-Haaalte! Debarquez-moi ça là!
-Mais chef! Il va creuver d'froid!
-T'inquiète, ça crève pas ces bêtes là! Aller on s'tire!
- Aller les gars! Jettez-ça!!

Le débarquement fût aussi rapide que le départ. Tout avait commencé la veille. Un tavernier qui n'avait pas apprécié les chants du menestrel et qui était aller se plaindre auprés de la milice du village. La poignée d'soulards conaissaient que trop bien le phénomène pour l'avoir entendu plusieurs fois l'enérgumène en ville. Et ils ne pouvaient hélas... qu'approuver l'ignominie dont le barde était capable. Mais cette fois c'était la plainte et l'coup d'vin dans le nez de trop. Sans ménagement, ils s'en étaient allé capturé la demi-portion et l'avait balancer dans un sac en jute avant de balancer l'affaire en travers des bâts d'un cheval. Aprés avoir délibéré longuement sur le cas du gobelin, hésitant entre plusieurs sentences, la noyade, la pendaison, l'ecartelement et le banissement... Ils avaient opté pour la dernière solution. Considérant les premières solutions trop expéditives et pas asser "pugnitive". Puis ça servirait a titre d'exemple! Des mauvais musicien dans la petite bourgade de Chateau'froid on en voulait pas!

Qui disait bannissement du village, disait ici: Abandon au milieu de la toundra... Puis y'avait toujours une expedition le vendredi toute la journée  pour se débarasser des "encombrants". Les miliciens avaient prit l'habitude de délester dans un coin perdu des glaces, les mendiants, les lépreux, les sorcières, les filles mères et les délinquants juvéniles, les originaux aussi. Bref... Tous ceux qui pouvaient faire tâche dans leur gentil quotidien de villageois modèles. Les éparpillants un peu partout à des centaines de lieux de toutes terres habitées tel des petits poucets qui semaient leur route non sans un brin d'humour tout le long du trajet. Souvent, ils se délestaient des plus lourd d'abord pour eviter de fatiguer les montures. Ensuite larguaient les plus petits et se dépêchaient de rejoindre leur blonde qui les attendaient bien sagement au coin du feu avec un bon petit plat. Le gobelin avait la malchance d'être des derniers abandonnés en route. Si bien qu'il se retrouva à des kilomètres et des kilomètres de toutes terres habitées.

Il se retrouvait là... Seul, cul dans la neige, baillonné et attaché dans le sac de jute. Complétement frigorifié! Sa peau autres fois verte kaki devenue vert pomme tant il avait froid. Ses lèvres avaient même commencées à bleuirent et ils ne sentaient plus ses orteils! Il s'imaginait même que ses oreilles allaient tomber! Il ne portait même pas de botte. Seulement des braies, un foulard sur la tête, des breloques douteuses autour du cou et une vieille chemise elimée avec des bracelets de force au poignet et des bandages en bas des mollets. Et.... etonnemment! (Tu parle!) On lui avait confisqué ses instruments de musiques... Tous, sauf un. Une sorte de petite flûte planqué dans ses braies et un minuscule carnet qu'ils avaient sans doute pris pour autre chose. Autant dire qu'il se sentait démuni plus que jamais. Seul un objet le rassurait un peu. Le totem d'invocation à l'effigie d'un singe sur sa poitrine. Heureusement il avait eu la bonne idée de le noircir pour cacher sa valeur. Ce dernier, bizarrement, irradiait d'une étrange chaleur et persistait à vouloir le réchaufffer.

Oh, bien sur! Il essaya de délier ses liens... Mais à part faire tomber son sac et se retrouver vautré à plat ventre les mains dans le dos à moitié enfoncé dans la neige, il ne réussissa à rien d'autre! Il essaya d'invoquer son familier, qui avait des petites mains agiles bien utiles. Mais pour ça il aurait fallu qu'il puisse ôter son baillon pour pouvoir lancer la formule d'invocation. Il était trés rare que son familier s'echappe du pendentif de lui-même et en general c'etait suite à un accident. Il avait beau se tordre dans tous les sens, crier de façon etouffée! Le silence de la Toundra restait profondément le même... Il se sentait pris comme un rat dans une souricière... Il sentait de moins en moins le froid sur son corps c’était plutôt comme si une paralysie le gagnait lentement... Jusqu'à ce qu'il s'endorme d'un sommeil profond, proche du coma qui allait devenir éternel si jamais il ne trouvait pas trés vite de l'aide!

