Marchant à ses côtés, sa main toujours tendrement dans la sienne, elle caressait le dos de sa main. D'abord ses récits la remplirent de joie. Ragmor, qui était si solitaire et qui pourtant avait connu la vie de village et même en quelques sortes de vedettariat. Cette idée la fit sourire et une lueur d'admiration brilla dans son regard. Bien sur, elle n'avait jamais été particulièrement pour les combats, mais savoir tout le prestige qu'il avait à ce propos dans son ancienne vie.

_Voilà donc que j'ai la chance de fréquenter Crocs-d'aciers!

Riant, son rire cessa vite quand il continua le récit. Maintenant isolé du village, en retrait, elle l'écoutait avec une attention nouvelle et une certaine tristesse. L'horreur de son passé la fit trembler plus d'une fois alors qu'elle se serrait de nouveau contre lui. Elle le comprenait mieux désormais. Quand il eut finit de raconter son histoire, Amya pleurait malgré elle, des larmes de compassion et une souffrance qu'elle ne pouvait comprendre, mais qui lui fendait le coeur simplement à l'imaginer. En silence, elle serra Ragmor dans ses bras, s'excusant pour ses larmes ridicules.

_Je suis désolé, pour ceux que tu aimais...

Alors qu'il lui offrait un sourire, elle s'approcha de lui pour l'embrasser, cessant ses larmes. Bien sur, comment pourrait-il supporter de revenir s'établir dans un village après cela.

_Tu auras toujours ta place ici.

Relevant la tête, elle lui caressa la joue. Déjà la journée était bien avancé, Amya proposa donc à Ragmor de retourner à l'auberge, après tout il devait avoir faim. Elle lui proposa d'aller l'y attendre alors qu'elle retournait chercher des vêtements propres pour demain, si il voulait bien qu'elle passe encore la nuit avec lui.

Amya profita de chaque seconde, de chaque infimes moments passés à ses côtés. Elle s'étonnait de sa sensibilité et se moquait avec énormément de gentillesse brute et maladroite. Ses jurons la faisaient s'esclaffer et jamais elle ne lui reprochait ses manières, au contraire, l'accompagnant même par instant dans quelques bouchées prises à l'aide du meilleur instrument de l'homme: ses mains.

Le repas lui avait semblé passé si vite, à peine un instant, un éclair et déjà, il l'accompagnait de nouveau jusqu'à la chambre, où une fois de plus les regards salaces des hommes de l'auberge accompagnèrent leur pas, non pas sans la laisser, une fois de plus, mal à l'aise.

De nouveau dans la chambre, elle lui rendit volontiers ses douces affections et plongea son regard dans le sien en riant.

_Bien sur que j'accepte gros bêta, comme pourrais-je refuser?

Éclatant de rire, elle l'embrassa avec plus de ferveur encore, puis se dirigea vers les vêtements qu'elle avait récupéré pour pouvoir enfiler une tenue de nuit, ce qu'elle n'avait pas eu l'occasion de faire la nuit précédente. Malgré ce qui s'était passé, elle eut les joues rougies alors qu'elle retirait ses vêtements pour enfiler sa tenue de nuit. Une fois enfilée, elle se dépêcha de se diriger vers le lit où elle s'assit, jetant un regard vers Ragmor, avec un fond du regard une sorte de satisfaction à la suite de cette journée qui s'achevait.

[modo]Décidément vous deux x) Le minimum de lignes est 15. Je vois dans le dernier message qu'il n'y en a que 10, à peine, et ce n'est pas le seul. Donc attention au speed posting, il est sanctionné. Je te laisse rectifier le tir et attention, je vais être regardante sur vos Rps maintenant, c'est la 2eme fois qu'il y a entorse au règlement. A la prochaine infraction je devrai me montrer plus dure.[/modo]

C'était le genre de chose que pouvait sentir une femme. Bien sur, il avait sourit la journée entière et s'était intéressé avec sincérité à ses occupations. Et pourtant, elle l'avait vu, à travers ses yeux, que si cela la fascinait de savoir, ce n'était pas le mode de vie qui lui convenait. Déjà arrivé dans cette vie, il s'y ennuyait déjà un peu.

