse. Elle se releva un sourire mesquin aux lèvres, et banda son arc. Tira sourit à son tour : Eisrine Drossel. Le cerceau répondit à l’appel de sa maîtresse, et traversa le ventre de l’archère en silence, lui enlevant par la même occasion son sourire stupide des lèvres. Tira réceptionna le cerceau, et se tourna vers le dernier adversaire encore debout. Ombrehus se tenait en garde, la claymore en avant, paré à toute attaque. Tira lâcha son arme, qui tomba à plat, sans tourner sur elle-même. Elle ramena ses mains derrière sa nuque, comme pour se rendre. L’homme noir s’approcha lentement, prêt à réduire toute tentative, de Tira pour récupérer son cerceau, à néant. Il ne se trouvait qu’à un demi-mètre d’elle lorsqu’il lui lança : « - Pourquoi te rends-tu ? - Oh oh ! Je ne me rends pas ! répondit-elle avec un rire aigu. - Espèce de malade, » dit l’homme en levant sa claymore au-dessus de sa tête. L’épée retomba en un fracas terrifiant, et heurta le sol. Tira avait esquivé le coup, et se rua sur Ombrehus, qu’elle fit basculer en arrière. Elle lui perça le téton droit avec ses gants, et lécha le sang qui s’en écoula. Alors que l’homme se mit à hurler, elle lui attrapa la langue entre deux doigts, et la sortit de sa bouche. Elle s’en approcha avec sensualité, et la coinça avec ses dents. Elle la croqua doucement, et Ombrehus repoussa la fille en arrière. Tira emporta un bout de langue, et se réceptionna avec une classe sans pareil, alors que son adversaire peinait à se relever, du sang, qui s’échappait de sa langue et de son téton, repeignant son torse noir. Elle se mit à courir autour de lui à une vitesse effrayante, lui infligeant des griffures partout sur le corps, telle une tornade de sabres. Elle finit par s’arrêter dans son dos, et lui mordit avec férocité le cou. L’homme se remit à hurler de plus belle, et lâcha son épée d’un spasme de douleur. Des cordes de pluie se mirent enfin à tomber. Le sang qui coulait du cou d’Ombrehus se mélangeait à la pluie en un liquide rosé très fluide. Le guerrier retomba à terre d’un coup de pied de Tira, et elle lui remonta dessus. Elle lui caressait chaque bras d’une main, quand elle planta avec violence ses deux index dans les tendons des biceps de son adversaire, coupant alors net toute chance pour lui de récupérer l’usage de ses bras. Il se trouvait là, impuissant face à une démone qui s’était mise à cheval sur son torse. Elle s’approcha lentement de son oreille et lui souffla de sa petite voix aiguë : « C’est toi qui as aidé les rebelles ? Toi qui as défié Aile ténébreuse ? Et, bien aujourd’hui c’est toi qui vas souffrir ! » Sur ces mots, Tira plaça ses mains de part et d’autres de la tête d’Ombrehus, au niveau de ses tempes, et enfonça avec un sourire sadique ses pouces dans les yeux du malheureux. La tueuse éclata de rire en même temps qu’il reprit ses hurlements. La foule resta silencieuse devant cette horreur, choquée par ce spectacle macabre, on entendit qu’une personne rire autant que Tira à ce moment là, Ailes ténébreuses. Emplie d’un sentiment de fierté et sentant que c’était l’occasion de lui en mettre plein la vue, Tira passa aux choses sérieuses, elle imagina une mise à mort encore plus cruelle et impressionnante que toutes celles qu’elle avait montrées jusque-là. Elle se releva, et attrapa son cerceau qui gisait non loin, elle ouvrit la bouche de sa victime, à moitié inconsciente de douleur. Tira se plaça à côté du crâne chauve d’Ombrehus, leva son cerceau au-dessus de sa tête, et l’abattit avec furie entre les dents du gladiateur. Le contact se fit avec le tonnerre en fond sonore. Le cerceau tailla avec un petit bruit s’apparentant à une tomate qu’on écraserait sur un mur. Tira s’acharna alors encore et encore, découpant le cadavre en chaque point qui semblait pouvoir être couper, le sang giclant à volonté de partout, si bien qu’à la fin, le corps ressemblait à un vieux tas de viande pourrie.
