Dans le genre touristique en continue, les ports sont vraiment l'idéal. Entre le fait d'être en bord de mer, les excursions possibles aux civils, voir arriver et repartir les transports de marchandises, il y a également les allés-retours des fameux navires pirates, ce qui en fait un certain culte d'ailleurs, dans ce lieux ou les flux de personnes se rejoignent. Inutile de dire qu'avec autant de monde, on trouve de ci de là des tavernes à chaque coin de rue, et si vous désirez enquêter sur les hommes des mers, c'est ici que vous devriez commencer.

Les hommes des mers oui, ce n'est pourtant pas compliqué à trouver, ils ont leur style, ce sont généralement des gaillards toujours armés qui se promènent en quête de trésors, et qui, lorsqu'ils passent ici s'arrêtent forcément boire. De tels clients ne peuvent pas être refusés par tous ces bons gérants des tavernes, mais il faudra alors les respecter et surtout, ne rien leur refuser si vous ne souhaitez pas avoir de problèmes. Je ne vous raconte pas l'ambiance dans les îles. Plus les paysages sont beaux, et plus la violence y habite.

Mais, trouver des pirates féminines... En avez vous vu réellement, même dans ce port ? Qu'en est-il de cette tribu de femmes ? Ce n'est pas aussi simple que cela pour en voir passer. Premièrement, les Amazones sont moins nombreuses que leurs ennemis des sables brûlants. Sans un minimum d'intelligence, cette « espece » aurait déjà disparue. Deuxièmement, dans un endroit aussi peuplé, il vaut mieux pour elles de se faire discrète et passer pour de simples filles des rues, pendant que les îles de la Muerta font office de batailles navales. Si elles se montraient directement, sans doute que certaines auraient disparut dans l'ombre en se dispersant en ses lieux, croisant leurs bourreaux, ou pire, cet endroit ne serait plus qu'un vulgaire champs de batailles. Ce n'est pas ce que l'on recherche en arrivant ici.

A l'une des tables des tavernes, une jeune femme en chemise bleue pastelle misait sur des jeux de cartes et d'autres jeux de hasard, contre une petite bande de clampins aussi virils et alcooliques soient-ils. Des imbéciles certes, mais en terme de jeux, ce sont tout de même pourtant des habitués. Qui dans les rues de la misère ne passe pas sa vie a essayer de se faire facilement du fric ? L'un d'eux, moins coriace, transpirait en regardant son chef jouer contre la blonde, l'air incertain.

« Patron, ça doit bien faire la 8ème partie, nous allons tout perdre... Ptêtre que... »

« J'sais c'que j'fais enfin ! J'ai toujours gagné, il n'y a pas de raison que... Oh bordel, elle continue ! »

« Je vous l'avais dit... cette fille est étrange... »

Le chef, baraqué, cru sentir ses nerfs explosés. Hors d'état de continuer à rivaliser avec Linae, il la retint par le col sous la colère.

« Mais d'où est ce que tu sors, toi ? Tu f'rais mieux de me dire par quels moyens tu triches, salope ! »

En guise de réponse, Linae ne pu s'empêcher de sourire, enfilant tous ses gains dans son sac en tissu. Alors qu'elle était sur le point de recevoir un coup, ils virent en face de leur table, le responsable de la taverne se faire menacer par une très belle rouquine à la dague particulière. La panique pour l'homme, d'avoir faillit perdre la main avait attiré leur attention. Linae en profita pour s’éclipser discrètement, dérivant vers la sortie... La nouvelle, s'étant retourné vers la salle, dos à sa victime, ne semblait pas savoir comment réagir désormais. Dans un petit soupire, Linae s'arrêta. Trop protectrice envers les femmes, elle tourna les talons et s'approcha de la demoiselle, dans un élan de charité.

« Camélia, qu'est ce que tu fabriques ? Ce n'est pas lui qui a menacé notre cousine. Aller viens, au lieu d'déranger tout le monde... »

Glissant quelques pièces d'or sur le comptoir pour les dédommagements, Linae poussa sans hésiter 'Camélia' jusqu'à l'extérieur, se dépêchant le plus vite possible. En sortant assez rapidement, les buveurs ne partiraient pas à sa recherche et resteraient à leur table préférée. Ils ont beau être ce qu'ils ont l'air, ils sont trop lâche pour quitter la bouteille, et certainement, auraient la flemme de partir à leur poursuite... Maintenant qu'elles étaient toutes deux en sécurité, pouvant de nouveau sentir l'air frais, la blondinette esquissa un sourire, adressant la parole à la seconde femme avec un petit accent qu'elle n'avait pas utilisé la première fois.

« A mon avis, tu devrais tenter une autre taverne, si tu y retournes ils ne feraient qu'une bouchée de toi. »

Sans rien ajouter, Linae agrippa son sac remplit de pièces d'or et s'apprêta à s'en aller, ayant terminée elle-même ses jeux.

Encore face aux problèmes, c'est nouveau ça! 



