| Jeu 18 Sep - 20:58 | | | | Quand je regarde la lune, je vois une rose.
Non point celle qui témoigne d'une passion, mais celle qui, dans une main hésitante parait aussi pure, aussi belle, aussi délicate que la plus merveilleuses des enfants de ce monde. Cette rose d'un blanc parfait, velouté, celle qui te pique de ses épines quand tu viens la chercher, car elle ne se laisse pas toucher sans te faire comprendre que tu es bien trop impur pour oser y porter les doigts. Oui, pour moi la lune, quand je la regarde, est une rose, à peine éclose, qui n'est là haut dans le ciel que pour se montrer parfaite au milieu de ces faire-valoir que sont les étoiles, et quand je la regarde si haute, si sereine, je me dis que peut-être quelque part quelqu'un est en train de hurler au soir que sa vie serait moins belle sans cet astre dans le ciel. Peut-être est-elle hautaine, peut-être est-elle douce, mais moi chaque nuit, quand je l'observe depuis le rebord de ma fenêtre, je ne peux pas l'imaginer comme une connaissance, comme une amie. Elle est l'impératrice des cieux, la grand reine qui évoque au milieu du ciel la toute-puissance de son incroyable longévité, car elle nous a tous vu naître, et tous nous mourrons avant qu'elle n'aille se coucher.
Alors pourquoi une rose ? Pourquoi cet astre, si beau et si serein, me regarde-t'il de haut, et moi en échange ne peut lui trouver que la grâce et l'élégance d'une fleur prête à s'achevée ? Est-ce une simple alliance, de ce blanc laiteux, de cette pâleur mystérieuse, qui me fait dire tant de belles lettres pour une lune qui reste éternellement muette ? Pourquoi quand je tends la main pour l'avoir, je sens peu à peu la douleur envahir mon être, jusqu'à ce que mon bras ne tienne plus et bat tristement la retraite. Je ne peux me poser plus de question, l'astre est hors de ma portée, et quand mes doigts tentent de l'effleurer ses rayons me blessent si bien que je ne peux plus le supporter. Aux vampire qui meurent à l'idée de trouver une fois le jour et de mourir en l'ayant contemplé, que dis-je quand je vois chaque jour la belle de mon désir, me provoquer de ses folles hauteurs et provoquer mon ire. Tu me peine lune, tu me brises, Lune, et ton éclat m'attire autant qu'aux premiers soirs où je t'ai vu naître derrière la colline pour disparaître quand il fut trop tard.
Chaque matin je te vois, jeune plante, se recroqueviller dans les herbes matinales et j'exulte quand la lumière du jour décline, pour que tu sorte de ta cachette, afin de tes rayons me couvrir. Lune, infidèle lune si éternelle et si éphémère, quand je te vois tour à tour perdre tes pétales, descendre chaque nuit, avec la déception de voir ta beauté s'éteindre, imagines tu la douleur que tu fais naître en mes entrailles ? Et quand tu remonte, vive, régénérant un à un tes lumineux apparats, combien de fois imagines-tu que je peine de ne pouvoir te prendre entre mes bras ? Ma rose, mon impératrice, ma lumineuse et radieuse étoile, combien de fois encore aurais-je à tendre ma main pour que tu me blesses, combien de fois viendrais-je porter mes doigts vers ta superbe afin de sentir encore une fois ta gloire me déchirer muscles et os ? Dis moi Lune, combien de temps vais-je haïr et aimer à la fois ta présence en ce monde, tout en me disant que jamais je n'aurais la chance de te cueillir de ton écrin de ténèbres et de noirceurs. La compagnie des étoiles est-elle meilleure que celle d'un homme arraché à son bonheur ? Est-ce la jalousie que tu souhaites faire naître au plus profond de moi, ou es-tu trop grandiose pour te soucier de cela, futilités qui sont attribués à ceux qui n'ont de droit que celui de te contempler de loin, souffrant la solitude mille fois.
