Epreuve de confirmation de Sky Revan. | |
| Sam 27 Aoû - 14:55 | | | | - Citation :
- Raconte la nuit ou ta maitresse t'a transformé en vampire et tes débuts en tant que tel.
- Magnifique endroit pour passer une soirée d'anniversaire, pas vrai, Sebastian ? Je suis incroyablement heureux que l'on nous ait invités cet établissement !Ainsi commencent à peu près toutes les histoires qui finissent mal, et celle-ci ne fait pas exception. Enfin, mal, reste à voir pour qui. Pour Keith, le jeune homme enthousiaste qui venait de parler, ce sera le cas. Tout comme pour les deux autres compagnons de Sebastian, Ezechiel et Aran. Pour les autres personnes, cela sera à l'appréciation de chacun. - Et quelle nuit, surtout. Un temps parfait.Sebastian esquissa un sourire idiot. Cela faisait des semaines qu'il attendait cette soirée. Enfin, il verrait ce qui se trouvait dans ce bâtiment délabré, sans enseigne, qui l'avait nargué des mois durant, son entrée gardée par un homme de facilement deux fois sa taille et sa carrure. Il se demandait sans cesse pourquoi il était gardé jour et nuit, et ce que pouvaient faire les quelques personnes qui y rentraient. Aucune information n'avait filtrée, pourtant il s'agissait vraisemblablement d'un endroit que les connaissances du jeune homme devaient fréquenter, au vu des allures d'établissement réservé aux adultes. Mais personne ne lui en avait parlé. Jusqu'à un mois et demi auparavant, où un homme homme, magnifiquement vêtu, lui proposa de rentrer dans une soirée s'y tenant, moyennant un petit vol. Il n'y avait aucune hésitation à avoir, surtout que le délit avait été facile à réaliser. Quel honneur de pouvoir mettre les pieds dans un endroit aussi fermé, aussi privé, aussi mystérieux... Même si, si cela se trouvait, il ne s'agissait que d'un vulgaire et minable bar dans un lieu complètement dégoûtant, avec une vieille peau dansant à moitié nue sur une table, l'envie d'y pénétrer était plus que grande que tout. Après tout, l'être humain souhaite toujours avoir accès à ce qui lui est interdit... La pluie battait fort sur les corps déjà trempés des jeunes hommes, un temps renforçant l'ambiance du dépassement des interdits, du brisement des barrières dans leur esprit. D'où l'idée d'un temps parfait. Surtout qu'il n'y avait aucune lumière dans la ruelle où ils se trouvaient, et que les rayons lumineux provenant de l'astre lunaire n'arrivaient pas à percer les lourdes masses nuageuses. Ils arrivèrent, dégoulinants, à l'entrée du bâtiment, devant le fameux garde cité plus haut, qui ne semblait pas dérangé le moins du monde par la pluie. Ce dernier ne dit pas un mot, et se contenta de prendre les papiers que tentait fébrilement Aran, intimidé. - Ce... Ce sont nos entrées... On nous a invité...Le garde regarda les quatre personnes. D'un tel regard si inquiétant, que Sebastian se demanda s'il ne les dévorait pas des yeux. Cela aurait du lui mettre la puce à l'oreille, peut-être. Lui signaler que tout ne tournait pas rond, afin de se rendre compte qu'il fallait mieux faire demi-tour et rentrer chez soi se mettre dans son lit. Au lieu de cela, il se contenta de passer la porte que l'imposant homme lui avait désigné d'un mouvement de la tête, un immense sourire très sincère dessiné sur son visage, suivi de ses amis. Ils durent descendre un petit escalier en assez mauvais état, d'une dizaine de marches, débouchant sur une porte en bois, qu'ouvrit une hôtesse fort peu vêtue juste avant qu'ils n'eurent le temps de poser leurs mains sur la poignée. Elle leur fit un sourire et les invita à rentrer dans la pièce. Et une fois dedans, les invités furent subjugués. Une petite pièce, très simple et sombre, où ne se