Chapitre 6 : Le domaine du froid

Les glaces … territoire enneigé ou’ le soleil n’avait qu’une emprise minime à peine capable d’éclairer l’immensité glaciale. Un désert de gel, de glace et de neige, ou’ la population rebelle s’y est réfugiée dans l’espoir de décourager les impériaux. La terre était partiellement battue par des vents glacées et recouverte quasiment de glace. Lacs et fleuves étaient gelés tant le froid était intense, et les branches des sapins ployaient sous le poids de la neige accumulée sur leurs feuillages épineux.

Un cerf quitta alors sa tanière, en quête de quelques pousses ou herbes ayant survécus au rigoureux climat. Il secoua son corps brun taché de brume, et avança, laissant derrière lui des buées d’air congelé au rythme de sa respiration. L’animal marchait délicatement, chaque pas s’enfonçant dans un bruit mou sur la surface enneigée. A’ l’aide de ses bois, il secouait les arbres ou fouillait dans la neige en quête de nourriture.

Finalement le cervidé trouva un petit tas d’herbes fraîches et tendres, qu’il s’empressa alors de brouter pour soulager sa faim. C’est alors qu’un bruit grandissant de battements d’ailes se fit entendre. Le cerf paniqué leva sa tête vers la source du bruit. Il le vit alors : Une grande créature noire, à l’apparence d’un dragon. Queue fourchue, griffes menaçantes et ailes de grande envergure, c’était un prédateur peu commun. Il vola au-dessus du cerf qui, paniqué, prit aussitôt la fuite, détalant les lieux autant que le lui permettait ses pattes.

Le Drake poursuivis son vol, insensible au froid mordant et aux particules de gel se formant sur sa peau écailleuse. La créature finit par tourner autour d’une grande montagne recouverte de neige, donnant l’impression d’être en face d’un cône de sucre glacé. Le monstre ailé chercha un lieu propice pour un atterrissage sans risque. Finalement il parvint à s’accrocher contre une crevasse assez large pour lui permettre de s’y poser et assez forte pour supporter son poids.

Alors descendit Magrant Malnoir, Nécromancien, Nécro-Liche et sombre érudit. Le sorcier laissa sa main glisser sur le corps écailleux de sa monture à mesure qu’il marchait de son pas lent.

La raison pour laquelle le nécromant a décidé de se diriger vers les Glaces est simple : Il voulait découvrir les nombreux territoires qui formaient ce lieu. Le froid coriace qui régnait en ces lieux lui rappelait vaguement le constant sentiment de froid intérieur qu’il ressentait depuis sa transformation. Ce lieu lui plaisait énormément. Il se sentait comme ne faire qu’un avec. Un lieu digne d’accueillir un seigneur Liche de sa trompe. Mais tout à un temps, et il ne se sentait pas d’humeur à régner en tyran, du moi pour l’instant.

Laissant son Drake reprendre des forces (ou plutôt laisser la neige fondre, vus qu’un mort-vivant n’a pas besoin de repos), Magrant entreprît d’explorer ladite crevasse, intéressé par ce quelle peut renfermer. C’est alors qu’il trouva que la crevasse s’enfonçant en tunnel à l’intérieur de la montagne. Plus étonnant encore, des traces montraient que ce souterrain n’était pas naturel, mais fait par une main (d’homme ? de nain ?)

Il entreprît alors d’explorer le souterrain, avide de découvertes. S’éclairant avec la lumière de son sceptre, il avança dans les entrailles de la montagne …

Chapitre 7 : Dans les entrailles de la montagne

Ainsi débuta l’exploration du nécromancien, dans les ténèbres insondables. Chacun de ses pas résonnaient en écho, et il semblait que l’obscurité augmentait exponentiellement la résonnance des sons à travers les parois du souterrain.

