« Hey, Mam’zelle ? »

Dans des conditions que l’on appelleraient « normales », Léandre n’aurait jamais osé appeler une femme de cette façon. Trop peu classieux pour sa personne ; lui, l’invincible, le grand, le magnifique bretteur de l’arène de Sen’Tsura : Leofield, grand maître d’arène respecté et craint même par ceux qui portaient ses propres couleurs… Mais aussi un élégant et redoutable charmeur, grand tombeur de ces filles et…

« Quoi ? T’as jamais vu une belette qui parle ? »

C’est ainsi que se clos la description de l’homme parfait… Et à ce moment précis, maintenant, en me lisant, une question trotte au grand galop dans votre esprit. Sur le coq, ou est la bi#e ? Pourtant intrigante, je reste convaincu que cette question n’est pas celle que vous vous posez… La véritable ressemblerait plus à celle-ci : pourquoi Léandre nous apparait-il sous cette forme grotesque ? Pour vous répondre, je suggère de faire un bond d’une dizaines de minutes en arrière… 12 minutes et 24 secondes pour être précis…

FLaSh BACk

« ALLER, AVEC MOI ! ♪ »







Ces chansons, pourtant d’un ridicule sans précédent, étaient très appréciées autours d’un bière après quelques litres d’alcool ingurgités… C’était sans doute le seul inconvénient de traîner dans les bars à cette heure-ci… Quoique ? C’était l’occasion rêvée de déclencher une bastonnade à la bonne vieille école, le genre de baston qui te laisse 3 inconscients sur le parquet, et autant sur le porche du bâtiment. C’est pourquoi Léandre se leva et se dirigea vers l’un des hommes, totalement ivre, qui n’oublia pas de lui renverser le contenu de son verre sur les bottes, provoquant un sourire léger sur le visage du jeune homme.

« Tu cherches la merde, là ? »

L’ivrogne le regarda – du moins, tenta de le regarder – dans les yeux, puis lâcha un rot à en tuer un Ours dopé à la poudre arc-en-ciel. Leofield esquiva l’attaque, puis attrapa l’homme par le col avant de le soulever à son niveau. C’est à ce moment qu’il aperçut, au loin, une autre personne effectuant les mêmes gestes que lui, de façon très coordonnée. Cette même personne lâcha sa victime après s’être sentie observée, et s’approcha avec assurance.

« Tu pompes sur moi, la ? » lui demanda l’inconnu.

« Pour pomper sur toi, il me faudrait une pompe à merde. » (Cf Inconnus)

« Oh putain ! »

C’est ainsi que le premier coup de poing atteignit le visage de Léandre, qui fut précipité au sol par l’effet de surprise. Il se releva en un bond et décocha un gauche qui brisa le nez de son adversaire, le laissant inerte au sol… Victoire en un coup ? Mauviette ! Léandre se mit accroupit au dessus de l’homme à terre, puis releva légèrement son visage en agrippant sa tunique en lin. C’est à ce moment qu’il aperçut les tatouages de sa victime, représentant un…

« Dragon ? »

Aussitôt eut-il prononcé ce mot qu’il vit une charmante femme sortir de façon hâtive, comme lorsque l’on se sent traqué… Léandre observa rapidement ses formes, puis fut ramené dans sa réalité lorsqu’une bouteille éclata sur l’arrière de sa tête (…)

Il en avait échappé belle ! Une petite seconde de plus, et il se transformait devant les yeux de toutes ces brutes qui - à mon humble avis – ne lui aurait pas laissé la vie sauve sous prétexte qu’il était devenu un rongeur plus insignifiant qu’un lapin ! Tandis qu’il se concentrait pour oublier la douleur un instant, il aperçut un groupe d’hommes sortir en ricanant, des cartes de jeu à la main, parlant de « vengeance » mais aussi d’une femme aux yeux resplendissants, qui, selon eux, orneraient très bien le pommeau de leurs armes une fois volés à leur hôte. Ces hommes étaient lents, mais semblaient savoir ou leur cible s’était dirigée… Pas très difficile, sachant que parmi eux se trouvait un lycan, créature mi-homme mi-loup, au sens aiguisés… Mais, ils avaient affaire à bien plus dangereux qu’ils ne le croyaient… Car cette était en réalité… Protégée par une belette !