trouvaient, question mobilier, que deux canapés, une table et un bar d'où émanait une petite lueur rougeâtre, surement magique. Deux portes se trouvaient dans le fond, menant dans des chambres sensées prodiguer de l'intimité à leurs occupants. Sensées, car une vitre placée sur le haut des portes y menant permettait de voir tout ce qu'il s'y passait. Mais aussi et surtout pleine d'une dizaine de femmes, toutes plus magnifiques les unes que les autres, toutes plus dévêtues que leur voisine, toutes empreintes d'une beauté très particulière qui ne pouvait être vue que dans les rêves les plus fous des quatre compagnons. Une beauté surnaturelle, certainement pas humaine, cela sautait aux yeux. Soyons logiques et honnêtes, quel homme, normalement constitué, s'en inquiéterait plutôt que d'en profiter ? Surtout lorsque l'on vous dit, d'une voix douce et invitant à des activités amenant les corps à être fort en contact : - Vous êtes enfin là ? Nous vous attendions pour commencer...Vous comprendrez maintenant pourquoi, même si tout laissait présager une fin qui n'était pas des plus agréable, aucun des différents protagonistes de cette histoire n'ont réagi. Appelez cela perversité, ou pulsions naturelles selon les goûts. L’appât de la relation sexuelle est l'une des choses auquel il est le plus difficile de résister, surtout lorsque l'on a dix-neuf ans, que l'on est issu d'une famille riche et bien sur elle dont on veut s'éloigner au plus possible. L'entrée effective dans la pièce, entre toutes ces femmes visiblement ouvertes à un peu tout, était l'occasion pour les jeunes gens de s'extasier un peu plus. - Cet endroit est le paradis ! Comment est-ce possible que nous soyons arrivés dans un lieu pareil ?- Que veux-tu, on a des relations ou on n'en a pas.- N'empêche, je me sens quand même un peu intimidé... J'ai peur de pas arriver à quoique ce soit de bien...- T'en fais pas, ça viendra tout seul, c'est totalement naturel. C'est Sebastian qui m'inquiète le plus, moi.- Ha ha... Très gentil de ta part, mais ne t'en fais pas, elles en redemanderont.- Souhaitez-vous quelque chose ? N'hésitez pas à nous en faire part.- Bien entendu que l'on souhaite quelque chose ! Et ce quelque chose me semble assez clair !Keith était quelqu'un d'assez impulsif. Et dans cette situation, il ne tint plus. Il sauta, presque littéralement, sur l'hôtesse, fit signe à deux autres des femmes de le suivre s'installa sur l'un des deux canapés, commençant petit à petit à déshabiller la première femme qui s'installa sur ses genoux. Il n'en fallait pas plus pour qu'Ezechiel s'installe près du bar, en fort charmante compagnie, lui aussi. Aran, malgré sa nervosité, installa sa langue dans la bouche d'une des compagnes possible, et l'emmena dans le second canapé. Sebastian fût assez surpris, ne sachant pas du tout comment réagir dans pareil cas. Pour dire vrai, il n'avait pas du tout envie de faire de même, cela lui semblait bien trop soudain. Ces femmes étaient peut-être là pour ça, et on ne peut pas dire que la morale était ce qui, d'habitude, l'arrêtait, mais tout de même, elles restaient des êtres vivants, et cela tenait plus du manque de respect qu'autre chose. Ces pensées ne furent que passagères, et s'évanouirent totalement lorsque la seule femme qui n'était pas occupée par ses amis, s'approchant lentement avec un sourire et un regard aguicheurs, se mit tout contre lui, sa main d'abord placée sur le visage du jeune homme glissant jusqu'à atteindre le bas de son ventre, vint lui dire délicatement dans l'oreille : - Que dirais-tu de continuer cela un peu à part des autres ? Tu as l'air assez gêné, alors qu'il me semble que c'est toi qui fête ton anniversaire. Tu ne penses pas mériter un traitement spécial ?