Les jours de pluies étaient les plus courants, à CARDRAK ; la proximité de l’océan noir et l’air humide permettaient peu à la neige de tomber sans discontinuer comme cela pouvait être le cas dans la toundra ou les autres capitales plus éloignées des côtes. Lorsqu’il arrivait qu’un manteau blanc recouvre celle de Saline cependant il était courant de dire que l’hiver ne tardait plus et les enfants, bien souvent, accompagnaient cette constatation de légendes juvéniles, des plus absurdes comme la disparition du Monde sous une glace éternelle, insensible à la chaleur du soleil et étouffant toute trace de vie, mais aussi des plus innocentes, contant l’arrivée d’une troupe de saltimbanques aux pouvoirs mystérieux capables d’apporter sur la ville entière protection et bonne fortune. Bjørn n’y croyait bien évidemment plus depuis belles lurettes mais, parfois, lorsque ses nièces et neveux les plus jeunes lui raconter leurs préférées jusqu’à lui en faire bourdonner les oreilles, il se surprenait à considérer la neige avec un peu plus d’enchantement. C’était probablement pour cette raison que, tandis qu’il revenait du port après avoir assisté aux départs de quelques bateaux destinés à répondre au blocus des pro-AT installé dans leurs eaux depuis quelques semaines déjà, il prit le temps de s’attarder dans les rues pour retourner aux châteaux, effectuant quelques détours sous la poudreuse immaculée qui semblait ne pas vouloir tarir en cette fin de matinée.

La population de CARDRAK, bien que principalement composée de barbares patriotiques, restaient pour le moins éclectiques et il n’était pas rare de croiser autre chose que des humains au sein de ses artères ; les Sondag, par exemple, s’installaient de plus en plus en ville depuis l’arrivée d’Aile Ténébreuse sur Terra Mystica pour prêter main forte au Roi envers qui ils avaient jurés allégeance. En temps normal, Bjørn n’aurait probablement pas fait attention au duo qu’il croisa sur le chemin du retour malgré sa composition originale. Bercé par les voix enfantines qui résonnaient toujours dans son esprit, cependant, le salinéen jeta un coup d’œil par-dessus son épaule pour se tourner de trois-quarts tout en continuant d’avancer, laissant son regard les suivre avec curiosité. Une troll et une sorte de gobelin à la relation qui semblait pour le moins animée. Quant à savoir s’ils étaient saltimbanques.. au moins eurent-ils l’air assez ubuesque pour arracher un rictus amusé au barbare qui reprit alors sa route comme si de rien n’était, chassant cette interlude de son esprit pour mieux se concentrer sur ses obligations et autres soucis patriotiques.
Autant dire qu’il ne sut trop que répondre lorsque, plus tard dans la journée, Harald lui apprit qu’il avait reçu une demande d’audience de la part de ces deux personnages et qu’il devait aller les chercher à l’entrée du château. Ignorant si le Monde était petit ou si l’ironie cosmique se moquait encore de lui, Bjørn acquiesça néanmoins d’un signe de tête respectueux, quittant le chevet de son monarque pour mieux aller cueillir les deux invités. Ou intrus ; il n’était pas encore certain de l’adjectif qui leur correspondait le mieux.

« - Oka’Jin Öooken ? demanda-t-il en croisant le regard de la troll, perché en haut des marches de la grande cour et entouré des soldats qui gardaient les grandes portes. Et.. Skräam, je présume. rajouta-t-il en laissant ses yeux descendre le long des courbes de la première pour mieux sonder le second. »
S’ils tentèrent de répondre autre chose que ‘oui’ Bjergsen les interrompit en les saluant d’un signe de tête sobre ; non pas qu’il fut réellement méprisant ou même mal élevé mais le salinéen avait une tendance à ne pas tourner autour du pot. Les ordres étaient les ordres et il n’était définitivement pas venu ici pour faire connaissance.
« - Appelez-moi Bjørn et bienvenus à Cardrak. Veuillez me suivre. »
Accompagnant ses mots d’un signe de main, il leur tourna le dos et ouvrit la marche pour les mener au cœur de la capitale, haut-lieu de la cité de Saline, résidence du plus grand Roi que les Glaces aient connu. Ils n’eurent pas l’occasion de connaître les méandres parfois labyrinthiques creusés dans la roche noire, Harald les recevant dans un petit salon proche de l’entrée spécialement conçue pour de telles entrevues et Bjørn s’immobilisa entre les portes, s’inclinant légèrement en faisant signe aux invités de s’arrêter d’un petit signe de main dans son dos.
« - Kejsare. s’annonça-t-il, ne rajoutant rien pour se faire comprendre de son monarque que déjà il se décalait d’un pas sur le côté, laissant à Oka’Jin et Skräam l’occasion de le dépasser et se présenter devant Harald. »

Cela fait une semaine que la troll à dans l'idée d'aller à Cardrak et uniquement pour entrer officiellement dans la rébellion elle et son peuple. Si elle le veux tant que ça c'est qu'Oka'Jin pense qu'en rejoignant cette cause elle pourra oublier son crime et retrouver la paix intérieur.