Le soleil irradiait à nouveau sur son corps en une écrasante chaleur qui le comprimait contre le sol... Du moins, ça c'est ce que le gobelin croyait dans ses songes, tandis qu'enfait le royal séant d'la trollette s'était posé sur lui. Il n'avait plus la force ou plutôt, son corps n'était plus asser irrigué en conséquence du froid qui commençait à geler ses membres pour tenter de se défaire de l'entrave qui l'empêchait de respirer. Il esquissa tout de même le début d'un mouvement et le poid sur lui promptement s'évapora! L'appel de sang deferla à nouveau dans ses veines, ça picotait dans tout son corps trés desagréablement mais ça avait le mérite de le réchauffer et lui retrouvait de l'air. On tira le sac qu'il avait sur lui... Ses yeux jusqu'ici clôt s'entrouvrirent alors sur les reliefs d'un worg qui se detachait de l'immensité blanche et aveuglante. Tandis qu'il sentait ses liens se desserrer sur ses poignets et autour de sa bouche, alors qu'une chaleur fugace l'effleurait a de nombreuses reprises.

Euh désolée petite créature verte.... je t'ai pris pour une pierre... je t'ai pas trop cassé ?

La voix semblait lointaine... comme dans un songe. Avait-il réellement entendu quelqu'un ou n'etait-ce qu'une manifestation de son âme en détresse? Il devait lutter pour laisser les yeux ouvert sur ce qu'il pensait toujours être un worg... Il aurait aimé se relever, mais ses muscles frigorifiés jusqu'à l'os refusaient obstinément de lui répondre. C'est alors qu'il la vit tandis qu'elle venait de s'interférer entre lui et la vision de la créature. Il n'avait jamais vu d'femelle orc aussi bien roulé que celle là! Avec ses incisives inférieures si longue, si prohéminente, ses seins plantureux, sa peau bleue, sa musculature de gladiateur, ses cheveux en iroquois et sa grande taille, il la trouvait parfaite, belle comme un songe. Belle comme dans ses rêves. Voilà il était mort c'est sur! Les orcs c'était pas bleus. Vert kaki, vert pomme, grisâtre, jaunâtre, brunâtre... Mais bleu! Jamais! C'est alors qu'il ré-entendit à nouveau la voix. Il l'identifiait bien comme féminine maintenant.

Ecoute je suis d'humeur massacrante aujourd'hui... donc soit tu me suis et je t'amène au chaud dans une grotte soit je te découpe en trois partie pour que je puisse ripailler moi et mes loups.

Il mit un long instant avant d'analyser chaque mots puis le sens de ses phrases... Avant de se remémorrer comment il était ici et de se rendre compte que la neige sous lui était bien réelle! Elle avait dit quoi là? Suivre? Grotte? Chaud? ripailler? Loup? Aaaah c'était donc un loup? Visiblement, elle parlait le commun mieux que lui. Si bien qu'il ne comprit pas la nuance ripailler ensemble et ripailler de lui. Sinon peut-être qu'il aurait réfléchit deux secondes avant de vouloir la suivre absolument. Il entendit alors les pas fouler la neige et vit la silhouette humanoïde s’éloigner suivit de ses quadrupèdes... Il y'avait donc pas un. Mais deux loups enfait. Il voulait se relever! Courir aprés eux pour les rattrapper. Mais au lieu de ça, ses membres s'obstinaient à lui dire merde et à ne pas vouloir aligner deux mouvements. Pourtant il le fallait. Il ne voulait pas mourir ici. En territoire inconnu... Puis même sans ça, il allait pas se laisser crever maintenant qu'il avait trouvé la gobeline de ses rêves!

Scrâam frissonnant, les dents qui claquent avec une energie qu'il ne pensait pourtant pas avoir... Arracha son corps à la terre glaciale et se releva avec lenteur... Les gobelins, bien que petits, réputés faibles. Avaient une vigueur impressionnante, tant face aux maladies, aux poisons, qu'au froid ou au chaud. Le chef de la milice avait raison... La mauvaise herbe ça creuvait pas comme ça!  Le gob ne sentait plus ses pieds, ni ses mains. Il esquissa quelques pas, titubant laissant derrière lui les empreintes de ses pieds ensanglantés et se mit à trottiner dans la neige, s'enfonçant à chaques fois jusqu'à mi-cuisses dans les zones poudreuses. Il tremblait de froid, mais bouger le rechauffait.  C'est alors qu'il vit les traces de la troll qui se dessinait un peu plus loin et se dépêcha de les rejoindre. Marchant dans ses pas, il s'enfonçait déjà beaucoup moins. Il tenta de presser le pas pour couvrir la distance. Mais il était faiblard, affamé et ses pieds dévorés par le froid étaient en lambeaux sa vitesse, quoiqu'il fasse restait lente. Mais il préferait encore avoir mal que se plaindre. Il ne voulait pas passer pour un faible auprès de la femelle. Déjà qu'avoir été trouvé dans la posture ou il avait était trouvé était asser humiliant!