- Je n'avais pas réfléchi à cela comme ça, mais réflexion faite, si, je dois bien mériter quelque chose en plus. Elle lui fit un baiser. Un baiser purement charnel, sans le moindre amour. Un de ces baisers qui ne sert qu'à donner envie de faire plus, sans que l'autre n'en ait la sentimentale envie. Un baiser qui avait donc tout à fait sa place en ces lieux et circonstances, mais qui surprit tout de même Sebastian. Bien entendu, il se laissa faire, et en profita au maximum, se laissant même guider par sa future partenaire des joies du plaisir adulte vers l'une des chambres sans même dire quoique ce soit. Sans même se rendre compte de quoique ce soit, en fait. Il se retrouva torse nu, allongé sur le lit, la femme se tenant sur lui, caressant le corps du jeune homme de ses lèvres, et descendant vers le même endroit que sa main, très peu de temps auparavant. Elle s'arrêta cependant, se redressa, et retira lentement et sensuellement ses habits, en faisant profiter Sebastian du spectacle au maximum. Un sourire béât se dessina sur les lèvres de l'heureux spectateur, sourire qui ne s'effaça pas lors de la suite des évènements. Si ce n'est jusqu'au moment où il ressenti une douleur au niveau du cou, après quelques minutes passée à partager l'intimité du corps de sa partenaire. Encore qu'au début, il ne sentait rien, et se disait que c'était l'une des manières qu'avait la personne en dessous de lui de montrer son plaisir. Cependant, la douleur se faisait de plus en plus vive, et il sentait ses forces partir. Il arrêta alors ses mouvements, se dégagea de la femme et se coucha juste à coté d'elle. Il eut quelques difficultés à sortir les quelques mots suivants, mots emplis de panique. - Qu'est-ce qu'il se passe ?La panique n'allait pas disparaître de sitôt lorsqu'il vit le sourire satisfait de celle qui partageait actuellement le lit, et qu'il allait enfin prendre la peine de regarder un peu autour de lui, dans la chambre. Comment n'avait-il pas pu voir les quatre corps qui étaient au sol, dans un coin de la pièce ? Dans le feu de l'action et la pénombre, il avait dû prendre ça pour une pile de vêtements. Maintenant qu'il y prêtait un peu plus attention, c'était définitivement des vêtements, mais avec leurs propriétaires, ensanglantés et sans vie, dedans. Sa panique n'allait pas non plus diminuer quand il entendit le cri de terreur de ses amis, provenant de la pièce principale, suivi de cris de douleur immenses. Il voulait bouger. Sebastian voulait se lever, fuir. Mais il n'y arrivait pas, la peur et cette sensation d'être vidé de ses forces peu à peu l'empêchant de faire le moindre mouvement. C'était d'ailleurs surement une mauvaise idée. Comment aurait-il pu fuir, s'il devait passer à nouveau dans cette pièce où se trouvaient ses amis hurlant de douleur et de peur. Il n'arriva à rien d'autre que de dire, essoufflé : - Ne... Ne me faites pas de mal... Je vous en prie...Les cris se faisaient moins forts à coté. Pour la simple raison que l'on entendait plus la voix de Keith. Vraisemblablement, ce n'était pas une bonne nouvelle. - Oh, mais tout cela dépendra de toi, mon chéri. Tu te doutes bien, en entendant tes amis hurler à la mort, que si je voulais vraiment te faire du mal, tu ne serais pas avec moi ici, capable d'articuler ces quelques mots, n'est-ce pas ?Cela avait du sens. En fait, rien n'avait de sens, rien n'aurait dû se passer comme ça, ce n'était pas possible. Mais, tout était logique avec ce qui se déroulait. Et, effectivement, en entendant que l'horreur des cris d'Ezechiel avaient laissés leur place au silence, peut-être encore plus horrible car signifiant que seul Aran était encore en état d'avoir peur à coté, Sebastian était surement extrêmement chanceux d'être là, allongé dans un lit, capable de penser à tout cela. Il hocha donc la tête, ne se sentant plus capable de dire quoique ce soit actuellement. - Lâchez-moi ! Lâchez-moi, s'il vous plaît ! Ne me faites pas tout cela, pitié ! Ayez pitié de moi !