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 [Terminé] Alliance opportune

 
[Terminé] Alliance opportune  Sand-g10Jeu 30 Juin - 15:05


Le navire fendait une mer houleuse et sinistre, parcourue par de grands vents glacés qui passaient en sifflant entre les mâts et les cordages tandis qu'un ciel d'un gris terne ne laissait filtrer aucun rayon de soleil, hormis bien des lieues à l'arrière, là où ils avaient abandonné le continent. En face, le monde était sombre, sombre comme cette forme qui se dessinait dans leur horizon, l'île de Sen'rin. Cette terre inhospitalière vers laquelle ils voguaient restait indéfinie à leurs yeux, noyée dans une brume des plus épaisses et qui se répandait sur les flots alentours en une épaisse couche mouvante dont les volutes tournoyaient paresseusement. Malgré cet écran, on pouvait deviner les montagnes qui bordaient l'île, immenses et déchiquetées et dont les canyons laissaient passer cette brume qui s'écoulait en une lente chute jusqu'à la mer.

Ayael à ses côtés, Syllas observait sa terre natale. Voilà plusieurs années qu'il n'y était plus retourné et, en voyant à nouveau ce monde grisâtre où il avait été élevé, il se demandait pourquoi Eren avait choisi un tel endroit. En effet, terre maudite et terrifiante, coupée du reste du monde, Sen'rin était considérée comme un pays pour les esprits errants, son paysage hâve et nimbé de brouillard alimentant toutes les superstitions des peuples de Terra. Ainsi, très peu d'hommes et de femmes l'avaient parcourue et ils n'étaient guère nombreux à y vivre mais les Arachnéa et les Erenold étaient deux familles discrètes appartenant à la face cachée du royaume et ils avaient leur place dans ce monde sans horizon.

C'était donc par habitude que les marins du navire contemplaient leur destination sans frémir ni ressentir le moindre désespoir. Quoique naviguant sur les océans, ils avaient toujours été coutumiers de la semi-pénombre de cette contrée et le soleil, qu'ils venaient désormais de quitter, leur faisait mal, les obligeant à plisser longuement les yeux pour s'adapter à sa luminosité et ressentant sa brûlure sur le moindre pan découvert de leur peau.

Syllas tenait dans ses mains la lettre de son père où ce dernier lui demandait de revenir à Sen'rin une dernière fois avant de repartir pour la capitale. Ainsi, ils pourraient prendre la plus grande décision de leur existence et Syllas repartirait à la cour, désormais investi d'un nouveau rôle, celui de lieur entre les Erenold et Aile Ténébreuse. Enfin, ils atteignirent l'orée de la brume et la quille pénétra dans les eaux couvertes, écartant sur son passage les épais volutes qui glissaient contre le bois et s'élevaient parfois jusqu'à franchir le bordage et s'écouler paresseusement sur le pont, y formant un couche cotonneuse dans laquelle se mouvait l'équipage. Les surplombant désormais de toute leur hauteur, les falaises de l'île projetaient leurs ombres, réduisant encore plus la faible lumière qui englobait le navire, puis, avançant encore, ce dernier atteignit les cascades de brume et pénétra pour de bon dans les eaux de Sen'rin et le brouillard. À ce stade, le regard humain était presque inutile face à la masse nuageuse qui l'entourait, chose qui avait bien des fois précipité la mort des équipages qui avaient tenté d'accoster ici, se fracassant sur les innombrables récifs du lieu qui ne se dévoilaient que lorsque le choc était inévitable. Mais ceux qui vivaient ici avaient appris à manœuvrer et connaissaient bien les voies d'accès les plus sûres. Quoique avançant à l'aveugle, ils savaient où ils se trouvaient et quel cap prendre, diminuant la voilure pour réduire l'allure et obtenir un meilleur contrôle du bateau. C'est ainsi que, après une navigation silencieuse de plusieurs dizaines de minutes, Syllas put percevoir la pâleur de feux droit devant qui, perçant le brouillard avec difficulté, semblaient faibles et vacillants, presque sans clarté.

