Tempête sur les bords de mer. [Sharane] | |
| Dim 25 Mai - 0:05 | | | | « - Bak nya'pa ! Regarde donc un peu où tu vas ! gronda Aslan l'enfant qu'il tenait par l'oreille. - Il ne faut pas leur en vouloir, Effendi. Ils sont excités par le voyage, voilà des années que nous ne sommes pas allés plus loin que ces dunes, répondit l'un des marchands du groupe qui se tenait à l'extérieur des murs de la cité portuaire d'Aeb, pointant son doigt vers l'horizon oscillant, entre les tentes. - C'est son père qui devrait s'en inquiéter. Ce petit singe va finir dans la gueule d'un fourmillion s'il continue comme ça, dit le Chaïk tout en lâchant le gamin qui quitta bien vite les adultes regroupés pour rejoindre ses camarades. Tout le monde est arrivé ? demanda Aslan aussitôt qu'il rapporta son regard sur les hommes. - Il manque encore les mercenaires d'En'dhou, on m'a informé que leur voyage risque d'avoir été plus difficile que prévu en raison des tempêtes de la semaine. - Et plusieurs vivres n'ont pas encore été acheminées, rajouta un autre. - Vous vous occupez de ça, je m'occupe d'En'dhou, répondit Aslan, tournant le dos au campement que son khaad avait établi la veille. » Sans perdre plus de temps, il s'engouffra de nouveau dans les artères de la cité, descendant jusqu'au port, une nouvelle fois, dans l'attente du dernier groupe qui formerait sa caravane de base. ~ ~ ~ Le vent s'était levé depuis les derniers jours et la cité d'ordinaire croulante sous un soleil de plomb était balayée par des bourrasques interminables qui peinaient à ramener les lointains nuages noirs de la tempête dont on discernait les éclairs furieux fondre dans les eaux sombres. D'habitude, les quais et les rues étaient gorgés d'un monde qui marchandait et discutait, mais comme si une malédiction avait frappé les lieux, la solitude était ce qui venait le plus à l'esprit d'Aslan lorsqu'il se retrouva sur le ponton, perpendiculaire à la baie qui s'étendait, silencieuse. Dès qu'un navire accostait, on y restait par crainte de ce temps qui aurait fait rire plus d'un glacial, ou on se dépêchait de rejoindre des intérieurs moins en proie à la colère divine, la foudre allait s'abattre, disait-on, comme s'il y avait plus à en craindre qu'une vulgaire tempête des sables. Les démons pullulaient à leurs frontières, ils n'en voyaient pas l'ombre, un éclair tombait au large et leurs visages étaient déformés par la crainte ou l'inconfort. C'était d'un pathétique qui fit monter en Aslan une bouffé de rage qu'il contint en plantant sa lame dans le bois sur lequel il s'était assis, ses jambes en suspension au-dessus de l'eau remuante. Il y resta un moment, assis, sa queue battant au rythme de son impatience. Sa dague avait dessiné dans sur le ponton des arabesques basiques que le temps recouvrirait d'un manteau de poussière, une signature dans cette ville qu'il avait toujours considéré de malheur mais qui, il fallait bien l'avouer, lui avait déjà réservé bien des surprises en quelques jours de retrouvailles. Ses ambitions réclamaient qu'il y en ait plus, mais sa raison et son bon sens lui intimèrent que les problèmes étaient à venir, sans doute. Le ciel, d'ailleurs, confirmait ses craintes ; pas un bateau à l'horizon depuis un moment, mieux valait-il qu'En'dhou soit vivant, sans quoi il pourrait remettre à plusieurs semaines son escapade en Feu ! « - Foutu nya'pa, gronda Aslan, en même temps qu'il tourna le regard tout en se relevant. » Sur le ponton, à une dizaine de mètres de lui, se tenait une humaine noire encapuchonnée. Le premier reflexe d'Aslan fut de porter sa main à l'un de ses couteaux qu'il ne gardait jamais loin de ses doigts habiles, par précaution, tout en avançant lentement de cette silhouette charmante, certainement, mais également intrigante. « - Il n'y a plus de départs. Je serai vous, j'irai attendre à l'intérieur, lui dit-il assez fort pour couvrir le vrombissement du vent qui battait leurs visage et gonflait les pans des vêtements qui habillaient la femme. »
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| | Théodore Svalt
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| | Dim 25 Mai - 14:51 | | | | _ Virez a bâbord putain de merde !
Les ordres du gradé peinaient a se faire entendre jusqu'au gouvernail, sa voix rauque et alarmée sonnant en échos sourd au travers du déluge torrentiel qui s’ablatait en fracas sur le pont de la Nef.
Virant alors précipitamment de bord, le navire se fracassa contre une lame d'eau immense qui se gonflait de toute sa puissance pour engloutir la créature de bois qui osait résister a la force dévorante de l'océan. D'immense éclairs zébrant les cieux dévorés de noirceurs, le bateau affrontait depuis déjà plus d'une heure ce climat infernal. Plongé dans une presque-nuit, privé de tout soleil, l'équipage ne cessait de rechigner et de crier, s'affairant frénétiquement a garder le pont de leur nef émergé.
