Froid - Sérieux - Protecteur - Toujours à l'écoute - Malin - Discret - Fidèle - Hargneux - Rancunier - Vif d'esprit - Calme - Jaloux ; Hait : La traitrise - La lacheté - Le chocolat - Le soleil ; Aime : Les femmes - Sa lame noire - La loyauté - Le citron
C'était il y a si longtemps que j'en ai oublié la date exacte... Je me souviens juste être né dans la région de Terre , dans une humble famille de paysans vouant un culte à Nayris depuis plusieurs générations . Ne voulant pas d'une brute épaisse pour fils , mon père paya les services d'un érudit qui m'appris tout le savoir de base nécessaire comme les maths , la lecture et bien d'autre . Par choix cependant je ne devins jamais érudit , préférant le travail physique à la quiétude lassante d'un bureau , et je travaillai le plus possible à la ferme auprès de père . Le soir , j'étudiais quand même , pour faire plaisir à mon père .
À mes vingt-cinq ans , j’étais un homme plutôt grand à la musculature impressionnante avec un esprit remplit d'idéaux et de grandes connaissances . Mes fameux idéaux furent brisés lors d'une chaude nuit de Nelnurr , lorsqu'une troupe de pillards vint à l'assaut de notre ferme . Le bruit de bois qui craque et l'odeur de fumée me tira de ma torpeur afin que je puisse voir le désastre se déroulant hors de ma chambre : notre village était mis à sac ! Descendant en vitesse , je pris la première arme qui me venait : la faux , celle qui me servait en temps normal aux récoltes et je sortis précipitamment de mon bureau/chambré pour constater avec peine que la maison était déjà en feu .
Paniqué , j’appelai mes parents au point de me déchirer les poumons et j'entendis une simple toux à moitié étouffée par le chaos environnant : c'était ma mère . Elle se trouvait en face de moi , là où il y avait en temps normal notre table maintenant en ruine , sous une poutre qui semblait s'être effondré sous son propre poids . Voyant clairement que ma faux ne servirait pas , j'ai simplement usé de toute la force de mon corps , sans succès . Dans un ultime souffle , ma mère m'ordonna simplement de sortir immédiatement et je ne pus que lui obéir , des larmes coulant de mes yeux et une rage sans limite grondait d'ors et déjà en moi .
Je fus obligé de défoncer la porte pour pouvoir sortir et là, j’assistai à l’exécution pur et simple de mon père par un cavalier à l'armure aussi noire que l'onyx et aux yeux rougeoyant telle des braises . Ce tournant vers moi, l'homme descendit de sa monture et fondit sur moi à une vitesse surnaturelle . Il me plaqua simplement à terre et me susurra à l'oreille : "Retrouve-moi petit, retrouve-moi et je t'offrirai ta vengeance ."
[...]
Cinq longues années ont passé, tristes et épuisantes où j'ai passé ma vie chez un maître d'armes , connaissance de mon professeur, qui m'enseigna tout ce qu'il me fallait pour devenir le meilleur bretteur possible tout en m'enseignant comment contrôler au mieux mes émotions . En parallèle de mes entraînements quotidiens, je passais mon temps à le traquer sans relâche et, quelques jours après mes trente ans, j'ai finalement trouvé sa trace . J'ai appris qu'il se nommait Caïn, ce qui donnait la véritable raison de son attaque, et, contre l'avis du maître, je suis allé le défier, portant en moi toute ma haine et mes années d'entraînement..
Mais ce ne fut pas suffisant, baignant dans mon sang et poissant de sueur, il me tenait en l'air , d'un bras, ricanant de son rire glacé : "Tu n'es toujours pas prêt mais je vais te donner le temps d'être prêt ." Et il mordit dans ma chair, au niveau de ma nuque, puisant dans mon sang qu'il absorba avec délice pour ensuite me lâcher et me regarder mourir à petit feu . Sa morsure fit monter en moi la plus grande douleur que j'ai pu connaître, mais je ne voulais pas lui donner satisfaction et j'ai lutté, de toutes mes forces, puisant dans les enseignements de mon maître pour terrasser ce mal . J'avais perdu la notion de temps quand la douleur s’arrêta enfin et il se leva, amusé . Puis, il me souleva pour m'emmener dans une crypte profonde, sous son manoir, où il m'enferma dans une tombe qu'il scella par la magie des ombres .
Deux cents ans plus tard , alors que j'avais passé tout ce temps piégé dans mon tombeau, la magie céda finalement et je pus enfin m'extirper de la crypte . Ces années d'enfermement m'avaient gravement affecté : une partie de la magie avait infiltré mon corps, le teintant d'une couleur bien plus sombre mais surtout j'avais passé ces deux cents ans ai pensé pour enfin comprendre : Celui que j'avais affronté était un vampire et, aujourd'hui, j'en étais devenu un à mon tour . Mon corps n'était pas le seul affecté par tous ces changements : mon esprit en avait aussi pris un coup et jamais je ne serai le même être dont j'avais été il y a si longtemps ....
Je suis sorti en l'an cent-quatre et j'en ai vu des choses, même si je suis toujours resté caché . Je n'ai fait que perfectionner mon art et mes connaissances durant ces cent dernières années mais, même aujourd'hui , je n'ai toujours pas rattrapé le temps perdu ni eut la possibilité de réparer mon esprit brisé...
Lasse de mes marches interminables, j'ai fini par trouver du travail comme jardinier mais ce fut de courte durée : ma nature fut vite découverte et je fus rapidement chassé . Comprenant que ça allait continuer à me poursuivre, j'ai commencé à faire en sorte de la cacher et j'ai retrouvé du travail dans une autre famille noble, dans la région de sen'tsura . La jeune héritière, se prenant d'affection pour moi, décida de me faire grimper en rang au sein des serviteurs . Après une longue formation de deux ans, je suis devenu le majordome officiel de Madame et ceux durant cinq ans, mon service se terminant brutalement en l'an cent-neuf, date de leur assassinat par la congrégation de la nuit , n'ayant rien pu faire malgré ma force à l'épée . Ayant perdu la première personne à m'accueillir malgré ma nouvelle race, j'ai perdu goût à la vie mais j'ai repris la route, espérant trouver de nouveau un foyer prêt à accueillir un pauvre majordome sans travail .
Ces tristes expériences, combinées avec mon esprit brisé par l'isolement, ont fait de moi un être bien plus froid et ayant perdu toute trace d'idéaux . Cependant, je n'ai pas perdu une once de fidélité envers Dame Nayris et, aujourd'hui, j'espère pouvoir trouver ma place dans ce monde qui me semble tellement étranger aujourd'hui..