Flottant tel une planche à la surface de l'eau, le Général Céleste se laissait aller au gré des mouvements de l'eau. Après les nombreux combats de ses derniers mois, le jeune homme avait jugé qu'il méritait bien un peu de repos ! Il avait d'ailleurs fait congédié ses valets afin d'être sur de ne pas être dérangé ... Le soleil disparaissait dans l'horizon lorsqu'il sorti de l'eau, se dirigeant comme il en avait perdu l'habitude sur la terrasse de sa villa, de laquelle il pouvait voir cette arène qui lui manquait tant !

A l'époque il ne se prenait pas la tête avec tout ces conflits ... il venait, il tuait puis il repartait. Rien de plus compliqué que ça ! Tandis que maintenant, entre les émissaires, les stratégies à élaborer etc... il ne savait plus ou donner de la tête. Il ne se plaignait pas de son statut puisque toute son armée l'admirait, d'autant plus qu'il prenait plaisir à jouer un rôle important dans cette guerre, mais il y avait des jours ou il se demandait s'il n'était pas dépassé par tout ça !

Il soupira et baissa la tête l'air boudeur. Ses yeux s'illuminèrent alors lorsqu'ils se posèrent sur la bouteille d'alcool qu'il tenait dans ses mains.

- Oh oh oh, toi aussi tu m'as manqué !

Tel un enfant impatient d'ouvrir un cadeau, le gladiateur ôta le bouchon avant de commencer à vider de manière un peu trop rapide la bouteille.

- Raaaaaah, toi tu ne me décevras jamais ma belle !

Il s'apprêta alors à ouvrir une autre bouteille jusqu'au moment ou un homme vint atterrir juste devant lui, faisant sursauter et chuter le champion en arrière.

- Woooooo ! T'es qui toi !? Dégages de chez moi !

Sa vue troublée ne lui permit pas de voir de suite qu'il s'agissait d'un messager d'Aile Ténébreuse.

- Général, voici une missive de la plus haute importance ![/color] lança-t-il en tendant le rouleau vers Victo, qu'il saisit dans la foulée.

- P'tain on peut pas être tranquille ! Merci, tu peux disposer !

Le Général prit la direction de sa chambre, s'apprêtant à jeter la missive dans un coin de sa maison en se promettant de ne pas regarder ça aujourd’hui, mais le messager ne bougeait pas. Agacé, Victo revint sur ses pas:

- Je t'ai dis de dégager, c'est quoi que tu comprends pas !?
- J... je ... l'Amiral a lu des rapports sur v...vo...vous et avait prévu votre réaction, c'est pourquoi i...il ...m'... Le soldat, bien trop intimidé par le champion qui se rapproché de plus en plus d'un air menaçant, ne trouvait plus ses mots !
- Bordel tu vas apprendre à parler oui !? Finis ta phrase ou jte fait dégagé d'ici à coup de pied dans le cul !
- O...oui chef ! L'amiral Asmodan m'a demandé de rester là et de m'assurer que vous lisiez bien dans l'instant ce message ! Ayant enfin réussit à faire passer son message, le messager reprenait son souffle.
- Asmodan ? J'connais pas ... Intrigué par l'expéditeur, la curiosité eut raison de lui et il lut le message.


- LE LENDEMAIN -

Packetage léger sur le dos, Victo se trouvait dans la taverne la plus proche du pont de cristal et semblait chercher quelque chose en particulier sur le mur des annonces. Il resta planté devant peut-être 5 minutes avant de trouver ce qu'il cherchait.


Il décrocha alors ce qui semblait être un contrat et se dirigea à l'extérieur de la ville, de l'autre côté du pont.
Deux heures plus tard, il aperçu son client ! Une petite caravane transportant un homme d'une certain noblesse se dirigeait vers Victo, qui leur faisait signe de la main. L'aristocrate descendit en toute hâte à la rencontre du gladiateur:
- Suis-je en train de rêver !? Est-ce bien le grand Victo qui se tient la devant moi !?
- Héhéhé, en personne !
- Que me vaut ce tel plaisir !?
- Ça ! répondit-il simplement en lui tendant le contrat au visage.
- Que le Seigneur Aile Ténébreuse soit loué ! Escorté jusqu'à Miraï par le célébrissime Victo, en voilà une aubaine !
- Si je suis là, vous n'avez rien à craindre de ses bouffons de brigands !
- Cela ne fait aucun doute !

La caravane prit alors la route pour Miraï. La scène fit rire intérieurement Victo, car elle lui rappelait la première mission d'escorte qu'il avait fait avec Veerazi et Amos, que de bons souvenirs en somme !