Il se mit à courir aussi vite que sa forme le permettait, passe par les raccourcis créés par ses amis les rats, puis rejoignit dans une ruelle sombre sa protégée, à qui il devrait plusieurs explications…

Fin du FLaSh BACk

Plutôt active, celle-là ; et impolie ! Alors même qu’il allait se présenter et répondre à ses questions, elle l’empoigna par le cou et le plaça sous son bras, avant de courir comme un artichaut convoité par une poule hybride crapaud mutagène et déficiente mentale. Il voulut s’exclamer, mais sa position et les nombreuses secousses – ainsi que la chute manquée – l’en empêchait. Léandre étouffait, étouffait sous le bras qu’elle resserrait sur son minuscule corps, mais il ne pouvait pas le lui faire savoir… C’est alors que le miracle se produit : elle le libéra de son étreinte, pour le placer… DIANTRE !

« Mais je… Euh.. »

Elle ne l’entendit surement pas, trop occupée à bander son arc pendant que Léandre ban… banquetais sur l’admirable vue que l’inconnue lui offrait. La belette redirigea rapidement son regard vers la scène, digne d’un véritable film d’action moyenâgeux. Sa « protectrice » semblait du genre habile en matière de combat : ses flèches étaient menaçantes et tirées avec précisions ; sa posture était droite, sans failles. Son regard, mélange de douceur et de malice, semblait cacher un passé sombre et quelques souvenirs oubliés… Souvenirs oubliés…

« Excuses-moi, mais je sais me défendre. »

Sans en rajouter, Léandre quitta son paradis divin et s’étira les pattes une fois à terre, provoquant des regards intrigués chez les 4 compagnons de beuverie qui lui faisaient face. La transformation allait finir, dans quelque secondes. Il avait apprit à ressentir le moment ou la malédiction prenait fin, à force d’y être confronté ! 5 Secondes, pas plus… C’était largement assez pour les surprendre ! Avec assurance, la petite bestiole de prairie se mit à courir à grande allure… 4 … Accéléra lorsqu’elle fut à portée … 3 … Effectua un saut impressionnant en direction de la troupe …. 2 … Et s’écrasa sur le visage de l’un, le faisant chuter à terre dans un hurlement sinistre.

« Retirez moi ce rat de ma gueule ! Dépêchez, ça fait maaaal ! »

Erreur de calcul ! En y repensant, Léandre n’avait jamais été bon en mathématiques… Peu importe ! Il roula sur le coté puis reprit forme humaine en un temps éclair, trop rapide pour être perçu par le commun des mortels …

« Et j’ai encore mes vêtements ! »

Pas de temps pour l’ironie : trois costauds s’apprêtaient à lui sauter à la gorge, très peu impressionnés par son tour de magie. L’un dégaina ce qui ressemblait à une dague, tandis que ses amis s’approchaient dangereusement, ayant repéré qu’aucune arme n’était attachée à la ceinture du vagabond… Un coup fusa, s’écrasant sur le front de Léandre qui bascula en arrière, reprenant pourtant son équilibre avec aisance. Il repensa à la chaise de ce cher Silvius, cet admirable démon qui avait renforcé son crâne pour le transformer en béton armé, capable de résister à un assaut de rhinocéros en rut blessé par un tir de chevrotine d’un chasseur retraité bourré !

« C’est tout ce que t’as, tapette ? »

Comme il s’y attendait, chez ces brutes, les mots étaient plus efficaces que les coups... Son premier agresseur lança une deuxième offensive que Léandre esquiva d’un pas sur le coté, avant de ramener son pied le plus éloigné pour enfourner son genou dans les parties génitales de sa victime. Elle tomba au sol, se plaçant en position fœtal, sans réclamations. Le second s’élança en hurlant jusqu’à ce qu’il trébuche sur le pied de sa cible, préalablement positionnée afin que l’homme chute dans le vide directement après avoir perdu l’équilibre… Le troisième, enfin, prit la fuit en comprenant que leur adversaire jouait dans la cours des grands... Léandre, dos au dernier brigand, fit volte-face. Un sourire aiguisé sur son visage, il prit plaisir à voir la panique s’installer chez le lycan qui le fixait. Un être immortel, ne pouvant être tué qu’à l’aide d’une lame argentée, effrayé par un simple humain dont un coup de poing pourrait venir à bout ! Pathétique.

« Donnes ca, c’est pas un jouet pour les enfants. »

Sans dégager une once d’agressivité, l’ex-gladiateur s’empara de l’arme dans les mains du loup-garou, puis s’en débarrassa en la jetant au loin derrière lui.