Le mort-vivant poursuivait ainsi son chemin lorsqu’il remarqua de curieuses traces sur les parois rocheuses. En s’approchant de plus près, il aperçut une chose tout à fait anodine. Dans d’étroites crevasses s’agglutinaient une espèce peu commune de crabes. Ces créatures terrestres avaient la carapace très blanches, ce qui prouvait le fait qu’ils ne s’exposaient pas aux rayons du soleil. Ils semblaient communiquer à grand renforts de claquements de pinces et de grincements.
Il entreprit d’en saisir un avec précaution. A’ peine refermât-il les doigts sur l’un des crustacés qu’il poussa un sifflement empressé, et aussitôt ses congénères se mirent à cracher de courts jets de salive. L’un des crachats entra en contact avec la manche de sa veste … et y entreprit un trou fumant en quelques secondes ! Aussitôt Magrant recula le plus vite possible, évitant de se faire ainsi déborder par la minuscule artillerie.

Une fois en sûreté, le nécromant sortit de son sac un petit bocal de verre et y enferma le crabe. La créature tenta de percer le verre à coups de pinces, puis par jets de salive corrosif, mais sans grand effet. Aussi reprît-il son chemin dans les ténèbres.

Un bruit d’eau attira son attention : Un sorte de clapotement, un « plic-ploc » comme on l’appelait dans son village d’enfance. Une source d’eau souterraine ? Elle pouvait bien receler une autre espèce curieuse de vie marine ou amphibie.

La surprise sera tout autre pour notre ami nécromancien, car ce n’est pas une simple flaque ou un court d’eau commun qui l’attendait … et d’autres surprises s’y cachaient.

Mais pour le découvrir, lisez le chapitre suivant !!!

Chapitre 8 : Le pont de pierre

Magrant déboucha sur une immense salle naturelle creuse, dont les murs humides étaient couverts de mousses et d’algues. Au centre s’étendait un grand lac d’eau noire et croupie, aux fonds insondables. Devant lui se trouvait un autre tunnel menant un peu plus dans les tréfonds de la montagne, toujours plus profondément dans les ténèbres implacables.

Le seul moyen de traverser le lac noir était un point de pierre solidement dressé, que ni le temps ni l’humidité ne semblaient avoir d’effets sur lui, encore moins les petites créatures qui semblaient loger dans ses fondations comme une horde grouillante de vermines affamées. Néanmoins il remarqua que dans certaines parties de la surface du pont se trouvait des tâches d’humidité. Pourtant aucune stalactite ne pendait au dessus pour y laisser perler leurs gouttes d’eaux.

Haussant les épaules, le nécromant engagea donc le chemin sur le pont. Arrivé au centre de la fondation, il remarqua soudain un détail qui lui avait échappé : des profondes entailles sur la pierre, comme si quelqu’un avait planté de nombreux pieux dans la pierre avant de brusquement les arrachés.
Brusquement l’eau se mit à s’agiter au-dessous de lui, tandis que des bulles surgissaient brusquement dans un gargouillement. Puis dans un geyser d’écume surgit un long cou aussi massif qu’un tronc de chêne, soutenant une tête affreuse, aux yeux exorbités, dotées de longs appendices tentaculaires comme une crête et d’une rangée de crocs jaunis et pointus. Le monstre nageait dans l’eau à l’aide de longues nageoires plates dont il battait furieusement la surface liquide et trouble, et son corps aux écailles extrêmement pales était invisible sous les eaux noires.

Le monstre fixa ses yeux jaunes de malice sur le nécromant, et laissa une langue fourchue venir humidifier les globes oculaires sans paupière. Une salive nauséabonde dégoulinait de sa bouche grande ouverte, et une haleine fétide en sortait. Dodelinant sa tête, la créature se mit à mouvoir son impressionnant cou, tentant de surprendre sa proie d’un brusque élan.

Malnoir brandit son épée et braqua son sceptre sur l’assaillant. Et la lumière qui jaillissait des cristaux mauves surmontant son bâton semblait aveugler la créature habituée à l’obscurité et à l’ombre de la montagne. Ses yeux se convulsèrent à mesure que la lumière lui arrachait des cris de protestation.
Un terrible combat allait débuter entre la première Liche de Terra et le terrible carnassier des abysses.

