| Dim 31 Juil - 14:55 | | | | Le soleil tapait fort en cette belle journée, et le marché s'était établi dans les rues de Sent'sura depuis maintenant plusieurs heures. Le marché conférait à la capitale de l'humanité un plus grand charme pittoresque encore que d'habitude. Des odeurs exotiques venaient embaumer les rues. Le cuir neuf sur des stands de vêtements était très agréable, tout comme les odeurs d'épices qui émanaient des étals de maraîchers exotiques. Toutes ces odeurs se mariaient, s'imbriquaient, pour donner aux rues de Sent'sura un petit air de paradis terrestre, et même les patrouilles incessantes de gardes ne pouvaient pas empêcher les gens de s'évader un peu de leur vie monotone et de la laisser aller aux rythmes des réclames des vendeurs et des regards s'attardant sur les nombreux étals qui jonchaient les rues. Alors que les enfants essayaient de se frayer un chemin parmi les badauds tout en jouant tant que leur innocence le leur permettait, les adultes, eux, sillonnaient inlassablement les bazars en quête de quelques objets étranges et agréablement inutiles qui iraient bien dans leurs maisons.
Olaf, le petit vieillard, n'était pas levé depuis longtemps, malgré le fait que l'horloge affichait une heure bien proche de midi. En effet, l'ancien mage de guerre avait veillé toute la nuit, pendu à un roman à l'eau de rose comme il les adorait : "La belle et le chevalier". Il avait honte de le dire, mais il adorait ce genre de bouquins auxquels une âme non habituée à leurs lectures finiraient par subir un coma diabétique tant ces ouvrages étaient sucrés - littérairement parlant - et guimauves, voire mielleux. Il prit donc sa longue cape orange foncé et sortit de sa petite maison avant de se diriger vers le marché, tout en profitant du soleil radieux que la déesse Nubéa lui offrait aujourd'hui.
Alors s'approchant de plus en plus de la place du marché de Sent'sura, il finit par croiser une patrouille de trois gardes. Le vieillard, alors habitué à ne même pas leur attribuer un regard, sentit une main calleuse et refroidie par l'acier s'accrocher à son épaule. Quand Olaf se retourna, il vit le visage carré d'un des trois gardes qu'il avait croisés. Le garde ne mit pas longtemps avant de froncer les sourcils. Le vieux mage, ne désirant en aucun cas s'attirer les ennuis, décida de prendre la parole.
" Il y a un problème, cher Monsieur ? ", demanda le vieux Nettringe l'air innocent.
Le garde, qui fut très vite rejoint par les deux autres gardes en patrouille, ne mit lui non plus pas de temps à répondre.
" Tu n'as pas salué la patrouille, vieillard. Sache qu'il faut toujours saluer la patrouille quand tu la voies. "
C'est alors que le vieillard sortit son arme secrète. Une arme si puissante que les gens ne l'embêtaient plus après : l'excuse de l'âge avancé.
" Oh ! Veuillez m'excuser, vénérable soldat, mais mes yeux sont abîmés par le temps et je ne pus vous reconnaître d'aussi loin. Les affres de la vieillesse, malheureusement. "
Pour rajouter encore plus de crédit à son mensonge, il courba quelque peu son dos, afin d'être considéré par les trois comme un vieux débris inoffensif. Le garde, au lieu de gagner en sévérité, se reprit immédiatement.
" Ça ira pour cette fois, mais tâchez d'être un peu plus attentif à l'avenir. "
C'est alors que, sans attendre de réponse de la part du vieil homme, ils se retournèrent et reprirent leur route. Le vieil homme sentit son côté aigri remonter et il ne put empêcher de faire un magnifique pied-de-nez aux gardes qui heureusement, ne le virent pas. Puis il repartit en direction du marché afin de pouvoir enfin faire ses petites emplettes tranquillement. Mais tout à coup, il s'arrêta et baissa les yeux.
* Alors il me faut... Des œufs, de la farine... Il me faudra aussi du beurre, tiens, j'y ai pas pensé. Je veux une tarte au chocolat. Ah mais il faut que je me concentre... Il me faut aussi... Et bien je vais prendre du chocolat. Oh, et il paraît que les nouvelles aventures de "La Belle et Le Chevalier" sont sorties à la bibliothèque. Il faut que j'achète ce bouquin sans plus tarder. Oh et de la salade. De la bonne salade. *
C'est alors que, plongé dans ses esprits "commerciaux", il ne sentit pas qu'une personne arrivait vers lui, bien trop absorbé par le dilemme qui se présentait à lui : prendre de la mâche ou une bonne scarole ?
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| | Mar 2 Aoû - 12:03 | | | | La jeune femme déambulait dans les rues d'un pas tranquille. Elle avait délaissé le palais et ses appartements pour aller se mêler à la foule. Malgré son teint pâle, elle pouvait aisément se fondre dans la masse. Ses cornes minuscules étaient cachée dans sa chevelure, ses marques étranges étaient couvertes par des vêtements, elle ne portait pas son casque de guerre et prenait aussi douce et gentille que possible. Sa beauté pardonnait le reste c'est à dire ses yeux rouges rubis et ses courbes trop parfaitement désirables pour être normales. Vêtue d'une robe noire simple à corsage, ornée de broderies rouges, de botte avec un léger talon et les épaules couvertes d'une capeline pourpre, elle passait pour une jeune femme de bonne famille. Ses longs cheveux noirs cascadaient dans son dos, les mèches de devant étant retenues par un petit lacet pour dégager son visage. Elle avait, accroché à sa ceinture, une bourse bien rebondie et caché sous ses jupes, deux poignards le long de ses cuisses sans compter la petite dague retenue par son corsage entre ses atouts féminins. Elle n'était pas folle, sortir sans arme quand on est une femme, démone ou pas, c'est dangereux. Elle était à la recherche d'une petite boutique qui vendait des bijoux. Elle était passée devant une fois et son regard s'était posé sur une superbe torque en argent représentant un serpent. Les yeux de l'animal étaient taillés dans de petits rubis brillants. La cavalière n'avait pas put se libérer avant et espérait que le collier n'avait pas déjà été vendu. Elle était démone mais surtout, elle était femme et il est de notoriété publique que les femmes entretiennent des liens particuliers avec tout ce qui brille.
Nisa était donc en quête de sa boutique tout en regardant à droite et à gauche pour le plaisir. Elle passait entre les gens avec fluidité, sans tamponner personne. Elle n'aimait pas être touche-touche avec les gens aussi avançait elle certes tranquillement mais d'un bon pas quand même. Elle avisa une patrouille de garde un peu devant elle. Ils étaient arrêtés autour d'un homme âgé qui leur servait le sourire du parfait vieillard. Cela sembla marché car la patrouille se remit en marche. Le vieil homme s'en retourna à ses occupations. La jeune femme décide de rendre sa sortie plus intéressante et quand la patrouille la croise, elle fait mine d'être bousculée et de bousculer à son tour le soldat de tête. Celui-ci la saisit fermement et fronce les sourcils: on bafoue son autorité pour la deuxième fois en moins d'une heure !
-Oh là mademoiselle, on peut savoir ce qui vous prend ? Depuis quand les citoyens peuvent-ils malmener une patrouille de cette façon ?-
-Oh je suis désolée, je vous prie de m'excuser, j'allais rejoindre mon grand-père là-bas et ...-
-Ah oui ? Et bien ça doit être de famille alors !-
Et il l'empoigne plus fermement encore, font demi-tour et rejoignent l'ancien. Le garde lui tapote sur l'épaule et à peine retourné lui bazarde la jeune femme dans les bras avec brusquerie.
-C'est à vous il parait. Faites gaffe tout les deux, je vous ai à l'oeil !-
Et il repart, furax. Nisa se redresse, quitte son air de petite fille effrayée et sourit à l'homme. Il a l'air de tomber du ciel. Il n'a visiblement pas comprit ce qu'on lui reprochait cette fois. Nisa effectua une gracieuse réverence.
-Merci pour votre aide. J'ai dis que j'étais avec vous pour m'en sortir, c'est gentil de n'avoir rien dit. Je peux me permettre de vous inviter pour vous remercier ?-
Elle mit autant de charme et d'amabilité dans son sourire que possible. Après tout, elle avait assez d'argent pour ça.
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| | Mar 2 Aoû - 21:35 | | | | * Alors... Oh, et des pommes de terre aussi, je crois que je n'en ai plus à la maison. Et... Oh, mais qu'est-ce qu'ils ont tous à faire autant de bruit, aujourd'hui !? *
En se retournant pour vous d'où venait le source de bruit qui l'empêchait de réfléchir convenablement, il vit une jeune femme se faire malmener par la même patrouille qui avait tenté de l'envoyer en cellule à peine quelques secondes plutôt. En plus d'être trop nerveux et zélés, ces gardes-là étaient des idiots finis, incapables de garder leurs langues fourchues dans leurs bouches. Il fallait mieux qu'ils fassent attention : à trop sortir sa langue, on finit par se la faire arracher. La jeune femme avait le teint pâle et des yeux étranges, mais ce teint cadavériques et ces yeux démoniaques étaient compensés par ses formes généreuses et parfaites, auxquelles ses vêtements apportaient encore plus de sensualité.
A la vue de cette femme, le vieillard ne put s'empêcher d'esquisser quelque frisson. Oh non, ne vous méprenez pas, lecteurs vicelards : ce n'était pas un frisson de plaisir et encore moins d'excitation sexuelle. Son passé de magicien faisait qu'il sentait chez cette femme des choses que les gardes de la patrouille ne sentaient visiblement pas : s'ils avaient senti ce que le vieux Sage avait ressenti, ils n'auraient même pas osé lui reprocher quoi que ce soit. De plus, l'amulette qu'il portait autour du cou commençait à vibrer légèrement, et il pouvait ressentir le talisman familial chauffer sur sa poitrine. S'il connaissait cette sensation, l'ancien Mage de Guerre aurait tout de suite compris que le talisman montrait la présence d'un démon. Malheureusement, le vieux Nettringe ne connaissait pas cette sensation, et donc ne put déduire que cette femme était un être démoniaque. Toutefois, cette sensation, qui lui faisait tout sauf du bien, ne passa pas inaperçu chez le vieillard qui ne puis s'empêcher de plisser les yeux tout en tripotant sa barbe. Cette femme était-elle la source de ce mal être, ou bien était-ce juste une "petite crise de vieillesse" ?
