Miki était dresseuse, mais malgré ça, elle avait pris quelques jours de congé pour aller dans la toundra, paysage ô combien morne. Cependant elle n'était pas la pour admirer le paysage, elle était là pour trouver le double de sa monture actuelle, un Har'Koa, ces énormes bêtes qui, pour manger, n »hésiterais pas à assaillir n'importe quelle proie, que se soit elle où d'autre voyageurs tellement inconscient qu'il n'aurait pas fait appelle à notre Exquise Tueuse ou à ses pairs. Elle admirait ses tas de muscles il incarnait puissance et liberté, Miki aimerais enseigner ceci à l'homme, cet être qui pense que la nature n'est bonne qu'à détruire pour être remplacée par des villes, des sentiers.

Miki remonta la capuche de son manteau, c'était peut-être le milieu de la journée mais en attendant, elle avait froid, très froid. N'ayant pas besoin de se blesser d'une quelconque manière pour une si petite invocation, Miki sentit ses mains devenir chaudes et elle report celle-ci vers son visage et cette chaleur déferla dans tout son corps, chose qu'elle apprécia fortement. Soudain, Kuki lança un rugissement effrayant, même les oiseaux qui était douillettement dans leurs nid à plusieurs mètre de là s'envolèrent dans un bruissement d'aile paniqué. C'était le signe qu'elle attendait. Elle glissa au sol pour observer la piste fraîche, qui néanmoins disparaissait à vue d’œil à cause de cette fichu neige. C'était donc bien ça un Har'Koa, plus jeune que Kuki, mais apparemment plus musclé vu la profondeur de ses empreintes.

Elle suivit la piste pendant au moins une bonne heure mais les traces disparaissait et Miki ne pût commander à sa monture de suivre la direction approximative de cette bestiole. Notre jeune fille ne faisait pas attention à se qui se passait devant, elle ne se contentait qu'à regarder à droite ou à gauche pour voir s'il n'était pas tapis dans des buisson enneigé, cachette idéale pour des proies selon eux faciles. Et c'est avec se manque d'attention qu'elle sentit Kuki, jusqu'alors qui courait, se dérober en tentant vainement de freiner sa vitesse. Trop tard, l'impact fût imminent. Miki mit pied au sol, elle venait elle et sa monture percuter un homme. Elle ne savait pourquoi vu le commun qu'il dégageait, mais il l'attirait. Elle l'installa sur la selle de Kuki, celui-ci ne paraissant pas enchanté mais elle lui transmit un message ô combien clair :
Nous l'avons percuté, c'est à nous de l'aider jusqu'à rétablissement, suite de quoi nous le laisserons seul, sauf s'il a une bourse et qu'il est prêt à payer nos service d'escorte.
Elle le plaça donc en position demi assise contre un énorme rocher bordant le pseudo sentier recouvert à présent de neige. Elle avait fait un feu qui dévorait les bûches récemment mises à la source des flammes, il réchauffait es deux individus ainsi qu'un Har'Koa.

Qu’est-ce qu’il s’était passé ? Sebastian ouvrit lentement ses yeux, une légère grimace de douleur sur le visage. Il ne savait pas encore trop quelles parties de son corps lui faisaient mal, et n’était pas spécialement pressé de la savoir. Encore sonné, il mit une bonne trentaine de secondes pour se rendre compte qu’une lumière et une chaleur agréable étaient présentes, provenant d’un feu proche qu’il n’avait pas allumé lui-même. Ce qui ne pouvait signifier qu’une seule chose. Il jeta un coup d’œil autour de lui, et fut assez surpris de voir une créature imposante en train de l’observer. Le chasseur de primes tenta de se reculer, trop brusquement pour son corps endolori qui lui fit clairement comprendre qu’il ne bougerait pas. Sa respiration se fit un peu plus rapide, une certaine peur commençant à l’envahir. Peur qui se calma petit à petit, la raison reprenant sa place dans son esprit. Si elle avait voulu le dévorer, la créature l’aurait probablement déjà fait.