Chapitre 9 : Entre les crocs des abysses

Le carnassier recula lentement sa tête boursouflée pour prendre son élan, avant de projeter son long cou comme la corde d’un arc qui se détache. A’ grande vitesse, la tête plongea gueule béante, et Magrant sauta juste à temps pour éviter de se faire happer. Les crocs de la bête éraflèrent les dalles de pierres sur lesquelles il se tenait il y’as un moment. Sans lui laisser de répits, la bête reprît sa furieuse attaque, toujours balançant sa tête dans un regard avide. Elle plongeait, reculait, puis replongeait, toujours mordant, toujours hurlant. La frénésie la gagnait, la faim la tenaillait, la nécessité la poussait, l’avidité l’encourageait.

Epée en main, notre nécromancien ripostait du mieux qu’il pouvait, frappant au hasard lorsqu’il était suffisamment proche de la tête. A’ chaque nouvel assaut de la créature marine, le pont s’ébranlait jusqu’à ses fondements, et les vermines qui y grouillaient se terraient avec peur dans leurs repères.
Un coup de chance lui permit de sectionner un des appendices du monstre, lui tirant un douloureux sifflement. Le sang verdâtre qui suinta de sa blessure vint souiller le sol, et rendit donc chaque pas plus difficile. Les attaques de la bête étaient si rapides que Magrant n’avait pas le temps d’invoquer un mort-vivant à son aide.

Et puis l’inévitable se produisit : Un faux pas sur les dalles glissantes lui fit perdre l’équilibre et tomber lourdement sur le sol. Saisissant l’occasion, le monstre aquatique balança sa tête vers lui et le saisit entre ses longs et minces crocs pointus. Le nécromant se débattît et frappa un bon coup sur la mâchoire de la bête. Cette dernière le lâcha haut vers le plafond, et alors qu’il tombait, elle l’avala.
Glougloutant de contentement, elle entreprit d’avaler sa proie. La grosse bouchée glissa lentement sur son long cou visqueux … et une lame en sortit dans un geyser de sang !

Étouffée, le cri que la prédatrice allait pousser se perdit dans un gargouillement d’agonie. L’épée sectionna le cou, le corps tomba lourdement sur le pont. Et de la blessure grande ouverte jaillit Magrant, couvert de sang et de bave, mais victorieux …

Chapitre 10 : L’énigme de la porte

Après s’être nettoyé de l’immonde bave collante du monstre, Magrant reprit son chemin en direction du tunnel. Ce dernier était mieux taillé, avec des angles droits et des formes régulières. Contre les murs se trouvaient des inscriptions douteuses, sorte de langage perdu composé de signes et d’hiéroglyphes complexes.

Des dessins faits sur la pierre montraient des scènes étranges. Elles représentaient toutes un grand homme en armure dont le heaume brulait d’un grand feu. Le guerrier tenait à la main une grande épée à double tranchants dont la lame semblait dégagé une curieuse émanation, sorte de vapeur ou d’aura. Toutes les scènes le montraient en plein massacre de ses ennemis, guidant des légions entières de monstruosités indescriptibles. L’une d’elles attira particulièrement son intention, car elle le montrait assis sur un trône d’os, entouré de part et d’autres par des squelettes étendus sur le sol, tendant leurs mains décharnées dans une attitude de supplique.

Son chemin fut coupé par une porte imposante, faîte de pierres couvertes de runes antiques, le tout blindé par des veines de métaux. En son centre se trouvait une sorte de tablette sur laquelle se trouvaient huit cases. Sur chacune d’elles étaient inscrites une rune. Cela semblait être une sorte de clé magique, une serrure enchantée qui ne put être ouverte qu’on trouvant la bonne combinaison.
Il inspecta minutieusement chaque inscription. Les runes avaient des formes complexes et tordues, et aucune ne ressemblait à l’autre. La solution lui échappa, aussi tentât-il une autre solution au hasard. Il pressa une case, puis une deuxième. Aussitôt un nuage toxique s’échappa de trous aménagés au bord de la porte. Il n’entendit que trop tard le sifflement caractéristique. Mais le poison n’avait aucun effet sur lui, aussi il ne fit guère attention à cela. Néanmoins cela prouvait que des pièges continuaient à le menacer. Mais si il y’as un piège, c’est que forcément il y’as quelque chose d’intéressant derrière cette porte.

