Les temps avaient passés dans la froideur des Glaces. Pourtant, cela n'altérait jamais la chaleur dans le coeur des habitants. C'était la raison pour laquelle Amya ne pouvait se résoudre à quitter cet endroit, formé de gens si généreux. Depuis quelques temps, elle avait trouvé son bonheur parmi les Silenastes. Les habitants y étaient richement instruits, autant au niveau de connaissance que de l'artisanat et les croyances populaires. Pour la première fois, Amya s'était retrouvé comme étant plus qu'un simple visage dans la foule, elle y avait fait des rencontres et même, croyait-elle, des amis. Elle s'y sentait bien.

Les jours de foire par des temps plus clément avaient commencés et Amya n'avait certes pu se permettre de manquer une telle occasion. À peine venait-elle de terminer une charmante conversation sur les us et coutumes tribales qu'elle se voyait devant des étalages de peaux tannés qui savaient la fasciner. Les vendeurs, de plus, savaient se faire charmant et charmeur, mais elle refusait les offres.

Fascinée par la richesse d'artisanat qui l'entourait, elle ne vit point les grandes portes s'ouvrirent et encore moins l'homme s'y faufiler. Amya avait longtemps espérer le retour de l'homme à la carrure de fer, mais elle avait vite compris qu'espérer la gardait dans un état d'éternel attente qui a la longue l'épuisait. Elle avait donc finit par se dire qu'un jour il reviendrait, tout simplement.

_J'ai des colliers! Des perles comme vous n'en n'avez jamais vu...

_J'ai des fourrures, chaudes et douces, pour la jolie dame...

Amya se retourna vers eux, baissant doucement le capuchon qui lui couvrait la tête. La plupart de ses fourrures venaient de Him'néa et elle avait toujours su en apprécier la qualité. Ses bottes en étaient doublés ainsi que les pans de sa tunique. Cependant, elle n'avait pas besoin de plus.

_Non, merci, c'est très aimable à vous.

Passant son chemin, des rythmes tribaux retentirent à ses oreilles et elle ne put résister à la curiosité de les suivre. À l'entrée d'un gîte se trouvait des hommes à la peau peinturée selon la coutume. Peu vêtu, elle voyait la fumée blanche qui s'échappait de leur bouche alors qu'ils se réchauffaient au rythme de danses et de chants complexes dont elle appréciait la performance. Applaudissant comme bien d'autres, elle se trouvait au milieu d'une foule qui tout comme elle restait fascinée.

Malgré l'agitation, les cris du géant avaient su voler par-dessus la foule et attendre les fines oreilles d'Amya. Sourire au coin des lèvres, elle s'était retournée cherchant du regard le grand colosse qu'elle trouva sans difficulté au centre de la foule, soulevant un garde au bout de ses bras musclés.

Soupirant, bien qu'amusée par la scène, Amya tenta de se frayer un chemin jusqu'à lui, mais déjà, après avoir fait une scène digne d'une tirade historique il filait à grande vitesse. Alors que les gens s'écartaient sur son chemin, il n'en était pas de même pour la frêle femme qui pourtant se démenait de son mieux pour se faufiler jusqu'à lui. Enfin, elle réussit à s'en extirper, voyant toujours Ragmor à bonne distance. Voir l'homme ainsi était amusant. Ainsi, il lui avait fait découvrir son monde de liberté et de plaisir, c'était à son tour de lui apprendre quelques leçons.

Soulevant sa tunique, elle courut jusqu'à lui, évitant le plus possible de bousculer les gens qui, de toute façon, avaient tendance à vouloir s'éloigner de lui plutot que s'en approcher. Une fois à sa hauteur, essoufflée par sa course effrénée, elle posa sa main sur son bras, un sourire moqueur au coin des lèvres.

_Et bien, ils sembleraient que cette rencontre soit bien différente de la première. Le calme est ici changé par l'excitation de la foule et on dirait que c'est un milieu qui ne vous sied pas aussi bien.

Gloussant légèrement, elle exerça une légère pression sur son bras, le guidant à sa suite jusqu'à l'entrée de l'auberge, non sans lui jeter des regards éloquents sur le plaisir qu'elle avait à le revoir. Poussant la porte de l'auberge, des douces effluves de grillades et de viandes fumés parvinrent à leurs narines.