Passant littéralement au travers du colossal rouleau que soulevait l'océan, la proue du navire, en forme de sirène, y perdit quelques écailles. Tout le pont fut balayé d'une onde foudroyante qui balaya trois hommes par dessus bord, les os des marins s'entrechoquant contre tout ce qui avaient pu les retenir a la vie et à leur navire, Redescendant maintenant dans l'aval de la vague, le navire prit de la vitesse et un nouvel horizon se profilait déjà au confins de cet enfer.
L'immense lumière d'un soleil bien vif perçait au loin d'une cime privée de nuage, les cieux azur criant aux marins l'espoir d'une fin de traversée paisible. Après la pluie... le beau temps comme aiment le répéter les vieillard. Gorgé d'espoir, l'équipage redoubla d'ardeur pour maintenir le cap vers leur destination.
_ " Il n'y a plus de départs. Je serai vous, j'irai attendre à l'intérieur "
Sha' lâcha un hoquet léger à la voix qui creva les songes dans lesquels elle était plongée. Inspirant face aux bourrasques qui s'entichaient a la repousser vers les terres, la brunette se tenait droite et silencieuse face à l'enfer aqueux qui se déchaînait a la cime du ciel. Battant frénétiquement des cils, la belle jeta une œillade discrète derrière elle, avisant l'étranger sous le revers de sa capuche. Ses yeux vairons dardèrent l'arme sur laquelle le mâle semblait se reposer, une mine prudente esquissé sur son visage impartial.
Assagie d'un bref coups de froid, l'orientale porta son regard sur le faciès félin de son vis à vis. Il fallait rapidement cerner cet homme-chat, hors de question de tomber encore dans une emmerde qu'elle n'aurait pu prévoir. Dardant l'homme d'un regard fugace et vif, la belle souffla lentement de soulagement. De l'esprit, chef dans l'âme, il n'avait rien d'une ordure incontrôlable. Avisant une dernière fois la noirceur qui se gangrenait au loin, la brunette tourna le pas vers l'intéressé, sa cape voletant dans son dos, la Sargonne lui répondit d'un ton clair.
_" J'attendrai, dès lors, quitter ces terres, je n'en suis pas hâtée ni certaine. Vos hommes essuient encore la tempête, mais ils arriveront bientôt sain et saufs. "
L'homme félin semblait s'en inquiéter, autant lui assurer que ses mercenaires se portaient bien. Quant son propre sort, cette tempête avait tranché les hésitations mordante que nourrissaient Sha'. Tergiversant longuement sur son futur à Feu ou non, la météorologie avait repoussé ce choix cuisant à plus tard, et c'était pas plus mal. L'astre du jour mordait encore délicieusement sa peau ébène, il y avait encore à profiter ici.
Il y avait aussi ce mâle, qui trônait encore face à elle, la crinière battue par la chaude alizé. Basculant son minois sur la gauche, la belle releva le pan de son capuchon, révélant son visage mature et libérant sa chevelure de tresses et de perles qui s'échoua mélodiquement dans son dos, les perles scintillant au grès du vent qui battait le rythme en les entrechoquant. Exposant une nouvelle fois une voix neutre et distante, Sha' releva le menton en avisant une nouvelle fois la dague qui reposait dans la poigne ferme de l'étranger.
_ Tant d'attention et de soucis dans la voix, mais le corps n'éprouve que prudence et précaution, suis-je si inquiétante que cela ?
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| | Sharane Al-Nhiek
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| | Jeu 29 Mai - 7:34 | | | | L'humaine dévoila son visage en même temps que ses yeux sauvages se posèrent sur Aslan. Dans sa voix, l'écho d'un savoir qui s'exprimait, une certaine forme de sagesse et de connaissances qui intriguèrent l'ashrani plus qu'il ne l'était déjà. C'était son accent, peut-être, qui l'incita à aller davantage vers elle, mais surtout la question, plus une remarque d'ailleurs, qui lui imposa de répondre. A Aeb, on ne s'étonnait pas qu'un homme ait la main sur sa garde, mais elle, si. On ne trouvait pas femmes plus mystérieuses qu'en Sahawi, un homme connaisseur du monde le savait, et cette femelle noire avait tout l'air d'être une de ces créatures au passé sombre dont toutes les histoire de morale mettaient en garde les jeunes fougueux. Quand elles n'ont pas pour dessein de vous défaire de vos biens durant votre sommeil, elles vous enfoncent une lame entre les côtes, le sourire aux lèvres. Ah ! Aslan savait quels tourments avait pu lui valoir sa passion pour les charmes humains, et même dans une situation telle que celle-ci, il se surprenait à sentir monter en lui la nostalgie.
« - Une vieille habitude, sayida, répondit-il, un léger sourire en coin. J'aurais tord de vous estropier, ce serait même un crime, rajouta-t-il, taquin. »
A cela, il délaissa le manche de sa lame pour rabattre ses bras le long de son corps, resserrant légèrement les sangles de son armure en cuir alors qu'il portait un œil curieux sur cette femme à l'aura mystique. Comment diable savait-elle qu'il attendait ses hommes ? Bah, ça devait être une évidence, et surement l'avait-elle entendu pester en se levant du ponton.
« - Vous êtes voyante ? demanda l'ashrani, jouant sur la corde de l'humour, bien plus qu'il n'avait l'habitude de le faire. Les choses tournaient très bien pour lui depuis plusieurs jours, pourquoi se gâcher le plaisir ? »
La réaction de l'inconnue fut de celles qui poussaient l'ashrani à insister. Abusant de sa prestance, elle l'avait vu approcher et lui avait parlé comme si, déjà, elle savait ce que lui réservait l'animal. Aslan n'aimait pas cette sensation qu'elle lisait en lui et bien qu'elle semblait recevoir ses mots sans en prendre ombrage, il ressentait une gêne quelque part, une lassitude.