Il surveilla de très près les cases, et pendant dix minutes il resta immobile. Dix longues minutes à observer les mêmes runes et à imaginer toutes les combinaisons possibles. C’est alors qu’un détail surprenant lui frappa l’esprit : Deux runes se ressemblaient particulièrement, si ce n’est que l’une semblait inversée. Il pressa aussitôt les deux cases. Dans un grondement, la porte s’ouvrit toute grande, au grand contentement du sorcier.

Chapitre 11 : La crypte du maudit

Une fois la porte ouverte, Magrant put enfin découvrir ce qu’elle cachait de si précieux. Il tomba alors sur une salle carrée, éclairée par des torches aux flammes bleutées. Des ornements funestes étaient déposés sur un autel de pierre, et deux statues grimaçantes l’encadraient, leurs mains tendues souillées par le sang coagulé d’anciens sacrifices. Sur les murs étaient gravés des dessins de massacres, de sacrifices et de pratiques impies.

Au centre de la salle reposait un grand sarcophage de pierre noire luisante. Un crâne d’or ornait le centre du couvercle, et des inscriptions en formes d’arabesques y étaient gravées dans un complexe schéma. Une chaîne d’argent massif faisait deux fois le tour du cercueil avant de se terminer par un puissant cadenas de bronze scellé par une rune.

Les inscriptions semblaient être des écrits occultes très similaires à ceux de la nécromancie, mais dans un caractère plus compliqué. Il tenta alors de déchiffrer les caractères funéraires.

« Ici gît la dépouille d’Arcadon le trois fois maudit, tyran de l’est et odieux sorcier, tué par Osmond le Brave à la bataille des lamentations. Qu’il soit encore maudit et qu’il ne trouve pas de paix dans son sommeil éternel»

Une sorte de malédiction, sans doute, inscrite par les victimes du tyran avant de l’enfermer dans ce sépulcre secret. La chaîne d’argent semblait empêcher à quiconque de libérer le corps du défunt … à moins qu’elle ne servait plutôt à empêcher ce dernier de s’y libérer ?

Le nécromant s’approcha de l’autel au fond de la salle et y jeta un regard avide. Trois objets s’y trouvaient : Un sifflet d’or, un sceptre royal surmonté d’un crâne et un parchemin jaunis.
Sa main alla effleurer les objets lorsqu’un puissant vent balaya les flammes bleues et plongea la salle dans l’obscurité totale. Le couvercle du sarcophage se mit à se secouer avec une force inouïe, mais la chaîne tint bon. Et quelques secondes plus tard un spectre surgit du sarcophage. Grand personnage en armure complète ornée de macabres ornementations, coiffé d’un grand casque royale à l’apparence d’un démon, il tenait à la main une épée de ténèbres.

Arcadon venait d’être tiré de son sommeil agité.

Chapitre 12 : Le spectre d’un antique seigneur

Arcadon fixa les deux fentes rougeoyantes de son casque sur le nécromant. Une colère inimaginable semblait émaner de lui, et cette colère était palpable dans l’air sec environnant. Sa main gantée se crispait sans relâche comme s’il tentait de serrer dans ses mains un objet invisible.
Sans crier gare le spectre d’Arcadon balança d’un brusque moulinet son épée noire vers le nécromant, et ce dernier évita de justesse la décapitation.

« _ Qui ose venir profaner ma tombe et interrompre mon sommeil ? Réponds manant et prosterne-toi devant le tout-puissant Arcadon. »

Le spectre avança sur le vide, flottant au dessus du sol avec l’aisance d’un puisant archimage. Mais Magrant leva la main et le spectre s’arrêta soudain : car toute chose morte passait sous le contrôle du nécromancien, et le spectre, aussi puissant soit-il, ne faisait pas exception.

Arcadon sembla fixer d’un œil nouveau le Lieutenant de Nayris. Puis un rire monstrueusement terrifiant jaillit des murs, résonnant avec la puissance d’un marteau.