« Dégages, louveteau, ou je te fais ravaler tes queues. »

Pas un mot de plus ne fut nécessaire, la créature disparut aussi vite qu’elle était arrivée ! Léandre pu enfin se tourner en direction de sa charmante femme taxi, toujours en position d’attaque, arc tendu.

« Bonsoir, charmante demoiselle. De là ou j’étais, j’ai pu difficilement apercevoir votre visage. Mais je ne suis pas déçu de pouvoir le contempler, désormais… »

Lentement, son regard se dirigea vers la poitrine de Luz. Il toussota brièvement, puis détourna le regard, ôtant chaque pensées perverse de son esprit.

« Tu me sembles être bien plus dangereux que les quatre bons samaritains de tout à l'heure... »

Lui avoua t-elle, toujours sur la défensive. Léandre profita de l’occasion pour apprécier ses formes et tenter de répondre à cette gène au plus profond de son cœur, qui semblait le mettre en garde contre cette femme… Qui était-elle ? L’avait-il déjà rencontré, aperçu, imaginé ? Une apparence de combattante et un visage angélique : si incohérent, et pourtant si attrayant ! Elle devait être une véritable arme, le genre « séductrice venimeuse » ; un grand assassin ; ou bien simplement une psychopathe allemande attardée atteinte de la vache folle…

« Bon, j'en conviens, je vous ai laissé faire tout le travail et je trouve quand même le moyen de vous menacer après... Très classe de ma part. »

« Vous êtes pardonnée. » faillit enchainer Léandre, charmé par le regard que son interlocutrice venait d’adopter. Mais ce n’était pas le moment de se laisser envouter par une inconnue, et il eut rapidement reprit ses esprits, laissant ses hormones de coté pour quelques instants – pas trop longtemps quand même. Elle, de son coté, venait de ranger son arme et se dirigeait vers l’homme belette, ramassant l’une de ses flèches au passage. Une fois proche de lui, elle se stoppa net et lui fit la révérence, que Léandre accompagna d’un geste de salut de la tête.

« Enchantée donc de vous rencontrer, heureusement que les belettes parlantes suivent régulièrement les gens à la sortie des tavernes ! »

« Je n’aime pas aider les gens. Mais, si je ne les avait pas suivit, qui sait ce qui aurait pu arriver… »

Ne croyez pas que cette phrase relève d’une sorte de machisme accéléré ! Léandre avait comprit que cette femme n’était pas qu’une simple humaine, à son odeur si… Particulière. Contre un adversaire de son niveau, ses agresseurs n’auraient pu finir que dans un très mauvais état. Léandre les avait « sauvés », en quelque sorte. Et désormais, il avait quelques questions à poster à cette charmante demoiselle qui lui faisait face. Et la première semblait évidente ! …

« Qui es… Qui êtes-vous ? »

Pointant son doigt en direction de Luz, Léandre esquissait un regard surprit … En réalité, son doigt était dirigé vers un vieillard boiteux, armé de sa canne, qui les fixait un à un, du haut de sa petite taille.

« Ticho… »

Le vieux crouton toussa à s’en arracher le plexus cœliaque. Une fois capable de parler, il cracha à terre un molleton digne de tourner dans un film à budget hollywoodien, puis vint poser sans gène sa main sur le fessier de la dragonne. Il regarda Léandre avec un sourire situé à moitié entre la perversité et la sagesse (drôle de mélange) puis replaça ses mains derrière son dos, un sourire dressé sur ses … Rides ?

« Cé k’t’en a d’la chance brigandier ! T’en è trouvé une bien rembourrée dirait-il pas ? Moi, c’hui Tichondus de la Haute-Singerie, c’hui le tombeur de ces dames. Jé la technique, jé l’argent, tu vois t-il pas donc que t’as aucune chance ? »

Léandre eut un geste de recul. Sa main droite dissimulée discrètement sous son vêtement, empoigna un couteau de lancer, prête à l’urgence. Drôle de personnage qui venait d’apparaître… Le jeune homme leva les yeux vers sa partenaire, avant se refocaliser sur le vieillard, intrigué…