« - Quitter Sahawi ? J'ai bien peur que rien ne vaille notre soleil, dit-il en portant un œil vers l'horizon que les yeux de la femme sondaient, les teintes surprenantes de ses prunelles apparaissant soudain à Aslan, emportant sa curiosité pour de bon. Allons nous asseoir à l'abri de ce vent, qu'en dites-vous ? proposa l'ashrani, délaissant un peu de sa jovialité pour une expression plus sérieuse mais pas dénuée de sympathie. »
Une silhouette noble, des traits séduisants et un regard intriguant, il n'en fallait pas plus pour captiver Aslan, lui qui avait toujours aimé les belles choses, celles qui brillent et semblent hors d'atteinte. Ce semblant d'humaine, distante malgré son assurance, était une perle dans cette récente tempête et qui pourrait lui en vouloir de désirer en connaître les origines et la valeur ? Néanmoins, il ne fallait pas se méprendre ; le Chaïk se méfiait malgré toutes les apparences et peu importait la beauté d'une femme, si la main de cette dernière ou ses intentions allaient contre lui, il avait tôt fait de se montrer digne de sa réputation.
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| | Théodore Svalt
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : Vitesse de réponse : Rapide
| | Jeu 29 Mai - 22:11 | | | | L'astre du jour gagnait lentement son zénith, illuminant le ponton de ses halos aveuglants. Le vent se gonflait les vagues qui se fracassaient en myriades d'étoiles contre le bois de la structure. Les horizons étaient vides, derrière, l'océan en colère, secouant l'azur du ciel et ses vagues rageuses. Devant, les murs et toits blanc d'une ville vide, pas un chat ni un bruit, le vent fouettait la paille des canisses qui peinaient a donner leur ombre. Deux silhouettes se crayonnaient au milieu de ce décors épuré de toute vie. Il y avait un face à face sur le ponton branlant.
Sha' balaya un instant le paysage, s’imprégnant de l'aura mystique qu'il procurait. On ressentait la force de la nature, qui grondait au loin en obscurcissant le ciel, qui dévorait les côtes de ses lames furieuses, qui déployait des nuages de poussière, pareille a d'immenses géant primaires. L'orientale inspira pleinement cet instant, se sentant de mèche avec le décors qui reflétait si bien son état d'âme. L'homme avait parlé, la brunette y avait prêté peu d'attention au début, la sensation que procurait son environnement était bien trop forte pour ne pas s'en investir.
Passant sa main pour calmer ses tresses qui s'agitaient a lui masquer le visage sous l'initiative du vent, la belle reposa a nouveau son regard sur l'inconnu, le fixant sans réellement le fixer, comme un soûlard fixe sa choppe sans vraiment avoir l'air d'être présent., Le mâle parlait toujours, Sha' le voyait bien, ses lèvres semblaient bouger, mais aucun son ne pu atteindre ses oreilles. Ressentant pleinement le vent qui caressais sa peau, le soleil finit par lui arracher une gêne quand son immense lumière devint bien trop cinglante pour ses yeux clairs.
Passant une main en visière pour se donner ombrage, la brunette se cabra un peu, le souffle mutin qui couvrait la ville forcissait à outrance et l'orientale devint bientôt obligée de baisser son minois sur ses appuis, progressant à pas prudent vers la berge bienfaitrice. L'étranger avait suggéré de s’asseoir, la belle avait au moins saisit cela. Menant la marche, le faciès droit et levé face aux forces primaires qui se déchaînaient, Sha' battit frénétiquement des cils, le vent sablonneux réveillant l'instinct de ses paupières.
Gagnant l'ombrage d'une bâtisse, Sha' prit place sur une caisse errante que le vent avait sans doute dû échouer dans le fond de cette ruelle. Hurlant dans la rue principale, les artères mineures de la villes demeuraient toutefois protégées de son courroux.
Inclinant la tête sur le coté pour faire cascader sa crinière défraîchie, la belle s'affaira à la mettre en ordre et fixa l'ashnari, demeurant un instant interdite sur les réponses qu'elle devait donner. Gardant une mine fermée, l'écailleuse se mordit furtivement les lèvres à mesure qu'elle tâchait de faire état des propos que l'inconnu avait pu formuler. Jurant intérieurement contre ce manque d'attention, elle s'affaira à n'en rien montrer, redressant son minois face à lui en amorçant sa réponse.
_ "Une voyante parle pour ne rien dire et jamais ne dis vrai, elle conte des avenirs hasardeux qui sous tout les angles pourrons être véridiques. Je pense valoir mieux que cela, à moins que je sois moi même soit une charlatante plus douée que les autres."
Se félicitant d'avoir offert une réponse adéquate, Sha' battit frénétiquement des cils, dardant l'homme de ses yeux toujours dévorant. Il aimait avancer en terrain clair, et n'aimait pas demeurer à un rôle d'impuissance. S'arrachant un maigre sourire, la belle l'étouffa bien vite, cet inconnu avait une présence forte, assuré, téméraire et très regardant de son image de chef. Sha' aurait été intriguée a coups sur, si ce n'est même captivée ou intimidée de ses propos. Les femmes devait aimer se couvrir sous son aile de mâle fort et rassurant, la brunette n'en doutait pas.
