Jouons ensemble [Terminé]

Paix, harmonie... Ah, douce sensation que celle de la tranquillité.

Cela devait faire quelque chose comme... Oh, bien une petite heure que Vaelh était assit là sur la branche d'un arbre et dos au tronc. Il était enfin loin de Ciel et de toute son agitation. Bien sûr, il adorait Ciel, mais parfois... Il faut prendre le temps de se ressourcer, de s'éloigner des contraintes de la vie.

Il s'était fort bien nourri avant de partir pour sa petite expédition méditative, aussi rien ne pouvait troubler le calme de cette instant, pas même ses appétits. Enfin, rien ou presque... Des bruits de pas légers se firent entendre et c'est avec un soupir agacé qu'il leva ses yeux -deux lac noir au milieu desquels flottaient deux îlots d'or en fusion- vers la source de bruit.

Okko fredonnait à mi-voix un petit air délicieux qui lui trottait en tête. Elle ne se doutait pas une seconde qu'elle pouvait gêner qui que ce soit dans ce lieu qu'elle s'imaginait être la seule à connaître. Sa foulée légère et gracieuse lui permettait de se glisser avec agilité à travers le bois qui se faisait à chaque pas un peu plus sombre. C'est alors qu'un petit ruissellement parvint à ses oreilles. Un petit cours d'eau dévalait le sous-bois à l'ombre du soleil et devait surement abreuver la faune avoisinante. La Polymorphe arrêta un instant sa danse folle et tint ses cheveux en arrière pour se pencher au dessus du ruisseau. Ainsi elle pouvait y voir son reflet. Elle qui venait d'Eau, elle ne pouvait résister à l'envie de toucher ce liquide qui la ressourçait. Okko plongea alors sa main dans le courant frais et se versa quelques gouttes sur sa nuque. Elle savait de source sûre que c'était le moyen le plus efficace pour se rafraîchir. C'est alors qu'un soupir stoppa la polymorphe dans son action qui redressa la tête aussitôt. Elle était seule, désarmée et se baladait à découvert en un lieu qu'elle pensait méconnu de tous. Un instant le doute la prise, est-ce une bête ? Ses yeux cherchèrent un indice parmi les buissons mais rien ne bougeait. Silencieusement, elle guetta les alentours, prête à réagir si besoin. On est jamais trop prudent.

La femme avait changé de comportement, sans doute avait-elle perçu une présence dans les parages. N'essayant donc plus d'être discret, l'Incube pivota sur sa branche pour laisser pendre ses jambes dans le vide en penchant son visage angélique -paradoxe !- sur l'intruse. Ses traits parfaits et délicats se tordirent avec une subtilité renversante en un masque de curiosité.

Rien dans sa posture n'évoquait de l'agressivité. D'ailleurs, la seule arme qu'il possédait était une dague plus courbée qu'une griffe de félin et à la lame si courte qu'il aurait été compliqué de donner la mort rapidement avec. Qui plus est, cette même dague était rangée dans un petit fourreau qui tenait lieu d'accessoire pour tenir la crinière de lumière et de ténèbres du démon.

Si la polymorphe avait laisser son regard couleur sur le corps du bellâtre, elle y aurait remarqué des atours des plus exotiques laissant le ventre, le dos et un seul bras complètement nus, taillés dans des étoffes noires et pourpres rehaussées d'or. Le haut moulait sa silhouette fine tandis que le bas était incroyablement ample.

Il fit refluer toute son aura de charme Incubique derrière lui pour ne pas qu'elle aille contaminer la donzelle plus bas. Il ne daigna pas non plus piper mot, se contentant de l'observer avec les deux joyaux qui lui tenaient lieu d'yeux, attendant sans doute qu'elle fasse le premier pas.

A force d'observer la jeune femme dut se rendre à l'évidence, soit ses sens l'avaient trompés et l'individu se trouvait dans les airs, soit l'être en question avait déjà filé discrètement. Toujours accroupie, elle leva alors ses yeux au ciel et découvrit un visage haut perché qui semblait l'observer. A contre jour, elle dut mettre une main au dessus de ses yeux pour mieux y voir et découvrit ainsi le visage enjôleur du voyeur. Aussitôt elle se redressa et un sourire de contentement se dessina sur son visage.

