Une journée parmi tant d'autres? Vraiment? Kazuya ne pouvait y croire, il n'y avait jamais de journée "normale" pour lui, juste des journées qui ne font que se suivre tout le temps. D'ailleurs, pour profiter de ces journées, il effectua un de ses nombreux voyages pour apprendre de nouvelles choses sur les plantes et améliorer sa compréhension de son don.

Avant de partir, il laissa sur la porte de son cabinet médical un mot précisant son absence qui allait surement durer quelques jours comme d'habitude.

Durant son voyage, il se retrouva dans un endroit assez particulier à ses yeux, l'endroit semblait féérique et envoutant mais il ne se laissait pas aller, son esprit le maintenait sur ses gardes tout le temps. Il savait qu'il devait être méfiant de la moindre chose pour peu qu'il présentait un risque pour lui. Mais sa motivation le forçait à avancer dans cet endroit, il était là pour cueillir des plantes afin de travailler sa conception des plantes et des potions.

Oh bien sûr il avait un projet secret, celui de créer une forme de vie, un homonculus mais il en était pas encore là. Il devait encore faire certaines choses mais il en était proche, il avait étudié et il était sûr de toucher au but.

Avec méfiance, il marchait vers ce qu'il semblait être, un arbre tout ce qu'il y avait de plus normal. Il s'y baissa et en ramassa une plante en la coupant avec sa serpe.

*-Bon, ça c'est fait! Il me manque plus qu'à en trouver deux comme ça et ça sera parfait, je pourrais revenir à la maison. Je dois faire très attention, seuls les dieux peuvent savoir ce qu'il y a là-dedans! Et je n'ai pas spécialement envie de me faire croquer ou je ne sais quoi, je me suis déjà fait mordre par un serpent venimeux mais merci mon don de m'avoir sauvé. Voyons voir s'il y en a encore.*

Avant de se remettre en route, il mit soigneusement la plante dans sa sacoche, il était hors de question de la garder en main, il n'était jamais trop prudent pour lui. Il se leva et se mit en marche, il était attentif au moindre son qu'il entendait, même un peu trop d'ailleurs.

-Attend une seconde, c'est quoi ce...!!!.

Il eut même pas le temps de finir sa phrase qu'il se prit les pieds dans une racine et en tomba lamentablement. Il en perdit ses lunettes qui étaient tombés à un endroit impossible à voir pour lui, en vérifiant qu'il n'avait rien de cassé, il lâcha un soupir.

-Il manquait plus que ça tient, et comme toujours, je perds mes lunettes, faut vraiment je trouve un moyen de pas les perdre comme ça. Bon, elles ne doivent pas être si loin que ça, oh bon sang! Si je n'avais pas une si mauvaise vue, je jure que je...

Il s'énervait contre lui-même et en même temps, il tâtonna avec ses mains sur le sol tant bien que mal, si un prédateur le voyait, il trouverait la situation tellement ridicule qu'il ne voudrait même pas le manger.

Accroupie parmi les baies et autres racines, Eolia était toute affairée à sa cueillette journalière quand un bruit sourd à quelques pas d'elle la fit se retourner. Depuis quelques temps, Flore subissait de nombreuses allées et venues aussi la jeune nymphe ne sursautait même plus. Au contraire, son ravissant minois émergea de derrière les buissons pour observer ce qui avait bien provoquer cela.

- Il manquait plus que ça tient, et comme toujours, je perds mes lunettes, faut vraiment je trouve un moyen de pas les perdre comme ça. Bon, elles ne doivent pas être si loin que ça, oh bon sang! Si je n'avais pas une si mauvaise vue, je jure que je...

Malgré elle, la nymphe sourit mais son caractère charitable la porta à s'approcher pour aider l'inconnu. Elle était déjà sorti de son abri quand un doute la prit... hésitante, elle finit tout de même par prendre la forme d'un lapin, tout blanc comme sa robe et au regard violet qui était le sien. Sautillant, elle s'approcha et poussa du museau deux cercles de verre que l'homme semblaient chercher. Eolia ne savait absolument pas à quoi cela pouvait servir mais à part du bois, de la mousse, quelques feuilles mortes et des cailloux jetés négligemment là par Mère Nature, elle ne voyait vraiment pas ce qu'il pouvait chercher d'autre à tâtons par terre.

A force d'efforts, elle parvint enfin à faire cogner les cercles de verre contre la main de l'étranger mais au lieu de détaler, resta là à voir ce qu'il allait en faire...

Être maladroit, ça semble être une chose tout ce qu'il y a de plus normal quand c'est de temps en temps, mais pas chez Kazuya. C'était même un peu trop par moments et il en avait eu des périodes où il se remettait en question, était-ce les dieux qui lui avaient donné cela? Peut-être que son destin était d'avoir un don mais d'en payer le prix? Seuls les dieux avaient la réponse et il aurait bien voulu leur demander.

*-Le jour où je tombe sur les dieux, j'aurais pas mal de questions à leur demander quand même. C'est bien beau de penser à ça mais ça me dit pas où sont mes lunettes.*

Ses doigts touchèrent enfin ce qu'il recherchait depuis tout ce temps, il sentit du soulagement à enfin retrouver l'objet qui lui donnait le don de voir. Et dire qu'il les avait fabriqué lui-même, il se souvenait qu'il avait fait des tests pour enfin concevoir sa fameuse paire. sans se relever, il remit ses lunettes, ah voilà, là il voyait le monde enfin normalement et non pas en une masse tout flou impossible à voir les choses en détail. Mais il fut surpris de voir un lapin blanc juste en face de lui, il en avait même les yeux grands ouverts d'une telle découverte.

-Bonjour toi, tu es un étrange petit lapin dit donc, en temps normal les autres comme toi fuient comme jamais en voyant les gens comme moi. Même si tu comprends pas forcément ce que je dis, tu dois sans doute trouver ridicule, tu me diras, je commence à en avoir l'habitude d'être dans des drôles de situations.

