Roksana venait d'arriver d'arriver des landes des glaces par un navire clandestin, une goélette avec trois mâts couvert d'une voilure semi triangulaire semi carré et une coque de fer froid pour passer outre les mers de glace. Roksana était envoyée par l'actuel dirigent de Cardrak le dénommé Harald afin d'effectuer des missions d'exploration dans le mitan des plaines mystique, cartographie, recherche de trésors et de toute autre recherche scientifique qui pourrait satisfaire la faim inébranlable de savoir de notre souverain Harald.

La petite ville portuaire ou s'était amarrée la naine était plutôt de taille petite, quelques habitations en bois de bouleau siégeant sur pilotis et baignant de ce faite dans l'eau, a côté des bateau de pêche solidement amarré à ses bâtisse de bois, puis, plus en avant dans la ville des habitations en pierre dur et allant en moyenne de deux ou trois étage et liée entre elle par des rues pavée.

Roksana avait fait dans cette ville des achats de ressources et de matériaux plus qu'intéressant, entre autre des pains de viande, des outils, des tonneaux d'eaux mais surtout de bière et pour transporter tout cela une charrette tiré par un âne et un poney pour monture personnel. La jeune naine était fin prête pour se rendre à Sen-Tsura capital du monde et même à faire des détours si le coeur lui en disait. Roksana, pour ne pas se risquer seule à une traverser du mitan des plaines c'est décidée à faire le voyage avec plusieurs autres personnes et entre nous ils avaient tous un intérêt profitable à voyager ensemble.

Le clocher de l'église sonne une heure de l'après-midi, il est temps pour le groupuscule de partir, avec ou sans tout les participants. Il y'avait une trentaine de personne à faire le trajet, tous de nature et d'ambition différente ... C'est ce côté cosmopolite qui peut favoriser les rencontres, c'était peut même le but de certain démarcheur au sein même du groupe. La naine quant -à elle se trouvé en fin de groupe avancer lentement mais surement avec ses lourdes affaires. Le chemin jadis pavé n'était plus que de poussière et de terre boueuse et la ville à vite cédé sa place à une campagne fleurissante qui laisser voir pleinement à quelques milles de là.

Souplement, Eve se glissa dans le chariot baché du marchand de bibelot. Elle se denicha une place entre un grand tableau représentant le couronnement d'un roi elfique et un entassement de vieux livres poussiéreux dont les feuilles se mélangeaient. Elle entendit le marchand faire claquer ses reines à l'avant du chariot qui s’ébranla doucement à la suite des autres voyageurs faisant partis du convoi.

La vieille humaine était fascinée par l'organisation de ces gens là. Sans se connaitre et de façon spontanée, ils se mettaient en route et calquait leur rythme sur un standard commun que nul ne semblait vraiment imposer mais que tous respectaient. Au fur et a mesure des pauses et des haltes, un semblant de hiérarchie se dessinât, selon l’expérience et le caractère de chacun.
Pour eviter les ennuis, Eve se contentait de suivre le commerçant qui lui avait "loué" une place à bord de son chariot pour rentabiliser son trajet. Mais, alors que le soleil achevait sa descente vers l'horizon, elle ne put résister à l'envie de descendre marcher au rythme du convoi, se dégourdir les jambes et quitter l'air poussiéreux du chariot.

Une fois dehors, elle se rendit compte que le pas des chevaux attelés était plus rapide que le sien et renonça rapidement à rester à coté. Quand tout ce petit monde s’arrêtera pour monter le campement de nuit, je n'aurai aucun mal à retrouver Monsieur l'antiquaire.

En observant les autres voyageurs, elle se demandait si elle avait connu leurs ancêtres. Étrange situation que la sienne; se sentir issue de deux mondes, celui du passé et celui qui lui semblait être une sorte de futur anticipé. Qui aurait dit que les humains, les elfes, et tous leurs dérivés, se développeraient autant?
Les animaux aussi avaient changés, et la capacité d'Eve à communiquer avec eux en pâtissait fortement. Ce qui lui semblait être d'une grande évidence avant devenait plus compliqué; au lieu de pouvoir reelement leur parler, elle parvenait à traduire leur différentes expressions. Un peu comme deux humains d'une langue différentes parviennent a mimer ce qu'ils veulent exprimer. Aussi, quand un poney souffla avec une certaine nervosité, il lui fallut plusieurs minutes d'attention pour comprendre, en observant les mouvements de ses oreilles, ses pattes, sa queue, son encolure, ... ce qu'il disait.