Ne voulant pas en savoir plus, le vieillard vaqua à ses occupations, et donc commença à partir dans la direction opposée, l'air visiblement troublé. Toutefois, il sentit rapidement la même main calleuse qui l'avait attrapé tout à l'heure. Quand il se retourna, il vit le visage du même garde, celui-ci tenant par le bras la jeune femme aux airs mystérieux. Le patrouilleur dit, avec une teinte d'ironie et de colère :
" C'est à vous, il paraît. Faites gaffe, tous les deux. Je vous ai à l’œil ! "
Il sentit qu'il était bien mieux de ne rien dire que de protester : cela pouvait apporter des problèmes non seulement au vieillard, mais aussi à la jeune femme. Quand le garde s'éloigna et reprit sa patrouille avec ses collègues, la jeune femme eut vite fait de changer son air de petite fille de bonne famille sans défense pour trouver l'air charmeur d'une femme qui sait jouer de ses atouts, physiques comme intellectuels. Deux ennuis en cinq minutes... Mais qu'avaient-ils tous ? C'était la pleine lune !? Les sourcils du vieillard froncèrent et son visage prit l'air classique du papi gâteux qui en avait réellement par dessus la tête des autres. Après que la jeune femme l'eut remercié par une révérence et de simples mots, celle-ci lui proposa de l'inviter. A faire quoi ? L'ancien mage guerrier ne le savait pas. Et très franchement, il s'en fichait un peu. Ce qu'il voulait, c'était faire un gâteau au chocolat, lire un roman à l'eau de rose bien tranquillement chez lui, et ensuite, faire sa petite sieste digestive comme il avait habitude de le faire depuis le début de la vieillesse.
" Je peux me permettre de vous inviter pour vous remercier ? "
A l'annonce de cette invitation, le vieillard ne put s'empêcher de cogner son bâton contre le sol et d'émettre un grognement, montrant que la femme n'était pas vraiment la bienvenue, d'une part à cause de l'attitude habituellement solitaire du vieux sage, mais ensuite par le malaise qu'elle causait dans l'âme du vieux mage, qui décelait quelque chose de plutôt louche chez la jeune femme.
" Mais qu'avez-vous donc tous à m'ennuyer !? Vous ne savez pas que l'on ne doit pas déranger un vieillard gâteux et fatigué ? Déjà les gardes, maintenant toi... Tu veux pas rejoindre ton vrai grand-père, et me laisser tranquille ? "
Une fois sa phrase finie, et sans attendre aucune réponse de la part de la jeune femme, il commença à marcher tout en s'appuyant sur son bâton de bois. Toutefois, après deux-trois pas, il s'arrêta. Il ne pouvait pas la laisser partir. Non pas que la personne représentait un quelconque intérêt pour lui, mais surtout parce que la source du mal être qu'il ressentait depuis qu'il l'avait vue l'intriguait, curiosité du sage oblige. Il se retourna donc et d'un air interrogateur, il demanda :
" Êtes-vous érudite ? Et surtout... Avez-vous du gâteau au chocolat ? "
Tous les moyens étaient bons pour rester avec cette femme, y compris lui demander un morceau de gâteau au chocolat. Non seulement cela pouvait lui permettre de manger à l’œil, mais de plus cela pourrait lui permettre d'assouvir ses désirs de chocolat.
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| | Jeu 4 Aoû - 0:28 | | | | Et grincheux avec ça le papy ! La démone se retint de pouffer de rire. Il jouait très bien les séniles le bougre. Mais ça ne trompait pas: cette étincelle au fond de son regard marquait bien l'intelligence vive qui se cachait derrière. Il n'était pas aussi gaga qu'il voulait bien le montrer. Mais pour le caractère de hérisson mal brossé, ça semblait authentique.
" Êtes-vous érudite ? Et surtout... Avez-vous du gâteau au chocolat ? " Allons bon, voila qu'il se montrait gourmand ? La jeune femme croisa les bras et lui offrit un sourire mi figue mi raisin. On ne pouvait pas dire qu'elle était une érudite mais avec toutes les décennies qu'elle trainait derrière elle, elle avait accumulé un paquet de connaissances. Et elle connaissait un salon de thé (Sent'sur était surement l'une des seule ville à en avoir !) qui travaillait en collaboration avec une boulangerie.
-Ca tombe bien, nous ne sommes pas loin d'un endroit où vous pourrez manger autant de gâteau au chocolat qu'il vous fera plaisir.-
Et sans lui demander son avis, elle le pris par le bras comme s'il était un jouvenceau et l'entraîna dans la foule. Elle n'usait pas de charme sensuel sur lui, ça n'avait aucun intérêt. En revanche, il avait l'air d'en avoir dans la tête et de gens comme ça on toujours quelque chose à vous apprendre d'intéressant. Parfois même malgré eux. La foule était plutôt dense mais ça ne dérangeait pas la démone qui se faufilait avec agilité entre les groupes de passants. Elle s'engagea dans une ruelle propre et pleine de boutiques aux devantures colorées. Elle arrêta son chemin devant l'une d'elle qui annonçait "Salon de Thé - La fée des fleurs". Nihasa trouvait le nom cucu comme tout mais elle ne pouvait pas nier que leur service et produits étaient excellents. Elle passa la porte et un carillon signala leur arrivée. Aussitôt une petite dame replète passa la tête par-dessus son comptoir et leur sourit.
-Bonjour bonjour ! Ca sera quoi ?-
-Bonjour Madame. Nous souhaiterions nous installer. Deux thés à la mandragore blanche et une part de gâteau au chocolat.-
-Je vous amène ça !-
La jeune femme acquiesça avec un sourire et entraîna le vieil homme jusqu'à une table. Là elle le lâcha enfin pour s'assoir et attendit qu'on les serve. A peine eu-t-elle le temps d'ouvrir la bouche pour parler que la gérante revenait avec un plateau chargé. Elle déposa deux tasses en porcelaine bleue remplies d'un liquide fumant et une assiette avec une large part de gâteau. Elle disparut avec un sourire aimable. La démone fit tourner sa cuillère dans sa tasse.
-Voila, ce que vous désiriez. Quand au fait que je sois érudite...Disons simplement que je sais beaucoup de choses.-
Elle cessa de faire tourbillonner son thé, prit la tasse et la porta à ses lèvres. C'était brûlant mais ça ne la dérangeait pas. La sensation de brûlure était agréablement piquante. Comme d'autres aiment se faire froid en mordant dans leur glace.
-Alors dites-moi, ça vous amuse de défier les gardes comme ça ?-
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| | Jeu 4 Aoû - 10:22 | | | | Il commençait franchement à se demander si ça valait la peine de courir tous ces risques. Il n'y avait vraiment rien d'intéressant ici. Aller dans une ville comportant plus de 2000 peigne-c** - euh, habitants, pardon - était déjà dangereux, mais là, il frisait la folie - et il frisait tout court d'ailleurs, mais ça n'a rien à voir. La milice se faisait de plus en plus insistante à son égard ces derniers temps. Ils voulaient apparemment cette nouvelle poudre plus que tout. Une guerre approcherait-elle? Sans doute, mais ce n'était pas ses affaires. Lui, tout ce qu'il voulait, c'était sa tranquillité, le calme, le repos. Fuir comme ça ne l'aidait pas à tenir le coup. Il devenait de plus en plus fatigué, et ses consommations allaient en augmentant. Il prenait de plus en plus de DHC, et il avait l'impression d'être toujours dans les vapes, ou du moins, de ne jamais vraiment redescendre. Mais ça l'aidait à se sentir mieux. Parallèlement, il avait ce qu'on appelle un problème de boissons. Non, pas d'alcool (même si il ne disait pas non à l'occasion), ni de verre jeté à sa propre figure (comme dans le film, "Y a-t-il un pilote dans l'avion". Oui, je sais, anachronisme ^^), mais je parle des potions fortifiantes. Il en buvait plus de 3 par semaines désormais, pour rester en forme. La préparation lui occupait toute une après midi par semaine. Et il n'aimait pas perdre son temps.
Vous vous demandez sûrement ce qu'il fiche à Sen'tsura, vu tout ce qu'il y risque. En effet, s'aventurer là où se trouve les quartiers généraux de la milice, l'Archidémon, et des gardes et démons en grand nombre se trouvait être très problématique, avouons le. Pourtant, il n'avait pas le choix, du moins le pensait-il avant de venir. Ces fameuses potions fortifiantes maintenaient sa vieille carcasse en vie, l'empêchaient de dépérir. Seulement, si les ingrédients n'étaient pas durs en trouver, il y en avait un qui échappait à cette règle. Il s'utilisait en quantité minuscule, mais il était absolument nécessaire. Il s'agissait de la poudre de feuille d'Eatrod, une plante qui poussait dans Sen'rin. Et Achab avait une véritable phobie des voyages en mer (en grande partie parce qu'il n'aurait pas le matériel nécessaire pour fabriquer son DHC : les plantes sont rares sur les bateaux, n'est-il pas?), ce qui l'interdisait d'aller chercher tout ça où cela se trouve. Et, n'en ayant trouvé nulle part ailleurs, et ses stocks s'amenuisant franchement, il n'avait d'autres choix que de se mettre à prospecter dans le marché de Sen'tsura, en se priant lui même (si aucun Dieu n'existe, alors il en était aussi proche que n'importe qui après tout) qu'il ne tombe sur personne de démoniaque, et surtout, qu'il trouve bien vite.
