Comme beaucoup d’aristocrate, Trasard est relativement hautain avec les gens. Particulièrement désagréable avec ceux de la plus basse classe sociale, on l’appelle depuis trois siècles le "Duc du sang", ne se cachant absolument pas d’être un vampire. Son nom résonne ainsi dans les plus hautes strates de la société comme celui d'un homme respecté avec véhémence tandis qu'il est craché dans la rue par les catins comme celui d'un conspirateur opportuniste. Cependant, sa bonne éducation l’a rendu aussi gentleman que pédant: s’il aime en effet étaler sa science et démontrer à ses interlocuteurs sa force de raison, le prestige de son rang, sa gloire de metteur en scène ou sa qualité de meneur, il est cependant également gentilhomme et il sait tout à fait se tenir en société où il est admiré et écouté avec attention. Il aime se montrer galant, courtois et honorable avec les femmes, lesquelles prononcent son nom du bout des lèvres avec envie et ferveur, et il sait plaire aux hommes qu'il fascine par ses qualités et sa puissance recelée.

Ainsi le Duc passe pour un homme plein de ressources: aimable avec sa propre classe sociale, redouté car dangereusement éloquent, sensuel dans le privé et proche des plus grands, c'est un homme très particulier. En tant que lord et puissant du royaume de la Terre, il a su s'attirer les faveurs des plus belles dames et l'amitié des plus grands hommes. Cependant, le fond de mystère qui l'entoure et sa place sociale avancée en font un homme jalousé et détesté par beaucoup, surtout dans les plus basses classes qu'il méprise ostensiblement.

Profondément raciste, Trasard aime à s’entourer uniquement de Vampires ou, et c’est là un strict minimum, de races proches de la sienne. Ainsi, sa cour est composée quasi-exclusivement de Vampires qu’il dirige d’une main de fer. Chef incontesté et respecté, on le sait froid et cruel, tant dans ses paroles que dans ses actes. Rigide au possible, glorieux combattant de l'ombre, il gère sa communauté au sein de sa forteresse avec l'âme d'un chef barbare qui prend soin de ses soldats et qui sait aussi se faire respecter par la violence et le verbe. Ayant développé une personnalité quelque peu égocentrique, c’est un Vampire ambitieux, sadique, mesquin et sournois qui n'hésite pas à torturer les siens s'ils n'obéissent pas et à les pousser au crime pour ses idées personnelles. Cependant, encore sous l'emprise du code d’honneur familial qu'il a longtemps vénéré lorsqu'il était humain, il commande ses fidèles avec une once de respect que n'ont certainement pas d'autres meneurs.

Mais ce qui est versatile dans le caractère du Duc restent son humeur et son cœur. En effet, Trasard Sokas est surtout un être fait de passions. C'est un homme, avant d'être un Vampire, et il a gardé ce sentiment insupportable qu'est l'amour. Le Duc sent et ressent. Il aime et il hait. Il se love parfois dans un immobilisme primaire et refuse l'action alors qu'il s'abandonne pourtant aux pires comportements pour déverser le flot de rage qui stagne en lui. Trasard est un être sentimental, poétique et profondément meurtri par le temps et son histoire personnelle dont il ne parle jamais. Mais c'est surtout un manipulateur-né, qui a su se mettre dans les poches la haute société. Depuis sa transformation, la mort de sa femme et le meurtre de son maître, c'est un homme au masque de porcelaine fendu, recouvert partiellement de fureur et d'un glacial faciès, si calme, si chaud et si triste au-dessous, qu'il ne peut que tomber dans la folie.

Finalement, Trasard est admiré et craint tout à la fois.

L’opéra et le théâtre sont ses principaux loisirs. Cependant, même s’il déteste les classes en dessous de la sienne, il aime traîner dans les salons (où il s’est fait une belle réputation d'orateur) pour écouter les idées nouvelles et rencontrer des membres de la haute. Il faut noter que son loisir préféré reste le péché de la chaire.