Beau, riche, bien habillé, bien accompagné, bien coiffé et bien soigné, c'est tout ce que représentait Laviryon De Beaufaubourg. C’était un homme en pleine force de l'âge, élevé dans la noblesse et donc bien entendu dans la richesse. On pourrait effectivement dire que c’était un enfant "pourri gâté". Bien entendu il ne savait pas se battre et ne pouvait donc pas se défendre en cas d'agression, mais sa richesse lui permettait de se payer quelques gardes lorsqu'il voyageait.

Aujourd'hui, il devait se rendre à Miraï pour des "affaires professionnelles", et qui dit affaires professionnelles pour un noble, veut dire " allez voir sa maitresse". Effectivement, pour être de cette catégorie sociale, il faut savoir parler un certain langage. Enfin bref, Laviryon avait fait accrocher une annonce sur le tableau d'une taverne annonçant qu'il avait besoin d'un bon garde du corps pour voyager de Sen'tsura à Miraï.

L'aristocrate arriva donc devant la ville à la recherche de ce fameux "mercenaire" qui avait répondu à l'appel. Il était dans une petite caravane blanche bien entretenue - ça se voyait au bois qui était en très bon état -, et c'est alors qu'il le vit. Oui, un homme d'une carrure imposante à faire pâlir un ours ou même un dragon, mais au fil qu'il se rapprochait de cet homme qui saluait la caravane, Laviryon remarqua que ce n’était pas n'importe qui ! Oh ça non, c’était le grand et sublime gladiateur Victo, aussi célèbre qu'Aile Ténébreuse lui-même ! Si c’était effectivement Victo qui accompagnait le noble Laviryon De Beaufaubourg, ce dernier était assuré de ne pas avoir d'ennui ! C’était certain !
Il descendit alors de sa caravane pour aller à la rencontre de cet homme célèbre.

- Suis-je en train de rêver !? Est-ce bien le grand Victo qui se tient là devant moi !?
- Héhéhé, en personne !
- Que me vaut un tel plaisir !?
- Ça ! répondit-il simplement en lui tendant le contrat au visage.
- Que le Seigneur Aile Ténébreuse soit loué ! Escorté jusqu'à Miraï par le célébrissime Victo, en voilà une aubaine !
- Si je suis là, vous n'avez rien à craindre de ces bouffons de brigands !
- Cela ne fait aucun doute !

L'aristocrate fit monter Victo dans son humble caravane et fit signe au "conducteur" d'avancer en direction de Miraï. Laviryon se retrouva alors face à face avec l'imposant gladiateur qui avait fait tant parler de ses exploits.

-Alors, cher Victo. Comment ça fait de se sentir célèbre par quelques tueries que ce soit ?

Oui, car pour être autant célèbre, cet homme, ce gladiateur, ce monstre, ce géant de l’arène avait dû engendrer plusieurs tueries si on ne peut pas appeler ça massacre.
De toute façon, lui et le noble avaient un long trajet à faire et de toute façon qu'importe les brigands ou autres malfrats qui viendraient semer le trouble dans le "voyage d'affaire" de Laviryon De Beaufaubourg, le grand Victo était avec lui donc il ne craignait absolument rien !

Le noble et le gladiateur avançaient à bon rythme en direction de Miraï. Ils commencèrent d'ailleurs une discussion sur la célébrité de Victo qui fut bien vite close par ce dernier qui fit un monologue digne des plus grands ambassadeurs. Il expliqua qu'il s'en ficherait presque de toute cette idolâtrie à son égard. Lui, il combattait comme il aimait, naturellement et c'est grâce à ses talents de gladiateur qu'il a été promu au poste qu'il possède et qu'il regrettait presque l’époque où il était simple ravageur de combattants.
Puis, il posa une question que tous les mercenaires qu'employait Laviryon De Beaufaubourg s'acharnaient à poser aussi.

- Et vous ? Je sais que ça ne me regarde pas mais à vrai dire je n'ai que faire des civilités de ce genre ! Quel est le motif de votre voyage ?

Il réfléchit un instant, il ne voulait pas trop se trahir mais bon, comment mentir à une personne comme lui ? Bref, il ne pensa pas longtemps avant de répondre.

-Et bien, je suis en "voyage d'affaires" comme dirait mes confrères noble. Cela veut dire que l'on va côtoyer quelques maitresses que ce soit.

Il avait été franc et puis de toute façon ça ne servait à rien de mentir pour ça. Sa femme n’était pas là, son "chauffeur" était bien trop occupé pour écouter la conversation, et Victo n’était rien d'autre qu'un mercenaire comme un autre malgré son imposante célébrité.