Se rendant compte qu’il n’était pas immédiatement menacé, il continua de faire tourner son regard dans les lieux à la recherche de la personne qui avait allumé le feu. Il s’agissait vraisemblablement de la jeune femme installée non loin. Deux détails attirèrent son attention chez elle, et ce n’était pas son physique pourtant attrayant. D’une part, il était curieux de savoir ce qu’elle pouvait bien faire en un tel lieu, surtout vêtue de cette manière. D’autre part, il sentait quelque chose de différent chez elle. Il ne savait pas définir quoi, il avait juste l’impression qu’il ne devait pas se fier aveuglément à son apparence de jeune fille. Il s’adressa à elle, assez difficilement à cause d’une certaine douleur dans son dos :

« Est-ce… Est-ce vous qui m’avez amené ici ? Merci, je suppose… »

Certes, il s’agissait de remerciements assez succincts. Cependant, en plus de ne pas avoir l’habitude de remercier les gens, Sebastian n’était pas encore sûr des intentions de l’inconnue. Il était fort peu probable qu’elles soient malveillantes. Après tout, pourquoi laisser quelqu’un se reposer près d’un feu si c’était pour lui faire du mal par après ? Ce serait une belle perte de temps et d’énergie. Bref, le Suniage préférait ne pas sombrer dans une méfiance stupide et préféra se présenter calmement :

« Je me nomme Sebastian Oltres. Avez-vous une idée de ce qu’il s’est passé ? »

Il se mit à regarder le feu en attendant une éventuelle réponse, passant sa main gauche sur son épaule douloureuse.

C'est quand le souffle de Miki qui commençait à faire d'énorme nuage de vapeur qu'elle s'aperçut que le jeune homme venais d'ouvrir les yeux. Le visage de la jeune fille jusqu'alors neutre venait d'être orné d'un magnifique sourire quand elle vit le visage effrayé de l'homme qu'elle vit placé là. Puis elle vit qu'il plaça deux yeux presque blanc sur les siens, elle sentit se joues devenir aussi rouge que ses yeux lorsqu'ils était d'un teinte rouge écarlate. Elle décelait en lui quelque chose de puissant et en même temps très fragile c'était on ne peu plus étrange. Elle se surpris à regarder l’intégralité de son corps, il était fin, pas particulièrement musclé au premier coup d’œil, et de taille plutôt anodine, mais ses traits étaient beaux suffisamment pour que Miki se remette à rougir, elle n'était pas là pour une proie, ni même l'amour, c'était hors de question ! Elle sursauta lorsqu'il lâcha ces quelques mots dans lesquelles l'assurance qu'il dégageait auparavant avait pris quelques vacances:

"Est-ce… Est-ce vous qui m’avez amené ici ? Merci, je suppose…
- Oui je vous ais amené ici puisque moi ainsi que ma monture et plus fidèle ami, Kuki, un Har'koa, nous avons percuté de plein fouet."

Le silence qui rompit la conversation fit affluer le chant assez faible des oiseaux habitant ce milieux hostile, Miki se dirigea vers Kuki, la gène aux trousses, elle flatta son animal entre ses deux oreilles touffue et toutes douces, elle l'aimait tant, il avait vécu tant de choses, puis elle entendit un semblant de mot que kuki lui envoyait:
Il...Étrange...Te... Pas... Indifférente.
Assez de mot pour que Miki comprenne grosso modo son message elle le lui en envoya donc à sa suite:
Nous ne sommes pas la pour ça, de plus il est vraiment étrange ! C'est vrai qu'il est plutôt bel homme, et le posséder dans ses rêves serait plus que tentant, mais je ne pourrais me permettre, nous l'avons blesser je te signal !
Elle se retourna vers lui pile au moment où il ouvrait la bouche pour sortir quelques mots regagnant force et assurance:
"Je me nomme Sebastian Oltres. Avez-vous une idée de ce qu’il s’est passé ?
- Enchantée. Pour ma part je suis Miki Sora, jeune dresseuse de familier. Pour ce qui s'est passé rien de plus compliqué, je me dirigeais vers un congénères de mon actuelle monture quand celui-ci vous à aperçu malheureusement les plaques de glaces arpentant cette région étant très fréquentes, le choc était inévitable. Je souhaitait m'excuser donc de notre maladresse et je me suis donc occupé de vous et je le continuerais jusqu'à ce que vos blessures soient complétement guéries. Suite de quoi, nos chemins se sépareront, sauf si vous avez besoin d'escorte en ce terres contre en majeur partit les Har'Koa que seuls les dresseurs tel que moi peuvent repousser. Mais pour cela, il me faudra être payé par une bourse, mon prix étant négociable. Que diriez vous de quelques morceaux de viande sèche et de l'eau ?"

