Jeu 6 Fév - 13:42 | | | | « Adhès. » L'évocation de ce nom inspira les fou rires de toutes les personnes présentes dans la taverne du port. Celle-ci était pourtant peuplée de marins, de guerriers, d'excellents bretteurs et des archers hors pair. Mais tous se mirent à rire, ils riaient d'une manière provocante et désagréable. Cette taverne, située à quelques lieux au Nord-Ouest de Sent'sura était la plus fréquentée de la ville-portuaire. Jo'shua avait espérer trouver quelques aventuriers assez courageux pour naviguer jusqu'en Adhès. Mais non, il subissait les railleries de ces canailles, et il le savait au plus profond de lui. Si ces imbéciles riaient, c'est bel et bien parce qu’ils avaient peur d'accepter. « Je n'ai pas de temps à perdre avec des lâches comme vous. » Il se leva et quitta la taverne à la recherche d'une autre endroit où il aurait plus de réussite dans sa recherche. Mais à mesure qu'il marchait dans les allées de la cité, il eut l'impression d'être suivi. Il se dissimula au détour d'une petite ruelle et patienta que son poursuivant ne se dévoile. « Inutile de te cacher, Moine ! » Fit une voix derrière lui. « Je n'aime pas être suivi. Répondit-il en se retournant vers ce curieux intervenant. - Moi ne j'aime pas être traité de lâche. - Et alors ? Tu envisages de me sanctionner ? - Et si je dis oui ? - Dans ce cas là, je répondrai que je n'ai pas peur de me défendre. Cependant je ne cherche pas de conflit inutile. Ainsi je te suggère d'éviter d'aller plus loin dans la provocation. - Si j'avais voulu te tuer, je t'aurais suivi sans faire de bruit. Si on peut parler ici, c'est parce que j'avais le désir de ne pas tenir cette petite conversation en pleine rue. J'ai volontairement été bruyant pour que tu te mette à l’abri des regards. - Plus tu parles, plus ça ressemble à un piège. - Ah, moi les pièges, ça m'intéresse pas. Je t'assure, tu n'es pas ma cible. Par contre, on pourrait s'entre-aider ? Tu m'aide dans ma noble quête, et moi, je te permet d'aller vers Adhès. Qu'est-ce que tu en pense ? - Expliques-toi et soit clair. - Un navire part ce soir. Il est dirigé par des assassins, des violeurs et des brutes. A son bord, il y a aussi une dizaine d'esclaves. Tu pourrais t'y faufiler, rejoindre ces malheureux et leur permettre de prendre leur revanche sur leur tortionnaires. Une fois le bateau sous contrôle, tu naviguerai vers ta destination. C'est plutôt rose tout ça non ? - Un peu trop rose ... Où est le piège ? - Ah, sans confiance tu n'iras nul part. Mais si tu veux la vérité, ces personnes sont mes ... Partenaires. Ils font partie du même ordre que moi. Seulement certains d'entre eux me dérangent. Voilà en quoi tu pourrai me servir .- Et pourquoi ne pas le faire toi même ? - Je ne suis pas un traître ! Je préfère être considéré comme celui qui a tristement perdu son capitaine. Une fois celui-ci enterré et oublié, je pourrai à mon tour le commandement du navire. Vois-tu où je veux en venir ? Le moine songea un instant, puis dit ... - Hmm ... Ils passent la nuit où les esclaves ? - Dans la soute, à l'arrière droit du navire. - Et comment je monte sur un navire peuplé de brigands ? - Ah, les opérations délicates, c'est plus ton domaine que le mien. Je t'offre une opportunité, c'est à prendre ou à laisser. Si ça t'intéresse, je ferai en sorte que le capitaine vienne dans la soute à otages pendant la nuit. Il viendra vérifier si ils volent de la nourriture. Et c'est là que le piège se refermera sur lui ... Si tu le décide, bien sûr ... En guise de bonne foi, je ferai en sorte que la fenêtre de la soute soit ouverte. - A ce soir alors. » S'offrir des alliés n'est pas chose aisée, surtout des alliés déterminés. Le moine prit le temps de considérer l'offre et même si il avait sous entendu qu'il accepterai, il pouvait encore faire machine arrière. Et si il décidait finalement de ne pas monter sur ce bateau, cette personne ne se mettait pas en danger. Il s'agissait d'un professionnel, c'était incontestable.
Il partit acheter quelques affaires, notamment une corde flottante et du nécessaire de crochetage puis fila vers le port. Il repérât le bateau et se mit à l'eau. Il nagea discrètement et plongea sous l'eau afin d'attacher corde à l'aileron du gigantesque trois-mats. Son plan était prêt ...
Comme l'avait annoncé le mystérieux assassin, le bateau hissa les voiles et partit en fin de soirée. Le vent soufflait doucement et le bateau avança vers l'horizon. Mètres après mètres, et progressivement, la corde se tendit, et à l’extrémité de celle-ci, le moine s'était attaché. Le navire prit de la vitesse et bientôt, la ville disparu.
Il remonta la corde qui mesurait environs trente mètres, et parvint à saisir l'immense gouvernail. Le moine grimpa sur le flan du navire et repérât une petite fenêtre, située à deux mètres au dessus de la surface de l'eau. Il escalada et sortit de l'eau pour enfin trouver la fenêtre qui était effectivement déverrouillée. Il entra à l'intérieur, détacha la corde et la relança dans l'eau ... Celle-ci pouvait toujours servir car son autre bout était toujours liée au gouvernail.
Il s'avança vers les esclaves et les libéra à l'aide de ses petits outils. Sans grande difficulté, ils furent tous libre en un instant. Le dernier otage qu'il libéra était un orque gigantesque. Il l'avait peut-être déjà vu auparavant ? Le moine n'était pas sûr, quoi qu'il en soit, il décida de lui faire confiance et de le libérer aussi. « Sois béni par les dieux mon ami ! Dit l'ancien du groupe. - Les dieux ont les poings et pieds liés depuis bien des années déjà, ils ne peuvent rien pour nous. Mais vous par contre, vous êtes désormais libre. Vous avez la possibilité de vous venger de vos monstrueux tortionnaires. Ce qui vous semblait inconcevable hier encore est maintenant à porté de vos coups. Ayez la foi, ce soir c'est aux hommes d'accomplir les actions divines ! » Ils ne leur restait plus qu'à attendre que l'assassin tienne sa promesse ... Et que le capitaine ne se présente dans la soute. En espérant qu'il soit seul...
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