En s'approchant de la monture et de sa cavalière, Eve se rendit compte que celle ci était de petite taille. Ignorant jusqu'à l'existence de la race des nains, elle fronça les sourcils, étonnée, avant de se reprendre. Un tel regard insistant pouvait paraître impoli selon les codes sociaux de cette generation. La chose n'était d'ailleurs pas simple puisqu'elle avait aussi appris que le fait de ne pas regarder son interlocuteur dans les yeux était mal vu. "Tout est une question de dosage et de reciprocité" lui avait-on assuré.

- Excusez moi, vous permettez? Demanda t-elle en remettant en place le pendant en cuir de la selle du poney qui le tracassait tant.
Elle releva la tête vers la propriétaire de l'equidé, un sourire poli sur les lèvres.
- Je crois que votre poney est un peu ... chatouilleux.

Roksana se trouvait toujours en queue de la caravane, non pas que son poney ou son âne ne puisse avancer plus vite, non ils en étaient parfaitement capable et l'avaient largement prouvé dans d'autre circonstance ; Ce n'était pas non plus car la naine voulait être seule, c'est une naine après tout c'est l'une des espèces les plus sociables qui puisse exister. Non, si la nain et sa monture restait à l'arrière c'était pour empêcher les retardataires de perdre le convois et de continuer seul, à leur risque et péril. Roksana jouait le rôle du berger pour les moutons ou plutôt du Paladin pour le manant.

La naine observait le convois au bout du chemin, ils allaient bon train vers la capitale de se monde. Aucun danger ne semblait se profiler à l'horizon, quand bien même la naine aurait sortit son marteau de gel et aurait chargé les rangs adverse sans craindre le retour du bâton. Le convois faisait plusieurs pause au cours d'une journée, chacune pour satisfaire l'heure des repas ou pour ne pas avancer la nuit. C'est dans c'est moment que le rôle de Paladin de Roksana prenait tout on sens, il lui fallait sécuriser le campement et organiser les tours de garde pour ne pas se faire surprendre par des coupes gorges orc. Ses charognard se délectait des attaques surprises et fendait toujours plus nombreux sur ses ennemies, le seul moyen de les vaincre c'était de tuer leurs chef, sans tête les orc sont désordonnés et maladroit.

La première nuit fut passé avec succès, il fallait croire que dame Chance veillait sur nous. Le convois avait reprit la route au petit jour, on pouvait encore écouter les bâillements des plus jeunes et des plus fainéant. Après plusieurs heures de marche, la naine avait remarquée qu'une jeune femme était entrain de perdre le convois. Roksana pensait qu'elle avait dû faiblir ou craindre certaine vil personne à l'avant du convois. Tout lui laissait penser cela, en tous cas jusqu'au moment ou elle se mit à observer avec insistance la naine. Intriguée par se geste la naine détourna son propre regard et gonfla la poitrine pour paraître plus hautain en vain. La jeune femme avait parfaitement le droit d'observer la superbe armure de fer forgé par les nains de son pays ou même ce qu'elle contient.

- Excusez moi, vous permettez? Je crois que votre poney est un peu ... chatouilleux. Dit la femme en souriant et remettant un pendant en cuir de la selle qui devait probablement gêner l'animal. Le poney en question était heureux, heureux que son petit problème soit réglé et heureux qu'on lui accorde de l'attention.

- - Merci à vous palefrenière, il est vrai que je n'avais pas fais attention à ma selle quand je l'ai harnacher. Commença la naine avant de sourire. Vous avez peine à avancer ? ou bien on vous importune à l'avant ? Conclut-elle en observant de haut en bas la jeune femme, enfin jeune tout est relatif. La jeune naine laissa le temps de répondre à l'humaine puis quelque soit sa réponse elle se présenta.

En faite, Je m'appelle Roksana Hammerfrost, pour vous servir. La suite n'était pas moins une parole de politesse qu'une véritable demande de service. Il est vrai que quand un nain parle le "basique" c'était plein de double sens parfois volontaire parfois non.