La discussion prenait un tournant que Léandre aurait voulu éviter à tout prix. L’affreux moribond commençait à dévoiler une partie de ses machiavéliques plans sexuels mais fut arrêté par l’intelligence de notre amie Dragonne, qui semblait s’intéresser - malgré les gestes de celui-ci - à ce crouton aux idées mal placées. Après avoir ciblé son point faible, elle s’interrogea sur le fait qu’il puisse tromper sa femme, ce qui provoqua chez notre vieillard une quinte de toux à peine exagérée, accompagnée de superbes glaires jaunâtres ou flageottaient quelques morceaux de carottes, sans doute datés de la veille…

Léandre profita de la distraction pour tenter de s’éclipser - même si le mot « mari » et l’image de la partenaire qui lui était associé aurait pu le clouer sur place – et se plaça donc sur la bordure du toit avant de se précipiter dans le vide, pour atterrir grossièrement sur un amas de bois et de pourriture. Il se releva aussitôt et se mit à courir dans la première direction venue, tournant régulièrement la tête pour s’assurer de ne pas être suivit… Jusqu’à ce qu’il percute une sorte de gélatine humanoïde ressemblant étrangement à une… Femme ?

« Ché ti pa un jeun’ coquinou què j’voi z’a mé pieds ? S’con appell’rais t-il pas une chtiote bouille de caneton ? »

Le jeune homme eut le réflexe de reculer de quelques pas, mais l’affreuse chose se rapprochait toujours plus, bloquant au bout de quelques mètres notre cher Léandre qui réussit à conserver un calme étonnant. Il s’agissait forcément de la femme du vieux timbré, et elle ne semblait pas être plus fréquentable que ce dernier ! C’était peu être pire... Il fallait faire quelque chose pour se tirer de cette situation, et la première idée qui traversa l’esprit de Léandre fut de la prévenir au sujet de son mari.

« Votre … ‘Ange graisseux accro au picon’ est en train de faire la cour à une jeunette, un peu plus loin, là bas ! »

Elle suivit du regard le doigt que le « coquin » pointait en direction des toits, puis adopta un sourire satisfait, avant de repositionner son attention sur sa pauvre victime.

« T’vas pas m’apprendre qu’mon ptit perroquet draguote des piotes femmes dans les rues d’la ville qué même ? J’le sè trè bien voyons ! S’juste qu’il vera qu’aucune d’elle n’sont à mon niveau qu’il reviend’ra direct dans mes panards en m’suppliant d’le r’prendre ! »

« Certes. Mais il drague … Ma femme. »

Cette phrase était sortie toute seule de la bouche de Léandre et avant qu’il ne le remarque, la vieille bougre l’avait déjà attrapé et placé sous ses bras afin d’escalader plus facilement l’une des maisons du quartier. Arrivée en haut, elle jeta un regard aux alentours, puis déposa sa proie au sol.

« Cé qu’j’accepteré pas qu’il casse vot’ ptit coupl c’te vieu con ! J’vé lui montré c’que cé d’bouffer d’la morue quand il m’lechera la moule pour s’fer pardonné ! »

Léandre baissa la tête lorsqu’il aperçut la jeune femme aux cotés de Tichon, un peu honteux de l’avoir abandonné à un sort plus horrible que la mort. Il se rapprocha légèrement d’elle pendant que la grande courgette brisait le peu d’os que le temps avait préservé à son mari, puis lui tendis une poignée de main amicale en esquissant un sourire quelque peu forcé.

« Léandre, mercenaire. J’ai tenté de m’enfuir mais je suis tombé sur celle la… Deux pour le prix d’un. »

Tandis qu’elle répondait à son geste, il capta une once de la discussion entre les deux tourtereaux. Des mots inquiétants, des mots… Qui n’ont rien à faire dans le vocabulaire de deux vieillards atteints de paranoïa aigüe profonde! Ils parlaient de mort, de souffrance, de « changer » les gens… Peut être plus de la folie qu’une vraie mauvaise intention ? Peu importe, elle et lui avait passé trop de temps ici, et ces deux personnages l’inquiétait réellement. Qui plus est, il n’avait pas l’intention de faire du mal à une personne du troisième âge aujourd’hui…

« … et qu’tu dirais d’faire… D’faire t’sé quoi ? »

« Cé qu’en 80 piges d’vie commune, t’continues encor a m’fèr frémir ptit coquin ? »

« Ché ma piote abeille d’orge d’amûr de craie grass ! Sort les flech’tete, on en a trouvé d’aut’ pour s’fer plaisir !! »