Son esprit avait imaginé plusieurs scénarios et pourtant elle aurait du prendre en compte l'impulsivité qu'elle lui connaissait, alors peut-être aurait-elle pu imaginer qu'il réagirait de sa sorte. Le contact de ses mains sur ses joues le firent frissonner sans qu'elle ne puisse le retenir. Sa réaction l'avait étrangement ému, comme s'il était revenu dans cette ville sans imaginer l'y voir et pourtant, cela semblait lui faire plaisir... le toucher peut-être même. Du moins, étais-ce l'impression qu'elle avait à sentir ses mains tremblés ainsi sur ses joues.

Il la souleva et elle ne put que rire à ce geste qui était bien typique de cet homme. Malgré qu'elle n'en fut pas surprise, elle en rougit, de gêne et, peut-être ne l'avouerait-elle pas, aussi de plaisir. Sans hésitation, elle glissa ses mains autour de son cou, serrant son corps contre le sien. Même à travers ses vêtements, elle sentait cette peau chaude et douce qui lui avait manqué. Il sentait ses muscles se contractés pour venir la serrer avec plus de force.

Ses mots la flattèrent plus que raison et elle en gloussa de plaisir, venant enfouir son visage dans son cou comme une gamine.

_J'ai longtemps espéré te voir passer ses portes. Enfin tu es là.

État-il difficile de voir qu'elle avait changé? Certes, il restait encore du chemin à faire, mais le sourire qui éclairait son visage en disait long sur le chemin qu'elle avait parcourut. Elle en était même rendu au point où le regard de cette foule sur cet étrange duo ne la dérangeait pas outre mesure.

À entendre ses mots, elle comprit que son humour était quelque chose qui lui avait cruellement manqué. Il était différent de cet univers qu'elle fréquentait et c'était cela qui lui plaisait tant. Son sourire ne la quittait pas alors qu'il prenait sa main pour l'entraîner dans l'auberge.

Amya avait l'habitude de ce genre d'endroit, toujours animé et parfois mal fréquenté, ainsi donc ce qu'elle trouva à l'intérieur ne la surprit guère. L'odeur était forte, alcool coulait à flot, tout comme la nature grasse remplissait les tables. De ces hommes, certains la regardait et il n'était pas difficile de comprendre qu'il s'attardait sur ses formes. Bien que ce ne fut pas la première fois, elle en éprouva comme toujours un léger inconfort, se contentant de leur sourire.

Une pression vint s'exercer sur sa hanche et elle leva la tête vers Ragmor. L'expression qu'elle vit sur son visage la fit rougir de plaisir et levé la tête de fierté. Sans un mot, elle lui suivit jusqu'à l'aubergiste où c'est avec joie qu'elle l'entendit demandé une chambre pour plusieurs nuits. Cette fois, il allait resté, du moins un peu. La somme qu'il donna à l'aubergiste la fit sentir mal. C'était une sacrée somme et elle se demandait si ce n'était pas trop pour un séjour dans une auberge. N'eut-elle pas le temps de protester qu'il l'entraînait vers cette fameuse chambre qui, une fois à l'intérieur, s'avérait n'avoir rien d'exceptionnel.

À la suite de son inspection visuelle des lieux, elle se rendit compte que son compagnon s'était étendu sur le lit. Elle l'observa pendant un long moment, le trouvant toujours aussi beau que dans son souvenir. La force qu'il lui inspirait, cette assurance... Elle réalisa pour la première fois qu'il avait l'air épuisé. Doucement, elle vint s'asseoir sur le lit à ses côtés. Sa main vint trouver une place sur sa joue et son pouce s'attarda à l'endroit où il lui eut semblé avoir un bouc la dernière fois qu'elle l'avait vu.

_J'aimais bien ton petit bouc...

Un simple sourire accompagna cette remarque alors qu'elle continuait de caresser sa joue.

_Merci de t'être... enfin... de t'être assuré que ces hommes ne s'approchent pas de moi.

Il y eut une hésitation qui précéda son prochain geste et finalement, ses lèvres trouvèrent place sur sa joue en signe de remerciement et au fond, parce qu'elle en avait envie.

Ses rires et ses sourires lui étaient agréables, tout comme sa présence. Pourtant, il lui semblait que quelque chose lui échappait. Elle l'avait espéré si longtemps, de revoir cet homme qui l'avait changé. Les gens et les jours dans cet endroit se ressemblait et il avait fallu que par une journée comme bien d'autres, cet homme vienne à sa rencontre pour tout changer. Le risque et l'aventure n'avait toujours été que les amis de son imaginaire et pourtant, plus d'une fois, elle s'était imaginé partir elle aussi. Pour vivre. Et peut-être le revoir. Les sentiments qui l'habitaient étaient encore ambigu, mais elle se découvrait à chaque instant un soif de nouveau qu'elle n'avait jamais connu auparavant.

