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[Terminé ] La page se tourne [ Asmodan ] | |
| Lun 6 Mai - 17:12 | | | | Cendre posa son sac par terre avec un soupir et ses fesses sur une bitte d'amarrage. Elle était enfin parvenu à rejoindre un port. Elle n'avait fait que marcher en ligne droite depuis Drayame, rejoignant la côte le plus rapidement possible et le reste du voyage s'était fait à longer la mer. Elle avait eut le temps de beaucoup réfléchir, de faire son deuil également et se s'habituer aux embruns. Comme elle l'espérait, l'océan était à la fois fascinant et inquiétant et l'air iodé lui faisait énormément de bien. Il s'en était passé des choses depuis qu'elle était revenu à Drayame...
Alors qu'elle revenait d'une banale petite mission pour Datar, elle avait retrouvé le manoir plongé dans un silence morbide. Elle fut accueillit par le personnel, ce qui n'était jamais arrivé avant. On la conduisit dans sa chambre. Dans leur chambre. Il avait l'air de dormir et sans son teint pâle, elle aurait pu le penser vraiment. La gouvernante lui expliqua à voix basse qu'il avait été convié à une soirée mondaine et qu'à son retour il s'était sentit mal. Il avait suffoqué et malgré tous ses remèdes, il avait finit par succomber au poison. La yogaï n'avait pas hurlé ni fait de crise d'hystérie. Elle était restée plantée là, à regarder l'elfe, sans savoir quoi dire ni quoi faire. Le monde qu'elle s'était construit et les rêves qu'elle avait formulés venaient de partir en fumée, le plancher se dérobait sous ses pieds et elle flottait à présent dans le néant, incapable d'agir ou de réfléchir. Pendant presque deux semaines elle était restée comme ça, muette et immobile, assise à son chevet en espérant qu'il reviendrait de chez Nayris. Mais il ne se passa rien et il fallut l'enterrer. Personne ne la vit pleurer, à aucun moment, mais la détresse et la douleur se lisaient bien assez dans ses yeux pour que tout le monde sache qu'elle était un peu morte, elle aussi. Et quand elle sortait de la chambre, les yeux rouges et les cernes noires sous les yeux, difficile de ne pas comprendre qu'elle avait passé toute la nuit à pleurer en silence sur son compagnon. Après plus de mille ans de vie, Datar n'était plus une menace pour personne. Avec lui étaient partis tous les rêves d'une vie sereine et les espoirs d'une jeune femme. Yaëlle resta encore un mois dans le manoir pour mettre de l'ordre dans les affaires de l'elfe avant de quitter Drayame, son sac sur l'épaule et Ombrage à ses côtés. Elle ne comptait pas y remettre les pieds de si tôt. Très rapidement, elle décida qu'il fallait abandonner cette partie de sa vie. C'était comme un membre infecté, elle devait le couper définitivement et sans trop tarder. Une existence interminable avec des regrets et du chagrin, ça ne vaut pas la peine d'être vécu. Il lui restait des espoirs et des rêves, elle devait s'accrocher à ça et recommencer, reconstruire. Elle l'avait fait une fois, elle pouvait très bien le refaire. Elle commença par oublier tous les mauvais moments et conserver les bons quelques part dans sa mémoire. Puis elle se concentra sur son avenir, ce qu'elle voulait faire, où elle voulait aller et c'est comme ça qu'elle rejoignit la côte. Enfin, il lui resta un dernier pas à franchir : elle devait laisser mourir Yaëlle avec ses mauvais souvenirs. Après tout, un nom n'est pas grand chose. Elle garderait celui offert par ses parents quelque part au fond d'elle, précieusement. Et puisqu'il ne restait derrière elle que des cendres, c'est ainsi qu'elle souhaitait s'appeler : Cendre. Elle avait changé, physiquement et mentalement. Une nouvelle identité pour une nouvelle vie et de nouveaux objectifs.
Quand elle arriva en vu du premier village en bord de mer, ce fut à Ombrage de prendre une décision. Il l'accompagnait depuis longtemps déjà et avait été affecté par son chagrin. L'océan ne l'attirait pas et il se languissait des montagnes. Ensemble ils se firent une promesse, celle de se retrouver quand ils seraient prêt, pour continuer de faire le voyage à deux. Leur coeur étaient trop liés pour qu'ils redoutent de s'oublier ou de se perdre de vue. A partir de ce jour, la Yogaï fit la route seule. Il lui fallut encore une bonne semaine pour atteindre la ville portuaire que lui indiquait la carte sommaire qu'elle avait consulté avant de partir. Elle était presque sur de trouver un bateau qui partirait pour Abyssaï ou une des îles de la Muerta. Asmodan lui avait demandé de ne pas y aller seule mais elle se voyait mal débarquer sur le pont d'un navire et demander où se trouvait l'Amiral de la flotte du Démon. Les soldats ont tendance à ne pas croire les histoires vraies. Elle n'était pas très pressée, le voyage avait été long, elle espérait bien pouvoir profiter de la ville et se reposer avant de repartir. De toute façon, aucun équipage ne la prendrait aussi rapidement que ça, il lui faudrait négocier ou attendre qu'un capitaine plus compréhensif que les autres fasse une halte dans ce port. Mais elle était prête à attendre.
Après avoir profité de cette pause bien méritée sur les quais, Cendre repartit pour le centre de la ville. Tout ici était très animé mais aussi très surveillé. C'était la fin d'après-midi et pourtant il y avait encore pas mal de monde dans les rues. La jeune femme ne fut pas dérangée par cette activité qui lui procurait une certaine compagnie et elle atteignit rapidement une belle auberge dont l'enseigne annonçait fièrement "Le Pavillon de l'Océan". Le bâtiment était très grand et bien entretenu. Cendre prit une chambre et commanda un bain chaud. Elle rêvait de ça depuis un moment et avec tout l'or qu'elle avait sur elle, elle pouvait bien se l'offrir. Etant ce qu'il y avait de plus proche en terme de famille pour Datar, elle avait hérité de sa fortune. Le partage avec le personnel s'était fait tout naturellement et elle n'avait conservé que ce qui était de l'ordre du contenu de bourse. La majorité de ce trésor, elle l'avait placé en sécurité et le reste lui servait pour voyager. Une fois ses affaires rangées et la grande bassine d'eau chaude installée, elle se prélassa presque deux heures dedans. Sa séance relaxation fut d'ailleurs interrompue en début de soirée par le vacarme d'une troupe d'hommes qui entrèrent dans la pièce principale, à l'étage du dessous, en parlant aussi fort que possible et en riant à gorge déployée. Difficile de ne pas savoir ce que c'était : un équipage tout entier venait d'arriver au port et passait la soirée ici. Avec un soupir, Cendre sortit de son bain, se sécha et enfila quelques vêtements. Elle ne prit pas la peine de s'attacher les cheveux et descendit avec simplement son manteau sur les épaules pour se couvrir et se faire plus discrète. Les marins avaient parfois des habitudes exécrables. Comme elle s'y attendait, la salle était pleine à craquée et déjà il régnait une ambiance à faire danser les diables. La musique battait son plein, les commandes fusaient, les choppes se levaient et le niveau sonore était très élevé. La jeune femme se trouva une petite place au comptoir et se fit aussi petite que possible. Elle commanda un repas et une boisson.
Mais une femme aux longs cheveux blancs peut-elle être vraiment discrète dans une pièce où le niveau de testostérone bat des records et quand les mâles présents n'ont pas foulé la terre depuis des semaines ? Elle ne tarda pas à se faire entourer de quelques marins au sourire bête. Ils avaient déjà vidé une ou deux choppes ceux-là.
« Ben alors ma grande, qu'est-ce que tu fais là toute seule ? Viens avec nous, on fête notre passage en ville ! »
« Contente pour vous mais je préfère rester ici. J'ai fais un long voyage moi aussi. »
« Roooh aller, détends-toi ! On va pas te manger ! On est dans la marine, on fait pas de mal aux petites demoiselles nous. Ca te fera du bien de rigoler ! »
« Je vous ai dit non, merci. Je voudrais être seule maintenant. »
Visiblement peu décidé à la laisser en paix, le premier des marins lui entoura les épaules de son bras et la ramena contre lui avec un air supérieur et un sourire satisfait.
« Fais pas ta timide, tout le monde sait que les marins ça vous excite n'importe quelle femme. Fais pas semblant ! »
Cendre poussa un gros soupir exasperé et attrapa l'annulaire du marin qu'elle retourna dans un mouvement vif. Elle se dégagea de la prise et continua son mouvement pour lui torde tout le bras. D'un petit coup à l'arrière du genoux elle le mit à terre et resserra sa clé de bras. Son visage n'exprimait rien d'autre que de l'agacement.
« Les brutes dans son genre n'excitent que les catins et tu sais ce qu'on dit : elles font toutes semblant. Alors maintenant tu retourne t'asseoir avec tes petits copains et tu me lâche les bottes. »
Loin de s'énerver, tous ses compagnons hurlèrent de rire en voyant ce gros malabar ainsi coulé au tapis par un petit bout de femme à l'allure délicate. L'un d'eux s'esclaffa:
« Ah ben si j'm'attendais ! Un membre de l'équipage du Dédain qui se fait mettre KO par une donzelle après deux verres ! Tu tiens pu l'alcool ou quoi mon gars ? »
La yogaï lâcha sa victime et le laissa ronchonner après ces boutades puis reprit sa place. Elle espérait ne pas avoir fait trop de vagues.
