A Faestalia existe une sombre sous-société très exclusive constituée de Cabales. Ce sont des "tribus" d'Incubes et de Succubes qui luttent dans l'ombre les unes contre les autres, poussées à la violence par la nature vindicative de leurs ressortissants, motivés par leur sens inné de la traîtrise et par leur rancune légendaire. Lorsque ces Démons ne bataillent pas entre eux, ils chassent dans tout Faestalia. Par "chasser", il faut comprendre que les Incubes et les Succubes de Faestelia, du moins ceux des cabales, vivent et perdurent en se nourrissant de plaisir. C'est une alimentation à double tranchant puisque au fil des ans, leurs corps réclament de plus en plus de sensations, plus intenses, et ceux qui ne répondent pas à ces besoins sensationnels dépérissent effroyablement vite puis meurent. Il existait initialement quinze Cabales, mais il n'en reste aujourd'hui plus que douze régies par une treizième, la Cabale du Roi des Ombres. Cette dernière est si influente que les douze autres cabales tentent sans cesse de s'en attirer les faveurs. Ainsi, plusieurs conflits sont mené dans le secret, parfois même entre différentes famille d'une cabale. Pour instaurer une stabilité, la Cabale du Roi des Ombres pourrait faire cesser les conflits, mais elle s'en garde bien. D'ailleurs, par un subtil jeu d'intrigue, de mensonges et de coups bas, cette Cabale maîtresse pousse les Cabales les plus puissantes à se livrer bataille. Ainsi, aucune autre Cabale ne peut prétendre rivaliser avec leur Maîtresse puisqu'elles demeurent trop occupées à s'affaiblir et se faire la guerre.

Il existe deux grandes familles d'Incubes et de Succubes : ceux qui sont fait de chair, d'os, de sang, et les Invoqués. Une légende des Cabales de Feu raconte qu'il existait une quinzième cabale au nom oublié, maudite un millier de fois par le Roi des Ombres, aussi puissante sinon plus que la Cabale Maîtresse. La quasi-totalité des autres cabales s'était liguées contre la quinzième pour différentes raisons. Les uns ayant retrouvés plusieurs de leurs frères et sœurs assassinés par des armes à l'allure typique de la Cabale visée, d'autre prétendait que des émissaire de cette même cabale les avaient provoqués... d'autres encore s'en mêlèrent par jalousie. La vérité est bien pire: c'est la cabale Maîtresse qui à ligué tous les autres Incubes et Succubes contre la quinzième parce qu'elle représentait une menace directe de par sa puissance.

Au mois suivants les conflits, la poignée de survivant de la quinzième Cabale s'était lancée à la recherche d'anciens textes parlant des Invoqués, des démons du même genre qu'eux, issues de l'autre monde. Selon ces mêmes textes, les Invoqués détenaient des secrets permettant d'atteindre de nouveaux paroxysmes dans le plaisir ; ils savaient aussi, disait-on, se nourrir d'autre manière, comme par le sang ou la mort d'autrui. Les survivant se sont alors livrés à de sombres rituels, désespérés... Ils invoquèrent ainsi leurs cousins de l'autre monde. Ces derniers leurs proposèrent leur aide ainsi que leur secret, mais sans rien demander en retour. Trop pressés de prendre leur revanche, les Incubes et Succubes de la quinzième cabale acceptèrent sans se méfier, invoquant toujours plus de troupes pour leur nouvelle armée.

Plusieurs affrontement ont eu lieu pendant lesquels les Invoqués ont montré leur efficacité, expliquant à leurs alliés comment il était possible de se nourrir de la souffrance, la peur et la morts des autres. Peu à peu, la quatorzième cabale sombrait vers l'abysse de l'abandon et de la décadence, se soumettant toujours plus souvent à des actes extrêmes pour calmer leur appétits débridés et tombant sans s'en rendre compte sous la totale servitude des Invoqués, ces derniers se délectant de toute la violence que leur apparition avait engendré.