Roksana observait alors le sombre bois de frêne à l'horizon... Elle connaissait se bois, enfin pas personnellement. A la taverne de la ville portuaire elle avait tendu l'oreille sur la conversation d'une table attenante. Le bois en question était soit disant empli de bête étrange, des mangeurs d'homme comme il en existe plein dans le mitan des plaines mystique. Des êtres ni-orc, ni-gobelin, ni même troll sans âme et sans visage, un portrait plutôt sombre... que pouvait-t'il y avoir dans ses forêts ? Seul Von Luard le savait...

Eve suivit le regard de la cavalière vers la forêt qu'ils longeaient et fronça les sourcils. Si quelqu'un voulait s'en prendre au convoi, il lui faudrait être diablement bien armé! Il n'y avait pas beaucoup de guerrier parmi les voyageurs, mais tous les hommes avaient une maîtrise minimale des armes comme cela est nécessaire dans un pays agité.

- Oh non, personne ne me dérange devant! Je ne peut simplement pas suivre le rythme du peloton de tête, mais je suis aussi bien ici. C'est plus calme et plus vivant à la fois. Inutile de lui faire un dessin, comme tous, la naine avait certainement remarqué cette répartition naturelle. Devant, quelques chevaliers qui comparaient la vitesse de leur chevaux, des marchands sérieux qui ne voulaient pas perdre la moindre seconde, de jeunes soldats un peu tendus... Derrière, quelques philosophes silencieux, des enfants qui slalomaient entre les marcheurs, des vieux combattants conscients que le danger venaient plus souvent de derrière, des familles qui remontaient vers la capitale avec quelques meubles et quelques tête de bétail, ...

- Enchanté Roksana, répéta-t-elle pour ne pas oublier. Je me nomme Eve, et je vous suis très reconnaissante d'encadrer ce convoi. Si la première humaine avait noté le rôle de Roksana dans l'organisation quotidienne du groupe de voyageurs, son regard attentif sur leur avancée, elle avait en revanche plus de mal à déterminer s'il s'agissait d'un travail rémunéré, ou d'un simple service dû au caractère naturelle de la naine. Pensez vous que nous risquions quelque chose aujourd'hui?

Pas reelement courageuse de nature, Eve se souciait notamment de la conduite qu'elle devrait tenir en cas d'incident. Elle regarda avec une certaine admiration la cavalière; pas bien grande, elle paraissait pourtant sure, calme, posée et dégageait d'une certaine aura rassurante.

Roksana regardait les autres personnes du convois, il semblait relativement calme et confiant sur la suite du voyage, puis la naine regardait Eve et elle lui avait fait signe de grimper derrière la charrette tirer par l'âne. Cela lui reposerait les jambes et la naine pourrait veiller davantage sur elle.

La jeune femme lui demandait si elle redouter une quelconque menace et il est vrai que non loin de là se trouver des pillards, des coupes gorges comme ils en existent plein dans le secteur. Leurs chef "Fox the Green " gérait ses bandits, il prenait plaisir à sévir sur les caravanes marchande, tuer et piller pour faire vivre un village fantôme au coeur des bois noirs des plaine mystique.

Les marchands devait pourtant emprunter cette route car c'est la plus rapide pour rejoindre Sen'Tsura. Si il voulait plus de sécurité il devrait remonter une centaine de lieu vers le nord et une autre centaine de lieu vers l'est... et encore il pourrait croiser le chemin des orcs de Glenrir, créature avide de sang et d'or un millier de fois pire que les bandits du bois noir.

Roksana se tournait alors vers Eve et soupirait, elle ne voulait pas forcément la terrifier... au contraire.

Ne vous en faite pas, quoi qu'il arrive je vous protégerais au périls de ma vie, je ferais de même pour n'importe qu'elle personne de cette compagnie, c'est mon devoir de Paladin après tout. Dite moi Eve, que faite vous dans la vie ? Disait la naine on observant l'horizon.