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| | Cendre
Partie IRLCrédit avatar : Orpheelin [Avec autorisation]Double compte : Cathane - ...Vitesse de réponse : Moyenne
| | Mer 8 Mai - 21:58 | | | | Plusieurs mois s’étaient écoulés depuis l’escapade d’Asmodan dans les Marais de la désolation. Il y avait fait une formidable rencontre. Tout ne s’était absolument pas passé comme prévu. On dit que les meilleures choses sont provoquées par l’improvisation. Il avait tenté d’espionner très maladroitement une jeune femme installée toute seule mais le poids de son armure l’avait trahi. Presque prêts à se battre pour en découdre, chacun avait décidé d’abandonner cette possibilité car fondamentalement, ils n’avaient eu aucune raison de se battre. Les deux protagonistes avaient alors commencé à créer une relation basée sur le mensonge. Asmodan n’avait pas dévoilé à Blanche la véritable raison de sa venue et Blanche lui avait menti sans aucun scrupule sur sa véritable identité. Il s’en était suivit alors toute une succession de mensonges jusqu’au moment où Asmodan choisit de décliner son identité : Amiral de la flotte d’Aile Ténébreuse. Tout cela pour tenter de faire se vendre Blanche sur sa propre identité. En effet, à ce jour, il ignorait encore si Blanche pouvait être une rebelle ou non. Dans les Marais de la désolation, elle n’avait pas rencontré celui qui était l’Amiral d’Aile Ténébreuse mais un tout autre personnage. Quelqu’un qui avait pu lui parler loin des hautes sphères comme si tout ce qu’il avait pu lui dire n’aurait eu aucune incidence sur sa carrière ou son avenir dans l’Empire. En fait, il s’était tout simplement attaché à la Yogaï à un point où il n’hésita pas à lui montrer une partie de ses capacités liées au chaos lorsqu’ils furent attaqués tous les deux par cinq spectres. Blanche lui avait même promis de garder son secret. « Pire » encore, Blanche lui plaisait horriblement. Pourquoi laisser s’en aller une femme pour qui on ressent quelque chose ? Comme un léger pincement au cœur lorsqu’on la voit s’éloigner… Il l’avait fait car elle devait rentrer pour accomplir sa mission et malgré lui, il la soupçonnait d’avoir déjà un amant. Cependant, elle avait juré de le retrouver le plus rapidement possible car elle voulait effectuer un voyage dans l’Eau. Asmodan décida simplement de la croire et de son côté, il entreprit ses propres affaires. Durant sa séparation avec Blanche, Asmodan reçut divers ordres à la suite de plusieurs conseils militaires avec ses comparses et le Roi Démon en personne. Les pirates étaient devenus un enjeu très important par exemple et durant ses négociations avec le plus célèbre d’entre eux, l’Amiral se retrouva à gérer une bataille navale contre la flotte des Glaces. En effet, ces derniers avaient lancé au début de l’an 113 une escouade en direction de Terre. Leurs objectifs étaient inconnus des démons mais quoi qu’il en fut, l’Amiral était parvenu à monter une défense digne de ce nom pour empêcher les nouveaux alliés de la rébellion d’atteindre la parcelle de Terre qui abritait le Roi-Démon. Malgré des pertes dans ses rangs, Asmodan était parvenu à repousser l’attaque provenant des Glaces. Il ne s’agissait ni d’une défaite ni d’une victoire pour aucun des deux camps. L’Amiral retint cependant l’information la plus intéressante de cet évènement marquant : les rebelles semblaient être prêts à frapper avec une certaine envergure l’Empire d’Aile Ténébreuse pour revendiquer peut-être un jour la libération de l’humanité. Asmodan apprécia en tout cas pouvoir faire une démonstration de la puissance de sa flotte et de son talent pour protéger le camp dans lequel il opérait. Il fallait se souvenir qu’il n’y avait pas si longtemps que ça, le précédent Amiral avait trahi son camp, laissant une bien mauvaise réputation au bras naval de l’armée d’Aile Ténébreuse. Suite à cela, l’Amiral continua de courtiser avec l’aval de ses supérieurs le chef de la Tribu des Sables Brulants, Abran Kaï. De toute évidence, l’Archipel de la Muerta ne pouvait plus être ignorée car il était devenu évident que pour vaincre son adversaire, les rebelles devraient rejoindre Terre et les démons devraient aller jusqu’à Glace. Les flottes se confronteraient alors à nouveau dans un avenir probablement proche. Les pirates étaient insupportables car ils frappaient efficacement autant la flotte rebelle et celle des démons, faisant d’eux un pion que les plus grands dirigeants actuels du monde ne pouvait plus ignorer. Finalement, l’Empire d’Aile Ténébreuse fut plus convainquant et la majorité de l’Archipel de la Muerta buvait désormais dans la même coupe que les démons. La flotte d’Asmodan détenait désormais un précieux allié et il espérait qu’à la prochaine confrontation, il serait le grand vainqueur. __________ Cette après-midi-là, le Dédain fit halte dans un petit village maritime non loin de Miraï près de la cote. Le port était à peine assez grand pour accueillir le vaisseau amiral et pour un tel village, il était vraiment étonnant que le Dédain s’arrête par ici. Parmi les quelques trois cent marins sur l’équipage, seulement une trentaine décida de quitter le navire pour aller se dégourdir les jambes. Le Dédain était presque une maison qui flottait sur l’eau. A l’arrière surplombait un château de plusieurs étages et l’équipage d’Asmodan n’avait vraiment pas de quoi s’ennuyer. Entretien du pont, de la cale, repos pour les uns, entrainement pour les autres… Ceux qui étaient en cuisine, d’autres qui accomplissaient d’autres corvées… En effet, il y avait toujours quelque chose à faire même s’il s’agissait de paresser un peu au soleil en pleine mer. Asmodan n’avait rien d’un Amiral tyrannique et portait en respect chacun de ses hommes car tous participaient au fait de faire de son vaisseau une sorte de mini société dans laquelle il était agréable de vivre et de naviguer. Asmodan suivit de loin quelques-uns de ses compagnons d’armes pour entrer dans une taverne. L’enseigne annonçait le « Pavillon de l’Océan. » « Hé bien, voyons voir s’il s’agit d’un meilleur Pavillon que mon fidèle Dédain ! »L’Amiral de la flotte d’Aile Ténébreuse poussa la porte en bois et tomba nez à nez sur la scène qui s’y déroulait. Il reconnut quelques-uns de ses marins qui étaient en train de se bourrer la gueule. Dans l’armée terrienne ou céleste, on aurait peut-être pu les réprimander de prendre un petit plaisir en plein milieu de journée. La coutume était un peu différente dans la marine et Asmodan n’avait aucun intérêt à les engueuler. Il était plutôt fier de commander des hommes qui étaient joyaux de vivre la vie qu’il avait à leur offrir. En plus, un marin beurré était tout aussi efficace qu’un marin sobre en général. Les lois n’étaient décidément pas les mêmes dans le milieu aquatique. Ainsi, l’un de ses hommes venait d’être plaqué à terre. Il rejoignit sans la moindre hésitation le rire de ses compagnons. « Quand je te dis de ne pas sécher l’entrainement, Bradley ! »Les autres membres de l’équipage du Dédain reconnurent la voix de leur Amiral. Ils levèrent tous leur verre et le dirigèrent vers lui pour ensuite boire cul sec à sa santé. « Ahhh ! L’Amiral vient boire un coup avec nous ! »« Bah alors Capitaine, on veut se mettre bien ? »En effet, il s’agissait là d’une camaraderie franche. Asmodan n’attendait pas la moindre courbette venant d’hommes et de femmes qui vivaient en mer. Il préférait que ceux-ci gardent leurs bonnes manières pour honorer les eaux. Asmodan craignait plus une tempête que l’ensemble de son équipage sur lui seul et vice versa. Le regard d’Asmodan quitta Bradley qui était toujours au sol pour observer la clientèle au comptoir. Son regard s’arrêta sèchement sur une femme de taille moyenne et aux oreilles finement taillées en pointe à la chevelure d’un blanc d’ébène rare. S’agissait-il de la ravissante femme dans ses souvenirs ? Se désintéressant totalement de sa troupe, Asmodan s’enfonça plus profondément dans la taverne pour réduire l’écart qui séparait l’entrée du comptoir. Elle venait tout juste de se retrouver pour lui faire volte-face. Les marins avaient annoncé l’arrivé de l’Amiral et il était évident qu’il n’en existait pas une centaine. En quelque sorte, l’arrivée d’Asmodan ne s’était pas faite en toute discrétion mais maintenant, Blanche devait avoir l’habitude ! « Blanche… » murmura-t-il. Asmodan n’en croyait pas ses yeux. Il ne se serait jamais attendu de revoir la Yogaï qu’il avait laissé partir quelques mois plus tôt à contre cœur dans la taverne d’un village sur une côte maritime un peu paumé. Il avait déjà passé suffisamment de temps près d’elle pour ne pas oublier son visage et ses yeux vairons confirmèrent son intuition. Il s’agissait bel et bien de Blanche. « Bah alors, tu connais cette donzelle, Capitaine ? Cachotier ! »Asmodan ne savait pas très bien comment réagir. Bien évidemment, il était très heureux de la retrouver ici mais il ne s’agissait pas vraiment pour lui de l’endroit idéal pour la retrouver. Il aurait souhaité que cela soit un peu plus discret, peut-être plus intime ? Il n’avait pas honte de revoir une femme pour qui il avait eu le béguin quelques mois auparavant mais pour le coup, il ne savait plus trop quoi lui dire. Il ne répondit même pas à son propre compagnon, encore sous le choc de se retrouver nez à nez avec elle. Et dire qu’il avait hésité longuement avant de planifier une halte dans ce coin là…
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| | Joshua Armadrédo
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : Lysandre d'Astalith et Osborn Jansson.Vitesse de réponse : Une semaine +/-
| | Mer 8 Mai - 23:39 | | | | La jeune femme se retourna, prête à en découdre avec le prochain marin mais ce fut une surprise de taille qui l'attendait : Asmodan se trouvait là, entouré de ce qui était apparemment son équipage. Cendre ne pouvait pas nier qu'elle avait espéré le revoir un jour, bientôt si possible. La disparition de Datar ne l'avait pas coupé du monde et de ceux qu'elle avait rencontré, et loin de se sentir coupable de penser à un autre homme, elle s'était prise à espérer revoir l'Amiral. Son souvenir s'était imposé sans qu'elle le veuille et elle avait même prit l'habitude de repenser à lui quand elle sentait le chagrin la gagner. Peut-être qu'elle y avait pensé trop fort et qu'à présent les dieux lui envoyaient celui qu'elle voulait voir. Il était comme dans son souvenir, toujours avec sa lourde armure et ses grands yeux violets barrés de cicatrice. Un sourire fleurit sur son visage, le premier depuis de longues semaine.