- Tu sais, j'ai toujours eu un petit faible pour les personnes comme toi. Celles qui se montrent sures d'elles, mais qui ne le sont pas vraiment. Celles qui veulent se montrer à l'écart de la société, alors que tout ce qu'elles font c'est la rejoindre. Celles qui ne sont sures de rien, celles qui ne regrettent rien de ce qu'elles ont fait, mais qui sentent qu'elles n'ont encore rien accompli. Ce sont les personnes les plus simples à convaincre. Alors, je vais te faire une simple proposition, tu n'auras qu'à me dire oui ou non. Si tu acceptes, je ferai en sorte que tu te sentes mieux, et je t'aiderai à survivre en ce monde. Si tu dis non, tu rejoindras tout simplement tes amis. C'est toi qui vois, mon chéri.- Pourquoi ? Pourquoi ? Qu'est-ce que j'ai fait ?- Dites... M'en plus sur cette... Proposition...- C'est très simple. Tu t'en doutes probablement, je ne t'ai pas mordu pour rien. Et tu ne te sens pas aussi faible pour rien non plus. Je suis ce que l'on appelle communément un vampire. Comme tout le monde ici. Les autres se font d'ailleurs un festin de tes amis. Enfin, de ceux qui ne crient plus, le dernier y passera bientôt. Fort probablement. Et... Virtuellement, tu es un vampire aussi, désormais. Le fait que tu n'aies aucune ressource de nourriture humaine dans le corps te rend aussi mal. Je comprend parfaitement ce que tu ressens. Tu souffres, tu ne comprend rien de ce qu'il se passe. Et, dans l'état des choses, si je te laissais là, tu ne saurais pas quoi faire. Et mes amis se feront une joie de te dévorer avant que tu ne te transformes vraiment et ne soit plus vraiment mangeable pour nous. Bien que certains aient des régimes assez particuliers. C'est effrayant, pas vrai ? Mais je peux t'aider. Je veux t'aider. Je veux t'aider à vivre dans notre monde, à te faire comprendre à quel point tu y gagnera. Cependant, je ne peux pas faire cela gratuitement, j'en suis sincèrement désolée...Sebastian ne sentait plus certaines parties de son corps, et sa vue se brouillait petit à petit. Il se sentait partir, peu à peu, sa mort approchant à grand pas. La femme se leva, alla toucher l'un des corps de la chambre, et posa son doigt sur les lèvres du jeune homme. Instinctivement, il passa sa langue dessus, et goûta quelque chose qu'il n'aurait jamais cru avoir en bouche, à savoir du sang humain. Le goût ne le fit pas vomir, au contraire. Il commençait à se sentir de mieux en mieux, et ce très rapidement. - Génial, n'est-ce pas ? Cette sensation de revenir à la vie, de revenir d'entre les morts. C'est... Grisant, pas vrai ? On en redemande. Comme une drogue. Mais tu n'arrivera pas à tes fins par toi même. Tu as besoin d'aide, et je peux te l'offrir. Si tu m'offres ta vie.- Que... Comment ? Vous veniez de dire que vous pouviez m'aider ! - Oh, pas de la même manière que le font tes amis. Je ne comptes pas te retirer la vie. Je veux juste qu'elle soit vouée à moi. Que toi, Sebastian Revan, soit mien. Que toute ta vie tu me serves, que appartiennes à Kelina Sero. Après tout, je t'offre cette vie, avec l'éternité et la force qui va avec. Et rien n'empêchera non plus que l'on continue notre relation de la même manière qu'elle a commencé cette nuit, au contraire... Ce ne serait qu'un maigre prix à payer, n'est-ce pas ? À moins que tu ne préfères mourir ?