Dans une salle de bal on aperçoit une femme,elle a des cheveux blancs comme la neige du pays de glace,mais ce n'est pas ça qu'on remarque le plus.C'est ses yeux,des yeux de folle,des yeux rouges comme le sang,des yeux qui vous promettent torture et douleur.Des yeux rouges à faire peur.
...
AAAAAAH !!!!!!!
Je me redresse d'un coup sur mon lit,le coeur battant à la vitesse du son.Ce n'est qu'un rêve,ce n'est qu'un rêve.Je frotte mes yeux pour être bien sûr que je suis bien réveillé maintenant.Sa fait plusieurs mois que je refais ce rêve,à chaque il y a plus de détails,là j'ai vu la couleur des cheveux,avant je voyais la salle et les yeux et encore avant juste les yeux.La prochaine fois je verrais peut-être ses vêtements mais je dois dire que j'espère bien qu'il n'y aura pas de prochaine fois.Ses rêves font finir par me rendre folle.Quoique je le suis peut-être déjà ? M'enfin bon,ses rêves finiront par me déglinguer le ciboulot.J'écart les draps noirs et quitte mon lit,par la fenêtre j'aperçois le jour qui est déjà levé depuis un moment.Je me prépare,puis m'asseois devant ma coiffeuse,mes longs cheveux sont un vrai paquets de noeuds.J'attrape une brosse et me met au travail.Après quelques minutes,ils sont de nouveau soyeux et doux au toucher,j'en fait une longue natte,laisse quelques mèches de chaque côté de mon visage et vérifie le tout dans le miroir posé sur le meuble.Parfaite.J'ôte rapidement la petite robe que je porte pour dormir et enfile une de mes sublimes tenues : une belle robe rouge lacérée de rayons d'or,sans manche avec un col en "v".J'ajoute sur mes bras des longs tubes de tissus,que j'accroche à l'aide de broche d'or,les tissus sont noirs et m'arrive juste avant les doigts.Pour terminer j'attrape une paire de talons dorés et les enfiles soigneusement.Encore une fois je vérifie que tout est bien à sa place.Aujourd'hui je dois me rendre au marché je n'ai plus rien dans les placard et mourir de faim serait vraiment stupide.Surtout que par les temps qui courent,il y des centaines,de meilleures,raisons pour mourir.Enfin,passons.
Je quitte donc ma petite maison,argent en poche.Je n'ai pas peur de me faire attaquer mais je reste assez prudente et vérifie par moment que personne ne me suit ou quelque chose comme ça.Mais non,il n'y a rien de ce genre et je me sens plus tranquille.
Après plusieurs minutes de marches,j'arrive enfin sur la place du village,ou le marché se tient.Il doit y avoir une bonne quarantaine d'étales,les marchands ne donnent pas leur part et crient à tous vas les mérites des produits qu'ils vendent,on se croirait sur une criée.Il y a des belles étoffes,des produits de tout genre,de la nourriture venant d'un peu partout,des marchands de robes,des marchands de tout et de n'importe quoi.Je m'approche d'abord de celui qui vend de la viande,en achète un peu,et la fourre dans mon baluchon.Puis j'achète quelques pommes et d'autres fruits,que je mets au même endroit que la viande.Une fois cela fait,je me tourne vers la femme qui vent les robes,elle me connaît un peu et m'amène tout de suite vers une robe or et noir.La robe est une copie conforme de celle que je porte actuellement mais les couleurs ne sont pas les mêmes.Je regarde le tissu et j'ai un vrai coup de coeur pour la tenue,sans perdre un instant je la prend,paie.La femme me remercie et part vers d'autres clients.Dans la main il ne me reste que quelques pièces,juste de quoi boire un verre a la taverne du village.Je ne suis pas une riche mais je ne suis pas une pauvre non plus,alors j'essaye de ne pas abuser quand je dois acheter quelque chose mais je fait souvent une petite folie.