« Tu vois, je t'ai retrouvé comme promis. »
Cette rencontre était un coup de chance inespéré. Mis à part les rires un peu gras des hommes qui trouvaient la situation cocasse, elle ne pouvait pas rêver mieux. Il était la personne qu'elle voulait le plus revoir et il avait un bateau.
« Et comme tu vois, je ne suis pas encore partie pour les îles toute seule. »
Chacun reprenait tranquillement ses activités, le marin à terre se releva en s'excusant avec le sourire et Cendre put se remettre à sa place. Elle invita Asmodan à s'asseoir près d'elle pour pouvoir discuter sans avoir à faire profiter toute la salle de leur conversation. C'était l'occasion où jamais !
« Je ne pensais pas te retrouver si vite et si facilement à vrai dire. Mais le hasard fait bien les choses apparemment. Je cherchais à gagner la mer. Maintenant je tiendrais vraiment ma promesse : je ne partirai pas toute seule en vadrouille dans les îles. »
Elle lui offrit un nouveau sourire ravi. Sincèrement heureuse de le revoir, elle n'évoquerait cependant pas leur rencontre et s'attendait presque à se voir rembarrée maintenant qu'il était sans son rôle d'Amiral. Après tout, il était devant ses hommes, il devait peut-être tenir une certaine image. Mais elle prenait le risque, elle n'arrivait pas à le voir autrement pour l'instant.
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| | Cendre
Partie IRLCrédit avatar : Orpheelin [Avec autorisation]Double compte : Cathane - ...Vitesse de réponse : Moyenne
| | Jeu 9 Mai - 0:34 | | | | Il avait tenu sa promesse en la protégeant des horreurs que l’on pouvait trouver dans les Marais de la désolation pendant une nuit et en contrepartie, elle était revenue vers lui, tenant ainsi sa promesse. Le sourire radieux que lui adressa Blanche eut raison des doutes qui habitaient Asmodan. Clignant des yeux, il se tourna en direction de son compagnon d’arme qui lui posa précédemment une question. Vous la connaissez ? Dans ce genre-là, grosso modo.
« Oui, Frey. Je connais très bien cette demoiselle. C’est quelqu’un qui m’est relativement cher. »
Asmodan annonça ainsi sa couleur devant tous ses hommes présents sans aucune gêne. Blanche était en quelque sorte entrée dans sa vie, le temps d’une nuit peut-être, mais il ne pourrait jamais plus ignorer son passage dans son esprit et encore moins le fait qu’elle était à nouveau près de lui. Ainsi, il lui rendit lui aussi un sourire annonciateur du bonheur qu’il éprouvait de la revoir. Les camarades d’Asmodan rirent brièvement en observant la scène puis retrouvèrent tout naturellement leurs occupations respectives, ils comprenaient tout à fait qu’il s’agissait maintenant d’une partie de la vie privée d’Asmodan. En d’autres termes, ils acceptaient sans ronchonner que l’Amiral préférait retrouver une femme plutôt que de boire une bonne bière avec eux pour le moment.
« Certaines choses ont changé depuis la dernière fois. Je te déconseille cependant toujours autant de ne pas t’y rendre sans moi. Il y a deux raisons à cela. »
L’Amiral de la flotte d’Aile Ténébreuse accepta son invitation à venir s’assoir à côté d’elle. Il avait encore un peu de mal à croire qu’elle lui était revenue. Asmodan mentirait s’il disait ne jamais avoir craint de ne pas la revoir. En effet, il ne pouvait pas s’empêcher de se rappeler qu’elle ne l’avait pas contredit lorsqu’il avait sous-entendu qu’un autre homme l’attendait à Drayame. Par ailleurs, il se demandait pourquoi elle était partie toute seule. Un voyage pour découvrir l’Eau pouvait lui prendre des années si elle le voulait. Enfin, on ne traverse pas les mers et les océans en quelques mois.
« Tu n’es pas sans savoir que les démons et les pirates guerroient depuis qu’Aile Ténébreuse souhaite s’étendre dans les mers de Terra Mystica. » commença-t-il, à voix basse, de sorte à ce que seule Blanche puisse l’entendre. « Ma flotte peut désormais s’approcher de très près d’au moins une des quatre îles qui forment l’Archipel de la Muerta. Cependant, ces pirates-là ont une forte tendance réduire en esclavage, notamment les femmes, qui passent sous leur nez. »
Il laissa passer un léger moment avant de reprendre, le temps que Blanche prenne en considération toute la portée de ses mots.
« Il serait donc vraiment dangereux pour toi que tu t’y rende seule. Tu comprendras que sur mon navire, tu ne craindras pas grand-chose. »
Asmodan lui proposait en toute simplicité sa protection personnelle. De plus, la dernière réplique de Blanche lui faisait comprendre qu’elle avait l’intention de voyager avec lui désormais. Lançant des regards discrets sur le côté, s’assurant que personne ne l’observe pour le moment, il tendit sa main pour la poser sur celle de Blanche. Sans gêne apparente, il serra cette dernière comme s’il n’allait plus jamais la lâcher. Il restait à Asmodan la deuxième raison à énoncer.
« Et… Je viens de te retrouver. Cette fois-ci, je ne te laisserais pas t’en aller. Tu… Tu m’as manqué… »
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| | Joshua Armadrédo
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : Lysandre d'Astalith et Osborn Jansson.Vitesse de réponse : Une semaine +/-
| | Jeu 9 Mai - 1:11 | | | | La jeune femme se rembrunit quand elle entendit parler des pirates esclavagistes. Elle ne supportait pas qu'on puisse ôter sa liberté à une créature pensante, la traiter comme un animal ou de la marchandise. Ces hommes là lui inspirait le plus profond dégout. Mais elle comprenait mieux la réticence d'Asmodan à présent et elle devait admettre qu'il lui avait surement sauvé la mise. Toute seule sur une île pleine de pirates et de cages à esclaves, elle aurait eut peu de chances de s'en sortir. Quelque part elle lui était donc redevable. Mais il balaya sa colère en lui prenant la main. Un contact inattendu voir inespéré qui surprit la yogaï mais la rassura également. Elle serra à son tour sa main et sourit, le rose aux joues. Si elle s'était écouter, elle se serait serrée contre lui, aurait cherché le réconfort qui lui faisait défaut et retrouvé cette proximité qu'ils avaient eut dans les Marais. Mais au beau milieu de la salle d'une auberge, ce n'était peut-être pas très judicieux...Surtout devant tout l'équipage ! Alors elle se contenta de lui parler à demi voix:
« A moi aussi. J'ai beaucoup pensé à toi ces dernières semaines, je me demandais comment te retrouver. Je suis venue ici pour trouver un bateau qui me prendrait à bord mais je ne pensais pas avoir autant de chance ! »
Sans hésité il l'avait invité à monter à bord, à voyager avec lui. Elle serait une bouche de plus à nourrir et un poids mort le temps d'apprendre à être vraiment utile sur le navire. Pourtant il la prenait sans discuter, elle lui était redevable. Bien sur elle compte le payer.
« Tu me diras ce que je dois payer pour la traversée. Je ne sais pas faire grand chose mais je dois pouvoir aider en cuisine ou pour nettoyer. Et le reste de ma dette, je le payerai avec de l'or. Je devrais avoir de quoi. »
Cendre n'avait pas pour habitude de profiter sans payer, elle savait que tout avait un prix. Elle savait aussi qu'il faudrait dire la vérité à Asmodan sur son identité mais elle ne voyait pas comment. Plus elle attendait et plus elle le trahissait mais peut-être que ce serait gâcher leurs retrouvailles que de lui dire tout de suite...
« A-Asmodan, je dois t'avouer quelque chose. Mais...Je ne sais pas si ici c'est le meilleur endroit...Est-ce qu'on pourrait sortir ou monter dans ma chambre ? Je préfèrerais en discuter en privé. C'est...en rapport avec les marais. »
Il n'y aurait jamais de bon moment alors autant le faire tout de suite avant d'être coincé sur un bateau et risquer de se faire jeter à la mer.
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| | Cendre
Partie IRLCrédit avatar : Orpheelin [Avec autorisation]Double compte : Cathane - ...Vitesse de réponse : Moyenne
| | Jeu 16 Mai - 19:39 | | | | Ainsi, Asmodan et Blanche devaient-ils leurs retrouvailles à la chance ? L'Amiral de la flotte d'Aile Ténébreuse n'était pas très en accord avec la conception de destin. Comment pouvait-il vraiment imaginer son destin sans rien connaître de son passé ? Il se contentait d'évoluer jour après jour et de recommencer une vie en utilisant une identité qui n'était pas vraiment la sienne. Cendre lui expliqua qu'elle avait également pensé beaucoup à lui ces dernières semaines et dès que la situation fut propice, elle engagea les démarches nécessaires pour le retrouver. Une fois de plus, la question interdite dansait sur les lèvres du Démon du Chaos. Est-il arrivé quelque chose avec ton homme ? Il commençait même à se demander si elle avait réellement un homme. Il ne se permettrait pas cette indiscrétion, il était bien trop tôt.