Après quelques minutes supplémentaires, le navire atteignit le lieu où brulaient les braseros. C'était une avancée de terre entre deux falaises au bout de laquelle avaient été bâtis plusieurs pontons accueillant d'autres vaisseaux immobiles et muets. Deux tours de pierre situées aux extrémités de ce pan de terre brillaient, à leur sommet, des feux qu'ils avaient aperçus et accueillaient les guetteurs. Ces derniers, ayant toujours vécus ici, n'avaient jamais connus d'horizon plus vaste que celui-ci et leurs yeux, qui ne voyaient qu'à quelques dizaines de mètres, leurs étaient presque inutiles mais ils percevaient le moindre son, surprenant à l'avance les craquements de la coque des navires en approche, le bruit de la tension dans les cordages, les chuchotements des marins ; ils pouvaient annoncer sans se tromper le tonnage du navire qui allait accoster et son état. Alors, silencieusement, ils se préparaient à accueillir les arrivants.

C'est ainsi que, lorsque le bateau eut accosté et ait été amarré solidement, Syllas, Ayael et leur suite furent accueillis par une petite troupe d'une demi-douzaine de soldats portant les couleurs grises des Erenold. Ils étaient tous de grande taille, leur peau extrêmement pâle disparaissant sous leur gambison et leur armure de maille tandis que leur casque, découvrant leur visage, laissait voir leurs yeux d'un blanc laiteux où la pupille et l'iris n'étaient que d'un gris clair mais larges et étendus, leur donnant, de loin, l'apparence de vampires aveugles. Tout dans leurs habits se confondait avec la brume, tels leurs gants et leurs bottes délavés tandis que, masquant l'ensemble, de vastes capes grises aux capuches rabattues dans le dos couvraient tout leur corps. En effet, l'atmosphère du lieu était en permanence plongée dans la pénombre et l'humidité et leurs capes épaisses, qu'ils n'ouvraient presque jamais, empêchaient les gouttelettes d'imprégner trop vite les armures tout en les protégeant du froid que véhiculaient quelques courants glacés à travers l'île.
Ils saluèrent respectueusement lorsque les passagers touchèrent le ponton du pied.

- Le baron Meneas vous attend afin de vous offrir le confort de sa demeure et vous convie à le rejoindre le plus vite possible. Il est également impatient de présenter ses respects à la famille Arachnéa et tout particulièrement à sa future bru, termina le capitaine du groupe en s'inclinant doucement devant Ayael.

Syllas acquiesça et la petite troupe quitta les quais pour rejoindre la plus proche des deux tours où attendaient quelques guetteurs et le nombre approprié de montures. Après les avoir enfourchés, ils partirent donc à vive allure vers les terres Erenold tandis que le crépuscule s'annonçait, la faible pâleur du ciel déclinant doucement tandis que les derniers rayons de lumière, dispersés en halo maladifs par le brouillard, s'éteignaient. Les chevaux, dont le pelage aux couleurs grises rappelait la peau des habitants de Sen'rin, étaient habitués à galoper au milieu de ce néant sans couleur et leurs sabots s'affranchissaient sans mal du sol traître composé à la fois de rocaille et de boue, la terre étant si imprégnée par l'humidité ambiante que seule le gel des nuits et de l'hiver pouvait la solidifier. Enfin, alors que la brume portait les sons étranges de Sen'rin à leurs oreilles en bruissements diffus dont seule l'ouïe experte des hommes et des femmes du lieu pouvait indiquer la provenance et la direction, ils virent se dessiner devant eux la haute silhouette du castel Erenold, imposante, noire et froide. Les terres de Meneas étaient depuis longtemps adaptées à ce lieu inhospitalier et un mur d'enceinte de pierre, percé de tours et parcouru par des guetteurs, entourait l'ensemble de la baronnie pour la protéger des périls extérieurs ; les villages étaient à l'abri de ces murs, leurs maisons resserrées entre elles afin d'occuper un minimum d'espace et les champs situés tout contre les derniers habitats ; d'immenses feux brûlaient à travers tout le domaine afin que chaque garde, d'où qu'il soit, connaisse la position et la situation de tous les lieux de ce territoire ; au centre de tout cela, haut d'une cinquantaine de mètres et dont chaque mur s'étendait sur le double de distance, le castel siégeait sur ces terres et les protégeait, garni de tours, d'échauguettes, de portes, de herses, peuplé d'une vaste foule de serviteurs et d'hommes d'armes, tous gris et hâves, se déplaçant tels des ombres en glissant au milieu du brouillard, aux gestes rares et mesurés, leurs yeux fixés sur le vides mais aux aguets, et vifs quand il le fallait. Ils ne parlaient pas, ou peu, chaque parole résonnant et s'accroissant dans la brume, perçue au loin comme un souffle, un cri ou un sifflement, un feulement de bête sauvage ou un chuchotement d'outre-tombe.