Alors, c’était cette jeune femme qui l’avait percuté avec son compagnon animal ? Vu la carrure de celui-ci, et la vitesse à laquelle il semblait pouvoir aller, il n’y avait rien de bien étonnant dans le fait que Sebastian ait perdu connaissance après le choc. L’honnêteté de la jeune femme quant aux évènements surprenait un peu le Suniage, étant plutôt habitué à rencontrer des personnes qui tenteraient au maximum de cacher leurs torts. Ce qui, dans ce cas particulier, aurait été fort simple. Il aurait suffi de parler d’une créature sauvage l’ayant attaqué, et dire que l’on était venu à sa rescousse. Un tel mensonge permettrait non seulement de se disculper mais permettrait de donner au menteur un certain coté héroïque. Qu’importe.

Il observa la jeune femme s’approcher de son animal. Sans savoir pourquoi, il lui semblait qu’elle était en train d’avoir une conversation avec lui. Mais sans preuve, Sebastian mit cette impression sur le compte de son imagination. Il tenta de se lever, sans succès. Son dos était en train de lui faire comprendre qu’il lui faudrait encore un peu de temps avant qu’il n’accepte de remettre le jeune homme sur ses deux pieds. Il retint un grognement, mélange de douleur et de colère contre cette partie de son corps un rien rebelle sur les bords, mais ne sût pas s’empêcher de tordre son visage dans une nouvelle grimace de douleur.

L’inconnue se tourna alors à nouveau vers lui, et se présenta. La dénommée Miki Sora lui expliqua un plus précisément la façon dont les faits s’étaient déroulés. L’ayant vue rougir un peu plus tôt, il présuma que la légère gêne qu’elle avait ressentie était dû à cet accident. Le chasseur de primes sourit donc, tentant de se faire rassurant pour montrer qu’elle n’avait pas à s’inquiéter de cela.

« Cela ne vaut pas la peine de vous excuser en tentant de me remettre sur pieds. Vous n’y pouviez rien, aucune raison de vous sentir coupable d’une quelconque sorte, de fait. Malgré tout, je ne peux que vous être redevable de ne pas m’avoir laissé sur place, mais de vous être occupée de moi. De fait, c’est à moi de m’excuser de prendre sur votre temps. Quant à votre offre… »

Sebastian avait assez bien d’argent sur lui, et aurait certainement les moyens de payer la dresseuse si le besoin s’en faisait ressentir. Cependant, deux raisons l’empêchèrent d’accepter la proposition immédiatement. La première était bien entendu la faute à une certaine fierté, peut-être mal placée. Il avait toujours été capable de se sortir de diverses solutions seules, et c’était lui qui se faisait payer pour accompagner les gens d’habitude, pas l’inverse. Et la seconde, par la faute d’une transposition de son propre caractère sur les autres. Quand il proposait ses services de par lui-même, cela signifiait souvent qu’il avait une idée derrière la tête, et cette idée était rarement bénéfique pour le client.

« Laissez-moi y réfléchir un peu. Je n’ai pas encore les idées fort claires en cet instant. »

Le jeune homme fit ensuite un signe de tête négatif, signifiant qu’il n’avait pour le moment ni faim, ni soif. Il ramena une de ses jambes vers lui, puis la retendit de manière à ne pas sombrer dans un immobilisme qui pourrait, au vu de ces températures et malgré le feu, lui être fatal. Il se tourna alors à nouveau vers Miki.

« Cela vous arrive-t-il souvent dans votre métier de dresseuse de proposer votre aide pour aider les gens à se protéger ? Cela semble déjà assez dangereux comme cela pour vous, bien que vous vous en sortiez visiblement fort bien au vu de la créature qui vous accompagne, que pour prendre encore plus de risques, non ? »

Un sourire éclatant, c'est ce que lui offrit le fameux Sebastian, l'inconnu plutôt étrange qu'elle avait sauvé quelques heures plus tôt. Pendant qu'il lui parlait, elle saisit une petite sacoche en cuir dans laquelle se trouvais des morceaux de viande aussi énorme que le poing d'un grand et fort guerrier qu'elle offrit à Kuki, celui-ci non loin d'être mécontent du présent de sa maitresse.