Mais le voyage tranquille ne le fut guère longtemps. En effet, quelques flèches arrivèrent sur la caravane - sûrement une technique pour la ralentir et surprendre ses occupants - et enfin, Laviryon et Victo pouvaient entendre les cris d'attaque d'une petite troupe de bandits "armés jusqu'aux dents" - en tout cas, si on pouvait appeler ça comme ça -. Deux avaient un arc empoigné, un carquois de flèches maigrement rempli, un sabre et un couteau accrochés à la ceinture. Un autre avait une lance plutôt vieille qui pouvait se casser sous la moindre pression. Enfin, le dernier avait deux longs yatagans empoignés et deux couteaux attachés sur ses cuisses.
Ils s'approchaient dangereusement de la caravane en criant comme des barbares décérébrés.

Écoutant d'une oreille distraite son protégé, il échappa un petit rire machiste à l'égard de ce dernier lorsqu'il lui avoua rendre visite à une maîtresse. Victo prit un peu de recul pour admirer avec beaucoup de fierté le symbole qu'il venait de graver dans l'épaisseur du bois. Il n'avait pas eu le loisir de tatouer beaucoup de membres de sa famille, mais il s'exerçait souvent à refaire le blason des Féral, pour être certain d'assurer le rôle qui l'attendait: celui de chef de famille.

Les yeux brillant d'admiration pour lui-même, il ne se retint pas de sortir "C'est parfait" avant qu'un flèche vienne transpercer son oeuvre ... Sourcils froncés et le cœur serré, ces pauvres abrutis venaient de détruire leur seule chance de survie.

- Oh putain ça va chier ... Garçon, arrêtez-vous !

Le chauffeur hésita quelques secondes à obéir au champion. Il avait pour habitude de n'obéir qu'à son maître, d'autant plus qu'au vu de la situation, il eut pensé qu'on lui ordonne de lancer les chevaux au galop ! Mais chez les Féral, on affronte le problème et on l'éradique, on ne le fuit pas ! Voyant que la caravane était toujours en mouvement, le gladiateur se leva et explosa un morceau de paroi à l'avant de la voiture pour parler directement avec le chauffeur:

- Bordel mais tu vas m'écouter !

Les yeux rouges de colères eurent tôt fait de finir de convaincre le pauvre homme, qui tira comme un forcené sur les rennes pour que les bêtes s'arrêtent. Victo, toujours à l'abri dans la voiture, dégagea l'une des flèches pour avoir un champ de vision sur l'action, et donc élaborer un plan d'attaque. Sa mission était de protéger le noble, mais aussi la caravane et les chevaux, autrement ce pauvre Laviryon risquait de ne pas tirer son coup avant longtemps.

- 1, 2 ... 4 ... c'est tout ... murmura-t-il pour lui-même. Bon, surtout ne bougez pas d'ici, je reviens tout de suite. Toi le chauffeur, peu importe ce qu'il va se passer, tu devras faire tout ton possible pour calmer les chevaux !

Le Général prit son épée et se concentra quelques secondes avant de sortir de la caravane. Sans plus attendre il planta son épée profondément dans le sol tout en murmurant "Condamnation", faisant s'élever sur un cercle d'environ 8 mètres de diamètre autour d'eux des piliers de flammes. Bien évidemment, les bêtes s'affolèrent mais le chauffeur réussit à les maintenir en place.

- Bon, à tout de suite !

L'énorme arène enflammée offrait une couverture à la fois visuel et physique à ses protégées, à moins que ces bandits ne craignent pas le feu, auquel cas le champion gaspillait son énergie pour rien. Retirant son épée du sol, le gladiateur s'élança à travers le mur enflammée, créant un premier effet de surprise contre l'adversaire le plus proche, celui avant la lance.

Quelque peu désorienté, le brigand tenta un coup d'estoc en plein poitrail, mais Victo inclina rapidement le haut de son corps afin de se retrouver de profil. La lance vint lui érafler le pectoral gauche, mais il avait depuis tant d'année l'habitude de ces simples coupures. La douleur ne le fit pas broncher, aussi il saisit le bout de lance d'une main, tandis que son poing vint briser la garde de cette dernière. Utilisant le bout toujours en sa possession, Victo fit une rotation avant de planter - dans la continuité de son mouvement - la pointe de la lance dans le crâne du pauvre homme.

Mais ces bandits étaient vifs et une fois mort, ils n'avaient que faire du cadavre de leur camarade. Les deux archers décochèrent alors tout deux une flèche dans sa direction. Le gladiateur, retint alors le corps inerte de sa victime dans sa chute pour l'utiliser comme bouclier humain. Il sentit les deux projectiles venir se figer dans la chair du cadavre, mais il était plutôt préoccupé par le fou furieux aux deux sabres qui courait vers lui. Attendant le moment propice, il décocha une puissante boule de feu qui vint exploser aux pieds du brigand, soulevant ainsi un épais nuage de poussière qui lui brouillerait la vue pour un temps plus ou moins long.