Ils marchèrent, marchèrent, marchèrent encore... Il avait envie de se coucher et dormir, que la glace le prenne dans son linceul pour toujours. Il detestait la campagne. Lui ce qu'il aimait c'était la ville! Des tavernes ou l'alcool coule à flot, ou la bouffe est chaude et ou et le lit est douillet. Il detestait la Toundra. Comment s'était il démerdé pour arriver dans ces parages maudits? Il en ferait une chanson pour se venger! Nuirait à sa réputation à jamais. Plus personne n'oserait jamais remettre les pieds ici. Mais pour l'heure, il luttait contre l'envie de s’écrouler et mettait toute sa force à ne pas perdre la créature aguichante des yeux. Le silence lui pesait... Il chercha un instant un truc pour paraître aimable à la dame mais aussi la faire ralentir un peu la cadence. Puis, il balança ce qui lui passait par la tête. Penser sagement et agir de façon débile était un peu la devise du gobelin...

"Hey! Jolies fesses! Toi attendre Skrâam!"

Mon nom est Oka'Jin...

Oka'Jin... Owww... C'est qu'en plus il lui trouvait un joli nom. Il releva les coins de sa bouche dans un sourire béat et un peu con. Devoilant une multitude de dents fines et acérés qui s'entrecroisaient. Trahissant son régime alimentaire. D'avantage carné qu'omnivore.  


Je suis une troll des Öookens..

Un troool!? L'information lui fit tomber le sourire et écarquiller des yeux etonnés. Oui, alors lui il connaissait les trolls des montagnes surtout. C'etait grand, moche, fort et con. Et pas euh... bandant jolie comme celle-ci! C'était quoi cette espèce de troll? Il se mit alors à imaginer un tas d'hypothèses mettant en avant un croisement entre orc et troll. Mais ça n'expliquait toujours pas sa peau bleue? ... Il imagina alors autre chose de plus sogrenue. La pauvre petite était un orc mais personne ne lui avait jamais dit. Il s'imagina alors une orkette elevée par des trolls des montagnes... Il reluqua Oki'Joli et s'demanda si y'en avait d'autres des commes elles tiens? ... Elle avait p't'être des soeurs?

enchantée Skrâam... par contre si tu m'appelle encore "jolies fesses" il ce peut que naisse en moi des envies de meurtre à ton égard tiens toi le pour dis.

Heinn??? "Envie " de meurtre a son égard? Le gobelin allongea un sourire amusé. Il pensait avoir du flaire quant à peser ses adversaires. Si la demoiselle avait voulu sa mort. Elle l'aurait fait de suite! Et puis la distance entre-eux le rassurait un peu et il ne pu s'empêcher de lui envoyer une boutade.

Skrâam eveiller des envies? Déjà ça! Moi continuer alors... Héhé.

Avait-elle entendu? Pas sur... Aprés tout il n'avait pas osé le dire si fort que ça. Puis elle reprit:

Tu n'as qu'à te tenir à Liev pour t'aider à avancer... Par contre si tu le pinces il ne faudra pas lui en vouloir si il t'arrache un bras ou deux... c'est son tempérament.

Skrâam avait cette fâcheuse manie de comprendre d'avantage ce qu'il voulait comprendre que ce qu'il y'avait à comprendre... "Tenir" Liev, sonnait dans sa tête comme "monter" sur Liev. Les gobelins avaient pour monture des worgs. C'est à dire des loups géants. Aussi, l'idée de chevaucher un loup ne le choquait pas du tout. Il vit alors le familier faire demi-tour et s'approcher de lui. Les oreilles mi-basses, les sourcils froncés et les babines légèrement retroussées. Le coeur du gobelin se mit à battre la chamade. Le loup semblait contrarié par la décision de sa maîtresse et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il semblait à deux doigts d'un coup de dents perdues. Mais Skrâam, comme tous les gobelins, avaient confiance en leur worgs et apprennaient asser vite à les comprendre et à les respecter. A leur dépend même quelques fois...