 
Alors qu'Ilyanne paraissait perdue, une jeune fille s’avança vers elle. Une humaine, à première vue. Une jeune fille assez grande, elle lui arrivait aux épaules. Des yeux verts, semblable aux siens mais d'une teinte plus pâle, étaient entourée par de longs cheveux blonds. Elle avait des traits doux mais dur à la fois. Ca démarche, son regard, l’attitude qu’elle dégageait, une combattante assurément. Elle avait une musculature un peu plus proéminente que chez la majorité des humaines qu'elle avait vue aussi. Elle trainait avec elle un sac qui semblait assez lourd. Sous les rayons du soleil qui traversaient la taverne, sa chemise bleue pastelle semblait flotter dans l'air. D'un pas déterminer, elle semblait confiante et sur d'elle. La jeune femme avait aussi un air très amusée sur le visage.  


 
« Camélia, qu'est ce que tu fabriques ? Ce n'est pas lui qui a menacé notre cousine. Aller viens, au lieu d'déranger tout le monde... »
 
La jeune femme l’entraîna jusqu'à l'extérieur, sous les regards des clients de la taverne. Ils hésitaient entre suivre les deux femmes ou finir leur verre, le choix n’a pas été très difficile. Le responsable du bar, lui, semblait bien décidé à être payé un peu plus que quelque pièce d'or pour les dommages à sa dignité. Ilyanne n’était pas du tout fâchée de pouvoir sortir de cette fichue taverne. Une fois à l'extérieur, la jeune femme lui adressa de nouveau la parole, avant de s'éloigner, un léger sourire encore sur le coin des lèvres. 


 
« A mon avis, tu devrais tenter une autre taverne, si tu y retournes ils ne feraient qu'une bouchée de toi. » dit la femme avec un léger accent. 


 
« Une bouchée de moi? Une femme qui en sous-estime une autre, et bien j'aurais tout vue. » dit Ilyanne d’un accent tout aussi prononcé. 


 
Dans l'air frais de l'après-midi, la jeune femme lui jeta un regard avant de s'éloigner un peu plus vers la route principale. Elle semblait maintenant desserte, vidée de toute son animation. Les portes des magasins et restaurant étaient fermées ainsi que les fenêtres, barricader. Il ne fait pas encore nuit, la débauche et les attaques de pirate sont assurément omniprésente ici. Un bruit de pièces d'argent ou d'or chatouilla alors les oreilles fines de l'elfe. Cela venait du sac de la jeune femme, il en était rempli, ainsi que probablement ces poches. Avec le vacarme de la taverne, ce détail lui avait échappé. Et cet accent lui disait quelque chose, mais quoi? Elle l'avait déjà entendue quelque part, Ilyanne en était certaine.

Cette jeune femme aime la richesse assurément, avec toutes les pièces qu'elle transporte je doute qu'elle aille bien loin dans ce port remplie de voleurs et de pirates...pirates? Mais bien sûr, elle doit en être une, en tout cas je doute fort qu'elle soit une voleuse. Je n’avais jamais rencontrée de femme pirate auparavant, il parait qu’elles sont plus dangereuse et impitoyable que les hommes. Mais clémente avec les femmes…j’imagine que c’est pour ça qu’elle m’a sortie de la taverne. Mais avec les pirates, il faut toujours rester prudente. Si elle en est vraiment une…


« Vous pourriez peut être me conseiller, vous semblez habituer à ce genre d'environnement. Je m'appelle Ilie, je suis une voyageuse et je cherche un transport. Je vous payerai, bienheureuse pour vos précieux conseils. »


 À ce moment-là, le responsable du bar sortie de la taverne, suivie par deux hommes. Il semblait très contrarié, mais en contrôle de ces moyens. De petite taille et d’une certaine corpulence, comparé à ses hommes de mains, il avait l’air inoffensif. Un gros tablier autour de la taille, taché d’alcool et d’autres fluides corporels, ainsi qu’aucune n’arme sur lui à part un vieux marteau rouillé entre ces mains. Les deux autres hommes, pour leur part, était de grand gaillard assez musclé et puant l'alcool. Ils tenaient chacun un semblant d’épée ainsi qu’un fourreau improvisé, attacher à leur ceinture. Tous deux portaient de vieux chapeaux rapiécés. Ilyanne regarda les trois hommes et se tourna pour leur faire face, un peu amusée. 

« Oui? » Dit-elle tout simplement d’un calme de marbre.

« Tu vas le regrettez de m’avoir ainsi insulté devant tous les clients et mes…heuu..mes amis! »  Dit alors le petit homme, un peu déboussolé par le calme de la femme. 

« D'accord, si vous le dite, je commence par qui? »

Elle recula d'un mètre et sortie tout simplement son arc, un arc argenté d'une grande beauté. Fait d'un bois très spécial, offert par l'homme qui l'a recueillie, des années plutôt. Incassable et résistant au feu, c'était ce qu'Ilyanne avait de plus précieux. De l'argent y est incrusté à plusieurs endroits, donc les extrémités et au milieu du manche. Elle sortit aussi deux flèches de son boîtier, des flèches faite de bois avec une pointe en argent clair, auquel y était attachée trois plumes de couleurs diverses. Elle se mit à passer la pointe d'une de ses flèches entre ses doigts délicat en regardent les trois hommes. L'homme court sur patte fit signe à son compagnon de droite qui parut hésiter avant de faire un pas en avant, puis un en arrière. Il semblait effrayé, comme s’il avait une bande de pirates devant lui. L'homme de gauche, bien moins impressionné par la femme, ou tout simplement plus saoul que son ami, avança vers l'elfe d'un pas décidé et un peu croche. Il avait surement bu dans la taverne depuis plusieurs heures. Une flèche fendit soudain l'aire et passa à quelque centimètres de son oreille droite, pour aller se loger contre la porte de la taverne.
 