Dans ta rosée, chère, si chère lune, tu es la rose de ce ciel, la blancheur écarlate dont la fragrance transparaît par les milliers de rayons qui recouvrent nos villes et nos champs. Tes mains nous effleurent mais se retirent au loin quand on souhaite se les accaparer, ton souffle nous berce aux bords de nos fenêtre et de nos portes, mais quand ce sont tes lèvres que nous désirons, tu t'éloignes, en amante éprouvée. Quand l'on désires te cueillir, rose blanche, tu coupes les forces de nos corps pour nous laisser statique, immobiles statues dont le moindre mouvement créerait la fin de tout un univers. Un univers de glace, un univers d'un instant, un univers éternel mais d'une fragilité infinie. Un univers où la glace est sombre comme le coeur des hommes, mais abrite au plus profond de son existence la plus belle des fleurs au monde. Un univers où la beauté est telle qu'elle ressuscite à chaque fois qu'elle s'est éteinte, emportée par le cercueil de givre qui a toujours souhaité se l'approprier. Un univers, ou une rose blanche, au coeur de la nuit, pleure au bords d'un lac aux eaux glacés, et ces pleurs ricochent sur les remous de la surface, tombe dans le verre de mes larmes, qui se trouve vide quand tout deux nous nous éteignons dans une pâle matinée. (Bonsoir, voici la première petite nouvelle poétique que j'essaierais d'écrire de temps à autre. Ces nouvelles seront écrites sur l'instant et ne sont offert qu'à vos yeux, aussi j'espère lire vos avis, vos ressentis, ou encore vos critiques. J'espère d'ailleurs que la lecture seras pour vous un plaisir, et que la poésie des textes saura toucher votre sensibilité. Encore merci du temps que vous prendrez à les lire, et prenez soin de vous.) Alexandrio Wesmer Flechter
|
| |
| | Jeu 18 Sep - 21:40 | | | | C'est très beau et très poétique, wouah ! *_* J'adore particulièrement le milieu de la nouvelle, on ressent très bien la souffrance du personnage à travers tes lignes. Quant au style, il est fluide et le vocabulaire bien choisie, je suis impressionnée Le seul truc c'est que je n'ai pas compris la fin, enfin s'il y avait quelque chose à comprendre ah ah Mais à part ça j'adore
|
| | Délyë
Partie IRLCrédit avatar : Trouvé par Roxo et retouché par Cendre ♥Double compte : MiroirVitesse de réponse : Moyenne
| | Jeu 18 Sep - 22:12 | | | | Je te remercie pour ces compliments ^^ Paradoxalement j'ai eu bien plus de mal à sortir le milieu de la nouvelle que le début ou la fin, aussi suis-je étonné que ce soit la partie qui te sois favorite.
Pour la fin, cela ne m'étonne pas que ce soit la partie difficile à comprendre car il s'agit de la partie la plus "symbolique" :
pleure au bord d'un lac aux eaux glacés : le reflet de la lune sur l'eau qui distord sa forme et sa lumière. tombe dans le verre de mes larmes : le narrateur boit donc un verre où se reflète la forme de la lune quand il le déplace qui se trouve vide : fausse description pour dire qu'il ravale ses larmes et sa tristesse tout en finissant le verre quant tout deux nous nous éteignons dans une pâle matinée : la lune disparaît avec l'aube, et l'homme qui la contemple part se coucher
voilà
|
| | | Mar 23 Sep - 20:55 | | | | La nuit tombe doucement, les pourpres rideaux ne reflètent plus la sanguine lumière et laisse désormais flotter dans la pièce de sombres ténèbres. Une main frêle fait tourner la poignée de la chambre totalement close, et une figure délicate, féminine, y rentre pour tirer les rideaux avec une lenteur sereine, décalant les lourds drapés qui couvre les fenêtres pour faire entrer dans la belle chambre la lumière triste mais apaisante de la lune. Un visage enfantin depuis des centaines d'années apparaît, aux couleurs fantomatiques, et celui-ci se précise à mesure que la délicatesse de la femme éternelle fait partir les ombres et les ténèbres de la pièce par ses mouvements affinés, par ses toucher précautionneux envers les grands et terribles caches de la pièce, celui-ci laissant voir un plaisir qui laisse entendre que cela fait des heures, peut-être des jours, peut-être des lunes qu'elle attend la délivrance de cet instant. Un visage plissé entre joie et mélancolie, comme si l'époque révolue se retraçait dans les cratères de l'astre lunaire, et lui renvoyait un écho délicat au coeur, comme pour lui offrir un sentiment d'apaisement dont elle avait particulièrement besoin alors qu'elle découvre enfin son royaume des chapes qui empêche la vue du cruel soleil.