On va devoir se dépêcher d'arriver à la grotte... il est tout dans ton intérêt de te dérouiller les jambes créatures... c'est pour toi une question de survie.

Skrâam gobelin. Pas créature.  Oki'joli connaître gobelin?

Il traînait de plus en plus la patte, ses pieds étaient de plus en plus amochés et déjà... Il sentait le fond de l'air fraîchir et le soir s'annoncer. Pas de doute. Elle disait vrai, Skrâam le savait. Il regarda la silhouette sombre du Lupus. Oui il aurait besoin de lui pour avancer plus vite. Il tendit sa main vers l'animal, ce dernier grogna alors, doucement, sans geste brusque, il s'accroupissa. Attendant que le loup s'avance de lui-même et le renifle avant de gagner finalement ses côtés. La créature verte, pongea ses doigts dans la fourrure de l'encolure. Le poil de la bête s'herissa et un grondement plus sourd se fit entendre. Le gobelin retira promptement sa main et lui parla dans sa langue dans un murmure... Peut-être que les worgs n’étaient pas les seuls à comprendre. Peut-être l'animal comprendrait-il au moins le ton de la voix?

Worg, wernot sâarg trak wer eras saress. Wun'erf.

Traduction gobeline:

Les oreilles du loup se redressèrent tandis qu'il ecoutait les chuchotements et les épaules du loup se réhaussèrent légèrement dans une inspiration avant de s'affaisser dans un soupire tandis qu'il tourna la tête dans une autre direction. Dégouté mais relativement résignée à l'idée... Certainement l'envie d'en finir avec la besogne plus qu'autre chose. Le gobelin empoigna alors les poils hirsutes sur les omoplates de l'animal et enjamba son dos, relevant le bout des griffes de ses pieds pour qu'elles ne frôlent pas terre.

Waaaaaaaaaarggggh!

Liev démarra en trombe sans crier gare pour rejoindre sa maîtresse... Secouant son passager comme un prunier et surtout sans ménagement. Le gobelin couché sur l'encolure pour entourer le poitrail de ses bras le mieux qu'il pouvait pour ne pas tomber.

Le paysage défilait à vive allure autour d'eux. Les neiges à pertes de vu jonchant le sol et des sapin déplumés tout autour. Pourtant le gobelin, même s'il n'était pas du genre à y être sensible, n'aurait rien pu en voir tellement il était occuppé à ne serait-ce que rester en selle. Liev lui menait la vie dure, sautant tantôt à droite, tantôt à gauche ou par dessus des obstacles. Et même quelques fois, par dessus des obstacles imaginaires! Oh bien sur il essayait de garder prestance vis à vis de la trollette... Tentant même de lui faire la conversation, mais ce qui devait arriver, arriva! Liev piqua un sprint et d'un coup sec freina! Propulsant le petit être vert par dessus sa tête.

Skrâam plongea lamentablement tête la première, cul en l'air dans la poudreuse. Le nez et la bouche remplie de neige... Il entendait encore dans sa mémoire les rires déments de ses frères et soeurs qui n'aurait pas manqué d'se foutre d'sa trogne en une occasion pareil. Il priait pour qu'Oki n'ai pas vu ça... Mais dans le fond, comment aurait elle pu ne pas le voir? C'est alors qu'il sentit une poigne puissante attraper les étoffes de ses vêtements et le hisser dans les airs tel une poupée de chiffon avant de se voir flanquer sur le dos de l'autre loup qui paraissait bien plus calme. L'animal semblait plus leger, plus etroit, un peu plus bas aussi. Le bout de ses pieds pouvaient s'il le voulait, se poser à plat. Il riva son regard tout aussi étrange qu'orange sur la donzelle. Elle l'avait soulevé avec une aisance surprenante... Vexante même. Comme s'il avait été un enfant!