Pourtant, malgré son désir d'être proche de cet homme, elle resta un peu surprise lorsqu'il la saisit par la hanche pour la coller à lui. La tête au creux de son cou, elle sentait alors sa main glisser sur sa nuque. Il n'en fallut pas plus pour qu'un frisson, tel un tsunami, traverse son frêle corps. Si elle aurait pu, elle en aurait ronronner tant ce contact lui était agréable. L'une de ses mains, posée sur le lit, serra très fort le drap, en proie à des sensations surprenantes et soudaines. Le souffle chaud se perdant sur sa peau ne l'aida pas et elle se força au calme, ne voulant pas dévoiler ses faiblesses à cet homme qui lui plaisait bien. Redressant légèrement la tête, maintenant bien au dessus de la sienne, elle rougissait à vu d'oeil à ses paroles.

_Je suis bien aussi... Comme je ne l'ai pas été depuis longtemps.

S'abandonnant un peu, elle se laissa aller contre lui, venant enfouir sa tête dans son cou à nouveau. L'une de ses mains vint trouver place sur son avant-bras, souriant en sentant les muscles puissants qui dépassaient fortement l,envergure de sa main. Comme il était fascinant, à chaque fois, de constater comme elle était si petite à comparer à lui. Sa main glissa, jusqu'à la sienne où elle vint jouer avec ses doigts. Alors qu'elle s'adonnait à ce petit jeu, elle souriait, avec ce même air enfantin, un air qu'elle n'avait jusqu'alors pris qu'avec lui.

_Que crois-tu comprendre?

Son comportement, quelques instants plus tôt ayant été si doux, voir à la limite de la romance, se transformai maintenant en expression de confusion. Étrangement, il ne semblait pas plus qu'elle comprendre le sens que cachait ses paroles. Cela la laissait quelques moments stupéfaites. Lui, toujours si confiant et plein d'assurance dévoilait un côté beaucoup plus fragile de sa personne. Elle ne sut si cela la touchait ou l'effrayait. Le fait qu'il la serre encore plus fort contre lui lui fit croire qu'elle n'avait pas de raison de s'inquiéter.

Son détachement fut soudain et la laissa sur sa faim. Il avait fait preuve de tendre, lui avait même insufflé une part de désir pour ensuite se détourner d'elle? Que devait-elle en comprendre? Mal à l'aise qu'il semble la rejeter soudainement, elle nota de plus la position étrange qu'il prit pour la regarder et ne sut que lui répondre par un petit sourire qui, à vrai dire, manquait d'aplomb.

Sa question tomba lourdement dans un moment comme celui-ci. Alors qu'elle voulait profiter de ces retrouvailles, il la ramenait à son absence. Ses mains jouaient nerveusement l'une avec l'autre alors qu'elle se redressait, mal d'avoir été ainsi laissé étendu sur le lit. Prenant un temps avant de répondre, elle se mit à nouer ses cheveux, comme si elle avait besoin de s'occuper les mains pour éviter qu'il ne voit son malaise.

_Je les ai suivi de mon mieux. J'ai su passer de beaux moments avec de bons amis. Il n'y a eu aucun homme.

Lui faisant dos, elle laissa tomber sa natte sur son épaule, allant se positionner devant la fenêtre, ne tournant que légèrement la tête pour s'adresser à lui.

_Et toi? Tes voyages ont bien dû poser sur ton chemin quelques femmes?

La question avait été lancé sur un ton jovial, presque comme une plaisanterie et pourtant, Amya attendait la réponse avec une certaine appréhension. Bien sur, il était libre et elle était presque certaine que c'était le cas, mais... elle avait au fond d'elle l'espoir d'être un peu différente de ces autres femmes qu'il avait pu rencontrer.

Tant de questions dont elle ne pouvait que faire des esquisses de réponses dans sa tête. Y avait-il des sentiments plus fort que ce qu'elle n'avait d'abord cru? Voilà une autre question qui se répercutait sans suite dans sa tête. Elle avait assez de connaissance propre de sa personne pour se savoir naive et n'être qu'à cet instant qu'une femme de plus, bien idiote, qui se tombait facilement dans les bras de cet homme... fort... beau... gentil...