Comme la menace devenait sérieuse, la cabale Maîtresse monta une grande coalition, laissant entendre aux cabales sous ses ordres qu'elles feraient l'attention de faveurs si elles sont montraient efficaces. Les combats étaient terribles, les Invoqués se livrant à d'improbables profanations à même le champ de bataille pour se nourrir, mais finalement ce fut la coalition qui l'emporta. Elle annihila les Invoqués et les restes de la quinzième cabale. En secret, des prisonniers ont été fait et, contre leur grès, leur savoir sur les différentes manière d'apaiser les besoins des Incubes et Succubes leur furent arraché. En même temps que la loi contre l'invocation était adopté par les cabales pour éviter de nouveaux débordements, on transmettait quand même quelques fragments de savoir accumulés par la cabale maudite. Ne souhaitant pas d'autres incidents, le cabale Maîtresse fit tout pour contrôler les débauches auxquelles se livraient différents cultes dans les Cabales, créant l'ordre des Sybarite. Ce sont des professionnel de l'assouvissement des envies et de l'exploration de délices sous toutes leurs forme, habilités à former les jeunes Incubes et Succubes à ne jouir que du stricte minimum pour leur assurer un avenir le plus sain possible. Aujourd'hui et malgré les restrictions, quelques fragments de ce savoir ont perduré, leur nature variant d'une cabale à l'autre.

Des centaines d'années plus tard, ont parlait de tout ceci comme d'une légende.

Nous sommes le troisième jour du mois de Raël de l'an -139, et Vaelh est né. Comme l'exigent les nouvelles lois, il a été, dès sa naissance, placé sous la tutelle d'un Sybarite. La magie des Cabales est grande, aussi permet-elle aux jeunes Incubes et Succubes qui restent dans les bâtiments enchantés des cabales de ne pas ressentir la Soif -autre terme pour nommer leur besoin de sensations et d'émotion- pendant un certain temps, dans le cas de la Cabale de Vaelh jusqu'aux vingt ans des concernés. Cette même magie bridait également l'imagination des jeunes, les empêchant d'en venir à se poser des questions sur des domaines qu'ils n'avaient pas encore abordé avec leurs Sybarites. Ainsi complètement coupés du monde et regroupés uniquement avec d'autres jeunes du même sexe, ils formaient des groupes de ceux qu'on appelle les Inachevés. Vaehl a été très réceptif aux enseignements de son Sybarite : étude de la Cabale, de ses mœurs, de l'étiquette. Il a également étudié les autres races, l'histoire, de nombreux types d'arts dont ceux permettant de façonner un corps parfait et ceux permettant de se défendre... Puis la découverte du sexe opposé avec l'introduction à la Soif.

Lorsque Vaehl et les jeunes Incubes de sont groupes venaient d'avoir vingt ans, leurs Sybarites les ont escorté à la chambre de la Complétion, un lieux qui fait se briser tous les charmes magiques agissant sur les jeunes Incubes et Succubes, les empêchant d'être trop curieux mais surtout de ressentir la Soif. Lâchés dans cette pièce en même temps qu'un groupe de jeune Succube, tous sous le coup de besoins de sensations et d'émotions si puissants qu'ils en auraient brisés un esprit humain, ils se sont abandonnés à leurs pulsions, devenant ainsi des Incubes et Succubes à part entière.