- Je pensais plus mal tomber, on dirait que j'ai de la chance.

Sa voix était douce pleine d'assurance, comme si toutes ses méfiances s'étaient envolées à la vue du jeune homme. Le joli sourire qui accompagnait la phrase d'Okko embellissait davantage son harmonieux visage. Elle relâcha alors ses cheveux qui revinrent en place. Doucement elle finit par relever sa robe blanche et avança de quelques pas vers l'étranger.

- Veuillez excuser mes manières, j'ai été quelque peu surprise de trouver une âme en ce lieu.

Aussitôt, la jeune femme s'inclina avec une grâce naturelle et se présenta à l'incube.

- Je me nomme Okko Declane, enchantée.

Plutôt que de descendre de son perchoir, l'Incube y resta bien assit. Après tout, pourquoi aurait-il dû descendre pour se mettre au même niveau qu'une humaine ? Quelle ridicule idée.

Et d'un coup, le doute. Le démon "huma" l'air en se servant de son sixième sens, celui qui lui servait à connaître la saveur d'une personne avant de la dévorer pour peu qu'il ai déjà consommer un être de la même race. Il y avait là bien un fumet typiquement humain... Couplé à quelque chose d'inhumains, justement !

Poussé par son insatiable curiosité, le charmeur fit résonner dans l'air une voix qui n'était que douceur, vectrice d'une musicalité surnaturelle.

Bien sûr que tu as de la chance d'être en ma présence. Dis moi... qu'es-tu ? Je sens d'ici que tu n'es pas tout à fait une de ces bêtes et fades humaines. Pas non plus une Lycan, encore moins une Clamerian... Alors quoi ? Peut être te donnerais-je mon nom si ta nature me plait bien.

- Je n'ai pas pour habitude de parler à quelqu'un d'aussi haut placé.

La jeune femme se permettait de faire un peu d'humour, sa bonne humeur lui donnait une certaine aisance qui lui allait bien. Aussi, elle continua d'avancer une fois sa courbette terminée, pour arriver enfin par poser sa main contre l'arbre dans lequel l'étranger avait établi momentanément domicile. Sans le quitter des yeux, Okko tapota avec la plus grande discrétion sa jambe gauche et sentit à travers sa fine robe sa jarretière en tissu. Elle se mise alors à compter dans sa tête "1, 2... 3 !" Le compte y était. Si elle avait le moindre problème, la polymorphe pouvait toujours compter sur ses flacons magiques pour s'en dépêtrer. L'esprit tranquille elle se surprise alors à contempler le visage doux et angélique de l'inconnu qui lui donnait envie de tout savoir de lui. Cependant elle était parfaitement bien placée pour savoir qu'il ne faut jamais se fier au physique. La belle jeune femme finit par répondre avec un petit air taquin à son interlocuteur.

- Et si ma nature ne vous plaît guère, que se passera t'il ?

Vealh fut vaguement irrité qu'elle se permette d'approcher sans qu'il ne le lui permette. D'ailleurs, la lenteur avec laquelle elle avait rallié l'arbre et son actuelle posture pouvait laisser présager qu'elle préparait on ne sait trop quoi. En même temps la réponse qu'elle fournit à l'Incube l'avait satisfait. Si ça avait effectivement été une de ces bêtes humaines, elle se serait directement braquée. On lit en les humains comme dans des livres ouverts, l'Incube l'aurait vu si elle avait caché de la frustration ; mais là, rien.

Il la fixe un instant, prenant délibérément son temps avant de répondre pour bien lui faire comprendre qu'il continuait la conversation parce qu'il en avait envie et non parce que la femme l'y invitait.

Ce qu'il se passera ? Je vais simplement changer d'endroit. J'aurais pu essayer de te chasser, mais comme je ne sais pas ce que tu es ni ce que tu vaut, ce serait imprudent. Alors ? Je m'impatiente.

A la réponse de l'incube, Okko devina que son ami temporaire pourrait bien lui fausser compagnie plus tôt que prévu. Il faut dire qu'entretenir le mystère était tentant. De plus, révéler qu'elle est polymorphe peut lui coûter cher en certaines circonstances, car la rareté de sa race faisait de qualité. Néanmoins, elle avait ses fioles avec elle et cette idée la rassurait grandement. La belle jeune femme se colla contre l'arbre comme dans l'attente que l'incube en descende et répondit avec la plus grande innocence.