Ce soir elle compte aller s'occuper de ce qu'elle a de plus cher, ce qui comptes le plus à ses yeux depuis les décennies où elle perdit son âme dans la solitude imposée, et son désir n'a d'égal sous la belle lune que son plaisir d'enfin retrouver le courage d'énoncer ses demandes à ce qui se tient pour elle comme l'unique élément qui encore maintenant accepte de se tenir à ses cotés. Comment dire à quel point elle est heureuse, à quel point son coeur s'envole, quand elle décide de quitter ses quartiers afin de vaquer dans les longues salles délabrées de son triste domaine qu'elle n'a jamais prit le temps de rénover après le désastre des jours passés. Un jour où, qui de son sang a désiré lui enlever tout ce qu'elle possédait de plus important à ses yeux, et qui put bien voir son entreprise se couronner de succès si par chance elle n'avait pas retrouver ce qui depuis des années avait été l'objet de son affection la plus entière. Passant sous les gravats lourds de l'enceinte, elle trouve, dans le noir, ses pas lourds et bruyants, fuyants échos qui parcourent les salles et les couloirs pour se répercuter fortement contre les cloisons vibrantes d'émotions. Sont-ce ses pas qui produisent un tel vacarme à ses oreilles, ou le bruit de son coeur qui bat la chamade à l'idée de retrouver un visage familier, un visage qui sut dans le plus ancien des temps lui offrir le bonheur qui lui manquait tant ?
De château il ne reste que des ruines, mais de chambres, trois semblent avoir réussir à ne pas souffrir les affres de la destruction. Encore maintenant elle ne sait comme bien les nommer, elles sont devenues une part symbolique de son histoire, une part symbolique du désastre qu'elle a subit, mais surtout une part importante de tout ce qu'elle n'a jamais fait qu'apprécier durant ses longues années de torpeur dans l'innocence. Une chambre de sang, pleine de ces peluches qui n'ont connus que la rage folle d'une entité qui durant son vécu n'as put que se perdre dans sa solitude, à tel point que chacun des doux objets est ouvert sur une mousse d'un blanc pur mais imparfait; trônant dans les sous-sol de la maison, et qu'elle ne visite plus que quand son inquiétude folle la fait courir en bas pour entendre quelques bruits en faire vivre le ténébreux et vide décor. Une chambre d'un luxe effrayant, symbole d'une grandeur passée dans la plus intense des opulences, les meubles les plus anciens et les plus prisés étant accrochés aux murs tandis que les dorures, les draps fins, les draperies soyeuses et un service de thé froid trône dans les moindre recoin de ce lieu perdu dans le temps, où celui ci même s'est éteint par deux fois, il y a plus de 600 années, et plus récemment, il fut 60 ans, quand une noble personne vint pour en protéger l'éternel beauté.
Et enfin une chambre de porcelaine. Une chambre devant laquelle elle se tenait avec dans le fond du coeur une peur croissante, mais une extase infinie à l'idée d'y retrouver l'objet de tant de convoitise ! Si cette chambre appartint autrefois à celle qui si fidèlement la servit, elle n'est désormais que vide de vie, de joie et de tristesse, elle est comme la simple et délicate forme de la porcelaine qui la décrit, une chambre blanche, pleine de raffinerie, mais dont le tableau semble pouvoir voler en éclat à la moindre maladresse. N'en tenir que la poignée pourrait donner l'infidèle impression que cette dernière vas se briser, enfermant à jamais dans le secrets les quelques hontes qui sauraient s'y cacher, les quelques terreurs, les quelques horreurs, les quelques tromperies qui si vilement eurent le temps de s'y loger alors qu'elle avait sa vigilance détruite sous la confiance d'un avenir infini et d'une immuable destiné. Ses mouvements sont invisibles dans la nuit qui la dissimule au commun des mortels, mais il n'est pas moins aisé de comprendre ce qu'elle fait quand on voit à quel point la joie étreint son coeur : Elle empoigne l'unique moyen d'ouverture de la porte, la sert dans sa main fine d'enfant déjà morte, et en tourne lentement l'outil pour faire disparaître le loquet, ouvrant la pièce encore plus sombre que la tragédie qu'elle habite depuis tant d'années.
