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 Amitié et pari ne font pas bon ménage ~ [Sunaï]

 
Amitié et pari ne font pas bon ménage ~ [Sunaï] Sand-g10Lun 10 Juin - 14:54

Trahison, duplicité, traîtrise, félonie. Sorcière de Zelphos ! Comment osait-elle donc ! S'en prendre à lui, à sa magnificence, à sa glorieuse personne ! Comment Sunaï osait-elle donc à le pousser dans la boue, territoire des vermines des bas-fonds. Tout ça pour un pari en plus ! Arthadel en avait vraiment marre, il détestait perdre, c'était vrai, mais l'humiliation qui venait de subir en publique venait qu'ajouter à sa colère. Le Mercenaire se releva comme il put, ne gardant que peu de dignité, ne ressemblant vraiment plus à rien. Arthadel courait à travers le marcher de la ville, les gens le regardaient passer avec un certain intérêt, ce n'était pas tous les jours qu'on voyait un homme d'une certaine classe couvert de crasse courir comme un chien enragé.


- Sorcière ! Ces vêtements m'on coûté 30 pièces d'argent ! 30 ! S'écria Arthadel à un niveau sonore qui faisait qu'on pouvait se demander jusqu'à quel point il était matérialiste.

Au détour d'une ruelle, Arthadel se réjouit enfin de revoir se magnifique petit corps en pleine course, tout en grâce. Définitivement, la personne qui a eu la bonne idée de lié l'image de la femme au félin était un génie. Quand bien même la beauté sans nom de son amie, la sauvagerie de son regard ne disparu pas, il ne se dessina qu'un sourire carnassier sur son visage. La rue était comble de monde, dans une telle situation, sa vitesse n'était pas du tout un atout. Malheureusement pour lui, il en oublia la réflexion durant sa course, l'adrénaline prenant le pas sur toute chose. D'un simple mouvement de la main, il prit sans s'en rendre compte une poterie finement sculpté et peinte et arma son bras de toutes ses forces. Le vase d'argile partit dans une grande cloche, passant par-dessus des gens insouciants, sur plus d'une dizaines de mètres avant d'atteindre sa cible. Se brisant dans se son si particulier qui le caractérise, le juron de la cible malheureuse recevant sur la tête une petite oeuvre d'art. S'ensuivit l'installation d'un malaise chez Arthadel. Un rictus prenant le pas sur sa joie sauvage, un oups sonore et la consternation de la place. Le sergent d'une patrouille de garde tourna la tête vers la cible de cet affront, il tenait encore un pauvre marchand au col, sûrement une histoire de taxe, Arthadel s'en fichait un peu, il était quand même plus d'une vingtaines de gardes ! C'était quoi cette ville où les patrouilles étaient si nombreuses !

D'abord à petit pas, avant d'accéléré progressivement. Arthadel prenait ses jambes à son cou plus rapidement encore qu'à la poursuite de Sunaï. Désespéré, il rebroussa chemin, passant prestement dans une petite ruelle, allant à bride-abattu dans le labyrinthe qu'était les rues basses de cette ville. Après le voleur de la forêt volant les riches, voilà qu'Arthadel venait de créer une nouvelle légende. L'homme boueux, le pourfendeur d'injustice ! Le mercenaire fit une courte prière à qui voulait bien l'entendre pour qu'une telle histoire s'installe pas. Miséricorde, il manquerait plus que cela... Que cela soit sous menace ou par civisme, les gens aidaient allègrement ses poursuivant pour indiquer le chemin à prendre, une personne couverte de boue n'était pas difficile à voir, malheureusement. Encore une chose à mettre sur le dos de Sunaï, décidément, elle allait l'entendre !