- Je suis une polymorphe, vous a-t-on déjà conté les capacités de cette race qui est la mienne ?

Son regard couleur ciel se plongeait dans le noir profond des yeux de l'individu, tandis que sa robe pâle faisait contraste avec la couleur naturellement sombre de l'écorce.

Spoiler:

Une polymorphe, voilà ! Ah, Vaelh aurait pu le deviner, il en était sûr. C'était donc ça, la petite anomalie dans l'arôme de cette femme. Bien, bien... Il était donc satisfait par cette révélation. Cela dit, plutôt que de descendre de son perchoir, il s'y pendit par les jambes pour laisser son délicieux visage retomber plus près de celui de son interlocutrice. Ainsi perché, une grande partie de sa crinière, soumise à la gravité, se déployait comme un fantastique rideaux brillant qui laissait filtrer le soleil, à l'image du feuillage des grands végétaux de cette forêt. Il croisa les bras avant de répondre. Je sais beaucoup sur les tiens, oui. Vous naissez avec l'apparence d'une progéniture humaine standard mais avec l'âge vous devenez capable de prendre l'apparence d'un être vivant si vous consommez son sang. Ou un fragment de son potentiel génétique, comme une mèche de cheveux, mais c'est plus facile pour vous avec le sang. Je ne connais cependant pas la quantité qu'il vous en faut, mais j'imagine que les gens sont rarement volontaires pour que vous les copiez, d'où la question suivante : qu'as tu fais à l'humaine à laquelle tu as volé cette apparence ? A moins que ce soit ta véritable apparence et que tu ne te sois encore jamais essayé à en changer ? Il avait parlé sans détour, d'un ton sûr, restant dans sa posture vulnérable. Oh bien sûr, c'était franchement risqué de rester ainsi sans connaître les intentions et les capacités de son interlocutrice... Mais c'est ce que rendait l'instant si excitant pour le démon incroyablement sensible qu'il est. Il devait même lutter pour réprimer des frissons de plaisir à l'idée de pouvoir être facilement défait.

Tout en restant très élégant, l'incube parvint à se pendre par les jambe afin que sa tête arrive au niveau de celle d'Okko. Bien qu'elle trouvait cette posture plutôt étrange, elle laissa s'échapper un petit rire avant de bien regarder son camarade. Il fallait dire que son charme ne la laissait pas insensible mais elle s'était promis de ne pas faire des folies, du moins, pas tout de suite. Tout était beau chez lui et elle devait bien l'avouer, il forçait presque l'admiration. Cependant, bien que sûr de lui, ces dires n'étaient pas exacts. Effectivement, la belle jeune femme avait une capacité qui la rendait unique parmi sa race. Elle se mise alors à secouer la tête de gauches à droites comme pour démentir les paroles qui venaient d'être prononcer.

- Hum hum, moi je suis spéciale !

D'un pas elle s'était rapprochée de ce visage qui l'attirait et finit par perdre sa main dans les cheveux du bel inconnu. Elle tenait sa tête et savait qu'elle avait à présent un avantage certain sur la suite des événements. Jouant de ses charmes, elle lui dédia un dernier sourire enjôleur avant de l'embrasser ardemment. La polymorphe avait reconnu qu'il était un incube dès le premier contact visuel, son passé lui ayant permis d'avoir un coup d'oeil certain pour deviner la nature des individus. De plus, même si elle n'avait senti aucun charme le poussant à trahir sa race, la beauté naturel de l'homme l'avaient déjà conquise.

Une agréable musique que celle de ce rire cristallin. Incarnant la séduction, l'envie, les fantasmes et la luxure depuis plus de deux siècles et demi, l'Incube n'eut pas de mal à deviner qu'il avait tapé dans l’œil de la polymorphe. Il en fut un peu satisfait, surtout qu'il n'avait pas encore usé de ses pouvoirs.