- Nooooooooooon !Il n'y avait aucune hésitation à avoir. Effectivement, il était incroyablement bon de retrouver cette vie qui semblait partir devant ses yeux. Et pas n'importe quelle vie, Sebastian se sentait... Différent. Meilleur, quelque part. Pas moralement, bien entendu, mais physiquement. Qui plus est, une telle partenaire sexuelle à sa disposition n'était pas un atout négligeable. Bref, de ce point de vue, il n'y avait pas à hésiter. D'un autre point de vue, il n'y avait pas plus à tergiverser. C'était vivre ou ne pas vivre, tout simplement. Et là, il n'y avait pas de pour et de contre dans chaque solution. - J'accepte votre proposition. Pour ma vie, pour toutes ces sensations, je suis parfaitement prêt à entrer à votre service, et faire tout ce dont vous aurez besoin de moi.- Je n'en attendais pas moins de toi. Je savais que j'avais choisi celui qu'il fallait. Je te demanderai donc une seule chose, pour commencer. Pour que tu me prouves ta loyauté. Après, je t'apprendrai les ficelles, et je te dirai quoi faire d'autres en temps voulu. Mais là, tout ce dont j'ai envie, c'est que tu rendre dans la pièce d'à coté, prenne le couteau que te tendra Selia, tranche la gorge de ton ami encore en vie et geignant comme un jeune enfant, et me ramène deux verres de son sang. On s'en servira pour célébrer notre nouvelle association, et nos futures relations. Cela te semble faisable ?À vrai dire, non, cela ne lui sembla pas faisable. D'accord, il voulait survivre. Mais de là à commettre un tel crime contre-nature. Non, en fait, plutôt inhumain, et non contre-nature. Il ne faisait aucun doute que Sebastian était devenu un vampire, ou était en passe d'en devenir un. Et quoi de plus normal pour un vampire que de se repaître de sang humain ? C'est ce qu'il ressentit rapidement. Une grande envie de tuer. Une grande envie de se nourrir de la force vitale d'un être vivant. C'est donc un double besoin de survie, celui de la faim et celui de respecter les ordres de sa nouvelles maîtresse, qui poussa le jeune homme à hocher la tête tout en se levant et se dirigeant vers la porte. - Oui, ma Dame. Je vais faire cela immédiatement, le plus rapidement possible.Il poussa la porte, et vit une scène d'horreur. De celles que même dans ses pires cauchemars il n'aurait jamais pu imaginer. S'il n'y avait que le sang, coulant un peu partout au sol et sur les murs, passe encore encore. Mais ici, nous parlons de trois corps, accrochés au plafond, deux d'entres eux étant déchiquetés, démembrés, un bras traînant dans un coin, une jambe dans l'autre, des bouts de peau leur manquant ici et là. Keith et Ezechiel étaient tellement amochés qu'il n'y avait presque pas moyen de les reconnaître. Et le semblant d'expression qui leur restait sur le visage témoignait d'une mort lente et douloureuse. Sur le visage d'Aran, couvert du sang de ses amis et du sien, sa main droite étant coupée, on lisait de la peur. Une peur parsemée d'un peu de soulagement en voyant Sebastian sortir de la chambre. - Sebastian ! Tu as réussi à t'en sortir, toi ? S'il te plaît, aide moi ! Aide moi !Grande preuve d'égoïsme. Si Sebastian avait effectivement réussi à s'en sortir face à un vampire, aurait-il vraiment su s'attaquer à neuf autres, et un dixième gardant la porte, en haut ? Probablement pas. Alors, pourquoi ne pas avoir dit au jeune homme de s'enfuir, plutôt que de venir l'aider ? N'était-ce pas un ami ? Quelqu'un qui voulait le meilleur pour cette personne qu'il appréciait ? Visiblement pas. Plus un opportuniste égoïste qui s'était servi depuis des années de la richesse de la famille de Sebastian, et qui voulait encore se servir de lui. C'en était trop. Le jeune homme pris le couteau qui lui était tendu, et s'approcha d'Aran, lentement, très