Franc, intelligent, expérimenté et maître de l’éloquence, le Duc est réputé. C'est un chef né, un maître de guerre et un investigateur sans nom. C'est aussi un grand mélomane, qui apprécie le piano dont il sait jouer et l'opéra qu'il met en scène. Son art est reconnu, malgré les quelques dérapages volontairement violents.C'est également un amant de renom, un gentleman qui sait parler aux femmes lorsqu'il en a l'utilité.

Cruel, froid et méprisant, son sadisme lui porte préjudice régulièrement et lui fait de nombreux ennemis. C'est un homme orgueilleux, fier et macho qui préfère tuer plutôt que de s'abaisser à un accord négatif avec autrui. Aussi c'est un être qui s'est fait beaucoup d'ennemis et qui a perdu, en même temps que l'amour, la confiance en lui...même s'il le cache aisément.

Situé près du royaume de Drayame, du Grand lac et de la côte, le duché de Sen'cora est idéalement placé d'un point de vu commercial. Ni trop loin, ni trop proche de la capitale, sa frontière commune avec Drayame fit que, depuis l'arrivée du Démon, Trasard réussi à préserver sa neutralité. Mais nul n'ignore qu'il possède nombres de points communs avec l'Empereur et que de là à le rejoindre, il n'y a qu'un pas...

Domaine souhaité (hachuré de rouge sur la carte) :

Spoiler:

- Située à l’exact centre du duché, la principale ville du territoire de Trasard, Nazgarth, est ville de grandes richesses. La Forteresse Blanche, palais du Duc du sang, trône majestueusement au centre de la citée, entourée de grandes murailles jugées infranchissables par certains et dont les chemins de ronde sont en permanence parcourus par les troupes les plus fidèles au Vampire.

En elle-même, Nazgarth est une ville où il fait bon vivre. Les nombreuses rues et ruelles fourmillent d’échoppent, les gardes font régner justement (c’est le cas de le dire) la justice et le peule vit heureux. Les impôts n’accablent pas les roturiers et, même si le Duc ne fait aucun cas de leur condition, tous aiment leur bienfaiteur. Non pas que Trasard aime ses sujets, mais il sait que sans eux, il n’est plus rien. Ils sont sa réserve vivante et financière, il les traite donc bien. Et, quand les esprits s’échauffent, ses hommes-de-mains répandent la rumeur que tous les malheurs viennent de l’Empereur, le Duc faisant tout son possible pour améliorer la condition de ses sujets. Architecturalement parlant, la ville ne rivalise certes pas avec la capitale, mais fais de l’ombre à bien d’autres citées : les bâtiments sont d’un blanc immaculé, taillés dans le marbre le plus pur et laissent, entre leurs gigantesques tours, la nature s’installer. Tant et si bien que de minis-forêt voient le jour, véritables havre de paix.

Mais la misère y est aussi présente. L’esclavage y est autorisé et même, voir surtout, le Duc possède une belle collection, principalement féminine, d’esclaves. Enfin, l’ensemble de la citée est également protégée par d’immenses rempares.

- Le port d’Hizon est le principal lien, tant commercial que touristique et armée, avec la capitale. Situé sur les rives du fleuve, il permet de traverser ce dernier et d’arriver directement sur les terres de l’Empereur Aile Ténébreuse.

- Autre lieux important du duché, le port d’Ataque. Situé sur les rives du Grand lac, il permet le commerce avec les autres nations et les autres domaines de la terre.

- Le duché est aussi composé d'une multitude de petits villages plus ou moins importants. Et, enfin, l'ensemble du domaine de Trasard est entouré d’immenses rempares. Rempares qui, depuis le début de la Rébellion, subissent un renforcement assez important...

Tout ce qu’est Trasard, tout ce qu’il possède, tout ce qu’il représente le Duc du sang ne l’a pas obtenu par la naissance. Non, il n’est pas de ceux qui dont le seul effort dans leur misérable vie est de naître. Il est de ceux qui se battent pour obtenir leurs désirs, il est de ceux qui refusent leurs conditions, il est de ceux que l’on nomme les ambitieux.