Tiens, spéciale ? Qu'est ce qu'elle entendait par là ? Elle faisait référence à une aptitude ou... Ah, la voilà qui fourrage dans le rideau d'ombre et de lumière de Vaelh. Il n'en fut ni outré, ni ému. A vrai dire il avait plutôt l'habitude d'être ainsi..."inspecté". D'ailleurs, le sourire qui suivit le laissa de marbre. Il faillit le rendre méfiant s'il n'avait pas remarqué que le regard de la femme avait subtilement changé. Ah, et cette variation dans sa respiration... La jeune femme s'apprêtait à embrasser le démon dans trois, deux, un... Gagné.

Là d'où il venait, ce genre de baiser s'échangeait quotidiennement avec les Succubes, ; en largement plus émouvant il va sans dire. Les lèvres de cette femme eurent au moins le mérite de lui rappeler de bons souvenirs. Joueur, Vaelh la laissa d'abord se rassasier... Avant de lui faire tomber dessus son nuage de charmes magiques. L'assaut était si soudain et si concentré qu'à moins d'avoir une très forte volonté, la femme ne put lutter contre un désir aussi bref qu'intense mêlé à un torrent de pensées aussi fantasmagoriques qu'inavouables. Voilà qui allait la faire se figer, laissant une petite ouverture au bellâtre pour se dégager en reculant la tête de sorte à laisser ses lèvres outrageusement proches de celle de ma polymorphe. Il soupira d'un air vaguement insatisfait en rétractant son don.

Peut mieux faire. Et ne recommence plus ça sans m'avoir consulté avant. Dis moi plutôt pourquoi tu t'estimes être spéciale.

*Recommence*

- Il y a des choses qui ne se disent pas mais qui se découvrent.

*Recommence*

Okko se foutait éperdument des critiques de l'incube. Ce qu'elle faisait n'était pas pour savoir si elle était un bon coup ou non, tout ce qui l'importait à ce moment là c'était de savoir si lui en était un. Ce nuage de séduction qu'il avait dégagé durant le baiser l'avait complètement transporté dans un autre monde, un univers sans logique dans lequel plus rien n'importait sauf d'être avec lui. Le désir était devenu si intense qu'elle en était restée figée l'espace d'un instant. Sa volonté était alors devenue illusion face à l'incube qui eut tôt fait de faire cesser le charme. Décidément, il faisait honneur à sa race. Okko s'obligea à fermer les yeux l'espace d'un instant comme pour se forcer à se cesser cette hypnose dans laquelle elle commençait à s'enfermer. Jusqu'à présent elle avait sut résister à tous les petits charmes des succubes qu'elle avait affronté lorsqu'elle était sous l'apparence de Kahn, un guerrier sanguinaire. C'était facile pour elle, la rouquine n'était pas attirée par les femmes, même en revêtant une apparence masculine. C'était donc la première fois que les charmes d'un incube opéraient aussi bien sur elle. Dans un petit soupir elle réussit à réouvrir les yeux et recula d'un petit pas. Il le fallait, le désir devenait trop grand, le jeu allait déraper et Okko cédait souvent à ses envies. Seulement, elle ne voulait pas épouvanter son camarade car elle se retenait de le tirer à elle pour prendre définitivement l'avantage et lui faire toute sorte de choses insolites.

Expert en la matière, l'Incube, même la tête à l'envers, avait perçu tout le chamboulement qui s'était opéré dans le regard de le jeune femme avant qu'elle ne ferme les yeux. Amusant, très amusant ! Voilà quelque chose qu'il aimait, pousser les gens à se confronter à leurs désirs magnifiés. Et ce petit passe temps lui procurait d'avantage de plaisir lorsqu'il parvenait à détruire toutes les entraves dans l'esprit de sa proie telles que la pudeur ou la bienséance. La polymorphe avait quand même bien encaissé comparée à d'autres, il fallait l'admettre.

L'Incube n'avait cependant pas eu la réponse qu'il attendait. Ô frustration ! Mais qu'à cela ne tienne... Il posa délicatement ses doigts sur les joues de la femme, comme s'il était prêt à mener le baiser lui même -et nul doute qu'un démon du désir aurait su y faire-. Il lui souffla d'une voix qui n'était plus que lasciveté et promesse de plaisir :

Pourtant tu vas quand même me dire ce qui te rend spécial. Tu veux contenter ma curiosité ; tu veux me faire plaisir. Il servait à la femme le regard le plus hypnotique qu'il put, traçant de petits cercles sur ses joues avec ses pouces. N'est-ce pas, que tu souhaites me faire plaisir ? Cette fois, la réplique fut... lourde de sens. Le timbre sous entendait un autre plaisir que celui d'une curiosité satisfaite.Tu sais, tu pourrais bien avoir une petite récompense si tu me réponds.