En soupirant, il se leva et vérifia dans sa sacoche que tout n'était pas cassé ou abîmé, heureusement que non. Sans quoi, il aurait maudit les dieux de s'acharner sur lui, bon au moins il avait un peu de chance car ses lunettes étaient totalement intactes. Il avait faim et il alla chercher dans sa sacoche un morceau de pain mais, en voyant le lapin il se baissa et lui tendit un morceau.

-Tiens, je sais que ce n'est pas ce qu'il y a de meilleur en ce monde mais je pense que la moindre chose est un espoir à saisir... On doit sûrement me prendre pour un fou de parler avec un lapin mais au moins, les lapins ne sont pas du genre à juger ou critiquer, ils se contentent de vivre simplement.

Il avait un petit sourire à voir d'aussi près un lapin blanc comme neige, c'était même dangereux, dans cet environnement, le blanc n'était pas le meilleur camouflage contre les prédateurs. Il était inquiet pour lui.

En étrange lapin, Eolia ne broncha pas et resta là à regarder l'inconnu trouver ses cercles de verre et les remettre sur le nez. Elle ne savait toujours pas à quoi cela servait mais cela avait l'air important car il se releva et sembla trouver la terre plus stable... et put même la remarquer. Bien entendu, il ne voyait qu'un lapin mais quand même.

- Bonjour toi, tu es un étrange petit lapin dit donc, en temps normal les autres comme toi fuient comme jamais en voyant les gens comme moi. Même si tu comprends pas forcément ce que je dis, tu dois sans doute trouver ridicule, tu me diras, je commence à en avoir l'habitude d'être dans des drôles de situations.

A ces mots, la nymphe sourit mais le lapin, lui, ne fit que remuer délicatement du museau. Quand il se mit à tâter autour de lui, elle sautilla en rythme, reculant, avançant, tournant légèrement histoire de ne pas se faire écraser. Finalement, l'étrange individu sortit une miche de pain qu'il se mit à manger et mieux, il lui en partagea même un morceau. Ce petit geste toucha profondément la jeune femme mais sous forme animale, il lui aurait été difficile de le remercier aussi se tut-elle, ne relevant vers lui qu'un regard très... humain et expressif.

Soudainement, la jeune femme sentit des picotements fourmiller dans son corps. Sachant ce que cela signifiait, la créature eut un petit couinement et se mit à fuir en direction des fourrés. Elle n'allait pas tarder à prendre forme humaine... Vite... N'étant pas loin, elle réussit à se cacher in extremis et reprit forme aussitôt. Décidément, elle n'arrivait pas à tenir aussi longtemps qu'elle aurait du... Il lui faudrait vraiment s'exercer davantage. Mais pour l'instant, la demoiselle ferma les yeux et tenta de reprendre la forme du lapin car si l'homme se penchait un peu pour chercher l'animal, il risquait d'être fort surpris.

A la place d'un lapin blanc, il risquait plutôt de trouver une fragile jeune femme à la tenue et à la chevelure aussi pâle que la robe de l'animal. Sauf que si ce dernier avait l'air mignon, la nymphe, elle, doutait de son allure. Avec quelques feuilles coincées dans ses cheveux quelque peu en broussailles, elle n'avait pas fière allure.

Ce lapin était vraiment intrigant, il tentait de comprendre le comportement plus que particulier de cet animal. Bien qu'il connût plus ou moins les attitudes des animaux, celui-là était spécial. Peut-être un lapin apprivoisé, c'était logique et cohérent. Sans doute qu'il s'était enfui ou son maître l'avait mis en liberté.

-Tu sais, je pense que tu dois être un lapin qui a côtoyé des gens, je ne vois que ça. Mais tu devrais faire attention par tout le monde est comme moi à respecter mère nature.
Des fois, il y a des personnes qui peuvent être méchantes envers les animaux. J'estime que l'on doit faire attention et protéger la nature, on vient tous de la nature, c'est comme si c'était notre mère à tous.

Il prit un bouché de pain, mais là où son attention fut attirée, ce fut quand ce lapin fit un couinement et prit la fuite. C'était de plus en plus étrange, mais vraiment. Sans doute pour une raison tout ce qu'il y a de plus normal mais pas pour Kazuya, il tentait toujours de trouver une solution scientifique à la moindre occasion. Des fois, la simplicité était suffisante, mais ce n'était pas trop son genre. Il réfléchissait trop par moments.

*-Je devrais pas m'en faire, je suis un peu trop inquiet... Encore que des fois, j'ai raison... Des fois... Mouais, je vais pas chercher à comprendre... Et puis zut!.*

La curiosité était trop forte, il devait comprendre, son envie de savoir était la plus forte cette fois. Au diable les conséquences et Bienvenue au savoir. Il s'avança vers le buisson pour mieux comprendre ce qu'il faisait.

-Tu es là petit lapin? N'ai pas peur, je ne te veux pas de mal.

Mais au lieu du lapin tout blanc, il vit une forme bien plus grosse et vraiment différente d'un simple lapin. Il s'approcha encore et là... Le choc... Une femme.

-AH!

Comme par réflexe, il fit un sursaut vers l'arrière en poussant un cri de surprise. Le résultat fut qu'il tomba sur les fesses avec un visage d'incompréhension. Qui, quoi, comment et pourquoi? Tant de questions dans son esprit.

-Q-q-q-qui êtes vous et que faites vous là?

Il bafouillait et tremblait devant la surprise de ce spectacle. Pourtant, son cerveau rassemblait les informations.

La nymphe avait eu raison. Alors qu'elle se concentrait pour reprendre forme animale, elle entendit l'homme fouiller les buissons. A tous les coups, il devait chercher le lapin et... et... et la découvrit. Leurs regards s'accrochèrent quelques secondes, révélant chez l'un la surprise, chez l'autre la peur. Avant même qu'elle n'ait eu à esquisser un seul mouvement, l'inconnu recula en criant et tomba une nouvelle fois à la renverse, relâchant les buissons entre eux.