Arrivant essoufflé sur une place, Arthadel ne prit guère de temps à se réjouir à la vue d'une fontaine en son centre. Sans prendre de gants, il y plongea de tous son long. Le mercenaire en ressortit vivement, toujours alarmé de par ses poursuivants. Grâce à la température et à sa course, ses vêtements se sécheraient rapidement, ce qui le rendrait drôlement plus complexe à pister à présent. Quelques ruelles plus loin, voyant plus signe des gardes, il en profita alors pour rependre le chemin en direction de Sunaï. Cette fois il se permit de monter sur un des toits, comme un voltigeur. La seule raison qui l'avait empêché de faire cela avant était qu'il ne souhaitait pas que ses poursuivants sachent qu'il était capable d'une telle chose, cela aurait été problématique. Quand bien même avec sa rapidité et sa liberté de mouvement, il eut du mal à retrouver la piste, il du laisser beaucoup son instinct prendre le pas sur sa logique, manquant cruellement d'information pour raisonner. Heureusement, comme à l'habitude, la chance était au rendez-vous, comme quoi l'équilibre était bien présent. Arthadel réussi enfin à reprendre un contacte visuel avec Sunaï, toujours à la poursuite du voleur. Bien trop rapide et endurant à ce qu'il semblerait. Arthadel sourit de toutes ses dents, c'était exactement le type de cible qu'il adorait, il était lui-même plus puissant qu'eux. Pour une fois, Sunaï n'avait pas l'avantage, même s'il semblait qu'elle voulait rien lâcher, toujours sérieuse dans la compétition.

- Et le Courroux des Cieux s'abattra depuis le sommet ! La Terre tremblera et les vermines retourneront dans les ombres d'où ils sont venues ! S'écria Arthadel, dans un fanatisme presque religieux, même s'il inventait au fur et à mesure.

Arthadel était déjà dans les airs, ayant sauté avec toutes ses forces d'un toit directement sur son amie. Mais dans son excentricité habituel, il n'avait pas pu s'empêcher de lancer une phrase grandiloquente ! Que diable, il voulait vraiment voir le visage surpris de sa Sun-Sun ! Pourtant sa raison lui disait clairement que face à un tel adversaire, cela ne lui donnait que plus de temps pour réagir. Le voltigeur avait bien calculer son coup, indubitablement il l'atteindrait. Mais son cri théâtrale augmentait les risques qu'elle l'esquive. Au pire il se rattraperait dans une roulade, mais qui le laisserait pendant un moment vulnérable. Et quand bien même il l'écraserait, il se retrouverait avec une anguille sous le coude et en contacte physique ! C'était vraiment stupide, encore plus qu'il était encore mouillé. M'enfin ! Au moins s'il la fauchait, cela serait des plus amusant !

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Amitié et pari ne font pas bon ménage ~ [Sunaï] Sand-g10Mar 11 Juin - 19:07
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- Sorcière ! Ces vêtements m’ont coûté 30 pièces d’argent ! 30 !