L'orientale se sentait privée de tout ces sentiments dont elle aurait pu être vêtue, trop prudente pour renoncer à prévoir, Sha' parlait sans pouvoir se faire surprendre, c'était certes sans charmes, mais en ce monde, il serait idiot de ne pas user de sa clairvoyance... Faute de ne pouvoir s'éprendre de ce mâle, il lui restait tout du moins à savoir s'il pouvait tout de même susciter son intérêt. Voyant son aura puissante émaner de son corps, l'orientale ne pouvait en douter une seconde.
_ Sharane, Sharane Al-Nhiek.
Laissant un silence à sa réponse précédente, la belle s'assura après un bref échange de regard, que les présentations soient faites. Le félin avait les cartes en mains à présent, ses pupilles dorée s'écartant des yeux de l'ashnari, la Sargonne se refusa à lire l'issue de leurs propos. Un peu de témérité ne fera pas de mal, il n'y avait rien à faire en ce temps, et ce mâle recelait de quelques surprises, alors Sha' pouvait bien s'en distraire.
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| | Sharane Al-Nhiek
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : Vitesse de réponse : Aléatoire
| | Mer 4 Juin - 19:18 | | | | La femme prit la direction d'une des artères qui creusaient la façade urbaine, les mettant à l'abri du vent, s'asseyant sur une caisse qui traînait par là. Aslan n'avait pas eu dans l'idée de venir se poser ici lorsqu'il parlait d'aller s'asseoir, mais si "l'humaine" s'y plaisait, pourquoi pas. Bien entendu, l'endroit ne fut pas sans lui rappeler ses déboires passés, une histoire plus sombre et qui, il n'en doutait pas, n'aurait pas mis en confiance cette charmante silhouette si prête à le suivre, lui, l'ashrani. Elle devait être bien sûre d'elle pour se mettre à l'écart ainsi, hors des regards des quelques personnes encore dehors sous cette tempête qui se rapprochait de minute en minute. Soit elle était inconsciente, soit elle possédait un pouvoir ou un savoir qui la tenait rassurée, et ce n'était pas ce qu'elle pensait des voyantes ou son nom qui allait aider Aslan à comprendre qui elle était.
« - Aslan, fils de Roshtar, se présenta-t-il, fléchissant les genoux pour arriver à hauteur de Sharane. Alors, dites-moi, Sharane, d'où vous viennent ces yeux ? demanda l'ashrani, son sourire amusé dévoilant de belles canines. »
Aslan fit peser sur elle son regard, se retournant parfois pour observer les alentours, guettant les coins sombres de l'endroit, se méfiant naturellement de ce qu'il ne voyait pas. Il aurait préféré une taverne, l'ambiance y aurait été plus chaleureuse et il aurait pu s'asseoir sur une chaise avec en face de lui son interlocutrice. Il allait d'ailleurs lui demander, taquin jusqu'au bout, si elle pouvait lui faire une place sur sa caisse qu'elle s'était accaparée sans l'ombre d'une hésitation, mais il eut une meilleure idée.
« - J'ai un camp, plus haut, aux portes de la ville. Que diriez-vous de m'y accompagner, nous y serions mieux et nous pourrions faire plus ample connaissance ? proposa Aslan, se relevant, invitant la femme à le suivre. »
Il avait été étonné qu'elle ait accepté la première fois, il le fut de nouveau la seconde fois. Ils quittèrent donc la ruelle pour emprunter les couloirs plus larges des grands axes qui montaient le long de la cité portuaire. Deux silhouettes atypiques dans le vent de la tempête naissante, entourés du brouillard de poussière que soulevait la colère des océans. Aeb était plaisante à parcourir ainsi, débarrassée de la foule qui d'ordinaire bloquait ses passages et chargeait l'atmosphère d'une cacophonie lourde et parfois désagréable. Ils évoluèrent dans ce paysage urbain soudainement sauvage, chacun suivant le rythme de l'autre, n'échangeant pas plus que des regards interrogateurs et des questions sans réponses. Un mystère les entourait, et il tardait à l'ashrani de l'élucider.
Ils arrivèrent au camp sous les bourrasques féroces et les salutations des quelques hommes qui étaient restés hors des tentes pour monter la garde ; des mercenaires qui avaient rejoint Aslan, à la recherche de plus de profit qu'ils n'en faisaient à Aeb, très concurrencée. Pour l'instant, ils n'étaient pas payés, mais la réputation du nouveau Chaïk était suffisante pour des fils de Feu, le nom parlait bien assez. Aslan guida Sharane jusqu'à sa tente, situé au bout du camp. Ils étaient posés sur le sable, à une centaine de mètres des portes de la ville, et déjà on y respirait un air différent. Du bout des doigts, Aslan écarta le pan de toile qui fermait la tente, invitant Sharane à y entrer. La "demeure" du Chaïk mesurait quatre mètres sur quatre.
C'était une belle tente, pas impressionnante, mais suffisante pour les laisser tous les deux s'asseoir sur les coussins qui meublaient son centre. Replaçant l'étoffe derrière lui correctement, il les coupa du vent qui grondait à l'extérieur, ramenant un peu de silence autour d'eux. Lentement, il s'assit en face de Sharane, un coude à terre, à la fois allongé et assis.