Les portes s'ouvrirent devant la compagnie et ils pénétrèrent à l'intérieur, confiant les montures aux serviteurs qui les attendaient puis, toujours guidés par les soldats qui les avaient accueillis, ils entrèrent dans la partie intérieure de la bâtisse. Ici, l'atmosphère changeait radicalement : elle n'était plus pleine d'humidité et de glace mais sèche et chaude, entretenue par d'innombrables feux de cheminée tandis que de lourdes tentures recouvraient des portions entières de mur afin d'emprisonner la moindre gouttelette ; la brume extérieure ne pouvait entrer grâce aux portes scellées et le peu qui passait quand celles-ci s'ouvraient se dissipait très vite dans la chaleur des pièces ; les fenêtres étaient très rares et un vitrage épais les masquait, amoindrissant encore plus la faible luminosité venue du dehors ; les hommes et les femmes ne portaient plus leur cape grise et les soldats revêtaient une armure plus légère. Alors, le paysage gris de l'extérieur disparaissait au profit de celui rouge vif des feux et scintillant des armes et de l'argenterie.
Quittant de même leurs capes et les confiant à des valets postés là, les soldats les menèrent alors à un premier hall où plusieurs tables avaient été dressées tandis que nombre de fauteuils permettaient de s'installer et de profiter d'un peu de repos. C'est ici que s'arrêtèrent les suivants d'Ayael et de Syllas tandis que ces deux derniers étaient dirigés vers la salle suivante où les attendait Meneas, seul. Les voyant entrer, le vieux seigneur se leva pour les accueillir tandis que leurs six guides allaient se poster contre les murs et dans les coins, se fondant discrètement dans le gris des murs.

Meneas s'avança. La ressemblance qu'il entretenait avec Syllas était frappante car il lui était similaire en taille et en corpulence mais, plus marquant encore, son visage comprenait les mêmes traits, arborant les mêmes yeux, les mêmes expressions et le même regard. Se tenant droit malgré son âge avancé, il ne différait de son fils que par une expression de sagesse plus avancée, les rides de la vieillesse, ses cheveux un peu plus longs et gris et une courte barbe de la même couleur. Habillé à peine plus richement, il vint donc devant eux, s'inclinant avec un infini respect devant Ayael tandis que Syllas faisait de même à son attention. Puis il s'exprima d'une voix douce :

- Vos parents m'avaient conté votre grâce et, Syllas, a su faire votre éloge, et je vois que rien dans ces deux portraits n'était un mensonge. Je vois que votre famille et la mienne seront fort bien associées. C'est un véritable plaisir pour moi de vous accueillir dans ma demeure, chose dont je n'avais encore jamais eu l'occasion. Je suis Meneas, baron de ces terres.

D'un geste, il les convia à s'asseoir avant de reprendre sa place et de se tourner vers Ayael, un discret sourire au coin des lèvres, une fois encore similaire à celui que pouvait arborer Syllas.