« La prochaine fois, c'est la tête. » Dit l'elfe en replaçant ses cheveux roux.

Elle avait eu affaire avec ce genre d'homme toute sa vie. Depuis qu'elle avait quitté son peuple pour découvrir le monde, hors de ca magnifique et paisible forêt. Dans les villages, les villes, les plaines et dans les châteaux comme dans les chaumières, ils sont tout aussi imbécile les uns que les autres. Seuls leurs moyens sont différent, et leur but. Ils désirent de l’or, des femmes à leurs pieds, des serviteurs et des gens à persécutés. Ces gens, qui ne se laissent pas dominer sans se défendent et se battent. C’est pour eux qu’elle fait tout ça, qu’elle risque sa vie à tout moment. Pour eux que les Rebelles se font tués tous les jours, pour leur liberté et pour celle des autres peuples. Ilyanne arborait à présent un regard noir. On pouvait maintenant entrevoir l'une de ses oreilles pointue. 

Les deux hommes se regardèrent avant de se précipiter dans la taverne, sous les protestations de leur chef. Il resta planter devant la porte quelque minutes, puis il lança un regard noir vers Ilyanne avant de r'entrer à son tour dans la taverne. Ilyanne rangea aussitôt son arc et ses flèches,  dissimulés soigneusement sous sa cape. Elle s'affaira ensuite a extirper sa flèche, planter dans la porte de la taverne.  Elle en avait presque oubliée la jeune femme, toujours dans la rue à cinq mètres d'elle.
 
Qu'elle bande d'idiots, alors votre nom? Et pour mon offre, vous connaissez peut-être quelqu’un qui voyage sur la mer?  

Alors qu'elle n'avait aucune intention de rester là à bavarder, les jambes de la jeune blonde continuaient leur chemin, faisant mine d'être sourde. Sourde, jusqu'à ce que les mots « je vous payerai  » sortirent de la bouche de cette « Ilie ». Oui, tout de suite Linae eut parfaitement suivit les paroles de la damoiselle, et d'un petit sourire malicieux au coin des lèvres, elle tourna les talons vers cette grande et jolie rouquine.

Malheureusement, c'est à ce moment que le responsable de la taverne avait décidé de ralentir leur accord, déterminé à ne pas se laisser rabaisser par une donzelle des villes après s'être fait humilié devant ses clients.

« Ffff, non mais quelle perte de temps... »

Linae n'avait pas ses armes fétiches sur elle, cela aurait été trop voyant, mais elle avait plus d'un tour dans son sac et je ne parle pas de celui en tissu brun bombé de pièces d'or. Des petits sabres, pas plus grand qu'un couteau étaient dissimulées sous ses bottes bleues, bottes ressortant avec sa chemise mais ce n'est pas le sujet. Ces petites lames servaient en cas d'urgence, elle ne comptait pas en arriver là. Prendre la fuite, c'était bien plus facile, sans dignité mais Linae se fichait des codes d'honneur. S'approchant de sa protégée temporaire, elle n'eut même pas le temps de lui agripper le poignet pour l'attirer plus loin, qu'Ilie avait décidée d'utiliser un arc. Et pas le plus banale des arcs s'il vous plaît ! Celui-ci aurait valut au moins.... Un bon prix en tout cas ! La pointe en argent de ses flèches brillait aux éclats dans le reflets des yeux verts clairs de la pirate. Quel joli Arc et quelles jolies flèches... Ce serait tellement drôle de tirer avec à bord, en visant le derrière des sable brûlants au loin, encore faudrait-il avoir des yeux de faucon.

Le regard de la pirate se tourna ensuite vers les trois nigauds, bien menacés, bien gênés vis à vis de la voyageuse, c'était plutôt distrayant à voir. La blondinette croisait les bras, reprenant son fin sourire sur les lèvres. L'un des deux toutous du responsable faisait partit de la bande qui avait parié sur les jeux contre elle. Pas étonnant que quelques braves petit chien-chiens à leur patron tente de se montrer courageux et plein d'espoirs pour obtenir un os, même en sachant qu'il ne soit qu'un bon à rien. Lorsque les hommes rentrèrent de nouveau dans la taverne pour se mettre en sécurité, Linae ne pu s'empêcher de rire aux éclats et tapa amicalement l'épaule de la jeune femme, qui n'avait pas abandonné sa demande.

« Qu'elle bande d'idiots, alors votre nom? Et pour mon offre, vous connaissez peut-être quelqu’un qui voyage sur la mer? »

Encore hilare, Linae tenta de se calmer, et posa son avant-bras sur l'épaule de... l'elfe ? Tient donc, elle n'avait pas remarqué... pourtant c'était bien visible... Bon... Peu importe, ça ne fit pas disparaître le large et taquin sourire qui illuminait sans cesse son visage.