Malheureusement, après deux heures à déambuler dans ce qui était sans doute le plus grand et le plus complet des marchés de Terra, il ne trouva rien. Et de plus, il y avait vraiment beaucoup de démons ici. Plus d'une fois, il se senti blêmir, prêt à se téléporter 150 mètres plus loin. Mais bien heureusement, personne ne remarqua le cinquantenaire usé qu'il paraissait être, bien qu'il soit pas mal plus jeune, environ 45 ans au lieu de 55, environ, en apparence. Mais ce qui l'inquiétait surtout, c'est qu'il ne trouvait pas la poudre tant recherchée, et même après avoir parcourut plus d'une fois le marché, aucune trace ne fut trouvée de la poudre salvatrice. Et en parlant de poudre, il s'arrêta un moment dans une ruelle sombre pour consommer la sienne. Le DHC apaisa son stress presque immédiatement, et le calme revint partout en lui, comme une onde de pure sérénité, se répandant progressivement dans son corps, comme une vague le long d'une plage. Mais bien sûr, l'alchimiste se doutait que, tout simplement, c'était une décharge de codéine presque pure que son cerveau ressentait, et que cela inhibait pas mal de ses fonctions. Mais bon, ça fait quand même du bien, non?
Il se remit en marche, cherchant à nouveau pendant quelques vingtaines de minutes, sans rien trouvé. Alors qu'il envisageait de partir, il arriva devant un salon de thé, au nom parfaitement ridicule, mais qui attira son attention : jamais il n'en avait vu, dans aucune autre ville, et c'était bien l'endroit où en trouver un. Après tout, autant aller y jeter un oeil, que risquait il? Il entra, d'un pas aussi peu assuré que d'habitude, manquant de bousculer le couple qui rentrait. Au passage, ce couple en question le surpris : un vieil homme, apparemment aussi âgé que son grand père, l'air grincheux, visiblement traîné ici par une superbe jeune femme. Si il avait été 20 ans plus jeune, il aurait donné beaucoup pour l'avoir dans son lit, même si ce charme était presque effrayant. Son cerveau magique - non non, je ne me lance pas des fleurs, il y a vraiment un principe magique dans son esprit, qui lui permettait de voir comment les choses fonctionnaient, que ce soit les objets où les gens - lui lança une alerte. Il la détailla quelques instants, passant sans doute pour un homme lubrique, mais, comme ce n'était pas foncièrement faux, il ne s'en formalisait pas. Son charme était étrange, peut-être même dangereux, mais il n'en savait pas plus. Pour le moment en tout cas. Mais au final, il ne s'agissait en rien de ses affaires, et il n'allait pas tarder à filer.
Il alla directement voir la gérante, et lui expliqua, faisant des efforts surhumains pour pouvoir se montrer aimable et sympathique. Elle parut rapidement surexcitée qu'un client lui demande cette plante rare, ajoutant qu'elle était "la seule dans tout Terra à la commercialiser, mais que, malheureusement, elle est si peu connue que ça n'a pas beaucoup de succès". Ayant une immense envie de lui recommander le contact charnel prolongé et anal avec les boucs et chevaux les plus proches, dans le seul but de la faire taire, il abrégea la conversation pour lui demander le prix qu'elle voulait. La somme demandée était plutôt dérisoire, mais en contrepartie, il devint un de ses clients attitré, ce qui ne lui plaisait pas : les démons pourraient remonter à lui en suivant cette piste.
Il repartit cependant, fier de son achat, et repassa devant l'étrange couple, en attardant son regard sur l'homme cette fois. Ou plutôt, sur son collier. Il débordait de magie, il le sentait, le voyait. Et ce genre de chose avait tendance à l'attirer comme une bougie en pleine nuit devant sa porte attire les prêcheurs (ou les moustiques, mais au moins, ces derniers ont la décence de se laisser tuer par une tapette, alors que les premiers ont plutôt tendance à en être). Il fallait qu'il tire ça au clair, tant pis si ça allait prendre du temps. il s'assit à leur table sans y avoir été invité, et ignora superbement la femme si sensuelle pour regarder le vieillard, un magicien, il le sentait.
"Vous le vendriez combien ce pendentif?"
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| | Ven 5 Aoû - 13:14 | | | | Sans même attendre de réponse du vieillard qui n'arrêtait pas d'être malmené depuis ce matin, la jeune femme aux formes généreuses le prit par le bras avant de l'emmener dans une ruelle dans laquelle se trouvait un joli quoique trop pastel salon de thé dont le nom n'était pas moins pastel : "La fée des fleurs". Bien que l'ancien mage de guerre avait un certain goût pour la littérature sucrée au possible, même lui trouvait l'endroit un peu trop guimauve pour lui. Mais la jeune femme le tirant par le bras, il ne put ni ne voulut protester le choix de celle-ci. Ils s'assirent donc à une table et la femme qui était avec lui commanda pour les deux : du thé à la mandragore blanche et UNE part de gâteau au chocolat. Une part ! Etait-ce aussi cher pour que l'on soit radin avec les parts de gâteau au chocolat ! Il voulait une moitié de gâteau ! Voire le gâteau entier, comme ça il aurait pu en ramener chez lui ! IL VOULAIT DU CHOCOLAT !
Quand la jeune femme revint seulement deux minutes après - excellent service, bien qu'il fallut admettre que le salon de thé n'était pas non plus bondé -, elle posa deux tasses, fort jolies quoique toujours affichant des couleurs pastelles (si, "pastelles", ça existe) ainsi qu'une théière remplie d'un liquide translucide et dégageant une odeur ma foi agréable quoiqu'un peu trop légère. Elle posa également la part de gâteau au chocolat devant l'ancien mage de guerre. La part était généreuse, contrairement à tous les salons de thé que le vieillard eût visité dans sa vie. Il n'allait donc pas se plaindre. Désirant anticiper l'addition, il posa immédiatement après le départ de la jeune femme quelques pièces de bronze. Il comptait manger, boire un peu, et s'en aller. Les sourires réconfortants de la jeune femme n'effaçaient pas le malaise que le vieux sage gâteux ressentait depuis leur rencontre.
La jeune femme lui expliqua qu'elle n'était pas forcément une érudite, mais que la vie lui avait fait comprendre et apprendre de nombreuses choses, plus utiles les unes que les autres. Mais quel âge avait-elle donc ? Quand on a l'air d'une femme de 20 ans, la plupart du temps on apprend pas de la vie mais plutôt des livres et de l'école. C'était étrange, et c'était bien cela qui poussait Olaf à rester avec cette jeune femme ; bien qu'il était gêné par sa présence mystérieuse, il ne pouvait s'empêcher d'être fasciné par la jeune femme. Non pas physiquement (il était bien trop vieux pour se genre de choses), mais l'intellect de la jeune femme et ses manières de penser étaient... Peu orthodoxes, dirons-nous. C'est alors que la jeune femme posa une question au vieillard.
" Alors dites-moi, ça vous amuse de défier les gardes comme ça ? "
" Seulement quand ils m'empêchent de faire mon marché et que je sors ma technique infaillible : celle du vieux pépé gâteux sans défense. Ça marche à tous les coups. "C'est vrai qu'elle était efficace, cette technique. Aucun garde ni garnement n'insistait quand il jouait les vieux faiblards sans aucune défense. Il arrivait à inspirer la sympathie et la pitié juste en prenant une voix faible et enrouée et en courbant le dos. Même les chiens n'arrivaient pas à attirer la sympathie aussi facilement. Et dés qu'on se retournait, il ne se gênait pas pour faire un signe quelque peu insolent pour montrer que la vérité était toute autre.
Quand il porta sa tasse de thé aux lèvres, un autre homme rentra dans le salon de thé. Un teint blafard, des cernes sous les yeux, une barbe de trois jours, une peau vieillie non par le passage du temps mais par quelque chose de complètement différent. Connaissant ce genre d'états, le vieillard ne mit pas longtemps à comprendre que la personne n'était qu'un drogué. De plus, l'air nonchalant qu'adoptait l'homme laissait montrer qu'il avait pris quelque chose de pas net avant d'entrer dans le salon de thé.
Les soupçons du vieillard devinrent des certitudes quand il s'avéra que la présence de l'homme ne consistait qu'en l'achat d'une plante rare : des feuilles d'Eatrod. Il chercha dans son cerveau ce que l'on pouvait préparer avec ceci, en dehors de divers thés et de divers potages sucrés. Son cerveau s'arrêta sur un exemplaire du "Botanica Encyclopedia", ou il était montré divers usages que l'on pouvait faire des feuilles d'Eatrod réduites en poudre ; entre autres des potions fortifiantes. Cela fit "tilt!" dans l'esprit du vieux mage de guerre. Les potions fortifiantes étaient plutôt prisées de ceux-ci qui prenaient des drogues calmantes. Une fois le mystère résolu, il perdit tout intérêt pour l'homme et se reconcentra sur sa tasse de thé, sa part de gâteau et bien entendu sur la magnifique jeune femme en face d'elle. A ce propos, il ne put s'empêcher de lui poser une question.
" D'où venez-vous exactement ? "Mais sans qu'elle ne puisse répondre, le même homme de tout à l'heure s'invita à leur table sans même demander l'avis aux deux personnes qui parlaient tranquillement, de tout et de rien. Quel malotru ! Alors qu'il était sur le point de prendre son bâton pour en donner un coup sur la tête de l'individu sans gêne, la question que celui-ci posa attisa une horrible colère chez le vieillard, une colère qu'il n'avait pas ressenti depuis bien longtemps : combien le vieillard était-il prêt à demander pour l'amulette ? Hors de lui, il frappa du pied contre le sol. Malheureusement, la puissance magique qui commençait à remonter du fond de son esprit fit trembler tout le salon de thé et laissa une empreinte dans la moquette. Essayant de se calmer, il décida de répondre.