- Q-q-q-qui êtes vous et que faites vous là ?

Même à couvert, elle pouvait ressentir sa crainte aussi son coeur se serra et sans un mot, la demoiselle inspira profondément pour se concentrer. Elle n'avait pas voulu l'effrayer... était-elle si horrible ? Elle qui se pensait juste peu présentable...

"Ou alors est-ce de la surprise ?" lui souffla son inconscient.

Quoiqu'il en soit, plus vite elle disparaîtrait, plus vite irait-il mieux. Quelques secondes de concentration et bientôt son corps se ratatina, ses vêtements et ses cheveux reprirent la forme d'un pelage et bientôt, le lapin blanc fut de nouveau là. Hésitant, elle finit tout de même par écarter les buissons et pointa le bout de son nez. Elle voulait qu'il la voie ainsi avant de partir. Avec un peu de chance, il oublierait sa forme humaine.

Sautillant jusqu'à lui, elle déposa son museau sur sa main à terre, comme pour le rassurer et sans plus de cérémonie, entreprit de partir. Elle ne savait pas combien de temps allait durer cette nouvelle transformation et mieux valait pour eux deux qu'il ne la revoie pas sous sa forme humaine sinon dieu sait ce qu'il lui arriverait. Après tout, elle ne le connaissait pas et si ça se trouve, il pouvait lui faire du mal.

Détalant à travers les fourrés, elle se mit en quête d'un endroit tranquille où elle pourrait se poser en sécurité. Heureusement que Flore était sa maison car elle n'eut aucun mal à se repérer. Elle savait sciemment qu'une petite clairière n'était pas très loin... au milieu des champs de fleurs hautes, personne ne la verrait et elle pourrait ensuite poursuivre sa journée... avec un peu de chance, ses victuailles étaient restées à l'endroit où elle les avait laissé. Au pire, elle en chercherait d'autre. Son seul regret était son châle en fils d'araignée qu'elle avait laissé là-bas.

Il était stupéfait, complètement pris par surprise d'une telle chose aussi surprenante que cela pouvait être. Mais il y avait une chose qu'il en était sûr. Cette demoiselle était ce fameux lapin, sa logique ne lui permettait pas de penser autrement. Mais au fond de lui, il voulait en savoir plus, il avait une fascination pour cette capacité certes pas vraiment incroyable au premier plan mais il savait que le monde avait bien des surprises.

Bien vite, il retrouva son calme qui était reconnaissable chez lui, un calme qui prenait place en remplaçant la surprise assez vite. Après quelques secondes, il revit le lapin sortir du buisson et alla à sa main, il le fixait sans rien dire, il devait y avoir un sens à un tel geste. Il n'eut pas le temps de lui demander qu'il se mît à aller à toute vitesse dans une direction.

-Attendez! Laissez-moi vous revoir!

Il était trop tard, Kazuya montra de la déception, il aurait tant voulu connaître cette personne ne serait-ce qu'entendre sa voix. Mais une chose était sûre, le peu qu'il avait pu voir lui avait montré une femme dont la beauté n'avait rien à voir avec ce qu'il put voir dans sa vie. Son image allait rester à jamais dans sa tête, c'était une certitude. Il lui restait un détail à voir, le médecin se mit en marche vers ce buisson juste par simple vérification qu'autre chose.

*-Je me demande ce que je vais y trouver, alors voyons... Voir.*

Sa surprise fut à la hauteur de ce qu'il... N'attendait pas. Un châle fut visible, avec toute l'incompréhension possible, il le ramassa. Peut-être qu'il devait lui appartenir, en tout cas il n'allait pas le laisser sur place comme une vulgaire chose. Il attendrait son retour, il avait de quoi manger, il pouvait l'attendre dans ce cas.

-Bon bah je pense que je suis partis pour passer la nuit ici, je sens que je ne vais pas aimer ça mais ce n'est pas grave. Je pense qu'elle sera contente que je lui garde son vêtement et si ce n'est pas le sien, ce sera un cadeau alors.

C'est sur ces mots qu'il commença à préparer un feu de camp, depuis le temps qu'il voyageait, il connaissait les bases de la survie pour s'en sortir dans ce genre d'endroit. Le voici donc en face d'un feu toujours au même endroit où il fit cette étrange rencontre, dans ses mains, il y avait ce vêtement qui avait le don de le rendre curieux sur cette personne.

Eolia s'était étendue au milieu de la prairie, attendant que le soleil retombe pour pouvoir retourner chercher ce qu'elle avait laissé. Ce qu'elle n'avait pas prévu, c'est qu'elle s'endormirait. Quand elle rouvrit les yeux, la nuit était déjà bien installée et elle commençait à avoir froid. Se redressant, elle retira de ses cheveux les brindilles qui s'y étaient glissées et sans plus tarder se leva pour faire marche arrière. Même sans voir grand chose, ses pas la ramenèrent à l'endroit qu'elle avait tantôt fui et ce fut donc assez rapidement qu'elle y arriva et tomba nez à nez avec l'inconnu rencontré plus tôt.

Celui-ci était assis à l'endroit même où elle l'avait laissé, en face d'un feu qu'il avait probablement du allumer et qui se dressait entre eux comme une barrière de bienséance. Figée sur place, la nymphe ne sut vraiment quoi faire. Il l'avait déjà vu une fois, elle avait fui, espérant qu'il s'imaginerait avoir rêvé et pourtant il était encore là et venait probablement de la voir pour la deuxième fois. Même elle savait qu'il allait être dur de lui faire croire qu'elle n'existait pas...

Bon elle pourrait aussi se transformer mais elle était fatiguée de fuir. Et puis en quoi allait-elle se transformer ? A tous les coups, s'il était encore ici c'était pour une raison donné, sinon il serait parti. N'est-ce pas ?

"Au pire, il ne m'a peut-être pas vue..."