« Bien joué, si tu n'avais rien à faire je t'aurai peut-être engagé comme archère ! Tu peux me tutoyer et  m'appeler Lili. Alors... Hmm, je réfléchis... Directement là je ne vois pas vraiment quoi te répondre, mais...  nous sommes sur un port n'est ce pas ? Un marin ne doit pas être bien dur à trouver... »


La question embêtait quelques peu la pirate, qui réfléchissait le bout de l'index sur les lèvres. Elle n'allait pas balancer comme ça sa véritable identité, femme ou pas, le bouche à oreille est toujours présent et elle ne pouvait pas directement lui faire confiance. Si toutefois Linae ne répondait pas... Elle n'aurait pas reçu la récompense et aurait perdu son temps pour rien. En même temps quelle question bête, elle pourrait facilement tomber sur un  marin, payer Linae était aux premiers abords bien naïf pour un renseignement si futile. Enfin bon, profitons en.

Observant tout autour d'elle, elle pointa du doigt la direction amenant à des bateaux de pêche, à quelques centaines de mètres, des petites silhouettes de pêcheurs étaient visibles, deux apparemment... Oui il n'y avait effectivement plus grand monde à cette heure-ci, d'ailleurs rien ne prouvait qu'il s'agissait de pêcheurs, mais Linae tenta le coup en désespoir de cause.

« En général les gentils hommes ne refuseraient pas une croisière à une beauté comme toi, j'en doute ! Tu n'auras qu'à leur faire deux battements de cils, ou leur frapper une fesse, ils adorent ça.  Je parie qu'ils accepteraient de t'emmener là ou bon te semble. »

Croisant de nouveau les bras et prenant un air plus sérieux, son sac précieusement posé à terre entre ses pieds, la pirate pensa soudainement à ce don qu'elle possédait... Ses pas l'amenaient depuis toujours au succès et à la chance, elle pouvait être vite appréciée, tomber sur des informations importantes par pur hasard, un trésor, gagner à la loterie ou échapper miraculeusement à une mort. Ce don, elle craignait qu'un jour elle ne finisse par le payer... Préférant appeler ça une malédiction ; mais elle n'en était pas encore là. Fixant l'elfe du coin de l'oeil, d'un vert brillant, elle tenta de voir si cette femme aux traits si doux avait quelque chose pour elle, avant de la laisser dans son pétrin.  Après tout elle l'avait déjà mise hors de danger, elle avait l'air de savoir se débrouiller seule, alors à quoi bon continuer à faire preuve de charité, elle n'était pas là pour lui servir de guide.

« Dis-moi, Ilie la dompteuse... Qu'est ce que quelqu'un de ton 'espèce' si je puis dire, fait ici toute seule à la recherche d'une personne voyageant en mer ? Cette histoire m'intrigue un peu, mais promit que je ne t'embêterai pas plus longtemps ! De toute façon, nous avions un accord... »

Le verbe promettre, ou jurer, ne faisait pas partie du vocabulaire des pirates,  mais il paraîtrait que l'utiliser en plein continent pouvait être avantageux...

Ilyanne n’avait même pas remarquée que la jeune femme s’était rapprochée d’elle, riant à plein poumons, elle avait probablement aimée le ``spectacle``. Qu’elle femme n’aurait pas appréciée en voir une autre faire fuir trois hommes la queue entre les jambes? Et bien pas beaucoup, en tout cas pas celle saine d’esprit. Les hommes prennent un malin plaisir à dominer et assouvir les femmes à leur volonté. Vivant dans une communauté d’elfes matriarcale, ayant comme chef royal une reine, c’était l’un des penchants des hommes qu’elle comprenait et appréciait le moins. Des tribus et des villes assouvissent même certain de leurs hommes et enfants en esclavage. Leurs instincts de dominer les autres espèces et de les utiliser la rendait tout simplement malade. C’est t’à n'y rien comprendre, ces humains. Cela faisait maintenant plusieurs années qu’elle était en contact avec eux et elle en avait conclue qu’il y avait plus d’humains méritant leur aide que le contraire. Sinon elle ne ferait pas tous ces efforts pour les rebelles…et pour Galaad. Une certaine haine c’était développée chez l’elfe pendant toutes ces années, une haine envers le pouvoir et un gout irrésistible de liberté. Elle l’avait développée au côté de Galaad et Lencart. Une chose qu’elle avait assurément en commun avec les femmes pirates, la liberté, si la jeune femme devant elle en était bien une. La jeune femme posa alors son avant-bras sur l’épaule de l’elfe, la sortant de ses pensées.

« Bien joué, si tu n'avais rien à faire je t'aurai peut-être engagé comme archère ! Tu peux me tutoyer et  m'appeler Lili. Alors... Hmm, je réfléchis... Directement là je ne vois pas vraiment quoi te répondre, mais...  nous sommes sur un port n'est ce pas ? Un marin ne doit pas être bien dur à trouver... »

Avant qu’Ilyanne n’est pue répondre, comme si elle se parlait à elle-même, Lili partie dans ces pensées, le bout de l'index sur ces lèvres roses. Elle semblait réfléchir...un air autant méfiant qu'ambitieux sur le visage. Peut-être qu'elle cherchait un meilleur moyen de lui faire dépenser son or, avec elle. Aussi près de Lili, Ilyanne pouvait sentir son odeur. Un mélange de bois, de fleur et d'alcool. Les chances qu'elle soit une femme pirate se concrétisait peu à peu. Elle remarqua un tatouage sur son épaule mais impossible de bien l'observer, pour le moment. Lili se détacha doucement d'Ilyanne pour regarder autour d'elle, son regard s'attarda sur des bateaux miteux à environ une centaine de mètres d'elle. Certainement des bateaux de pécheurs, des filets et des harpons sont accrochés sur le côté des bateaux. Sans compter l'odeur infecte de poisson que le vent apporte jusqu'aux narines d’Ilyanne. Elle fut étonnée que Lili puisse distinguer quelque chose d'aussi loin, avec ces yeux d'humaine. Elle leva finalement le doigt dans leur direction en ajoutant à son monologue.  