- J'ai entendu beaucoup de choses venant du continent. Il y règne une agitation fiévreuse - une chose plutôt étrangère ici - et les évènements se précipitent. Mon fils m'a conté dans une lettre la situation qui s'étendait sur Terra et m'a informé du risque que, un jour prochain, elle ne s'étende jusqu'ici malgré le fait que les visiteurs ont toujours été rares. Aussi, j'ai consulté votre famille afin d'obtenir son accord pour fixer une date prochaine quand aux fiançailles. - Il sourit – Je ne doute pas que vous ayez eu le temps de faire un peu plus connaissance l'un de l'autre et que vous compreniez pourquoi nous sommes tous impatients de voir se concrétiser bientôt cet heureux événement.

La raison était évidente. Terra étant désormais parcourue par une force démoniaque se renforçant et s'étendant de jour en jour, Syllas et Meneas avaient trouvé en cela une excellente occasion de sortir enfin de la retraite que leur famille occupait depuis des siècles et ils avaient à cœur de rattacher Sen'rin à Sen'tsura, la capitale fut-elle désormais aux mains des démons. Ce mariage, outre le fait qu'il plaisait indubitablement à Syllas, était un excellent moyen de rassembler toute l'île sous une même égide.
Pendant qu'il parlait, quelques serviteurs entrèrent le temps d'apporter des boissons et des plateaux chargés de mets – de la viande et des fruits – puis s'éclipsèrent tout aussi rapidement. Syllas, silencieux en présence de Meneas, prit une coupe de vin et la porta à ses lèvres.

- Nous avons décidé de cesser notre position de non-ingérence dans les affaires du Royaume qu'avait institué notre descendant, Eren – continua Meneas sur un ton moins léger – car il est temps de choisir un camp. Nous tenir à l'écart plus longtemps ne nous apporterait rien d'autre que l'exil en temps qu'indécis et l'oubli.

Puis il saisit lui-même un verre et but un peu, laissant percevoir sur son visage les premières fatigues de l'âge, avant de conclure en embrassant la salle d'un geste de la main.

- Cette demeure est la vôtre et vous pourrez y rester autant qu'il vous plaira. Des valets seront dédiés à votre service afin de rendre votre séjour agréable.

Syllas

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[Terminé] Alliance opportune  Sand-g10Mar 12 Juil - 14:00
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Le bateau… La pire torture jamais inventée par les Hommes. La traversée vers Sen’rin fut comme à son habitude un très mauvais moment pour Ayael. L’humidité et la brume ne l’avaient jamais dérangé. Au contraire elle appréciait cette grisaille donnant l’impression que des milliers de fantômes glissaient autour d’eux. En revanche l’idée d’être sur l’eau ne la rendait pas du tout heureuse. Cloitrée dans ses appartements, elle n’adressa pratiquement pas la parole à son fiancé. Ce qui était nettement mieux pour lui, en effet lorsqu’elle était ainsi stressée elle devenait extrêmement irritable. Rien de pire pour un future couple. Enfermée dans sa luxueuse suite, elle n’aperçut en rien les contours décharnés de l’île maudite, elle récitait tout ce qu’elle savait sur les poisons essayant de se changer les idées. Ce qui ne l’empêchait pas d’être pâle comme la mort. Enfin l’allure ralentit et l’assassine trouva le courage de monter sur le pont. Elle salua Syllas et ses quelques connaissances, puis, elle grimpa souplement sur la monture grise qu’on lui tendait. Perdue dans ses pensées elle regardait le soleil se coucher, ne pouvant s’empêcher d’être touchée par le tableau qu’il lui offrait. Les chevaux avançaient à bonne allure et ils furent rapidement devant l’immense demeure des Erenold.

Elle n’était jamais entrée dans le manoir pourtant plutôt proche de leur propre château et découvrait les chaleureuses tapisseries qui ornaient le mur, elle leurs accordaient d’ailleurs beaucoup plus d’attention qu’à leur escorte. Loin de s’en formaliser leurs gardes se contentèrent de les guider à Meneas.