Sunaï sourit pour elle-même tout en continuant à courir après l’homme, son ami plein de boue sur les talons. C’était de sa faute, il n’avait pas à se plaindre ! C’était lui qui l’avait mise au défi d’attraper le voleur avant lui, alors à quoi s’attendait-il ? Il est vrai qu’en général, c’était Arthadel qui lui faisait ce genre de coup bas, et il ne devait donc pas trop apprécier les fois où elle lui rendait la pareille… Mais son ami était beaucoup plus rapide qu’elle de par les capacités qui lui étaient propres, elle ne pourrait jamais rivaliser avec lui à la course. Alors, quand l’occasion s’était présentée, elle n’avait pas pu s’empêcher de le bousculer.
La mercenaire jeta un regard rapide par-dessus son épaule, la mine réjouie en voyant Arthadel recouvert de la tête aux pieds de fange, lui qui était si soucieux de son apparence. Les gens s’écartaient sur son passage et Sunaï fut satisfaite de constater qu’elle avait pris une bonne avance. Mais cela ne durerait pas, il finirait par la rattraper, elle devait donc tenter d’atteindre le bandit avant qu’il réduise ses efforts à néant !
Après avoir tourné dans une autre ruelle, un bruit de pot cassé retentit brusquement sur sa gauche. Un garde de la ville, de mauvaise humeur après s’être reçu un pot en terre cuite sur la tête, fusillait son ami du regard. Bien tenté ! Mais ce n’est pas aujourd’hui que tu m’auras ! pensa-t-elle en embrassant du regard la scène d’un Arthadel horrifié devant son lancer raté. Elle détourna le regard toujours en souriant et continua sa course pour se concentrer sur son objectif.
L’homme avait volé l’objet que les deux mercenaires devaient ramener pour un contrat. Sunaï était habituée aux course-poursuites, ayant un passé de voleuse, mais son petit jeu avec Arthadel leur avait fait perdre du terrain et l’homme était déjà à de nombreux mètres devant elle. La mercenaire accéléra le pas, retirant sa veste pour être moins gênée dans sa course. Les rues étaient noires de monde avec le marché et cela ne l’aidait pas à rattraper sa cible. Sunaï tourna alors brusquement dans une petite rue adjacente pour rejoindre une rue moins fréquentée mais qui était parallèle à celle empruntée par le voleur. Elle continua sur sa lancée sans ralentir le pas, espérant le rattraper tôt ou tard. Cela faisait maintenant un moment qu’elle courait, Arthadel ne devait plus être loin malgré sa mésaventure avec la garde, et si la poursuite s’éternisait trop, ils risquaient réellement de perdre l’homme, ce qu’ils ne pouvaient pas se permettre.
Après avoir couru presque deux cent mètres, Sunaï récupéra la rue principale grâce à une petite avenue. D’un rapide coup d’œil, elle repéra à nouveau l’homme, ce qui n’était pas difficile, avec le paquet qu’il tenait sous le bras et sa course effrénée. Si cela continuait comme ça, l’homme aurait vite fait de disparaître au détour d’une ruelle et de la semer, parce qu’elle devait reconnaître qu’il était rapide. Et alors adieu le pari ainsi que l’objet ! Ce que sa fierté pouvait mal accepter.
Animée d’une idée soudaine, Sunaï retira un couteau de sa ceinture. Elle apprécia la distance qui la séparait du voleur, attendit d’avoir le champ libre pour ne blesser personne et tira. La mercenaire avait voulu déchirer le paquet contenant l’objet pour faire tomber son contenu, mais tirer tout en tentant de garder sa vitesse était chose peu aisée. L’arme vint entailler le bras droit de l’homme, le surprenant soudain. C’était déjà ça !
Un mouvement attira alors l’attention de Sunaï sur sa droite, mais elle n’eut même pas à lever les yeux pour savoir de quoi il s’agissait – enfin, de qui, en l’occurrence – car Arthadel s’annonça avec son excentricité habituelle :

- Et le courroux des cieux s'abattra depuis le sommet ! La terre tremblera et les vermines retourneront dans les ombres d'où elles sont venues !

C’était bien son genre, de lui sauter dessus depuis un toit ! Au moment même où elle avait pu gagner quelques secondes face au brigand, ce qu’il pouvait être agaçant ! Avec une exclamation à la fois irritée et amusée, Sunaï arrêta tout à coup sa course en faisant glisser ses semelles sur les pavés, bien décidée à ne pas le laisser lui tomber dessus. L’élan que lui avait donné sa vitesse la fit courir encore, mais son brusque changement d’allure lui permit de ne pas se trouver à l’endroit même où Arthadel atterrit. Elle ne put cependant arrêter sa course à temps et percuta son ami de plein fouet, les faisant tous deux tomber à terre. Les gens autour d’eux les regardaient d’un air étonné, pensant peut-être à un spectacle de rue. Après tout, les hommes qui sautaient d’un toit ne devaient pas se voir tous les jours…

- C’est moi la vermine ? lança Sunaï d’un ton où perçait le défi.

La mercenaire ne perdit pas de temps et se posta très rapidement au-dessus de son ami, l’empêchant de repartir le premier à la poursuite du voleur. Ayant soudain une idée, elle se pencha sur lui, ôtant le visage d’Arthadel à la vue de l’attroupement de curieux qui se faisait petit à petit autour d’eux avec le rideau de ses cheveux.

- La victoire ne sera pas pour toi aujourd’hui, Titi… souffla-t-elle à l’oreille de son ami d’un air clairement moqueur.