" Cette amulette n'est pas à vendre. Veuillez nous laisser. "
C'est alors qu'en posant les yeux sur son amulette, il vit que celle-ci avait commencé à briller, la puissance magique ayant en quelque sorte "réactivé" la fonction première de l'amulette. Il cacha l'artefact dans la paume de sa main avant de la mettre sous sa chemise. Il regarda les deux individus." Veuillez m'excuser, je... Je dois partir. "
C'est alors qu'il se leva et commença à se diriger vers la sortie. Mais il était sûr qu'on allait le retenir. Il ne voulait pas rester ici. Le fait que la magie se réveille en lui n'était pas une bonne chose, il devait absolument éviter de recouvrer ses pouvoirs.HJ : Désolé, petit rp mais petite forme également
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| | Sam 6 Aoû - 12:04 | | | | "Cette amulette n'est pas à vendre, veuillez nous laisser"
L'instant d'après, le sol trembla légèrement et le coup de pied porté par terre par le vieil homme eut pour effet de laisser une petite tracer de brûlé sur le plancher. Quelle malchance : l'homme connaissait apparemment la valeur de ce gri-gri. Peut-être pourrait-il éclairer Achab sur son fonctionnement, qui sait. Mais en tout cas, sa colère eut pour effet d'apporter pas mal d'informations à Achab, et c'était le but de son intervention si inconvenante. Il savait pertinemment que jamais il n'aurait pu l'acquérir par une demande pareille. Ce manque apparemment total de subtilité lui avait servit à savoir un peu mieux à qui il avait affaire, mais jamais il n'aurait imaginé que ce serait à ce point là. La colère dont il avait fait preuve laissait entendre que cet objet était non seulement de valeur mais aussi et surtout qu'il y tenait. Peut-être un héritage, ou un trésor trouvé on ne sait où, qui sait. En tout cas, ce ne serait franchement pas évident de l'obtenir. Et d'ailleurs, au passage, le voulait-il vraiment? Ce qui l'intéressait était surtout de l'étudier, de savoir comment ça marchait. Peut-être que son insistance allait lui causer des problèmes... Mais, avouons le, il ne craignait que les agents de la milice, ainsi que les patrouilles. Pour en revenir à ce que la réaction du vieillard lui avait apprise, c'est la suite qui fut véritablement intéressante : ce vieux était un magicien. Et pas un petit apparemment. Sur un simple accès de colère, il avait fait tremblé le salon dans son ensemble. Traduction : il ne pourrait pas lui voler son pendentif, et c'était bien dommage.
Soudain troublé, presque apeuré, il entrepris de s'esquiver du salon de manière empressée. Achab détailla là encore ce qui se passait. Juste après que son pouvoir, si puissant, se soit manifesté, il désirait sortir. Pas besoin d'être un génie comme lui pour comprendre qu'il aurait aimé que ça ne se sache pas. Mais pourquoi? Il n'était plus tout jeune, et peut-être avait-il été un puissant mage dans sa jeunesse, et que, de ce fait, il était assez connu. La plupart des vieux qui ont un minimum d'intelligence, qui ne sont pas incontinents et qui arrivent à marcher sans piquer du nez (et ainsi ressembler à une espèce d'arbuste défraîchi et déraciné) veulent, contrairement à ce qui est bon pour eux, rester seul, ce qui a tendance à les rendre plutôt chiants, voire même démocrates, l'outrage suprême qui puisse être fait à l'humanité (ceci en supposant que l'humanité que comprenne que les puissants, bien entendu). Après tout, l'espèce de vieux la plus répandue, mis à part le mort, n'est elle pas le vieux c**? Bah non en fait, c'est plutôt le vieux gâteux. Mais en l’occurrence, la dernière catégorie ne suscite dans notre esprit pas plus d'intérêt que la mort de l'archevêque Lara Lidwin ne pèserait sur l'avenir de Terra Mystica.
En tout cas, il ne fallait pas laisser le vieil homme replonger dans la foule, sinon, il serait presque impossible de lui remettre le grappin dessus, et Achab n'allait pas laisser passer un objet aussi intéressant que cette amulette. Alors qu'il réfléchissait à ce qu'il allait dire, il repensa à cette amulette. Peu après l'accès de colère de l'homme, de la magie s'était dégagée de celle ci à un niveau supérieur. Ce qu'il y avait avant faisait plutôt figure de résidu, comme une roue qui arrive juste à tourner. Maintenant, on dirait au contraire la même roue sur une pente descendante, prenant de la vitesse. La magie que l'homme avait libéré avait sans doute activé ce bijou, et cela le rendait mille fois plus intéressant encore. Là encore, le fait qu'il la cache si rapidement l'intéressait beaucoup, et le confortait dans son hypothèse. D'où venait cette brillance? En regardant la peau du vieillard, là où se trouvait la médaille peu avant, il vit que sa peau était légèrement rouge, comme ci l'amulette s'était mise à chauffer. Soit elle avait vite chauffé, au moment où elle avait commencer à briller, soit, au contraire, elle laissait doucement s'échapper quelque chaleur depuis un moment. Allez savoir, il aurait la réponse plus tard de toute façon.
Et pour obtenir une réponse, il faut d'abord poser une question. Et il fallait la poser à Mathusalem, c'était évident. Il était sur le point de sortir, et, si les autres clients regardaient béatement autour d'eux, seuls Achab et la femme si séduisante le regardaient lui. A ce propos, il se demanda qui elle pouvait être. D'elle aussi, il semblait émaner cette espèce d'aura magique mais également sombre, presque malsaine tandis qu'il était à côté d'elle. Se pourrait-il qu'elle soit un démon? La séduction, l'aura maléfique, la magie ambiante, soit à cause de ses talents de magicienne, soit à cause d'une certaine intemporalité, tout cela semblait concorder à cette hypothèse. Mais il ne pouvait en être sûr et se contenterai d'être prudent. En attendant, il devait montrer au vieil homme qu'il n'était pas qu'un malotru peu propre sur lui : il fallait lui faire comprendre qu'il était digne d’intérêt, et ce ne serait pas dur. Il se tenait derrière la femme, et tapota sur son épaule gauche, alors qu'il était plutôt vers sa droite. Alors que, fatalement, elle tournait la tête vers la gauche, il se téléporta là où son regard était tourné : devant la porte, devant le mage. Il était désormais dos à celui ci mais se retourna bien vite en l'interpellant ainsi :
"Je ne suis pas du tout navré de m'être ainsi montré mal élevé mais la politesse est un luxe que je ne puis me permettre. Je me permet juste de vous dire que je ne suis pas n'importe qui et que j'aimerai m'entretenir avec vous d'une façon un tant soit peu plus sérieuse et professionnelle au sujet de cet étrange bijou, monsieur le magicien. Contrairement à ce que vous penser je suis totalement apte à comprendre l'importance de cet artefact, peut-être même plus que vous, je suis prêt à le parier"
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| | Sam 6 Aoû - 17:45 | | | | La démone n'en revenait pas: c'était qui ce type ? Elle l'avait vaguement vu entrer du coin de l'oeil mais comme la plupart des rares clients du coin, elle n'avait pas fait attention plus d'une fraction de seconde. Elle n'avait même pas écouté ce qu'il disait à la commerçante. Après tout, elle n'était pas en service, elle n'avait pas à faire la police. De toute façon, ce n'était pas son job de faire régner l'ordre. Elle avait donc poursuivit sa discussion avec le vieil homme. Quand l'inconnu débarqua à leur table, elle ne dit rien, trop intriguée pour parler. Il avait l'air d'être vieux et usé, des cernes, le regard un peu fou et le teint terne. Elle n'en avait pas peur mais s'inquiétait des réactions qu'un bonhomme pareil pouvait avoir. Elle fit bien car la première chose qu'il dit fut une offre concernant le médaillon qui pendait au cou du vieillard. Réaction immédiate: le papy bouillonnant tapa du pied et la terre se mit à frémir. Nisa ne mit pas longtemps à comprendre qu ce n'était pas le hasard qui provoquait cela. Son invité se leva brusquement, fit volte face et s'en alla vers la porte.
Elle allait le retenir quand elle sentit qu'on lui tapotait l'épaule. Par réflexe elle tourna la tête pour se rendre compte qu'on l'avait berné comme une enfant. La moutarde lui monta au nez: c'en était trop pour elle. Contenant son explosion de colère, elle se releva si brutalement que sa chaise bascula en arrière. Sans s'en inquiéter, elle marcha d'un pas menaçant vers les deux hommes. Elle voyait rouge, et pas seulement à cause de la couleur de ses yeux. Non mais il se prenait pour qui celui là ? Il se tapait l'incruste, l'ignorait superbement, mettait en colère le papy qu'elle aimait bien au fond et se jouait d'elle ! Il harcelait le vieux mage et avait l'air louche. Et le pompom: il lui pourrissait son après-midi ! Elle écarta le mage en lui posant une main sur l'épaule et saisit l'autre à la gorge. Dans son accès de colère, elle le plaqua contre le mur et le souleva de terre. Il avait décidé d'agacé la mauvaise personne. Nisa, comme tous les démons, possédait une force surhumaine qui, sans être extraordinaire, lui était parfois bien utile. Contre cette perche maigrichonne, c'était un jeu d'enfant. Elle le secoua de droite à gauche, se retenant de lui arracher la tête.
-Ca suffit maintenant les impertinences. Le monsieur t'a dit non. Alors ne te met plus sur son chemin. Ni sur le mien.-
Elle le relâcha pour qu'il s'affaisse contre le mur. Sans un regard pour sa victime, elle saisit le magicien par le bras d'une poigne de fer et l'entraina à l’extérieur. Elle jeta par-dessus son épaule une pièce d'argent pour payer son thé. Sans vraiment le ménager, elle l'entraîna de nouveau à sa suite dans la ruelle.
-Pas la peine de t'inquiéter, je ne te ferai pas de mal. Mais on va discuter.-
Elle n'avait rien contre lui mais elle commençait à se poser des questions. Elle était au service de l'Archidémon, elle se devait d'être curieuse sur certains points. Et le vieil homme avait l'air d'en savoir beaucoup et d'être beaucoup plus que ce dont il avait l'air. Finalement, elle avait eu une bonne intuition. Et puis cette histoire de médaillon qui intéressait tant l'autre hurluberlu... Elle voulait mettre ça au clair aussi. Si le mage s’avérait être quelqu'un de dangereux, elle avait le devoir de le signer pour le garder à l’œil. Finalement, la jeune femme trouva ce qu'elle cherchait: une ruelle sombre et si étroite qu'on pouvait à peine s'ytenir à deux de front. Elle fit passer le magicien devant elle et le relâcha. Les bras croisés, les sourcils froncés, elle hésitait entre colère et curiosité. Finalement, pas la peine de le brutaliser plus que ça: c'était un pépé ronchon qui lui avait accordé son temps, même si c'était intéressé (l'appel du chocolat, ça se comprend).
