Arya est compliquée et lunatique. Un instant animée d’une rage froide qui menace de tout balayer sur son passage, la seconde suivante ayant recouvrée un sang-froid déconcertant, implacable et déstabilisant. Elle a passé des années en compagnie d’Aros à s’entrainer à ne pas laisser paraitre ses sentiments, et à ne surtout pas se laisser dominer par eux. Une fois qu’elle a réussi à ne laisser ses sentiments la contrôler, elle les a totalement enfermés dans son cœur, sans porte de sortie. Ne les laissant jamais s’exprimer. Mais si on la connait, on peut lire tout ce qu'elle ressent dans ses yeux. Ayant perdu tous les gens qu'elle a aimés, elle refuse de s’attacher. Être son ami est très compliqué car, pour ne pas souffrir de nouveau, elle a tendance à se détacher de toutes les personnes auxquelles elle s'attache. Elle est en général calme, posée, et réfléchie. Mais sur un champ de bataille, ce n'est plus elle. Même si elle est renfermée et refuse de laisser parler ses sentiments, elle laisse tout s'écouler quand elle se bat. Elle prend tous ses sentiments, les transforme en rage et en colère. C'est alors qu'elle se change en une tornade meurtrière faite du violet et noir de sa peau, mélangés à l'argent de ses lames.

"Quand Arya est née, sa famille baigna durant quelques temps dans une magnifique euphorie, tout était parfait. Et le resta durant une dizaine d’années. Puis tout a dérapé. Ses parents faisaient partie d’une sorte de Guilde pour laquelle ils effectuaient souvent des missions parfois pendant une semaine voir plus. Bien qu’ils aient arrêté durant les premières années de la vie d’Arya, ils recommencèrent rapidement, la faisant garder par des proches, souvent par d’autres membres de la Guilde; Aros en général. Elle a donc appris rapidement à se débrouiller seule, avec Ayanna, sa panthère. Ayanna a toujours était là pour elle, en digne Familier. Arya a appris à marcher avec la main posée sur le pelage si doux de son dos. Quand ils étaient là, ses parents étaient parfaits, et en plus ils lui apprenaient à se battre. Arya adorait ces entraînements, cela lui permettait de se défouler. A l’âge de 11 ans elle pouvait déjà se battre avec ses pouvoirs et une dague et Ayanna valait, à ses yeux, avec ses griffes et ses dents, n’importe quel coéquipier.
Le soir de son anniversaire, le 12 du mois de Nelnurr, ses parents organisèrent une fête, en petit comité : Arya, ses parents, ses frères et sœurs et Aros. Presque tous les biens qu’elle possède encore aujourd’hui viennent de cette soirée. Aros lui a offert un corset, deux brassards et deux jambières faits d’un métal dont elle ne connaissait pas le nom qui était très fin et en même temps très résistant. Il lui a dit les avoir fait ensorceler par un ami de la Guilde contre un service dont il a refusé de révéler la nature. Ces équipements incassables protègent Arya de la plupart des blessures, dans une certaine limite bien sûr. Ses frères et sœurs se sont tous cotisés pour lui offrir une magnifique épée double à ses couleurs ( les gardes noires, et la poignée violette) qui ne se brisera jamais. Et ses parents, enfin, lui ont offert l’un des plus beaux cadeaux dont elle aurait pu rêver : un ensemble de trois talismans : un attrape-rêve, une améthyste et une opale. Ils lui expliquèrent que cette opale n’était pas un talisman ordinaire, c’était un mini-réservoir. Si elle se concentrait elle pouvait sentir l’énergie de cette pierre contre son propre cœur. L’opale était déjà à moitié remplie de sa propre énergie, quand Arya y rajouta un peu de la sienne, une couche mauve se superposa à celle, blanc laiteux qui la remplissait alors. Ses parents rajoutèrent que si elle en avait besoin, elle pouvait se servir de cette énergie, puiser de la force dans l’opale. Avec tous ses cadeaux, Arya était aux anges et prit l’habitude tous les soirs de mettre un peu d’énergie dans la pierre. Au bout d’une semaine, elle était pleine.