Voila que le duo se trouvent aux portes de la magnifique et grandiose cité qu'es Cardrak. La troll observe les magnifiques remparts de pierre et de glace enlaçant la ville, ceux même remparts sont serties de plusieurs tour comme une bague avec ses diamants. On n'a pas menti sur la luxure et la beauté de cette ville. Oka'Jin fait rôder ses loups autour de la ville afin de ne pas tomber dans un piège crapuleux des "civilisés", il ne faut pas oublier que les trolls sont friand d'humain surtout dans le territoire des Öookens.

Oka'Jin avance sur le chemin principal et entre enfin dans la ville, les habitants ne semble pas hostile à son entrer ce qui est une bonne chose. Soit ils n'ont aucune crainte soit ils ne sont pas au courant des moeurs de la troll, dans tout les cas cela laisse libre cour à la visite des deux comparses.

L'agora et ses commerces florissant, les temples au religion toute plus différente les unes des autres, pour finir par les tavernes aux alcools particulièrement fort, rien ne manque à l'appel. Et c'est uniquement en fin d'après midi que le duo se dirige vers le palais de Harald. Entrant par la grande porte, ils avancent tout deux dans la petite puis grande cours pour ensuite commencer à grimper les escaliers menant au donjon principal.

Mon nom est Oka'Jin, je suis une troll des Öookens.... moi et mon ami on aimerait voir le chef... Fit la troll en laissant le gobelin se présenter à son aide, bien qu'ils se font très vite encercler de soldat. A ce moment précis Oka'Jin eu un doute sur la qualité de son plan, certes ils ont pu profiter de la ville à leurs guises mais s'oser à parler au seigneur été sans doute trop impétueux.

C'est alors qu'une sorte de conseiller ou intendant sortit de la grande porte, visiblement on avait transmit la demande de la troll. Oka’Jin Öooken ? Et.. Skräam, je présume. Appelez-moi Bjørn et bienvenus à Cardrak. Veuillez me suivre. Clame-t'il en sollicitant la troll et le gobelin de le suivre dans la grande pièce de réception. Au fond de la pièce se trouvait Harald la plus haute personnalité qu'il pouvait y avoir dans le coin. Oka'Jin s'approche alors et dégaine son épée troll et lui tend.

Voici un cadeau pour me faire pardonner ma visite impromptue, il s'agit d'une épée troll... pas la meilleurs lame que mon peuple puisse forger mais elle est d'une bonne qualité. Commence la Troll en observant Harald d'un regard plutôt neutre et impassible. Il était coutume pour les Trolls d'offrir des cadeaux aux hôtes qui les accueilles alors qu'ils ne sont pas spécialement invitée.

Si je viens ici c'est pour vous demander plusieurs requête... Continue Oka'Jin alors qu'elle regarde les personnes présente dans la pièce. la première est celle de me faire rentrer dans la rébellion, la seconde de faire entrer mon peuple dans votre camp. Conclut-t'elle en croisant les bras laissant alors toute personne prendre la parole.

Les bateaux s'éloignaient, ponts et voiles laissant derrière eux une traînée poudreuse. Cela faisait quarante ans qu'Harald voyait les siens partir, suivant leur disparition jusqu'à l'horizon mouvementé, et il ne pouvait jamais réprimer ce sentiment qui lui prenait alors jusque dans la gorge ; il n'était pas à leurs côtés. Ces braves guerriers de Cardrak s'en allaient affronter les démons, et leur roi ne pouvait que poser son regard sur leur bravoure et leur loyauté. Pas un ne tournait la tête, Cardrak alors plus dans leur cœur que dans leur dos. Harald les fixa jusqu'à la fin, puis, quand les frégates se mêlèrent aux moutons du grand large, il se détourna de l'océan, son visage impassible ne trahissant toujours pas la fierté qu'il éprouvait.

