Épreuve de Caïn :

Citation :

Raconte le moment où tu as séduit et transformé la Vampire originelle en insistant bien sur le ressenti de Caïn.

C'était en l'an -1025 lors d'une journée chaude au Pays du Feu. Caïn était revenu en la capitale du Feu : Faestelia. En ces lieux il espérait intimement retrouver une demoiselle qu'il avait croisé quelques mois auparavant alors qu'il n'était présent dans la région qu'en coup de vent, il avait eu simplement faim et c'était arrêté dans la ville la plus proche, en cette nuit la fléau suceur de sang s'était donc rassasié une nouvelle fois en laissant un veuf en pleure face au corps inerte de sa femme. Personne ne comprenait jamais qui faisait ça, le Abel avait toujours prit soin de ne laisser aucune trace de son passage. Cependant cet après-midi là, une jeune femme était naturellement venue à lui sans aucune forme de séduction, comme si ... comme si elle avait confiance. Bien entendu l'originel ne s'expliquait guère ce phénomène, elle avait été comme aspiré par les yeux du vampire.

Ainsi elle vint vers lui, quelques mètres, quelques centimètres. Il n'avait même pas prit la peine de rétracter ses canines ô combien longues pourtant, elles le trahissaient c'était certain, il devait la tuer immédiatement ! Non, pas elle. Pourquoi n'avait-elle pas peur devant une chose si monstrueuse, une chose inexplicable à ses yeux? Debout face à face ils s'observaient donc, sans dire mot. Et puis après quelques secondes, ou plutôt quelques minutes, de silence ce fut la jeune femme qui rompit l'ambiance digne des grands cimetières en se présentant tout simplement à lui. Habitante depuis sa naissance du Feu, elle lui exprima ses salutations en guide de respect.

- Mes salutations noble voyageur. J'ai ouïe dire que votre nom était Caïn, Caïn Abel. Est-ce là votre véritable nom ou ne serait-ce qu'un pseudonyme donné à mes parents il y a de cela dix ans?

L'homme n'en croyait ni ses yeux, ni ses oreilles. Il avait en face de lui la fille de ce couple qui l'avait autrefois accueillit chaleureusement. Pour quelle occasion? Il ne s'en souvenait plus sur le coup, il en restait juste bouche bée, incapable de réfléchir. Face à un être muet la jeune femme continua, comme par dépit.

- Vous allez bien? Vous ... vous avez soif peut-être?

Elle ne savait pas pourquoi elle demandait cela, ses parents l'avaient autrefois prévenue qu'elle devait se méfier du visiteur, ils disaient qu'il ne mangeait ni ne buvait mais que étrangement les soirs où il avait été en ville, deux bœufs et une femme étaient morts. Au final personne n'avait pu faire le lien mais la demoiselle avait su qu'il n'y était pas étranger. Aujourd'hui elle venait à lui avec innocence mais ... et si ses parents disaient vrais?

- Je vais bien, je vous remercie. Il m'a été difficile de vous reconnaitre après tant d'années.
- Vous, vous n'avez guère changé. C'est très ... étonnant. Quel est votre secret?

La jeune femme rougit, elle avait titillé le point qui la titillait elle depuis des années.

- Certains mages disent que je suis sous la protection de la Vie ...
- Oh, vous seriez une sorte d'élu alors, n'est-ce pas? C'est grandiose.
- Dit-on. Je ne pensais avoir le plaisir de vous revoir, c'est un véritable plaisir ...

Comme par réflex, l'originel venait d'activer un peu de ses hormones pour mieux la séduire, c'était un phénomène qu'il savait contrôler mais qui pouvait s'activer en cas de grande soif ou qu'une femme l'intéressant particulièrement : tant pour ses charmes que pour son sang.

- Un plaisir agréablement partagé. Puis-je jouer les curieuses et vous demander pour quelle raison vous êtes ici?
- J'espérais simplement trouver un vieil ami mais je n'ai guère de chance, il semble absent pour le moment.
- Oh, j'en suis désolé. Et bien je ne vais pas vous retenir plus longtemps.

L'homme s'en était allé à cette époque, jusqu'à ce qu'il revienne donc des mois après pour elle et seulement elle cette fois. Choisissant un nouvel après-midi ensoleillé il retourna à l'endroit précis où il l'avait vu pour la dernière fois, quasiment une année s'était écoulée et pourtant il avait la conviction qu'elle y serait et oui, elle y était. S'approchant d'elle lentement, il la salua tandis qu'il marchait encore vers elle de façon totalement amicale : cette fois ses hormones s'étaient activées dès le début.

- Mademoiselle, quel plaisir de vous revoir à nouveau ...
- Oh, monsieur Abel !

Mais tandis qu'il commençait tout juste leur discussion, un homme vint les interrompre, à première vue la jeune femme le connaissait et y était même fiancée de par les accords de ses parents.

- Hey le voyageur, vas ailleurs voir si on y est.

L'homme le bouscula légèrement d'une main en lui poussant l'épaule de sa main droite tandis que la jeune femme s'était mit les mains aux yeux, extrêmement gênée de voir cette scène.

- Est-ce que cet homme vous importune ma chère? Si tel est le cas, il se pourrait qu'il n'ait plus envie de vous revoir.

L'homme était vexé, tant d'arrogance et d'assurance ne lui plaisait pas. Cependant il regarda sa promise et lui fit signe de répondre, la femme sentit alors que c'était le moment de dire ses sentiments sans doute, à moins qu'elle eut simplement envie de se débarrasser d'un lourd à cet instant.

- Je ... euh ... oui, il est très importunant.