« J'aime beaucoup cette chance. J'espère que tu m'en apporteras beaucoup. »
Il serra sa main dans la sienne en lui adressant un sourire très complice. Une fois de plus, le Démon lui faisait part de sa volonté de l'avoir auprès de lui. Était-ce plus une envie ou une simple possession ? Il ne savait pas vraiment. Cendre ne le laissait tout simplement pas indifférent. Il avait quitté sa tenue d'Amiral le temps d'une nuit à ses côtés pour respirer la liberté à plein nez et maintenant qu'elle était-là, entouré de quelqu'un de ses hommes, Asmodan avait encore plus envie de l'avoir pour lui.
« Tu es mon invitée. Considère cela comme une forme de privilège si tu le veux. Tu voyageras sur le Dédain parce que je te veux à son bord. Tu ne passeras pas inaperçue au milieu de plus de cent cinquante hommes et femmes venant de tout horizon... »
Il relâcha ensuite sa main quand elle l'invita à sortir ou à monter dans sa chambre. Une confidence qui devait se faire loin de tous les regards indiscrets ? Que pouvait-elle donc bien vouloir lui avouer ? Au fond, il avait aussi des choses à lui dire. S'il devait devenir son hôte très personnel, il était évident qu'il devrait lui dévoiler certaines choses comme par exemple pourquoi il avait été capable de la défendre contre des spectres.
« Soit. Ton hésitation m'interpelle beaucoup. Je te propose de monter dans ta chambre, ce sera plus discret que dans une ruelle. J'entendrai alors ce que tu as à me dire, d'accord ? »
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| | Joshua Armadrédo
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : Lysandre d'Astalith et Osborn Jansson.Vitesse de réponse : Une semaine +/-
| | Jeu 16 Mai - 20:15 | | | | Cendre hocha la tête avec un sourire un peu inquiet et ouvrit la marche. La bassine et le paravent avaient été retirés, il ne restait que le linge en train de sécher sur une corde tendue. Le feu avait été ravivé pour que la pièce soit chaude. La jeune femme avait payé cher pour cette chambre luxueuse : un bain et une cheminée, ça vaut son pesant d'or. Mais elle n'était pas très portée sur les économies de toute façon. Elle s'excusa pour l'état de la pièce : ses affaires étaient étalées un peu partout, elle voulait faire le tri avant de partir et plusieurs tenues de facture elfiques faisaient partit du lot "à débattre". Naviguer avec ces habits serait peu approprié mais elle aimait ces tenues fines. Il y en avait certaines plus...indécentes qu'elle avait acheté sans jamais les avoir porté et qu'elle s'empressa de fourrer dans son sac avant qu'Asmodan ne les détaille de trop près. Une fois un brin de ménage fait, elle proposa une coupe de l'hydromel qu'on lui avait laissé sur la table avant de s'en servir une pour elle-même. Tendue, elle ne parvint pas à s'obliger d'être assise.
« Je ne vais pas tourné autour du pot : je t'ai mentis. Lors de notre rencontre, je devais être prudente, aussi avais-je pris des mesures de sécurité. »
Elle fit tourné le liquide ambré dans son verre avec un air embarrassé.
« Je ne m'appelle pas Blanche. »
Elle pouvait aussi bien lui dire son véritable nom mais lequel ? L'actuel ? L'ancien ? Elle pouvait aussi lui raconter toute l'histoire...Ca serait plus simple.
« J'étais en mission pour rapporter des ingrédients au seigneur Datar, Conseiller de la Reine des elfes et médecin. C'était également mon client, l'homme que je devais protéger, avant de...de devenir mon compagnon. Nous étions assez proche pour penser à passer notre vie l'un à côté de l'autre. Mais...A mon retour de ce premier et dernier voyage, j'ai appris qu'il était mort. Il avait eut trop confiance et un de ses opposants l'avait empoisonné. Ça va faire presque quatre mois. J'ai quitté Drayame et la vie que je m'y étais construit. J'ai abandonné mes rêves et même mon nom. En posant le pied hors de la forêt, je prenais un autre départ. »
La yogaï but d'une traite son verre avant de le poser sur la table.
« Je m'appelais Yaëlle le jour où tu m'as rencontré. Il me semble que c'était une autre époque...Ce nom ne me convenait plus alors je l'ai changé. Aujourd'hui tu peux m'appeler Cendre. C'est le nom que je porte dans cette vie. Pour les miens ce n'est pas choquant de changer de nom, nos vies sont longues et parfois, on devient quelqu'un d'autre aux gré des malheurs. Changer de nom revient à accepter une nouvelle existence. Cendre est à présent mon vrai nom. Et je suis désolée de t'avoir caché cela. »
N'osant pas lever les yeux vers le démon, elle se laissa tomber dans une des chaises qui trainait par là. Les coudes sur les genoux, elle focalisait son regard sur ses mains jointes.
« Je suis désolée de t'avoir caché qui j'étais mais je ne pouvais pas me fier aux gens dans ces marais. Je te devais la vérité avant d'oser mettre un pied sur ton navire. »
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| | Cendre
Partie IRLCrédit avatar : Orpheelin [Avec autorisation]Double compte : Cathane - ...Vitesse de réponse : Moyenne
| | Jeu 16 Mai - 22:45 | | | | Asmodan se laissa guider par Blanche jusqu'à ce qu'ils rejoignent ensemble sa chambre. Il constata bien rapidement qu'elle ne semblait pas se refuser grand chose. Une certaine quantité de linge séchait sur un fil ce qui prouvait bel et bien qu'elle était arrivée ici depuis plusieurs jours. Il osa l'espace d'un moment imaginer qu'elle avait passé un agréable moment dans l'eau chaude de sa baignoire proche de sa cheminée allumée. Il resta en retrait pendant que Blanche rangeait des habits qui trainaient par ci par là. L'Amiral de la flotte d'Aile Ténébreuse épiait chacun de ses mouvements et croisa les bras pour patienter. Il ne s'intéressa pas vraiment aux tenues qu'elle tenait à lui cacher absolument. Finalement, elle revint vers lui en lui servant une coupe d'hydromel. Il la remercia par les mots accompagné d'un sourire sincère.
Ensuite, Asmodan l'écouta sans jamais l'interrompre. Peu importe ce qu'elle avait à lui dévoiler, il lui ferait le respect de ne pas la couper. Ainsi, elle s'était protégée contre lui en lui donnant un faux nom. Se remémorant leurs premiers moments, il convint intérieurement qu'il pouvait comprendre. Ce constat s'affina avec beaucoup plus de précision lorsqu'elle lui parla du Conseiller de la Reine des Elfes. En effet, il était préférable de mentir à un inconnu lors d'une première rencontre plutôt que de lui dévoiler que l'on est potentiellement le talon d’Achille d'un elfe de grande renommée.
Blanche... Yaelle... Cendre... Ces trois noms tournaient dans la tête d'Asmodan. Il retint également qu'elle mettait son aisance à changer d'identité sur les habitudes de son peuple. Son peuple ? Il ne savait toujours pas ce qu'elle était exactement. Il lui paraissait maintenant qu'elle n'était pas une Elfe car ceux-ci avaient une sacrée réputation dans le domaine de la constance. Du moins, ils n'étaient pas réputés pour changer périodiquement de nom. Asmodan supposait désormais qu'elle devait appartenir à une race dont l'histoire était tout à fait intéressante et parsemée de retournements de situations.
Blan... Cendre avait terminé son discours depuis plusieurs secondes et Asmodan laissa planer encore un moment de silence. Il devait à son tour préparer le sien, le plus justement possible. En fait, il comprenait à quel point Cendre avait du souffrir avant de le rejoindre. Devait-il son envie de rejoindre son navire à la mort de son ancien compagnon ? Il s'agissait d'un terrain sensible sur lequel il allait devoir s'engager avec des pincettes pour ne pas raviver sa douleur. Désormais, il se porterait en quelque sorte garant de l'avenir de la femme au cœur meurtri mais aux espoirs naissants.
Vidant sa coupe d'hydromel d'une coupe pour poser cette dernière à côté de celle de Cendre, il décida finalement d'avancer vers elle et se laissa tomber sur ses deux genoux pour prendre ses deux mains dans les siennes. Il n'hésita pas une seule seconde à redresser la tête pour planter son regard dans le sien. Ce regard lui avait manqué mais le contexte était maintenant tout autre. Il s'agissait plutôt de lui prouver qu'il serait l'hôte qui redonnerait un sens à sa vie. Quelque part au plus profond de lui, ce scénario contentait Asmodan même si c'était une pensée quelque peu égoïste.
« ... Cendre... Je ne reviendrai pas sur ton nom, je comprends la légitimé de ton acte. Commençons par le commencement, tu veux bien ? Je suis désolé pour ce qui est arrivé à ton compagnon, Datar. »
Il n'en dirait pas plus au sujet de Datar. Asmodan risquerait très probablement d'être maladroit à ce sujet et il était alors vraiment préférable pour lui de se dire que désormais, Cendre était une femme seule et proche de lui. Malgré cela, il pensait vraiment ce qu'il venait de dire. Il n'était pas du genre à dénigrer les sentiments ou ce que quelqu'un pouvait ressentir. Il s'agissait d'une force de comprendre comment les individus fonctionnaient et pour cela, il fallait un temps soit peu s'intéresser à leur vie privée.
« J'ai quelque chose à te dire moi aussi. Je n'ai pas été honnête sur toute la ligne. »
Il relâcha une des mains de Cendre pour saisir la poignée de son cimeterre à la lame noire.
« Je chasse des monstres pour recharger mon cimeterre. Tu t'en souviens, n'est-ce pas ? »
Absolument rien de particulier n'avait obligé Cendre à être honnête avec lui par rapport aux mensonges qu'elle avait prononcé. Le moment était venu pour Asmodan d'en faire autant envers elle.