En effet, avec les flammes devant les yeux, rien n'était sûr. Et puis, il n'avait pas réagi donc tous les espoirs étaient permis. Ramenant ses jupons contre elle, elle s'empressa donc de tourner les talons, prête à disparaître à nouveau dans la nuit.

Alors qu'elle venait de se retourner, une voix derrière elle l'arrêta.

- Ne partez pas! J'ai votre vêtement et j'aimerais vous le rendre s'il vous plaît, ça serait dommage de ne pas la reprendre. C'est un magnifique tissu que là, si vous voulez, je le dépose là et je recule pour que vous puissiez le prendre et repartir. Je suis désolé si j'ai réagi comme j'ai fait, c'est juste que m'y attendais pas du tout à vous voir. Je m'en excuse profondément et permettez-moi de vous rendre votre vêtement.

Son foulard. Il avait retrouvé son foulard. Eolia hésita... D'un côté, il ne semblait pas lui vouloir grand mal, son comportement le prouvait, mais le fait qu'il l'ait attendu laissait quand même une étrange impression. Faisant face à nouveau, elle vit qu'il s'était rassis près du feu et qu'il lui proposait maintenant à manger. D'un hochement de la tête, elle refusa mais s'avança doucement en direction du tissu blanc qu'il avait déposé en boule à quelques pas entre eux. Aussi légère qu'une plume, ses pas ne firent aucun bruit. Quand elle arriva près de son voile, elle le prit et sourit. Enfin. C'était là un objet auquel elle tenait beaucoup.

- Merci... souffla-t-elle à l'inconnu, le sourire aux lèvres.

S'en enveloppant, elle avança davantage vers le feu mais prit soin de s'arrêter à bonne distance de l'homme et s'assit, ombre blanche éclairée par le feu qui palpitait et qui rendait l'atmosphère moins effrayante.

- Mangez si vous le souhaitez, lui dit-elle en lui montrant sa nourriture. Je n'ai pas faim.

Puis, silencieuse âme, elle se tourna vers l'âtre et y remit quelques branches mortes non sans chuchoter tout bas d'étranges paroles uniquement dédiées au bois sec qu'elle mettait. Pour elle, même mort, la nature méritait une certaine considération et c'était une manière très nymphe que d'accompagner le bois aux flammes qu'ils nourrissaient.

- Je vous en prie, c'est à moi de vous remercier, je me serais sentis coupable de n'avoir pas pu vous le rendre. Je me présente: Je me nomme Kazuya Takeda, je suis médecin et je suis ici en voyage pour obtenir des plantes afin d'aider les gens à aller mieux... Je suis désolé si je parle beaucoup, on me le reproche souvent. Je suis maladroit et je suis désolé, fut la réponse à son merci.

Eolia sourit devant ce préambule mais elle espérait que l'obscurité ou la danse des flammes aurait l'avantage de camoufler assez sa silhouette, ce qui en soit était particulièrement paradoxal puisqu'un feu avait tout de même pour principe de réchauffer mais aussi d'éclairer, Quoiqu'il en soit, elle pouvait sentir le regard intrigué de l'inconnu sur elle. Elle l'avait entendu remuer, se lever, se servir, retourner s'asseoir, mais elle n'avait pas bronché... et lui non plus d'ailleurs. Il avait une assiette mais ne mangeait pas et cela commençait à la mettre mal à l'aise. Peut-être aurait-elle du remercier et repartir ? Elle n'eut pas le temps d'en décider car il reprit la parole.

- Alors jeune demoiselle, qui faites vous en ce lieu ? Je veux dire par là qu'il y a des dangers un peu partout dans la forêt et c'est de mon devoir de prendre soin des gens. À moins que vous n'êtes pas seule et cela me rassure mais peut-être que les gens avec vous me regardent d'un autre oeil. Je m'excuse de m'emporter autant, je suis inquiet c'est tout. Puis-je avoir l'honneur et le plaisir de connaître votre nom ? Il est normal d'avoir normalement un nom et c'est la moindre des politesses il me semble.

A ces mots, la demoiselle leva les yeux et croisa son regard à travers les flammes qui les séparaient et tenta de lire en lui. Fut-elle rassurée ou non parce qu'elle put y voir, nul ne le sut mais elle lui répondit tout de même.

- Je me nomme Eolia et je vis ici. Et ne soyez pas inquiet... il ne vous arrivera rien.

Bien qu'il ait supposé qu'ils puissent y en avoir d'autres comme elle prêts à l'attaquer, elle n'allait pas lui avouer qu'elle était seule. S'il pensait qu'elle n'était pas seule alors elle avait moins à craindre de lui. C'était pour elle une logique imparable. La seule chose qui la dérangeait dans cela c'est que penser à "ces autres" lui avait rappelé qu'en effet, il y en avait mais qu'ils n'étaient plus avec elle. Son visage s'assombrit donc et elle retourna à sa contemplation du feu pendant qu'il commençait enfin à manger.

- Vous avez raison de commencer à manger, dit-elle doucement, votre plat devait refroidir.

Ce n'était pas une taquinerie, juste un simple constat pour meubler le silence qui les entourait. Heureusement, celui-ci ne dura pas longtemps et le bruit des couverts, même infime, commença à résonner. Refoulant ses tristes pensées, ce fut à son tour de l'observer discrètement. Il s'était dit médecin mais... qu'était-ce qu'un médecin ? Elle aurait aimé lui demander mais n'osa pas aussi quand une chouette hulula au-dessus d'eux, la nymphe oublia-t-elle sa question pour se concentrer sur ce langage nocturne qu'elle comprenait.

La nymphe ne put s'en empêcher et émit un petit rire cristallin quand le docteur commença à supposer mille et une chose sur sa personne. A l'en croire, elle ne devait pas se trouver seule en ces lieux mais s'il savait toute la vérité à son sujet. Comme pour le rassurer, elle releva son visage vers lui et l'observa de nouveau à travers les flammes.