Il lâcha un long soupire qui s'echappa de ses naseaux. La patience n'était pas exactement ce qui caractérisait les gobelins!!! Il fronça le regard et sauta à bas de sa monture et s'avança pour empoigner la peau du cou de Liev. Ce dernier se tourna brutalement dans un grondement sourd déployant des rangées de dents acérés. Oh put***! S'en était trop pour ses fragiles petits nerfs de teigneux! Le gobelin gronda en retour, un rugissement étonnamment puissant et guttural pour sa petitesse dévoilant les aiguilles dégueulasses qui lui servaient de dents et sa longue langue de serpent! Le loup baissa les oreilles, releva les sourcils et lâcha un ptit couinement étonné. Le gobelin ne se pencha pas vraiment sur les états d'âme du loup, empoigna la couenne de son cou et se hissa à nouveau sur son dos. Liev releva la tête vers sa maîtresse comme s'il cherchait en elle ce qu'il devait faire tandis que la p'tite peste verte, donna un petit accoud du genou pour appuyer sa phrase:

-Aller en route. Skrâam va gelé. Et petit worg en a marre...

Liev embraya le pas à sa maîtresse, les oreilles à mi-hauteurs. Frustré mais plus tellement envie de jouer. Le silence était pesant. Il lui semblait qu'ils avalaient des kilomètres! Pourtant jamais il n'entrevoyait l'entrée de la supposée grotte et ses yeux commençaient à se faire lourds... trop lourds. Il n'avait de cesse de bailler... Sans parler du sang qu'il avait laisser dans leur traces qui pistait leur position. Tout en finissant par l'affaiblir. Une bonne nuit de sommeil au chaud. Un bon repas et déjà il se sentirait mieux. Mais pour l'heure, il ne pouvait faire autrement que succomber aux charmes de Morphée. Sa carcasse devenue molle et lourde maintenant, pendouillait mollement sur le corps mouvant et svelte du canidé tandis que le petit groupe qu'ils formaient tous continuait d'avancer.

Il ne sentit pas son corps qu'on glisse à bas de sa monture vers un tas de fourrure. Ni les soins qu'on administra à son corps tant il était partit loin dans les méandres sinueux et réparateurs du pays des songes. En général les rêves du gobelin étaient fortement édulcoré dans laquel il était toujours le héro mais pas cette nuit... Cette nuit, s'il fallait vraiment décrire son sommeil - il était une pierre. Un poid lourd qui ne sentait plus rien de la réallité. Ni le froid, ni le chaud, ni la faim, ni la douleur, ni la fourrure, ni les présences autour de lui. Son organisme semblait vouloir faire abstraction de tout ou presque. Jamais de souvenir il n'avait été aussi "mort" et pourtant y'avait une odeur âcre qui lui piquait la gorge. Sans que vraiment il puisse réussir à s'en inquiéter ou se réveiller. Une odeur entre le musc, la chaire putréfiée et l'urine. Une odeur qu'il avait déjà sentit auparavant. C'est des grondements étouffés et discret prés de son oreille et les courants d'airs glacial de la nuit qui venaient mordre ses flancs maintenant que les loups s’étaient levés.

Le tout fit que le gobelin se réveilla en sursaut. Son regard embrumé et une migraine tenace dans la tronche. Ou était-il? Il n'y voyait presque rien. Sa nyctalopie ayant morflée sacrément depuis qu'il vivait à la surface. Cependant, aprés quelques instants et grâce aux braises légèrement rougeoyantes qui restait dans le foyer du feu de la veille, il parvennait à entrevoir a peu prêt le décors. Visiblement il était dans une grotte. Y'avait un feu et quelques fourrures pour joncher le sol et non loin de là, l'odeur de la troll femelle et sa pâle silhouette couchée sur le flanc qui lui tournait le dos. Il s’asseya, claquant des dents dans la fraîcheur de la nuit et remonta la fourrure ou il était assis sur ses épaules. Quelque chose, une impression angoissante lui tenaillait les entrailles, en plus de la douleur qui se reveillait dans son corps. Un pressentiment? En tout cas quelque chose manquait dans ce décors et tout était trop calme. Ou étaient les loups? Il renifla l'air. Cette odeur de pisse et de charogne encore. Il n'arrivait plus à se rappeller de quoi il s'agissait exactement. Mais son coeur se mit à battre la chamade....

Sans nul doute! C'était l'odeur d'un prédateur! Il se releva brusquement, perdant les fourrures sur son dos et sauta par dessus le feu pour se jetter sur le corps assoupi de la troll. Lui marchand à moitié dessus dans sa précipitation tandis qu'il l'attrappait par les épaules en la secouant comme un prunier!

Troll-troll-troll -trooooooolllleuuuuuuh! Prédateur! Loups partis! Trooooooollleuuuh!