La ressemble avec Syllas était frappante. En retrait Ayael les observa de loin en se demandant si Meneas était aussi un lycan. Puis le maitre des lieux sembla s’intéressait à elle et la salua.

- Vos parents m'avaient conté votre grâce et, Syllas, a su faire votre éloge, et je vois que rien dans ces deux portraits n'était un mensonge. Je vois que votre famille et la mienne seront fort bien associées. C'est un véritable plaisir pour moi de vous accueillir dans ma demeure, chose dont je n'avais encore jamais eu l'occasion. Je suis Meneas, baron de ces terres.

Sa voix douce et chaude détendit Ayael qui s’inclina avec la grâce dont elle était coutumière. Souriante, elle déclara d’une voix unique dont elle avait le secret, mélangeant mystère et charme :
« Je suis moi-même enchanté de vous rencontrez » puis elle s’assit sagement sur le fauteuil qu’on lui tendait notant au passage qu’il était très confortable, et que Meneas ressemblait à Syllas jusque dans ses sourires.

-J'ai entendu beaucoup de choses venant du continent. Il y règne une agitation fiévreuse - une chose plutôt étrangère ici - et les évènements se précipitent. Mon fils m'a conté dans une lettre la situation qui s'étendait sur Terra et m'a informé du risque que, un jour prochain, elle ne s'étende jusqu'ici malgré le fait que les visiteurs ont toujours été rares. Aussi, j'ai consulté votre famille afin d'obtenir son accord pour fixer une date prochaine quand aux fiançailles. - Il sourit – Je ne doute pas que vous ayez eu le temps de faire un peu plus connaissance l'un de l'autre et que vous compreniez pourquoi nous sommes tous impatients de voir se concrétiser bientôt cet heureux événement.

Ayael acquiesça son père avait toujours fait montre de beaucoup d’impatience quand à son mariage, et elle avait été mise au courant de la demande de Meneas en temps et en heure. Ni voyant aucun inconvénient elle ne s’était pas opposée à la décision de sa famille. Et c’est donc sereine qu’elle se présentait ici. Elle n’avait rien dit à Syllas, mais il devait s’en doutait. Elle était bien trop libre pour accepter que quiconque dirige sa vie. Même ses parents.

- Nous avons décidé de cesser notre position de non-ingérence dans les affaires du Royaume qu'avait institué notre descendant, Eren.
– continua Meneas sur un ton moins léger – car il est temps de choisir un camp. Nous tenir à l'écart plus longtemps ne nous apporterait rien d'autre que l'exil en temps qu'indécis et l'oubli

Ayael tiqua légèrement mais n’en montra rien. Ce n’était pas le moment de froisser son hôte.

-Cette demeure est la vôtre et vous pourrez y rester autant qu'il vous plaira. Des valets seront dédiés à votre service afin de rendre votre séjour agréable.
Ayael le remercia puis après quelques paroles de politesse, prétextant la fatigue du voyage elle s’éclipsa discrètement dans sa chambre.

Celle-ci était immense et vraiment magnifique même si les couleurs étaient un peu trop vives à son goût. Assise sur le rebord d’une fenêtre elle réfléchissait à tout ce qui avait été dit. Elle n’ignorait pas que Syllas était clairement pour Aile Ténébreuse, mais elle-même était neutre, et acceptait des contrats des deux factions. Et c’était plus pour la forme qu’autre chose mais elle ne tolèrerait jamais qu’on lui impose de ne travailler que pour Aile Ténébreuse. Les hommes avaient tendance à beaucoup trop contrôler leurs femmes. Pour l’instant Syllas avait été charmant. Mais rien ne lui prouvait qu’il le serait encore une fois marié. Ce qui pourrait lui être fatale. Après tout, c’est dangereux de vivre tous les jours au côté d’une empoisonneuse décidée à avoir sa peau. Enfin… ils n’en étaient pas encore là.

Sautant par terre elle passa une bonne heure à se changer, se remaquiller et se coiffer. Pour être la plus sublime possible. Elle avait une réputation à tenir, mais surtout une idée en tête.