Léandre n’eut pas besoin d’en entendre plus pour resserrer la poignée de main et partir en courant, entrainant Luz dans sa course folle. Mais alors qu’il semblait hors d’atteinte, il ressentit une énorme douleur dans sa poitrine, puis un fou rire prenant le bloqua sur place… Ses yeux se fermèrent lentement, et alors que des larmes ruisselaient sur son visage peu habitué à ce genre d’émotions, il perdit connaissance…

Le réveil fut brutal. Alors qu’il ouvrait lentement les yeux, une sensation étrange parcourut le corps de Léandre… Quelque chose d’inhabituel ; quelque chose de « nouveau » ! Ses yeux piquaient, la lumière de la pièce éblouissait son iris… Il mit un temps à se souvenir de ce qu’il s’était passé quelques heures plus tôt. Il observa rapidement l’endroit : un sous-sol, une cave. Quelques meubles vieillis par le temps, une bougie à main posée un peu plus loin, deux lanternes, du bois pourri et quelques ferrailles parsemés un peu partout… Et en face, lui-même, attaché à un mur par les bras et les jambes. LUI ??

« Que-ce qu… »

Cette voix, agréable et féminine, n’était pas sienne. Il semblait pourtant persuadé d’avoir sentit ses cordes vocales vibrer, sa langue danser dans sa bouche, le son en sortir… Instinctivement, il baissa la tête et aperçut une poitrine et des fesses bien plus développées que la normale pour un homme, ce qui aurait provoqué plus d’un arrêt cardiaque à une personne « normale ». Heureusement, Léandre n’était pas « normal ». Et, comme vous l’aurez deviné, il ressentit un « manque » en dessous de la ceinture, ce qui confirma ses soupçons …

« Ils ont échangé nos corps, les #é!^lés ! »

Luz accepta sans hésitation la poignée de main qu'il lui proposait, décidant que finalement sa fuite n'avait que peu d'importance puisque de toutes façons il venait de se manger « le modèle 2 » en pleine poire. Et bim ! Bon d'accord, du coup maintenant elle aussi se retrouvait forcée de subir le duo comme si un seul n'était pas déjà assez épuisant...
Et elle ne croyait pas si bien dire ! Presque aussitôt une étrange conversation lui vint aux oreilles. Le genre de mot qu'on a pas du tout envie d'entendre dans la vie réelle et qu'on laisserait bien volontiers au premier type passant par là. En le forçant un peu (beaucoup), d'accord. Mais quand ça ne passe pas, ça passe quand même, comme dirait Tichon à propos du c... carton de sa femme !


Flé... Fléchettes ?! Luz n'eut pas le temps de réagir que la poigne de Léandre se refermait déjà brutalement mais fermement sur sa main, l'entraînant comme un raz-de-marée à travers toits. Elle manqua tomber, ne dut qu'à sa souplesse de chat de s'en sortir intacte, et... Retomba direct sur les tuiles dures, lorsque Léandre s'effondra, forcée de l'accompagner dans sa chute. Elle dérapa sur quelques mètres les dents serrées par la douleur, parvint à retrouver son équilibre juste avant la fin du toit ou d'une chute d'allure plutôt radicale, et se redressa d'un bond comme si la mort était à ses trousses...
Elle ne sentit rien d'autre qu'un sifflement dans l'air. Suivi d'une envie furieuse de rire à s'en briser la voix (et les oreilles) qu'elle tenta tant bien que mal de juguler. C'était donc un mélange de... Euh... Râles d'agonie et de couinements ?
Puis elle voulut dormir. Comme ça, sur un coup de tête. Là maintenant tout de suite cela lui parut d'une nécessité absolue, vitale ! Plus que de manger, de vivre, de taper les pépés, poursuivre des pingouins enragés, juste DORMIR ! … Mais pourquoi ? Elle n'était pas tout à fait d'accord en fait, pas du tout même ! Elle se redressa donc de toute sa hauteur, se tourna vers le couple de vieux louches, fit un pas menaçant, deux pas...


… Et s'effondra dans les limbes.

Ce fut une voix féminine choquée qui la tira de son profond sommeil. Nauséeuse elle parvint avec difficulté à ouvrir un œil, puis l'autre, la bouche engourdie. Tomba nez à nez avec elle même attachée à un poteau aux tendances douteuses.
Surtout, ne pas s'affoler. Rester calme. Tout va bien.
…
…


Bim, attaque de la voix grave.