Sur ces derniers mots, un fin tentacule de charme était venu s'enrouler autour de la gorge de la femme. Le démon était sûr d'avoir sa réponse.

La tactique de l'incube était effroyablement efficace. Mais pas comme il l'aurait souhaité. Elle frémissait de plaisir à chaque mouvement de cet homme outrageusement séducteur. Okko ne pouvait à présent plus lutter contre le désir de se rapprocher un peu plus de l'individu. Sa bouche gagna quelques centimètres tandis que ses mains revinrent délicatement s'entremêler avec la magnifique chevelure du charmeur.

- Non tu te trompes...

Les mains d'Okko -qui n'avaient cessées de remonter la coiffe de l'incube- se refermèrent aussitôt sur l'habit de l'étranger et d'un mouvement sec et calculé elle le fit atterrir sur la mousse forestière qui tapissait les environs. Il n'allait sans doute pas apprécier ce traitement. C'est pourquoi, afin d'éviter que ce dernier ne s'agite, elle eut tôt fait de se mettre à cheval sur lui, lui bloquant les poignets avec ses mains. Les mouvements de l'homme étaient à présent grandement réduits et leurs visages se retrouvaient si proche qu'elle pouvait sentir sa respiration contre sa peau.

- Je suis esclave de mon seul plaisir, pas du tiens.

Provocation, outrage, insulte.

L'espace d'un fugace instant il pensait qu'il aurait sa réponse ; le moment d'après, les mains de la femme s'étaient fermées sur ses magnifiques vêtements pour le faire descendre de son perchoir. Il le savait bien qu'il serait vulnérable dans cette posture ! Et la sensation de rage qui le gagna, dirigée tant contre lui même que la femme, fut délicieusement douloureuse.

Grâce à ses réflexes et sa vitesse supérieure d'Incube il avait eut la possibilité de se positionner de sorte à pouvoir rouler et se redresser dès son contacte avec le sol, pour pouvoir faire face à la femme et lui régler son compte. Inutile en fin de compte puisque cette dernière accompagna la chute de Vaelh de sorte à ce que l'impacte soit le moins désagréable possible. Il se laissa alors guider... Pour se retrouver piéger avec la femelle à califourchon sur lui.

Bah, pas de panique. Habitué à ce genre de situation délicate, il savait que sa libération tenait à deux choses ; d'abord, endormir complètement la confiance de la folle qui osait prendre les devant. Le maître comédien qu'il était adopta un air contrarié absolument charmant, rivant ses yeux d'or dans ceux de la femme sans manquer de lui chatouiller l'esprit avec une partie de sa magie, juste la dose qu'il fallait pour déclencher des désirs puissants mais contrôlables.

Je vais tenter de ta pardonner l'outrage que tu me fais. Tu sauras que dans ce monde ce sont les Incubes et les Succubes qui mènent la danse quant il est question d'ébats charnels, pas les autres races. Et tu te rappelleras que le plaisir n’appartient à personne. Il est universel et intemporel, en tout lieux et en tout être. On ne peut que se laisser bercer par le chant de ses sirènes, se laisser envoûter par ses promesses pour mieux s'ébattre en se rapprochant d'un état de conscience toujours plus primaire.

Il laissa filtrer un doux soupir. Ses mains étaient prises et même s'il avait plus de force que cette femme -hypothétiquement-, tenter de se libérer aurait éveiller les soupçons. Autant jouer sur le vice, dans ce cas.

D'abord très lentement, très subtilement, il fit se mouvoir son bassin sous celui de la femme en une danse si fluide qu'elle semblait irréel. Ce faisant, il redressa un peu la tête pour mieux la fixer et lui susurrer une sirupeuse mélopée dans la langue des Cabales. Même si elle ne pouvait pas les comprendre, les mots-runiques étaient vecteur d'une vicieuse magie de charme qui agissait différemment du nuage d'attrait de l'Incube : quiconque entendait pareil chant voyait sa perception du monde qui l'entoure bridée pour ne plus que voir son amant. Qui plus est, ce même air pouvait exacerber le toucher de la victime, amplifiant chaque caresse.