Couchée à ses côtés, elle n'avait pas trouver immédiatement le sommeil, réfléchissant à tout cela. Qu'était-il pour elle? Et surtout qu'était-elle pour lui? Des questions auxquelles elle n'obtenait que de vagues réponses. Finalement, elle parvint à apaiser son esprit agiter et à s'endormir, non sans se presser contre lui par peur qu'il disparaisse si tôt.

Au matin, il lui sembla que le réveil fut abrupte. À peine sortie du lit, Ragmor demandait à lui parler sérieusement, ce qui, seulement dû aux termes qu'il avait utilisé, lui laissa prévoir que cela n'avait rien d'une bonne nouvelle. Consentant à écouter ce qu'il avait à dire, il ne fit que mettre en mot ce qu'elle avait déjà compris. Il ne pourrait jamais se résoudre à quitter son mode de vie pour elle. Bien sur, elle comprenait qu'il y avait des sacrifices impossibles à faire en amour. Amour. Ce simple mot lui semblait bien cruel, car avouer être en amour serait aussi se soumettre à une peine d'amour éventuel et un déchirement à le laisser partir. Mais taire un sentiment en changeait-il vraiment la nature?

Prenant un instant de silence, elle lui proposa simplement de lui faire voir un aspect de cet endroit qu'il connaissait mieux: les forêts. Ayant pris le temps de se vêtir chaudement, du moins pour elle, ils partirent dans une excursion des sommets enneigés. Amya n'aborda pas pendant un long moment le sujet du départ de Ragmor. Elle n'avait encore ni commenter, ni même laisser voir quelconque réactions. S'amusant à passer entre les arbres, en touchant l'écorce de chacun, elle regardait de loin Ragmor, cherchant ses mots.

_Peut-être pourrais-je te rejoindre dans tes aventures... un jour...

Elle laissa son commentaire en suspens, continuant son jeu sans réel but avec les arbres.

Comment le temps pouvait-il passé si vite? C'était une torture, pire encore une réel martyr. De voir le soleil faire sa descente était douloureux, car il indiquait aussi le départ de son compagnon. Sa main dans la sienne, c'est sagement qu'elle l'avait suivi sur le chemin de retour. À chaque instant, elle se mordait l'intérieur des joues pour se ramener à elle et éviter de montrer la déchirement que lui infligeait ce départ. Il partirait, rencontrait sans doute d'autres femmes et au final, ne reviendrait que dans des mois... si jamais il revenait.

Ses pensées étaient couvertes d'une brume de douleur et c'est sans vraiment en être consciente qu'elle avait fait un bout de chemin.. Leurs derniers instants étaient tristes et cela l'affligeait, mais impossible il était de mettre son coeur à la fête, car personne n'est joyeux quand il sait que bientôt, il sera seul à nouveau.

Alors que la village se dessinait à l'horizon, elle le sentit s'arrêter et ne réagit pas immédiatement à ce fait, jusqu'à ce qu'il vienne poser sa main sur sa nuque pour la regarder. L'image de cet instant resterait gravé dans son esprit à tout jamais. Lui, colosse de grandes envergures était droit et fier et pourtant, dans ses yeux qui n'étaient qu'amour et tendresse, elle voyait l'eau monté. Un coup de poignard ne l'aurait pas autant surprise que de voir l'homme si ému.

_Ne pleures pas... Je t'en prie, ne pleures pas.

Elle lui disait cela seulement car si il pleurait, elle pleurait aussi. Ce qui arriva. S'embrassant avec amour et désespoir, elle sentit les larmes de l'homme roulé sur ses joues, jusqu'à la frôler et à son tour, elle ne put se contenir, se serrant avec force contre lui. Les baisers étaient tendres et aimants et en eux seuls il exprimait beaucoup de choses qu'ils ne parvenaient à formuler en mots. Entre deux baisers, autant pour le convaincre que pour elle-même, elle lui murmura:

_Tu dois partir... Tu ne peux pas rester.

Il lui semblait déjà qu'ils s'étaient formés une petite routine entre eux. C'était agréable, mais elle savait que ce mode de vie ne pourrait continuer. Il devait partir, c'était dans sa nature et dans son être. Chaque fibre de son corps réclamait l'aventure et de vivre pleinement. Lorsqu'ils retournèrent à la chambre, ils parlèrent longtemps, comme pour soulager leur âme et conscience de leur inquiétude. Se rassurant l'un l'autre, ils ne parvinrent toute fois pas à chasser la tristesse que causait cette séparation.