Né il y a sept-cent-quatre-vingt-neuf années parmi les Sokas, une famille de basse noblesse mais connue de tous par son ancienneté, Trasard n’était, à sa naissance, pour ainsi dire rien. Son père ne régnait guère plus que sur quelques kilomètres carrés de terres et on le destinait au métier des armes, son frère ainé étant en première place de l’ordre de succession et son cadet à rentrer dans les ordres. Mais, de tous et de loin, il était le plus intelligent et très vite naquit en lui une ambition démesurée, nourrie par la démonstration de puissances et de richesses des familles plus nobles. Mais il n’était pas en position de force, son géniteur n’écoutant en rien ses dires et ses conseils, préférant les paroles moins dérangeantes, mais beaucoup plus idiotes, de ses autres fils. Trasard se résigna donc pour un temps et accepta la décision de son père de lui enseigner les arts militaires. Mais en parallèle de sa formation, le jeune humain, féru de littérature et d’art, faisait tout pour augmenter son savoir et prouver à son père qu’il méritait plus que tout autre d’hériter. A vingt-huit ans, il fut nommé de façon permanente à la tête d’une unité d’une centaine d’hommes des armées de la Terre, ses missions étant généralement de traquer les bandits et former et recruter de nouveaux hommes. Non seulement sa force et son courage ne trouvaient pas d'adversaire à sa taille mais en plus sa jeunesse et sa bonté d'âme en faisait un homme admirable. Versé dans l'art de l’épée et du poignard, il dépassa très vite ses précepteurs dans maints domaines. Il apprit à manier les lames comme personne et aucun effort physique ne lui faisait peur. Enfant prodige, Trasard semblait ainsi fait pour gérer des batailles.

Puis, don du Destin ou de Nayris, alors qu’il était parti en expédition avec son unité à la recherche d’un groupe de pillards, un Vampire du nom de Sendori le transforma à jamais. En effet, après avoir isolé le jeune Humain pendant que ses hommes étaient occupés à lutter contre des créatures inconnues, l'être de l'Ombre planta ses canines dans la peau tendre de son cou qui se présentait à lui. Ne souhaitant plus vivre pour lui-même, le vieil être de la nuit proposa à Trasard de devenir son successeur. Faisant preuve d'une lâcheté inattendue, l’Humain sembla prêt à tout pour sauver les dernières gouttes de sa vie qu'il sentait couler le long de son cou. Il accepta donc l'offre empoisonnée et bu le sang de son attaquant pour obtenir une seconde vie.
Lorsqu’il revint chez lui, les sens surdéveloppés, doté d'une nouvelle vision du monde et de pouvoirs encore latents, ses instincts meurtriers et sa soif eurent raison de son père et de ses deux frères. La réputation d’homme de bien du jeune noble fit que nul ne porta d’accusations à son encontre. Finalement, il hérita et devint l’un des nombreux Barons des Plaines Mystiques.

Depuis cette époque aujourd’hui lointaine, sa puissance ne fit qu’augmenter, ainsi que son ignominie. Par ruses, complots et assassinats, il agrandit son domaine, passant de Baron à Comte et de Comte à Duc. Il se fit souvent remarquer lors de grands événements, ainsi que dans de nombreux salons, comme un intellectuel et un érudit, un mélomane et un homme de lettres, mais aussi comme un homme qu’il vaut mieux ne pas froisser. Tous savent aujourd’hui que Sokas le Blanc est un Vampire et que sa cruauté n’a d’égal que celle de l’Empereur-Démon Aile Ténébreuse. D’ailleurs, même si le duché de Sen’cora est aujourd’hui encore officiellement neutre, nul n’ignore que le Vampire désire ardemment une place importante dans la hiérarchie impériale et que nombreux sont les points communs avec Sa Majesté.