- Je ne suis pas une elfe, vous avez raison sur ce point mais je vous le dis une nouvelle fois, vous n'avez rien à craindre... même si je ne suis pas seule dans ces bois. En voulez-vous une preuve ?

Ceci dit, une foule d'animaux sortit soudain des fourrés. Cerfs, lapins, oiseaux, renards et autres créatures de la nuit ou non vinrent se poser à ses côtés, créant un attroupement autour d'elle, leurs yeux vifs posés sur l'homme qui leur faisait face. Aucune peur ne semblait les habiter et ils n'en avaient de toute manière puisqu'ils étaient avec elle. Esquissant un sourire silencieux, une caresse du bout des doigts et aussitôt ils disparurent aussi soudainement qu'ils étaient arrivés.

- Vous voyez ? Je ne suis jamais seule et comme je vous l'ai dit, vous ne risquez rien non plus. Êtes-vous rassuré ainsi ?

Elle lui sourit alors, d'un sourire franc et destiné à l'apaiser. Puis, reprenant sa contemplation du feu, elle continua tout de même à parler.

- Je me doute bien que vous vous demandez bien ce que je suis et... m'en voudriez-vous si vous ne l'appreniez pas ? Si oui, dans ce cas, la seule chose que je puisse vous dire est que je suis une créature des bois et que Flore est ma maison donc ne vous inquiétez pas de mon sort... et ni du vôtre. Si vos intentions sont honorables, je vous garantie qu'il ne vous arrivera rien.

Ceci étant dit, la demoiselle se tut à nouveau, laissant le crépitement du feu résonner à nouveau. Discrètement elle observait son interlocuteur et tentait de le jauger. En temps normal, elle lui aurait probablement dit ce qu'elle était mais étant donné les circonstances de leur rencontre, elle avait besoin d'un peu plus de temps avant de se confier. Alyna lui avait appris que tout n'était pas innocent et si Flore la protégerait toujours, elle se devait tout de même de faire attention.

Son interlocuteur devait s'interroger sur l'étrange spectacle qu'elle lui avait montré car il reprit la parole en lui contant des histoires qu'il aurait entendu sur les créatures des bois. A moitié dans l'obscurité, Eolia esquissa un sourire amusé. Il y avait tellement d'histoires...

- Vous devriez peut-être passer plus de temps dans les bois, vous pourriez ensuite vous faire votre propre idée non ? Mais si cela peut vous rassurer, je ne suis ni fée ni elfe.

Puis, l'inconnu se mit à lui expliquer son métier et elle l'écouta avec attention. Ce qu'il décrivait ressemblait étrangement à l'un des dons accordé à sa race mais elle ne pipa mot, préférant écouter et en apprendre un peu plus que de trop en dévoiler sur elle. Du moins, pas pour l'instant.

- Vous êtes donc une sorte de guérisseur alors... commenta-t-elle. On m'a parfois dit qu'il en existait mais vous êtes le premier que je rencontre. Dîtes-moi, que vient donc faire ici une personne telle que vous ? Êtes-vous à la recherche de quelque chose en particulier ?

La jeune fille l'avait entendu reposer ses couverts aussi s'était-elle enfin permise quelques questions. Interrompre le repas d'une personne étant inconvenant, elle pouvait désormais laisser libre cours à sa curiosité. Et ce qu'elle voulait savoir actuellement, c'était pourquoi il était encore ici quand elle était revenue...

- Et... pardonnez ma franchise mais je pense que vous m'attendiez n'est-ce pas ?

Sinon... pourquoi serait-il encore là ?

Le voyage avait été long! très long… la mer agitée, heureusement pas de mauvaises rencontres! C'en était bien assez pour Sweetmemory qui avait peu l'habitude des expéditions de ce genre, aussi lorsque le capitaine annonça les côtes de Flore en vue un sourire illumina son visage. Vite elle partit se placer à la proue du bateau pour scruter ces rivages tant attendus.
Elle sentait déjà des effluves fleuries et boisées chatouiller ses narines, elle était bien arrivée, enfin!
Depuis tant d'années qu'elle en rêvait, le nez dans les livres de la grande bibliothèque de Luütra, cette fois c’était bien une réalité qui s’étendait sous ses yeux, luxuriante, féerique, colorée, tout l’inverse de sa contrée natale.
Ça n’avait pas été simple de persuader son entourage du bien fondé de ce voyage, Yaelune, sa mère, s’était carrément fâchée, la traitant d’écervelée, d’inconsciente… Partir en ces terres envahies de démons ! Quelle idée tordue.
Mais rien, rien ni personne n’avait eu raison de sa volonté de découvrir de nouvelles espèces de végétaux susceptibles d’améliorer les soins qu’elle prodiguait au palais.

Elle avait entendu souvent parler d’un médecin nommé Kazuya Takeda, il était originaire des Glaces, comme elle, mais voyageait beaucoup et c’était sur ces traces qu’elle était partie. D’après ce qu’elle avait entendu dire de lui, sur ses connaissances et sa volonté de soigner tout les êtres de ce monde sans distinction, il semblait être la personne la plus proche de ses convictions fondamentales.
Sweet voulait trouver une manière unique et naturelle de rétablir la santé mais aussi l’harmonie entre la pensée, le corps et l’esprit, allier son don d’hypnose aux merveilleuse quintessences de la nature, voilà ce qu’elle voulait arriver à faire et pourquoi elle accostait sur ces rivages inconnus et peut être hostiles avec une détermination à toute épreuve pour trouver ce Kazuhya Takeda qui devait être là…Quelques part dans cette forêt merveilleuse.
Si seulement elle pouvait rencontrer quelqu’un… mais ça semblait très mal parti, la plage ou elle accostait était déserte, magnifique mais déserte, les habitants de cette contrée n’étaient certainement pas curieux ou simplement terrorisés. Elle ôta donc sa capuche bleue et libéra ses longs cheveux, prit son baluchon et agita les bras pour saluer le bateau et son équipage qui repartaient déjà.