La nuit qui en suivit, la dernière ensemble fut remplie d'amour et de tendresse. Ils s'aimèrent plus que jamais. Alors que le silence avait repris place et que leurs corps étaient enlacés l'un contre l'autre, elle crut ne jamais s'endormir tant elle voulait profiter de chaque instant à ses côtés. Cependant, malgré ses intentions les plus nobles, le confort et le bien-être d'être auprès de lui l'endormir bien rapidement.

La nuit fut rempli de rêve et de caresses endormis. Parfois elle le sentait la serrer contre lui, ou encore elle venait glisser sa jambe contre la sienne. Comme ce corps allait lui manquer, la sécurité d'être auprès de lui, dans ses bras à chaque instant.

Avant le soleil, au moment même où il pointait le bout de ses rayons, Amya se réveilla et constata dès lors que le jour était venu. Avec le jour venait le départ et elle redoutait tant ce moment. Prenant soin à ne pas le réveiller en quittant ses bras, elle marcha sur la pointe des pieds en enfilant des vêtements propres. Pendant quelques minutes, elle l'observa dormir, montagne de muscles au coeur tendre qui semblait dans un état de tel confort. Après un léger baiser sur le front, elle sortit de la chambre pour aller quérir le petit déjeuner et ainsi le partager avec lui dans le confort de la chambre.

Les matinaux la virent descendre, surpris de la trouver pour la première fois seule. Alors qu'elle soumettait sa requête à l'aubergiste qui acceptait volontier, disait-il, pour rendre service à une si jolie dame, un des hommes ne se gênait pas pour s'approcher d'elle, empestant déjà l'alcool dès le matin.

_Alors la jolie, le costaud, l'inconnu qui t'accompagne, il est où?

Amya voulu immédiatement se défiler, mais l'homme était déjà derrière elle et glissait ses mains sur ses hanches. Amya poussa un cri, lui sommant de la laisser tranquille, mais il ne voulait rien savoir.

_Ça fait déjà quelques nuits que je vous entend, tu sais? C'est qu'elle a l'air bien bonne la gamine.

L'aubergiste ne revenait pas et peu nombreux étaient ceux pour voir. De toute façon, les gens ici n'étaient pas du genre à défendre les demoiselles.

Quand Ragmor vint à son secours, elle réalisa à quel point il était une sécurité à laquelle elle s'était habituée. Savoir qu'il ne serait plus là pour veiller sur elle lui fit un vide douloureux. Ébranlée, elle monta tout de même le petit déjeuner après avoir payer et se rendit dans la chambre. L'incident l'avait laissé encore plus hésitante face au départ de Ragmor. Heureusement, l'homme fut vide à la rassurer, s'assurant que l'incident ne la troublerait pas davantage.

Bien repliée sur elle-même, serrant sa jambe contre elle, elle mangea tout en l'observant, profitant des derniers instants d'humour et de paix dont il pouvait profiter. Quand les assiettes furent vides, ils comprirent vite en se regardant qu'il était temps pour eux de se quitter.

Descendant, elle se retrouva trop vite à la porte principale ou une fois de plus, son regard parvint à la convaincre qu'il n'y avait aucun moyen de le retenir. Tremblant sous l'émotion, malgré son humour qui ne changeait pas, elle ne parvint qu'à lui adresser un faible sourire. Il était trop difficile pour qu'elle parvienne à en faire plus.

Les baisers furent trop peu, elle en eut l'impression et trop vite, il laissait tomber quelques mots qui se voulaient rassurant et qui pourtant laisser prévoir de longs moments de solitudes. Ainsi bien droite, elle le regarda partir et alors qu'il se retournait une dernière, elle lui fit un sourire sincère. Il devait partir, elle le savait. Ici n'était pas sa place.

Alors qu'il venait de disparaître, elle ferma les yeux, formulant quelques souhaits. Surtout, elle espéra qu'il trouverait ce qu'il voulait sur la route. Il était fait pour l'aventure, c'était sa vie et elle n'en était qu'une partie.