« Les monstres ne sont pas aussi monstrueux que cela. C'est lié aux spectres. Ce jour-là, je me suis rendu aux marais de la Désolation pour chasser des individus. Avant de te rencontrer, j'ai assassiné un jeune homme du nom de Peter. Un citoyen de Miraï... Je t'ai dis que les gars de ma flotte qui sont les plus proches de moi me surnomment le "Dévoreur" ... Pour survivre, je dois manger des âmes et je me sers de mes armes pour les dévorer... »
Il relâcha le manche de Kaos pour reprendre la main de Cendre et la serrer bien plus fortement qu'auparavant. Ce n'était pas facile pour lui d'en dire autant sur sa condition. Elle devait probablement le prendre pour un monstre. En effet, lui-même concevait que cet aveu pouvait être irrecevable et immoral.
« Asmodan n'est pas mon vrai nom. Je suis bel et bien Asmodan, l'Amiral de la flotte d'Aile Ténébreuse mais il ne s'agit que d'un pseudonyme. Pour être honnête avec toi, je ne connais pas ma véritable identité car je suis amnésique. Il y a un moment, je me suis réveillé à la surface quelque part au large de Miraï, en surface... Quand j'ai observé l'Océan, j'ai su que mon passé était lié à lui. Je n'ai pas tardé à découvrir que j'avais besoin de manger des âmes... Ce n'est rien d'agréable. Je me rends dans des endroits dangereux car la plupart du temps, on y trouve des brigands ou quelques ordures... C'est plus supportable de me dire que je mange des ordures plutôt que des personnes honorables. »
Son regard quitta celui de Cendre, il n'osait plus la regarder. Il était désormais certain qu'elle allait le juger et probablement pas en bien.
« Je me suis élevé au rang d'Amiral pour l'unique raison que je voulais obtenir une force et une voix forte dans un monde que je ne connaissais plus. Finalement, peu importe ce que je pouvais être avant, j'aime beaucoup ma nouvelle vie malgré tout. J'aimerais quand même savoir qui j'étais autrefois mais je n'ai pas la moindre piste... »
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| | Joshua Armadrédo
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : Lysandre d'Astalith et Osborn Jansson.Vitesse de réponse : Une semaine +/-
| | Sam 18 Mai - 1:16 | | | | La jeune femme releva la tête avec l'appréhension de voir la colère ou la déception dans le regard d'Asmodan. Elle fut donc très rassurée de le voir compréhensif et attentif. Elle n'en demandait pas tant. Et apparemment, elle n'était pas la seule à avoir quelque chose qui lui pesait sur le cœur. Comme il l'avait fait pour elle, elle l'écouta sans faire de commentaire, sans poser plus de questions. Elle avait déjà eut le temps de repenser à tout ce qu'elle avait vu, se faire une opinion et une raison. Il lui avait sauvé la vie et dans un sens, il avait aussi sauvé ces créatures. Elles avaient trouvé le repos grâce à son intervention. Et puis entre essayer de faire revivre des morts et aspirer des âmes...La différence était bien mince. Cendre ne pouvait pas juger Asmodan sur sa nature, il n'avait pas choisi d'être comme ça mais il faisait avec et s'en accommodait. Il s'arrangeait même pour limiter les dégâts. Si ça c'était pas de la bonne volonté alors elle ne comprenait plus rien. Mais elle pouvait facilement saisir toute la gêne que cet aveu pouvait occasionner et pourquoi il lui avait demandé de ne pas poser de questions. Elle avait bien fait de lui promettre de se taire en partant.
Avec un sourire rassuré, elle lui serra les mains, à la fois reconnaissante et soulagée. Ils étaient enfin honnête l'un envers l'autre. Le voyage commençait bien. Libérant une de ses mains pour remettre une mèche de ses longs cheveux derrière son oreille pointue, Cendre chercha un instant les mots qui rassureraient le plus son ami :
« Je voudrais t'aider à le découvrir si tu es d'accord. Maintenant que je sais comment ça fonctionne, je te fais encore plus confiance : tu aurais pu me tuer dans mon sommeil et prendre mon âme, littéralement. J'étais une proie plus facile qu'un brigand et rien ne t'assurait que je n'étais pas une hors la loi. Mais tu as respecté ta parole et tu a veillé sur moi. Je veux laisser à nouveau mon âme entre tes mains et cette fois, en connaissance de cause. Je ne crains rien de toi. »
Elle lui sourit de façon désarmante, sincère et innocente comme une enfant.
« Tu es quelqu'un de bien Asmodan. J'ai beaucoup de chance de t'avoir rencontré dans ces marais et je suis bien contente de pouvoir naviguer avec toi maintenant ! »
Les dieux étaient doux avec elle, même si elle avait perdu beaucoup, c'était peu en comparaison d'autres personnes et elle au moins, elle avait la chance de remonter la pente et d'avoir quelqu'un à ses côtés. La demoiselle se leva, tirant l'Amiral pour qu'il fasse de même. Une fois qu'il fut debout, elle lui sauta au cou en riant et le serra contre elle.
« Tu es mon miracle ! »
Puis elle le relâcha et se mit en mouvement, rangeant tout ce qui lui tombait sous la main avec soin et rapidité. Elle savait comment faire son sac vite et efficacement.
« Alors dis moi, quand est-ce qu'on part ? Je dois me tenir prête pour monter à bord à tout moment et... »
Elle s'immobilisa dans son geste et se tourna vers lui avec le teint légèrement plus rose.
« Où...Où est-ce que je dormirais ? Je sais que les hommes ont des dortoirs communs mais...Ce n'est pas très rassurant pour moi...Il y a des dortoirs de femmes ? »
La question était peut-être stupide mais l'évidence venait de la frapper sans prévenir.
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| | Cendre
Partie IRLCrédit avatar : Orpheelin [Avec autorisation]Double compte : Cathane - ...Vitesse de réponse : Moyenne
| | Dim 26 Mai - 23:40 | | | | Elle serra ses mains dans les siennes en guise de première réponse. L'orage n'aurait définitivement pas lieu. Cendre comprenait et acceptait tout ce qui s'était passé entre eux jusqu'à présent. En effet, elle était ni plus ni moins sous la protection de l'Amiral de la flotte d'Aile Ténébreuse en personne telle une sorte d'élue des Eaux. Il aurait certes pu s'emparer de son âme pour recharger ses ressources mais il était suffisamment attaché à elle pour ne pas être tenté. Pour le moment, Cendre ne risquait donc rien du tout venant de lui. En fait, Asmodan était un homme de parole malgré ses nouvelles origines démoniaques. S'il mentait, c'était parce qu'il était capable en quelque sorte de déformer la vérité à son avantage. Il ouvrit les yeux en buvant ses paroles comme une eau de source très douce en répondant à son sourire par un digne homologue.
« Tu ne crains rien de moi. Ce n'est pas une parole d'Amiral, c'est la promesse d'Asmodan à Cendre. Je serai heureux si tu peux m'aider à en découvrir plus sur mon passé. Cette sensation d'être incomplet me démange sans être pour autant insurmontable, tu comprends ? »
Il fut surpris lorsque Cendre se releva pour sauter à son cou. Il n'avait jamais été aussi proche de la femme pour qui il ressentait tout de même un certain désir. Asmodan ? Un miracle ? Il ne savait pas s'il devait prendre sa déclaration comme de la naïveté, de l'innocence ou de la sincérité ou plutôt quel dosage dédier à chacune de ces trois notions. Ainsi, il profita de ce court instant pour la serrer lui aussi dans ses bras.
« Je suis heureux de t'avoir à mes côtés, tout simplement. »
Quant à la dernière réplique de Cendre, il rit sans la moindre retenue. Elle prenait très à cœur de lui faire une bonne impression, cela se ressentait dans sa façon de se comporter, dans ce qu'il disait. Elle avait hâté de prendre la mer avec lui pour oublier la vie de Yaelle, Asmodan en avait maintenant totalement conscience. Il était celui en qui elle portait les espoirs d'une vie meilleure, non, d'une nouvelle vie tout simplement et il comptait bien la lui offrir.
« Tu verras bien. »
Lorsqu'elle fut prête à partir, l'Amiral embraya le pas pour quitter la chambre et rejoindre ses gars dans la taverne. L'heure de rejoindre le Dédain était venue. Sereinement, Asmodan fit signe à ses marins, hommes et femmes, de le suivre. Après quelques minutes, le groupuscule mené par Asmodan et Cendre atteignirent le vaisseau Amiral. Au premier regard, le port semblait plutôt petit pour accueillir un tel navire. En fait, de loin, il avait l'allure d'un grand bâtiment flottant sur l'eau. A trois ou quatre mâts à voiles carrées, une voile quadrangulaire est une voile dont le bord supérieur est horizontal et tenu par une vergue suspendue au mât par son centre; elle ne peut marcher qu'en recevant le vent sur sa face arrière, mais ses deux chutes (côtés verticaux) peuvent être indifféremment au vent ou sous le vent, selon le côté d'où souffle le vent. Toujours à l’œil nu, il n'est pas incohérent de lui attribuer au moins 60 mètres de longueur pour 25 mètres de largeur. De plus, un château de cinq étages surplombe l'arrière du colosse. Quatre étages au dessus du pont et un en dessous. Une infrastructure permettant en somme à plus de 150 marins de vivre pendant des mois sur cette île flottante sur les eaux. Asmodan et Cendre montèrent sur le pont, lui laissant le temps nécessaire pour s’accommoder visuellement avec son nouvel habitat.