Son ami détestait ce surnom, mais c’était sa petite vengeance personnelle : il l’avait appelée « sorcière » devant toute une foule une demi-heure plus tôt !
Sans lui laisser le temps de réagir, Sunaï releva soudain son visage en prenant un air faussement alarmé. Elle le gifla alors avec force, d’une main chargée d’énergie. Cela ne lui ferait pas vraiment mal, elle n’utilisait de toute façon jamais son pouvoir sur son ami, du moins jamais pour le faire souffrir. Sa gifle électrique le laisserait seulement sonné pendant quelques secondes, voire dix secondes au grand maximum.

- Oh mon Dieu ! Il ne respire plus ! cria-t-elle à la cantonade pour les gens autour d’eux, justifiant par-là même sa claque qui pouvait passer pour une tentative désespérée de le réveiller. Que quelqu’un vienne m’aider ! Un médecin !

Une chute du haut d'un toit pouvait bien entraîner ce genre de conséquences, et personne n'avait eu le temps de voir que son saut avait été contrôlé, puisqu'elle lui était rentrée dedans à peine avait-il atterri. La foule se resserra autour d’eux, et au grand plaisir de Sunaï, une femme aux cheveux blonds s’avança soudain, l’air inquiet mais professionnel. Sunaï s’écarta en faisant mine de la laisser faire tout en gardant son faux air désespéré, puis, discrètement, disparut dans la foule dans la direction qu’avait prise le voleur. Elle était contente de son coup, avec ça, Arthadel serait sûrement retardé quelques temps, à moins qu’il ne fasse valdinguer toute la foule autour de lui pour la suivre ! En tout cas, il était bien le seul à pouvoir la forcer à faire ça… Jamais elle ne se laissait à tant d’extravagance en temps normal, il n’y avait qu’Arthadel pour la faire sortir de ses gonds, ou la pousser à fond dans la compétition au point de se donner en spectacle devant une ville entière…
L’homme avait profité de tout ce remue-ménage pour prendre de l’avance, lui aussi, et Sunaï faillit perdre sa trace. Elle ne l’eut plus dans son champ de vision pendant quelques minutes mais réussit à le retrouver grâce aux traces de sang qu’il laissait sur le sol. Finalement, son lancer de couteau raté qui l’avait blessé lui avait permis de le suivre, ce n’était pas plus mal. Sunaï récupérait petit à petit du terrain, l’endurance de l’homme semblait être mise à mal.
La mercenaire entendit alors des pas rapides derrière elle. Quoi, Arthadel, déjà ? Elle ne prit pas la peine de vérifier et accéléra. Si c’était lui, elle avait quand même encore une chance de gagner le pari. C’était qui attraperait le voleur en premier, n’est-ce pas ? L’homme n’était désormais plus qu’à une quinzaine de mètres, cela pouvait être faisable, même si c’était bien Arthadel qui la suivait !

Sunaï Hinara

Sunaï Hinara


Humain

Partie IRL
Crédit avatar : Arsenixc (Deviantart)
Double compte : -
Vitesse de réponse : Moyenne (3 jours à une semaine)


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Amitié et pari ne font pas bon ménage ~ [Sunaï] Sand-g10Mar 25 Juin - 19:48
Les sens font l'homme, l'être en lui-même peut changer, évoluer, régresser. Pourtant, les sens restent à jamais ce qu'ils sont, on ne peut qu'apprendre à s'en servir, mais jamais ils changeront. L'instinct du guerrier n'est jamais qu'une plus grande concentration, une plus large écoute, il est ce qu'il doit être, ni plus, ni moins. Le fondement même de son art martial est étroitement lié à son esprit, Arthadel est plus fort, non pas physiquement, mais par ses sens. Son pouvoir fait de lui un homme qui voit, entend et ressent des choses qu'aucuns autres ne pourrait. Il suffit alors de rajouter un entraînement incessant et une technique forgé dans le sang et la sueur pour faire un guerrier redoutable, ce qu'il est sans l'ombre d'un doute. Alors quand Sunaï eut la mauvaise idée de lui les mettre hors d'usage, même un court instant, cela lui fit partir dans un excès de rage difficilement contrôlable. Pendant un moment sa vision s'assombrit, les connexions entre ses yeux et son esprit ne furent plus, durant un moment il ne put contrôler les muscles de son visage. Le mercenaire resta la tête penchée sur le côté, les yeux ouverts comme abasourdi. Puis, doucement, il se releva à l'aide de ses coudes, toujours la tête dans les nuages, il ne pouvait encore guère se mouvoir avec rapidité. La foule était là, une femme blonde semblait vouloir connaître son état, quand bien même elle était serviable et Arthadel reconnaissant de sa bonté, il n'avait qu'en tête une seule image : Son pied rencontrant à grande vitesse le postérieure de Sunaï ! D'un geste il fit comprendre à tous de ne plus s'intéresser à sa personne, non qu'il n'aimait pas l'attention, mais pas qu'en il ne la provoquait de sa propre volonté. Après quelques secondes bien longues, il retrouva suffisamment sa concentration pour se propulser face au mur mitoyen, s'y accrocher pendant un court instant comme un lézard, avant de parachever son escapade par un nouveau saut plus loin que la foule. Ainsi, Arthadel se retrouva encore derrière son amie, proche et même réduisant la distance plus rapidement qu'elle ne pouvait s'y attendre, il ne fallait pas mettre en colère un Arthadel !