« _ Un nécromancien … depuis le temps que j’attends cela. Au cours de mon vivant, mes prophètes m’ont annoncé que je succomberais lors d’un combat, et qu’on m’enfermera dans une crypte scellée, et que seul un puissant nécromant pourrait me libérer de ma prison éternelle. Dans ces temps reculés, je ne faisais guère confiance aux visions, mais à présent tout s’éclair et l’heure de ma délivrance approche ! Sache que j’étais le seigneur de tout l’est, ayant fait tomber royaume après royaume sous mon joug. J’étais un puissant sorcier et j’ai pactisé avec nombre de démons. Je peux te récompenser si tu parviens à libérer mon esprit de ce maudit sarcophage, mais cette chaîne l’interdit. Le seul moyen de le faire est qu’un nécromant brise le sceau. Pour cela, tu devras te diriger dans les lieux situés dans la carte sur mon autel, et y trouver les trois ingrédients nécessaires pour détruire la rune. Un seigneur qui jure ne peut se détourner de sa promesse, aussi je te promets une belle récompense si tu parviens à me libérer. Marché conclus ? »

Magrant médita un cours instant, puis d’un hochement de tête, il accepta l’offre du spectre.
« _ Alors hâte toi, car ma patiente est grande, mais chaque instant que je passe en ce lieux est un martyre intolérable. Prends les objets sur mon autel, car grande seront leurs utilités lors de ta quête. Et n’oublie pas : Je t’attendrais ici jusqu’à ce que tu parviennes à me libérer. »

Chapitre 13 : Une nouvelle quête de puissance

Magrant ramassa les trois objets mis en valeur sur l’autel et les plaça au fond de son sac. Seul le parchemin fut plié dans une poche derrière sa cape.

« _ Quel est donc la récompense que vous me réservez ? demandât-il d’un air entre l’avidité et la curiosité »

« _ Plus vite tu t’empresseras de me délivrer, plus vite tu le découvriras. Ne craint pas de mensonges de ma part, car je ne peux me détourner d’une promesse. Mais ne me trahis pas à ton tour, car sinon te je hanterais jusqu’à la fin des temps. »

« _ Fort bien … je ferais tout mon possible pour vous venir en aide, puissant seigneur.»

« _ J’ai noué un lien psychique avec toi, car puissante est ta force mentale. Ainsi nous pourrons communiquer quelque soit la distance qui nous sépare, et je pourrais te filer conseils et astuces afin de déjouer les pièges et les traquenards qui t’attendent en cours de route. »

« _ J’espère que la récompense sera à la hauteur des dangers que je m’apprête à affronter »

« _ Elle le sera, sois tranquille et concentre toi sur ta nouvelle tâche ! A’ présent va, et ne reviens que lorsque tu auras trouvé les ingrédients ! »

Le spectre devint flou et illisible, puis disparut lentement de la vision du nécromancien. Ainsi allait débuter une des plus épiques quêtes que le maître Liche allait vivre.

Mais la peur ne troublait guère sa vision, car un fabuleux cadeau l’attendait, et les occasions de tester ses nouvelles capacités n’ont étaient que plus grandes et plus palpitantes. Et qui sait s’il ne découvrait pas en cours de route d’autres surprises ?

Chapitre 14 : Danger …

Dans sa méditation, Magrant ne remarqua pas que, débarrassé du poids des trois objets, l’autel de pierre se mit à se lever lentement. Dans un déclic, un mécanisme fut déclenché. Notre nécromant n’eut que le temps de tourner la tête pour apercevoir l’autel mouvant que le sol se déroba au-dessous de lui !

Une trappe ! Un piège classique mais terriblement efficace. Magrant y tomba en plein centre et s’empala sur de minces barres de fers empoisonnées. Ces blessures auraient causé la mort d’un simple être humain, mais le nécromant ne ressentît aucune douleur, et tenta de se relever lentement, extirpant les barres de son corps blessé. Des tâches noires sur les bouts montraient que les barres étaient empoisonnées, mais qu’importe : Un mort-vivant ne craint ni venin ni poison.

Mais celui qui a inventé ce mécanisme ne laissait rien à la légère, et s’assurait toujours que la victime soit bien morte. Aussi un autre déclic suivit le précédent, et une chausse-trappe s’ouvrit au-dessus de lui ! Il s’attendait à recevoir une pluie d’acide ou une grêle de rochers, mais qu’elle ne fut sa surprise d’y discerner de nombreuses paires de yeux rouges globuleux qui le fixaient sans ciller.
Une patte velue sortit de l’ombre, puis une autre, et une autre encore … jusqu’à ce qu’une araignée géante de la taille d’un loup apparaisse enfin, les mandibules dégoulinants de venin. Un autre arachnide fit son apparition, et deux autres encore toutes aussi poilues et repoussantes.

