- Citation :
- Raconte l'une de tes mésaventures dans le désert de Feu, durant laquelle ton œil t'as permis de résoudre le problème par la diplomatie.
Assis dans le coin d'une petite pièce richement décorée, un elfe aux cheveux bruns était courbé sur un livre aux pages vierges de toute écriture. La pièce était très sombre, éclairée par une unique chandelle sur le bureau occupé par l'elfe. Il se saisit de sa plume et la trempa dans l'encrier avant de commencer à noircir les pages de son écriture élégante.
Mais par où commencer? Tiens, il me semble que ma mésaventure dans le désert ferait un bon prologue.
Dans ma mémoire les paysages ressemblaient à peu près à ceci.
Voilà trois jours que je marchais sous le soleil du désert en compagnie de dromadaire de bât ainsi que de mon aigle "Tû", contemplant l'absolue tranquillité qui y régnait. Pas d'homme, de nain ou quelconque autre créature pour gâcher l’harmonie du lieu. Alors que j’arrivais dans une partie du dessert où le sable laissait place à de la terre rouge et de la rocaille de même couleur, une immense falaise se dessina devant moi. Seules les entrées de quelques défilés de taille variable rompaient la monotonie de cet édifice naturel. Aussi décidais-je de faire mon campement à l'ombre de ces falaises, mais avant cela de nombreuses heures de marche m’attendaient.
Une fois arrivé au pied des falaises je me mis en quête d'une grotte pour me protéger du vent et du froid nocturne. Quand j'en trouva enfin une à ma convenance la nuit commençait à tomber sur le désert du pays du feu. Je m'assis et profita de la beauté des derniers instants du soleil.
Une fois la nuit complètement tombée je pris un peu d'eau pour mes compagnons et moi. Puis j'allai chercher mon repas dans les sacoches du dromadaire. Je retourna m’asseoir à l'entrée de la grotte et contempla l’étendue désertique tout en savourant mon repas composé de pommes séchées. Au bout d'un moment je me rendis compte que de nombreuses âmes défuntes erraient dans les environs, les petites flammes bleu, dernier signe de leurs vie sur Terra, dansaient, apparaissant et disparaissant dans un illogisme absolu. Tant de morts en un endroit si reculé était fort étrange mais cela ne m’empêcha pas de passer une nuit confortable.
Le lendemain je levai mon camp et partit en direction d'une passe qu'un marchand m'avait indiqué, celui-ci avait une âme complètement corrompue mais il avait réussi à piquer ma curiosité. Je me souviens encore de son gros visage jovial et de son nom: Gadrane.
Une fois arrivé à destination je m’arrêtai puis envoyai mon faucon en reconnaissance avec pour mission de revenir quand il repérerait des personnes (même si j'avais mis du temps à lui apprendre cet ordre il m'était plus qu'utile en voyage). Quand il revînt je tendis mon bras sur lequel il se posa et me donna un unique coup de bec sur la paume de ma main, signe qu'il y avait une ou plusieurs personnes à près d'un mille de ma position. Je lui fit signe d'aller chasser ou de voler simplement pour éviter qu'il ne se fasse blesser en cas de problèmes, j’attachai également mon dromadaire à un arbre mort auquel pendaient encore quelques feuilles brunies par le soleil du désert.
J’entrai ensuite dans la passe qui ne devait mesurer gère plus de 70 pieds. Les parois abruptes ne laissaient que peu de prises ou de cachettes mais au bout de 300 pieds ces dernières se firent plus que nombreuses grâce à de nombreux éboulement. Toujours aux aguets je scrutai les parois à la recherche d'une quelconque vie, mais toujours rien.
Après avoir parcouru un mille je trouvai une petite tente et, alors que je m'en approchais, un petit homme en sortit, parfaitement semblable au marchand qui m'avait donné la carte. Son âme était également semblable: sa peau était sombre et de petites cornes poussaient sur son crane, de plus elle tenait une bourse dans la main, le tout montrait que cet homme vouait un culte à l'argent et que la façon de l'obtenir n'avait pas d'importance. Il s’avança tranquillement vers moi, aussi remarquais-je que, malgré son calme apparent son âme était nerveuse. Je cherchai la cause de cette nervosité dans les alentours, ce ne fut qu'à ce moment que je remarquai les 17 âmes qui dépassaient de différentes cachettes.
J'étais pris dans une embuscade et étais franchement dans la mouise (pour rester poli).
L'homme en face de moi me salua chaleureusement:
- Bien le bonjour mon brave, que venez vous faire dans un lieu si reculé du monde civilisé?
- Bonjour également, et bien pour faire simple je voyage, je parcour le monde à la recherche de travail et d'action, pour faire simple je suis un mercenaire. Et vous, il est surprenant de croiser un campement dans un tel lieu, demandais-je sur le ton de la conversation malgré le danger qui me guettait.-J’attends les voyageurs, et je fait du... commerce pourrait-on dire. J'étais mal mais il fallait que je trouve une façon de m'en sortir, aussi me rappelais-je l'homme qui m'avais très vivement conseillé de passer par cette passe en insistant sur le fait qu'elle soit la "moins dangereuse".
- Et c'est bien pour cela que je suis ici, un homme nommé Gadrane m'a envoyé pour que... j'intègre votre groupe, il pense que mes talents vous seraient profitables, bluffais-je.- Un groupe? Vous voyez bien que je suis seul, que diriez-vous de partager un verre de thé dans ma tente, répondit l'homme en conservant son calme, contraste absolu de son âme paniqué.
- Comme je vous le disais votre amie m'a envoyée ici pour mes talents alors je vous conseille de rappeler vos hommes embusqués dans les falaises, devant la surprise du bandits je continuai. Croyez moi que ce ne sont pas 17 hommes armés qui peuvent me faire peur, mentis-je en désignant tour à tour les cachettes. Étrangement, l'homme se détendit, tapa trois fois des mains puis émit une sorte de gloussement incompréhensible. En réponse, le même cri vint des falaises puis des hommes sortirent et se dirigèrent vers le font de la passe où il devait sûrement y avoir leur campement. Une fois que tous les bandits furent hors de portée d'oreille le bonhomme grassouillet reprit en tendant la main :
- Je m'appelle Orodrique et Gadrane est mon frère jumeau. S'il vous a envoyé pour autre chose que pour vous faire détrousser, c'est qu'il a confiance en vous, je suivrai donc son exemple, mais dites moi, comment avez-vous su où étaient mes hommes?
- Cela fait partie de mes talents, vous en apprendrez plus sur moi rapidement, mais en attendant je vais récupérer ma monture, je vous rejoins à votre camp avant que le soleil touche à son zénith, répondis-je en serrant la main de l'homme. Avant même qu'il eut le temps de répondre je fis demi-tour et repartis vers l'entrée de la passe. J'y trouvai mon dromadaire et mon faucon qui m’attendaient patiemment. Tous trois nous repartirent en direction des plaines verdoyantes du pays de la Terre après que j’eus pris un petit sachet plein de pommes séchées que je grignotai le long du trajet.