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 Epreuve de Relonzi

 
Epreuve de Relonzi Sand-g10Jeu 27 Déc - 12:12
Citation:
Raconte quelle a été ta première mission d'assassin, celle qui t'as permis de passer d'apprentis à assassin à part entière. N'hésite pas à dire ce que ressent Relon vis à vis de ce premier meurtre, les complications s'il y en a etc..


============ CHAPITRE 1 : L'EXODE ===========


Relonzi sentait le poids de la douleur sur ses épaules. La mort de son Maître le ravageait... Son entraînement n'était certes pas terminé, mais il s'agissait de la seule personne en qui il avait confiance. Au-delà du fin pédagogue, Abdito représentait son seul ami. Relon l'enterra et vendit sa maison pour démarrer sa quête d'assassin, malgré son manque d'expérience. Il ne savait pas où aller, jusqu'à atteindre cette petite taverne où il avait curieusement l'habitude d'aller avec son Maître. Curieusement parce que leur credo ne leur ordonnait pas de vivre en société ou d'y maintenir ne serait-ce qu'une liaison. Mais maintenant cela lui était bien égal pour Relon. Il s'y arrêta pour prendre un verre. Alors qu'il buvait tranquillement sa chope, une conversation virulente avait lieu à la table du fond. C'était quatre hommes, à l'apparence certes menue mais à la voix toutefois forte, de quoi déranger les différentes personnes autour d'eux. Un vieil homme, agacé par ces plaintes, vint s'asseoir aux côtés de Relon et commanda au tavernier une chopine.

"Ca va faire une demi heure qu'ils gémissent, ces couillus !"
Relon ne fit pas attention à lui, ni même à sa façon étrange de parler.

"Vous, vous n'avez pas l'air du coin, je me trompe pas hein ?" lui dit le vieil homme.

"Je n'en ai pas que l'air. Je pensais trouver un peu de tranquillité ici, je me suis trompé." Chope à la main, Relon se leva lourdement et alla s'asseoir à une table loin des criards. Le vieil homme le suivit, à sa grande déception.

"Vous savez, je ne veux pas vous déranger mais j'ai vu que vous possédez un glaive... Vous pourriez peut-être vous débarrasser de ces avortons ?" Dit-il en montrant du doigt les quatre hommes.

"De un, ce n'est pas un glaive. De deux, je ne vois pas pourquoi j'irais embêter ces zouaves."

"Mais... cela ne vous dérangerait..."

"Foutez-moi le camp... Laissez-moi tranquille où c'est vous que je tranche !"

Au même moment, un homme rentra dans la taverne. Il avait une tenue bleue foncée et semblait être là pour tout sauf pour prendre un verre. Que voulait-il ? Il balaya du regard les tables, et n'eut aucun mal à voir ses hommes, à se crier dessus. Les sourcils froncés, sa voix résonna dans toute la salle :

"Garde à vous !"

Les criards se retournèrent. L'un d'eux, stressé de voir son chef ici, prit la parole :
"Chef, mais... Mais que faîtes-vous ici ? Vous nous aviez donné la permission !"

Alors qu'ils commençaient à discuter entre eux, Relon n'arrivait plus à comprendre ce qu'ils se disaient. Ces hommes le contrariaient. Ils sont tellement simplets qu'ils auraient quelque chose d'important à cacher. Relon n'avait rien à faire, cela tombait bien ! Il attendit juste le moment où ils partirent pour les espionner. Et cela valait mieux pour lui de les suivre que de rester avec ce boulet de vieil homme !


================ CHAPITRE 2 : LE SOUS-SOL ==============


Le cortège marchait sans se soucier de quoi que ce soit. Quarante mètres plus loin, une ombre les suivait. Aussi discret que le vent, Relon s'aperçut que le groupe s'engouffrait dans une forêt dense et épaisse. Il se sentit à cet instant comme un animal sauvage, qui saute d'arbre en arbre, de buisson en buisson, le tout sans se faire repérer par les guerriers beaucoup trop occupés à marcher droit qu'à regarder derrière eux, leur chef terminant la marche, tapant sur leurs épaules de temps à autre pour les redresser. Après de longues heures, le groupe arriva en face d'une falaise. Où étaient-ils ? Relon les suspectaient de vivre ici, quelque part sous la terre. Sa prédiction ne dura pas longtemps, lorsqu'il vit disparaître les hommes derrière un rocher. Discrètement il se rapprocha puis observa les lieux. Le décor était parfait : on y voyait pratiquement pas la petite porte dérobée. Le temps de trouver le moyen de l'ouvrir, le levier qu'il tira actionna au même moment un piège. Enfilé comme un poisson fraîchement péché, Relon se débattait de toutes ses forces. Plus il bougeait, plus le filet se resserrait. Devant lui, deux hommes sortirent de nul-part. Ils le récupérèrent et l'amenèrent dans le lieu appelé le "Sous-sol", leur repaire. Sorti du filet pour être mis en cage, Relon fut amené devant celui qui semblait être le chef de cette horde.