« En général les gentils hommes ne refuseraient pas une croisière à une beauté comme toi, j'en doute ! Tu n'auras qu'à leur faire deux battements de cils, ou leur frapper une fesse, ils adorent ça.  Je parie qu'ils accepteraient de t'emmener là ou bon te semble. »


Ilyanne aurait voulue lui répondre mais avant qu'elle place une parole, Lili se croisa les bras et se mit à fixer le vide d'un air très sérieux. Elle aurait aimée lui répondre qu’elle avait déjà parlée à plusieurs pécheurs, qu’aucun n’avaient acceptés de la conduire jusqu’à sa destination, mais Lili était bien trop plongée dans ces pensées pour l’entendre. N'importe qui d'autre serait juste partie en la laissant parler toute seule. Heureusement, chez les elfes, la patiente est plus un trait de caractère commun qu'une qualité. Tous les elfes sont patient, juste à différents niveaux. Généralement, plus un elfe est avancé en âge, plus il a de la patiente, mais c’est en générale. Car plusieurs elfes qu’Ilyanne avaient connue faisait exception à la règle. Elle ne se considérait pas comme une elfe particulièrement patiente mais un peu plus qu’un humain normal, elle perdait rarement son calme, ou presque! Mais elle était surtout certaine que Lili pourrait l'aider, enfin, avec bien des pièces d'argent et d'or en échange. Mais Ilyanne croyait surtout au destin, Lili l’avait sortie de la taverne pour une raison, pour l'instant, elle leur était juste inconnue à toutes les deux.

« Dis-moi, Ilie la dompteuse... Qu'est ce que quelqu'un de ton 'espèce' si je puis dire, fait ici toute seule à la recherche d'une personne voyageant en mer ? Cette histoire m'intrigue un peu, mais promit que je ne t'embêterai pas plus longtemps ! De toute façon, nous avions un accord... »

Alors Lili avait finalement remarquée qu’elle n’était pas humaine, mais une elfe. Cela ne semblait pas la déranger outre mesure. Peut-être qu’elle en avait déjà rencontrés, ou même tués. Ilyanne la regarda quelque instants, attendant de voir si Lili allait continuer à ce parler toute seule, mais aucune parole, aucun mot, Lili la regardait tout simplement. L’elfe était étonnée que pour quelques pièces d’or, Lili soit si déterminée, une femme pirate à coup sûr! C’était la première fois qu’elle en croisait une, à sa connaissance. Leur réputations de femmes combattantes, déterminées et ayant soif d’or et d’argent étaient bien fondée. Ilyanne se dirigeant alors vers l’arbre le plus proche, jouant avec quelques pièces dans sa main, question d’éveiller la curiosité de Lili. Elle posa alors l’autre paume sur l’écores dur de l’arbre et ferma les yeux doucement.  

S.v.p. faite que ça fonctionne…je doute que la menacer ne nous avance à grand-chose. Elle aime l’or et l’argent je sais…mais si elle accepte et que je lui donne tout maintenant, je doute que je remette les pieds ici un jour. Elle pourrait juste me jeter par-dessus bord une fois en mer... ou me vendre contre de l'or à mes ennemies. Je ne sais même pas si elle à les moyens de m'amener sur l'île, je dois trouver une solution pour revenir ici après...je serais certainement plus utile aux rebelles vivante que morte! J’ai peut-être une idée!

Ilyanne s'approcha de Lili calmement et lui prit la main avec précaution pour y poser cinq pièces d’argent. Elle remarqua assurément le visage surprit de Lili, qui la regardait maintenant comme si elle lui avait donnée la clé des coffres de Sent'sura. Elle ne s'attendait surement pas à recevoir autant d'argent avec son piteux conseil. Au moins, peut-être qu'elle prendra Ilyanne au sérieux à présent. L'elfe lui adressa un sourir avant de mettre à son tour son avant-bras sur l'épaule. D'un ton beaucoup plus sérieux qu'au paravent, toujours en soutenant son regards, Ilyanne se lança.
 
« Je te donne cinq pièces d’argent pour ton conseil, si on peut dire ça, et je t’en donne cinq autres pour que tu m’écoute jusqu’au bout, d’accord? Si tu t’enfuis, je te rattraperais de toute façon. Tu sais qu’en étant une elfe je cours beaucoup plus vite que toi, alors se serais inutile. Si tu ne veux pas m’aider, je trouverais quelqu’un d’autre.»  

Avant même que Lili ne put répondre, Ilyanne sortit cinq autre pièces d’argent et se mit à marcher d’un pas détendue, s’éloignant quelques peu de Lili. D’un pas léger, regardant ailleurs comme si ce qu’elle allait lui dire était tout à fait banal et anodin. Ilyanne commença donc son discourt en regarda Lili dans les yeux, pour lui montrer qu’elle était très sérieuse.