Récupérant une vision d'ensemble, cela n'échappa pas au mercenaire que leur cible pénétra dans un bâtiment. Arthadel n'était plus qu'à quelques mètres de Sunaï, pourtant il réduisit presque son allure face à cet étrange comportement. Face à deux poursuivants aussi obstinés qu'ils devaient paraître, il était illogique de tenter sa chance dans un simple bâtiment. De plus, un homme de haute stature ouvrit simplement la porte au voleur. Il semblait à un gaillard des docks, les épaules larges et aussi lourd que le duo réuni, une large cicatrice sur le visage n'arrangeait guère son allure menaçante. Ceci fit alors de suite réagir Arthadel, ce petit magasin devait être le point de ralliement de l'employé qui avait tendance à avoir les mains dans des poches qui ne lui appartenaient pas. Encore plus choquant, quand il rejoignit Sunaï qui avait conclus avec justesse aux mêmes conclusions, Arthadel s'attendit à devoir débattre plus avec les poings qu'avec des paroles devant le refus prochain du garde. Et ce fut justement cela qui le choqua, celui-ci s'écarta alors de deux pas, tout en continuant d'observer l'horizon sans se préoccuper de l'agitation qui l'entourait, laissant passer le duo par la porte avant de la refermer et reprendre sa place de garde comme si rien ne s'était passé.

Arthadel et Sunaï s'engouffrèrent avec prudence et circonspection dans la boutique. Une fois la porte franchie, ils découvrirent devant leur yeux une scène plutôt inhabituelle. Ce tenant encore essoufflé le voleur qui n'était autre que leur cible à côté d'une table qui trônait au milieu de la pièce, avec trois personnes qui étaient installées. À côté du voleur, tenant le paquet tant désiré, se trouvait un elfe à la chevelure blonde rayonnante comme le soleil, même si son doux visage était dénaturé par un rictus de suffisance. À l'autre extrémité était accoudée une femme voluptueuse, qui ne lâchait pas de son regard de braise Arthadel depuis son entrée, l'éclat profond de ses yeux ne reflétait rien d'autre qu'une folie qui n'était pas dure à déceler. Le centre était accaparé par un jeune homme svelte et d'une beauté évidente, si Arthadel pouvait être charmeur, cet homme était clairement un dandy. Son allure et stature irradiaient de confiance et d'un calme désarmant, son sourire le rendait maître de la situation plus facilement encore qu'une cohorte d'armes.