« - Vous êtes dans la tente du dernier Chaïk du désert, Sharane. Que faites-vous à Aeb ? »
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| | Théodore Svalt
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : Vitesse de réponse : Rapide
| | Sam 7 Juin - 4:30 | | | | Les deux silhouettes se levèrent de leur refuge de fortune et se remirent à affronter les caprices de la nature pour gagner la sortie de la ville. Sha' souffla et leva un instant les yeux au ciel alors que l'Ashrani marchait devant elle. Ces mâles, incapable de se satisfaire de la simplicité, une simple caisse éventrée sur le bord d'une ruelle abritée d'un Éole furieux, c'était pourtant un endroit, certes spartiate, mais qui avait au moins le charme d'être calme et isolé. Non content de cela, il fallait à présent aller jusqu’à un camps, sans doutes pour faire l'étal de la puissance de l'homme qui cheminait à ses cotés. N'en paraissant pas le moins du monde frustrée, cette proposition l'avait plutôt amusée, tant par le fait qu'elle résonnait parfaitement avec ce qu'elle lisait du félin que par son idée toute faite sur la gente masculine.
Le dardant d'une œillade fugace alors que le paysage urbain cédait peu à peu sa place sur l'entrée d'un camps ordonné, la belle continuait de lire des brides de son vis à vis, l'orientale le savait meneur dans l'âme, mais se crayonnait en lui un sentiment de contrôle assez malsain. L'homme semblait toujours vouloir tenir les reines sur ses interlocuteurs, la mener à son propre camps ne faisait que renforcer ce sentiment dont elle s’imprégnait. Sha' devina que sa clairvoyance sur l'issue des choses le perturbait et le déstabilisait, renversant la position qu'il voulait se donner. L'homme avait besoin, et rapidement, de cerner ce dont elle était capable, et Sha tiqua légèrement quant à la lecture de ce qui se passerait si la gentillesse et la taquinerie du félin n'arriverait pas à bout de son secret.
La traversée de l'allée principale du camps fit reporter son attention sur ce qui l'entourait : de nombreux hommes, sans aucuns doutes mercenaires ou soldats, cette assemblée hétéroclite et militaire attisa sa curiosité, la brunette agençant peu à peu les pièces d'un puzzle. Des centaines d'années que la Sargonne parcourait Feu, et la géopolitique de Sahawi n'avait plus vraiment de secrets pour elle. Se pourrait t'il que ? ... Reposant ses yeux sur l'homme qui progressait toujours à ses cotés, la belle battit des cils sans détacher son regard du mâle que tout le monde saluait.
Des marchands ambulants, des mercenaires, des nomades.... aucuns doutes possible, le puzzle était à présent complet, et la brunette se mordit les lèvres de ne pas avoir saisit plus tôt. Un bon moment qu'elle n'avait pas aperçu d'Ashrani, Aile ténébreuse s'était bien chargé d'en effacer leur présence gênante pour son contrôle de Feu. Et ce nom ... Aslan, bien trop ancré dans les rumeurs pour ne pas sonner le glas d'une évidence.
Alors que l'homme soulevait le pan d'une tente plus belle que les autres, la danseuse jeta un regard fugace derrière elle, avisant le baraquement du nouveau Khaad qui fourmillait d'activité autours d'eux. Revenant au félin en le fixant avec un regard de malice, la belle inclina la tête pour pénétrer sous la toile, avisant l'endroit certes spartiate mais confortable, restant un instant statique, en fixant l'ashrani qui prenait ses aises, la dame ébène fit une brève moue de satisfaction. Ce félin avait décidément bien de quoi la surprendre, mais il abattait ses cartes une à une... se découvrant peu à peu, il espérait bientôt mettre au clair le jeu de la vieille Oracle, la belle en était assurée. Ce genre d'homme offre pour recevoir l'équivalent.
Prenant place sur un des coussins qui ornaient le sol, l'écailleuse se plaça dans un tailleur parfait, ses mains posés au centre de ses jambes croisés, le nombre imposant de ses bijoux sans valeurs cliquetant doucement sous le couvert de la tenture qui luttait contre les bourrasques qui bataillaient encore au dehors. Dans ce calme relatif, la brunette reconcentra son regard perçant sur son vis à vis,
_ " Je suis ici car le destin m'a bordée d'hésitations, l'on me vante sans cesse la beauté des paysages hors de Sahawi, je voulais voir ce que ressent une personne, qui, attendant sur le ponton de son départ, regarde son pays derrière lui pour l'enlacer une dernière fois avant d'embarquer. Mais je dois dire que je n'ai ressentis qu'un vent venant de l'océan me hurlant de retourner vers le pays, me hurlant de me retourner sur vous, Aslan, Chaïk du nouveau Khaad. "
Laissant voler cette réponse d'une voix posée et sage, la belle passa sa main sur sa boucle d'oreille créole qui ceignait son oreille droite, le bijoux, semblait d’ailleurs bien plus précieux que les pacotilles qui couvraient le corps de l'orientale, semblable à l'anneau qui lui perçait l’arrête du nez, il émanait des deux parures un halo surnaturel, source même du pouvoir de sa nature mystique. Ce tic qui trahissait l'écailleuse a coups sur, révélait sa concentration dans l'esprit de la personne qui lui faisait face.