Elle sentit alors les mains de Ragmor se poser sur ses hanches. La surprise la laissa un moment interdite, mais rapidement, Ragmor continua ses gestes. Il lui semblait avoir une impression de déja-vu alors qu'il lui saisissait le menton pour la mettre face à lui. Elle se perdait, complètement. Pourquoi cet homme parvenait-il si simplement à la déboussoler à ce point? Et au fond, c'était bien cela qui lui plaisait.

Il la serrait, avec un peu plus d'insistance et ses mains trouvèrent place sur le torse de l'homme. Son souffle sur sa peau. La sensation de cette peau chaude sous ses doigts. À son tour, son souffle s'accéléra et alors que leurs visages étaient désormais si près, elle était certaine qu'il pouvait le sentir. Dans son regard, elle comprit que la balle était désormais dans son camp.

Sa réponse la prit au dépourvu, car elle n'avait d'abord pas cru qu'il allait parler et aussi car ses paroles avaient un sens profond. Étais-ce une déclaration... un début d'aveu?

Pour le moment, elle ne voulait pas la réponse, tout ce qu'elle voulait, elle le savait, c'était à elle d'aller le chercher. Ce qu'elle fit. Franchissant la distance qui les séparaient, ses bras entourèrent son cou et ses lèvres vinrent trouver les siennes pour lui offrir un baiser qui, en lui-même, répondait aux questions de l'homme. Elle avait souffert, mais cette souffrance lui avait permis de changer et maintenant, d'apprécier plus que tout ce retour inespéré.

Bien calée contre lui, elle eut un grand sourire à sa réponse et son éclat de rire suivit bientôt. Il était vrai qu'elle en avait oublier son séjour ici, mais elle avait eu bien peur de se réveiller seule le lendemain. Ses peurs évanouis, elle se hâta de poser un nouveau baiser sur ses lèvres, plus fougueux et passionné.

_Il est vrai que j'avais oublier ce détail et voilà qui me rend heureuse. Il me semble irréaliste de pouvoir placer plus d'une journée avec toi.

Cette remarque avait été lâcher comme une petite plaisanterie. Après tout, il était vrai que jusqu'à maintenant, avant ce jour, elle ne l'avait vu qu'une fois et pour bien moins qu'une journée. Alors pouvoir passer plusieurs jours avec lui, était merveilleux et saurait certainement apaiser sa peine, bien qu'il risquait fort d'en rendre le départ plus difficile. Posant sa tête sur son torse, elle ferma les yeux. Malgré son énervement, elle était maintenant rassurée et prenait grandement conscience de la fatigue de son corps. Après tout, il y avait quelques instants à peine, elle découvrait les plaisirs de la chair. Sa main glissa jusqu'à la sienne et elle joua doucement avec ses doigts, comme elle aimait le faire.

_Merci, pour m'avoir fait découvrir ce qu'aucun autre n'avait fait avant.

Il était en réflexion. Elle pouvait le sentir à sa manière d'être immobile à ses respirations constantes. Il ne dormait pas, il pensait, tout simplement. Le laissant faire seul le parcoure de ses pensées, elle continuait à jouer avec ses doigts. Comment pouvait-elle aimé cet homme à ce point? C'était bien parce qu'il ne voulait pas qu'elle le suive qu'elle restait ici. Pour lui, elle aurait pourtant été prête à l'abandonner et l'accompagner dans ses périples, mais il ne voulait pas. Bien sur, elle n'était qu'une femme frêle. En estimant ses capacités physiques avec le mode de vie de Ragmor, elle venait vite à la conclusion qu'elle ne survivrait que peu de temps. Il avait raison. Cela ne l'empêchait cependant pas d'envisager de s'entrainer. Elle voulait être avec lui. Si dans l'immédiat et même dans une longue période à venir, c'était impossible, alors peut-être un jour.

Au baiser, elle resta surprise par tant de reconnaissance, mais le lui rendit volontier. Son regard sur elle la fit rougir, si intense que même malgré tout ce qu'il venait de vivre, c'est cela qui la fit rougir le plus.

_Je suis plus heureuse que jamais.

Lui souriant, elle le laissa la serrer contre lui et s'y blottit confortablement. Malgré son envie de rester éveillé, le sommeil prenait le dessus sur elle.

Depuis qu'il était parti, les songes d'Amya avait été peuplé d'image de lui et de questionnements sans réponse. Étrangement, alors qu'il se trouvait à ses côtés, ses songes étaient complètement différents. Rien de précis, simplement une imposante impression de bonheur qui la faisait sourire dans son sommeil.