Durant le repas, elle s’afficha souriante, répondant tranquillement aux conversations mondaines et aux questions de Meneas. Le repas fut long mais Ayael se régala, cela faisait tellement longtemps qu’elle n’avait pas savouré les plats traditionnelles de Sen’rin. Et Meneas avait sortit le grand jeu, les couverts étaient tellement lustrés qu’on se voyait dedans, sans parler des plats qui recouvrait la table, comme pour dire « ici c’est l’opulence ». Légèrement impatiente elle s’éclipsa de nouveau, mais cette fois n’alla pas dans sa chambre. Tapis dans un recoin du couloir elle attendit que Syllas sorte et se dirige vers ses appartements pour s’en aller. Elle ne savait pas s’il l’avait vu ou pas mais aucune importance. Elle fit un détour par les cuisines puis se dirigea vers la chambre de Syllas.

Ouvrant la porte le plus discrètement possible, elle fut ravie de constater que celle-ci ne grinçait pas. Utilisant tous ses talents pour avancer le plus discrètement possible, elle s’arrêta derrière Syllas assit à son bureau [HRP : je me le permets, j’espère que ça ne te dérange pas, sinon je change !] Apparemment il ne l’avait pas entendu.
-Bonsoir.
Evidement il se retourna, et elle se douta qu’il était surpris de la trouver dans sa chambre à cet instant précis. Elle lui offrit pourtant son sourire le plus charmant. S’assis nonchalamment sur un coin du bureau et lui tendis un des verres qu’elle avait pris en cuisine. N’aimant pas le vin, elle avait opté pour un jus d’Egola qui était d’une ravissante couleur rouge.

-Je voulais te parler au sujet du mariage. Elle but une gorgée avec élégance et reprit sur un ton léger. Je désirais juste te prévenir, que tout se passerait bien jusqu’au jour J, tu peux compter sur moi pour faire bonne impression mais… son ton devient plus froid. Qu’il était dans ton intérêt de ne même pas essayer de me contrôler. Avant et après. De quelques manières que ce soit… Je sais que tu es pour Aile Ténébreuse, mais moi, je ne suis pour personne.

Ayael

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[Terminé] Alliance opportune  Sand-g10Mer 20 Juil - 21:12


Le séjour ayant débuté, Syllas avait passé moins de temps aux côtés d'Ayael que durant les derniers jours, la laissant se mouvoir dans la demeure sans la cotoyer autrement que durant les repas. D'ailleurs, il ne disait plus grand chose - c'est à dire encore moins que d'habitude - et laissait presque à Meneas l'exclusivité de la discussion. De son côté, son père était plus chaleureux, bavardant tranquillement avec Ayael de tout et de rien. Lorsque Ayael les quitta après le repas, les deux Erenold se retrouvèrent seuls un moment.

- Je trouve en elle un très bon parti, encore meilleur que lorsque je ne la connaissais que de réputation.

- Mais... Poursuivit Syllas, attendant manifestement que son père continue.

- Mais elle me paraît extrêmement dangereuse. Puisque tout est accordé, le mariage sera préparé sous peu avec sa famille, néanmoins je te recommande la plus grande prudence. Les enjeus sont trop grands pour que tu t'égares et que tu échoues.

- Il ne s'agit que d'un mariage et nous sommes en bonne entente, les risques sont minimes. Quand à la juger, je suis sûrement plus apte à le faire que toi.

- Tu t'égares déjà, comme je me suis égaré autrefois avec ma femme. Seulement, moi, je ne courais aucun risque.

- Tout se passera bien.

- Evite tout de même de la contrarier. D'après sa réputation, c'est fatal.