A quelques temps de cette heureuse soirée, un soir, plusieurs hommes en noir sont arrivés, ils ont tout dévasté, se sont battus avec ses parents. Ses parents sont morts ce soir là. Quand elle les a vus tomber à terre, leurs yeux vides de toute expression, Arya a vite compris. Une fois leur funeste besogne accomplie, les hommes sont repartis. Arya s’est précipitée, en pleurs, sur sa mère. Celle-ci réussit à lui dire ceci :
-Ma chérie… Surtout n’oublie jamais : si un jour tu es en danger, et que tu ne sais pas où aller, laisse ton instinct te guider, il te mènera en sécurité. Maintenant ma chérie, fuis, part. Moi et ton père t’avons toujours aimé. Ne l’oublie jamais.
A ces paroles, une unique larme dévala la joue d’Arya pour tomber et atterrir sur celle de sa mère qui laissa échapper son dernier souffle. Arya était désespérée. Sa seule famille venait de mourir, de partir. C’est une vie d’errance qui commença alors pour Arya. Elle se traînait de quartier en quartier, laissant ses pas la guider. Mais jamais la sécurité n’arrivait. Parfois elle se faisait attaquer et devait se défendre, et ceux qui faisaient les frais de sa colère revenaient rarement la voir. Mais un jour quelque chose d’étrange se passa. Alors qu’elle déambulait dans la rue une grande explosion retentit, non loin de là. Arya partit en courant pour voir ce qui s’était passé. Une fois sur les lieux, aucune trace d’explosion, deux ou trois tâches de sang, un corps, mais pas de traces d’explosion. Sûrement un elfe maîtrisant le Feu et la Lumière qui s’était mis en colère puis s’était enfui. Les explosions provoquées de cette façon ne laissait aucune trace. Et cet elfe ne serait sûrement jamais retrouvé. Elle s’approcha de l’homme, il y avait encore une chance pour qu’il soit en vie. En le regardant de plus près, elle se rendit tout de suite compte qu’il était mort. Il y avait, dans ses yeux, le même air vide; il avait le même regard vitreux que ses parents: mais ce n’est pas pour ça qu’elle bondit en arrière. C’était à cause de la bague. Celle de la Guilde. La même que celle que portaient ses parents. Une bague d’argent frappée du symbole. Un croissant de lune entouré d’un liseré de flammes. Pour Arya c’était un choc, il y avait longtemps qu’elle n’avait pas repensé à eux. La Guilde était le seul lien qui lui restait. Elle décida de prendre cette bague. Pas pour voler cet homme, mais pour avoir encore un souvenir d’eux.
-Arya? C’est toi ?
Arya n’avait pas entendu l’homme s’approcher derrière elle. Elle se retourna dans un sursaut, terrorisée, les yeux écarquillés par la peur mais prête à devoir se battre. Elle se détendit un peu quand elle reconnut l’homme qui lui faisait face. C’était la seule personne à qui ses parents avaient accordé suffisamment de confiance pour l’inviter dans leur maison. Il faisait partie de la Guilde lui aussi, elle le connaissait et lui avait toujours accordé toute sa confiance. Cet homme, Aros, l’avait vue grandir, année après année.
- A…. Aros ?
- Arya ! Mais que s’est-il passé ? Tu as vu dans quel état tu es ? Et tes parents ?- Mes parents ?
Arya pensait que la Guilde était au courant de ce qu’il s’était passé il y a maintenant trois mois.
- Morts!!Aucune larme ne coula sur son beau visage, elle en avait déjà versée trop.
-Morts ? Mais comment ? Quand ?
-Il y a trois mois… chez nous. Je pensais que tu le savais.
-Je… Non, je ne savais pas. Viens je vais te ramener chez moi.
Arya le suivit sans rechigner étant consciente que de toutes façons il aurait fini par la faire céder. Durant tout le voyage aucun mot ne fut échangé, Arya contemplait silencieusement la bague qu’elle tenait encore dans ses mains et Aros semblait plongé dans d’intenses réflexions. Elle rompit finalement ce silence de plus en plus pesant.