La jeune femme accompagna le navire des yeux un moment puis, dos à la mer, décida de pénétrer dans cette forêt qui semblait si accueillante. Loin d’imaginer tant de beauté elle écarquillait les yeux de peur que quelque chose ne lui échappe, tout était source d’étonnement et d’émerveillement.
Elle s’engagea donc sur un chemin assez large qui partait perpendiculairement à la plage de cette manière elle prenait des repères qui lui faciliteraient éventuellement un retour sur ses pas en cas de fuite....
Une atmosphère tiède et parfumée l’enveloppa immédiatement, difficile de décrire cette odeur, parfums de fleurs, de pollen, d’herbe et de mousse, Sweet chercha les fleurs qui embaumaient ainsi et ses yeux furent attirés par un arbre ou plutôt une plante arbre car son tronc n’était pas ligneux mais herbacé. Cette immense tige se ramifiait en branches épaisses et courtes, chacune portant à son extrémité un bouquet de feuilles charnues d’un vert anis lumineux et au centre duquel s’épanouissait une énorme fleur extraordinaire aux couleurs célestes.
L’étonnement fut si grand qu’elle se mit à parler toute seule :
« Whouaaa ! aurais-je trouvé la maison des fées ? J’ai lu que vous habitiez des fleurs géantes mais ne sachant pas à quoi vous ressemblez je suis très ennuyée !! »

Elle rit, d’un rire presque enfantin, se trouvant un peu sotte de se mettre ainsi à parler toute seule, puis regarda encore attentivement les fleurs, espérant en voir surgir une créature féerique, mais mis à part quelques insectes volants ressemblants plus à de gros scarabbés lourdeaux rien ne sortit des fleurs.
Elle reprit donc son chemin attentive au moindre bruit, au moindre mouvement, une ambiance curieuse émanait de cet endroit qu’on sentait plein de vie sans jamais voir personne, elle devait rester prudente malgré tout, les démons pouvant eux aussi traîner dans le coin.
Après une bonne heure de marche interrompue par de multiples arrêts devant mille et une espèces de plantes et de fleurs fabuleuses, Sweetmemory décida de poser son baluchon , le jour déclinait doucement et il était temps de préparer son camp pour la nuit. Elle regarda un peu autour d’elle et même si rien d’effrayant ou d’inquiétant ne semblait roder elle préféra grimper dans un grand arbre aux branches solides et se cala bien confortablement dans une grosse fourche. De là, elle pouvait voir les environs et se sentait plus en sécurité même si l’abri était précaire.
La jeune femme sortit de son sac une miche de pain et un morceau de pâte de fraises, spécialité de la cuisinière du palais, et mangea tranquillement en espérant que le lendemain lui apporte quelques indices pour la mettre sur les pas de Kazuya Takeda.

Tranquillement posée, Eolia écoutait l'étranger guérisseur lui parler de son métier et la jeune fille ne put s'empêcher de penser qu'il parlait beaucoup pour un homme, et ce même si elle en avait rencontré très peu... En général, les créatures de sexe masculin criait, ordonnait ou hurlait mais peu parlait. Ah que la jeunesse est innocente !

"Peut-être que tous les guérisseurs sont ainsi..." se dit-elle en souriant quand il s'excusa justement d'accaparer la conversation.

En effet, cela lui rappelait que leur propre guérisseuse à Flore aussi parlait beaucoup mais uniquement quand elle soignait et malgré elle, une pointe de nostalgie réveilla son coeur. Elle n'eut heureusement pas le temps de s'y attarder et repoussa très vite cette émotion malvenue en cet instant pour se reconcentrer sur son vis-à-vis qui avait sorti un livre de son sac à la recherche de la plante dont il avait oublié le nom.

- Alors... La rose des champs, non pas celle-là... Hum... La fleur des rois... Oui c'est celle-là! Il m'en manque bel et bien deux comme celle-là... Elle est souvent au pied des arbres, une plante qui n'est pas rare, ça va me faciliter la recherche pour en trouver...

Eolia sourit discrètement et lui dit alors :

- Je peux vous aider si vous voulez. Il y en a quelques unes pas très loin d'ici.

Et aussitôt, la demoiselle se leva tout en souplesse, déposa son châle et se retourna, les yeux brillants vers l'homme comme pour l'inviter à la suivre dans l'obscurité. Une fois le feu éteint - oui quand même - elle l'entraîna donc dans les bois comme si de rien n'était, sans jamais buter ou se perdre, la nature semblant s'ouvrir sur leur passage. Bientôt ils arrivèrent au pied d'un grand arbre et la nymphe s'arrêta.

- Voyez-vous même ?

[hrp : désolée de ma longue absence, j'ai également essayé de faire entrer Sweetmemory dans le rp donc nous sommes au pied de son arbre ^^. Si soucis, mp.

Après avoir terminé son grignottage, et bien calée entre ses branches, Sweetmemory s’était un peu assoupie mais, trop excitée par son expédition, par le voyage en mer et il faut bien l’avouer un peu inquiète de se trouver dans cette forêt inconnue la jeune femme ne dormait que d’un œil.
Elle écoutait et essayait de reconnaitre tous les petits bruits qu’elle entendait, un oiseau de nuit ? Mais était ce bien un oiseau ? Les fées sortent-elles la nuit ? Et ces voix ?.... Ces voix ???
Sweet ouvrit de grands yeux, osant à peine respirer et tendit l’oreille, oui, elle entendait bien des voix et biens proches en plus, une douce et fluette et l’autre masculine.
Elle tourna la tête et se pencha légèrement pour mieux écouter et essayer de comprendre ce qu’ils disaient, scrutant l’obscurité pour essayer de voir qui parlait et aperçu deux formes juste au pied de son arbre. Ce n’était pas le moment de faire tomber quelques chose ni de se faire remarquer avant de savoir ce que ces deux là voulaient. Elle capta quelques bribes de conversation :

- Oui c'est ça, je…. des vies ……m'aidant ……
-Que?! Vous avez de ces animaux dans votre forêt?
-Je …… jamais vu des comme ça... Ça …. quel nom?