"Ce n'est pas très correct de suivre mes agents... Relonzi."

C'était un homme grand qui ne semblait guère plus vieux que ses complices. Au contraire, il paraissait plus jeune, mais tenait un regard qui défiait tout ce qu'il avait sous son contrôle. Le Sous-sol était à lui seul, il était le chef la horde, et personne ne pouvait venir l'ennuyer ici dans son repaire... jusqu'à ce jour du moins.

"Comment connais-tu mon nom, âme perfide des souterrains ?"

"Perfide, non mais entendez-le" dit-il en se tournant vers ses hommes, le sourire en coin."Relon, tu es le dernier des disciples du Maestro, cela ne passe pas inaperçu... surtout pour moi, qui me bat pour les mêmes valeurs de mon ancien maître."

"Mais... Abdito ne m'a jamais expliqué qu'il avait eut plusieurs élèves ?"

"Pas plus que trois si mes souvenirs sont exacts. Dremir ! Sors le de cette cage ! Allons discuter si tu le veux bien dans des lieux plus courtois."

Relonzi pouvait s'échapper, mais sentait qu'il était ici en sécurité, bien que ce gros Dremir faisait froid dans le dos rien qu'en voyant ses mains géantes et velues. Et puis, cet homme mystérieux ne lui voulait apparemment pas de mal. Pour l'instant. Arrivé dans une salle bien trop profonde pour y voir les murs du fond, un petit lustre éclairait le bureau qui semblait appartenir au chef de la horde.

"Mon Cher Relonzi, je me présente. Je m'appelle Joachim. Je suis le chef et le fondateur de la horde des Sans-noms. Depuis une vingtaine de cycles, nous avons pour coutume de nous glisser dans l'ombre de chaque personne, l'ombre de chaque objet pour dérober aux plus pervertis et donner aux plus démunis. Nous ne voulons appauvrir les riches, non, ce n'est pas notre devise. Nous voulons rendre justice à ceux qui sont le Mal incarné. Les démons, mais aussi tous les êtres corrompus sont notre cible."

"Si gueuler dans une taverne s'appelle vivre dans l'ombre alors..."

"Silence ! Il est vrai que j'ai quelques incapables... mais n'est-ce pas ainsi que l'on fabrique notre couverture ? Alors que certains pensent vrai sur notre existence et voient ces débiles, d'autres ne se soucient point de notre credo et finissent pour se faire piéger par l'un de mes hommes !"

"Des assassins ?" lui questionna Relon.

"Les plus courageux qu'ils soient dans cette région ! Cependant, j'ai une tâche, non des moindres, qui mériterait d'être accomplie dans les plus brefs délais. Et sachant que tu as suivi la formation d'Abdito... Tu serais parfait pour cela." dit-il en le regardant, l'air pensif.

"Et en quel honneur je serais d'accord pour assassiner gratuitement ? Pourquoi me ferais-tu confiance ?"

"Voyons Relon... Ce n'est pas bien compliqué d'observer chez toi cette franchise, et cette volonté montée contre toute épreuve pour vaincre le Mal comme ma modeste organisation. Dis toi que tuer cette femme t'offrira la conscience tranquille."

"Comment ça ?"

"Et bien vois-tu, Marthe profite de ses atouts très bien placés pour amadouer, pour ne pas dire autrement, les nobles de la haute à Sen'Tsura. Cette garce pourrait répondre à nos requêtes de vaincre le Mal mais préfère jouer en solo malgré mes vives demandes. Je n'irais pas de raconter en détail pourquoi je la connais si bien."

"Une sale égoïste qui offre son corps pour pouvoir vivre, je ne trouve pas si affligeant au point de la mettre à pied." rétorqua Relonzi.