Il descendit les escaliers de pierre, parcourant les couloirs de roche noire pour rejoindre le rez-de-chaussée, quittant les corridors pour des pièces hautes de plafond, soutenu par des colonnes gravées de salinéen. Son trône l'y attendait, ainsi que ses innombrables tâches royales. Il répondit aux demandes en tout genres ; le blocus qu'effectuaient leurs ennemis impliquaient plus de problèmes qu'il ne le laissait supposer, comme les importations alimentaires qui contraignaient Cardrak à se satisfaire de ce qu'elle produisait. Les aisés avaient beau ressentir la différence, on ne pouvait rien y faire. De même, les étrangers en pèlerinage ou simplement de passage ne pouvaient plus espérer rentrer chez eux avant un moment, il fallait donc trouver des solutions pour leur permettre de subsister le temps que les Glaces règlent le problème. Ils pouvaient toujours tenter de passer au travers du blocus, mais on ne cessait de leur rappeler qu'ils étaient prévenus. Bref, ce n'était pas la partie la plus réjouissante du travail d'un roi, mais c'était une responsabilité qu'il fallait honorer. Lorsqu'il crut en avoir fini, on lui rapporta que deux personnes souhaitaient une audition. Harald passa outre les commentaires lointains des gardes quant à l'excentricité du duo et invita Bjorn à aller les accueillir et les conduire dans la pièce adjacente.

Quand ils franchirent la porte, Harald saisit assez vite l'amusement de la garde, on ne voyait pas tous les jours duo si particulier. La troll se distinguait par la clarté de son visage, encadré de longs cheveux noir, son regard perçant mais doux. Harald, comme la plupart des humains de Saline, ne portait pas les trolls dans son cœur, et c'était certainement dû à leur fâcheuse de tendance de dévorer leurs semblables. L'autre, par contre, n'avait rien de ce que pouvait considérer Harald comme gracieux. C'était un gobelin, à n'en pas douter. Chétif, il restait dans l'ombre de la troll, ses petits yeux malins déversant leur regard nauséabond sur l'ensemble de la pièce. Lorsque Oka'Jin porta la main à son épée, il ne fallut pas une seconde de plus pour que tous les bras cardrakiens aillent à sa rencontre, mais un geste léger de Harald sauva la troll du zèle des humains présents. Il était vrai que Harald n'appréciait que rarement les visites surprises, étant donné la forte propension de ses derniers visiteurs à ignore les moindres coutumes et manières de Saline. Mais la troll, malgré son analphabétisme, puisque c'était surement la cause de cette présentation directe, savait emporter l'intérêt du roi par un présent, certes pas grandiose mais un présent tout de même. Harald accepta la lame de bon cœur, jugeant de sa qualité par son poids, même si c'était un mot qui perdait de sa valeur lorsqu'on parlait du roi de Saline. Satisfait de cette offrande, il prêta une oreille curieuse aux demandes de la troll, et s'étonna de cette soudaine volonté de rejoindre les rangs humains, et de la résistance en général.

« Votre aide sera appréciée, ainsi que celle de votre clan. Mais je ne vais pas vous cacher que ce virement puisse nous paraître suspect. Aile Ténébreuse est une menace pour notre monde dans sa totalité, mais depuis quand les trolls s'inquiètent-ils de ce genre de choses ? »

Il la testait, la poussait à révéler le fond de sa pensée. Certes, tout être sensé aurait dû déjà rejoindre les rangs de la rébellion, le dire était enfoncer une porte ouverte. Cependant, les trolls méritaient leur réputation et on était jamais trop prudent. De plus, il restait certains mystères à éclaircir.

« Lui aussi, veut se battre ? »

Là, Harald avait directement fait allusion au gobelin qui venait d'arrêter de lorgner sur une coupole.

Oka'Jin observe le gobelin répondre à la question du roi et lui donner une réponse plus que floue. La troll sait cependant que Skrâam n'est pas fait pour les rixes d'une bataille, ni lui ni aucun membre de son espèce. Oka'jin à beau réfléchir elle ne voie pas quel peut être l'utilité du fameux gobelin... si peut être à l'arrière à compter voir même violer les mort(e)s...

La troll reporte son attention vers le Roi, il veux une explication... Sans doute pour combler le faite que on espèce bouffe la leurs.... Sans conteste une sorte de sécurité à un possible massacre autorisé.

Vous voulez une explication... et bien elle est simple. Le peuple des trolls se font mutuellement la guerre... Des guerres fleuries qu'on appelle ça. Le principe de ses guerres est simple, faire le plus de mort pour nourrir le sol et ainsi avoir des cultures pas trop mauvaise pour les quelques bouche à nourrir. Donc il est important pour la peuple des trolls de se trouver un nouvelle adversaire à la hauteur... et quel adversaire serait plus valeureux que celui qui donne tant de mal à la rébellion ? Oka'Jin fait une pause et observe alors le gobelin entrain de lorgner sur pratiquement tout ce qui brille dans la pièce... il n'est pas voleur juste emprunteur et il faut bien rembourser l'ardoise du tavernier pour toute les pintes prise dans l'après midi.
Pour ce qui est de ma venue dans la rébellion c'est bien plus compliquer... et je ne serais aller dans les détails tant ceci ne vous concerne pas. Mais pour faire simple je dois racheter mon âme car j'ai le sang d’autrui qui coule sur mes mains... Et j'espère obtenir le pardon en remportant une victoire majeur et glorieuse. Conclut la troll en observant cette fois le roi... espérant apercevoir sur son visage les trait de son futur avis sur la question.