Reconnaissante, Eve accepta de monter sur la charette. Tout un tas de matériel y était entreposé sur lequel elle jeta un regard curieux quelque instants avant que la naine ne lui réponde. Surprise de l'engagement de celle-ci à défendre jusqu'au bout les membres du convoi, elle eut immédiatement en tête l'image d'un Dieu qui avait, lui aussi, tout tenter pour sauver son peuple. Elle se fit la reflexion que l'honneur devait être cet instinct qui pousse chacun à proteger de son mieux ce qu'il peut. Certains n'ont les moyens de ne s'occuper que de leur famille, d'autre de leur ville, d'autre d'un pays, ...
Roksana l'expliqua autrement "C'est mon devoir de Paladin après tout". La première humaine chercha scrupuleusement dans sa tête un souvenir se rattachant à la notion de Paladin, mais sans succès. "Peut être est-ce ainsi que l'on nomme les petits humains comme elle" pensa t-elle.

- Je visite Terra, enfin surtout le pays Terre. C'est un pays incroyable, il y a des choses construites partout, des plantations, des lieux de culte, des routes pavés, ... Un petit sourire de fierté s’installa sur ses lèvres tandis qu'elle récitait le vocabulaire qu'elle avait appris depuis son retour.

- Est-ce que tout les Paladins sont de petite taille? Demanda t-elle ensuite, doucement et sans moquerie, en esperant que cela ne soit pas une question trop incongrue, ni blessante.

Longeant le convoi depuis l'avant au galop, un jeune cavalier s’arrêta brutalement à leur niveau sous les regards noirs des mères qui éloignèrent leurs enfants du jeune cheval excité par la course.

- Roksana? Il y a une dispute devant, pour savoir si on doit s’arrêter dans 5 min au niveau d'une rivière, ou continuer encore quelques heures pour le prochain point d'eau. Ou même s's’arrêter entre les deux, et refaire une pause pour faire boire les bêtes après. Il repris son souffle, et conclut. Bref, ils se sont mis d'accord pour que tu décide.

Eve restait silencieuse en écoutant le cavalier, et se fit la remarque que, pour une femme de petite taille, Roksana semblait être quelqu'un d'important, où du moins que les gens l'estimait comme tel.

Roksana regardait Eve s'installer sur sa charrette, l'âne en question ne c'était même pas rendue compte du poids plume en plus, sans doute était-il habitué à porter du matériel bien plus lourd comme des nouvelles pioches en fer noir ou d'autre matériaux pour les nains mineur de la montagne doré, l'humaine pouvait donc s'installer plus confortablement sur les stocks de couverture en peau blanche et parfois noir et de vêtement de lin ou de cuir diverse que possédait la naine.

- Auriez vous eu le plaisir de visiter les glaces ? Ses fameuses lande blanche s'étendant par delà l'horizon ? Ses citadelles de verre polis certifiant la neige comme un joyaux pour sa bague ? les montagnes lointaine et inaccessible fief de Von Luard et de mon époux ? Je vous l'affirme les glaces sont largement plus belle que le territoire de poussière et de brigand qui est celui des plaines Disait la naine en observant la tête du convois, Eve posait une autre question et Roksana souriait de nouveau tant l'innocence et la pureté éblouissait cette jeune femme.

- A vrai dire... ma petitesse et dû à ma race, celle des nains. Concernant les Paladins à peut près tout le monde pourrait le devenir il suffit de vénérer et servir un dieu dans ses missions les plus diverses. Je vénère Von Luard, le dieu du savoir et de la connaissance, pour le seul dieu qui mérite une estime. Concluait la naine avant de se faire interrompre par un jeune cavalier, Oh le message en valait certes la peine mais bon elle était en pleine discussion avec une bonne amie.

Ah... arrêtons-nous à la prochaine rivière, nos bêtes tires la langue et ne pourrait supporter un autre miles de plus. Préparez aussi les hommes et les femmes valide aux combats... nous approchons des terres des coupes gorges ! Soyons sur nos gardes plus que d'habitude car sinon nous pourrions perdre bien plus que la fortune. Finissait la naine en ronchonnant.