"Cela ne vaut pas la peine de vous excuser en tentant de me remettre sur pieds. Vous n’y pouviez rien, aucune raison de vous sentir coupable d’une quelconque sorte, de fait. Malgré tout, je ne peux que vous être redevable de ne pas m’avoir laissé sur place, mais de vous être occupée de moi. De fait, c’est à moi de m’excuser de prendre sur votre temps. Quant à votre offre, laissez-moi y réfléchir un peu. Je n’ai pas encore les idées fort claires en cet instant.
- Pour moi c'est une question d'honneur, je vous est blessé malencontreusement je vous soigne. Je vis soulager quelques peu vos douleurs mais vous aller devoir vous laisser faire, j'ai appris ceci avec des nomades et la méthode est plutôt efficace. Enlevez votre manteau votre T-shirt, il faut que votre peau soit à nu au moins sur la partie haute de votre corps."

Elle savait que vu le froid il l'a prendrait pour une folle, néanmoins elle ne mentait pas, elle sortit six sorte d'ampoules en verre, une petite pince ainsi qu'une bouteille d'alcool et un petit récipient en cuivre d'une autre sacoche et le déposa pas très loin du feu et du jeune homme. Il ne semblait pas obtempéré vu le froid glacial qui l'entourait, sentant sa patiente tendue, prète à l^cher prise elle sortit d'un ton quelque peu agressif qu'elle ne pu retenir:

"Obéissez, faites moi confiance ! Si je voulait vous tuer il me suffisait de dire à Kuki de vous dévorer tout à l'heure ou de vous laisser mourir de froid ! Or ça n' pas été la cas."

Elle partit s'emparer d'un bâtonnet de viande sèche qu'elle goba comme si le gout un temps soit peu amer ne la dérangeait pas. Et c'était le cas, elle y était habituée. Puis Sebastian lui balança une suite de mot qui ne pût l’empêcher de rire aux éclats:

"Cela vous arrive-t-il souvent dans votre métier de dresseuse de proposer votre aide pour aider les gens à se protéger ? Cela semble déjà assez dangereux comme cela pour vous, bien que vous vous en sortiez visiblement fort bien au vu de la créature qui vous accompagne, que pour prendre encore plus de risques, non ?
- Est-ce parce que je suis une femme que j'ai le droit à ce genre de question ? Sachez que oui, j'accompagne souvent des gens d'en général de petits convois, ils aiment la liberté et la force que je dégage. Je ne suis peut-être pas très forte mais j’eus il y a peu un maitre que tout êtres aimerais posséder, il s'appelle Ysyhash Urebrindel. Un des plus grand maitre dresseur de tout le pays. Le danger, je le conçois, je l’apprivoise, je retourne sa sauvagerie contre lui, ma jouant de ses humeurs. Ma notion de liberté m'est propre et personne n'entachera celle-ci."

Difficile d’être convaincu lorsque quelqu’un vous demande, afin de vous soigner, de retirer une partie de vos habits dans un lieu tel que cette toundra. Ces fameux nomades ne devaient pas habiter dans une région aussi froide. Ou alors ils devaient être constitués différemment, avec une sorte de poêlon chauffant en eux. La jeune femme le voyait hésitant, et s’en trouva fort irritée. Était-ce de par la faute de cet honneur qu’elle souhaitait garder en le soignant, ou parce qu’elle était simplement pressée qu’il soit à nouveau sur pieds ? Elle lui précisa que ce n’était en aucun cas un moyen de le tuer. Sebastian s’en était déjà rendu compte, mais préféra ne pas le faire remarquer, se contentant de retirer le haut de sa tenue, tant bien que mal. Ne restait plus qu’à espérer que Miki se lance rapidement dans ses soins, de manière à ce qu’il ne doive pas se remettre d’une hypothermie juste après avoir été soulagé de la douleur de ses blessures.

Après avoir donné un morceau de viande à son compagnon animal et s’en être ingurgité un elle-même, la dresseuse se mit à rire après la question du chasseur de primes. Il n’en tint pas rigueur, se rendant compte que tournée dans le sens qu’elle l’avait comprise, sa phrase pouvait porter à rire, selon certaines circonstances. Et plutôt que de s’énerver, vexé comme la plupart des gens, le jeune homme préféra continuer sur un ton calme.

« Non, en aucun cas. Si vous étiez un homme avec une apparence similaire à celle que vous avez, j’aurais posé la même question. Je reconnais que ma demande se basait sur une ridicule constatation physiologique, et je vous prie de m’en excuser. »

Il laissa quelques secondes de silence. Trois ou quatre, pas plus. Juste le temps d’observer à nouveau la jeune dresseuse et son animal. Elle n’était certes pas vraiment l’archétype du dresseur habituel, plutôt du genre grand homme costaud, imposant et barbu, mais dans son discours et sa voix elle dégageait une force plus imposante qu’eux. Trois ou quatre secondes de silence qui lui permirent aussi de se rendre compte que parler le faisait penser à autre chose qu’au fait qu’il ait froid, le décidant donc à continuer ce début de conversation.