Mais, puisque nous en somme là, puisque tu as eu la folie d'approcher si près, peut être puis-je te faire connaître quelques nouvelles sensations... Pour illustrer ses propos, le bellâtre se cambra légèrement en continuant de fredonner pour inviter son amante à faire glisser son bassin en direction de sa poitrine. Lorsque ce fut fait il laissa descendre ses yeux là où un homme n'est invité à regarder qu'en de rares occasions, le avec un naturel désarmant. Sa bouche s'entre ouvrit, laissant filtrer un indécent soupir à faire rougir la moins pudique des femmes de Terra.

Et maintenant, seconde étape : quand la femme ne fut plus du tout attentive, grâce à sa souplesse, il souleva son bassin pour faire passer ses jambes dans le dos de la femme et les fit se replier de sorte à l'attraper au cou. Dès qu'il fut en place, il fit redescendre son bassin en même tant que ses jambes pour faire basculer la femme en arrière, tête la première contre le sol. Ses mains maintenant libérées, il s'en servit pour se redresser et bloquer les genoux de sa victime.

Tu vois, comme je te le disais, petite chose, ce sont les Incubes et les Succubes qui mènent la danse.

Okko était devenue limite brutale dans ses gestes, elle s'était montrée ferme et savait ce qu'elle voulait. Comment le vivait l'incube ? C'était son problème, tout ce qu'elle souhaitait c'était disposer de son corps à sa guise. Dictée par ses pulsions elle ne se méfia même pas de la tactique de l'enivrant séducteur. N'écoutant que son désir, son corps laissait s'échapper un frisson brûlant à chaque mouvement de bassin de son prisonnier. Il ne savait que trop bien s'y prendre, pour son plus grand malheur. Et naïvement, la belle jeune femme s'était laissée guider pour prendre avec exactitude la position qu'avait prévu l'incube. En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, elle senti deux membres l'attraper au cou pour la tirer en arrière, et très vite le charmeur avait retourné la situation à son avantage. A présent, il était libéré et la bloquait correctement tout en la surplombant. Okko n'y croyait pas, il aurait pu tout faire sauf cette erreur. La soumettre était bien la seule chose qu'elle ne pouvait endurer. Face contre terre, un instant une étincelle brilla dans ses yeux mais elle disparut aussitôt. L'idée de se transformer en Kahn avait manqué de prendre forme, la rage prenant le dessus sur le désir. Elle tenta alors de se débattre en gesticulant lorsqu'elle se rappela qu'elle portait une robe et elle se sentit subitement humiliée par sa position actuelle. En effet, la rouquine n'appréciait ce genre de délice que lorsque la situation était inversée. Mais se retrouver sous l'emprise d'une personne la mettait hors d'elle. Toutes fois, elle réussit à reprendre partiellement son calme pour délivrer des mots lourds de menaces à son geôlier.

- Il vaudrait mieux pour toi que tu me libères et que tu cours très vite.

Sa respiration était plus forte, on sentait que ses envies avaient changées de nature. Son corps qui avait à peine commencé à s'échauffer, elle ne put s'empêcher de ressentir encore quelques frissons malgré son état d'esprit. Espérant lui faire passer l'envie de rester dans les parages par peur ou agacement, Okko faisait tout pour lui paraître désagréable à présent. Il était extrêmement rare de prendre le dessus sur elle et le manque d'habitude entrainait une réaction primaire, comme celle qui l'avait poussé à embrasser l'incube.

Ah, délicieux scénario que celui-ci. Si Vaelh avait bien noté quelque chose avec les races inférieures, c'est que, comparée aux mâles, leurs femelles supportaient largement moins bien de voir leurs avance quant au plaisir de la chaire refusées. Cela pouvait s'expliquer par le fait que leurs hommes, faibles qu'ils sont, passent leur temps à chercher de copuler par tous les moyens, ayant donc à essuyer un certains nombre de refus. Ça leur forgeait le caractère, en somme. Bien sûr quand une femme leur proposait un ébat, la réponse était presque toujours oui. Par conséquent, les femmes peu habituées à s'ouvrir à l'extase voyaient leurs rares invitations reçues avec plaisir par le partis masculin. Elles n'étaient donc pas habituée à... la "défaite".

