Vacarme infernal … grondement sinistre … mélodie funèbre … la musique qui émanait du grand orgue noir résonnait avec une grande puissance, se répercutant sur les murs et rugissant au-dessus de la montagne. Le Centre de La Neige Noire tremblait sous chaque note qui prenait une consistance auditive en sortant des longs cylindres de fer, tels des appendices métalliques hurlant en tentant de s’extirper de l’imposant instrument. La salle était faiblement éclairée par de fragiles chandelles qui répandaient une lueur bleutée aussi belle qu’inquiétante. Les ombres se mouvaient à mesure que s’affaissait les flammes, comme si, prises d’une vie soudaine, elles dansaient au rythme de la symphonie lugubre. Le grand orgue, aussi noir que le jais et aussi grand qu’un éléphant, trônait au centre de cette salle aux dalles rouges, aussi impressionnant qu’un roi. On aurait presque dit que personne ne le manipulait et qu’il créait de sa seule volonté les harmonies nées de ses mystérieuses réflexions. Mais la faible lumière suffisait à dévoiler les contours d’un être peu commun. Un être qui n’avait plus rien d’humain, ni aucun vestige d’être vivant. Ce n’était plus que l’ombre d’un corps autrefois grand et svelte, et désormais sec et poussiéreux. Un grand squelette aux os pâles, aux doigts crochus et dont le regard était animé d’une lueur indescriptible. Sur ce corps sans chaire, un long manteau à capuchon le recouvrait, manteau qui, après avoir passé tants de jours isolé dans cette salle sans aucun soin, a perdu de sa couleur et de sa consistance. Ce n’était désormais plus qu’une cape en lambeau, déchirée et ternie par le temps. Chaque mouvement du mort-vivant faisait mouvoir le manteau dans une lenteur spectrale, presque irréelle. Ce pâle étendard, cette feuille morte qui précédait un long hiver, lui donnait un air de fantôme.
Le nécromancien s’était soudainement attaché à cet instrument de musique majestueux. Sans pouvoir l’expliquer, le sombre sire ressentait un désir ardent de jouer des mélodies insoupçonnées, de caresser chaque touche de clavier, de faire résonner chaque note dans un plaisir inexplicable. Sans qu’il ne sache vraiment ce qu’il faisait, il jouait. Ses mains raides devenaient agiles et véloces, se déplaçaient aisément sur la surface blanche et noire et pressaient instinctivement le long clavier. Dans une dance endiablée, les doigts s’entortillaient, se mêlaient et prenait à chaque seconde une nouvelle position, entraînant aussitôt une réaction musicale qui faisait gémir les fondations du centre scientifique. Sur son esprit labyrinthique, des partitions de piano défilaient à grande vitesse, sorties de nulle part, s’entassant confusément tandis que les notes se mouvaient comme des insectes et prenaient leur place respective dans un semblant d’ordre. Le chaos et le désordre devenaient ordre et symphonie. Et la musique naissait, matérialisée par les cris d’extase des tubes de métal. Sonate, symphonie, prélude … différents styles s’affrontaient pour s’imposer dans la salle, dans une joute ou’ harmonie et confusion se côtoyaient dans un vil mélange. Une musique plaisante et effrayante, apaisante et inquiétante, lumineuse et sinistre, rassurante et menaçante. Chaque note qu’il jouait le rapprochait de quelque chose d’inconnu, quelque chose qui le dévorait, le rongeait, le poussait à venir le chercher dans cette orgie de musiques toujours plus fiévreuses. D’un jeu lent, il devint rapide, furieux, hâtive. C’était comme s’il déversait tout ce qu’il lui restait d’énergie dans une ultime mélodie qui allait bouleverser l’équilibre du monde. Et aussi fou et insensé que cela puisse paraître, quelque chose changeait dans le monde, ou plutôt dans la salle. L’espace et le temps se tordaient, se dilataient et perdaient toute consistance sous l’effet de cette musique unique. Cet enchantement musical, ce maléfice auditive, envoûtaient les lois de la physique et confondaient le concert avec l’abstrait. Et puis dans une note finale, qui résonna comme le glas macabre d’une scène tragique, tout bouscula.