« Certes, la liberté est quelque chose de fort important, et je suis ravi de voir en vous quelqu’un qui en semble tellement convaincu. J’ai rencontré tant de personnes semblant s’être habituées à une routine journalière les handicapant dans leurs pensées et désirs, préférant se laisser guider que de faire ses propres choix, que j’en avais presque oublié qu’il existait d’autres types de personnes. »

Il était effectivement assez impressionné par la conception du danger qu’avait la jeune femme, et de la liberté par extension. Et en y réfléchissant bien, il n’était pas surprenant de la part d’une personne se déplaçant dans un milieu aussi hostile que celui dans lequel il se trouvait pour y rechercher des créatures sauvages et dangereuses se trouvait dans ce genre d’état d’esprit.

Miki s’approcha de Sebastian et lui lança l'onde de chaleur qui avait parcourus son corps quelques heure avant, de la sorte, il ne mourrait pas de froids et elle pourrait donc le soigner convenablement. Elle venait d'arracher un bout d'un vieux tissus qu'elle avait trouvé enroulé autours de la viande pour Kuki, elle l'imbiba donc d'alcool et le saisi avec la pince pour le passer au dessus du feu, une flamme semblait se dégager du morceau de tissus, belle droite et haute, elle plaça celle-ci dans l'unique trou de quatre ampoules qu'elle posa sur les deux pectoraux et sur la partie basse de son ventre. Elle posa suite de quoi les deux dernière sur la pliure de ses deux bras. Elle se saisit de sa lame ô combien aiguisé, le jeune homme écarquilla les yeux croyant que la lame lui était destinée, mais il avait tord, un profond trait de feu marqua son délicat poignet, grâce à quoi elle pût invoquer le feu en ses mains. Elle posa celles-ci en dessous de chaque ampoule de verre, Miki ne doutait en aucuns cas du résultat, lui lança donc un sourire avant qu'il ne lui lâche:

"Non, en aucun cas. Si vous étiez un homme avec une apparence similaire à celle que vous avez, j’aurais posé la même question. Je reconnais que ma demande se basait sur une ridicule constatation physiologique, et je vous prie de m’en excuser. Certes, la liberté est quelque chose de fort important, et je suis ravi de voir en vous quelqu’un qui en semble tellement convaincu. J’ai rencontré tant de personnes semblant s’être habituées à une routine journalière les handicapant dans leurs pensées et désirs, préférant se laisser guider que de faire ses propres choix, que j’en avais presque oublié qu’il existait d’autres types de personnes.
- Il n'y a aucun mal, mais j’avoue sur le moment avoir été surprise, et pourtant je n’ai que trop bien l'habitude de ce genre de remarques ! Sachez aussi donc que pour moi la liberté c'est plus qu'un ressenti, c'est une façon de vivre. Ces gens sont satisfaits par leur routine, peut-être mais ça ne sera jamais mon cas ! Et vous, quel type de personne êtes-vous ? Les monotones ou les rusés ?

En fin de compte il était plutôt gentil, loin d'être hautain ou même prétentieux, il dégageait une aura en même temps indomptable et fragile. Elle l’observa, sourire au lèvres, pensées exquises.

La méthode que la jeune femme utilisait pour essayer de soigner le chasseur de primes était passablement inquiétante à observer pour quiconque n’avait aucune idée de ce qu’il se passait. Et puisque tel était le cas pour Sebastian, il était un peu perplexe et désarmé face à ce qu’elle faisait. Pourtant, il se laissa faire en confiance. Que pouvait-il faire d’autre, après tout ? Visiblement, elle connaissait bien cette méthode et chacun de ses gestes semblaient calculés correctement. Et même si le moment où elle prit sa lame en main le crispa un instant, il se rendit bien vite compte qu’elle n’était pas, encore tout du moins, en train de tenter de lui faire du mal. Au cas où il en douterait encore.

Le Suniage écouta donc sa soigneuse répondre à ce qu’il venait de dire, et lui poser une question à son tour. Sa façon de penser était fort intéressante. Impressionnante, même. Dans le monde dans lequel ils vivaient, même les héros l’étaient plus par habitude que par choix. Et la vie semblait pour la plupart des gens dictée par une envie de ne pas trop se triturer l’esprit à vivre pour soir. Une fainéantise d’esprit, en quelques sortes. De ce fait, qu’une personne à l’apparence aussi jeune ait un tel désir de liberté était quelque chose de fort appréciable. Sebastian eut un petit rictus en répondant. Pas du genre méchant, mais plutôt amusé.