Les gigotements de la furie coincée entre ses cuisses le confortèrent son hypothèse. Ah, et voilà qu'elle le menaçait ! Un nouveau moyen de jouer s'offrait alors à l'Incube. Avec une rapidité et une souplesse à faire pâlir d'envie le plus doué des gymnaste, il s'était redressé en prenant le temps d'ostensiblement regarder de haut la polymorphe avec un sourire narquois.

Sinon quoi ? Tu penses seulement être en mesure de m'attraper ? Quelle blague...

Sur ces mots, l'Incube s'était enfuit, laissant résonner un rire amusé et moqueur. Il ne parvenait à maintenir sa posture fortement inclinée vers l'avant que grâce à sa vitesse élevée. Pour inciter la polymorphe à l'attraper, il courut un instant autour d'elle à une distance prudente.

Tu crois pouvoir mettre la main sur le désir même ? Comment le pourrais-tu alors que tu ne l'appréhendes même pas ! Allez, lèves toi, et ridiculises toi pour mon bon plaisir...

Une fois libérée, Okko se releva le plus vite possible et ses réflexes de "Sable Rouge" prirent le dessus. Le plaisir charnel s'était métamorphosé en désir de voir du sang. Son souffle était fort, et elle sentit enfin la présence de son familier se manifester. Il était encore à quelques centaines de mètres mais filait à une telle vitesse qu'il serait bientôt là. Depuis qu'elle avait été mise en difficulté Arfost avait prit la route.

- DIS... PA ... RAIIIIIIIT !

La belle jeune femme séductrice se transforma avant la fin de sa phrase en Kahn, ce guerrier sanguinaire dont la force était l'arme la plus destructrice. D'un regard froid et colérique, il tendit le bras vers le ciel regardant droit devant lui. Dans la seconde qui suivit son Quetzalcoatl d'environ 1m80 s'enroula autour de son bras. L'animal faisait environ 25cm d'envergure et n'avait pas manqué au passage d'érafler la joue de l'incube qui se trouvait sur sa route. Quelques gouttes de sang de l'hommes -devenu un bouffon à ses yeux- sillonnèrent les piques présents sur le dos de l'animal qui lâcha, gueule ouverte, un sifflement semblable à un murmure menaçant en direction de l'individu que lui distinguait parfaitement.

[fiuu, j'ai enfin réussi à remettre la main sur cette foutue image qui m'empêchait de poster !]

Quelque chose sifflait, chassant l'air en y passant à une vitesse folle. Vaelh crut d'abord être la cible d'une flèche ou d'une autre joyeuseté létale lancée dans sa direction, mais l'ombre floue qu'il aperçut venant vers lui n'était définitivement pas celle d'un projectile.

Un grand cri retentit et le déstabilisa, si bien que la chose hyper-véloce laissa une fine marque sanglante sur sa joue. Il manqua d'en hurler d'effroi lorsqu'il constata que sa perfection fut ainsi entamée, mais se tranquillisa vite en se rappelant qu'il connaissait les rituels permettant une cicatrisation sans marque.

Tant sonné par l'assaut sonore et par le choc contre sa joue, il se figea et riva ses yeux à l'ex emplacement de la polymorphe. Il ne l'y trouva pas. A la place se tenait une montagne de muscle si massive que Vaelh ne douta pas instant que s'il se faisait attraper, il finirait éparpillé en petits morceaux sur au moins cinquante mètres à la ronde. Non content d'arborer un corps tout en muscle, le monstre semblait s'être allié à un étrange serpent ailé.

Sans perdre une seconde de plus, l'Incube détala aussi rapidement que gracieusement, donnant plus l'impression surnaturelle de glisser sur le sol plutôt que d'y courir. Un crainte authentique lui serra les tripes si violemment qu'il laissa filtrer un long et indécent gémissement d'extase en s'éloignant à une allure folle.

Le jeu du chat et de la souris commençait.