Les murs tremblaient, se mouvaient, perdaient leur solidité et fondaient sous l’influence d’une chaleur fictive. Les dalles de pierre grondaient comme des bêtes blessées et se faisaient arrachées par un vortex rouge, vert, noir …. Abyssal. Le plafond disparut, emporté par des vents contradictoires aussi dévastateurs que le souffle d’un dragon. Les poutres s’enroulaient sur elles-mêmes tandis que les piliers se brisaient, dévastés par la course du temps devenu enfiévrée. Les chandelles de fer perdirent de leur consistance, s’estompaient alors que la flamme qu’ils supportaient n’en devenait que plus ardente et sauvage. Dans des grondements apocalyptiques, le nécromancien se trouvait dans un nouveau décor. Toujours devant son orgue, il découvrait un paysage de désolation et de perdition. Des éclairs jaillissaient de tous parts, animés par des phénomènes paranormaux. Un ciel gris et blanc surmontait une terre torturée, brisée, composée de rochers stériles qui flottaient sans but dans un espace vide et nu. Et il se rendit compte que lui-même, assis sur sa chaise et les doigts toujours collés sur le clavier, flottait dans cet espace impalpable. Il errait avec son instrument dans un univers ou’ rien n’existait, ou toute raison faisait place à une folie de contradictions. Et à mesure qu’il s’élevait dans ce monde absurde, il comprenait. Petit à petit, la vérité germait dans sa tête. Et dans un grand éclat de lucidité, il sut. Il était dans l’un des mondes parallèles les plus inexplicables et les plus inconnus : Les Limbes. Ou peut être que ce n’était qu’une facette de cette dimension de ruine et de souffrance.
Et alors elle vint à lui. Petite, maligne, mais baignée d’une aura divine qui, de sa présence même, arrachait chaque fibre de son corps et le changeait en un tas de poussière emportée par un vent sec et tranchant. Puis dans un processus confus, il reprenait consistance. Puis la puissante lumière indigo se dissipa, et il la vit. Nayris, Déesse de Vie et de Mort, Reine des Limbes, Entité toute-puissante. Elle se tenait devant lui, rusée, un sourire amusé sur les lèvres. Et sous l’impulsion d’une voix lourde, il s’agenouilla devant elle. Au premier instant, sa conscience s’indigna devant cette impulsion de servitude qui agissait contre son gré. Mais il était devant sa Déesse. Comment pouvait-il ne pas manifester de respect devant celle à qui il devait tout. Quoi de plus normal qu’un être s’incline devant plus puissant que lui, c’est l’une des lois fondamentales de l’existence. Nayris dressa son index enfantin devant lui, et lui adressa un seul mot : Elu. Et ce mot résonna particulièrement dans la tête de la Liche tandis que la déesse, après un dernier sourire, se retirait dans son royaume de damnés. Et dans un grondement d’enfer, la réalité reprît le dessus, la terre se rapprocha à une vitesse vertigineuse tandis que des murs se reformaient autour de lui. Un éclat de lumière persista, aveuglant le nécromancien. Puis plus rien … tout redevint normal. Et il regardait ses mains, au-dessus du clavier, tremblantes et crispées par cette expérience hors du commun. Nayris, sa déesse vénérée, l’avait matérialisé dans les limbes, et l’a choisi pour accomplir son destin : Devenir le dernier Elu au sein du culte … l’élu du Bras Armé. Mais cette révélation n’était pas aussi choquante qu’il le croyait. Car après tout, n’était-il pas le plus brillant nécromancien de Terra ? N’était-il pas le grand génie du mal et de la décadence ? N’était-il pas le seigneur des Nécro-Liches, le Père des Liches, le premier d’entre eux ? Celui qui a vendu son âme à sa divine maîtresse en lui jurant fidélité ? Non, enfaîte, c’était tout à fait prévisible. Ses efforts méritaient d’êtres récompensés. Il était le digne héritier de la force militaire de Nayris. Il était l’Elu. Mais hélas, il fallait payer le prix pour cette ascension quasi-providentielle. Le prix du sang, le prix de lourds sacrifices. Il se devait de sacrifier un être cher, un être à qui il tenait profondément. Mais la vie, dure et cruelle, n’a pas gâté le pauvre, pauvre Magrant. Sn enfance fut dure et difficile, pleine d’horreurs et de représailles. Une vie sous le joug d’une tyrannie typiquement humaine, dans un cercle vicieux qui tournait sans fin dans une sphère d’Armageddon. Encore dans la fleur de l’âge, le jeune et frêle garçon qu’il était a perdu ses parents dans une tragique scène ou’ il était le seul spectateur privilégié. Au cours du déroulement monotone de son existence, il n’avait noué aucun lien particulier, si ce n’est avec un camarade du culte … mort, à présent. Mais alors comment, comment pouvait-il satisfaire la voracité de sa déesse ? Comment pouvait-il emprunter le pont de la gloire sans avoir le laissez-passer ? Ainsi donc le destin se moquait-il de lui ? Devait-il encore subir les affronts de l’humiliation ?