-Bon...tu es encore moins inoffensif que je le pensais tu vas donc m'éclairer sur plusieurs points. Quel est ton nom ? Quel genre de mage es-tu et qu'est-ce que c'est que ça ?-
Elle pointa du doigt le médaillon sans pour autant le toucher. Pas la peine de lui donner l'impression de vouloir s'en emparer, elle n'en voulait pas. Par contre, savoir pourquoi il déchaînait des passions l'intéressait beaucoup plus.
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| | Sam 6 Aoû - 19:18 | | | | Sur le point d'envoyer une table sur la personne qui le harcelait au sujet de son amulette, il n'eut toutefois pas à se montrer plus violent. La jeune femme qui se retrouvait en retrait décida une nouvelle fois de rentrer dans le jeu en prenant l'homme mystérieux par la gorge et elle envoya celui-ci violemment contre un des murs du salon de thé, sous le regard apeuré de la tenante qui n'avait rien demandé. Plutôt impressionné par ce rapport de force, il regarda l'homme qui était assis contre le mur qu'il venait tout juste de prendre et ne fit même pas attention quand la jeune femme le tira par le bras hors du salon de thé.
Cette force... Elle n'était pas caractéristique des humains, même bien entraînés. Ni ses yeux rouges d'ailleurs. Elle aussi allait devoir s'expliquer à propos de certaines choses, et répondre à une question essentielle : qui était-elle, ou plutôt : qu'était-elle ? Ce n'était pas une humaine, et l'ancien mage en était pratiquement totalement convaincu. Une femme comme ça n'aurait pas pu soulever et plaquer un homme, même aussi affaibli que celui-ci, ou elle aurait eu du mal. Là, c'était plus comme un enfant qui secouait une petite brindille pour jouer à l'épée.
Quand ils sortirent du salon de thé, la jeune femme rassura le mage en lui disant qu'elle ne lui ferait aucun mal. Ça, ce n'était pas en comptant le tempérament plutôt imprévisible des femmes qui envoient valdinguer des hommes lourdingues contre un mur. Le vieillard imaginait comment devaient finir les hommes qui osaient essayer de la séduire. Ils devaient sans doute finir en plusieurs morceaux, à en juger par l'état de l'homme qui avait fait face à son courroux quelques secondes plus tôt.
L'intérêt de la femme envers le vieillard était intéressante. Les jeunes demoiselles s'intéressent rarement, et c'est une vérité générale, aux vieux papis rabougris, à moins qu'ils soient riches. Le vieillard, lui, était beaucoup de choses, mais n'était surtout pas riche, sa pension d'ancien Mage de Guerre lui permettant de vivre convenablement seul, mais seulement seul. Mais en quoi donc pouvait-il intéresser la jeune femme ? Ses pouvoirs, sans doute. Mais pourquoi ? Comptait-elle se les approprier, ou bien représentaient-ils un danger pour elle ? Le fait qu'il n'avait plus vraiment de pouvoirs ne le rendait pas réellement dangereux, son âge également.
Après une courte marche dans les ruelles sombres de la capitale, la jeune femme engouffra l'homme dans une ruelle très étroite avant d'y pénétrer à son tour. Si elle comptait se battre, le vieux mage était en excellente posture pour s'en tirer. Sa magie pouvait largement l'aider à immobiliser sa victime dans ce genre de situations, même si cette même magie était loin d'être acérée comme dans sa folle jeunesse en tant que Mage Soldat. La jeune femme prit la parole en premier.
" Bon...tu es encore moins inoffensif que je le pensais tu vas donc m'éclairer sur plusieurs points. Quel est ton nom ? Quel genre de mage es-tu et qu'est-ce que c'est que ça ? "
Le vieux mage, pensant qu'il était mieux pour lui d'être honnête, décida de répondre franchement à ses questions.
" Je suis Olaf Nettringe, ancien lieutenant de l'Ordre des Mages de Guerre. "
La nouvelle devait avoir sensiblement surpris la jeune femme. Les Mages de Guerre étaient connus pour leur maîtrise de la magie et surtout pour être l'élite du royaume avant l'ascension d'Aile Ténébreuse au pouvoir. Elle devait penser que le vieillard avait vécu beaucoup de choses dans sa vie par delà son adhésion aux Mages Soldats, et elle avait entièrement raison, ne serait-ce que pour ses épreuves de sélection qui avaient failli le tuer. De plus, si les Mages de Guerre normaux étaient forts, Olaf, lui, était connu dans tout le Royaume pour être l'un des plus puissants mages de guerre de son époque, et son nom avait une notoriété relative chez les pratiquants de la magie de la Terre.
Le mage reprit tout en serrant son amulette qui avait un peu perdu de sa brillance depuis tout à l'heure.
" Et cette amulette est le chef d’œuvre d'Allerion Nettringe, ancien forgeron mage et accessoirement mon aïeul. Cet artefact permet de canaliser les pouvoirs d'un mage afin de non seulement les rendre plus contrôlables, mais également plus puissants.
Maintenant à votre tour. Qui êtes-vous ? "
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| | Lun 8 Aoû - 15:19 | | | | Affalé sur le mur, Achab avait mal à la gorge. Au moins, il avait eu raison : c'était bien une démone. Les effluves malsains qu'elle exécrait en utilisant sa force étaient typiques des démons, ceux de l'emplumé plus précisément. Ce genre de force, en elle même d'ailleurs, sans compter les émanations de magie, était trop important pour être naturels. Certes, il n'était pas spécialement lourd, ni fort, mais tout de même, là on aurait dit un chat entrain de jouer avec une souris. Lui qui avait toujours aimé les chats, il allait vite changer d'avis au rythme où ça allait. Revenons dans l'histoire : pourquoi cette rage? Juste parce qu'il les avait dérangés? A ses yeux, cela lui paraissait hautement improbable : on ne se risque pas à attaquer un homme ainsi ouvertement juste parce que c'est un malotru (et d'ailleurs, sa chute sur le sol lui avait fait très mal au tru, si vous voyez de quoi je parle).Certes, tout le monde n'était pas aussi froid et calculateur que lui, ce pouvait très bien être une impulsive, mais tout de même, causer une esclandre à Sen'tsura, la ville où siège le roi Démon était assez risqué. Soit elle était encore plus forte qu'elle en avait l'air, soit elle était assez haut placé pour éviter les ennuis. Mais d'un autre côté, elle était bien vite partie du salon, entraînant avec elle le vieil homme. C'est donc soit qu'elle ne voulait pas qu'on lui tombe dessus, soit qu'elle ne voulait pas que quelqu'un mette la main sur le vieux. En ce qui concerne son statut supposé, cela était très possible, justement parce qu'elle était une démone. Vu sa force, et son manque total de diplomatie, c'était un poste militaire, ce qui la rendait très dangereuse, car cela laissait indiquer que c'était une brute. Il faudrait donc la neutraliser assez vite, sans prendre trop de risques, on ne sait jamais. Quant au vieil homme, sa puissance magique le rendait évidemment intéressant, mais était-ce comme allié potentiel ou comme ennemi de la brute à forte poitrine? Qu'importe pour lui, mais son amulette l'intéressait.
Ce raisonnement ne pris qu'environ deux secondes, tant son cerveau était habitué à des distillations plus poussées concernant je ne sais quel produit. Il se releva bien vite : il avait certes l'air fragile comme un fétu de paille, mais il ne prenait pas que des potions fortifiantes. Si la force physique n'était pas son apanage, il était résistant, plus que la moyenne des hommes de son âge d'ailleurs, même si il n'en avait pas l'air. Une fois debout, il se massa la gorge, et, sans jeter un regard aux gens à l'intérieur, sortit rapidement pour ne pas les perdre. Il les avait entendu tourner à droite en sortant, et c'est là qu'il devait commencer. Ils avaient 4 secondes et 37 centièmes d'avance sur lui, et la foule s'était déjà refermée derrière eux. Mais il avait une idée. Il regarda le toit du salon de thé, et se téléporta à cet endroit immédiatement, surplombant la foule d'environ 4 mètres. de là, il vit, après avoir cherché pendant quelques instants, deux personnes, dont un vieil homme, remonter la foule avec force bousculade, visiblement pressés de partir, sans regarder derrière eux. Si il avait été prétentieux (et idiot), il aurait pu penser qu'il avait peur d'eux. Attention, ceci est une métaphore déplacée et ne voulant rien dire : elle avait une force d'éléphant, c'est vrai, mais les éléphants ont peur des souris, non? Au passage, ceci est totalement faux, et jamais il ne se serait comparé à une souris. On a son petit orgueil tout de même. Tout ce qu'ils souhaitaient, c'était ne plus être importunés. mais c'était sans compter sur sa propension extraordinaire à faire chi** les gens autour de lui, et à les poursuivre si jamais ils continuent de vouloir lui échapper. Presque une mission divine en somme, et si jamais il avait été assez idiot pour être croyant, il aurait pu penser ça, tant c'était dans ses gènes.
Se téléportant de toits en toits, il les suivant tranquillement, sans même avoir à marcher, jusqu'à ce qu'il les voient tourner dans une ruelle sombre. Il jumpa alors jusqu'à celle ci, pour voir qu'ils s'y étaient arrêtés. Pour le tuer, ou pour s'expliquer?