Malheureusement Arthadel n'était pas d'humeur de prendre la température de la pièce, ne pouvant plus se défouler sur son amie, il décida de cogner violemment la poutre qui se trouvait à sa droite, la brisant aussi simplement qu'un fétu de paille. Cette démonstration ne plut guère à l'elfe qui se renfrogna et il semblait sur le point de montrer les dents et de grogner comme un chien. Pour ce qui en était de la femme, elle semblait plus que ravie d'une démonstration de force masculine, et alla jusqu'à se lécher les lèvres langoureusement et avec sensualité. Pour ce qui était du chef supposé du groupe, il n'accorda même pas un regard à la scène, préférant se faire les ongles avec une dague sortie de nulle part. D'un mouvement sur le côté gauche mit le mercenaire sur le qui-vive, voyant un garde armée d'une arbalète prendre une pose et tirer droit dans sa direction un carreau. Arthadel sans bouger, se pencha légèrement en arrière pour sortir de la ligne de tir et laissa avec une certaine suffisance le carreau passer devant lui. Mais c'était trop tard, il allait le payer ! L'infortune frappa avant qu'Arthadel puisse réellement comprendre, sans pouvoir analyser l'action qui se déroulait, il vit l'arbalète se recharger toute seule avant que son utilisateur remettre prestement un nouveau carreau. Déjà vaguement en déséquilibre, pour éviter le second tire, Arthadel du littéralement se laisser tomber en arrière, se retrouvant sur le dos avant même d'avoir compris la situation, ce qui était la chose qu'il abominait le plus.

Arthadel était prêt à reprendre le combat en main, il savait Sunaï juste à côté de lui, mais sans qu'il eut le temps de dire un mot, une dague zébra l'air avant de se planter dans un bruit sourd caractéristique dans le plancher, juste entre les jambes d'Arthadel toujours à terre, juste un peu plus bas que l'entre-jambe... Le mercenaire chanceux observa la dague et releva la tête. L'homme de garde en fond de salle avait son arbalète braquée sur Sunaï à présent, pour ce qui était du trio attablé, ils semblaient à peine dérangé par la situation. D'un coup, Arthadel remarqua la dague dans la main du dandy, et laissa son regard passer vers ses jambes et de nouveau sur le trio. La dague n'était plus devant lui, même si la marque dans le sol était toujours là... Soit elle pouvait disparaître, soit elle pouvait se transférer directement dans la main de son utilisateur, dans tous les cas elle était magique ! Le chef invita allègrement ses nouveaux amis à s'attabler avec lui, deux chaises étant déjà là, comme s'ils les avaient attendus. Arthadel bien que mécontent, alla rejoindre la place tout en entendant Sunaï derrière lui, il ne savait pas si elle allait accepter si facilement de prendre place, toujours était-il que le mercenaire était bien trop absorbé pour y faire attention.

- Ah... Mes amis ! Débuta le Dandy, avant un large mouvement des bras comme pour englober les gens de la table. Je suis bien content de faire votre connaissance, même si la situation dans laquelle je me trouve n'est pas à porter un toast. J'ai malheureusement perdu un atout précieux dans la région... Continua le Chef, d'une voix faussement désolé et compatissante.

Comme si cela avait été un signal silencieux, le garde du fond dirigea son arme sur le voleur, toujours couvert de sueur, légèrement stressé et inquiet pour la suite. Le carreau traversa le tibia du voleur dans un jet de sang et d'un bruit désagréable à l'oreille, d'os brisés et de muscles arrachés. Sans lui laisser le temps de hurler ou de tomber à terre, le chef envoya sa dague s'envoler pour atteindre la cuisse du malheureux. Le voleur s'effondra au sol tout en criant à plein poumons sa douleur et souffrance, il essaye vainement de ramper sur le plancher grâce à ses bras, laissant derrière lui deux traînés de sang. Après seulement quelques coudés, l'elfe se leva tranquillement pour prendre part à cette joyeuse fête ! Il pose négligemment son pied sur le carreau encore dans la chair à vif du voleur, qui hurla de plus belle. L'infortuné s'agita dans tous les sens tandis que l'elfe cruel continuait à forcer sur les blessures, mais après un moment, son sourire malveillant fini par s’estompa et il décida d'en finir et acheva le voleur pressant sa gorge du pied, broyant petit à petit sa trachée jusqu'à n'entendre plus aucun gargouillement.

- Voyez vous, mes amis... Ce cher Tharul était doué, mais pas assez, sinon vous ne seriez pas ici. Il m'a apporté l'objet que je désirais, mais il a échoué et je n'accepte pas l'échec ! Déclara le jeune chef, avec un ton plutôt froid, puis repassa de nouveau à un ton amical. Donc, voyez vous, je voudrais les deux glyphes restantes ! Je compte donc sur vous, mes amis...

