Celle-là, elle ira bien avec mes cheveux. Et celle-là et bah elle va bien avec l’autre…

Oui rien à redire ces deux fleurs allaient effectivement ensemble, et l’oiseau qui virevoltait autour de la petit nymphe pialla pour signifier son accord. Fa’ sourit sa petite main d’enfant refermée fermement sur les quelques fleurs qu’elle avait déjà prises. Elle avait été trop agitée ce matin et Dahlia l’avait mise dehors parce qu’elle ne pouvait pas se concentrer sur ses parchemins. Enfin dehors, elle avait le droit de se promener dans la forêt du moment qu’elle ne s’éloignait pas trop de l’habitat des nymphe, et pour l’enfant c’était parfait. Parfois les adultes ne se rendent vraiment pas compte que les enfants font des bêtises justement pour obtenir cette punition tant attendue! Bon pour se faire pardonner, elle allait aussi faire une couronne de fleur à Dalhia ! C’était normal, mais pour Dahlia, il fallait des fleurs roses pour aller avec le vert de ses cheveux, ou peut être des fleurs blanches. Ca pourrait aller aussi. Ou mélanger les deux. C’était peut être une meilleure idée parce que ce n’était pas la saison des fleurs roses. Elle n’en avait presque pas vu depuis quelques jours.

Oh regarde, le caillou il brille !

Le petit cri de surprise avait jailli de ses lèvres, avec l’émerveillement que seul un enfant pouvait connaître. Posant ses poignets sur ses hanches, le petit corps se pencha sur la pierre qui reflétait le soleil. Un large sourire posé sur son visage de poupée. Est-ce que ce caillou était assez beau pour faire un collier comme le sien ? Difficile à dire… Dahlia lui avait vraiment donné un très beau collier avec une pierre de la même couleur que ses yeux. Ca faisait très longtemps qu’elle cherchait une pierre assez jolie pour le remplacer ce collier. Plusieurs fois, elle avait ramassé une pierre bien brillante, mais en la mettant sous un petit tas de bois, elle n’avait pas fait d’étincelle comme l’autre. Et puis, il était absolument interdit de demander à Dahlia où elle l’avait trouvée. Les animaux l’avaient suggéré, mais franchement, ils ne savaient pas ce que c’était une surprise?

BOUM !

La petite se retourna tandis que l’oiseau volait à tir d’aile dans l’autre sens. Le bruit sourd avait résonné dans toute la forêt. Les yeux écarquillés, elle regardait vers l’Ancien. Lui devait avoir la réponse n’est ce pas? Qu’est ce qui venait de se passer. Ca ressemblait au bruit d’un arbre qui tombe, mais personne n’aurait sciemment coupé un arbre de Flore ? Et soudain, elle vit Dahlia apparaître. Courant vers elle aussi vite qu’elle pouvait, elle attrapa l’enfant dans ses bras sans un mot d’explication. Les fleurs toujours coincées entre ses doigts, Fa se hissa légèrement par dessus l’épaule de Dahlia. Tout le monde courrait, les nymphes en animaux ou non, elles s’enfuyaient les mêmes yeux apeurés que Dhalia, le même air désespéré.

Elle ne vit aucun démon ce jour-là. Elle ne fit qu’entendre les cris, les rires, et surtout ce bruit caractéristique du métal qui transperce la chaire qui résonnait à travers les arbres. Sans savoir ce que ce bruit signifierait ensuite. Elle n’osait pas poser de question. La bouche ouverte, Fa' ressentait seulement la tristesse et la peur qui avait saisi le cœur et l’âme de chaque créature de la forêt. Ils se rapprochaient. Elle ne savait pas qui ils étaient mais ils arrivaient et c’était à elle et à ses soeurs qu’ils en voulaient. Pourtant les nymphes n‘avaient rien fait hein? Elle n’avait pas toujours tout suivi de ce que faisait les grands, mais elles n’avaient pas fait de mal. Ça, elle en était certaine. Un nouveau cri d’une d’entre elle retentit et elle se cacha dans les bras de sa protectrice. La course lui avait paru interminable alors qu’elle n’avait pas duré plus de deux minutes.