Ici point de vie, mais l'heureuse demoiselle ouvre les rideaux de cette chambre avec un empressement à peine mesuré, ses pas allant droit vers les fenêtres pour en attraper les lourds et sanguins drapés, Elle tire dessus, d'un pan à l'autre, pour faire entrer la couleur morne de la lune pleine dans la pièce, comme elle le fit plus tôt pour sa chambre étrangement éloignée, et se trouve obligée de forcer contre certains des anneaux qui semblent emplie d'une rouille anormale, l'empêchant finalement de dérouler ces rideaux autrement qu'en un fin rai d'honnête éclaircissement, la chambre de porcelaine acceptant peu la lumière comme elle accepte peu la présence de son premier enfant. Ici, le moindre objet fait écho avec le coeur de la deux-fois nés, car ce chapeau à l'étoile si brillante ne semble-t'il pas refléter la douce lune qui encore maintenant gouverne sur le monde que la grande comtesse essaye de préserver ? Ces livres dans un coin, péniblement entassés, n'ont-ils pas la forme de cette fente astrale qui dans la nuit ont tendance à ne montrer qu'une partie de la vérité, comme si sa lumière était une ombre, et mensonges les étoiles ? Quand à ce couteau, laissé seul sur la console, ne rend-t'il pas honneur à l'impératrice lunaire en vibrant à l'unisson avec les perles qui, de la lune, tombent sur le pâle sol ?
Pourtant tout ces bijoux, tout ces souvenirs, toute cette présence qui fut balayée lors de la venue de l'ire, ne sont rien face à ce qui prit place au coeur de cette pièce de cristal, cette pièce de porcelaine, cette pièce si chère en toute ses apparences mais dont la seule utilité dernière est de capter l'attention d'une rare merveille. Sur le bord du lit, à peine soutenue, une grande poupée de porcelaine dont la beauté la ferait croire tombée des nues, et même si cette incroyable fragilité qui la caractérise refuse à la pensée une telle amalgame, le divin présent assis avec des yeux vides ne fait que courir dans le coeur de la femme l'infini bonheur de retrouver ce qui jusqu'à aujourd'hui lui sauve l'âme. Une poupée, une complexe poupée faites de pâleur et d'insouciance, dont le corps, contrairement aux autres outils du passé, ne réfléchit pas la beauté lunaire, mais la supplante pour en absorber les moindres péchés. Une mécanique qui même au coeur des plus grandes ténèbres, illumine le coeur de la désireuse enfant de cette lumière que seule quelques personnes savent faire naître, et qui jusqu'ici ne fut jamais vu autre part pour la jeune fille que dans cette poupée de porcelaine morte mais dont l'aspect incroyable la fait vivre.
Elle s'en approche, hésitante, et s'agenouille devant la forme immobile avant d'en toucher la main, son coeur s'échauffant au contact fugace de cette terminaison froide dans la paume de la sienne. Des doigts fait pour caresser ceux qui en ont le besoin, voilà ce que cette poupée possède quand on s'y attarde, mais si il s'agissait là de sa première et unique faculté, alors elle ne vaudrait pas toute l'attention que lui prête la femme aux centaines d'année de vie. Non en plus de ces mains divines se trouvent dans ce cadeau divin le plus somptueux des corps, un travail d'artisan venu d'un autre monde, d'une autre époque pour façonner à ses yeux ce qui plus que tout attire le regard, rend le cerveau incapable de réfléchir, et le coeur incapable de cesser de battre. Cette poupée de porcelaine au regard sans vie, mais à la tenue divine, c'est l'immortalité derrière la tristesse, c'est l'éternel après le désastre, c'est l'erreur qui fit connaitre le plus grands des bonheurs, mais aussi le plus infini des doutes. C'est un corps, un visage, une impression qui fait disparaître la douleur, qui rend les plus grands troubles sereins et les plus grands doutes tels de ridicules et innocents soupirs du passés. C'est le rire, la joie, la délicatesse qui fait oublier.
Cette poupée, elle l'avait désirée pendant des temps impossible à définir, elle en avait tant et tant voulu de cette figure merveilleuse qu'elle aurait put en devenir folle si elle n'avait pas finit par la posséder. Se levant de sa position de respect, ses bras s'enroulent autour de la paradoxale fraîcheur de cet objet de passion, l'amenant tout contre son coeur palpitant de bonheur et d'excitation. C'est quand le désastre survint, quand elle perdit tout ce qu'elle eut autrefois, qu'elle eut enfin le droit de la récupérer, de la conquérir, de faire de cette poupée un objet qui allait éternellement connaitre son rire. Au milieu du château dévasté, il n'y avait plus de lunes, mais il y avait un soleil, un soleil qui rappelait à la deux-fois née la joie, le bonheur, l'extase de porter à ses cotés ce qui faisait chavirer son coeur, un soleil qui s'exprimait seulement la nuit tombée, quand les étoiles brillaient dans le ciel, et que la lune berçait le monde endolori d'une pâle lumière qui rappelait la femme et l'objet de ses désirs au passé tortueux des douloureux soupirs. L'histoire de deux éclats de lune au milieux des ténèbres, l'histoire d'un soleil qui allait vouer sa lumière à l'éclairage d'une route qui s'était perdue dans les plus insondables et abyssales profondeurs, là où plus rien n'atteint la raison et le coeur.