-Aros ? Comment m’as-tu trouvée ?
-Par hasard, non je ne te cherchais pas. Je viens de finir une mission et je rentre chez moi. Je suis venu voir ce qui s’était passé en entendant l’explosion Et je t’ai trouvé
-Mais… Qui était cet homme ?
Aros s'arrêtât un instant, il semblait être dérangé par la question de la jeune fille.
-Aros ? C’était qui ? Répond-moi Aros !
Il hésita quelques secondes avant de la regarder dans les yeux pour lui dire.
-Ma mission.
-Mais… Tu as dit que…-Oui je sais ce que j’ai dit, l’interrompit-il, je ne voulais pas tout te dire
.-Pourquoi l’as-tu fait alors ? C’est pas que je m’en plaigne… Mais je ne comprends pas, rien ne t’y obligeait...
-Je ne sais pas. Je crois que je n’ai pas la force de te mentir.
-Bon, maintenant que tu as commencé, raconte moi toute l’histoire. Et surtout la raison pour laquelle tu devais tuer un membre de la Guilde.
-C’est… C’était Milark. Mon ancien mentor. Il m’avait tout appris
.-Alors pourquoi le tuer?
-Il nous a trahi. La Guilde des Assassins se bat contre Aile Ténébreuse. Il s’est allié à lui. Et il a commencé à tuer dans nos rangs. C’était le Grand Maître de la Guilde... Tout le monde lui faisait confiance. Nous ne sommes plus qu’une dizaine à l’heure d’aujourd’hui.
Il soupira longuement et quand il reprit la déception d’avoir été ainsi trahi ombrait ses traits.
-De tous les Assassins qui restaient j’étais le plus expérimenté et il fut donc décidé que ce serait à moi de le tuer. Il me fallut des semaines pour retrouver sa trace et plus encore pour le retrouver lui. Il était pire qu’un fantôme. Dès qu’on tentait de le suivre c’était... comme si il n’existait plus. Je ne l’aurais sans doute jamais retrouvé si il n’avait pas fait un faux pas. A vrai dire nous ne savions même pas qui tuait nos amis.
Il s'arrêta un instant, comme si il n’avait pas la force de raconter la suite. Arya décida de le relancer. Elle lui demanda à voix basse:
-Tu disais qu’il avait fait un faux pas?
Il la regarda, semblant être étonné de la retrouver encore là.
-Oui. Sa spécialité était les couteaux. Il avait sa propre collection. Toutes nos armes sont frappées de notre blason personnel. Le mien est un A à l’envers, entouré d’arabesques, posé sur un nuage, il lui montra une de ses lames pour illustrer ses dires. Le sien était une goutte de sang au-dessus d’une plume... Il a voulu tuer un Assassin, un des nôtres, en se fondant dans la foule. Il a créé une émeute et s’est approché de sa cible par derrière. Il l’a tué mais au moment où il allait retirer son couteau et s’enfuir son plan s’est retourné contre lui. Un passant attiré par le bruit l’a bousculé. Entraîné par la foule qui ne se rendait compte de rien il s’est éloigné du corps. Le poignard a été retrouvé dans la gorge de la victime, planté jusqu’à la garde dans la carotide.
Quand il la regarda des larmes brillaient dans ses yeux.
-C’était mon ami, dit-il d’un petite voix, il se reprit et continua d’un ton plus assuré. Quand j’ai retrouvé son couteau, j’ai su que c’était lui. A partir de là le plus dur a été de le retrouver. Au bout de plusieurs semaines de traque j’avais réussi à retrouver sa trace. Il fallait que je le tue. C’est ce que je comptais faire mais apparemment, tu as été plus rapide que moi.
-Qui? Moi? Je ne l’ai pas tué!
Il s'arrêta brusquement et se tourna vers elle, choqué :
-Ce n’est pas toi?
-Bien sûr que non!