La fin de la phrase suivit un mouvement de la femme qui n'avait pas bougé depuis le début, et avança sa main et avant même qu'Arthadel ne puisse comprendre, une sorte de trait  d'ombre en sortit. Ceux-ci, au nombre de deux, foncèrent sur les mains droites respectives du duo et s'engouffra à l'intérieur, disparaissant de nouveau. Une brûlure frappa alors le mercenaire dans sa main droite, pendant un moment il crut à une attaque magique, mais cela passa sans qu'il eut à faire quoique ce soit. Pourtant, pas rien ne s'était passé, une rune se trouvait à présent sur les mains droites du duo, une rune qu'Arthadel reconnu comme étant Yü, l’œil divin qui voit tout, souvent utilisée pour des sorts de localisation. Arthadel et Sunaï étaient à présent comme enchaînés... Le groupe qui leurs faisaient face n'avait pas l'air des plus faibles, avaient-ils encore le choix ?

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Amitié et pari ne font pas bon ménage ~ [Sunaï] Sand-g10Ven 12 Juil - 19:47
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Leur pari n’aurait pas duré très longtemps finalement… Voilà que ni Sunaï ni Arthadel n’avait pu attraper l’homme, qui s’était engouffré dans un bâtiment gardé par un homme peu commode. La mercenaire n’aimait pas ça. Jusqu’à présent, ils n’avaient eu affaire qu’à une seule personne, et le voir s’engouffrer dans une bâtisse ne pouvait signifier qu’une chose : qu’il n’agissait pas seul. Quel serait l’intérêt sinon ? Cela ne ferait que le ralentir dans sa fuite. Et désormais, voilà qu’ils se retrouvaient enrôlés de force dans un groupe qui recherchait des glyphes !
Sunaï n’apprécia en aucun cas le comportement du chef de la bande. Elle resta calme, mais leurs actions envers Arthadel, ainsi que le fait d’avoir une arbalète pointée sur elle n’étaient pas des choses qu’elle acceptait si facilement. Et ils voulaient les forcer à leur ramener des glyphes ? La bonne blague !
Sunaï s’avança vers la table, dépassant le cadavre de l’homme qu’ils avaient poursuivi dans toute la ville. Elle ne pouvait pas avoir de pitié pour cet inconnu qui les avait volés, mais le meurtre gratuit de la part de gens qui se croyaient tout permis ? Elle abhorrait cela. Sunaï n’avait pas quitté la noblesse et son orgueil pour rien. La mercenaire ne s’assit pas comme le leur avait indiqué l’homme, elle n’était en aucun cas son subordonné. Elle se contenta de rester debout à côté d’Arthadel. Elle lança au passage un regard peu amène à son ami, qui s’était montré bien trop soumis à son goût, puis posa ses deux mains à plat sur la table dans un geste brusque. Elle s’adressa directement au chef de la bande.

- Alors, déjà, de deux choses l’une. Nous ne sommes pas tes amis, et la prochaine fois que tu nous parles comme si on prenait le thé tous les dimanche midi, je vais te faire passer l’envie de rire.

Sa phrase fut mal acceptée de la part du groupe, qui s’agita et sembla vouloir lui cracher toutes sortes d’insanités, mais le chef leva une main pour leur faire de se calmer. Il faisait preuve d’assurance et de supériorité, et les mains de Sunaï la démangeait, tellement elle aurait voulu le remettre à sa place… Mais ils étaient en sous nombre, et malgré ses capacités et celles d’Arthadel qui étaient largement plus que suffisantes en temps normal, la situation actuelle n’était clairement pas à leur avantage. Sans compter cette espèce de maléfice que la femme leur avait jeté !
La mercenaire lança un regard circulaire au groupe avant de reprendre.

- Je vous trouve tous bien incompétents, si vous devez laisser des inconnus récupérer des objets à votre place. Etes-vous si faibles qu’une tâche si simple vous est trop difficile ? Ou avez-vous les chevilles tellement enflées qu’elles vous empêchent d’agir par vous-même ?