Bien collée contre lui, elle n'eut nullement conscience du réveil de son compagnon et encore moins du trouble qui l'assaillait. Alors toujours endormie, la belle se serrait contre son homme, passant négligemment sa jambe contre la sienne. Ainsi contre lui, alors qu'il venait de bouger légèrement, elle murmura quelques mots incompréhensibles qui, du moins dans ses rêves, la firent sourire davantage. Son corps, peu vêtu vu les conditions, touchaient le sien dans son sommeil, dans des circonstances qui lui échappait complètement.

_Ragmor...

Ce ne fut qu'un murmure et déjà elle repartait sur le sentier des rêves, cherchant à enfouir sa tête dans son cou, qui par la même occasion permettait à son souffle chaud de venir frôler sa peau.

Le réveil de Ragmor avait été doux et tendre et elle avait apprécié de passer ce moment avec lui, comme tous les autres d'ailleurs. Lui offrant caresses et amour, elle avait presque quitté le lit à regret,, retrouvant ses vêtements, mais en profitant encore un peu pour le cajoler dans le confort de cette chambre. Quand elle en sortit, elle eut l'impression que tous les observaient, certains avec des sourires qui en disaient longs sur ce qui avaient entendus. Étais-ce simplement dans son esprit, probable. Tout de même, elle se dépêcha d'agripper le bras de Ragmor et de se serrer contre lui.

Avec un peu de gêne, elle avait apporté la proposition de lui faire découvrir sa vie en tant que simple citoyenne dans une communauté. Bien sur, elle voulait faire découvrir son mode de vie, mais elle avait peur d'ennuyer Ragmor. Pourtant, il en sembla fort captivé, ce qui la motiva dans la poursuite. Elle lui présenta les artisans, les différentes tribus et s'arrêta finalement devant une petite demeure et en poussa doucement la porte. Sans lui expliquer, elle le tira par le bras, l'entrainant à sa suite, elle le mena jusqu'au fond d'un long corridor central.

_C'est ici que je passe beaucoup de mon temps. C'est... une sorte de petite école pour les enfants. Je leur apprends à écrire, d'autres viennent leur apprendre la musique, les arts, les mathématiques. C'est aussi ici que je vis, j'ai une petite chambre à l'étage.

Poussant une porte se trouvant près d'elle, elle montra à Ragmor cette classe dont elle parlait. Les enfants qui d'abord étaient pris dans un cours d'art se tournèrent vite vers le géant. Différentes réactions se firent entendre, certains avaient peur d'un homme aussi imposant, d’autres en était curieux. Bien vite, les plus curieux se levèrent et vinrent entourés Ragmor, l'assaillant de milles et unes questions sur sa force et son pagne.

L'attention de Ragmor envers les enfants l'avaient profondément touchée. Elle l'avait regardé porté sur eux un regard à la fois curieux et heureux. Il s'amusait avec eux, alors qu'elle l'admirait dans cette démonstration de douceur. Voilà pourquoi elle aimait autant ce géant de muscles. Il était rassurant d'avoir auprès de soi un homme qui puisse aisément se défendre, mais pouvait aussi faire preuve de douces attentions. Alors qu'ils les eurent quitté, elle parvint mal à calmer son impatience de lui montrer ce qu'elle n'avait montré à personne d'autres. La chambre était petite, mais douillette et comportait le nécessaire, sans vraiment plus. C'est avec une certaine frénésie qu'elle avait ouvert les portes d'une armoire pour lui exposer des quantités impressionnantes de parchemins et de livre. C'était là ce qu'elle avait de plus précieux. Tout en lui expliquant ce qu'il ignorait, elle lui montrait, s'assurant que ces marques de son penchant intellectuel ne l'ennui pas. Heureuse de voir qu'il semblait s'y intéressé, Amya lui parla de son père, qui avait écrit la plupart des parchemins s'y trouvant. C'était là une confession immense, du moins pour elle, qui n'avait jamais parlé de sa famille à qui que ce soit.

Alors qu'elle partageait avec Ragmor des morceaux de sa vie, elle fut surprise du baiser passionné qu'il lui offrit, la faisant légèrement rougir de plaisir. Alors qu'ils redescendaient, sa main se glissa dans la sienne, lui offrant de doux sourire. Après avoir tant parler d'elle, elle lui proposa une balade à travers la ville durant laquelle il pourrait à son tour lui en apprendre un peu plus sur qui il était.