A court d'air elle n'eut d'autre choix que de se taire brutalement. Baissa les yeux sur... Ça... Qui... Dépassait... Nooon... Ils auraient... ?!


Heureusement pour sa santé mentale, ce fut le facteur déclencheur de sa curiosité. Un calme étonnant s'abattit sur elle tandis qu'elle entreprenait de bouger chaque parcelle de muscle qu'elle pouvait du corps de Léandre. Perturbant, très perturbant ! Et pourtant si génial ! Elle commença alors à tester toutes les grimaces possibles et imaginables que pouvaient prendre son visage de façon la plus bizarre qui soit...

Pas la peine de paniquer. Cette situation allait être résolue en moins de temps qu’il ne faut pour le dire ! Et même si Léandre ne savait pas réellement comment, elle en était certifiée ! Absolument certaine ! Il était vrai qu’elle n’avait jamais eu à endurer une femme au sens propre jusqu’à présent, mais il fallait un début à tout, non ? Après s’être arrêtée de contempler son sublime corps, elle prit le temps d’observer attentivement les alentours, et chaque objet dissimulé dans la pièce… Une lanterne, une bougie, des morceaux de bois, des cordes pour simple attache…

« Si j’arriv… Mon dieu, cette voix... ! Si on reste comme ca, je crois que j’aurais du mal à m’habituer… »

Reprenant son souffle, elle releva la tête en direction de Léandre… (Enfin, de lui, quoi). Une idée de génie lui vint alors à l’esprit lorsqu’elle effleura du regard le pantalon du jeune homme, ainsi que l’engin qui s’y trouvait caché. Celui-ci se, selon ses calculs, semblait se trouver à quelques centimètres à peine de la bougie … A peine quelques centimètres… Mais oui ! Évidemment !

« Eh, toi, regardes moi… »

L’inconnu leva la tête dans sa direction, après s’être remit de ses émotions. Une fois leurs regards croisés, Léandre esquissa un sourire à mi-chemin entre le sadisme et la perversité, de façon à ce que son … Sa ? … Son camarade s’en aperçoive. Sa langue sortit de sa bouche, elle vint lécher ses lèvres avec délicatesse, avant de mimer un baiser à l’attention de son ancien corps.

« Tu vois ma petite poitrine ? Tu as envie de la toucher, comme tout mon corps, n’est-ce pas ? »

La technique semblait porter ses fruits, au vu de la bosse qui apparut à l’endroit précédemment examiné. Comme attendu, le monstre vint percuter la bougie qui tomba au sol et embrasa la pièc…

---

---

« HEY OH ?! Ca va pas de plus rien dire d’un coup, comme ca ? J’espère que tu ne pensais pas à faire des trucs étranges avec mon corps… »

Sa propre voix réussit à la sortir de sa torpeur… Etrange, comme réveil ! Elle rougit très légèrement et se mordit les joues pour ne rien laisser paraître. Evidemment, il fallait sortir d’ici… Mais si ce fou la tuait pour avoir pensé à des choses perverses, Léandre ne serait pas plus tiré d’affaire ! Que faire ? Que pouvait-il bien faire ?

« Aaaaah ! Mé v’la qu’no deux bichoubouzouk se r’veillent d’une bien gross nuité ! Comen’ qu’ils vont c’tes deux bonn’ gens ? »

Comme il fallait s’y attendre, le vieux Tichon fit son apparition, comme sortit de nulle part. Sourire apparent, il se rapprocha premièrement de Léandre – enfin, de Luz homme - pour lui donner un coup de canne dans l’estomac, puis se tourna vers Luz, Léandre femme, et palpa avec soin ses fesses, ne subissant aucune gène en se rappelant que c’était un esprit mâle qui habitait ce corps…

« Bon sang de… Je vous ai déjà dis de ne PAS ME TOUCHER comme ça, vieux pervers dégoutant ! »

Elle se tut subitement, yeux écarquillés. Tichon s’empressa alors de prendre la parole.