Se balançant sur des fils gluants, les araignées géantes se mirent à descendre pour achever le nécromant. Ce dernier resta totalement immobile, comme un cadavre. L’une des créatures, confiante, s’approcha paresseusement de sa victime en traînant son volumineux abdomen. A’ peine eut-elle le temps d’écarter ses pédipalpes que Magrant planta son épée dans sa gueule béante, et la pointe ressortit de l’autre coté du crâne.

Le combat commença alors : Magrant lançant de fulgurants moulinets pour mettre en respect les affreuses abominations, mais elles continuaient néanmoins à avancer avec toujours plus de prudence. L’une d’elle Sauta de toute la force de ses pattes et le nécromant faillit se faire écraser sous son poids, mais son épée alla glisser sur le sol. L’araignée, victorieuse, allait de nouveau tenter d’écraser Magrant sous son corps velus. Il eut le réflexe de brandir devant lui une des barres métalliques qui garnissaient la trappe. L’araignée gémît de douleur lorsqu’elle s’empala sur l’arme empoisonnée, et elle se recroquevilla dans sa mort douloureuse.

L’autre, tentant de venger sa congénère, lança des fils gluants pour empêtrer le mort-vivant. Une fois englué, elle le tira vers ses mandibules claquantes et dégoulinantes de sucs digestifs. Tendant son index vers le centre de son crâne, la Liche lança un éclair indigo qui vint éclater l’un des yeux exorbitants de la prédatrice. Elle siffla, et son sang jaillit en jets incessants venant maculer le sol, les murs et les autres. Se vidant de son sang, elle retourna à sa tanière, aveuglée de douleur.

La dernière araignée fixa pendant un temps qui sembla durer une éternité le nécromancien. Ce qui lui avait semblé être qu’un cadavre inoffensif venait de tuer deux de ses partenaires et blesser grièvement une troisième. Son cerveau primitif lui dicta que mieux valait éviter un combat contre une telle créature. Aussi traînât-elle son corps bulbeux pour rejoindre sa comparse, dans l’espoir de se repaître des chairs de leurs congénères abattues. Une nouvelle victoire de la part de Magrant !

Chapitre 15 : Vers de nouvelles terres

Après s’être débarrasser des fils gluants et avoir essuyé son épée sur un bout de torchon, Magrant s’aida des cadavres de ses ennemis déchus pour grimper en dehors de la trappe. Il lui suffit d’une simple traction pour ensuite parvenir à se hisser hors du piège qui aurait put lui coûter « la vie ».
Aussi s’éloignât-il de la trappe pour venir poser sa main contre la surface du sarcophage noir. La puissance qui en émanait résonnait comme une radiation, allant jusqu’à secouer le cœur de ses os. Une brusque décharge électrique lui piqua les doigts, et il hotta prestement la main. Le sceau continuait toujours son œuvre.

« _ Patiente … vous serez bientôt libre, puissant seigneur. Tout est une question de temps … »

Et comme en réponse un grondement sourd s’échappa du couvercle, comme si le crâne qui y était sculpté reprenait vie. En traversant le corridor, la porte se referma soudain dans un claquement puissant, suivis bientôt d’un bruit de sucement : Les araignées dévoraient les restes de leurs sœurs vaincues.

Il passa à travers le tunnel, traversa de nouveau le pont après avoir enjambé la créature abyssale toujours étendue, langue pendante et yeux figés et enfin arriva à la faille par laquelle il est entré (après bien sûr s’être assuré que les crabes albinos étaient bien tranquilles).

Il trouva son fidèle Drake zombie assis, les ailes finalement sèches, prêt à porter de nouveau son maître hors de ce plateau de désert gelé. C’est avec satisfaction qu’il enfourcha la bête et quitta la montagne, laissant derrière lui le tombeau.

Dans sa main droite, le parchemin n’attendait qu’à être déplié pour révéler à son tour ses secrets …