lentement, ralenti par sa conscience, quelque part. Il devait avoir l'air aussi terrifié que son ami. - Merci, Sebastian. Je ne sais pas pourquoi ils ne te font rien à toi, mais tu vois bien ce qui est arrivé à Keith et Ezechiel ! Sors moi de là, vite ! Attend... Qu'est-ce que tu fais...? Nooo...Aran n'eut même pas le temps de terminer son dernier mot. Sebastian n'avait pas hésité un seul instant, tranchant la gorge d'un coup sec et rapide de son couteau. Les vampires autour de lui applaudirent, un sourire sadique aux lèvres, et se ruèrent sur les cadavres, pour les dévorer. Le jeune vampire, fraîchement meurtrier, ne se sentait pas spécialement à son aise. Il voulait partir, fuir, oublier tout ça. Se réveiller, peut-être ? Mais cela n'était malheureusement que trop réel, et ne pouvait pas éviter la suite des évènements. Il ne pourrait certainement pas survivre seul, d'ailleurs. Il se dirigea donc vers le bar, sorti deux verres, les remplit du sang dégoulinant d'Aran, et retourna dans la chambre, voir Kelina, sa maîtresse. Elle était couchée sur le lit, toujours empreinte de cette même beauté que Sebastian pouvait désormais qualifier de meurtrière et maléfique. Et, à cette seconde, elle était peut-être même encore plus belle. Il lui tendit un des deux verres, s'allongea à coté d'elle lorsqu'elle fit signe de le faire, et burent tous les deux, se délectant de chaque goutte d'hémoglobine. - Sebastian, mon chéri, nous allons faire de grandes choses, toi et moi...*****Fin Partie 1*****
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| | Sam 27 Aoû - 19:55 | | | | Cela faisait déjà environ vingt ans que Sebastian était rentré au service de sa nouvelle maîtresse. Si cela ne vaut rien en terme d'années lorsque l'on est un vampire immortel, le temps lui paraissait tout de même long. En effet, il n'avait appris que les rudiments de sa forme vampirique, et n'avait été demandé que pour faire quelque petits vols à l'étalage, de nuit, dans des quartiers assez mal fréquentés. Comprenez par vol un vol de sang, bien entendu. Les richesses intéressant déjà beaucoup la vampire qu'il servait. Au vu de ses nouvelles capacités qu'il sentait dans son corps, il se sentait sous-estimé. Et ce n'est pas les très nombreux rapports sexuels qu'il avait avec Kelina qui lui faisait passer le cours de sa vie infinie plus vite. Il voulait un peu plus d'action, un peu plus de mouvement. Il lui en fallait. Il s'en alla donc dans la chambre de sa maîtresse, qui l'accueillit avec un grand sourire.
- Et bien, que t'arrive-t-il ? Tu ne viens jamais sans que je ne te le demande. Une petite envie particulière ? Ou bien la tantôt ne t'as pas suffit ?
La vampiresse eut un petit gloussement. Sebastian secoua la tête avec un petit sourire en coin, une habitude qu'il commençait à acquérir. Kelina semblait un peu déçue et décontenancé, mais fit un signe de la tête assez significatif, pour que Sebastian se mette à parler. Ce qu'il fit, toujours un peu intimidé, mais pas effrayé le moins du monde.
- Ma Dame, j'aurais une faveur à vous demander. Qui sera, par la même occasion, la possibilité pour moi de vous parler d'une frustration que je vis actuellement.
- De quoi parles-tu ?
- Je n'en peux plus de cette inertie. Vous ne faites que m'utiliser pour des tâches sans intérêt, que je trouve dégradantes au possible. Je sens que vous n'avez pas confiance en moi, et je me demande pourquoi. Je vous assure que je ferai tout pour vous, avec le plus grand plaisir. Mais ne me sous-estimez pas, et donnez moi la possibilité de vous prouver ma vraie valeur.
- Ce... N'est pas un problème de confiance, Sebastian. Loin de là. Tu es simplement bien trop jeune et inexpérimenté.