C’est alors que dans ses profondes réflexions, une révélation flagrante, blasphématoire et pourtant ingénieuse, fit jour dans sa conscience aux milles impasses. Une constatation épouvantable, mais efficace. Une clé qui allait lui ouvrir les portes du pouvoir. Mais pour prendre cette clé, il se devait d’abandonner toujours un peu plus les lambeaux d’humanité qui s’accrochaient désespérément en lui. Allait-il s’enfoncer encore plus profondément dans les ténèbres pour atteindre la reconnaissance éternelle de sa sainte protectrice ? Devait-il couper les rares et fragiles ponts qui retenaient son passé ? Effacer les vestiges de son existence passée était donc la seule solution ?
Et bien … la damnation pouvait bien suivre un chemin aussi épineux, qu’importe les conséquences. Ayant prit sa décision, le nécromancien se releva, et dans un geste solennel, ferma la porte dans un grand fracas, laissant l’orgue noir se dresser contre le mur de la pièce, seul, sombre, glorieux dans le silence.
…………………
Il était là, élégamment habillé, assis confortablement sur une chaise, près de la chaleur réconfortante d’une cheminée. Chaleur qui, malheureusement, ne pouvait percer l’écran de noirceur glaciale qui flottait comme un oppressant fantôme de plomb autour du triste sir. Devant lui se tenait la femme de ses rêves. Une créature ravissante, à la chevelure divine, aux yeux doux et au sourire ravageur. Tiana, l’ancienne comtesse vampire. Le nécromancien gardait toujours l’épave d’un ancien amour pour cette femme sublime dans l’océan de malfaisance qui s’agitait dans son cœur flétri. De tous les êtres, elle était la seule qu’il pouvait considérer comme un être cher … une candidate adéquate comme offrande à la Déesse. Lentement, il expliqua à sa tendre amie ses visions, ses ressentiments, son doute et son état de confusion. Il lui exposa le besoin de sacrifier un être aimé à la grande divinité pour apaiser sa colère.