« Un amiral est un officier général de rang élevé dans la plupart des marines militaires. La fonction traditionnelle d'un officier général de marine est d'assurer le commandement d'une force navale ou maritime, ou encore d'une escadre ou d'une flotte. On nomme « navire amiral », le bâtiment où l'amiral a hissé sa marque de commandement et à partir duquel il exerce son autorité sur la force navale. »
La première leçon débutait déjà sous le regard curieux d'une grande foule qui commençait à rejoindre le pont. Bientôt, ce fut plus d'une centaine d'individus qui se joignirent au groupe pour assister à l'arrivée d'une nouvelle camarade. Comme Cendre pouvait aisément le constater, on pouvait évaluer à peu près deux tiers d'hommes pour un tiers de femme environ. Quant aux races, il y en avait une multitude.
« Présente-toi à tes nouveaux frères et sœurs d'armes, Cendre. »
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| | Joshua Armadrédo
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : Lysandre d'Astalith et Osborn Jansson.Vitesse de réponse : Une semaine +/-
| | Lun 27 Mai - 0:44 | | | | La jeune femme resta muette de stupéfaction devant le spectacle qui s'offrait à elle. Difficile de rester blasé devant un tel bâtiment. C'était presque surnaturel de le voir flotter tant il était imposant. La petite troupe marchait dans l'ombre du navire pour rejoindre la rampe qui menait à bord. A peine Cendre eut-elle posé le pied sur le pont qu'elle sentit un frisson remonter dans son dos et un sourire déterminé naître sur ses lèvres. Elle prenait enfin le large, laissant derrière elle une terre qui l'avait trop fait souffrir. La sac sur l'épaule, les faucilles battant sur chaque hanches, elle avait le nez en l'air et regardait partout à la fois, s'imprégnant le plus possible de ce qui l'entourait : la brise, le cri des muettes, le clapotis discret des vagues contre le bois, le bruit de ses bottes sur le pont, l'odeur de la poix et du sel...Il lui faudrait un peu de temps pour s'habituer à ce nouvel environnement mais elle remerciait le ciel d'avoir cette chance unique. Le vaisseau amiral ! Elle buvait les paroles du démon, retenait la moindre information qu'il lui délivrait. Comme quoi, cette éducation qu'elle avait toujours vécu comme une torture lui était en fait bien utile à présent. On avait habitué son esprit à répondre vite et bien sous peine d'une punition, alors maintenant elle retenait avec plus de facilité ce qu'on lui enseignait. Elle avait d'ailleurs tiré de grandes leçons de ses mois passé en la compagnie de Datar.
« Présente-toi à tes nouveaux frères et sœurs d'armes, Cendre. »
La yogaï se retourna, interrompue dans ses réflexions et put constater qu'une foule plutôt impressionnante s'était petit à petit rassemblée derrière elle. Les regards étaient curieux, parfois méfiants et elle remarqua même une pointe d'hostilité chez certains, mais rien de bien inquiétant. Après tout, elle était une étrangère à bord de leur navire. Pire, une inconnue dans leur demeure car au vue du temps qu'ils passaient tous ici, l'endroit était plus leur foyer que leur moyen de transport. Promenant son regard sur la masse de visages attentifs qui lui faisait face, elle leur accorda un sourire aimable et une légère courbette en guise de salue.
« Bonjour à tous. Vous pouvez m'appeler Cendre, je vais naviguer à vos côtés pour un moment. Je n'ai...jamais mis le pied sur un navire en fait, c'est la première fois. Mais j'espère qu'avec votre aide je pourrai bientôt me rendre utile à bord. »
Sa déclaration fut courir des murmures indistincts chez l'équipage. C'était inattendu, étrange et personne ne savait vraiment quoi en penser. Cette étrangère montait à bord d'un bateau pour la première fois de sa vie et c'était le vaisseau amiral de la flotte démoniaque, elle avait fait le trajet aux côtés de l'Amiral en personne et ceux qui étaient à l'auberge mettaient déjà les autres au courant de ce qu'ils avaient vu : leur capitaine et cette femme aux cheveux blancs se connaissaient et s'étaient éclipsé un moment à l'écart pour "discuter". Cendre se retint de lâcher un soupir mi-lassée mi-inquiète. Elle n'aimait pas les ragots en temps normal, mais alors en être l'objet, c'était pire encore. Cependant, elle devait faire bonne figure et ignora les bribes de conversation qu'elle entendit. Son attention fut attirée par le regard noir que lui lançait un homme depuis le début. Alors que l'air un peu renfrogné de certains s'était transformé en curiosité après sa courte introduction, lui n'avait fait que se rembrunir encore plus. Il la fixait avec tant d'insistance que c'en était dérangeant et on pouvait difficilement croire qu'il lui voulait du bien. La jeune femme le fixa un moment à son tour avant de détourner les yeux. Ce n'était pas le moment de se faire mal voir et si elle pensait trop fort, elle risquait de lui imposer un état d'hypnose que beaucoup prendrait pour une agression. D'ailleurs, elle devait penser à faire part à Asmodan de ses dons, afin d'être complètement franche à son égard.
Un des hommes qui était à l'auberge (le grand benêt à qui elle avait fait mordre la poussière), s'approcha avec un grand sourire et posa son énorme paluche sur son épaule dans un élan de sympathie tout à fait masculine. Il la regarda dans les yeux et elle lui rendit son sourire. L'incident entre eux était oublié, aucun ne s'excuserait pour son attitude, mais il n'y aurait pas de rancune. Il l'avait mal jugé, maintenant il savait à quoi s'en tenir et ne lui manquerait certainement plus de respect comme il avait put le faire au comptoir de l'auberge. Au fond, ce n'était pas un mauvais bougre, juste...un homme. Une espère de grand tas de muscles avec un air un peu arrogant, mais sympathique.
« Et ben bienvenue p'tite demoiselle. On va faire de toi une femme de la mer, tu vas voir. Et en attendant...tu pourras surement faire la cuisine ? »
Un grand éclat de rire général agita tout le bateau et Cendre se surprit elle-même à sourire. S'ils avaient connaissance de ses piètres talents de cuisinière, ils ne riraient certainement pas autant, au contraire. Datar lui avait un jour demandé de ne plus s'approcher des fourneaux en arguant qu'elle risquait plus surement de le tuer avec sa cuisine que ses ennemis en lui envoyant des assassins la nuit. La gentille brute donna une bonne tape dans le dos de Cendre qui faillit l'envoyer au tapis et rejoignit ses camarades. La foule se dispersa et le marin hostile disparut sans que la yogaï n'ai put voir où il était allé. Peu importait. Elle retourna près d'Asmodan pour qu'il lui explique la suite de la visite.
« Ça s'est plutôt bien passé pour un premier contact. J'ai déjà rencontré plus inamicaux, je suis presque rassurée. Quelle est la suite mon capitaine ? »
Puisqu'ils étaient à bord et qu'elle faisait désormais officiellement partie de l'équipage, elle devait certainement respecter quelques règles dont elle prendrait bonne note quand on les lui édicterait. A commencer par sa façon de s'adresser à son ou ses supérieurs. Son statut n'était pas encore bien définit mais elle pouvait être sûr que Asmodan était au-dessus d'elle dans la hiérarchie. Elle ne pouvait pas se permettre trop de familiarité avec lui comme ça avait été le cas un peu plus tôt dans sa chambre. Étrangement, l'instant où elle avait sentit la pression de ses bras autour d'elle restait assez vif dans sa mémoire. Ça avait été plaisant et rassurant, elle s'était sentie en sécurité comme jamais depuis quelques mois. Si elle logeait dans les dortoirs des femmes, elle n'aurait certainement pas l'occasion de retrouver cette proximité avec lui. De façon général, il serait difficile d'avoir une certaine proximité avec quiconque sans que les autres le voit.
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| | Cendre
Partie IRLCrédit avatar : Orpheelin [Avec autorisation]Double compte : Cathane - ...Vitesse de réponse : Moyenne
| | Mer 29 Mai - 22:22 | | | | En effet, la première présentation de la Yogaï ne s'était pas trop mal déroulée. L'Amiral s'était tenu en retrait pour observer en balayant du regard le pont son équipage. Il n'était pas de notoriété publique que le Dédain acceptait n'importe qui à son bord. S'agissant du navire principal de la flotte d'Aile Ténébreuse, il était même plutôt difficile de prétendre pouvoir s'engager dessus. Quelques basses rumeurs germaient déjà dans les rangs sur une possible affinité entre le Capitaine et la nouvelle recrue... Cela dit, malgré la dureté exigée pour être un membre de l'équipage en général, il faisait tout de même bon de vivre dans les rangs du vaisseau amiral. L'ensemble du navire pouvait être perçu comme étant une micro-société vivant sur l'Eau au gré des ordres d'un meneur.
« Cendre est appliquée et loyale. Vous savez toutes et tous à quel point ces deux valeurs sont extrêmement importantes. Je la connais bien désormais, sa capacité d'adaptation n'est pas négligeable du tout. Elle deviendra facilement l'une des nôtres. De plus, il s'agit d'une bonne combattante. »
Si Asmodan attendait des membres de son équipage une loyauté et une application sans faille dans les tâches qu'il demandait, il trouvait tout à fait cohérent de devoir expliquer certaines de ses décisions lorsqu'elles pouvaient paraître illogiques aux yeux d'une partie de sa troupe. La cohésion devait rester une pièce maîtresse sur ce navire. Cendre serait la seule à comprendre que ses arguments étaient parsemés de vérité et de mensonge. Il pensait réellement qu'elle était une personne habille avec des armes en main mais il n'avait pas eu l'occasion de la voir à l’œuvre, encore moins dans une situation relativement compliquée. Une façon pour lui de lui communiquer sa confiance peut-être ? Cendre et le Capitaine s'éloignèrent ensuite du reste de la foule pour avoir l'occasion d'avoir une discussion un peu plus discrète. Asmodan grommela légèrement lorsqu'elle lui donna un nouveau surnom.