[hrp : "Oh oui! Un lit, un vrai... Garni d'la troll tiens??? Ou d'une soubrette? Z'avaient bien ça non? Une p'tite domestique qui traînait?! " Dominique Strass-Skrâam de retour. ]

Harald se contenta de la réponse du gnome, surement plus apte à comprendre les enjeux de cette discussion qu'il ne voulait le laisser paraître. Ces créatures étaient lâches et sournoises, mais à part voir disparaître quelques bibelots, il ne craignait pas grand chose de ce dernier. Néanmoins, quand la troll lui donna son explication, il ne put qu'être hésitant. Certes, les trolls seraient d'une précieuse aide une fois la mêlée engagée, mails il fallait être clairvoyant sur les problèmes qu'un groupe tel que celui-ci pouvait apporter. Son coude posé sur l'accoudoir du siège et sa main grattant le bout de sa barbe, Harald ne laissait rien paraître de ses intérêts ; il pesait le pour et le contre de la proposition avec précaution.

« Soyez certaine que tout dans votre présence me concerne, mais soit. Votre clan ne trouvera certainement pas de sang sur ses terres, nous ne tolérerons pas que nos ennemis ne posent le moindre pied sur notre territoire. Vous rencontrerez dans le démon et ses partisans de redoutables adversaires, et nul doute que s'il faut laver des pêchés, vous ne trouverez pareille vermine dans ce monde. Libre à votre clan de rejoindre notre capitale s'il désire toujours combattre, néanmoins, nous tolérerons leur présence qu'en dehors de nos murs. »

Harald ignorait la valeur des trolls sur un navire de guerre, ou encore leur capacité à naviguer. Cependant, ils pourraient toujours s'avérer très efficace si les démons parvenaient, on ne savait jamais, à accoster. L'avenir était aussi trouble que les abysses de l'océan noir, et même si Harald avait toute confiance en la force de ses hommes, les partisans d'Aile Ténébreuse avaient plus d'une fois prouvé qu'ils pouvaient faire tomber les puissants. Laissant son regard pensif retomber sur le gnome en prise à des démangeaisons, Harald ajouta une proposition au traité.

« Vous pourrez rester en ville, en compagnie de... Skrâam, si cela vous chante. Mais conformez vous à nos lois ; les larcins sont punis sévèrement par le peuple lui-même à Cardrak, et je ne m'opposerai à pas à sa colère. »

Il était vrai que si le gnome s'aventurait à dérober quoique ce soit, un fils de Cardrak ne se gênerait pas pour lui trancher le main en représailles. Il valait mieux donc prévenir l'animal avant qu'il n'essaie par habitude du vice.

« En attendant l'heure des affrontement, vous pourrez aider la cité. Nos pêcheurs ont toujours besoin de bras pour tirer les filets, mais s'il vous vient l'envie d'aider quiconque accepte votre aide, vous êtes les bienvenus. Nous sommes-nous bien entendus ? »

Les termes étaient non négociables, mais chacun semblait en tirer le meilleur profit. Harald n'avait aucune confiance dans les trolls, mais il partait de l'idée qu'il était toujours mieux de leur accorder une chance que de se priver d'une force conséquente de toute façon inutile en Toundra. Les démons allaient frapper sous peu, c'état une évidence ; leur blocus était tendu d'impatiente, leur besoin de conquête transpirant les avait mené aux confins de ce monde, sur les eaux les plus froides de l'océan, à braver et insulter les guerriers les plus intrépides des terres gelées. Quand ils frapperaient, le roi de Cardrak comptait sur Oka'Jin et ses frères, qu'ils déversent de leur rage naturelle et de leur bestialité sur ces êtres certains de leur toute puissance. Ah, qu'il avait hâte ! Qu'il avait hâte de combattre de nouveau les hordes nauséabondes de ces adversaires du néant... mais qu'il le craignait également. Pour rien au monde il ne désirait être celui qui marquerait la fin de leur force incontestée. Cardrak avait tenu des millénaires, Harald Wallah ne devait pas être le nom de celui qui avait failli à la maintenir debout dans ses heures les plus difficiles. Tournant son attention vers son fidèle Bjorn, il se rappela à quel point ses hommes étaient dévoués, et jusqu'où ils le suivraient. Quand viendrait l'heure de l'affrontement, Harald serait présent ; il ferait face aux ténèbres et, comme l'avait fait son père, affronterait jusque dans la tempête et les flammes les ennemis de sa nation.