« Certaines rencontres ne sont que des accidents. D'autres peuvent changer votre vie... »
Citation :
Raconte ta rencontre avec le grand prêtre.
Le bruit de mes pas sur la pierre du temple, les bougies du couloir sans fenêtre, l'odeur légère de souffre qui venait d'une salle de sacrifice, ce goût amer d'appréhension qui me bloquait la gorge et la douceur de la nouvelle robe que j'avais achetée pour l'occasion... Je me souviens encore de chaque stimulus que mes sens affolés ont pu capter ce jour-là. Une rencontre avec le grand prêtre de Zelphos. Le simple son de ces mots m'avait longtemps fait frémir d'envie. C'était tout simplement une rencontre avec celui qui pouvait s'asseoir à la droite de notre Dieu, lui murmurer à l'oreille. Celui qui avait les moyens de sauver les ignorants qui n'avaient pas eu la foi il y avait une dizaine d'années. Ceux-là qui étaient restaient dans l'horrible monde dont je suis originaire. Ces idiots ! Mais notre seigneur était suffisament magnanime pour décider de retourner les chercher, les sauver eux-aussi.
Arrivée devant une lourde porte de bois décorée par une fine gravure symbolisant notre arrivée à Terra Mystica, je repris mon souffle. Pourtant je n'avais fait que marcher mais l'enjue me semblait immense derrière ce simple panneau de bois travaillé. Les deux prêtres armés de chaque côté de celui-ci n'avait pas cillé durant tout le chemin que j'avais parcouru dans ce long couloir longiligne. Si je n'avais pas été aussi préoccupée je me serai peut-être amusée avec eux, pour me détendre. Une caresse dans le cou, ou sous leur armure, ils avaient l'air si jeunes et si naïfs que cela les aurait surement alertés au plus haut point. Cette idée en tête à un moment pareil ! Je me rendais compte que j'aurais vraiment du me rendre au arène pour me calmer, je n'y avais même pas pensé.
Je frappais la porte d'un air assurée et calme, alors que mon coeur batté dans ma poitrine. Je croyais que Nayris me faisait brûlait de l'intérieur en attendant une réponse qui mit pour moi une éternité à venir. Je n'avais jamais été une enfant comme les autres. Trop sage, trop sérieuse, se réjouir ne faisait pas partie des possibilités du monde de Zelphos. Enfant, je n'y avais pas droit, et je n'étais pas sûre de ce que je ressentais maintenant. « Entrez Prétresse Anthithée » dit une voix qui me parut hypnotisante. Un des deux hommes quitta sa garde et poussa la porte pour me permettre d'entrer.
Mes pas résonnèrent encore plus fort à mes oreilles. Cette silhouette je ne l'avais vu qu'une fois. C'était à l'entrée d'un tunnel passage entre mon monde et le sien. Un clignement de paupière et il avait disparu pour discuter avec notre Dieu. C'était tout ce dont je me souvenais mais je ne m'en était jamais souvenu aussi fort qu'à cette instant. Il n'avait probablement aucun souvenir de m'avoir ainsi sauver la vie. Aucun souvenir de qui j'étais. Ni de mon père qui était dans les premiers à être tomber pour sa gloire et celui de notre Seigneur. J'étais la seule à savoir et pourtant je me sentais si ignorante face à lui. « Votre seigneurerie. C'est un honneur de pouvoir vous rencontrer. Et je servirai notre seigneur tous les jours un peu plus pour mériter cette entrevue. » dis-je le plus respectueusement possible en m'agenouillant devant le grand prêtre.
J'entendis un léger rire au dessus de moi alors que je n'osais levé les yeux. Ce petit rire de satisfaction je savais qu'il n'étais pas contre moi. Je le connaissais, c'était l'amusement de tout ceux qui se savait puissant et qui savait à quel point nous le savons. Après tout pourquoi m'offusquer en le niant? Je serais probablement prête à n'importe quoi pour être reconnue par cet homme. Et être reconnue par lui voulait aussi dire que le Dieu qu'il servait connaîtrait mon nom. « Relevez-vous. Il n'y a pas besoin de tel parole. Si vous êtes ici, c'est que je sais déjà à quel point votre service de notre Dieu est impeccable. Et lui, comme moi, pensons qu'une récompense pour une telle dévotion est appropriée. » Mes lèvres s'entrouvrirent de surprise. J'étais si calme d'habitude, je savais à quoi m'attendre des gens, mais là il me prenais totalement de cours.
Une récompense? Je n'arrivais même pas à le remercier, c'était trop. Plus que ce que j'en attendais et encore plus loin de ce que j'en avais osé espérer. Je l'écoutais me parler de ce poste d'Archevêque qui me faisait révé depuis mon entrée dans ce culte. Rien ne m'avais autant paru joué que ma vie de servitude à cette instant. Je croyais que j'étais prête à tout, je pensais savoir ce dont j'étais capable. Ses mots ballayaient mes certitudes les plus profondes une à une. J'étais prête à bien plus que cela. J'aurais tout vendu, tout donné et plus que ce que je possédais. Enfin, il braqua ses yeux sur moi. Comme attendant amusé que mon mutisme prenne faim, que tout ce qu'il m'avait confié parvienne jusqu'à mon cerveau et que celui ci reprenne enfin le contrôle de mon corps. « Je serai à jamais la plus dévouée, la plus croyante et la plus digne des archevêques de Zelphos. Jusqu'à ce que mon Seigneur et Dieu en décide autrement. » murmurai-je alors que mes genoux quittaient pour la première foi le sol. Le sourire sur mes lèvres n'était plus un sourire de joie. J'avais véritablement atteint cette béatitude que les moines idiots cherchent dans la solitude.
Anthithée Féral
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