Caïn regarda l'homme qui semblait vouloir la baffer, il fut simplement bousculé d'un doigt réalisant la même force qu'il avait mit lui avec une main. Une pichenette, comment pouvait-on avoir autant de force dans cet acte futile?! L'homme de plus en plus énervé observa son nouvel adversaire, à en témoigner par les cicatrices au visage il n'en était pas à sa première.

- Me touches pas ! Je vais te ...

Coupé, il fut littéralement snobé et interrompu par l'original.

- A présent tu vas te taire. Tu vas marcher jusqu'à chez toi, prendre tes affaires et aller le plus loin qu'il te sera possible. A cet emplacement tu feras alors ta maison dans laquelle tu vivras à jamais seule.

L'homme le regardait avec les yeux écarquillés et devant le regard surprit voir moqueur de la jeune femme qui devait penser qu'on futur mari n'écouterait pas, il se retourna à demi contre tout attente et partit simplement, en silence.

- Co ... comment avez-vous fait?! C'est ...

Ne trouvant pas ses mots, elle fut simplement prise par la main et emmener plus loin, sur le toit de certains hauts bâtiments que le duo monta aisément grâce à la force et à l'agilité du vieil homme de plusieurs millénaires. Assit en haut, ils observaient le paysage sous le soleil ardant qui - heureusement pour Grands Crocs - commençait enfin à se coucher.

- Observez ce paysage, ne trouvez-vous pas qu'en le voyant l'on se dit que tout devient possible?

Perplexe mais voulant un peu lui faire plaisir et voir où il irait avec un tel raisonnement, elle acquiesça.

- Si, c'est fort plaisant à regarder ... si magnifique.
- Et lorsque je vous vois, vous jouez pour moi le même rôle que ce paysage pour vous. A vos côtés, tout m'est possible.

Rougissant par gêne, elle l'observa les yeux pétillants et scintillants.

- Caïn ... Je ne sais si une rela ...

Embrassée elle ne put terminée sa phrase tandis que le Vampire semblait retrouver la sensation d'avoir un cœur après plus de sept millénaires.

- N'oublies pas qu'avec ce paysage, rien est impossible ...

Toujours avec ce regard, la demoiselle l'enlaça tandis que Caïn résistait à cet instant de tout son être pour planter ses crocs en plein dans la veine de la demoiselle.

« Je dois résister, je ne peux pas ! Pas elle ! »

La relâchant lentement, il rétracta doucement ses crocs qui étaient revenus à leur taille maximale, une taille permettant la perforation de veines profondes.

- Et ... et si nous allions chez moi?

La demoiselle fut surprise, aller chez un homme dès la première journée n'était guère conseillé. La prenait-elle pour une catin? Non, pas lui. Il s'était d'ailleurs levé, lui tendant une main délicate alors comment refuser une invitation dans les règles de l'art? La galanterie était sans doute son fort et elle se laissa porter. Ramenant sa main à celle de son bel homme, il l'aida gentiment à se lever avant qu'il ne traverse la ville et que la nuit ne tombe. La nuit, le moment préféré de Caïn pour chasser et pourtant ce soir il devait s'y refuser. Mais tant d'efforts pour la séduire, il ne pouvait se résoudre à simplement la vider de son sang. L’hypnotiser, la garder en vie et en faire une source permanente, un jouet? Non, même le fléau qu'il était ne pouvait trouver cela acceptable. L'accompagnant sagement toujours avec cette envie de la dévorer, ils entrèrent chez lui ou plutôt la maison d'un homme qu'il avait très cordialement invité à partir - dans la cave du moins où il avait fait un diner délicieux - et à lui laisser sa maison.

- Alors, c'est ici que vous habitez? Je n'aurai jamais pensé que vous aviez même une maison au pays du Feu.
- Pour dire vrai, cette maison appartient à mon vieil ami dont je vous ai parlé il y a quelques mois. Je l'ai retrouvé en d'autres terres et il m'a invité à séjourner là le temps qu'il ne finisse quelques affaires.
- Et bien votre ami a très bon goût.

Oh oui, cet ami avait très bon goût mais il laissait une désagréable odeur au sous-sol. Une odeur qui remonterait lentement les étages pour que finalement un jour elle se propage assez pour alerter le voisinage. Malheureusement ce serait trop tard, plus aucune preuve sur la raison de cette mort soudaine.

Et tandis que Caïn se désolait de telles réflexions, sa douce s'était installée sur le sofa en attendant s'il le voulait bien un verre de vin rouge, rouge, encore une allusion au sang et ces pulsassions qui le harcelaient ! Pourquoi les attendait-il si bien? Pourquoi faire de lui cette créature cruelle qui devait se nourrir de si jolies femmes?! Lui apportant ce qu'elle désirait plus vite qu'un simple mortel, elle s'étonna d'une telle efficacité tandis que son hôte s'asseyait à ses côtés, posait la bouteille et l'embrassait une nouvelle fois en lui tenant le cou de sa main gauche. Mais cette fois, la faim était trop grande, il s'arrêta rapidement pour plonger son regard dans celui de sa compagne.

- N'ait pas peur ...

Hypnotisée, elle ne disait mot et se laissa croquer tandis que le Abel était en grande peine, une larme coula même. Il arrivait même à compter les litres de son désespoir. Un litre, deux litres, trois litres ... NON ! Il ne pouvait pas ! Il lui laissa son venin en guise de pardon, son venin qui prit la place d'une partie de son sang pour finalement la tuer.

- Je t'ordonne à présent de revenir à la vie car tel est mon souhait. Reviens ou périt par les flammes car poussières tu fus et poussières tu redeviendras.

Une minute s'écoula et aucune flamme, la demoiselle se réveilla avec les crocs développés et déjà l'odeur du vieux cadavre à la cave lui revenant. La première vampire était née, l'originelle était là ...