"Pas que pour vivre, tu ne sais pas tout Relon. Elle vole pour le plaisir. Et chaque fois qu'elle s'en prend à un noble, c'est l'autorité de la cité qui se met à ses trousses. Les démons d'Aile Ténébreuse finiront bien par la coincer à force de la traquer. Et si elle est arrêtée, sa planque sera tôt ou tard dénichée par l'ennemi, avec tous ses trésors." Joachim regarde Relonzi, toujours sceptique. "Ecoute, je doute fort que son aventure puisse continuer, d'après ce que m'a déclaré un de mes conseillers."

"Qu'a-t'il dit ?" lui demanda Relon.

"Et bien, il a fait des calculs. Il a dessiné un arbre sur lequel se retrouvent les plus grandes têtes de la ville, dont les nobles qui sont déjà tombés dans le piège. Et tout pousse à croire qu'elle est sur un gros coup. Elle compte s'attaquer désormais le haut de la fiche. C'est un noble dénommé Marcus. Il jouit des richesses de son père pour vivre à ses dépens et aux dépens de sa petite infanterie qui fait office de garde personnelle. Cet homme porte sur ses épaules un héritage des plus importants, au regard de la fonction si bien placée de son père. C'est un homme des finances, c'est souvent par lui que passe les transactions commerciales de la ville. Même s'il est dans l'ombre médiatique, il n'empêche qu'il représente l'un des hommes les plus puissants de la cité."

"Comment allons-nous procéder ? Je présume qu'elle attaque dès la nuit tombée ?"

"Exactement. Et si je te confie cette mission, c'est parce que je sais que tu pourras la rattraper là où tout le monde faillit."

"Les toits ?" répondit Relon, le sourire au coin.

"Et bien il paraît que tu es le meilleur des élèves du Maestro pour cela !"

Joachim et Relonzi continuèrent à parler de la mission et échafaudèrent le plan d'attaque. Il lui offrit la nuit dans sa plus belle chambre. Le sommeil comme chronométré, Relonzi partit au soleil levant en direction de Sen'Tsura.


======== CHAPITRE 3 : LA CHUTE D'UNE VOLEUSE ========


Alors que le soleil finissait sa trajectoire dans le ciel, Relonzi arrivait à Sen'Tsura. Une ville pleine d'espoir et d'opportunités pour des milliers de personnes, et parmis elles, une mort certaine. Relonzi traversa la cité jusqu'au quartier noble, guidé par l'imposante structure du château qui se trouve en son sein. Le manoir de Marcus se trouvait non loin de celui de son père.

"Il va falloir la jouer très fin pour ne pas s'attirer les railleries du paternel." pensa ironiquement Relon.

Il prit une échelle et de toit en toit il arriva sur le haut d'une corniche depuis laquelle la vue était imprenable sur le manoir. Il attendit patiemment et la Lune grimpa dans le ciel. Soudain, une ombre surgissait sur les bords du manoir. S'agissait-il d'un malheureux chat ou de Marthe ? Il descendit de son perchoir et se jeta sur les toits du manoir. Son saut à moitié raté, le bruit du choc retentit hélas dans le quartier. Aussi discret que possible, il rejoignit l'autre bord du toit et tendit la tête vers le bas pour voir s'il avait été repéré. Une femme, répondant aux critères donnés par Joachim, scrutait le toit vers le bruit du saut. Voyant que rien ne se passait, elle finit par revenir à ses occupations. Relon continua à l'épier et finit par descendre de son point d'observation pour la rejoindre. Arrivé devant l'entrée du manoir, la porte était ouverte sans être forcée. La femme avait déjà dû repérer les lieux en se faisant inviter par Marcus. Au loin, la femme marchait vivement le long du mur tout en évitant les gardes. Relon rentra et la poursuivit avec une toute aussi grande discrétion. Le pas en cadence, un nombre incalculable d'escalier et de tournants, puis la fin du tunnel arriva. Relon se posta contre le mur et vit la femme entrer dans une petite porte cachée. Alors qu'elle se fermait petit à petit, Relon se hâta pour se glisser dans l'ouverture et se retrouva face à la voleuse.

"Qui es-tu pour me suivre comme ça ?"

"Marthe, ce que tu vas faire va te tuer. C'est la fois de trop. Pourquoi ne pas réfléchir à ce que te proposait Joachim ?"