" Bon...tu es encore moins inoffensif que je le pensais tu vas donc m'éclairer sur plusieurs points. Quel est ton nom ? Quel genre de mage es-tu et qu'est-ce que c'est que ça ? "
Bon, bah voilà la réponse. Ses pouvoirs l'intéressaient effectivement, de même qu'Achab. Peut-être qu'elle voulait la même chose que lui : le jauger, savoir à qui on avait à faire, si il pouvait être dangereux, etc... Et surtout, qui il était et que signifiait cette médaille? Au moins, en montrant ouvertement de l'intérêt pour celle ci, il avait éveillé celui de la démone, et c'était une bonne chose. Elle allait obtenir des infos sans qu'il ai à déployer des trésors d'habileté pour y parvenir. Du moins, si il répondait, bien entendu.
" Je suis Olaf Nettringe, ancien lieutenant de l'Ordre des Mages de Guerre. "
Olaf Nettringe, le mage de guerre? Achab fut partagé entre l'éclat de rire et la consternation. Cet homme, dans sa jeunesse, était l'un des plus puissants mages de Terra Mystica. Cet homme avait été un héros, adulé par des milliers de personnes, et beaucoup d'abrutis voulurent faire de la magie pour pouvoir devenir comme lui un jour (et tous, bien entendu, s'étaient admirablement bien plantés, c'est un fait. Le talent est une chose qui échappe à la majorité). Achab avait devant lui (ou plutôt, pas loin en dessous de lui) un ancien héros de guerre, une machine à combattre, depuis longtemps disparu mais pas oublié de tous. Et voilà qu'il tombait sur lui, par hasard, juste à cause de son amulette, et rien, absolument rien chez lui ne lui aurait permis de deviner, pas même ses pouvoirs. certes, il avait senti une très grande puissance chez lui, mais rien qui concorde avec ce que l'on disait des mages de guerre, et d'Olaf lui même. Il avait déjà rencontré des mages plus puissants. Sans doutes ses pouvoirs s'étaient-ils amenuisés avec l'âge. Le pauvre, lui qui avait été si grand avant, voilà ce qu'il était devenu. une chose était sûre : soit Achab resterait au sommet de son art, soit il mourrait, mais jamais il ne deviendrait ainsi, ça c'était sûr et certain. Attendez un peu... Nettringe? Mais alors, cette amulette? Serais-ce...
" Et cette amulette est le chef d’œuvre d'Allerion Nettringe, ancien forgeron mage et accessoirement mon aïeul. Cet artefact permet de canaliser les pouvoirs d'un mage afin de non seulement les rendre plus contrôlables, mais également plus puissants.
Maintenant à votre tour. Qui êtes-vous ? "
C'est bien ça, un bijou magique extraordinaire, et qui aurait soi disant un autre pouvoir que celui énoncé, voire même plus encore! C'était exactement pour ça que son cerveau avait fait en sorte de s'intéresser à cet objet ! Il avait du sentir qu'elle avait quelque chose de vraiment particulier. Elle amplifie les pouvoirs magiques? Si c'était un génie, c'est grâce à la magie qui coule dans ses veines et qui fait fonctionner son cerveau bien mieux que tous les autres. Alors, avec cette amulette, ça allait être encore mieux. Avec elle, il pourrait réussir à inventer cette nouvelle poudre qu'on tente tant de lui arracher, il pourrait concevoir des armes de plus en plus puissants, des potions bien meilleures que toutes celles existantes, il pourrait annihiler tous les effets négatifs du DHC, sa création, et il n'en garderait que les positifs ! Et en plus, il découvrirait toutes les autres fonctions de cette amulette : seul ce genre de défi l’intéressait véritablement. Si il faisait des recherches de ce genre, c'est uniquement parce qu'il n'y a que ça qui présente le moindre intérêt pour lui. Il fallait qu'il la voie absolument. Mais avant toute chose, il fallait qu'il se calme. Les émotions entraînent toujours dans la mauvaise direction, il le savait. Si il était calme, il l'obtiendrait, si il ne l'était pas, il allait se faire avoir. Bon, la première chose à faire : se débarrasser de l'allumeuse trop curieuse.
Pour ça, il avait ce qu'il lui fallait dans sa poche. Il avait toujours de quoi semer, ou ralentir ses éventuels poursuivants, et ça allait être utile, pour peu qu'elle en inhale assez. D'habitude, il le répand à un endroit où il sait que ses ennemis resteront longtemps, mais là, il devait espérer, et s'éloigner. Le Yoïmbi était un extrait d'une plante du même nom, qui rendait les jambes littéralement en coton, et empêchait presque de se déplacer pendant une dizaine de minutes. Il suffisait de 13 secondes d'inhalation pour en sentir les effets, mais 13 secondes, c'est énorme. Il n'avait cependant rien de plus rapide sur lui, malheureusement, alors il faudra que ça marche, où sinon, ils devraient s'entretenir à trois. Surtout, il ne faudrait pas la laisser s'approcher de lui. Si elle le faisait, il se téléporterait au moins 5 mètres plus loin.
C'est partit. Se redressant, et les regardant (l'impératif pour pouvoir se téléporter) il jumpa (le jump était l'autre nom donné à la téléportation) derrière Olaf, avant qu'elle n'ait pu répondre, un flacon en verre très fin de Yoïmbi à la main. Une fois cela fait, il laissa tomber celui ci, et tourna la tête, regardant derrière lui, vers les toits, et jumpa 150 mètres plus loin avant que la fiole ne tombe et ne se brise. Une fois arrivé là bas (ou plutôt là haut), il s'éloigna d'un bond d'Olaf, pour ne plus être à portée de bâton, et parla aussitôt.
"Je sais que ce n'est pas à moi que vous posiez cette question, mais je me nomme Achab Jeckyl, et je suis ce que l'on nomme un alchimiste de génie. Je suis le concepteur de la toute dernière générations de canons, de nombreuses potions, et de la substance inhibitrice que je prends et qui s'appelle DHC. Ne me prenez pas pour un idiot et écoutez moi Olaf. Tout ancien mage de guerre que vous soyez vous ne présentez aucun intérêt pour moi, mais votre amulette est une véritable énigme magique que je me dois de résoudre. Elle a plus de pouvoir que vous ne le croyez ou que vous ne l'ayez dit, et je peux trouver ce que c'est. Aucune énigme ne me résiste, alors ne montez pas sur vos grands chevaux je vous prie, et soyez raisonnable."
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| | Jeu 11 Aoû - 21:16 | | | | HRP : Vu que Nihasa ne répond pas depuis, je réponds. J'espère qu'elle continue toujours le RP. ____________________________________________
La jeune femme resta silencieuse, et ce fut à la grand surprise d'Olaf l'homme qui répondit à la question du vieillard après avoir répandu une fumée bizarre dans les airs. Il ne se douta pas que c'était de la fumée de Yoïmbi, car malgré ses connaissances élémentaires en alchimie (après tout, c'est un érudit), il pensait juste que c'était une sorte de fumigène afin qu'il n'attaque pas l'alchimiste et que celui-ci puisse parler sans être menacé. Après quelque secondes, une quinzaine de secondes plus exactement, il sentait ses jambes s'alourdir, puis devenir tellement légères qu'il ne pouvait plus tenir dessus. Le vieillard plia les jambes mais réussit néanmoins à rester à peu près debout grâce à son bâton de bois. L'alchimiste prit la parole tout d'abord en se présentant. Il se nommait donc Achab Jeckyl et qu'il était - selon lui - un grand alchimiste, concepteur de nombreux objets qui - toujours selon lui - avaient révolutionné la façon de faire la guerre, de tuer. L'ancien Mage de Guerre n'avait aucun respect pour ses gens là, qui donnaient de leurs talents pour tuer. Bien qu'il fut militaire dans sa jeunesse, Olaf avait grandi dans l'idée que les militaires aidaient les gens avant de les tuer. Cet incident qui le poussa à une retraite prématurée lui avait vite fait changer d'avis. Il savait que les fantassins, les soldats, et même les mages de guerre existaient pour le combat et non la protection : leur but était de tuer et non pas sauver. C'était l'un des aspects qui avaient poussé Olaf à quitter l'armée.
L'incident à l'origine de son retrait de l'armée n'était pas connu de beaucoup de gens. Quelques témoins, des membres haut placés de l'armée royale et de l'Ordre des Mages de Guerre, et c'est tout. Toutefois, il y avait eu nombre de ragots par rapport à son départ : certains disaient qu'il avait perdu ses pouvoirs, d'autres disaient carrément qu'il avait été tué, et certains même disaient qu'il était rentré dans le rang des espions et qu'il devait faire semblant de s'être retiré de la "vie publique". Rien de tout cela n'était vrai, bien entendu, et le vieillard n'avait appris ces ragots que par les discussions autour de lui. Non, la réalité était encore bien pire que ces petites rumeurs : il avait tué quelqu'un. Certes, ce "quelqu'un" n'était pas innocent : il avait violenté deux personnes avant de s'enfuir avec les produits d'une bijouterie dans Sent'sura. Mais il ne méritait pas la mort ; quelques mois au cachot, mais pas la mort. Personne ne méritait cela. Le vieux mage était constamment hanté par ce moment tragique qui avait profondément bouleversé sa vie.
Il pleuvait des cordes sur Sent'sura, ce jour-là. Alors qu'Olaf était en patrouille, une bijouterie était braquée par un jeune homme. Pris de panique, celui-ci avait frappé deux des vendeurs qui essayaient d'empêcher le larcin de plusieurs bijoux à la valeur matérielle inestimable. Après être sorti de la bijouterie, l'un des vendeurs ayant crié au voleur, Olaf l'avait repéré et s'était lancé à sa poursuite. Il courait vite, le bougre. Le mage de guerre, encore assez jeune à cette époque, était encouragé par tous les gens qu'il rencontrait, étant donné qu'il était connu à ce moment-là : au sommet de sa gloire, même. Le voleur décida d'essayer de semer le mage en empruntant une ruelle. Convaincu que la crapule allait lui échapper, le Mage de Guerre décida d'écourter la poursuite en utilisant ses pouvoirs. Malheureusement, même l'amulette ne sut contrôler la puissance magique qui se dégageait de la main tendue du "lieutenant Nettringe". Le jeune scélérat s'effondra immédiatement au sol dans un craquement immonde, en plein milieu d'une ruelle sombre et rendue boueuse par la pluie. Dans la flaque dans laquelle le voleur était tombé se formait de minces filets de sangs qui commençait à rendre l'eau au départ translucide totalement écarlate. Le mage était à ses côtés, complètement choqué par l'acte qu'il venait de commettre. Chaque inspiration du jeune homme le faisait atrocement souffrir et au fur et à mesure que ses poumons se gonflait, la cage thoracique craquelait de plus en plus. Le jeune homme regardait le mage dans les yeux, un mince filet de sang partant de la bouche pour rejoindre le sol en passant par la joue. Au bout de deux minute seulement, le jeune homme ne bougeait plus. Aucune inspiration douloureuse, un regard vide dont les pupilles commençaient doucement à se dilater. Olaf fut hanté pendant des mois par l'image qu'il avait de ce jeune homme, souffrant le martyr et implorant aux cieux de le laisser vivre. Pendant ces mois, chaque nuit devenait un véritable cauchemar. Chaque nuit, l'image de cet enfant massacré revenait, encore et encore. Cet obsession s'estompa au fil des années, mais pas la culpabilité. En voulant faire le bien, Olaf répandait le mal. Voilà la véritable raison de son départ de l'armée Royale.