Laissant tomber le lancier, il se rua vers les deux archers, son énorme épée lui servant de protection face à d'éventuelles nouvelles flèches. Ils lui tirèrent dessus une nouvelle fois, mais voyant que l'acier venait dévier leurs projectiles, ils voulurent dégainer leur sabre. Mais il était trop tard pour l'un d'eux. Le gladiateur était maintenant au corps à corps et il s'empressa de saisir le crâne du brigand, qui hurlait de frayeur. Il le souleva à quelques centimètres du sol et commença à exercer une puissante pression sur la tête de sa proie. Les veines saillantes de son camarade figea l'autre archer sur place, de peur de subir un tel supplice à son tour.

- Pi ... pitié !
- Tu n'en aurais pas eus toi !

Resserrant son emprise d'un seul coup, le crâne explosa sous l'immense pression qu'exerçait le démon. Le corps sans tête retomba mollement au sol. Dans un élan de désespoir, l'archer se jeta sur Victo, mais ce jour-là, ce pauvre homme comprit que la taille pouvait faire la différence. Il se jeta en l'air en espérant pouvoir trancher en deux le Général, mais il lui suffit de tendre d'un coup sec son immense lame dans sa direction pour que le voleur vienne s'empaler sur cette dernière, sans que son sabre ait la portée nécessaire pour le blesser. De petits spasm parcourait le corps de l'archer tandis que la vie le quittait.

- Plus qu'un ...

Fauchant l'air d'un coup net pour dégager le cadavre de son épée, il commença à s'approcher sans se presser du brigand restant. Se frottant éperdument les yeux, il recouvra la vue et vit le désastre qu'avait fait le champion. Ce dernier arriva juste à côté de l'homme terrorisé, et pencha son visage juste devant le sien. Son regard inspirait la folie tandis que son sourire montrait clairement qu'il était sur de lui !

- Alors mon grand, pourquoi ne me tranches-tu pas la gorge ?! T'auras pas deux fois cette chance !

Tremblant comme une fillette, le bandit laissa tomber ses yatagans et prit ses jambes à son cou. Il n'aurait jamais dut ... Victo honorait le courage des hommes face à leur désespoirs, mais punissait la lâcheté. Ses yeux prirent alors une lueur violette, significatif que son démon s'était éveillé. Il prit alors son énorme lame à deux mains, chose qu'il ne faisait jamais et banda chacun de ses muscles. Prenant un élan suffisant, il envoya avec une force prodigieuse son épée en direction du fuyard tout en hurlant:

- On ne tourne jamais le dos à un Féral !

Entendant le cri du gladiateur, la peur fit retourner le bandit, qui vit la mort trancher avec force son corps en deux. Le vol de l'épée continua encore sur plusieurs mètres avant de s'enfoncer profondément dans le sol. Victo mit fin à l'arène de flamme pour aller s'assurer de la bonne santé de ses protégés. Des gouttes de sueurs perlaient le front du jeune homme, mais cela ne venait pas de l'effort du combat, mais uniquement du fait d'avoir maintenu aussi longtemps son sort. Victo n'était pas un grand magicien, aussi il n'aimait pas user de tels sorts sur une longue durée.

Laviryon de Beaufaubourg était caché à l’intérieur de la caravane lorsque l'attaque commença. Le gladiateur était très furieux, le noble ne savait pas pourquoi mais en tout cas il allait faire regretter amèrement leur attaque à ces pauvres bandits. 
Tout commença par des flammes qui sortirent du sol et qui firent peur au chevaux qui commencèrent à s'emballer mais le conducteur sut les calmer. Puis ensuite ....... En fait le "bourge" ne sut pas ce qu'il se passa après, car après avoir encouragé l'homme énervé, il s’évanouit totalement.

Il se réveilla lorsqu'il entendu un cri furieux qui disait :

-On ne tourne jamais le dos à un Feral !

Apparemment c’était bien vrai car l'homme qui avait osé faire ceci fut transpercé et déchiqueté par l'épée que lança Victo en plein dans sa face ... STRIKE ! Puis, Laviryon se releva et sortit de la charrette en applaudissant.

-Merveilleux ! Bravo Monsieur Victo ! C’était splendide !

Évidemment, c’était totalement hypocrite car il ne vit aucunement la bataille mais comme la majorité des nobles, il devait conserver sa fierté et son honneur ! 

Il remonta alors avec le gladiateur dans la charrette et fit signe au conducteur de commencer à y aller ! Ils étaient repartis vers Miraï !