D’un coup, elle sentit le corps de Dahlia sautait de la terre, et tout le bas de son corps fut recouvert d’eau. Elle se redressa alors que sa protectrice lui parlait d’une voix haletante.

Ecoute moi. Tu vois cette plante. C'est un nénuphare. Transforme toi, Fa. Transforme toi comme lui le plus vite possible et surtout ne sors pas de cette forme avant qu’un animal de la forêt revienne s’abreuver dans la rivière. Tu m’as entendu ?

Elle a tout juste le temps d’acquiescer que Dahlia la lâche dans l’eau. Elle a tout juste pied mais ça ne l’inquiète pas. Non ce qui l’inquiète c’est Dahlia. Où est-ce qu’elle va? Elle n’est pas partie dans le bon sens du tout. Non par là il y a les ennemis. Elle voudrait crier mais rien ne sort de sa gorge. Alors elle se concentre et ferme les yeux. Progressivement elle se transforme en ce nénuphar. Sans fleur, elle pense juste à la large feuille qui s’étale à la surface de l’eau. Prenant sa place tandis que sa tige la nourrit du fond de la rivière. Tout est calme dans cette forme. Elle sent seulement le très léger écoulement de l’eau. Ses sens sont en alerte. Dahlia a dit de rester comme ça. Alors il suffit d’attendre qu’elle revienne. Oui, c’est ça, elle va revenir. Dahlia aime les parchemins, elle est surement repartie en chercher. Elle l’aime juste plus que les parchemins, elle lui a dit une fois. Donc elle est venue la chercher avant. Enfin sa transformation est terminée et parfaite. Dahlia va être fière quand elle la reverra !

Soudain une vague vient secouer la nymphe transformée. Une grosse vague, comme si on avait lancé une grosse pierre dans l’eau. Elle n’arrive pas à juger de la taille, car elle n’a jamais été un nénuphar auparavant. Mais elle sent que l’eau est salie par quelque chose. Un liquide plus épais qui se répand durant un moment dans l’eau. Progressivement le liquide est emporté par le courant. Mais pas assez vite. C’est désagréable comme sensation, c’est trop épais, ça s'accroche à sa tige et ça empêche de respirer corrctement. Ça lui donne envie de voir ce que c’est. Mais il lui suffira de demander à Dahlia plus tard.

Fa n’a aucune idée du temps qu’elle a passé sous cette forme, mais c’était long. Elle a sentit la douceur de la lune avant que, comme Dahlia l’avait dit, un animal de la forêt ne vienne à nouveau s’abreuver à la rivière. C’est amusant comme sensation, on sent des petites vagues régulières venir chatouiller le nénuphar, qui se transforme petit à petit à nouveau en petite fille. Farrhasys plisse fortement les yeux. C’est qu’elle n’a plus l’habitude du soleil. Elle est peut-être restée trop longtemps sous la forme d’une plante. Elle se sent un peu engourdie tandis que sa peau pâlit progressivement pour reprendre sa couleur d’origine. A taton, elle se hisse sur la berge pour attendre que tout rentre dans l’ordre au niveau de son corps.

Et puis petit à petit, une forme se dessine dans la rivière. C’est surement ce qui a provoquer tous ces remous. Quelque chose? Non, quelqu’un est tombé dans la rivière. Quelqu’un… avec les cheveux d’un vert pomme. Fa ouvre la bouche mais à nouveau aucun son ne sort. Elle n’a pas besoin de finir de voir. Elle n’a pas besoin de voir le visage, il n’y avait pas beaucoup de nymphe avec des cheveux d’un vert aussi beau. Et c’est le petit marcassin venu s’abreuver à la rivière qui parle en premier.

Tu es une nymphe qui s’est enfuie?