« Je désire me rendre sur l’île sur des Amazones. Attends un peu avant de me dire ``Non, c’est trop dangereux``! C’est très important pour mon peuple, une certaine plante pousse sur île et nous en avons besoin pour produire des remèdes contre les rares maladies que nous pouvons contractés. J’ai voyagée sur tout le continent à la recherche de cette plante et plusieurs médecins m’ont affirmés qu’il y en avait là-bas. Mais aucun pêcheur ni marchant ne veut se rendre sur l’île, disant que les Amazones sont beaucoup trop agressives. Je ferais tout pour mon peuple, connait tu quelqu’un qui serait assez courageux pour faire le voyage jusqu’à l’île et me ramener? J’ai trente-cinq pièces d’or pour le voyage d’aller et quarante-cinq après mon voyage de retour. »

Elle lui avait menti, bien évidemment, mais pas en entier. C’est vrai qu’elle possède tout cet or grâce à Galaad, qui lui avait confié indirectement l’or et cette mission absurde, d’aller parler à la reine des Amazones. Mais c’est aussi assurément vrai qu’elle ferait n’importe quoi pour les rebelles…même risquée sa vie. Car une fois là-bas, comment les Amazones vont réagir à cette nouvelle? Si bien sûr elle arrive à parler seule à seule avec la reine, qui est très improbable. Son retour à terre l’est tout autant. Ne sachant pas si c’est Lili qui la conduirait là-bas ou une connaissance, ils pourraient tout aussi bien la laissez sur l’île et partir sans elle. Les rebelles lui ont confiés cette mission, mais c’est pour prévenir les Amazones qu’elle s’y rendait, pas pour son plaisir personnel. Dans tous les cas, elle n’était pas pressée d’arriver sur l’île, si Lili allait réussir à trouver quelqu’un d’assez fou ou en manque d’or pour accepter son offre. Mais avec un aussi gros montant de pièce d'or, peut-être que Lili elle même accepterait de l'à conduire sur l'île.

Elle est mon dernier espoir…

[hs: ma couleur de dialogue est seagreen ^^, j'aurai du d'ailleurs mettre lightseagreen, ce sera pour une autre fois.]


Alors que Linae attendit la réponse de l'elfe, elle la vit s'éloigner vers un arbre pour aller le toucher, en fermant les yeux. Décroisant subitement les bras, la pirate ahurie s'énerva un peu.

« Hey ! Qu'est ce que tu fabriques ? C'est un ARBRE, ça ne PARLE PAS ! Je suis là ! »

Elle avait beau grogner, la rouquine ne semblait rien entendre, partie dans un délire des plus totales et complètement incompréhensible pour la pirate. Tapotant ses doigts contre son bras par impatience, Linae hésita à la laisser là et à repartir avec son butin, mais, Ilie revenue de justesse en lui versant quelques pièces d'argents dans la main. La blonde n'en croyait pas vraiment ses yeux, la voyageuse jetait-elle toujours son argent par les fenêtres, se trouvant trop riche ? Un sourcil haussé, elle n'eut pas vraiment le temps de réagir, d'ailleurs elle n'aurait pas su quoi ajouter.

« Je te donne cinq pièces d’argent pour ton conseil, si on peut dire ça, et je t’en donne cinq autres pour que tu m’écoute jusqu’au bout, d’accord? Si tu t’enfuis, je te rattraperais de toute façon. Tu sais qu’en étant une elfe je cours beaucoup plus vite que toi, alors se serais inutile. Si tu ne veux pas m’aider, je trouverais quelqu’un d’autre.»  

Et en plus elle payait pour se faire écouter ? Mais d'où est ce que cette fille sortait ? Des bois, sérieusement ? Peut-être qu'en secouant des arbres on y trouve de l'argent, qui sait, mais là ça devenait complètement irréaliste. Roulant furtivement des yeux, la pirate rangea les pièces dans son sac puis mit ses poings à ses hanches, presque déjà ennuyée à devoir écouter tout un récit, Ilie étant sérieuse ou non.

« Ouais, ouais... Tu as mon attention. »


« Je désire me rendre sur l’île sur des Amazones. Attends un peu avant de me dire ``Non, c’est trop dangereux``! C’est très important pour mon peuple, une certaine plante pousse sur île et nous en avons besoin pour produire des remèdes contre les rares maladies que nous pouvons contractés. J’ai voyagée sur tout le continent à la recherche de cette plante et plusieurs médecins m’ont affirmés qu’il y en avait là-bas. Mais aucun pêcheur ni marchant ne veut se rendre sur l’île, disant que les Amazones sont beaucoup trop agressives. Je ferais tout pour mon peuple, connais tu quelqu’un qui serait assez courageux pour faire le voyage jusqu’à l’île et me ramener? J’ai trente-cinq pièces d’or pour le voyage d’aller et quarante-cinq après mon voyage de retour. »

De nouveau ahurie, les bras laissés tombés le long de son corps au fil de l'histoire, Linae secoua la tête.