« Cé qu’vous vous habité vit’ fé à vot’ n’vo cor, j’neun hom ! Fin, piote femme devrai-j’dir ! Y’a d’ca 3heures, vous galopié com’ un ptit mâle fougueu et maint’nant, vous pointez com’ une ptite fouine en chaleur ! Cé qu’sa vous va drol’ment bien, d’porter une culot’ ! »

[HrP : Réponse Laborieuse, mais j'ai trop envie de RP sérieusement xD]

Pas la peine de décrire ce qui venait d’arriver… Le tout se résumait en un seul mot : carnage. Le « pauvre » Tichondus venait d’avoir affaire à un mélange entre une âme déchainée de dragon et le corps d’un gladiateur entrainé ! De quoi terrasser le plus puissant des guerriers ! C’est alors que Luz chuta au sol, après avoir vérifié d’avoir convenablement envoyé son adversaire quelques mètres plus loin, dans un tas d’excréments de chats mélangés à du sébum d’asticots purulents... Léandre ne pu retenir un sourire amusé, se sentant plus proche de cette femme que jamais – même être emprisonné dans le corps de celle-ci ne lui suffisait pas ! Il pencha la tête de coté, observant le dragon, pas encore habitué à sa nouvelle enveloppe corporelle.

« Libères-moi et faisons vite… Je crains que notre esprit ne soit en train de changer complètement, à cause de nos nouveaux corps. »

Luz s’exécuta une fois de nouveau sur pieds, sans rien ajouter. Libéré, Léandre fit quelques mouvements simples pour s’habituer a sa nouvelle forme : rien de bien dur (haha) au final, juste un poids en moins (haha²) qui se faisait sentir à chaque pas, ainsi que cette gène au niveau de la poitrine, le bloquant dans des gestes « basiques ».

« C’est… Désagréable. J’ai toujours voulu, au fond de moi, savoir ce que c’était d’être dans la peau de l’une d’entre vous. Aujourd’hui je regrette… Bref, j’ai un compte à régler avec deux vieux, tu viens je pense ? »

Léandre désigna du doigt le vieillard qui venait de reprendre ses esprits à l’instant même.

« Tu sais ce qu’il nous reste à faire… »

[Tudududu ♪ Pour votre santé mentale, les scènes suivantes seront coupées et remplacées par des images d’ornithorynque, un animal aussi intrépide qu’intéressant !]

Spoiler:

Spoiler:

Spoiler:

« Alors… Comment on guérit votre magie, bande de rigolos ? »

Attachés de cette manière, la vieille peau et son vieux crouton étaient incapables de bouger le moindre membre ! Une bougie et quelques outils tranchants à portée, les deux tortionnaires échangistes étaient prêts à faire souffrir leurs deux victimes si elles restaient incapables de parler.

« Cé qu’sa s’guérit pas, s’truc la ! »

« On commence par le vieux. Une oreille, l’œil et les dents, et on les fait manger à sa femme. »

« Crévindieu qu’non, allé mon ptit tartenpion z’à la crèm, dis leur s’que tu sais ! J’fé l’régime, pas z’envie d’prendr des kilos surtout qu’tu s’ra tout pas bo !! »

Tichondus soupira à s’en décrocher le dentier, puis baissa la tête, honteux de son coup …

« Vous d’vez d’ja vous dandidoné sur l’air d’ste music… Tendez qu'j'me rapel... Boogie Wonderland, si j’me rappelle ben ! Pis, juste après vous prené queques positions du Kamsutra ou ché pu quoi, et enfin vous z’embrassé l’tout. S’tout s’que j’chais. »

« Vous vous foutez de notre gueule, j’éspère ? »

« Crévindedius, j’os’rais pas, moi, Tichondus d’la haute singerie ! »

Léandre se tourna lentement vers Luz, rouge comme le sang qui coulait de la gencive du vieillard… Avait-elle comprit ce que cela signifiait ? Cela signifiait se taper la honte de leur vie afin de pouvoir récupérer leurs corps respectifs…

« On le fait… »

Un peu d’air con plus tard…

« Bon et bien… Il suffit de s’embrasser, maintenant… Faisons ca rapidement, j’ai mal à l’idée de m’embrasser moi-même. »

Léandre se rapprocha lentement de Luz, et une fois les yeux fermés, s’approcha lentement de son propre visage pour l’embrasser, avant de se reculer en observant son corps : après quelques secondes, quelques minutes… Aucun changement. C’est alors que Tichondus se mit à rire sournoisement, un rire qui parvint au plus profond des entrailles du mercenaire, furieux.

« J’vous é mentis band’ d’jeunes. Cété pas nécéssair tout s’la, mais s’tait tellement drôle… L’antidote est dans la cuisine, v’pouvez aller le chercher ! »