« Avec une question tournée de telle manière, il ne me semble pas difficile de répondre. J’aime à penser que je fais varier selon mes désirs du moment, de manière à ne pas me sentir enfermé dans un carcan ridicule. Même si je n’ai jamais appelé cela liberté mais amusement, je dois avouer être incapable de m’imaginer vivre chaque jour comme étant une copie du précédent dans mes actes. Je suis quelqu’un d’assez impatient. J’ai besoin de changement, d’action. D’où le choix de ma profession. »

Ce n’était pas encore fort perceptible, mais l’homme commençait à se sentir mieux. Peut-être pas encore au point de se lever, et il n’avait de toutes façons pas envie d’essayer cela tant que son interlocutrice ne lui avait pas dit qu’elle en avait fini avec lui, mais tout de même un peu mieux. Il jeta un coup d’œil à l’animal en train d’engloutir un nouveau morceau de viande, se réjouissant de ne pas actuellement être à la place de ce repas.

"Avec une question tournée de telle manière, il ne me semble pas difficile de répondre. J’ai« me à penser que je fais varier selon mes désirs du moment, de manière à ne pas me sentir enfermé dans un carcan ridicule. Même si je n’ai jamais appelé cela liberté mais amusement, je dois avouer être incapable de m’imaginer vivre chaque jour comme étant une copie du précédent dans mes actes. Je suis quelqu’un d’assez impatient. J’ai besoin de changement, d’action. D’où le choix de ma profession."

Miki était heureuse, elle avait trouvé un de ses pairs, il aimait la liberté, il reconnaissait visiblement que chaque chose ait une force propre à elle même. Elle n'avait connue que rare gens comme lui et elle et cela le rendit bien plus heureuse encore. Kuki était déjà levé, elle le regarda dans les yeux et lui dit:
Un peu d'action pour le jeune homme on dirait. Il va être content ou bien contrarié car il ne pourra s'en charger, puisqu'il est bien trop faible encore.
Kuki acquiesça de sa grosse tête, Miki se tourna donc vers Sebastian, plongeant ses yeux rouge dans les bleu presque blanc de son interlocuteur:

"Vous aimez l'action, c'est bien cela ? Vous n'aller pas être déçu, malheureusement, vous ne pourrez participer, bien que vos blessures soient soulagées vous restez trop faible face à deux Har'Koa."

Les yeux de Miki décollèrent de ceux du jeune homme pour trouver les yeux de ses deux prochains adversaires. Ils étaient un peu moins musclés que Kuki mais tout de même redoutables, vu le sang qui coulait de leurs gueules. Ils se rapprochaient à grande allure, la jeune fille se plaça en posture de combat. Malgré sa faible force physique, sa force mentale pris le dessus laissant une femme semblant frêle devenir pire prédateur que les deux chargeant. Elle devint vent, feu, glace, eau, terre. Elle se mouvait dans un idéal souple, courbé, qu'elle seule contrôlait, elle glissait, faisait diverses acrobatie pour se jouer de sa proie, ce n’était plus elle, elle, était le prédateur. L'Har'Koa n'en prit conscience que trop tard, Miki venait de glisser sous son ventre dans lequel cinq profondes entailles venait d’apparaitre. Elle n'eut que le temps de s'évader de dessous son ventre que le premier adversaire s'écroula. Dans cette même seconde Miki reçu un message de Kuki, un seul et unique mot qu'elle compris, la cause de la mauvaise posture de son Har'koa à elle
Frère.
Elle n'eut pas le temps d'intervenir, Kuki était au sol, son adversaire couché sur lui ayant une blessure béante dû à une simple lame ayant pour manche une longue chaine. Elle suivit celle-ci des yeux pour découvrir que l’extrémité se trouvait dans la main de Sebastian. Elle le remercia des yeux et courut vers Kuki, apparemment choqué et triste, Miki dégagea le corps encombrant son unique ami et vint serrer aussi fort qu'elle le pût, histoire de le soutenir. Elle revint vers le jeune homme et lui lâcher le regard quelque peu peiné:

"C'est ma notion de liberté, je fais ce que je veux, bouge dans mon unique but de fatigué quiconque n'ayant apparemment aucunes failles dans son armure pour qu'il créait ses propre faiblesse. Je vous remercie de plus d'avoir sauver ma monture et donc mon ami, je suppose donc que nous sommes quitte. Néanmoins, je ne saurais, vu votre état vous abandonner ici, donc si vous le voulez bien dirigeons nous vers la ville, où je vous payerais une chambre."