Territoire de poussière et de brigan? Eve regarda autour de d'elle. Certes, avec le passage du convoi, la terre seche de rependait dans les airs ce qui n'était pas très agréable. Mais, emplie de souvenir datant de plusieurs millénaires, elle savait qu'en s’éloignant de cette piste, on trouverais une nature douce et accueillante, celle qui avait vu naître et grandir les premières génération d'humains. A coté de cela, les glaces étaient inhospitalières et leur beauté très artificielle. "Chacun son point de vue" conclut Eve pour elle même.
En revanche, sur le sujet suivant la petite humaine fut moins tolérante. Elle ouvrit la bouche pour s'exclamer sur l'absurdité d'une telle hierarchie, mais l'arrivé du cavalier la coupa. Pendant que Roksana lui répondait, Eve pris un peu de recul et finit par estimer que sa réaction était plus absurde que la croyance de la naine. La naine avait un jugement peut être moins renseigné, mais bien plus neutre sur les dieux!

- J'ai fait un rapide passage dans les glaces, et je dois avouer que je n'ai pas été très séduite. Le froid, un silence presque absolu, ... Dehors, tout est immobile, on dirait un dessin, un magnifique dessein mais sans vie. En revanche, j'ai passé la nuit dans une auberge, et à l’intérieur les gens semblent reprendre vie, comme si le fait d'avoir affronter le froid les avaient rapproché.

Elle s’arrêta là, un petit sourire sur les lèvres quand elle s'aperçut qu'elle était à deux doigts de faire l'apologie des Glaces.

- Comment pouvez-vous donner plus d'importance à ce Dieu qu'à un autre? En quoi le savoir pourrait-il etre plus important que la nature ou le combat par exemple? Si rien n'existait, le savoir ne pourrait pas savoir, il serait plus judicieux de remercier les Dieux qui ont créer ce monde, ne pensez vous pas?

Cette discussion lui plaisait, le fait de pouvoir confronter ses idées avec d'autres était grisant et l'espoir apprendre des convictions et des croyances des autres compensait le coté moins agréable de voir ses propres repères un peu bousculés.

Roksana avançait sur le chemin de poussière, elle voyait déjà l'avant du groupe s'installer autour de la rive afin de faire profiter les Hommes et les bêtes de l'eau fraîche. La naine regarde Eve avant de sourire et de descendre de son poney pour le laisser aller boire également, Roksana n'avait pas soif, elle avait toujours sa gourde de bière et combien même elle serait vide elle à dans son chariot un tonneau de ce fameux nectars.

Et bien, pourquoi Von Luar ? Car c'est peut être le seul dieu qui ne cherche par à avoir un territoire et a l’agrandir.... Je ne connais pas les autres mais je sais que j'ai plus d'affinité avec celui-là. Commençait la naine en amenant son âne sur le bord de la rivière.

Dite moi Dame Eve, quel dieu ou déesse priez-vous ? Et, surtout, pourquoi le priez vous ? Concluait la naine en sortant de sa poche une gourde de bière afin de s'abreuver aussi. Roksana regardait derechef Eve afin de remarquer si elle boit ou pas, il est vrai que l'eau des rivières ne plait pas forcément à tout à chacun.

Roksana se tournait ensuite vers l'horizon, un nuage de fumée semblait s'approcher doucement, elle ne parvenait pas à savoir ce que c'était exactement mais ça s'approcher, rapidement. La naine ronchonnait, cette histoire ne sentait pas très bon.
Aux armes ! On nous attaques ! Criait la naine en prenant sa masse et son écu en main. Elle ne savait pas exactement ce qui se tramait mais son instant lui disait de ce mettre en garde.

Quand le convoi s'arreta, Eve sauta a terre, s'agenouilla au bord de la rivière et emprisonna l'eau précieuse dans ses mains avant de la porter à ses lèvres. L'eau n'était sans doute pas la plus pure possible, mais elle savait parfaitement que cela ne poserait pas de problème à son organisme.

Restée assise à terre, elle leva les yeux vers la naine qui lui expliquait le choix de sa religion. Comment pouvait-on juger qu'un Dieu était moins attaché à la notion de territoire tout en reconnaissant ne pas connaitre les autres? De son coté, Eve connaissait Von Luar, au moins par les récits que lui en avait fait Yehadiel, et avait du mal à s'accorder avec cette prétention d’accéder à un savoir complet. Si le monde n'avait plus de mystère, il n'aurait plus de saveur.