Les années suivante de la vie de Vaehl furent consacrées à rencontrer sa famille -qui s'est avérée être une famille d’artisans de renom- ainsi qu'à l'apprentissage du contrôle de la Soif. C'est pendant cette période qu'il apprit que la Soif pouvait être vue comme une maladie qui allait en s'aggravant : plus l'on se nourrie de sensations et d'émotions, plus l'on ressent l'envie d'encore plus s'en nourrir, de façon plus intense. Ainsi, Vaehl constata que les anciens membres de la Cabale passaient le plus clair de leur temps dans d'incroyables orgies non pas parce que cela leur plaisaient, mais parce qu'ils y étaient forcés pour rester en vie. Ils étaient littéralement prisonnier de leur propre plaisir. Pendant cette même période ses leçons lui ont permis d'en savoir plus sur les Invoqués, ses cousins de l'autre monde. Il était passionné par leur légende et leur puissance, à un tel point qu'il fini par se persuader qu'ils existaient. Il a donc tout naturellement mené quelques recherches sur le sujet, s'aventurant de plus en plus loin dans Feu à mesure que ses capacités martiales grandissantes lui assuraient plus de sécurité. Après plus de deux cent années de travail en secret il est parvenu à découvrir des pistes sérieuses pouvant prouver que les Invoqués existaient. Comme il ne lui manquait plus que le matériel et les talents en magie nécessaire pour ouvrir un point de passage pour ses cousins de l'autre monde, il a pris le risque de divulguer ses recherches à un cercle d'amis très restreint. L'entrain était de mise pendant leurs petites réunions, ils se pensaient sur le point de toucher du bout du doigt les secrets d'une antique puissance qui leur assureraient des dons fantastiques et une Soif toujours parfaitement étanchée sans qu'ils en soient prisonniers. Peu à peu, leur cercle grandissait pour devenir une secte parfaitement illégale tant sur son thème que sur sa nature, mais néanmoins puissante.

Vaehl jouissait de la place de dirigeant de ce groupuscule. Ensemble, ses adeptes et lui se plongèrent dans des investigations toujours plus poussées sur les Invoqués, jusqu'au jour où il leur fut possible de tenter l'ouverture d'un portail. C'est d'ailleurs le succès du mouvement qui causa sa perte: comme il prenait trop d'ampleur, cela finit par se savoir et les autorités de la Cabale menèrent leur enquête. Quand la nature des expérimentations de la secte eurent été clairement établies et relayées à la Cabale Maîtresse, les dirigeant de celle-ci entrèrent dans une colère noir, ordonnant l'extermination pure et simple de toute la Cabale de Vaehl, partant du principe que les recherche de ce dernier avaient déjà souillé l'esprit de tous ses ressortissants. Les autres cabales ne furent pas difficiles à liguer contre celle-ci. Comme le jeu des faveurs battait en permanence sont plein, tous répondirent avec ardeur à la déclaration de guerre contre la nouvelle Cabale maudite, tous trop avide de montrer qu'ils étaient de bons serviteurs dévoués à la Cabale Maîtresse, ou trop heureux de pouvoir annihiler cette cabale rivale dont ils jalousaient les richesses et l'influence. A treize Cabale contre une il n'est pas nécessaire de s'attarder sur le fait que les combats furent aussi bref que violents. Pendant les premiers contactes, Vaehl commanda à son groupe de se disperser en emportant avec eux le plus de savoir possible. Complètement révolté que les autres Cabales ne puissent pas appréhender le génie et l'utilité de ses recherches, il se constitua une armure de haine qui ne fit que s'épaissir lorsqu'il se retourna pour la dernière fois sur les ruines de sa cabale en train d'être pillées dans les rires des autres Incubes et Succubes étrangers. Les survivants n'ayant rien à voir avec toute son affaire vouaient bien sûr une haine insondable envers le dément, le fou, le taré qui avait orchestré ce qui était à l'origine de leur misère. Bien des surnoms lui furent attribués, mais l'on retint "La Tare", soulignant ainsi tout le dédain tourné vers le concerné à l'esprit malade pour avoir tenté pareilles expériences.

Au final, il ne furent que très peu à survivre, traqués pendant plusieurs années, mais Vaehl était du nombre. Consumé par la culpabilité et l'envie d'assouvir sa vengeance, il s'est juré de revenir à Feu lorsqu'il aurait restauré le plein potentiel de sa cabale avec l'aide des invoqués pour lesquels il aura réussit à ouvrir le plus fantastique portail inter-monde de l'histoire. Pour y parvenir, il s'est décidé à se joindre au camp d'Aile-ténébreuse, dieu parmi les mortels qui a largement plus de chance de disposer des outils et connaissances nécessaire à l'invocation que le camp miteux des résistants, toujours repoussés, toujours en manque de moyens. Et puis il y a de grande chance que des Invoqués soient déjà parmi rangs des démoniaques... Ce serait une aubaine pour Vaehl.