"Ahah." Marthe reprit avec un certain cynisme."Ce bon à rien n'a pas su accepter qu'il ne me changerait pas ! On ne me change pas, on m'accepte telle que je suis !" Relonzi la regardait, tantôt avec compréhension, tantôt avec indifférence. Il comprit tout de suite qu'il était sous l'emprise de sa beauté qui sans équivoque la plus impressionnante qu'il ait vu de sa vie. Soudain, ses yeux se posèrent sur la clé que son cou arborait.

"Qu'est-ce ?" lui demanda-t-il

"Hors de ma vue, tu la fermes et je te laisse la vie sauve, c'est honnête ?"

Relonzi esquissa un sourire et se rapprocha pour plonger sa lame dans son ventre. Marthe tenta de l'éviter, mais la rapidité de Relon fit foi de sa réussite.

"Qu'est-ce ?" lui répéta Relonzi.

Malgré le coup porté, rien ne semblait prouver que Marthe avait perdu de sa vivacité et repoussa Relon de toutes ses forces. Celui-ci n'en revenait pas et commençait à vérifier l'état de sa lame : tranchante comme jamais ! Mais alors ?!

"On a chacun nos petits secrets !" lui répondit Marthe, le ventre saignant, en train de placer l'or dans son baluchon. Elle se rapproche de lui, et lui met le pied dans la gorge.

"Attends... Ne te relève pas encore. Laisse-moi donc une longueur d'avance aux gardes !"

Quelques secondes passèrent et elle s'échappa par une trappe au plafond. A peine fut-il relevé que Relonzi dut faire face à trois gardes qui les avaient entendus et donné l'alerte. La diversion était de rigueur pour lui s'il voulait survivre car ses gardes n'avaient pas l'air fins. Il tourna la tête comme pour montrer quelqu'un. Crédules comme pas deux, les gardes regardèrent à leur tour, ce qui permit immédiatement à Relon de renverser l'une des bibliothèques de la salle sur leurs têtes. Cette diversion lui assura de sortir indemne de la pièce, de longer le couloir jusqu'à la fenêtre puis d'atteindre le toit. Au loin, Marthe s'échappait de toits en toits. De l'autre côté, la garde de Marcus avait repéré la jeune femme. Profitant de la situation, Relon se jeta dans la poursuite tout en évitant les hommes de main. Alors que la sueur pesait sur l'effort, Relon arriva à être à la portée de Marthe et lui sauta dessus. Plaquée au sol, le baluchon éventré par le poids de l'or et de l'avarice, Marthe était vaincue. Relonzi lui arracha la clé.

"Je pense que Joachim aimera se servir de cette clé pour récupérer ton butin !" La haine montait. Relon garda son calme encore une dernière fois pour lui poser l'ultime question."Où est cette porte ?"

Marthe mesurait qu'elle était perdue et que son butin finirait tôt ou tard par être découvert.
"Quelque part dans le marché de Sen'Tsura se trouve un cellier. Vous y découvrirez la porte et tout ce qui s'y cache..." Des nausées lui vinrent. La blessure au ventre commençait à lui ôter la vie. Au loin, le cri des gardes grandissait.

"Repose en paix." lui dit Relon.

Il s'échappa de justesse sans se faire voir par les troupes de Marcus. Quand à Marthe, il tenta vainement de s'échapper, baluchon à la main droite, le ventre appuyé contre l'autre main. Bien qu'elle puisse encore marcher, les gardes couraient et finirent par la transperçer d'un coup de lance. Les pièces d'or volèrent en éclat sous les flambeaux des torches. Deux toits plus loin, Relonzi assista à la mort de cette femme. Elle méritait mieux, pensa-il.
La Lune termina tranquillement sa trajectoire dans le ciel avant de laisser place au Soleil. Relonzi quant à lui rendit la clé à Joachim. Celui-ci lui offrit un coffre rempli d'or, sûrement le centième de ce qu'il allait découvrir dans le repaire de Marthe. Il revint à la demeure d'Abdito pour y cacher son or. Il emprunta le passage pour atteindre ce que lui seul connait (avec peut-être Joachim) : la salle des armures. Ce qui est sûr, c'est que le vieil homme qui habite maintenant ici ne se doutait pas qu'il abritait sous ses pieds un assassin !

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