Lorsqu’elle eut finit, elle lança un baiser discret en direction d’Ailes ténébreuses qui restait sur son sourire satisfait, n’accordant d’attention qu’au cadavre desquamé. *** Lorsque Tira sortit de l’arène, un homme vêtue d’une longue cape noire, et au visage caché par un masque doré l’aborda : « - Aile ténébreuse veut te rencontrer. Sois au château dans une heure, les gardes savent que le seigneur t’attend, ils te laisseront passer.- J’y serais, dit-elle en sautillant d’excitation , j’y serais, j’y serais !!! »L’homme s’en alla sans répondre, et Tira parti se préparer. Elle se nettoya un peu le visage et les cuisses pleine de sang, et se remaquilla. Elle se rendit au château de Sen’tsura 30 minutes en avance, véritable chef d’œuvre de l’architecture contemporaine, dont les murs extérieurs reflétaient la richesse du mobilier intérieur. Deux gardes la firent entrer, et l’emmenèrent à l’intérieur, jusque devant une porte d’or massive. Un garde tenta de lui retirer son cerceau, mais elle lui mordit la main, et il ne s’y retenta pas. Elle patienta devant la porte en compagnie des deux gardes, trop légèrement pour représenter une menace à ses yeux, pendant un peu plus d’une vingtaine de minutes. Une voix gronda de faire entrer la « gladiatrice au cerceau », et les gardes s’exécutèrent. Lorsque Tira entra, elle eut un haut le cœur, c’était la première fois qu’elle avait l’occasion de voir Aile ténébreuse d’aussi prés. Il était encore plus beau qu’elle l’avait imaginé, avec son aspect démoniaque qui le rendait si effrayant, et ses longues cornes sur lesquelles Tira projetait déjà des fantasmes plutôt glauques. Elle s’agenouilla dés que les gardes se stoppèrent, et le démon commença : « - Tu peux te relever jeune tueuse, ton nom est Tira, et tes prouesses dans l’arène m’ont beaucoup diverti, dit-il en entamant un rire grave. Tira se releva alors et planta ses yeux dans les flammes qui dansaient autour du trône où siégeait Aile ténébreuse. - Tout le plaisir, mon seigneur, était pour moi, répondit Tira avec un profond respect pour son interlocuteur. Elle continuait de fixer ces flammes, qui semblait la fasciner. - C’est en effet l’impression que cela m’a donné ! Soit, tu es très talentueuse, l’arène s’est finit pour toi, je t’ai prévu un destin beaucoup plus gratifiant, que d’éliminer de pathétiques bêtes ou gladiateurs sans cervelles. Je compte faire de toi l’une de mes assassins. Ta première mission débute maintenant, tu dois me prouver que tu es prête à m’obéir, quoique je te demande de faire. Je t’ordonne de te déshabiller immédiatement. »Tira obéit à la seconde, elle n’espérait pas tant de sa première rencontre avec Aile ténébreuse, mais cela ne faisait que renforcer l’amour qu’elle lui portait, il était autoritaire, et elle trouvait ça incroyablement attirant. Elle se retrouvait donc nue devant le démon, qui la détaillait minutieusement pendant plus d’une minute. Il lui fit signe avec le doigt de se tourner, et la tueuse tourna. Une autre minute passa, et elle entendit le démon se lever, les gardes sortirent de la pièce, en refermant la porte derrière eux. Tira sentit alors une main lui attraper les cheveux avec brutalité. Elle se laissa faire, et la main la traîna jusqu'au trône. Aile ténébreuse se rassit, et la main la lâcha. Ce n’était pas celle du démon apparemment, mais elle était sous son contrôle, Tira se mit à imaginer les pouvoirs que le seigneur noir devait posséder, quand elle se rendit compte qu’ils étaient seuls dans la pièce depuis que les gardes étaient partis. Elle se retourna face au démon, qui reprit la discussion : « - Tu obéis, mais sauras-tu vraiment me faire entièrement confiance ? Si je te demande l’impossible, le feras-tu ?- Tout ce que vous voudrez mon seigneur !! s’entêta la belle sang-mêlé - Bien, alors met ta main dans ce feu, tout de suite. »Tira eut un moment de doute, puis elle se résigna. Elle tendit sa main, et la passa d’un geste rapide dans le feu. Elle ferma les yeux, attendant la douleur ou une phrase de Aile ténébreuse pour retirer sa main, mais aucun des deux n’arriva, ni l’ordre, ni la douleur. Elle rouvrit les yeux, et Aile ténébreuse éclata d’un rire grave devant la mine confuse qu’affichait la redoutable tueuse. « - J’ai retenu la chaleur du feu pour que tu passes ta main, mais tu m’as prouvé que tu avais totalement confiance en moi, et que tu m’obéissais parfaitement. Tu as donc mon entière confiance, je vais te demander d’effectuer une mission d’assassinat, et si tu l’as remplie, je ferais appel à toi plus souvent, et tu pourrais même décrochais un poste important, qui sait ? - D’accord, maître, dites-moi seulement qui et où, vous n’entendrez plus jamais parler de cette personne.- D’après ce que je vois à ta cheville, tu connais déjà ta cible, Jorquahius, l’un des fondateurs des Oiseaux de passage. D’après mes sources, il a conclut un pacte avec la rébellion, il leur forme des soldats d’élites. Tues-le, lui et ses apprentis, dit-il d’un ton sec dénué de sentiments. - Oui mon seigneur, ce sera fait, lança Tira avec excitation. Jorquahius était le petit-fils de l’homme qui avait recueilli Tira alors qu’elle n’était qu’un bébé, mais elle n’éprouvait aucune obligation envers lui, et n’éprouverait aucun remord à lui trancher la gorge, à lui et à ses apprentis…
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