Pour en revenir à ce qu'il passait en ce jour ensoleillé à Sent'sura, loin de tout horrible souvenir, ce mystérieux Achab Jeckyl aborda le sujet de l'amulette en sous-entendant le fait que le nom d'Olaf Nettringe ne lui était pas inconnu. C'était normal, étant donné que beaucoup de pratiquants de la magie - même aujourd'hui - connaissaient son nom, bien que moins de gens connaissaient réellement le personnage. Il souhaitait étudier le pendentif afin d'en dévoiler tous ses secrets. Le vieillard n'avait vraiment aucune confiance en ce mystérieux alchimiste, et le fait qu'il soit talentueux n'impliquait pas le fait qu'il était forcément preux ou désintéressé. Quand la fumée dense de Yoïmbi se dissipa dans les airs, il put voir le visage d'Achab au-dessus de sa tête : celui-ci n'était pas affecté par cette fumée mystérieuse. Le vieillard toussota et essaya tant bien que mal de se redresser un peu sur ses jambes, ce qu'il réussit au prix de grands efforts tellement celles-ci étaient cotonneuses, voire inactives. Bien qu'il n'aimait pas le personnage, Olaf décida d'en savoir plus sur cet homme, quitte à le laisser atteindre ce qu'il voulait : l'amulette.
"Ainsi, vous me connaissez. Ça ne m'étonne pas. Mais à vrai dire, je me fiche bien de ce que vous pensez de moi, et je sais très bien que vous vous intéressez à l'amulette, et que vous voulez vous en emparer. Amenez-moi chez moi, et nous pourrons discuter de ce que vous voulez une fois là-bas."
Son regard se porta presque immédiatement sur Nihasa. Ce regard sous-entendait que si la jeune femme désirait en savoir plus sur le vieillard, elle allait non seulement devoir le suivre jusqu'à chez lui, mais également ne pas faire de mal à Achab. Du moins, pour l'instant. S'il osait tenter quelque tentative de vol, Nihasa se ferait sans doute un plaisir de dépecer le génie alchimiste. C'est alors que, tout en regardant Achab, Olaf rajouta - comme tout bon vieil aigri qui se respecte - :
"Bon, vous allez descendre m'aider ou bien vous comptez vous dorer la pilule !?"
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| | Dim 14 Aoû - 17:28 | | | | Ce coup là, elle ne le vit pas venir. Mais elle avait de bons réflexes. Elle s'écarta précipitament pour se tenir loin du nuage. Pourtant elle en respira assez pour avoir les yeux qui piques et sentir ses jambes tremblotter. Elle leva les yeux vers la voix: c'était encore ce drogué à l'air insupportablement supérieur. C'en était beaucoup trop pour sa fragile patience ! Elle mit deux doigts dans sa bouche et poussa un sifflement strident pendant que les deux hommes discutaient. Elle avait besoin d'Iskar. Un lien éternel les reliait et à chacun de ses appels, quelque soit la distance, il l'entendait et arrivait aussi vite que le vent. Alors là, comme il se trouvait dans les écuries du palais, il ne lui faudrait même pas une minute !
Et en effet, alors que les deux messieurs en étaient encore à papoter, un hennissement strident déchira l'air. Même dans la rue bondée on l'entendit et certains même le reconnurent. Un étalon énorme se posa dans la ruelle, repliant ses ailes, tête baissée pour menacer les deux mages de ses cornes. Sans une hésitation, Nihasa sauta sur son dos avant que ses jambes ne lâchent tout à fait. Au moins elle ne perdrait pas la face en s'écroulant au sol. Elle n'en voulait pas à Olaf, il avait été franc avec elle et au fond, chose assez rare, elle le respectait ce vieux papi bougon. Il avait vu et vécu des choses surement très enrichissantes et en savait long sur la magie. Mais il avait l'air de préférer garder cela derrière lui et semblait vraiment tenir à son petit train train de vie tranquille à présent. En même temps, il était très très vieux, c'était surement normal. En revanche, l'autre tête dépingle la gonflait à un point rarement atteint. Elle était restée calme et polie et Aile Ténébreuse lui avait demandé de ne pas faire de vagues en ville mais cette fois c'était trop. Un rictus de haine déformant son visage, elle lui cracha:
-Tu vis des derniers instants d'homme libre. On n'offence pas le capitaine de cavallerie de sa Seigneurerie sans y perdre des plumes !-
Elle mémorisa chaque trait de son visage, prête à en faire la description précise à tout moment. Puis, elle étendit la main sur le côté. L'étalon renacla et l'avertit d'une voix d'outre-tombre:
-Le Maître ne sera pas content si trop de citoyens meurent.-
Mais sa cavalière ne lui accorda pas un regard. Les yeux revulsée, elle semblait parcourut de frissons incontrolables. Un instant plus tard, la terre se mit à trembler et les pavés se soulevèrent. Des créatures sortaient de terre dans des cris excités. Ca ressemblait à des chiens mais les épaules étaient trop large et trop puissantes. La gueule écumante était hérissée de crocs et leurs yeux rouges brillaient d'une étincelle de folie meurtrière qu'il devaient surement à leur maîtresse. Cinq puis dix puis dix-huit. Quand un vingtaine de ces atroces créatures fut sortit de terre, la jeune femme se relâcha soudain. Un ordre silencieux sortit de ses lèvres et les chiens de l'enfer se jetèrent en hurlant vers le fond de l'impasse.
Infatiguables, fins limiers et insensibles à la douleur, c'était les traqueurs parfais. Capables de passer des jours à courir, aucun besoin de manger ou de boire, ils n'obéissaient qu'à leur seule maîtresse, ne faisaient jamais preuve de pitié et n'avait pour but que de donner la mort. Nisa était satisfaite: ils tiendraient jusqu'à ce que les troupes arrivent. Cet empaffé ne s'en sortirait pas. Plus jamais il ne pourrait mettre les pieds à Sen'tsura. Quand à Olaf, elle avait bien spécifié qu'il ne devait lui arriver aucun mal. D'un coup de talon, elle vit volter sa monture et sortit de la ruelle dans un galop de tonnerre. Elle ne se souciait pas des gens et Iskar non plus: ils foncaient à travers la ville à la recherche de la première patrouille. Quand ils la trouvèrent, la démone eu un sourire mauvais: c'était celle qu'elle avait intentionnellement bousculée. Le chef de l'escouade la regarda, terrifié de la reconnaitre. Sans son masque de timidité et montée sur son cheval, Nisa était plus que reconnaissable.
Elle lui décrivit l'homme qu'ils devaient chercher et arrêter voir tuer, lui interdit de faire du mal au vieillard et donna l'ordre de sonner le rappel: le drogué était alchimiste et ne semblait pas être de leur côté. Il était dangereux.
Puis elle se lança de nouveau à pleine vitesse vers les murailles du palais.
[HJ: j'arrête ici. Vous pouvez jouer les chiens un moment et ensuite les gardes en PNJ =) Amusez-vous bien ! ]
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| | Lun 15 Aoû - 20:31 | | | | "Ainsi, vous me connaissez. Ça ne m'étonne pas. Mais à vrai dire, je me fiche bien de ce que vous pensez de moi, et je sais très bien que vous vous intéressez à l'amulette, et que vous voulez vous en emparer. Amenez-moi chez moi, et nous pourrons discuter de ce que vous voulez une fois là-bas. - Bien entendu que je cherche à m'en emparer, ça me paraît évident, mais mon but premier est de voir ce qu'elle renferme comme secret. Ensuite nous verrons bien. - Bon, vous allez descendre m'aider ou bien vous comptez vous dorer la pilule !?"
Il aurait bien aimé avoir le temps de lui répondre, mais visiblement, la démone n'était pas de cet avis. Et, si il avait imaginé qu'elle puisse être dangereuse, il ne s'attendait pas à ça. Pourquoi la malchance le suivait-elle comme un espèce de nuage noir ou pire, un putois amoureux?!
"Tu vis des derniers instants d'homme libre. On n'offence pas le capitaine de cavallerie de sa Seigneurerie sans y perdre des plumes !"
