Le soleil de Feu était encore bas quand la jeune fille s’isola de la caravane qu’elle accompagnait vers Sahawi. Résolue, elle marchait vers le bord de l’oasis à l’heure où la nature des plaines dort encore, tandis que celle du désert grouille, s’affairant au dernière tâche de survie que permet la fraîcheur de la nuit. C’était là qu’il avait réussi à arriver. Frontière de Terre et de Feu pour bientôt abandonné les prairies vertes et dire bonjour aux étendus de sable sans fin. Tyssania, n’avait fermé qu’un oeil de toute la nuit. Gardienne de la caravane comme elle l’avait garantis au marchand qui l’avait employée. En réalité, ces escapades matinales étaient autant destinées à les rassurer eux qu’à s’entraîner.

Certes elle avait perdu son maître d’arme dans le naufrage du Dédain, mais elle se sentait comme une responsabilité de continuer encore plus farouchement ses exercices maintenant que Sylvia et les autres avaient sans doute rejoins Nayris. Elle n’avait fait qu’échanger une épée d’entrainement en bois pour quelques Ab’s avant de quitter Sent’sura. Inutile d’attirer l’attention en se procurant une arme de qualité. Et de toute façon, les meilleures armes étaient forgées là où elle se rendait. Alors dans cette heure où les rayons rasait la terre et la rosée embaumait encore l’air à chaque fois que ses pas se posait dans l’herbe mouillé, elle allait inlassablement répéter les mêmes exercices.

Une fois arrivée assez loin de la caravane pour être à l’abri des regards, la jeune fille posa le bout de bois taillé sur une pière avant de s’échauffer. Etirement, gainage, renforcement des bras surtout. Elle avait toujours était méticuleuse et méthodique, ce qui lui donnait l’avantage de connaître par coeur l’ordre des exercices, leur but et surtout ce que Sylvia avait visé en les lui donnant. Certes, elle ne lui avait pas tout expliqué, loin de là même puisqu’elle semblait même prendre un malin plaisir à mener la vie dure à la recrue du Capitaine Armadrédo.

Après avoir échauffé son corps, la jeune femme attrapa l’épée. Le poignet rendu souple par les exercices, elle la fit tournoyer de haut en bas, d’avant en arrière. D’un côté, puis de l’autre. Toujours avoir son arme parfaitement en main malgré la vitesse, la position ou l’élan. Elle se mit ensuite souplement sur ses pieds agitant son épée de coup d’estoc simple. Rapide, souple. Ses jambes se montraient de plus en plus souple avec l’entraînement. Ces années consacrées à l’itinérance et la ruse n’y était pas pour rien. S’il y avait une chose qu’on ne pouvait reprocher à l’espionne c’était sa forme phyique. Ses muscles maléables éxercées, sa souplesse d’un corps à l’autre. Cétait probablement la seule chose qui aurait pu la trahir durant ses mutations d’ailleurs.

Sa foulée au dessus de l’herbe s’accéléra. Le bruit de l’arme fendait l’air commencé à se faire plus fort. Des coups directs une fois sur deux, puis un coup pour destabiliser l’adversaire. Savoir casser le rythme de ses déplacement pour le prendre par surprise. Un estoc, coup à droite, accélération coup à gauche, feinte et estoc. Elle répétait l’enchaînement une centaine de fois, puis son symétrique au moins autant. Son souffle s’accélérait au fur et à mesure que la chaleur se faisait sentir sur sa nuque humide de sueur. Ensuite les coup verticaux, attaque par le haut, se baisser sur ses jambes, puis viser la cuisse ou le bas ventre. Plus bas encore, plus souple sur ses jambes, l’espionne se transformer en un oiseau assomant puis tentant d’embrocher sa proie.

Le souffle court, l’espionne se redressa à nouveau, plus calme, elle essuya son visage avec un pan de ses vêtements avant de recommencer une nouvelle fois ses séries, inlassable. Puis elle se rapprocha d’un petit arbre aux breanches souples. Elle attacha un caillou dans un linge puis tira un maximum sur la branche. Elle se retourna et ferma un instant les yeux. Bien, si elle touchait la pierre, son épée de fortune serait surement endomagée, le but était de couper la branche en évitant le caillou. Elle secoua dans son dos la branche tendu de eau en bas avant de le lâhce. Se retournant instantément ensuite, elle eu tout juste le tend de voir la branche tordue revenir vers elle à pleine vitesse, entrainant dans sa course le poids qu’elle y avait accroché. Il allait l’atteindre en plein dans l’épaule malgré son épée levée, c’était certain ! Mais pas cette fois. Elle disparue littéralement de la course de l’objet en se baissant féline avant de bloquer le retour de la branche en fin de course avec son arme. Evitant le retour mou de la la pierre vers l’arrière de son crâne, elle se releva à un quart de tour de sa position précédente, pour venir pousser des deux mains sa prise.

Le craquement caractéristique du bois qu’on arrache déchira le matin sur la plaine. L’espionne se redressa, regardant la branche arrachée qui pendait maintenant misérablement rattachée par quelques minces bout de bois. Elle haussa les épaules avant de reprendre son baluchon improvisé. Au bout de presque une heure, le petit arbre ne ressemblait plus qu’à un misérable ennemi dont chacun des bras aurait été arraché, un bleu sur le bras de la pirate témoignait des quelques erreurs qu’elle se reprochait. Tant pis, demain, elle devrait recommencer de toute façon.