Par la suite, ayant devisé sans entrain sur quelques sujets mineurs, Syllas prit congé à son tour et sortit. Sa première pensée fut de prendre la direction des appartements d'Ayael mais il n'en fit rien et se dirgea vers sa chambre. Quel que soit l'attachement qu'il portait à sa fiancée, Syllas - et il en avait suffisamment discuté avec son père - gardait en mémoire que ce n'était qu'un arrangement entre deux familles n'ayant pas pour sujet principal l'amour - l'inverse eut été ridicule ! Ce fut donc avec une certaine lassitude que Syllas ferma la porte et s'assit dans le fauteuil devant son bureau. Il avait là quelques papiers. Des rapports sur la situation de l'île - beaucoup de bêtes sauvages et beaucoup de brume ; des lettres adressées à ses connaissances - la plupart nobliau à Sen'tsura, pour s'assurer un peu plus de leur fausse estime mais de leurs vrais services ; diverses nouvelles du monde parvenus par les derniers rares bateaux.
Ce fut donc avec surprise que Syllas entendit Ayael dans son dos.

-Bonsoir.

Combien des victimes d'Ayael avaient ainsi vécues la même scène, entendant cette voix si douce avant que le fer d'une dague - si froid - vienne leur arracher leur dernier souffle ? Syllas n'avait aucune idée des manies d'Ayael, si elle parlait ou si sa cible mourrait sans savoir ce qui lui arrivait, mais, l'espace d'un instant, il eut l'impression d'être un de ces cibles, surpris pour la dernière fois.
Mais, lorsqu'il se retourna, il fut acceuilli par le charmant sourire d'Ayael et ne trouva nulle trace de dague.

Souriant à son tour, Syllas délaissa sa plume - qui était restée suspendue en l'air quelques secondes de trop et dont l'encre avait séchée - et accepta le verre qu'elle lui tendait tandis qu'elle prenait place près de lui, s'asseyant sur le bureau.

-Je voulais te parler au sujet du mariage. Elle but une gorgée avec élégance et reprit sur un ton léger. Je désirais juste te prévenir, que tout se passerait bien jusqu’au jour J, tu peux compter sur moi pour faire bonne impression mais… son ton devient plus froid. Qu’il était dans ton intérêt de ne même pas essayer de me contrôler. Avant et après. De quelques manières que ce soit… Je sais que tu es pour Aile Ténébreuse, mais moi, je ne suis pour personne.

Quand on parlait du loup... - Métaphore particulièrement bien adaptée à cet endroit - Les avertissements de Meneas n'étaient pas vains.

- Je le sais et il n'a jamais été question de te contraindre.

Syllas se leva, quittant son fauteuil.

- Si cela avait été mon souhait, j'aurais plutôt choisie une de ces innombrables prétendantes qui peuplent la cour royale et recherchent avidemment un parti avantageux. Je me serai lié à une noble ayant des terres, des serviteurs, de l'argent dont j'aurais pu avoir besoin, des choses que, il est vrai, ta famille possède également. Puis je me serai marié - une belle alliance pour parachever le tout et lui rappeler que je la porte dans mon coeur de mari fidèle - et aurai alors profité de mes nouveaux avantages, l'exilant sans doute auprès de ses amis ou près d'autres personnes attachées à sa compagnie. Une fois ces excellents menues détails expédiés, j'aurai pu continuer à vivre en toute quiétude, lui rendant visite à quelques années d'intervalle et écrivant, entretemps, quelques lettres à son intention. Une telle personne est aisée à manipuler. Soit elle accepte cet accord et en prend son parti, indépendante ; soit elle refuse mais est tenu par ses engagements et s'incline ou se disgracie. Syllas, n'ayant rien perdu de son sourire, fixa Ayael. Aucune de ces fins n'est pour toi, le mariage qui nous liera créera un lien entre nos deux famille, ainsi qu'un lien de sang comme le désirent sans doutes nos pères.

Il but un peu d'Egola sans changer d'expression mais baissa le ton, qu'il avait rendu légèrement sarcastique et glacé après qu'Ayael ait elle-même "refroidie" la conversation, et s'approcha d'elle, la détaillant minutieusement tout en reposant son verre.