« _ Tiana, ma tendre amie, il n’y a que vous qui puissiez remplir cette tâche. Vous êtes la seule personne en qui je nourris des sentiments positifs. Je vous aime Tiana, hors c’est cet amour qui m’oblige à vous demander cette douloureuse faveur. Accepteriez-vous que je vous sacrifie au nom de notre déesse ? »
Dure demande, mais l’homme était un habile négociateur, qui usait de puissants arguments et de promesses alléchantes. Avec minutie, il lui expliquait l’importance de cette ascension, lui promettait qu’elle ressusciterait lavée de tous ses péchés. Un renouveau, une nouvelle chance de se racheter, de brûler son passé et de se créer un nouvel avenir. Petit à petit, il se savait, il gagnait du terrain, tissant une toile soyeuse mais collante, délicat piège parfumé d’amour et d’une terrible sincérité. L’homme était persuasif, et savait à quel point cette victoire personnelle lui serait cruelle. Enfin, la dame accepte, convaincue de la sincérité de ses paroles. A’ la fois soulagé et déchiré, il se lève, s’avance vers elle et pose un chaste baiser sur son front. Puis il se retourne, ouvre la porte, et avant de la refermer, dit :
« _Merci … »
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Magrant se retrouvait devant une impressionnante forteresse, au milieu d’un paysage glauque et sinistre. Les énormes murs de cet édifice avaient un pouvoir intimidant digne d’un dieu. Les tours qui pointaient sur le ciel un doigt accusateur étaient autant d’épines rougeâtres qui reflétaient des lumières factices. Une porte majestueuse s’ouvrît, véritable gueule hérissée de crocs d’aciers. Le seigneur des Liches et son escorte pénétrèrent le grand temple de Nayris, en Adhès. Tandis qu’ils passaient au-dessus de la voûte du titan de pierre, il se retourna pour contempler la dame vampire, étonnamment calme et confiante. Elle lui sourit, et ce sourire même le poignardait d’une effroyable culpabilité. Il s’en voulait pour sa froideur, et un combat interne opposait les débris d’humanité qui l’habitaient contre le noir gouffre du mal. Mais c’était un combat perdu d’avance. Quoi qu’il voulait faire, il s’avait que une fois le processus enclenché, il ne pouvait plus faire machine arrière. En plus, il voulait faire d’une pierre deux coups … car il comptait bien annihiler les sentiments qui restaient en lui… Détruire son passé et construire un nouvel avenir …
Il soupira, et dans un grincement presque triste, la lourde porte du Temple De Nayris se referma sur eux.
………….
Magrant a réussi. Il avait accomplit cette odieuse tâche. Pendant des jours et des jours, il a marché sur ses anciennes traces, traversé les vestiges de son passé dans une traque sans-merci pour capturer ce qu’il lui restait de parents proches. Cousins, oncles ou tout autre personne ayant comme prénom Malnoir furent pourchassés par la redoutable Inquisition des prêcheurs de Nayris. Petit à petit, le filet c’était resserrer sur eux, et l’étau du piège happa les malheureuses victimes. Grâce à eux, il avait désormais en sa possession pas moins de sept personnes, riches, pauvres, vieux, jeunes, femmes, hommes … Tous des parents qu’il n’avait jamais, ou très peu connus. Pour lui, il ne faisait aucun doute que l’offrande de leurs vies satisferait Nayris. Au lieu d’une âme, celle de son aimée, il allait en offrir sept. Un cadeau juteux digne de la Déesse des Limbes.
Tout était prêt, les préparatifs étaient achevés. Le sacrifice allait se faire au sommet de la grande coupole, sur un autel de pierre spécialement aménagé pour le grand sacrifice. Sur cet autel, la comtesse Tiana était enchaînée aux pieds et aux mains, incapable d’esquisser un geste. A’ ses côtés, les six autres membres de la famille étaient agenouillés, tenus en respect par des prêtres encapuchonnés du culte. Une grande foule de guerriers, maraudeurs, prêtres et autres membres du culte encerclaient les sacrifiés dans un ordre parfait. Tous voulaient assister à l’avènement de nouvel élu, celui qui allait s’occuper du Bras Armé. L’impatience religieuse et le fanatisme se lisaient dans leurs yeux. Chacun attendait de voir ce saint spectacle. Des prêtres récitaient lentement de longues prières pour favoriser la clémence des esprits des morts et pour louer leur divinité mortuaire. D’autres faisaient mouvoir des étendards macabres ou des ornements sanglants, appelant à l’appétit du sang et au grand sacrifice.
Un roulement de tambour s’ensuivit, et le nécromancien tant attendu apparut enfin, vêtu noblement. Un grand manteau brillant, orné de macabres crânes grimaçants et de visages démoniaques, d’arabesques sombres et d’autres ornements maléfiques. Sa cape écarlate flottait derrière lui, tâche de sang qui se mouvait au gré des vents. Son apparence forçait le respect et l’admiration. Il était éclatant de beauté et auréolé d’une puissance que seul cet événement très particulier donnait naissance. Dans sa main, il tenait une dague resplendissante. La lame d’argent était parfaitement effilée, et le pommeau en or incrusté de rubis seyait parfaitement dans sa main gantée. Cette lame était si meurtrière, si redoutable qu’elle en devenait inutilisable au combat. Elle n’était qu’un ornement, un objet de rituel adéquat. Toute cette apparence donnait une allure d’empereur à Magrant. Il allait être commandant en chef des forces armées, il se devait donc d’être paré le plus richement possible pour honorer sa divinité.