Un corps froid, contre un coeur chaud d'espoir. La lune brillait, mais le soleil était empêtré dans le noir. Dans toute son âme, la femme sentait la joie l'étreindre, le bonheur l'emplir, les milliers de rires exploser pour fêter une époque ancienne et qui encore aujourd'hui devait survivre ! Mais le corps lui était vide, le bonheur enfermer dans l'âme ne daignait pas sortir, l'espoir tournait en aigreur au fur et à mesure que l'excitation perdue ralentissait les battements de plus en plus cruels et difficiles du coeur. Quand elle s'était levée aujourd'hui, était-elle heureuse à l'idée de retrouver cette compagnie, était-elle heureuse de retrouver entre ses bras, cet objet de convoitise, cet objet de plaisir, cet objet de confiance en qui elle avait eut foi ? Cette poupée vide qui la regardait avec les yeux dans le lointain, regardant une époque où deux personnes avait su lors d'un drame passé, connaitre une bénédiction qui avait fait connaître même à l'impie le plaisir d'une passion commune et assumée, cette poupée était-elle dés lors un simple objet qui de la lune absorbait la tristesse, et teignait le décor ?
Les jambes tremblent, l'hésitation devient un doute et le doute qui avait précédemment fait surface à l'entrée de la pièce devenait certitude, une implacable certitude qui agrippait à la gorge et empêchait une immortelle de respirer la vie dont elle avait tant besoin si seule de toute compagnie. Depuis quand cette chair si douce, cette chair si chaude était-elle devenue la froide mais parfaite porcelaine, inatteignable objet qui laissait de surface une poupée qui ne pouvait plus connaître la moindre mauvaise trace ? Depuis quand au plus profond de cette torpeur éveillée, la deux-fois née avait-elle compris que son désir s'était muée en un involontaire péché, qui désormais lui rongeait le coeur et le corps alors qu'elle souffrait éternellement du même mauvais sort. Pourquoi en face d'elle se trouvait la tristesse sans limite, se trouvant le plus grand des désespoirs, alors que l'office de son action avait été de garder à ses cotés le seul être qui au milieu du carnage avait su parcourir les fils de l'histoire. Quand avait elle perdue son éternité, pour découvrir que sans une mort, la joie et la gloire de la vie s'effaçait en une forme parfaite, mais si parfaite qu'elle en perdait toute sa beauté.
La poupée était restée muette. La poupée n'avait pas esquisser le plus simple mouvement. La poupée était rester telle qu'elle l'était depuis maintenant 60 ans. La poupée, au milieu de la fragile porcelaine, ne s'était pas brisée sous son étreinte, elle ne s'était pas ravivée à son souffle, elle ne s'était pas réveillée au bruit de sa conjointe. La poupée était restée poupée. Le temps en était fini et elle restait là, immobile, éveillée dans un autre lieu, dans un autre monde, où sa beauté était tel ses cheveux d'ébène, flottant dans un courant d'air qui n'existait que dans un autre univers. La poupée n'était pas, et l'humaine n'était plus. Les soubresauts animent le corps de la deux-fois née prise à nouveau dans son désespoir, et ses jambes la lâchent pour la faire choir aux pieds de son échec, aux pieds de sa panique, aux pieds de son erreur. Les larmes coulent, ce sont des étoiles pour ce soleil éteint, ce sont des promesses qui fusent sur le sol pour la vampire, qui regarde en face d'elle la seule personne qui avait encore eut à ses yeux toute son affection, tout son amour, toute sa tendresse. Ces promesses, sont celle à sens unique, promettant l'éternité, promettant la joie, promettant le voeu sacré alors que tout avait été perdu dans les mains d'une autre aimée.
Ce sont les larmes de la passion, de la peine, et de la culpabilité !
" Je te demande pardon ... je te demande pardon ... Pardon, encore pardon... Mais pitié, rien qu'une fois ... Rien qu'une fois encore ... Comme autrefois... "
Prononce mon nom... Et le silence fut.
|
| |
| | | | | |
Sujets similaires | |
|
| |