Concentrée sur Aslan elle l'était, la belle songeait et hésitait, l'Ashrani semblait vouloir les reines, et cherchait à la percer à jour. Le fixant sans ciller de longues secondes après sa réponses, la brunette se décida à ajouter, avec une voix plus emprunte aux mystères.
_ " Et quels sont les projets d'un Chaïk, le dernier de surcroît, dans ce port ? Roshtar était un grand homme, comme son père avant lui, vous portez, en cette période du monde, un espoir et un fardeau immense, Aslan, vous n'êtes plus à présent le jeune garçon qui s'aventure hors du camps de son paternel."
Le jeu était à présent retourné, c'était à Sha' de tenir les reines à présent. Roshtar, la brunette l'avait connu, comme son père et son grand père avant lui. Serpentant dans les méandres de Feu pendant 500 ans, la dame ébène avait suivit de loin les figures les plus prestigieuses de son pays, Ce retournement de situation vis à vis du félin attisait sa curiosité, l''écailleuse guettait sa réaction avec un délice prudent. La brunette ne cherchait pas le défi, l'homme lui apparaissait appréciable, mais elle était envieuse de se jouer de sa prestance et de ses habitudes, c'était là la marque de son intérêt pour une personne.
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| | Sharane Al-Nhiek
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| | Dim 8 Juin - 21:09 | | | | Aslan se redressa lentement à mesure que Sharane s'expliquait. Les khaad, même s'ils avaient disparus depuis une dizaine d'années, n'avaient jamais été oubliés des enfants de Feu et du Désert. Quelques années auparavant, le projet d'un nouveau khaad avait déjà éveillé des esprits par endroits et notamment Aslan et Félina, plusieurs les avaient rejoint mais cette initiative prit fin, supprimée par la volonté des plus fort de l'époque, et d'aujourd'hui. Le Chaïk allait prendre sa revanche et balayer les oppresseurs, mais il allait avoir besoin d'aide, et cette Sharane, si consciente de son histoire et des enjeux, semblait être une de ses rencontres qu'il avait bien fait de ne pas manquer. A l'entendre, elle avait connu ses ancêtres comme elle le voyait à présent, et si l'ashrani s'était demandé d'où elle tenait cette aura et ces yeux étranges, il ne s'était pas attendu à tomber sur un être centenaire.
« - Il est toujours bon de rencontrer quelqu'un qui reconnaisse la valeur des khaad, et fidèle à nos coutumes. Comme je vous l'ai dit, il n'y a pas d'endroit dans ce monde qu'un enfant des sables ne puisse apprécier plus que son propre pays. »
Aslan avait dans le regard, à la prononciation de ces mots, une nostalgie du temps où les khaad parcouraient les steppes et le sable, à la fois mortels et salvateurs, craints et adorés. Sans les silhouettes des siens sur l'horizon tremblant, quelque chose lui manquait, et ses nombreuses cicatrices n'étaient pas à même d'exprimer la souffrance que son coeur criait lorsqu'il lui arrivait d'évoquer son enfance.
« - Si vous avez connu le père de mon père, je ne devrais pas avoir de secrets pour vous, sayida. Quelques centaines d'hommes et femmes sont déjà prêts à me suivre, la gloire de Roshtar les guide et les promesses d'avenir à mes côtés sont grandes. Ces gens savent qui je suis, plus que n'importe quel autre homme sur ces terres. Mon seul nom suffit à ce qu'ils placent leur confiance et leur vie entre mes mains. Chaque semaine, nous grandirons, et viendra un jour où je pourrai libérer ce pays de la gangrène qui le ronge depuis dix ans. Les démons saccagent, ils pillent, violent et massacrent sans vergogne, et instaurent leur doctrine. J'ai vu ce qu'ils ont fait à Sen'tsura, cette cité dont me parlaient les anciens, et je n'accepterai jamais qu'il se reproduise la même chose sur la terre de mes ancêtres. »
Le Chaïk était plutôt clair. Bien entendu, il n'avait pas avancé ses nombreux plans quant aux têtes pourries qui régnaient pour l'instant sur les principales villes de Feu et, notamment, à Dahalia, mais chacun trouvait sa place dans son estime particulière. Ce n'était qu'une question de temps avant que la main griffue du dernier ashrani ne punisse les responsables de sa solitude et n'éveille une nouvelle rébellion. Une tempête que rien ne pourrait arrêter et dont il serait le meneur.
« - Ah. Je n'ai jamais quitté le camp de mon père, j'ai été retenu. Si je ne l'avais pas été, je serais mort avec lui, et vous ne vous seriez jamais retrouvée ici. »
C'était vrai. Si Aslan ne s'était pas retrouvé en prison lorsque les démons ravageaient Feu, il n'aurait tout simplement pas survécu. Un mal pour un bien, comme on dit.
« - Alors, dites-moi, Sharane. Vous, que le destin a guidé jusqu'ici, me suivrez-vous ? ajouta-t-il malicieusement, se redressant pour reprendre un peu de hauteur dans l'échange de regard. »
Il n'était pas facilement impressionnable, Aslan, et il aimait beaucoup jouer avec le danger, d'autant plus lorsqu'il ne le voyait pas. Peu importait quel créature revêtait les traits d'une si belle femme, cette dernière avait certainement un grand potentiel qu'il comptait bien mettre au service de sa cause, et s'il fallait répondre à quelque demande que ce soit, il se ferait volontiers garant de ses souhaits.