La troll s'arracha du sol en un mouvement brusque et le bouscula en un crit féroce. Le gobelin chaloupa dans la manœuvre avant de reprendre équilibre, tandis que la troll, elle, avait déjà disparu de sa vue... Un peu sonné, sachant pas trop ce qu'il était sensé faire... Du bout de son ongle, se griffa la tempe pour se gratter. Interloqué. Bon peut-être qu'il devait aider. D'un autre côté. Le prédateur sentait fort c'était risqué et sa p'tite peau verte, il en avait qu'une... Un peu comme les ours sanguinaire qui... Waaah! Le regard du gobelin s’écarquilla tandis qu'il venait de percuter la réalité du danger! Son regard se plissa, scrutant la penombre à la recherche d'une arme ou un truc! Mais rien, si ce n'est un baton dont l'extrémité avait été brûlé par les flammes ne pouvait faire office d'arme. Tant pis... Mieux que rien! Il s'empara du pieu et s'élança à la poursuite de la troll.

Rien. Personne! Le desert blanc et glaciale qui le mordait jusqu'aux os. Le gobelin se mit à grimacer au contact de la neige qui ravivait ses douleurs aux pieds. Puis renifla l'air. Il ne sentait plus rien à présent. Le vent avait du tourné. Le regard de Skrâam se mit à fouiller le paysage a la recherche d'indices qu'il ne tarda pas à trouver. Des traces de loup mais aussi de la troll était bien visible sour le clair de lune. Le gobelin hésita un instant. Sachant trés bien qu'il augmenterait ses chances de survit s'il restait ici! Mais la vie de Liev de la jolie troll était en jeu et surtout... La vérité... Quand elle serait creuvé? Qui lui montrerait comment survivre dans ce desert glacé! Il survivrait peut-être aujourd'hui. Mais demain? C'est alors qu'il entendit des gueulements de bêtes féroces suivit de cris et de gémissements!

Merde. Il avait déjà trop traîné! Il se mit à courir, s'enfonçant au genou dans les traces de l'orc... Esperant qu'il n'arrivait pas trop tard!

Le gobelin arriva essouflé, sa cage thoraxique se gonflait et se vidait rapidement, tandis que le sang frappait comme un sourd dans ses tempes. Il arrivait juste à temps pour voir la louve voler devant lui avant de s'effondrer à quelques mètres dans des glapissements de douleur. Le barde fronça alors les sourcils. Les gobelins et les alliés ça pouvait crever ils servaient précisément à ça! Encaisser les baffes à sa place! mais les worgs ça le faisait vraiment chier. Il riva son regard sur le monstre qui faisait maintenant face à la troll. Ce dernier poussait des grondement sourd et sauvage, l'ecume au babine, ses crocs luisant degoulinant de bave. Le gob tressaillit... A deux doigts de se barrer et de faire marche arrière. Pendant ce temps là, la donzelle se battait vaillamment, envoyant avec dexterité ses coups de hachettes furieux  et tranchants sur la grosse bestiole. Liev aussi tenait bon, ses crocs enfoncé dans la couenne de l'ours sanguinaire. Avant qu'elle ne recule, sur le tapis blanc jusqu'ici lisse et immaculé, maintenant saccagé et taché en de nombreux endroit par des goutelettes pourpres.

Le gobelin regarda son pieu minable, son "arme". Puis la grosse bête. Sans déconner? Son truc avait exactement la taille d'une seule des griffes ou des dents de l'ours. Tuer avec ça revennait à butter le monstre avec son propre ongle?? Que pouvait il faire? C'est alors qu'il plongea là main dans ses braies et trifouilla un instant avant de sortir l'instrument de musique de son pagne! Un petit ocarina qu'il avait volé à une petite fille. Puis se mit à jouer une melodie cacophonique. Cherchant l'equivalence des notes. Seulement... Cette saloperie de fluteau était pas foutu de pouvoir toutes les faires. C'etait comme jouer d'une mandoline ou manquait deux cordes... Malgrés ça... L'ocarina commença à reluire d'une etrange lueur avant de clignoter et s’éteindre! Merde! Vite il tenta de reprendre la mélodie du début mais... Rien à faire. Il manquait 2 notes sur 5 à faire si bien que l'instrument clignotait. Refusant obstinément de lancer le sort... Il jetta un nouvel oeil sur le combat. Les griffes et les dents du monstres étaient genre aussi long que sa tête! Et n'avait de cesse de fendre l'air. Faisant reculer encore et encore la troll. Mais que pouvait il faire?