Me voilà donc en chemin pour la taverne,je croise quelques personnes que je connais un peu,deux en fait,les autres m'évitent et les deux personnes sont des mi-quelques choses comme moi.Des amis si on veut.Je pousse la lourde porte en bois qui bloque l'accés au bâtiment.Dedans il y a déjà du monde et même que certains ne sont pas frais,frais.Vous voyez ce que je veut dire ? Ils sont bourrés et jusqu'aux os.
Je vais m'asseoir au fond dans un coin,je voudrais éviter d'être dérangée.Je sens les regards des autres sur moi,et par fierté,je me retiens de me tortiller,tout gênée que je suis.Le serveur me demande ce que je veut :
Bonjour mamzelle,qu'est-ce que vous voulez ?
Je souris pas,je risque de lui faire peur avec mes crocs de louve.
Une bière s'il vous plaît.
Je le regarde partir derrière le comptoir,en prenant soin de ne pas paraître indiscrète.Il revient quelques minutes plus tard,pose la chope sur la table et retourne en cuisine.Je savoure la boisson,que je dois dire ne bois pas souvent,vu que je quitte rarement ma maison,préférant éviter de me montrer,les gens sont tellements craintifs de nos jours.
L'heure tourne,et je me dépêche de finir ma chope,l'abandonne sur la table avec mes dernières pièces et quitte la taverne.Je commence à rentrer chez moi quand je remarque qu'on me suit,c'est l'un des balourds de la taverne.Pourquoi me suit-il ? Je décide d'en avoir le coeur net,je prend une petite ruelle,qui se termine en cul-de-sac et me retourne.L'homme est là,ses cheveux bruns,cachant un peu ses yeux verts.Il est un peu rebonbi sans être gros.Il sort un poignard,je recule instinctivement,il ricane.
Alors ma belle on r'cule ? T'as pas peur tout d'même ?J'te ferais rien.Ou presque.
Je déchire de mes petits griffes ma robe au niveau de ma hanche,pour attraper le couteau dissimuler sous mes jupes.Je l'empoigne comme il faut tout en sachant que je ne peut pas tuer l'homme.Il se rue sur moi,je l'esquive d'un mouvement vif.Je le fixe,mes yeux devenants deux grands lacs rouges et gris,semblables aux flammes de l'enfer.Je suis trop concentré sur cet homme,si bien que je ne vois pas celui qui est derrière moi.J'entend juste la lame siffler près de mon oreille,alors qu'elle se plante dans mon dos,presque dans l'épaule.J'aurais du faire plus attention.J'aurais du.Je hurle et ne lâche pas mon couteau.Je tente de me tourner mais la blessure me fait tourner la tête,je tremble alors que je veut les attaquer.Je manque de tomber.Ils ricanent,ça les amusent.J'entend encore quelque chose,cette fois c'est un bruit de vol.Puis paf,le noir.
...
Hum...
Je me redresse.Je suis dans mon lit...Mais était-ce donc un rêve ? Je passe une main dans mon dos,pour vérifier si j'ai encore ma blessure et me rend compte que oui je l'ai encore sauf qu'elle est protégée par une bandage.C'est lui.Mon " Sauveur" .Eh bien il m'a encore sauvé.C'est pareil à chaque fois,il arrive,je n'ai pas le temps de l'aperçevoir,je tombe dans les pommes.Et je me réveille chez moi.Je regarde mes vêtements,je porte toujours ma robe déchirée mais on m'a enlevé mes talons.
D'accord,j'essaye de quitter le lit mais une vive douleur dans l'épaule,me fait me rallonger aussi sec.Je ne peut pas bouger pour le moment,ok.Je tourne la tête vers la fenêtre en grimaçant,la nuit est tombée.J'ai du dormir tout l'après-midi,ce qui explique que mon ventre gargouille.Je ne peut pas bouger mais j'ai tellement faim...Je soupire et replonge dans les pays des rêves.
Le lendemain,je réussis à me lever et me rend compte que mon baluchon est sur ma commode,j'avale quelques fruits et encore trop épuisée,retourne dormir.