« Attend... Répète moi ça tu veux... La légende raconterait qu'une plante que personne n'a jamais vu ni touchée pourrait soigner des maladies rares... Et toi, tu plonges dedans et est prête à te ballader sur une île remplie de tribales. J'ai bien compris hein ?... Tu croyais sérieusement qu'il y avait des médecins ou des amoureux de la nature qui soient parvenus à découvrir l'île des Amazones ? »

Après un long silence, Linae ne put s'empêcher d'éclater de rire, malheureusement pour l'elfe, l'histoire ne collait pas du tout à la réalité des choses, il est vrai que les légendes urbaines sur cette fameuse îles étaient toutes plus ou moins fausses, alors pourquoi pas croire à cette ânerie ? Se remettant de cette belle blague, pour éviter d'avoir l'air louche, la blondinette respira un bon coup et se concentra, croisant cette fois ses bras derrière la tête.

« Alors toi, tu as beau être la fille la plus belle et la plus généreuse du monde, on voit que tu es très influençable. Quelques personnes dans ce monde savent user de magie et peuvent guérir ces maladies, j'en suis certaine, et, à moins que tu ais un dessin sur toi de cette fameuse plante, même les pirates se moqueraient de toi. Mais je suis sûr que tu aurais quand même leur sympathie avec ta jolie collections en or et en argents... cela dit les pirates ne sont pas des commerçants, une fois la plante trouvée, il en faudrait beaucoup pour en redemander. Tout le monde s'en doute. »


Reprenant son sac à butin dans les mains, pour le porter à son épaule, la pirate salua la jeune femme d'un mouvement de tête.

« J'ai été ravie de te connaître, Ilie. Tu devrais user ton argent pour qu'on te conduise chez toi. Les Amazones ne sont pas des agents de touristes, certains disent même qu'elles seraient canibales et mangeraient la cervelle de leurs hôtes, lorsqu'elles n'en ont plus besoin. »

Un mensonge aussi, mais les gens disaient réellement ce genre d'âneries sur les Amazones et finissaient par y croire. D'un autre côté, ça évitait aux pirates féminines de devoir se coller des enquêteurs pour assouvir leur soif de connaissances. Prête à partir, elle tourna les talons, se dirigeant vers une nouvelle taverne.

Regardant Lili tout au long de son récit, elle voyait bien qu’elle semblait peu encline à gober son histoire. L’air un peu ahurie avec les bras le long de son corps, Lili secoua la tête avant d’ajouter.
 
« Attend... Répète moi ça tu veux... La légende raconterait qu'une plante que personne n'a jamais vu ni touchée pourrait soigner des maladies rares... Et toi, tu plonges dedans et est prête à te ballader sur une île remplie de tribales. J'ai bien compris hein ?... Tu croyais sérieusement qu'il y avait des médecins ou des amoureux de la nature qui soient parvenus à découvrir l'île des Amazones ? »
 
Lili éclata de rire sans ménagement après un moment, visiblement très amusée par ces paroles. Ilyanne aurait bien voulue lui écraser la tête sur un arbre, mais la violence ne résoudrais rien à son problème, une femme pirate qui à une tête sur les épaules. Repartant dans ces pensées, l’air un peu plus sérieux, Lili reprit la parole. Surement persuadée qu’Ilyanne n’était qu’une ignorante jeune elfe sans cervelle 
 
« Alors toi, tu as beau être la fille la plus belle et la plus généreuse du monde, on voit que tu es très influençable. Quelques personnes dans ce monde savent user de magie et peuvent guérir ces maladies, j'en suis certaine, et, à moins que tu ais un dessin sur toi de cette fameuse plante, même les pirates se moqueraient de toi. Mais je suis sûr que tu aurais quand même leur sympathie avec ta jolie collections en or et en argents... cela dit les pirates ne sont pas des commerçants, une fois la plante trouvée, il en faudrait beaucoup pour en redemander. Tout le monde s'en doute. »
 
Elle reprit son sac à butin dans les mains et le posa sur son épaule avant de saluer Ilyanne d'un mouvement de tête. Elle croyait vraiment que l’elfe la laisserais tout bonnement tranquille, elle ne connait pas la ténacité des elfes.
 
« J'ai été ravie de te connaître, Ilie. Tu devrais user ton argent pour qu'on te conduise chez toi. Les Amazones ne sont pas des agents de touristes, certains disent même qu'elles seraient canibales et mangeraient la cervelle de leurs hôtes, lorsqu'elles n'en ont plus besoin. »
 
Lili tourna alors les talons, se dirigeant vers une nouvelle taverne. À ce moment la, Ilyanne courra jusqu’a Lili, sans un bruit, ce qui la fit sursauté, lui bloquant maintenant le passage. Ilyanne sortie alors la grosse bourse qui lui avait été confié par l’informateur de Galaad. Contenant au moins plus d’une centaine de pièces d’or, peut être même deux cent. Ilyanne ouvrit le sac lourd en s’approchant un peu plus de Lili, avec prudence. Elle lui montra toute les pièces d’or qu’il contenait. Ilyanne le serrait fermement, prête à se battre si Lili essayait de lui dérober. Quatre hommes qui sortaient de la taverne la plus proche les regardèrent d’un air soupçonneux avant de s’éloigner, bousculant quelque peu Lili au passage. Elle leva alors la tête et vie Ilyanne, l’air sombre en refermant le sac. Elle était prête à tout pour accomplir sa mission. Elle leva les bras de chaque cotés et regarda Lili directement dans les yeux.
 