Et soudain, les événements paranormaux firent de nouveau surface. Chacun de ses pas libérait une volute de fumée mauve au parfum envoûtant. Des ailes éclatantes de la même couleur l’auréolaient d’une grandeur et d’une prestance majestueuse. Sortis de nulle part, des diablotins, des fantômes et des esprits apparaissaient soudainement, dansaient et chuchotaient autour du sombre sir, et se dissipaient comme des nuages dans le vent. Plus incroyable encore, un rang de spectres se rassembla pour l’escorter. Des murmures furent échangés entre les adeptes de la mort : Les spectres étaient la matérialisation des anciens élus du Bras Armé ! Tous venaient honorer leur digne successeur, leur héritier.
Ils s’arrêtèrent à l’unisson, et un lourd silence s’en suivit, à peine troublé par les croassements des corbeaux qui vinrent assister au spectacle. Se dressant fièrement au-dessus de l’autel, Magrant leva lentement sa dague devant le regard calme de Tiana. D’une voix mielleuse et forte, il s’écria, en fixant le ciel ombragé :
« _ Nayris, Déesse de Vie et de Mort ! Moi, Magrant Malnoir, votre fidèle et dévoué serviteur, est prêt à recevoir votre bénédiction ! Je vous offre le sang, la vie et l’âme de mon amour, ainsi que celui de ces personnes qui furent mes plus proches parents. Puissiez-vous être satisfaite de ce sacrifice ! Gloire à vous, Grande Déesse, Gloire à Vous ! Je verse le sang pour votre libération prochaine ! »
Avant d’agir, il caressa tendrement la joue de sa belle, délicatement, avec un sourire triste. Et lui murmura doucement, dans un son presque inaudible :
« _ Tu me reviendras plus belle que jamais. Et enfin, nous ne ferons plus qu’un … »
Et sur ces mots, sa dague fendit l’air dans un sifflement perçant, accompagné par un éclair violet qui surgît du ciel. Lorsque la dague se releva, sa lame immaculée était désormais tâchée d’un sang rouge vif. De la blessure mortelle coulait le fluide vital de la malheureuse, belle dans la mort comme dans la vie, glissant sur la table de pierre pour tomber finalement dans une coupe d’or, dans le cœur était occupé par une brillante améthyste. Le rituel se termina lorsque le sang de la victime emplît la coupe à ras bord. A’ l’unisson, les autres prêtres sortirent dans un mouvement mécanique leurs dagues et égorgèrent les autres victimes, répandant leurs sangs sur le sol dans une fresque macabre. Les adeptes criaient à l’unisson, félicitant le nouvel élu, louant la déesse, hurlant fanatiquement des prières out tout simplement embrassant leurs poupées vaudou.
Le nécromancien, envahi par une folle puissance mentale, avança instinctivement sur la coupole jusqu’au bord, et contempla se qui s’étendait au-dessus de lui. C’était l’armée entière de Nayris qui s’était rassemblé pour glorifier leur héros, leur nouveau commandant, leur père et leur leader. A’ la vue de l’Elu, ils levèrent leurs armes, crièrent son nom à l’unisson, le saluèrent et, dans un mouvement commun, avancèrent au pas en tournant autour de la coupole. Une parade impressionnante, ou’ se défilaient des morts, des créatures monstrueuses des guerriers endoctrinés et fanatisés. Un frisson de plaisir parcourut le sorcier alors qu’il se rendait compte que désormais, toute cette armée était sous son contrôle. La fierté le poussa à bomber son torse, et un sourire satisfait s’afficha sur son visage d’origine impassible. Enfin, après tant d’efforts, il avait gagné la reconnaissance de tous, le plein pouvoir sur les fidèles. Il était devenu l’un des trois chefs du culte, l’un des Messies de la Sainte Mort … et il comptait bien l’honorer …