- Tu respectes mes allégeances, soit. Je saurai prendre ta position en compte et ne t'obligerai en rien. Fais ce que tu veux, agis comme tu l'entends, aide moi si tu le souhaites ou ne fais rien mais, quoi qu'il en soit, ne crois pas que je cherche à t'enchaîner. Ce que demandent nos familles, c'est une alliance, pas un asservissement envers l'un ou l'autre. Chacun restera maître de son destin et tu choisiras le tien à ta convenance.

Déjà près d'elle, Syllas l'empoigna doucement et l'embrassa rapidement avant de la fixer de nouveau.

- Ce sont les termes du "contrat." Termina-t-il sans ambages.

Syllas

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[Terminé] Alliance opportune  Sand-g10Jeu 18 Aoû - 20:53
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Ayael stupéfaite le fixait sans bouger. D’habitude c’est elle qui embrassait les gens pas le contraire… Même si cela ne la dérangeait pas plus que ça au finale. Ce soudain élan d’affection, si on pouvait appeler ça ainsi, ne faisait que confirmer son grand discourt. Ainsi donc il n’avait nullement l’intention de tenter d’en faire un fidèle épouse obéissante…

- Ce sont les termes du "contrat."
Reprenant contenance Ayael bu doucement une autre gorgé avant de plonger ses yeux dans ceux de Syllas.

-Un contrat hein, repris Ayael avec un vrai sourire cette fois-ci. Personnellement je trouve ça ironique étant donné que je passe ma vie à accomplir des contrats… Enfin… Je suis contente que l’on est trouvé un… accord… Elle se rapprocha soudain de lui, bien décidé à obtenir une petite revanche, et une fois qu’elle fut à quelque millimètre elle murmura, dis moi, tu étais obligé de m’embrasser dans le sens ou cela fais partie du contrat ou tu en avais juste envie ? Elle resta silencieuse un instant en le scrutant puis un sourire satisfait illumina son visage. Inutile de répondre je connais déjà la réponse… Et sans lui laisser le temps de protester elle l’embrassa à son tour mais beaucoup plus longuement.
Puis sur ce elle lui fit un léger clin d’œil, termina sa coupe et se leva.

-Au faite, je préfère te prévenir tout de suite que ma robe de marié sera noir et blanche… Je refuse de m’habiller comme une meringue !

Elle le gratifia d’un léger sourire et fila en direction de ses appartements. Elle se sentait plus légère maintenant que cette question était réglée. En effet elle avait beau affiché son assurance habituelle et baigner Ménéas dans des douces paroles, il n’empêche que toute cette histoire l’inquiétait un peu. Sans parler du stress lié au préparatif, elle tenait évidement à être plus belle que jamais et ne comptait plus les bourdes du tailleur, entre le choix des couleurs, des tissus des motifs, les invitations, la composition florale, le banquet les activités et les effets magiques, elle ne s’en sortait plus. Heureusement elle n’était pas seule dans cette histoire sa mère et la fille Erenold l’aidait le plus possible, en fait ils s’occupaient d’à peu près toutes les formalités administrative mais le choix revenait à elle et à Syllas, autant dire à elle, car même avec tous le respect qu’elle porte à son fiancé, il était hors de question qu’elle le laisse choisir.

Si le mariage n’avait jamais était un point qui l’a faisait rêver, à cet instant précis elle voulait que tout soit parfait, comme toujours elle voulait être remarqué, elle voulait que toute la haute noblesse de Sent’sura ne parle que de ça, et que toutes les dames présente soupire en la voyant. Assassine ou pas, Ayael restait une fille, et elle comptait bien n’avoir qu’un seul mariage.

C’est donc dans une certaine excitation mêlé d’appréhension qu’Ayael passa le dernier moment la séparant du jour J. Evidement sa mère la rejoint officiellement dans le domaine de Syllas quelques temps avant la traversé qui les mènerait à Sent’sura pour la cérémonie officiel, à cet occasion la plus part de la noblesse de Terre avait était invité, et les Arachnéa ne c’étaient pas moquer d’eux car ils n’avaient pas réservé n’importe qu’elle église, mais la cathédrale de Zelphos.

Ayael

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