A côté d’elle Ayanna, qui suivait la conversation passivement, se redressa devant lui, la queue battant l’air tant elle était étonnée et le regarda fixement, l’air de lui demander s’il parlait sérieusement. Arya reprit calmement :
-J’étais dans la rue quand j’ai entendu une explosion, je suis allé voir ce qui se passait. Fin de l’histoire.
-Pourquoi étais-tu accroupie sur lui quand je suis arrivé alors?
Arya desserra sa main droite pour lui montrer la bague.
-Laisse moi t’expliquer! s’exclama t elle avant qu’il n’ouvre la bouche. Ce n’était pas pour lui voler! C’est juste que... Avant de mourir ma mère m’a demandé de m’enfuir, avoua-t-elle en baissant la tête pour cacher les larmes qui lui montaient aux yeux. J’ai obéi sans réfléchir, n’emportant avec moi que mes quelques armes, les colliers que je porte de toutes façons en permanence, et les différentes pièces que tu m’as offertes. J’aurais voulu emporter un souvenir d’eux mais je n’ai pas eu le temps. Alors quand j’ai vu la bague... je me suis souvenue d’eux. Je refusais d’y repenser depuis ma fuite, mais là... la Guilde est l’une des seules choses qui me permet de me souvenir... C’est pour ça que j’ai pris la bague...
Elle avait gardé la tête baissée durant tout son récit, plongée dans une muette contemplation des pavés du sol. Les larmes coulaient à flot de ses yeux, les perles salées roulant sur ses joues pour atterrir en tâches foncées par terre. Les pleurs obstruaient sa vue. Elle n’entendait plus ce qui se passait autour d’elle, ne sentait même pas Ayanna qui, ressentant la tristesse de sa sœur d’âme, se frottait contre ses jambes avec un ronronnement sourd.Elle releva la tête en sentant la main d’Aros sous son menton. Il sécha ses larmes et la consola doucement.
-Calme-toi Arya. Viens rentrons chez moi.
Le chemin se poursuivit en silence et jusqu’au bout cette fois-ci.
Une fois arrivé chez lui, il lui offrit de quoi se changer, prendre une douche, et un repas. Pendant qu’elle mangeait il lui dit :
-Tu resteras ici.
Arya avala de travers.
-Quoi ?
-Tu restes ici. Tu n’as nul part où aller, tes parents ont fait beaucoup pour moi je ne vais pas te laisser errer dans les rues de la ville. Et que comptes-tu faire pour tes frères et sœurs ?
-Ils n’étaient pas à la maison le soir où tout est arrivé… Je ne sais pas où ils sont ni ce qu’ils sont devenus.
Arya avait bien essayé de les retrouver mais cela n’avait servi à rien.
-Arya reste avec moi, au moins jusqu'à ce qu’ils soient tous capables de se débrouiller
.Arya ferma les yeux pour réfléchir. L’offre d’Aros était très tentante.
-Très bien je reste avec toi jusqu'à ce que toute ma famille puisse vivre tranquillement et sans avoir besoin d’aide.
- Merci Arya. Dès demain je partirai à la recherche de tes sœurs et ton frère.
Effectivement il tint parole et le lendemain il revint avec tout le monde. A partir de là; la vie se déroula tranquillement. Aros continuait d’entraîner Arya au combat, ainsi que son frère et ses sœurs. Il leur offrit à tous une dague. Arya passait parfois des heures isolée à dessiner, des petits symboles sur des bouts de papier.Un jour, Aros trouva ses dessins et eut une idée certes un peu bizarre mais qui pourrait lui plaire. Il passa plusieurs jours à tout préparer. Partait de la maison pendant des heures pour récupérer ce qu’il lui fallait. Quand tout fut prêt, il demanda aux frères et sœurs de lui laisser quelques minutes avant de les rejoindre. Puis il entraîna rapidement Arya dans sa chambre. Là, il ouvrit les deux battants de la baie vitrée pour lui montrer son cadeau. Il avait un peu peur de sa réaction et essaya de se défendre avant qu’elle n’ouvre la bouche au cas où elle n’aimerait pas.