Tout se passa assez vite. Deux nouvelles créatures, ressemblant fortement au compagnon de Miki, se lancèrent vers eux. Il ne fallut pas longtemps pour que la jeune femme se transforme en une combattante exemplaire, dont chacun des mouvements semblait être maîtrisé à la perfection. Même si les chances ne semblaient pas de son côté pour ce qui était de la carrure, force était de constater qu’une fois en combat réel, l’animal ne faisait pas le poids. Pour ce qui était de Kuki, au contraire, il semblait ne pas maîtriser la situation.

N’osant, pour une raison inconnue au Suniage, pas attaquer sa cible, il était à la merci de son adversaire. L’homme se glissa alors tant bien que mal vers l’Har’Hoa agressif, et y planta sa lame. Il se recula ensuite assez rapidement, tirant son arme grâce à la chaîne qui la reliait à sa main. Lorsque la situation s’était calmée, il regarda celle qui était, quelques secondes avant, une impressionnante adversaire en train de serrer son animal dans ses bras. Sebastian s’adressa à elle.

« J’ai l’impression que l’on peut être utile l’un pour l’autre, n’est-ce pas ? Votre animal – Ou devrais-je dire ami ? – n’a rien ?»

Préférant ne pas s’attarder sur un questionnement inutile quant aux raisons du souci de réaction de l’animal, Sebastian préféra écouter en silence ce que son interlocutrice avait à dire. Encore une fois, elle l’intéressa de par sa vision des choses, et cette fois-ci sur sa façon de voir les affrontements. Et à nouveau, elle l’impressionna par sa conviction.

« Je vous remercie de votre proposition, mais je pense que je saurais m’offrir une chambre par moi-même. M’acquitter d’une dette ne doit pas en créer une nouvelle. Je suppose que vous me comprendrez, sur ce point. »

Tentant encore une fois de se relever, il fut assez surpris d’y parvenir tant bien que mal, cette fois-ci. Pourtant, il ne fallait pas pour en autant en conclure qu’il était capable de continuer sa route pour l’instant. La recherche qu’il menait quelques temps plus tôt allait devoir attendre un peu, aussi dérangeant cela pouvait-il être pour lui. Même si d’autres perspectives tout aussi intéressantes s’offraient à lui. Sebastian tourna son regard vers celle qui l’avait guéri un peu plus tôt, et lui dit :

« Néanmoins, vous avez raison sur un point. Du repos dans une chambre, et non dans cette étendue glaciale, me serait bénéfique. Si vous en avez l’amabilité, j’apprécierais que vous m’accompagniez dans un tel endroit. »

Bien sûr, le fait que Sebastian n’était pas capable de s’y rendre par lui-même rendait la compagnie de la jeune femme assez appréciable comme cela. Mais cela ne s’arrêtait pas là. Pour une raison qui lui était inconnue, le Suniage avait l’impression que quelque chose de particulièrement impressionnant pouvait sortir de cette personne. Probablement de par son envie de liberté, assez incroyable. Toujours était-il que l’homme désirait pouvoir continuer à discuter avec elle, pour voir ce qu’il en retournait.

Elle plongea son pourpre dans le bleu clair de Sebastian avant que celui-ci ne lui lâche tout sourir:

" J’ai l’impression que l’on peut être utile l’un pour l’autre, n’est-ce pas ? Votre animal – Ou devrais-je dire ami ? – n’a rien ?
- Que voulez-vous dire par là ? Pour ce qui est de Kuki, il va plutôt bien physiquement, mais son cœur en a pris un coup."

Kuki allait souffrir, la jeune femme le savait. Il ne mangerait plus des jours durant, même si elle lui ramenait le plus exquis morceau de viande. Ah bon sang ! Que d'ennuis. Le jeune homme lui ajouta:

" Je vous remercie de votre proposition, mais je pense que je saurais m’offrir une chambre par moi-même. M’acquitter d’une dette ne doit pas en créer une nouvelle. Je suppose que vous me comprendrez, sur ce point.
- Je comprends même tout a fait ! Les dettes sont des chaines, chaines d'une liberté déjà si peu présente.