« Les gens sur le navire m’appellent comme ils en ont envie tant qu'ils respectent ma position. Tu peux continuer de m'appeler par mon nom, tu sais ? Tu sais, le concept d'avoir une flotte a été quelque peu volé au précédent gouvernement. D'où viennent les démons d'Aile Ténébreuse, cela n'existe pas à ma connaissance. Tu rencontreras sur le Dédain des individus chaleureux et parfois de véritables ordures. Cependant, quand il s'agit de défendre l'honneur du vaisseau, tous le monde sait se mettre d'accord. »
En réalité, si Cendre avait été une vulgaire inconnue, une recrue tout à fait banale, il n'aurait sûrement pas réagit ainsi. Au fond de lui, il n'avait tout simplement pas envie qu'elle le considère comme son simple supérieur. Hiérarchiquement, il l'était peut-être mais ils partageaient désormais quelque chose qui allait bien au delà d'une relation pour le travail. Par ailleurs, il gardait lui aussi dans un coin de sa tête le moment où il avait pu la serrer contre lui.
« Pour être honnête, tu ne disposeras que de quelques jours pour t'habituer à l'environnement maritime. La flotte d'Aile Ténébreuse va être réquisitionnée pour une opération importante. Nous possédons une alliance avec Abran Kaï, le Capitaine de la Tribu des Sables Brulants. Je suis en quelque sorte garant de son bon fonctionnement au nom d'Aile Ténébreuse en personne et nous avons une parole à respecter. Je ne peux pas t'en dire plus maintenant. Quant à toi, si tu as encore des questions, profite-en. Sinon, je vais te faire guider jusqu'à ta cabine. »
Finalement, elle ne dû pas attendre très longtemps pour connaître enfin la réponse à sa question. Pour le moment, elle aurait le loisir d'avoir sa propre cabine. Elle devait bien s'en douter en ayant aperçu le grand bâtiment à proximité d'eux.
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| | Joshua Armadrédo
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : Lysandre d'Astalith et Osborn Jansson.Vitesse de réponse : Une semaine +/-
| | Jeu 30 Mai - 16:55 | | | | La jeune femme suivit de près Asmodan et hocha la tête en écoutant les consignes. Elle voulait faire au mieux pour vite s'intégrer et se sentir chez elle sur l'océan. Bien sur, elle n'avait pas été insensible à la confirmation qu'Asmo avait apportée à la brève présentation. Il se portait garant pour elle, elle ne devait le décevoir. Et ce n'était pas son intention ! Avec un sourire, elle suivit le capitaine à l'intérieur de l'énorme bâtiment qui constituait l'arrière du navire. Les lanternes dispensaient une lumière douce qui suffisait pour voir où on mettait les pieds mais guère plus. L'inconvénient des navires c'était qu'une fois dans ses entrailles, il fallait accepter de vivre et se déplacer dans une semi obscurité. Pour la grande et belle lumière du jour, il fallait aller à l'extérieur, les fenêtres n'étaient pas légion et la plupart du temps, c'était les appartements du capitaine, tout à l'arrière du navire, qui en disposaient.
Après avoir parcouru de nombreux couloirs et visiter quelques pièces, le démon poussa une porte donnant sur une cabine libre. Cendre y entra, les yeux pétillants de curiosité. La pièce était plus grande que ce à quoi elle s'attendait. Un lit, un petit meuble a tiroirs et étagères et un coffre au pied du lit. C'était plus que suffisant pour vivre. Le bois grinçait doucement au gré des mouvements du bateau. La jeune femme sourit en posant son sac près du coffre, fit un rapide petit tour de sa cabine avant de revenir près d'Asmodan.
« J'en attendais pas tant ! C'est parfait. Je pense que je vais remonter sur le pont pour voir comment on appareil et peut-être que j'arriverai à me rendre utile ? Je visiterai le reste du navire quand on sera en mer, je dérangerai moins. »
C'était étrange de se sentir si légère. Comme si sa peine s'était envolée depuis qu'elle était avec Asmodan. Elle détourna un instant les yeux, soudain gênée par ce regard si intense. Elle ne devait pas prendre l'habitude de se perdre dans le violet de ses yeux, c'était gênant et déplacé. Pourtant, elle aurait aimé détailler plus longtemps son visage. L'idée de profiter de son sommeil pour l'observer lui traversa l'esprit et elle piqua un fard qu'elle dissimula derrière une question :
« E-est-ce que je pourrai rester avec toi pendant la manœuvre ? Je ne prendrai pas de place, je ne dérangerais pas. Ca serait pour m'habituer un peu à ce genre d'exercice, entendre les consignes, ce genre de choses... Enfin, sauf si tu avais prévu quelque chose pour moi ! Si c'est le cas, je vais à mon poste tout de suite ! »
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| | Cendre
Partie IRLCrédit avatar : Orpheelin [Avec autorisation]Double compte : Cathane - ...Vitesse de réponse : Moyenne
| | Dim 2 Juin - 18:10 | | | | Asmodan accompagna Cendre jusqu'à sa cabine personnelle. En effet, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes sur le navire, il n'y avait pas de dortoirs communs. En fonction du rôle, on obtenait cependant un peu plus. On dit que tout travail mérite salaire après tout, non ? Un peu plus tôt dans la journée, il avait découvert sa dernière demeure en date, une chambre d'auberge plutôt luxueuse. Étonnamment, Cendre semblait capable d'être satisfaite d'un rien. Un vaisseau ne pouvait pas vraiment proposer du luxe mais elle pouvait déjà s'en douter, sa nouvelle vie lui promettait des aventures et des découvertes palpitantes.
« Le Dédain est notre vaisseau. Tu es la bienvenue non pas seulement parce que tu es mon invitée mais aussi parce que tu fais désormais parti de cet équipage, je l'ai décidé. Nous ne recrutons pas le premier péon venu sur le Dédain, ainsi, il me faudra plusieurs jours pour décider du rôle que tu auras sur le navire. »
Asmodan était resté à l'encadrure de la porte de la cabine de Cendre, à moitié à l'intérieur et à moitié à l'extérieur. Il avait beau être son Capitaine, il n'entrerait pas chez elle si Cendre ne l'inviterait pas. Le coffre au pied de son lit enfermerait bientôt ses effigies les plus personnels. En quelque sorte, la cabine d'un membre de l'équipage représentait le seul lieu où on pouvait aspirer à un peu de repos et de solitude. Le reste du temps, s'adapter à une vie en communauté était nécessaire pour espérer faire son avenir sur le vaisseau amiral.
« Lorsque nous quittons un endroit, il est vivement conseillé d'être sur le pont. Pour être franc, si je ne t'y voyais pas, je me demanderai si tu es toujours en ville ou non. A toi de deviner si je prendrai la responsabilité de t'attendre ou de partir sans toi pour ne pas retarder l'expédition. »
Contrairement à elle, il s'autorisa de planter son regard dans le sien avec beaucoup d'explicité. Il venait de lui lancer un amical avertissement : Présente toi sur le pont à chaque départ ou tu retarderas notre prochaine aventure parce que je ne partirai pas sans la certitude de t'avoir auprès de moi. Le devinerait-elle ? Elle ne le laissait décidément pas insensible mais il y avait tout de même un peu d'ironie quant à la situation. Asmodan avait peut-être un peu tendance à oublier qu'il ignorait de quelle race elle était par exemple. Au fond, même s'ils avaient commencé à être honnête l'un envers l'autre, le peu de connaissances à son sujet ne risquait-il pas de lui jouer des tours dans un futur très prochain ?
« La Liberté par le Dédain. Lorsque tu auras compris cela, Cendre, tu seras alors une véritable vétéran sur le navire. Si tu n'as pas d'autres questions, nous allons rejoindre le pont pour lever l'ancre. Les prochaines semaines seront très chargées. J'envisage de m'arrêter à quelques endroits pour essayer de recruter encore quelques personnes. »
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| | Joshua Armadrédo
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : Lysandre d'Astalith et Osborn Jansson.Vitesse de réponse : Une semaine +/-
| | Dim 2 Juin - 20:52 | | | | Cendre hocha la tête avec un sourire un peu contrit, comme si elle avait commis une faute.« Tu n'auras pas à m'attendre, je te le promet. Je serai à bord et à l'heure. » Puis elle le suivit pour retourner sur le pont. Elle restait quelques pas derrière lui, observait toute l'agitation, écoutait les ordres qu'il donnait et suivait du regard les marins qui parcouraient le pont au pas de course. Tout le monde avait sa place et c'était une mécanique bien huilée. Le navire était si énorme qu'il y avait bien assez de travail pour tout le monde et dix hommes n'étaient pas de trop pour tendre les cordages. Ce qui l'intrigua le plus fut la manœuvre du barreur. L'imposant gouvernail était le seul moyen de diriger le monstre flottant et l'homme qui tenait la barre la maniait avec une précision fascinante. Le bateau quitta le port et s'engagea sur le large rapidement, porté par un vent arrière plus que bienvenue. Cendre resta un moment avec le timonier pour lui poser une ou deux questions et l'homme lui répondit avec beaucoup de patience. Cela semblait même l'étonner que la petite nouvelle s'intéresse à ce travail plutôt fastidieux. Il fallait rester à la barre, debout et gérer le cap, jouer avec la force du vent et la vitesse pour anticiper les mouvements du bateau, c'était un art que peu de monde trouvait attractif. Cependant, la yogaï paraissait très intriguée par la mécanique du gouvernail et l'ensemble des lois physiques qui régissaient les mouvements d'un bateau aussi énorme. Asmodan la laissa à ses occupations et s'éloigna.