Allons allons, cela faisait plusieurs années qu'il n'était plus un homme libre. Même si son arrestation ne faisait pas partie de son domaine d'activité à elle, elle aurait au moins pu se renseigner un peu sur les fugitifs les plus recherchés. Par contre, il y eut deux choses vraiment intéressantes pour la suite. D'une part, le fait qu'elle soit le capitaine de la cavalerie d'Aile Ténébreuse. Elle avait donc bien un rang aussi élevé qu'il l'avait imaginé, et même plus encore. Et elle était bien militaire, ce qui expliquait (mais non excusait) son manque total de diplomatie ou au moins de verbiage. Une explication franche et agressive (c'est tout de même le maximum pour un militaire, il le savait) aurait amplement suffit à calmer les ardeurs, plutôt que ce violent emportement. Achab appréciait de plus en plus cette citation qui disait qu'il "ne faut pas désespérer des imbéciles, avec un peu d'entrainement on peut en faire des militaires". Encore une maxime qui se vérifiait. Le bon sens populaire avait tendance à produire des dictions et proverbes sans la moindre once de sens commun, mais cette personne là était un érudit, et on peut dire sans s'avancer que des énonciations mises en avant par un homme intelligent avaient plus de chances d'être réelles que celles de je ne sais quels paysans illettrés dans une campagne sale. Mais, il convient de leur concéder que certains sont ce qu'il y a de plus vrais : "Quand le merle chante en Nelnurr, Welnorr est fini", ou bien "Qui boit sans soif vomira sans efforts", ou enfin "Pingouin dans les champs, hiver méchant !". Enfin bref, je m'égare. La deuxième chose qui avait été intéressante à voir était la puissante énergie magique qui s'était dégagé de son corps, avant que le sol ne se mette à se craqueler. Elle était véritablement très grande, impressionnante même, pour une brute en son genre c'est entendu. Les démons de Zelphos avaient vraiment d'étonnantes capacités. Certes, la plupart étaient brutaux et sans cervelle, mais ils étaient forts, que ce soit physiquement ou mentalement. Si beaucoup d'entre eux sont des fous sadiques, ils restent constants dans leur caractère et sont aussi immuables que les pierres... Et souvent aussi intelligents.
Mais le plus important pour la suite n'était pas ça. C'était les chiens invoqués par la démone qui allaient sans doute rythmer la partie suivante de l'histoire. Achab avait reconnu un sort d'invocation, mais il n'a pas les capacités nécessaires pour l'endiguer, ni pour renvoyer ces bestioles dans leur trou étrange. Mais il ne s'en faisait pas trop : ces bestioles étaient généralement peu intelligentes et, même si elles étaient dures à tuer, elles étaient mortelles. Et il avait déjà son idée pour les abattre. En revanche, leur nombre constitua un certain coup dur. Il faut avouer que 18, ça fait tout de même beaucoup. Enfin bref, il devait s'en débarrasser. Si il ne pouvait espérer un jour que la milice ne lui fiche la paix (ils étaient trop nombreux, et lui pas assez fort. De plus, il y aurait toujours des miliciens, même si il parvenait à tous les éliminer, donc, fuir était la seule solution plausible). Ici, fuir serait également obligatoire, mais ce ne serait qu'un début. Une fois qu'il aurait assez d'avance, il pourrait mettre en place son piège. Mais même la rationalité a du mal à soumettre les démons d'autrefois, ceux que l'on a dans notre esprit. Achab avait été poursuivit durant des heures par des chiens de guerre, alors qu'il était enfant et qu'il s'était introduit dans un camp militaire pour étudier le fonctionnement des balistes, qui le fascinaient : il venait tout juste de comprendre son don à l'époque. Et d'ailleurs, c'est lors de cette poursuite qu'il avait découvert son don de téléportation, un peu par hasard. Mais depuis ce jour, il n'aimait pas spécialement les chiens, en tout cas, pas les grands méchants. Autant vous dire que là, il était servi...
S'enfuir ne poserait aucun problème : il n'aurait qu'à jumper sur les toits puis aller de toits en toits, de 150 mètres (la limite maximale de la distance qu'il peu couvrir en se téléportant d'un coup) en 150 mètres, et ainsi de suite pendant des kilomètres, prenant ainsi une avance acceptable, largement suffisante pour les piéger. Il serait plus dur à pister ainsi qui plus est, sans compter que la ville est le pire des terrains pour le flair d'un chien : toutes ces odeurs mélangées, celles de sueur, de fluides corporels en tous genre, des aliments (surtout un jour de marché), etc... Aller sur les toits leur permettrait de le suivre, car ils l'auront en visuel et ils pourront mieux repérer les traces odorantes. Et justement, il ne voulait pas les semer, mais les distancer, nuance. prendre le plus d'avance possible pour les anéantir. Il n'avait pas le moindre doute quant à les tuer : il y arriverai, il le savait. Et d'ailleurs, il ne put s'empêcher d'avoir un petit sourire pour cette cavalière : elle avait lancé des chiens meurtriers à la poursuite d'un homme qui était poursuivi depuis des années et qui n'avait pas encore été capturé justement parce qu'ils mettaient un point d'honneur à l'avoir vivant. Elle allait sans doute se faire taper sur les doigts, et l'idée plaisait bien à Achab.
Il y avait cependant une chose embêtante : Olaf. Achab voulait étudier son amulette plus que tout, et, vu la misère dans laquelle il s'est fichu à cause de celle ci, la moindre des choses serait de terminer le travail. Et il allait le faire par tous les dieux, et plus vite que ça. Jumper avec un petit poids de passagers n'était pas compliqué et ne réclamait pas plus d'énergie qu'un jump normal. Il posa donc sa main sur l'épaule d'Olaf en regardant le toit, et il s'y téléportèrent tous les deux. Ne lâchant pas son épaule, il se tourna vers lui, et lui parla.
"On a tous les deux l'air d'être dans de sales draps. Permettez que je vous escorte. Ah au fait, vous ne sauriez pas comment annuler une invocation par hasard?"
Il jumpa trois fois en avant, sur les toits, car les chiens venaient de grimper sur celui ci. Puis il cessa et attendit sa réponse.
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| | Mar 16 Aoû - 21:51 | | | | Voilà qu'ils étaient dans de beaux draps. La femme, ou plutôt la démone venait de lancer des "chiens" assoiffés de sang à leur poursuite, et rien n'est plus difficile à semer qu'un chien affamé, le flair étant encore plus aiguisé et permettant de suivre des odeurs à des kilomètres, même dans des endroits aux odeurs aussi mélangées comme une ville telle que Sent'sura. Même le don de téléportation du dénommé Achab Jeckyl ne suffirait pas à les semer. Il fallait donc les neutraliser une bonne fois pour toutes. C'est d'ailleurs ce que demanda l'alchimiste au vieillard : savait-il se débarrasser d'invocations ? Bien sûr. On avait beau faire le fier quand il s'agit de mélanger de l'armoise avec un bézoard, mais pour appliquer des sorts bien plus utile que de la drogue, on faisait profil bas, hein !
Le vieillard regarda par-dessus le balcon et pouvait voir les chiens grimper à une vitesse et avec une agilité affolantes vers les deux hommes. Décidé enfin à répondre à la question de l'alchimiste, il répondit par ce simple mot :
" Oui. "
Le vieux mage jeta son bâton en bois dans les bras de l'alchimiste puis, tout en chancelant un peu, décida de montrer ce qu'il savait faire. Ce serait la première fois depuis plus de trente années qu'il utiliserait la magie pour détruire quelque chose. Il était angoissé mais exalté à la fois. Il arriva donc près du balcon et attendit patiemment que les chiens arrivent sur le toit. L'un deux arriva bien rapidement et sauta sur le sol. Soudain, alors que les pattes du démon canin atterrissaient sur le toit, une énorme pique de pierre sortit du sol et empala le chien. Celui-ci se mit en quelque sorte à fondre et disparut. Trois autres chiens apparurent, et disparurent aussitôt après avoir reçu chacun une pierre en plein dans leurs faces.
A peine avait-il commencé à jeter ses sorts que le mage commençait à fatiguer : il n'avait plus l'habitude de lancer des sorts aussi facilement, la puissance magique d'Olaf s'était altérée avec le temps et même l'amulette ne pouvait pas vraiment augmenter les sorts du mage tellement ceux-ci s'étaient affaiblis. Après une courte pause, il décida d'en finir avec ces chiens une bonne fois pour toutes afin d'économiser le plus de temps et d'énergie possible. Il attendit que tous les chiens soient arrivés et commencent à encercler l'alchimiste et l'ancien mage. Ce dernier créa une énorme carapace de pierre et s'enferma hermétiquement avec lui et l'alchimiste, les chiens restant en dehors. Il devait reprendre quelques forces avant de continuer.
" Par les douze rois, j'ai plus l'âge pour tout ça. Bon... Bouchez-vous les oreilles, ça risque d'être un peu bruyant. "
Au centre de la carapace de pierre qu'il avait créée deux minutes plutôt, il serra les poings, frappa son pied violemment contre le sol et poussa un cri viril et colérique. La carapace pierreuse éclata et écrasa les chiens qui restaient inlassablement autour des deux praticiens. Olaf regarda l'alchimiste dans les yeux et reprit le bâton qui était dans les mains d'Achab.
[b]" Bon... Téléportez-moi où vous voulez et vous aurez le loisir de consulter mon amulette à votre guise. Que ce que j'ai fait aux chiens vous persuade que voler mon pendentif est une TRÈS mauvaise idée. "
HJ : Vraiment mauvais. Désolé, mais j'ai eu une dure journée. Promis, je me rattrape au prochain post...
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| | Jeu 1 Sep - 8:20 | | | | "Ah"
Il était donc un magicien de la terre. Il y avait eu tellement d'histoire sur le Olaf Nettringe, tant d'histoires différentes, qu'il était devenu impossible de dénouer le vrai du faux. En y pensant, Achab se dit qu'il en allait de même pour toutes les légendes et superstitions, qui racontent qu'il y a longtemps, quelqu'un a fait quelque chose, ou que quelque chose s'est passé, et que tout le monde tient pour acquis parce que "c'était il y a longtemps", et que beaucoup de monde connait cette histoire. Concernant Olaf, quand on voit à quel point une histoire peut être déformée en quelques décennies, on a franchement du mal à accorder de la foi à celles s'étant passées il y a des centaines d'années. Bref, toujours était il qu'il était encore puissant, même si l'acte lui avait coûté vraisemblablement beaucoup d'énergie. Il était essoufflé, et l'effort, si impressionnant qu'il soit, n'était pas aussi fort que ce qu'il le laissait supposer. Si Achab ne savait pas lancer le moindre petit sortilège, il aurait réussi à se débarrasser des chiens en les piégeant. C'était ça, son truc à lui : les pièges, les entourloupes, la stratégies, etc...
[Je finirai plus tard, qu'on se rassure]
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