Elle éclata de rire, elle aimait bien comment il parlait, comment il semblait la jauger. C'était amusant, hilarant même,il semblait quelque peu maladroit et c'était agréable de le connaitre et d'être en sa présence. Miki le vit se lever en titubant, puis se tourner vers la jeune femme en lui disant:

"Néanmoins, vous avez raison sur un point. Du repos dans une chambre, et non dans cette étendue glaciale, me serait bénéfique. Si vous en avez l’amabilité, j’apprécierais que vous m’accompagniez dans un tel endroit.
- Bien entendu que je vous amène dans le paradis des plumes. Je crois que c'est la seule prison que l'homme libre devrait s’octroyer car cette prison est loin d'être fade. Bien au contraire ! Montez sur la selle de Kuki, Sebastian, je me tiendrais à vos côtés ne vous en faites pas."

L'Exquise Tueuse aida le bel homme à gravir la selle de son Har'Koa sur lequel il avait vraiment fière allure mais Kuki ne lui avait toujours dit aucuns mots et cela laissa inquiète la jeune femme. Néanmoins, il fallait se rendre direction Him'néa, un peu plus au nord de ce désert de glace, ville la plus poche et donc moins éprouvant pour ses deux compagnons. Miki adressa à Sebastian un clin d’œil suivit d'un large sourire avant d'indiquer qu'ils allaient vers le nord s'il n'avais aucunes objections.

Sebastian ne dit rien pendant tout un temps, écoutant ce que la jeune femme avait à lui dire avec attention. Il n’osait pas trop s’attarder par rapport à son compagnon de route, qui avait visiblement souffert du combat avec les siens, ne sachant pas trop quoi dire et ne souhaitant pas froisser la demoiselle. Le fameux Kuki semblait en effet être l’une des choses de ce monde qu’elle chérissait le plus, et mieux valait ne pas faire un faux pas en disant malencontreusement une chose qu’il regretterait par après. Il préféra alors s’attarder sur la deuxième partie de sa phrase, concernant la remarque qu’il avait faite plus tôt.

« Je ne voulais rien dire d’autre que ce que mes mots signifient. À savoir que je pense que, même si ce n’est que temporaire, nous devrions pouvoir nous aider l’un et l’autre. Vous avez des capacités de combat impressionnantes et des connaissances fort utiles dans plusieurs domaines, et je suis persuadé avoir quelques compétences qui pourraient vous être profitable. Enfin bref, je m’égare probablement, cela tenait plus de la réflexion personnelle qu’autre chose, je m’en excuse. »

Pour le reste, elle accepta de l’emmener dans un abri, l’installant même sur le dos de son familier de manière à lui enlever l’effort de la marche. Expérience étrange pour le jeune Suniage, qui n’avait encore jamais monté une quelconque créature. Il n’avait aucune idée de ce qu’il fallait faire, mais ne s’en inquiétait pas outre mesure, faisant confiance à la jeune dresseuse, qui lui semblait plus que compétente dans son domaine. Il se sentait un peu coupable de faire marcher Miki à sa place, mais lui était en même temps reconnaissant. Deux sentiments qu’il n’avait d’ailleurs as l’habitude de ressentir, ce qui le plongea dans une légère réflexion. Dont la conclusion ne fut autre que sa blessure le fatiguait, et qu’il avait un peu baissé sa garde.

Après une de minutes de route, durant lesquelles Sebastian se laissa transporter en silence, il remarqua que sa compagne de route avait l’air fort inquiète. Probablement à cause de son Har’Koa. Il se posait des questions sur elle, et même s’il n’allait pas les poser toutes d’un coup, ce moment était aussi bon qu’un autre pour essayer d’obtenir l’une ou l’autre réponse.

« J’aimerais savoir… Est-ce votre désir de liberté qui vous a conduit à suivre une voie que l’on pourrait considérer d’assez risquée ? Est-ce parce que vous aimez avoir le choix et que vous êtes prête, à ce titre, à mettre votre vie en jeu ou est-ce pour une autre raison ? Peut-être cela ne me regarde-t-il pas, je vous l’accorde. Cependant, je vous avoue être assez curieux quant à ce sujet. »

Il regardait Miki, qui marchait à coté de lui en regardant droit devant elle, lâchant un petit regard vers Kuki de temps à autres tout de même. Il n’attendait pas forcément une réponse, comprenant qu’elle pourrait lui refuser une réponse sur un tel sujet. Pour cela, son regard n’était pas insistant, simplement curieux.