Elle se raidit, elle avait bien entendu, l’homme avait changé de ton et il venait certainement de voir quelque chose qui l’inquiétait. Elle fronça les sourcils et plissa les yeux pour mieux voir ce qui se passait là en bas de son arbre et chercha l’animal. Elle ne vit rien juste l’homme qui sembler pointer quelques chose du doigt dans sa direction !! DANS SA DIRECTION !! Son cœur se mit à battre plus vite… l’animal était dans son arbre !
Elle se redressa lentement et une main crispée sur la poignée de son sabre et regarda à droite, à gauche, au dessus d’elle et en bas, mais rien... Un court instant de grande solitude et puis d’un coup elle comprit et poussa un soupir de soulagement.
C’était elle !! Oui c’était elle que cet homme avait pris pour un animal perché dans l’arbre… c’était surprenant certes, ne pensant pas ressembler à un animal quel qu’il soit, mais avec cette obscurité après tout ..... Donc lentement elle leva un bras, fit un signe amical de la main pour saluer ces personnes et s’adressa à eux d’une voix claire et douce :

« Hem ! Bonsoir ! Je ne suis pas un animal…. Je m’appelle Sweetmemory ! Je ne vous veux aucun mal et vous ? »

Avant de descendre de son perchoir elle devait être sure qu’il ne s’agissait pas de personnes malfaisantes, bien que leurs voix ne laissaient paraitre aucune agressivité.



HRP/ Eolia peux tu me donner ta couleur de rp? moi c'est cyan.

Le médecin avait l'air content et Eolia se tint discrètement en retrait pendant qu'il s'exclamait comme à son habitude depuis qu'ils s'étaient tout deux rencontrés. Toutefois quand elle perçut dans sa voix une pointe d'anxiété, elle ne put s'empêcher de se raidir, prête à fuir à tout instant si nécessaire.

- Ah mais... Mince, il y a un truc sur mes lunettes, j'y vois rien.

Ignorant la plainte du docteur, la nymphette s'approcha doucement de l'endroit où il se tenait et leva la tête. Il n'y avait pas une créature dans ces bois qu'elle ne connaissait pas alors l'histoire serait vite réglée.

- Que?! Vous avez de ces animaux dans votre forêt?

- Cela ne me dit rien, répondit-elle en distinguant uniquement une forme sombre, comme accroupie sur une branche.

- Hem ! Bonsoir ! Je ne suis pas un animal…. Je m’appelle Sweetmemory ! Je ne vous veux aucun mal et vous ?

Ah tiens, la créature parlait ? Et apparemment ce n'était pas un animal. Vu le ton de sa voix, ils n'avaient probablement rien à craindre alors. Eolia baissa donc sa garde, se détendit et répondit d'une voix claire.

- Bonsoir, nous ne vous voulons aucun mal. Nous cherchons des plantes. Vous pouvez descendre. N'est-ce pas docteur Takeda ?

Elle se retourna vers son voisin comme pour lui demander confirmation. Avec un peu de chance, cela rassurerait la personne qui avait trouvé refuge sur cet arbre... ou pas. En effet, à peine avait-elle fini de parler que l'étrange créature sauta sur un autre arbre et disparut de leur vue.

"Etrange..." ne put-elle s'empêcher de penser mais sans plus de cérémonie, elle se renconcentra sur son compagnon improvisé et lui demanda :

- Est-ce que cela vous suffit ?

(HRP: Je propose de faire un bond dans le temps vu que Sweet est plus là)

Cette rencontre était intéressante, de quoi ravir le médecin qu'il était. Mais, une fois que cette demoiselle était partie, Kazuya se retrouva encore une fois avec Éolia. Il ne se plaignait pas, bien au contraire, la compagnie d'une telle personne était agréable. Au moins c'était plaisant d'avoir à être avec elle, il s'était laissé aller à aimé cet endroit, sans doute il allait s'y rendre plus souvent que normalement. Il souriait sans même s'en rendre compte, autant qu'il avait l'air d'un idiot à sourire comme ça d'un coup. Mais bon, aller savoir pourquoi tiens. Avec une certaine joie dans la voix, il lui parla.

-Alors demoiselle Éolia, il semblerait que des gens viennent ici de temps en temps, avez-vous souvent des visites en ce magnifique endroit?

Sa curiosité le poussait à vouloir un peu plus non pas forcément sur elle mais sur l'endroit qui avait ce quelque chose de spécial. La nature avait toujours eu le don de l'attirer instinctivement, mais il était un homme de la ville et non de la nature, au pire la nature l'aidait à aider...

Oui c'est nul comme jeu de mots, je continue. Donc Kazuya avait posé une question, celle de savoir si elle avait souvent de la visite ici.

-Oh vous savez, vous n'êtes pas forcé de répondre, j'étais un peu curieux de vous connaître un peu plus car vous êtes belle et magni...

Il s'arrêta d'un coup, le visage complètement rouge de gêne d'avoir laissé sortir de tels mots de sa bouche. Son coeur se mit à battre ridiculement vite. Le docteur n'avait plus la force de la regarder plus longtemps que ça, jamais il avait osé dire ça à une femme. Quand il était plus jeune, il avait déjà dit des gentils mots à des jeunes filles pour être sympa mais rien d'aussi sérieux. Pour tenter de pas sombrer dans la gêne et ne plus savoir quoi dire, il tentait de changer de sujet de conversation.

-Euh... Hum... Et bien... Vous semblez connaître cet endroit parfaitement, je trouve merveilleux de pouvoir savoir où se trouve quoi. Je pense que je vais rester ici encore quelque s temps, cela ne vous dérange point? Je n'aimerais pas que ma compagnie vous pose le moindre problème.