-Écoute, je sais que tu ne fais pas partie de la Guilde et que tu n’en feras sans doute jamais partie. Tu n’es pas obligée d’accepter cette tenue accepte juste les armes. Tes parents... Tes parents auraient sans doute aimé que tu puisses avoir tout ça.
Il avait laissé tomber cette phrase en dernier argument, le visage d’Arya était caché dans ses mains, il l’entendait pleurer mais ne savait si c’était de joie. Quand enfin elle enleva ses main il vit un grand sourire sur ses lèvres.
Quand Arya avait vu le cadeau elle avait été très étonnée. Devant elle il y avait une grande tenue dont elle ne doutait pas un instant qu’elle soit à sa taille. La tenue ressemblait un peu à un grand peignoir dans les tons de blanc et gris clair. Fermée par une ceinture à la taille dont le fermoir était un A stylisé et forgé avec beaucoup de soins. La doublure était rouge sang et donnait un aspect sauvage à cette tenue. Une capuche retombait sur les yeux, avec une pointe faisant penser à un bec d’aigle. Elle s’approcha pour examiner les armes de plus près. Elle se rendit compte qu’il y avait là; son épée à deux lames, sa dague, et son couteau qui avait disparu depuis quelques jours. Elle comprit quand elle vit que sur leurs lames comme sur celles du jeu d’autres couteaux complet qu’il lui offrait avait été frappé un symbole. Elle reconnut celui qu’elle dessinait depuis quelques temps sur des bouts de papier. C’était des arabesques compliquées qui formaient, en s’entrelaçant, un A. En regardant de plus près le ceinturon de la tenue elle vit que le fermoir n’était pas le A habituel des Assassins mais celui qu’elle avait elle-même tracé. Cette tenue était en vérité la tenue de la Guilde. Ils n’étaient pas obligés de la porter, car il fallait admettre qu’elle n’était pas discrète, mais elle était quand même offerte à chaque Assassin quand il finissait officiellement son apprentissage.
Ce cadeau la touchait profondément. Aros avait raison. Elle n’était pas une assassine et ne le serait jamais. Mais elle le serait devenue si seulement les choses s’étaient passées autrement. Et des fois, elle le sentait, elle le savait; et même si elle refuserait toujours de l’être officiellement, n’irait jamais exécuter des missions, elle avait été élevée, comme ses frères et sœurs, pour prendre la relève de ses parents. Et cela ne se ferait jamais que d’une façon officieuse. Elle était une Assassine sans l’être. Cela semble difficile comme concept même en elle ce n’était pas très clair.
Elle se tourna vers Aros et se jeta dans ses bras en le remerciant de tout son cœur. Elle s’éloigna un peu de lui et le regarda dans les yeux. Ils se sourirent doucement. Une étincelle dans l’œil de l’un trouva un écho dans le regard de l’autre. Un silence tout en pudeur s’installa entre eux... qui fut aussitôt brisé par ses frères et sœurs qui déboulèrent dans la chambre en criant. Elle remercia tout le monde et accepta ce cadeau. Leur vie continua, une routine s’installa, comme dans une vraie famille.