Sujet à un regain de courage (et/ou de stupidité?) tandis que la femelle allait se faire disséquer sous ses yeux! Skrâam, sans plus réfléchir! Envoya l'ocarina en pleine tronche de l'ours avec toute la force dont il était capable.  "Bim!" Plein oeil. Se dernier se redressa sur les pattes arrières en se frottant energiquement le museau avant de fondre sur lui en un bon vigoureux. S'emmêlant les pinceau dans sa surprise! Le gob tomba en arrière barbottant dans la neige entre les pattes de l'ours qui d'ici semblait encore plus colossale! Tandis que l'ours gueula, il sentait son haleine putride d'ici! Mais que pouvait il faire? Si ce n'est... fermer les yeux et attendre la mort?

Une seconde... Deux secondes... Trois secondes... Le gobelin ne sentait plus la chaleur ni même la présence au dessus de lui et... Hooooo! Miracle! Il était toujours vivant! Le gob releva la tête, un peu sonné, les yeux troubles. Qu'est ce qui lui vallait ce sursit? La troll évidemment! La voilà qui acharnée! Venait de planter ses hachettes dans le dos de l'animal avant de faire un rodeo aérien tandis que l'ours s'etait dréssé en bipède. La petite créature verdâtre déglutissa! L'ursidé paraissait furieux! Mais voilà que la donzelle qui s'accrochait aux armes dardé profondement dans la couenne de l'animal fût ejecté de la monture improvisée et d'un puissant coup de patte, alla rouler dans la neige.


Mais que devait il faire? Que pouvait il faire? Et si il se barrait? Oui voilà! Excellente idée! Il sauta sur ses pieds et fit volte face quant une étrange sensation lui tordit les entrailles. Déjà, si la troll était tué. Il serait abandonné à l'immensité glacé et ses chances de survit serait moindre. Ensuite, y'avait fort à parier que quand l'ours en aurait fini de la donzelle, il se lance à sa poursuite! En final... Il pourrait violer la dépouille de la grande bleue une ou deux fois mais aprés fallait avouer qu'elle se conserverait beaucoup moins bien. Bon... Pas le choix! Il se tourna à nouveau vers lle combat. La troll était en mauvaise posture. Un coup de dent et s'en était fini d'elle! Sans réfléchir cette fois, il piqua un sprint et s'elança à la conquête du dos de l'ours avant d'enfin toucher les hachettes.

Il empoigna l'une d'entre elle fermement! Cherchant à l'arracher de la chair. Mais la trolle les avait enfoncé avec puissance et dans les sauts chaotique et douloureux de l'animal pour le mettre à terre... Impossible d'arriver à les défaires. Malgrés ça, le gobelin tennait bon. Plantant ongles des mains et des orteilles dans la chair pour s'assurer un maximum de prise. Toujours essayant de récuperer cette hache! Mais à part faire mal à l'ours et l'enrager d'avantage, avoir de plus en plus de mal à s'accrocher! Le gobelin ne parvenait à rien! L'ours balança alors une patte par dessus son épaule et agrippa les etoffes de la demie-portion, le desarçonnant de sa prise. Le gobelin, dans un reflexe desespéré, s'accrocha à la première prise qu'il pouvait. Si bien qu'il attrappa la langue de l'ours qui gueulait en tombant dans le vide.

Cette dernière, se sectionna net! Tandis que l'ours eu le reflexe idiot de fermer la gueule. Se sectionnant ainsi l’extrémité dans une gerbe de sang. Le gobelin tomba dans la poudreuse, le bout de langue encore dans la main. Ebété! Tandis que l'ours partit en courrant! Galopant, trottinant, puis chaloupant, avant de s'effondrer à une quinzaine de mètre d'ici dans de vastes effusions de sangs et des bruits de gargouillis terribles. La cage thoraxique et les muscles de Skräam étaient tellement tendu qu'il lui semblait qu'ils allaient exploser... Il se releva pour se mettre a quatre pattes, le souffles haletant. Des pulsations presque douloureuses dans son crâne! Il se releva, se pencha pour ramasser le bout de muqueuse que l'ours avait perdu et chancela jusqu'à la troll. Il lui balança le bout de viande entre les mains. Pour un gobelin, c'etait un morceau de viande savoureux.

"Pour toi!"