- Puis-je savoir comment je pourrais acquérir de l'expérience, si je n'ai jamais l'occasion de me tester plus loin qu'une tâche d'une banalité et d'une simplicité consternantes ?
- Bon... Très bien. Ce que tu dis à du sens. Je vais te proposer quelque chose, pour ce soir, quelque chose de déjà plus dangereux. Bien plus dangereux. Promet moi simplement de revenir vivant de cette... Expérience, donc. Simplement parce que... Tu peux encore m'être utile.
Sebastian hocha la tête, acceptant immédiatement tout, sans même savoir ce qu'il aurait à faire. Et il ne le sut pas avant la nuit même, durant laquelle sa maîtresse l'emmena sur place. Les lieux lui étaient familiers, même plus que familiers. C'était l'endroit dans lequel il avait passé le début de sa vie. Chez lui, chez ses parents, chez ceux qui n'avaient probablement jamais regretté son absence. Ils avaient même plutôt été soulagés, vraisemblablement. Un soucis financier en moins. Un certain pincement se fit ressentir au niveau de son coeur. Une sensation qu'il n'aurait jamais cru revivre un jour, à vrai dire. Ils s'arrêtèrent à l'entrée du domaine, sans avoir passé les murs d'enceinte de l'immense jardin entourant le manoir.
- Est-ce que la mission est bien... Ce que je pense ?
- Oui. Je veux que tu y rentres. Je veux que tu les élimines tous. Gardes, animaux, les propriétaires de ce domaine et leurs enfants. Je veux que tous meurent. Et que tu me ramène le sang du maître de cette bâtisse dans ce flacon.
- ... Très bien. Je le ferai.
En serait-il capable ? Aucune idée. Probablement, il n'avait jamais ressenti de grosses attaches par rapport à cette famille qui lui avait donné le jour. Mais cela restait un acte assez étrange à faire. Pourtant, il n'était plus humain. Ce n'était plus les sentiments qui devaient régir sa vie. Il n'y avait plus qu'une chose qui devait contrôler sa vie, et c'était les souhaits de Kelina. Quelque part, ce n'était pas très glorieux. Mais n'était-ce pas mieux que de se laisser guider par quelque chose d'aussi futile qu'une sensation passagère d'humanité ? Il se leva, et se dirigea vers le manoir d'un pas décidé.
- Fais attention à toi, Sebastian.
Le vampire ne s'est même pas retourné. Ce n'était pas une bonne idée. Se laisser distraire par n'importe quoi, juste là, maintenant, ce ne serait que retarder et rendre plus difficile l'acte qu'il allait faire. Il ne devait pas réfléchir. Oublier ce qu'il avait été, pour ne pas se laisser submerger. Il atteint bientôt la porte d'entrée du manoir, gardée par deux hommes en armure. Ils n'eurent pas beaucoup le temps de réagir, à peine ils purent voir Sebastian que ceux-ci, d'un grand coup d'épée, furent éliminés. Ils s'écroulèrent sans bruit, et le vampire eut la possibilité d'entrer sans soucis. Il connaissait la structure du bâtiment, et savait ce à quoi il avait affaire. Un petit hall d'entrée, suivi d'un poste de gardes où sept hommes armés attendaient, la salle de fête probablement vide ce soir, à l'écoute du calme ambiant, un petit escalier à monter, et la chambre de ses parents, où ils devaient dormir. Juste à coté, celle de ses deux frères, et peut-être un peu plus loin encore celle des nouveaux-nés durant ces vingt ans. Qui sait ? Il existait d'autres pièces, bien entendu, mais elles n'avaient aucune utilité dans son expédition. En rentrant dans la salle de garde, il se demanda pourquoi sa maîtresse lui demandait de faire cela. La réponse était claire, lui prouver qu'elle pouvait avoir confiance en lui, qu'il ferait vraiment tout ce qu'elle demanderait. Il y avait donc un vrai problème de confiance, contrairement à ce qu'elle disait. Du moins, c'était le plus probable. Il para le coup d'épée qui lui était destiné dès qu'il rentra dans la pièce, et riposta, enfonçant son épée dans le torse du garde un peu téméraire. Il le repoussa, sans prendre son arme, et écrasa la gorge d'un second qui avait décidé, naïvement, de la charger. Et... Plus rien. Seulement deux gardes ? Ses parents avaient-ils décidé de réduire les effectifs en matière de garde ? Ou était-ce autre chose ? Il s'était tout de suite fait assaillir, ils devaient être au courant de sa venue. Ils préparaient certainement une petite surprise. Et alors ? Qu'est-ce que cela pouvait bien faire ? Il reprit son épée, et rentra sans hésitation aucune dans la salle de balle, et se fit tout de suite aveugler par une lumière vive. Qui, vous vous en doutez, lui aura fait ressentir une douleur incroyable sur tout le corps, qui le fit tomber à genoux. La lumière s'éteignit, et il aperçut une trentaine de gardes, armés jusqu'aux dents, l'attendant, et son père l'observant d'en haut de l'escalier.