L’elfe blond eut un rictus de colère, mais celle de Sunaï était telle qu’elle ignora toutes les potentielles actions du groupe. Ils ne feraient rien sans ordre, et l’homme à l’apparence séductrice restait aussi calme que le lit d’un fleuve.

- Nous allons chercher vos foutues glyphes. N’attendez seulement pas de nous que l’on vous obéisse comme des chiens dociles.

Sunaï attrapa Arthadel par le col, le forçant à la suivre vers la sortie. Elle jeta un regard d’avertissement à la femme voluptueuse qui regardait Arthadel comme un steak de Cerbotaur, puis la dépassa. Ils avaient fait quelques mètres lorsque Sunaï se retrouva avec la dague du chef sous le nez, apparaissant soudainement dans le vide. Sunaï eut un brusque réflexe de recul, manquant de cogner Arthadel derrière elle. Gardant son calme olympien, le chef demanda, toujours assis à la table :

- Ce qui signifie ? Que l’on doit s’attendre à une trahison de votre part ? Vous me paraissez mal placés pour tenter ce genre de folie, mes amis.

Malgré sa provocation ouverte et l’envie folle de Sunaï de lui mettre une droite bien placée, la mercenaire resta très sereine. Néanmoins, Arthadel dut avoir un peu chaud sur le côté de son cou. Un courant électrique la démangea sur la main qui tenait le col de son ami, et elle dût serrer le poing pour le dissiper.
Le groupe ricana, la dague disparut, et Sunaï sortit sans se retourner, Arthadel sur ses talons. Sa fierté naturelle avait très peu de mal à accepter ce genre de comportements, mais elle n’était pas assez stupide pour tenter une attaque aveugle.
Lorsque le duo fut loin de l’entrepôt, Sunaï lâcha Arthadel. Elle était aussi de mauvaise humeur envers lui, pour une raison qu’elle ne saurait pas expliquer. Le fait qu’il ait foncé tête baissée dans l’entrepôt peut-être ? Ce n’était pourtant plus le moment de penser à cela. Ils devaient se mettre en quête des glyphes. Sunaï se frotta la main de façon machinale à l’endroit où elle avait reçu le maléfice, et échangea un regard avec son ami. Oui. Ils n’avaient pas besoin de dire un mot, ils connaissaient désormais tous deux leur prochaine cible.


--

La demeure était grande et noble. Les voilà tous deux revenus chez leur riche employeur, celui qui leur avait demandé de trouver les glyphes. Il possédait déjà la moitié de ce qu’il convoitait, et avait demandé au duo de trouver le reste. Ce qu’ils avaient fait. Hors, un voleur inattendu les avait pris de court, dérobant leur butin avant qu’ils aient pu le ramener. Et voilà désormais qu’ils se retrouvaient obligés de voler leur employeur de base ! Sunaï n’aimait en aucun cas la situation…
Lorsqu’ils se présentèrent à la porte, un domestique vint leur ouvrir, les faisant attendre dans le salon. Après une ou deux minutes, l’homme se présenta devant eux. Sunaï ne lui laissa pas le temps d’ouvrir la bouche et se jeta rapidement sur lui, le plaquant contre le mur du salon. Elle posa le métal froid d’une dague sous sa gorge, le forçant à l’écouter et à ne pas répliquer.


- Je crois que vous avez omis de nous prévenir que vous n’étiez pas le seul à rechercher activement ces glyphes lorsque vous nous avez employés l’autre jour… Et en tant que mercenaires, nous n’aimons pas être mal informés sur nos contrats…

La mercenaire se faisait menaçante. L’homme n’eut pas le temps de répondre qu’un bruit venant de l’étage les alerta. Quelqu’un semblait descendre des escaliers. Sunaï plaqua un peu plus l’homme contre le mur, lançant un regard à Arthadel pour qu’il se tienne prêt. Ils ne semblaient décidemment pas avoir de chance depuis qu’ils avaient accepté ce contrat…


[HRP : Désolée de l'énorme retard mon Arthy Rolling Eyes Mais faut dire que pour le coup j'avais pas été très inspirée, malgré ton background assez énorme !]

Sunaï Hinara

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