- Quand j'ai besoin d'aide ou que je veux remercier quelqu'un, je me tourne vers Yehadiel. J'ai connu ce Dieu il y a très longtemps, et je suis convaincue qu'il veille encore sur les peuples de Terra, jamais il n'abandonnera.

Un doux sourire s'étira sur ses lèvres, mais ses yeux brillaient d'émotions, tristes de la disparition du Dieu originel et reconnaissants des souvenirs qu'il lui avait laissé. Son regard se perdit ensuite dans la rivière, où l'eau coulait comme les années avaient couler sans répit, séparant un peu plus l'humaine et le Dieu.

- Aux armes! on nous attaque!

Eve sursauta et se releva, inquiète. Suivant le regard de la naine, elle vit apparaître à quelques centaines de mètres une vingtaine de cavaliers lancés au galop s'approchaient à grande vitesse. Un ange passa parmi les voyageurs qui restèrent un instant figés, seuls les guerriers les plus aguerris empoignaient déjà leurs armes et sautaient sur leur montures. Le cri d'une femme brisa l'immobilité, les mères rassemblèrent leur enfants, mais dans l'ensemble toutes les personnes valides, depuis les jeunes garçons d'une douzaine d'année jusqu'aux vieillards, tous se tournèrent vers le danger, armés ou non.

Petrifiée, la petite blonde restait immobile, ses yeux passant de Roksana aux attaquants, des attaquants au convoi, du convoi à Roksana. Des ordres autoritaires s’élevaient déjà pour former une armée improvisée avec des combatants pour la majoritée novice.

Roksana observait avec attention les cavaliers arriver vers le groupe, c'était des hommes vêtues de noir, armée de grande cimeterre et criant des insultes dans un langage incompréhensible si tenté que cette langue existe vraiment. La naine avançait un peu vers les cavaliers masse à la main et écu en avant, elle n'avait pas pour intention de les arrêter... mais unique de leurs faire éviter une charge brutal dans le groupe. Le premier cavalier se risque à une charge frontale mais Roksana s'écarte au dernier moment pour ensuite frapper de sa masse le cou de l'animal. Le Cavalier s'écrase cinq mètres plus loin et les autres membres du groupe viennes planter leurs lance dans feu le bandit.

Les autres bandits en voyant cela décide d'annuler la charge et d'user d'un autre technique, les cavalier se mettent alors à tourner autour du groupe tuant, massacrant et malmort si il le faut toute personne en dehors d'un cercle imaginaire, le cercle étant bien sur le groupe. Roksana aussi se recule dans le cercle, se mettant prêt de Eve.

Baisser les piques ! Criait la naine en observant les personnes hors du "cercle" mourir. L'ordre ne tarde pas à s’exécuter et les membres du groupe baissent leurs piques afin de repousser l'attaque des cavaliers. Roksana souriait en voyant que les piques les faisaient reculer à bien 8 mètres. Mais ce n'était pas une victoire pour autant, certain des cavaliers sortaient leurs arc et commencer à tirer leurs flèches dans la masse de personne. La naine invoquée alors son bouclier de magie pour la protéger elle et Eve de ses flèches... Elle ne pourrait pas sauver tout le monde mais si elle pouvait sauver Eve ça serait pas mal.

Lever les boucliers ! Criait la naine, un nouvelle ordre qui s’exécute tant bien que mal. Il est très dur pour le groupe de faire autre chose que de ce défendre. Les cavaliers sont certes moins nombreux mais mieux armée et plus expérimenté. D'ailleurs il y'a trois plus de mort dans le groupe que chez les cavaliers.

La fuite des voyageurs les moins apte à se battre fut coupée par le cercle menaçant des assaillants qui se referma autour du convoi. Les premiers corps s'effondraient sur le sol, et leurs cris de désespoir déchiraient le silence des hommes apeurés. Eve n'avait pas bougé, figée par la peur près de Roksanna.