-C'est que cet endroit mérite que je m'y intéresse au point que je dois écrire un livre dessus. Je suis sûr qu'il y a beaucoup de choses à décrire, vu que c'est la première fois que je me rends ici, j'aimerais en apprendre un maximum.

... Sur vous.

Jamais il aurait eu le courage de dire ça. Le truc est qu'il dissimulait sous un mensonge fort habile. Maintenant, il manquait plus qu'à attendre.

Le médecin avait ramassé tout ce dont il avait besoin et outre l'étrange créature qui s'était enfuie après qu'elle l'ait interpellée, tout aurait pu s'achever ainsi mais apparemment l'étrange visiteur semblait avoir d'autres objectifs. Ce fut donc tout naturellement que la nymphe resserra son châle sur ses épaules pour l'écouter. Si elle pouvait l'aider, pourquoi pas.

- Alors demoiselle Éolia, il semblerait que des gens viennent ici de temps en temps, avez-vous souvent des visites en ce magnifique endroit ? Oh vous savez, vous n'êtes pas forcé de répondre, J'étais un peu curieux de vous connaître un peu plus car vous êtes belle et magni...

Ne se laissant pas déstabiliser, la nymphe hocha doucement de la tête et répondit calmement, un petit sourire néanmoins amusé sur les lèvres.

- Il n'y a pas de soucis. Pour vous répondre, il n'y a guère eu beaucoup de visiteurs par ici. En général, les gens ne font que traverser la forêt mais j'avoue que dernièrement il y a eu un peu plus de vie dans les parages qu'il n'y en a eu depuis bien longtemps.

- Euh... Hum... Et bien... Vous semblez connaître cet endroit parfaitement, Je trouve merveilleux de pouvoir savoir où se trouve quoi. Je pense que je vais rester ici encore quelque s temps, cela ne vous dérange point? Je n'aimerais pas que ma compagnie vous pose le moindre problème. C'est que cet endroit mérite que je m'y intéresse au point que je dois écrire un livre dessus. Je suis sûr qu'il y a beaucoup de choses à décrire, vu que c'est la première fois que je me rends ici, j'aimerais en apprendre un maximum.

- Il n'y a là aucune magie, je vis dans ces bois. Il serait étrange de ne pas connaître son lieu de vie n'est-ce pas ? Sinon, vous pouvez parfaitement rester ici, cela ne posera aucun problème, que ce soit à moi ou à quiconque, tant que vous ne détruisez rien, répondit la nymphe. En général, je vais et je viens donc peut-être nous recroiserons-nous. En tout cas, si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas, je serai ravie de pouvoir vous aider dans la mesure de mes capacités. Je suis encore bien jeune et je ne connais pas encore tout de Flore.

C'était vrai. Eolia connaissait les animaux, les plantes et les lieux mais elle ne connaissait pas encore tous les secrets ou toute l'histoire de cette illustre forêt qui abritait son peuple. Son enseignement n'étant pas achevé mais bon, cela restait confidentiel. Quoiqu'il en soit, elle espérait juste que l'homme ne mettrait pas le feu dans les bois ou ne chasserait pas les animaux du coin car elle ne pourrait pas le supporter.

- Autrement, savez-vous ce que vous allez faire comme recherches par ici ? Y a-t-il d'autres plantes dont vous auriez besoin ?

Bien qu'il tentât de changer de sujet, le malaise était déjà en lui. Non vraiment, cette demoiselle le troublait vraiment, il en comprenait pas l'origine. Bon elle était belle, très belle, peut-être trop pour être vrai selon lui mais c'était bel et bien le cas. Heureusement qu'elle ne se laissa pas déstabiliser par ses propos et continua de parler l'air de rien. Au moins il pouvait un peu se détendre bien que c'était encore impossible après ça.

- Il n'y a pas de soucis. Pour vous répondre, il n'y a guère eu beaucoup de visiteurs par ici. En général, les gens ne font que traverser la forêt mais j'avoue que dernièrement il y a eu un peu plus de vie dans les parages qu'il n'y en a eu depuis bien longtemps.

-Vraiment? J'en prends bonne note, ça pourrait m'être utile de le savoir au cas où, simple précaution. Enfin bon, je me demande combien de temps je pourrais rester... Deux à trois jours je pense...

Il réfléchissait, son travail lui demandait pas mal d'efforts et peu de temps de repos qui l'aidait à se reposer. Au moins ici, il sentait qu'il pouvait enfin se détendre tranquillement. Pourquoi pas après tout, son voyage pouvait attendre encore un peu, n'était pas si important que ça quand on y réfléchissait.

- Il n'y a là aucune magie, je vis dans ces bois. Il serait étrange de ne pas connaître son lieu de vie n'est-ce pas ? Sinon, vous pouvez parfaitement rester ici, cela ne posera aucun problème, que ce soit à moi ou à quiconque, tant que vous ne détruisez rien

-Hum... Je garderais ce détail en tête.

En général, je vais et je viens donc peut-être nous recroiserons-nous. En tout cas, si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas, je serai ravie de pouvoir vous aider dans la mesure de mes capacités. Je suis encore bien jeune et je ne connais pas encore tout de Flore.

Voilà de quoi lui donner le sourire, il ne savait pas si la joie qu'il ressentait était de continuer à être avec elle pour discuter comme ça ou, si c'était en rapport avec son métier.

- Autrement, savez-vous ce que vous allez faire comme recherches par ici ? Y a-t-il d'autres plantes dont vous auriez besoin ?

-Et bien... Je pense que je vais étudier un peu l'environnement et comment les animaux ici vivent en harmonie. Cet endroit le mérite, surtout si vous êtes capable d'y vivre sans le moindre soucis.

-Pour les plantes...

-Hum...

-Je vais voir si jamais j'ai le besoin d'avoir d'autres plantes. Auriez-vous un endroit à me conseiller pour dormir tranquillement? Ne vous en faites pas, j'ai ce qu'il faut sur moi pour avoir chaud, mais juste un abri où quelque chose comme ça m'irait parfaitement.