Cosmos aimait être là au pied du frêne de sa mère et se rejouer la rencontre de ses parents avec les figurines que lui avait offert son ami Nax. Bien sur, on ne lui avait jamais raconté cette rencontre, c'est pourquoi elle essayait des centaines de scénarios en espérant que l'un d'entre eux serait proche de la vérité. Elle n'avait jamais vu d'anges mais elle était sur que son père était mille fois plus beau que la figurine qu'elle tenait en main.Toutefois, comme beaucoup d'enfants, son jeu la lassa très vite . Cosmos rangea avec précaution ses jouets dans sa besace et tourna sa tête vers le ciel. Elle pouvait toujours compter sur ses amis aériens pour la distraire lorsque sa mère était absente. Elle n'était pas bien loin, juste allée voir une sœur a quelques arbres de là, elle n'aurait pas laissé sa précieuse fille sinon. Plusieurs oiseaux répondirent a l'appel silencieux, c'était des jeunes des nichées environnantes, des Fauvettes pour la plupart. La fillette s'envola pour se rapprocher d'eux et participer à leur ballet aérien, elle ne dépassait pas la hauteur des arbres pour ne pas se fatiguer et parce que sa mère lui interdisait. Elle participa à leurs chants qu'elle se vantait être la seule à comprendre vraiment.Mais, comme à son habitude, elle sous estima ses forces et retomba fesses les premières contre les racines du frêne maternel. Elle n'avait pas été trop haut heureusement, elle se releva en grimaçant. Puis elle posa sa petite main sur le tronc, adressa à l'arbre une excuse silencieuse pour l'avoir heurté si violemment. Elle fut surprise de ne pas entendre la voix mentale du frêne lui faire une douce reproche comme à son habitude, celui-ci semblait souffrir.
Inquiète pour celui qui était à ses yeux était un confident et un ami, voir aussi une image paternelle selon ses tantes, Cosmos rejoignit sa mère, mi-volant mi-courant.

Elle arriva devant sa mère complètement à bout de souffle. Celle-ci discutait avec la matriarche du bois, une superbe dryade de chêne aux airs de noblesse. Cosmos s'approcha des deux gardiennes aussi calmement qu'elle le put. En effet la matriarche ne l'aimait guère, une dryade donne naissance à une dryade en temps normal, pas à une sorte de fée géante. Cosmos se colla contre les fines jambes de sa mère, évitant le regard froid de l'ainée.
_Maman.Il y a un problème avec oncle Frêne?
Doucement la jeune mère s'accroupit devant l'enfant lui passant avec amour la main dans ses cheveux dorés.
_ Oui ma chérie. Je suis justement venue voir Silvina pour lui demander son avis.
La voix douce et claire de sa mère ne rassura pas Comos cette fois-çi.Si l'état du Frêne nécessitait l'aide de la matriarche alors la situation était très sérieuse. Cette dernière sortie de ce qui ressemblait à une profonde réflexion.
_ Blanche...
Cosmos aimait beaucoup lorsque l'une de ses tantes utilisait le prénom de sa mère. Tout comme son arbre, sa peau semblait blanche presque pur d'ou le nom, même si dans le cas d'une dryade il faut plutôt parler d'écorce que de peau. Ses cheveux brillaient, vert pale assez longs et finement tressés. Si Cosmos n'avait pas hérité de ses yeux verts comme le houx, on aurait pu douter qu'elles soient mère et fille. Silvina reprit de sa voix chaude, légèrement troublée.
_... Voilà les symptômes que tu m'as décrit sont étranges et j'avoue n'avoir jamais rien vu de tel auparavant. J'aimerais venir le voir. Si tu le permets?
_ Bien sur allons y. Cosmos si tu préfère aller jouer, tu peux...
_ Non maman! Moi aussi je veux aider Frêne à aller mieux!
sa mère lui adressa un doux sourire et lui prit la main.

Malgré les efforts de la matriarche et de la mère de Cosmos, l'état de l'arbre ne s'améliora pas. Pire, d'étranges et répugnantes taches de moisissures jaunâtres firent leur apparition a la base du tronc. Souillant ce qui, avec sa fille, faisait la fierté de la dryade. Au bout de quelques jours l'arbre ne pouvait plus rentrer en contact avec personnes a part sa dryade. Et les moisissures se propageaient lentement, horriblement. Dans les premiers temps Cosmos avait essayé de soulager l'arbre avec ses faibles dons de guérisons, sans résultats. Puis elle avait demandé de l'aide à ses amis les oiseaux, mais aucun n'avait de solutions pour lutter contre ce mal. Mal qui de l'arbre finit par atteindre la mère. De plus en plus la mère ne reconnaissait plus sa fille, elle passait tout son temps contre son arbre, son esprit entièrement tourné vers celui avec lequel elle était liée. Pour la première fois Cosmos était seule, elle ne pouvait plus contenir ses larmes. Ses tantes ne savait pas comment l'approcher sans lui rappeler la dure réalité.

Un jour où la fillette venait voir sa mère, dans l'intention de lui donner des baies pour qu'elle retrouve des forces,celle-çi la renvoya durement. Cela fut trop pour Cosmos qui s'enfuit loin, à la limite du bois des dryades, là ou la foret de Drayame se faisait plus sombre.Accroupie elle pleura de tout son soul. Elle aurait continué encore longtemps si un faible appel au secours ne lui était pas parvenu. Un oiseau était en mal au point! Malgré sa tristesse elle alla à sa rencontre, une gardienne ne devait jamais abandonner sa charge, voilà ce que sa mère lui avait appris. S'étant elle-même nommait "gardienne des oiseaux", elle ne pouvait pas en laisser un appeler à l'aide sans aller l'aider.
C'est donc à quelques pas de là qu'elle trouva un petit moineau pris dans un étrange mécanisme. Elle en connaissait la matière, elle avait déjà vu des objets fait avec dans les sacs de Nax. Mais pourquoi l'avoir posé ici? Dans quel but? Elle n'avait jamais vu de piège auparavant. Elle détesta immédiatement cet objet, le pauvre moineau s'était pris dedans et s'était visiblement cassé l'aile en essayant de sortir de cette cage métallique. Précautionneusement elle sortit l'oiseau de là et le mit contre elle. Épuisé, il s'était évanouit. Posant sa main sur l'aile brisée, Cosmos concentra son énergie et répara l'os cassé.

En soupirant elle reprit la route de chez elle, elle devrait encore voir sa mère en plein désespoir, mais avec son nouvel ami à charge elle ne pouvait faire autrement. Le chemin du retour fut long, durant sa course, elle ne s'était pas rendue compte d'avoir parcouru autant de distance. Et elle était maintenant trop fatiguée pour forcer sur ces petites ailes de papillon. Enfin cosmos aperçut la clairière, centre du bois, l'arbre de sa mère et le châtaignier dont les racines lui servait d'abris n'était plus très loin. Mais les bruits d'une grande discussion l'arrêtèrent, la plupart des dryades du bois s'était rassemblée là. Cosmos se cacha derrière un énorme chêne pour écouter, elles allaient surement parler de sa mère. Elles avaient peut être trouvé une solution pour la guérir...