Le sol était couvert de neige et étouffait les bruits. Tout était calme, pas un mouvement à l'horizon, même dans la forêt avoisinant la maison. Arya, inquiète, de tout ce silence se précipita à l'intérieur. Là, un spectacle bien macabre, s'offrit à ses yeux qui se remplirent de larmes. Des corps ensanglantés, mutilés, couverts de coupures et de blessures plus ou moins profondes. Mais surtout c'était des cadavres. Les cadavres sans vie de la famille qui lui restait. Pourtant, tous et toutes avaient été entraînés au combat, justement au cas où des relations d'un contrat d'Aros se retourne contre lui et les attaquent. Mais là, les corps vides de toute expression, tenant encore , pour certains, leurs armes à la main, la remplirent d'une tristesse sans égale. Toute la joie de vivre qui avait pu l'habiter ces derniers jours l’avait quittée. Elle se précipitât sur Aros, qui plus qu'un ami, était devenu pour elle un compagnon, dans tous les sens du terme. Les sanglots qu'elle essayait de retenir jaillirent et les larmes coulèrent à grand flot. C'est la dernière fois que ses émotions s'exprimèrent. Après s'être laissée tomber à terre, les larmes lui obstruant la vue, elle prit le corps de son amour dans ses bras, le suppliant de revenir à la vie. Progressivement la tristesse se muât en un profond sentiment de haine. Quand elle retrouva une plume noire sur le sol, une plume d’un noir intense comme les ténèbres d’un puit sans fond, elle comprit qu’Aile Ténébreuse avait envoyé plusieurs de ses sbires pour terminer le travail qu’avait commencé Milark, sans jamais pouvoir le terminer. Un immense désir de vengeance envahit alors son cœur pendant qu’elle se jurait de tuer ce sombre seigneur et ses sbires de ses propres mains.
Et une unique pétale de rose noire tomba alors, se déposa tout doucement sur la corps sans vie d'Aros alors qu’Ayanna hurlait de douleur, partageant sa tristesse.
Elle partit, elle savait que c’était la meilleure solution. Elle prit un sac ou elle mit ce dont elle avait besoin et sortit de la maison. Comparé à l’intérieur qui s’était transformé en une hécatombe meurtrière le paysage de l’extérieur était calme. Comme tout a l’heure il n’y avait pas un bruit. La nature semblait s’être figé au moment ou les seules personnes comptant pour elle s’était éteinte. Ce silence est cette immobilité lui semblait reposant. En tournant la tête elle vit le grand chêne sous le quel elle s’était assise pour dessiner, écrire ou simplement se détendre. Elle l’avait fait quelque jour plus tôt à peine, mais aujourd’hui cela ne semblait pas d’actualité. Elle avait l’impression qu’une plaie béante venait de s’ouvrir dans son cœur. Et qu’elle ne pourrait jamais être refermée. Elle décida de faire un arrêt au Qg des Assassin. Tout le monde la connaissait et l’avait accepté malgré le fait qu’elle ne sera jamais totalement des leurs. Mais quand elle arriva, elle manqua s’évanouir. L’odeur âcre et métallique du sang flottant dans l’air lui retourna l’estomac. Elle l’avait bien supporté il y a quelque minute mais deux fois dans la journée... Elle n’en pouvait plus. Car la même scène se reproduisait. Tous les Assassin étaient au sol, la plupart en tenue banale, deux en tenue d’Assassin. Elle traversa la pièce, slalomant entre les corps, cherchant un survivant, quelqu’un qui pourrait la soutenir sa quête. Mais rien, pas un bruit, pas un mouvement. Ayanna la suivait silencieusement, comme une ombre. Alors qu’Arya cherchait une preuve pour confirmer son intuition, que c’était Aile Ténébreuse qui les avait fait tuer eux aussi, un léger bruit, de frottement, de frôlement la fit se retourner. Ayanna, en avançant derrière elle, avec fait tombé du bout de la queue, une plume. Une plume noire, identique à celle qu’elle avait trouva sur le corps d’Aros. Arya la ramassa et la mit dans son sac. Comme souvenir d’une époque de sa vie qui fut calme et heureuse. Elle parti une bonne fois pour toute. Derrière elle laissait des souvenir, mais surtout, c’était une vie qui s’était envolé. Même Ayanna qui réussissait normalement à lui remonter ne parvenait pas à la rallonger. Et toute deux s’éloignèrent de cette partie de leur histoire qui venait de s’achever et, s’en allèrent vers la suite, disparaissant dans le paysage blanc.
Aujourd’hui encore elle poursuit sa quête, parcourant le monde ne restant jamais longtemps au même endroit. Son sac rempli que de quelques graines, d’armes et de sa tenue...".

Citation :

Raconte une journée d'entraînement en compagnie d'Aros et de tes frères et sœurs.