- Alors, créature de la nuit, tu pensais vraiment être capable de m'éliminer en toute impunité ? Tu croyais vraiment que mes renseignements étaient mieux fournis que tu le pensais ?
- Je ne suis que moyennement surpris. Même si je dois avouer que, ne sachant moi-même que depuis aujourd'hui ce que j'allais faire, je me demande tout de même comment vous avez pu être au courant.
L'homme semblait stupéfait. La voix du vampire lui disait quelque chose, forcément. Il l'avait entendue assez souvent, ce qui était tout à fait logique. Il fallait juste un peu de temps. Vingt ans, et l'âge, cela n'aidait pas à ce que la mémoire réagisse au quart de tour. Il lui fallut donc quelques secondes, qui parurent être une éternité, pour reconnaître son fils. Une nouvelle minute passa, le temps de trouver une réaction adaptée à la situation. Le vieil homme poussa ses gardes et s'avança en vitesse vers son fils. Il hésita à le prendre dans ses bras, mais il préféra s'arrêter à une distance d'un mètre, et le regarda.
- Sebastian...? Je... Ta mère... Je... Qu'est-ce qu'il t'es arrivé, mon fils ?
- Humpf. Cela me semble assez clair, à moi.
- Attend... Ne me dis pas que c'est toi qui est venu pour...
Un petit sourire traversa le visage du vampire. Il n'avait pas beaucoup de temps à perdre, il fallait profiter de cette faille paternelle et de surprise des gardes. Il calcula rapidement où se trouvait chacun de ceux qui l'entourait, histoire d'être le plus efficace possible. Il se leva d'un seul coup, pris son père au niveau de la gorge, et l'envoya dans un groupe de gardes, le suivant en vitesse. La surprise aidant, les cinq premières victimes de Sebastian furent rapidement éliminées. Il plongea sur un autre groupe, avec lequel un tout petit et court combat se déroula. Le reste des gardes le chargea, de manière trop désordonnée que pour être efficace. Le vampire n'a eut aucun soucis à en éliminer un grand nombre en quelques coups de sa lame. Cette facilité visible n'était due qu'à l'inexpérience et la peur des gardes, qui ne faisaient pas grand chose d'autre que foncer dans le tas sans réfléchir. Les trois derniers posèrent un peu plus de soucis, mais rien de bien grave non plus. Restait à remplir la fin de sa mission. Il s'approcha du corps de son père, déjà sans vie. L'âge ne lui avait vraiment pas réussi.
- Est-ce que cela te rassurerait que je te mente et te dise que je suis désolé, que je m'en veux et que je n'aie pas eu le choix ?
Il s'agenouilla alors, et trancha la gorge de son père du bout de sa lame, laissant couler le sang lentement dans le flacon qu'il avait reçu, tout en prenant au passage quelques gouttes pour son usage personnel...
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