La naine ne semblait pas catastrophée, ses ordres étaient clairs et sa voix nette fit renaître un certain ordre dans les rangs. Ils avaient besoin d'un leader derrière lequel se battre et Roksana, en quelques mots, avait pris cette place. Sa technique maintint à distance les cavaliers qui tournaient autour de leurs proies sans oser venir s’écraser sur les piques. Mais un cri rageux de leur chef vient mettre fin à cette situation d'équilibre. Des fleches bien ajustée firent tomber trois hommes de la défense, ce qui ouvrit une brèche dans laquelle quelques cavaliers s'engouffrèrent.

Eve perdit le fil du combat, incapable de différencier un "gentil" d'un "méchant", tous s’entre-tuait et elle ne comprenait pas le principe de légitime défense. Tout allait trop vite, son regard affolé cherchait desesperement une issue à ce carnage, son âme vieille de plusieurs millénaires était confronté pour la première fois à un combat d'une telle nature, elle se recroquevilla à terre, les mains sur les oreilles, incapable de supporter ce spectacle.

- S'il vous plait, arrêtez... gémit-elle, perdue.

Un cheval tomba à coté d'elle, sans l’écraser mais suffisamment proche pour la protéger. Pendant de longues minutes, les armes continuèrent de s'entrechoquer, les enfants pleuraient, les combattants poussaient de grandes exclamations pour intimider l’adversaire, et cette cacophonie aux odeurs de Limbes s’éternisait. Refusant de se confronter à cette réalité, Eve s'efforçait de recréer une scène calme et apaisante dans son esprit. A force de détails de couleur, d'odeurs, de son, ... elle s'isola dans ses pensées, jusqu'à ce qu'un silence perçant la ramène à la réalité. Le combat était finit.

Les cavaliers et les membres de la caravane entrèrent dans la mêlée. Le calme d’antan avait fait place au vacarme du combat et le vacarme du combat avait fait place à une total cacophonie. Roksana avait vue ses rangs se briser, se disloquer, et disparaître sous les nombreux coup de lances noires des adversaires. La naine voyait cela et elle ne pouvait plus rien pour le bien de la communauté, sauf peut-être battre la retraite... Elle se tournait alors vers les cries, c'étaient ceux de Eve. Cela avait suffit pour la faire se décider.... Elle ne pouvait absolument pas permettre plus de mort, de toute façon continuer serait de la pure folie.

A la retraite ! Fuyez pour vos vies ! Fuyez bande de fou ! Gueulait la naine avant de courir et d' aller vers Eve, elle s'approchait et posait sa main contre son épaule, elle la regardait, elle semblait triste, apeurée, désorientée... La naine avait prit un regard compatissant à l'encontre de son amie.

Eve ! Viens avec moi, nous ne pouvons plus rien faire ici.... Suis moi rapidement je veillerais sur toi je te l'ai promis ! Lui disais-je calmement bien qu'au fond de moi j'étais pressée, pressée de fuir et d'aller survivre dans un coin plus propice à la paix. Je reviendrais mater les bandits un peu plus tard, je viendrais les tuer tous un par un au nom de Von Luar.

La voix de Roksana eut l'effet d'un anesthésiant supplémentaire. Eve se leva et la suivi, elle ne regardait que la naine, elle n'entendait que la naine, et fuyait la réalité du combat autour d'elles, la réalité des corps sur lesquelles elle trébuchait en s'échappant.

La dispersion des membres du convoi suffit rapidement à mettre fin au conflit. Les assaillants cherchaient principalement des richesses et seuls quelque uns d'entre eux s'amusèrent à poursuivre les fuyard pour le plaisir du sang et de la victoire. Elles ne mirent pas longtemps à atteindre le bois, la Paladin étant suffisamment entraînée pour ces courses, et Eve dopée par la peur.

Chose banale, l'humaine qui détalait comme un lapin pris en chasse ne prit pas conscience du temps, et ne s’arrêta que quand ses jambes se dérobèrent sous elle. Elles étaient arrivée à proximité d'un bosquet, la scène de l'affrontement n'était plus visible, les oiseaux insouciant gazouillaient et rien, sinon le sang sur les vêtements des deux nouvelles arrivées, ne témoignait de l’événement dont elles étaient rescapées.

Le souffle court, agenouillée sur le sol, Eve se retourna vers Roksana sans rien dire. Ce qu'elle venait de vivre était invraisemblable, inhumain. Plus elle en prenait conscience, et plus le monde semblant dangereux et inhospitalier.