Après une ou deux heures d'observation et de discussion avec les membres de l'équipage encore sur le pont, la demoiselle décida de s'enfoncer dans les entrailles de bois du navire. Il faisait beaucoup plus sombre et beaucoup plus frais qu'à l'extérieur, mais elle aimait cette atmosphère. C'était étroit et le bois était une matière vivante, c'était comme se retrouver dans le ventre d'un animal gigantesque. La jeune femme s'engagea dans les couloirs sans se douter que dans son dos, un regard malveillant la surveillait depuis le début du voyage. Cendre visita quelques cabines où elle fut conviée à papoter un peu, surtout de la part des femmes. Si d'aspect extérieur c'étaient de rudes combattantes, elles semblaient toutes très contentes de compter un membre féminin supplémentaire. En nombre inférieur aux hommes, elles formaient une petite communauté assez soudée au cœur de cet univers masculin et l'arrivée d'une nouvelle sœur d'arme ne pouvait que les réjouir. De plus, les femmes étaient toujours meilleures psychologues que les hommes et il n'avait échappé à aucune d'entre elles que le capitaine s'était montré très "protecteur" vis à vis de Cendre, ce qui les faisait presque glousser. Et oui, une fille même marin et combattante a besoin de temps en temps de se conduire en fille justement. Un petit rassemblement se créa rapidement dans la cabine de l'une d'entre elles, avec Cendre au milieu. L'ambiance résolument féminine fit fuir tous les curieux de passage et il s'écoula bien une ou deux heure avant que tout le monde ne se lève pour aller manger.
La grande salle où se retrouvait la plupart des membres d'équipage pour les repas servait également à entreposer quelques armes sur des râteliers, ranger des tonneaux de boisson ou de nourriture ou encore de "salle commune" quand le marins avaient envie de se retrouver ailleurs que sur le pont pour disputer une partie de dés. Il y avait plusieurs tables et l'équipage mangeait en petits groupes. La petite bande de fille s'installa à une table libre pour continuer à faire connaissance. Cette attitude en fit rire plus d'un mais on les laissa tranquille. Cendre profita du repas pour en apprendre plus sur la vie à bord, les petits soucis du quotidien et quelques ragots sur les matelots. Les liaisons qu'il avait put existé ou qui existaient encore, les histoires de bagarre, les récits de bataille...Elle se montrait très attentive et parfois même curieuse, mais personne ne pensa à l'en blâmer tant son regard brillait d'envie et de fascination.< Musik > A la fin du dîner, chacun retourna à ses occupations. Il faisait nuit dehors et beaucoup partirent se coucher pour profiter de pouvoir se reposer au début du nouveau voyage. La yogaï se retrouva donc seule à arpenter les couloirs, aussi silencieusement que possible. Elle s'enfonça plus encore dans le navire. Et derrière elle, trois hommes à l'air passablement mauvais. Il y avait là les cales du navire et bon nombre de pièces fermées. Curieuse comme un chat, Cendre inspecta chaque recoins, mémorisant où se trouvaient les barils de poudre, les vivres, le matériel pour restaurer le navire, les fournitures en tout genre... Elle finit par arriver dans une petite pièce presque vide avec au fond quelques caisses. Fatiguée par sa longue visite et cette journée haute en couleurs, elle prit la lanterne à l'entrée, l'alluma et partit au fond de la pièce pour s'assoir dos au mur, derrière les caisses. Elle avait besoin d'être un peu tranquille avant de remonter pour ranger ses affaires. Le navire grinçait et craquait tout autour d'elle, lui faisant parfois redouter qu'il ne s'effondre sur sa tête. C'était tellement nouveau pour elle qu'elle ne reconnu pas le grincement des pas sur le plancher. Écartant les pans de sa tunique, elle sortit d'une petite poche intérieur un morceau de parchemin plié soigneusement. Elle entreprit de le lire attentivement, un sourire aux lèvres. Il s'agissait d'une lettre de ses parents reçue quelques semaines plus tôt. Elle avait tenté de les contacté en leur envoyant quelques nouvelles sommaires grâce à Ombrage et une missive lui était un jour parvenu à son auberge. Comment avaient-ils fait pour savoir où elle était, elle n'en savait rien, mais le contenu de la lettre était tout ce qui importait. Ça ne racontait pas grand chose et ce n'était même pas écrit en terraien moderne. Par précaution, ses parents lui avait écrit avec les runes yogaï et ne donnaient aucune information compromettantes. Elle apprit ainsi que tout le monde allait bien, qu'ils avaient trouvé un refuge et que la vie était plutôt paisible. Bien décidés à ne plus se laisser faire, ils maintenaient les étrangers à distance et un enfant était même né au sein de la tribu. Tous étaient ravis de savoir que leur parente se portait bien et poursuivait sa vie de solitaire. A ce moment même, Cendre avait besoin de relire ce message porteur de bonnes nouvelles. Elle débutait une autre existence et les siens l'accompagnaient. Pourtant, les malheurs la rattrapaient déjà.
Sans qu'elle ait le temps de réagir, on la saisit au poignet et on la tira violemment en avant. Perdant l'équilibre, elle tomba sur le ventre et immédiatement fut clouée au sol par une masse imposante. Elle allait crier quand on la bâillonna sans douceur avec un linge malodorant. Les voix étaient toutes masculines. Une main lui maintenant la tête au sol, l'empêchant de voir quoi que ce soit mis à part des pieds. Deux autres lui prirent les poignets et les ligotèrent ainsi que les chevilles. Elle avait beau s'agiter et tenter de crier, elle étouffait sous le poids qui la comprimait au sol. Soudain elle sentait la peur s'insinuer en elle et l'attraper à la gorge : elle était loin dans les cales, seule et sans défenses avec trois hommes qu'elle ne pouvait même pas voir. On l'avait coincé comme un rat. Enfin on la libéra et on la fit rouler sur le côté. Cendre vit alors le visage du marin qui l'avait foudroyé du regard à son arrivé. C'était un homme d'une petite quarantaine d'années, les cheveux blonds et une balafre sur la mâchoire. Il était resté bel homme mais la lueur malsaine dans son regard l'enlaidissait beaucoup. Il était accompagné par deux autres matelots à l'air patibulaire et un peu bête. Surement était-ce à cause de leur faible capacité de raisonnement mais de leur carrure imposantes que le chef de la bande les avait choisis. tandis que les autres rangeait la lanterne et cherchait d'autres cordes, le marin responsable de cette opération s’accroupit près de Cendre et la détailla avec un air qui donna la nausée à la jeune femme.« T'as pas l'air bien méchante comme ça. Pas sur que tu sois une si bonne combattante ma belle. » Un des gros malabar s'approcha par derrière avec un nouveau morceau de corde dans les mains.« Rod, regardes, ça suffira ? » « Ouais c'est bon, elle est pas bien grosse. Et puis si on en a pas assez, on serrera un peu plus fort. » Tous se mirent à ricaner d'un air mauvais. Le dénommé Rod revient à Cendre, lui caressant le visage du bout des doigts.« Tu sais, j'ai pas pu t'piffer au moment même où t'as posé le pied sur le pont. Tu fais de l’œil au capitaine et tu lui tourne la tête, t'es pas ici pour faire partie de l'équipage. On veut pas de toi à bord. » Il fit glisser ses doigts le long de la gorge de sa victime et ralentit l'allure en approchant de sa poitrine.« Mais vu qu'le capitaine t'as à la bonne, va falloir employer les grands moyens pour te faire couper la tête. En même temps j'le comprend...T'es pas vilaine... » Il avait glisser sa main jusqu'au ventre de Cendre et continuait de descendre. Affolée et furieuse, elle tenta un dernier geste de salue et se redressa pour lui coller le coup de boule du siècle. L'homme n'eut pas trop de mal à s'écarter, mais il était vexé de ne pas avoir une proie aussi docile qu'il l'aurait voulu. Il fit signe à ses gorilles de s'occuper d'elle. Pendant que le premier redressait la yogaï et la maintenant debout, l'autre lui ligotait la taille et faisait une sorte de laisse. Rod semblait satisfait. Une fois que le travail fut fait, il repoussa d'un coup de pied la jeune femme qui tomba au sol sans aucun moyen de se retenir et il s'assit à califourchon sur son ventre en lui agitant un morceau de parchemin sous le nez. La lettre de ses parents !« Ch'ais pas ce qui est écrit là-dessus mais y s'pourrait bien qu'ce soit un p'tain de code rebelle. Tu serais alors une ennemie. Tu aurais retourné notre capitaine pour pouvoir monter à bord lui piquer des infos. » La jeune femme comprit alors l'horrible mensonge qui allait être proféré devant Asmodan. On allait la faire passer pour une traitresse, une espionne. Elle voulu protester, secouant la tête de droite à gauche. Mais le marin se contenta de sourire de plus belle.« Mais vu qu'on peut pas être sur vu le charabia qu'y a écrit là-dessus, on va faire les choses bien et dire que t'as piqué un document au capitaine. Le rapport qu'il était justement en train d'écrire au moment où votre serviteur à toqué à la porte pour lui demander un coup de main. Petite maligne, tu t'es faufilé dans son bureau pour lui piquer. Mais heureusement, ce bon Rod à tout vu et t'as suivit. J'ai quand même pris deux amis avec toi, après tout tu es une ennemie avec des grands talents de combattante. » Cendre continuait de se débattre en hurlant autant que possible mais le bâillon étouffait tout. Elle en avait les larmes aux yeux : c'était injuste !« Il est temps de te dresser un peu. Tu vas faire de beaux rêves le temps qu'on t'amène au capitaine. P't'être même que je vais en profiter avant...» La jeune femme lui aurait bien craché au visage. Mais alors qu'on la redressait de force, elle reçu un violent coup à l'arrière de la tête. Tout devint noir.Suite en Zone Sensible (Violence)
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| | Cendre
Partie IRLCrédit avatar : Orpheelin [Avec autorisation]Double compte : Cathane - ...Vitesse de réponse : Moyenne
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