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| | Théodore Svalt
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| | Mar 10 Juin - 3:42 | | | | Tout le long de sa déclamée, Sha' ne cessa de river ses prunelles vaironnes sur celles plus obscures de l'ashrani. Ces mots étaient un discours récités maintes et maintes fois, la belle ne se sentait pas privilégiée de propos originaux à son égard. Aslan avait ses volontés et ils les donnaient à vivre au travers de sa voix, bien plus qu'un fade politicien, l'on sentait son corps réagir à chaque teneur de ses propos, nostalgie, rage, assurance. La brunette pouvait lui accorder la valeur d'être un homme qui se livrait corps et âmes à la destinée qu'il s'était fixé. Oui, l'écailleuse pouvait en convenir, le Khaad était un espoir pour Feu, portant le fardeau de traditions et de vies que l'archidémon avait balayé de par ses armées. Se placer comme sauveur et espoir pour Feu sonnait juste dans sa voix grave de félin. Dire que son camps et son être luttait contre le Mal et qu'il incarnait lui et ses hommes le Bien était aussi habile que légitime pour tout natif mélancolique de la gloire fanée des terres du soleil. La dame ébène ne répondit rien quand à la reprise de l'ashrani concernant ses escapades hors du camps. Aslan semblait avoir tout de suite mit en écho sa déchéance en prison là ou l'oracle avait préféré faire mention d'un épisode de sa jeunesse, ou sa témérité fougueuse l'avait mené a risquer sa vie pour une curieuse sacoche, souvenir gravé en lui qu'elle trouvait particulièrement pertinent malgré son caractère anodin. Le félin termina par une volonté non masquée de la voir à ses cotés. Naturellement, après pareil propos, il fallait s'y attendre, et les mots avaient étés placés méthodiquement pour cercler la centenaire de toute part : Habilement placé comme sauveur du pays, présentant tout de suite Sha' comme enfant de Feu, Aslan lui démontrait qu'un refus serait une preuve de dédain du peuple Sahawi. Un enfant du soleil ne peut que rejoindre le Khaad, ainsi était présenté le fil habile de ses propos. Battant furieusement des cils en croisant les jambes, découvrant le haut d'une cuisse svelte et basanée, Sha' s'accorda à demeurer dans ses songes de longues secondes. La belle n'avait rien d'une guerrière et faire l'entretient d'un camps comme une bonne femme était hors de toute pensée plausible. Des armées, des idéaux et des hommes de valeurs, la Sargonne en avait observé, ne cessant de refaire le monde guerres après guerres, ces hommes et ses camps se succédaient sans qu'aucuns ne parviennent à prouver leur efficacité. Le Nouveau Khaad n'était qu'un idéal de plus qui tendait à se battre pour le rendre effectif. A cela, la belle avait toujours marché seule, traversant ces temps changeant sans qu'aucun régime ou tyrannie ne puisse jamais l'affecter. Là ou l'Ashrani se leurrait encore, c'était de la croire liée au destin de Feu. Sha' n'avait jamais donné son cœur ou sa confiance a un quelconque gouvernement. Feu n'était rien pour elle, son peuple était aussi criminel et violeur que les autres, puéril et violent jusqu'aux ongles. Sans doute trop sage et trop distante, les déceptions marquant son long vécu au travers des contrée de feu l'avait amené à une fade vision du monde, ou sa seule personnes et quelques rares âmes pouvaient animer sa volonté. Feu était sa région natale, son soleil, ses paysages, c'était par cela que l'orientale ne pouvait se résoudre à partir. _ " Vous êtes direct, vos propos volent droits comme des flèches à leur cible Aslan. Je pourrais être un démon, une tueuse ou autres fourberie de notre cher Archidémon que je serais secrètement réjouie d'être ainsi rapprochée de vos rangs et de votre gorge. "Sha' n'avait pas la carrure d'une tueuse, et ce félin pouvait parvenir sans peines à la neutraliser, mais de par sa vaste connaissances du monde et des créatures qui y séjournent, la brunette pouvait faire l'étal, de façon amère, de nombre de femelles de toute sortes qui couvraient leur dangerosité sous un beau jupon et des yeux de chat. Si les régions glacés avaient pour rumeur nombre de mentalités valeureuse et fières, le nord ensoleillé se couvrait d'une aura perfide, ou le poison et autres fourberies étaient d'usage. _ " A l'écart de ce simple constat, et maintenant que vous me savez avoir vécu longtemps en ce monde, vous comprendrez que j'ai vu nombre de régimes et de Khaad se succéder et qu'aucun n'a su me profiter ni me dépérir. Si vous et vos hommes luttez pour l'espoir d'une vie heureuse, votre réussite ne me donnera qu'un infime moment de ma vie sous le couvert d'un joug qui se prétend libérateur. Je ne suis pas une guerrière et je n'ai rien d'une femme à tout faire pour le camps, par cela, j'erre en Feu sans intervenir sur ce qui régit ces contrées. Aile ténébreuse... les Khaad... Personne n'arrivera jamais à changer ses terres au point de les rendre méconnaissables, personne ne touchera aux montagnes, oasis et déserts que j'affectionne tant. "Inspirant lentement à la fin de ses longs propos, la brunette passa une main lâche dans sa crinière, en secouant les perles qui couvraient le bas de ses tresses. Comment se lier pour la première fois à une cause quand sa longue vie nous enseignait que les causes et les idées ne faisaient que se succéder ? C'était là une réflexion persistante dans l'esprit de la Sargonne, son sentiment d'impuissance à l'art militaire ne faisait que confirmer ses dires. - Spoiler:
You know nothing Jon Snow _ " Vous ne savez rien Aslan, Chaïk du dernier Khaad. Votre cause est juste, votre but doit légitimement être atteint. Mais il n'y a pour moi aucune place. Ces mâles et ces femelles qui vous suivent ont la vie courte, et leurs causes ne sont pas celles d'un être millénaire. Mon essence n'est pas dans l'art de la guerre. "Sha' était claire. Claire sur son état d'esprit et son ressentis, la solitude qui la marquait depuis sa naissance transpirait au travers de ses mots. Des buts, elle, n'en avait aucuns, vivant pour ce que la vie donne à offrir, Sha' ne s'était jamais couverte d'un rôle aux regards de son peuple. Tant de mâles l'avaient déçue, tant de dirigeant l'avait amèrement marquée. Etre sargonne, espèce unique et traquée, la couvrait d'une solitude pesante, à toujours veiller sur le lendemain, sur chacune de ses libérations sous sa forme draconique. La belle enviait l'ashrani pour s'être donné un sens sur sa vie. Il y avait là le sentiment excitant de donner sa vie pour un idéal qui nous anime. Plongée dans les méandres du livre de Vie de félin, la brunette savait que sa vie serait courte, et que le félin tomberait sous le drapé d'une mort violente. Mais n'était-ce après tout pas une vie envieuse ?
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| | Sharane Al-Nhiek
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| | Dim 15 Juin - 14:18 | | | | Aslan avait écouté le discours de Sharane, les traits de son visage dur et sec alternant entre son sérieux habituel et une douceur plus intime. Il était curieux, mais également amusé et sceptique. Curieux de savoir quelle créature Sharane pouvait être, amusé de constater que malgré ses propos et son soi-disant désintérêt, elle usait du charme de son corps comme une humaine, et sceptique, parce que comme elle le rappelait très justement, il n'avait aucune assurance de ce qu'elle était, et ce qu'elle voulait. Une mystérieuse créature donc qui avait le don, s'il en était un, de pousser le Chaïk à en vouloir plus ; l'oracle qu'elle était devait par là même savoir qu'intriguer l'ashrani et faire monter son désir était comme s'engager dans une ruelle sans issue.
« - Je ne vous demande pas de vous battre, Sharane. Le Khaad accepte en son sein ceux qui peuvent lui servir, d'une manière dont je suis seul juge. Et je ne force personne, l'évidence frappera chacun quand viendra l'heure inévitable qu'aucun de nos ancêtres n'a connue jusqu'ici. Les démons sont nouveaux en ce monde. Qu'importe votre ancienneté, vous êtes notre égale dans cette lutte. »
Aslan avait mesuré la noirceur du monde qui avait frappé leur terre en côtoyant les ruelles pourries de Sen'tsura par ces êtres démoniaques. S'il avait connu une détresse infinie dans les prisons de Dahalia, l'atmosphère des quartiers occupés de Terre empestait une souffrance qu'il n'avait rencontrée nulle part ailleurs. Une odeur nauséabonde qu'il sentait le vent mener par ici. Aucun fils du soleil ne pouvait ignorer qu'il fallait agir, et de ces derniers, Aslan était certain d'être le plus capable de renverser le cours des choses.
« - Vous me parlez de votre éternité, mais lorsque les démons auront envahi nos terres, vous serez parmi les premiers qu'ils chercheront à exterminer. Ils ne veulent aucune paix, aucun traité, ils viennent étendre leur misère jusqu'à nous, sans aucun autre but que la destruction et la domination. Quel intérêt portez vous à une vie de fuite et de regrets ? J'offre une famille aux opprimés et délaissés, je donne une chance aux laissés pour compte, j'ouvre une voie vers un avenir que vous ne pouvez rejeter. »
A mesure que le Chaïk étalait ses arguments, sa queue battait le sol dans son dos comme avec impatience. Il ne quittait pas des yeux la femme, sa fierté d'ashrani mâle remise en cause par l'assurance de Sharane. Plus elle refusait sa proposition, et plus il se faisait un devoir de la convaincre, sans même savoir de quoi elle était capable, mais ses connaissances déjà suffisamment grande de sa propre histoire lui importait. On avait toujours besoin d'une femme intelligente et qui sache parler, la fausse modestie de Sharane ne l'empêchait surement pas d'entrevoir déjà toutes les possibilités qui s'offraient à elle dans une groupe comme le Nouveau Khaad.
« - Ne laissez pas vos années vous aveugler, sayida. Nous pouvons réécrire le futur de nos terres, rajouta-t-il avec cette conviction qui ne le lâchait pas. »
Aslan avait un corps qui parlait pour lui. Un langage brut à la portée de tout le monde, une expression franche. Assis droit, au centre de l'habitacle dans lequel ils se tenaient, il la voulait. Il ne savait pas grand chose d'elle, et se l'avouait lui-même, elle jouait avec lui, mais peu importait. Les occasions dans le désert étaient assez rare pour qu'il sache profiter de celles qui tombaient ainsi entre ses griffes.
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| | Théodore Svalt
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