« Oh! Je t’est prise pour une voleuse sans cervelle, si tu veux vraiment savoir, écoute moi... »
 
Lili la regardait maintenant, la curiosité dans les yeux ainsi qu’autre chose. Une envie de partir avec le sac ou peut être une envie de l’aider…pouvant l’amener à plus d’or encore.
 
« Tu pense tout savoir sur mon peuple Lili! Les elfes ne révèle pas leur secret, même moi je n’en connais pas la moitié. Mais l’île des Amazones n’a pas toujours été aussi secrète, autant que tu en parle. Il y a bien des années, bien avant ma naissance, les elfes peuplaient presque tout Terra. L’île des Amazones y comprit, puis les hommes prirent peu à peu possession du territoire. Mes anciens ont alors récoltés quelque spécimens de chaque espèce de plante pour les ramenez chez les Drayames. Tu sais qu’avec quelque pousses ou graines, on peu en produire bien d’autre, sans avoir à retourner dans les territoires ou elles ont étés récoltés. Cette plante est une base pour bien d’autres utilités médicinale chez mon peuple. Un gros bateau remplis d’elfes auraient bien trop attirés l’attention des hommes, sans parler des Amazones. Ce qui aurait bien pu être le début de leur presque extinction, qui c’est produite plus de cent cinquante ans plutôt. »
 
Elle s’arrêta de parler pour regarder de nouveau le ciel, avec un regard beaucoup plus sombre, surtout triste. Ignorant les réactions de Lili et si elle l’écoutait vraiment, elle continua.
 
«Bien des années après le départ des elfes, le feu avait ravagé une partie de leur jardins, causés par l’agrandissement du territoire des hommes près de Sen'tsura. Les elfes revinrent alors sur l’île pour reprendre quelque pousses des plantes qu’il leur manquait, comme ils avaient fait auparavant. Mais des hommes les suivirent, les ancêtres des sables brulant qu’on connait aujourd’hui. Ils découvrirent la raison de leur venue sur l’île, plusieurs plantes. Après le départ des elfes, ils y retournèrent une seconde fois, plus nombreux. Ils ravagèrent l’île au complet, tuant la plus part des habitants, essayant de protéger leur famille et leur village. Seules ceux déjà en mer ont survécues et repeupla l’île que tu connais aujourd’hui. Les femmes pirates qui parcours la mer aujourd’hui sont leur descendent. Aucun n’elfe n’y est retourné, coupable de n’avoir rien pu faire pour les aidés. Mais des années passèrent et les hommes on bien sûr oubliés, les elfes non. Crois moi si tu veux, je m’en moque, mais quelque chose c’est reproduite au Drayame et je dois retourner sur l’île, comme l’ont fait mes ancêtres avant moi. »
 
Une larme coula sur la joue d’Ilyanne alors qu’elle finissait son récit. Il était vrai, aussi vrai que la tache sombre dans l’histoire des elfes, le bain de sang qui avait été en partie de leur faute, tout les bains de sang n’ont pas toujours comme seul responsable les humains. La seule chose qui n’était pas vrai, c’est que les elfes n’en aillent plus. Ils en avaient des centaines, même des milliers. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle racontait tout ca à Lili, mais si quelque chose aurait pu la faire changer d’avis, ou la tuer, c’est bien ca.
 
 «Trouve moi quelqu’un qui ferait le voyage d’aller retour avec moi, et je lui donne le sac au complet, ainsi que cent pièces d’or de plus à mon retour ici»
 
Elle fixa maintenant Lili, guettant une réaction…

Inutile de vous préciser à ce moment là, l’intérêt que portait la jeune pirate face au joli trésor de l'elfe. Arrêtée juste avant d'avoir pu entrer dans la taverne, la blonde ne put qu'écouter tout le récit, bien ennuyeux d'ailleurs, d'Ilie. Une fois qu'elle eut terminé son discours avec une pointe d'humidité dans les yeux, Linae resta silencieuse un moment, penchant la tête en arrière en inspirant profondément le temps de digérer tout ça, en profitant pour regarder le ciel.

« ma parole, tu ne me lâcheras pas hein... »

rebaissant la tête et s'étirant les bras, elle regarda la rouquine d'un œil, bien que cette dernière soit plus haute d'une tête. Une petite musique de table dans la taverne derrière les deux femmes, mettait un peu l'ambiance, bien qu’inappropriée à leur situation.

« Très bien. Tout d'abord je dois dire que je ne prétendais rien du tout sur ton peuple, ne prend pas ton cas pour une généralité, je disais simplement que tu étais idiote, à la base... Puis... J'ai bien regardé, tu devrais effectivement avoir le compte pour me satisfaire. Mais j'te préviens. Je me fiche ardemment que tu trouves ou non cette plante, ce sera à toi de te débrouiller, ton peuple peut bien crier famine ou mourir dans d'atroces souffrances, je ne veux pas me mêler à tes histoires ! Chacun ses problèmes ma chérie... »

S'avançant d'un pas, elle bouscula un peu l'elfe et posa sa main sur la poignée en bois de la porte d'entrée de la taverne. On pouvait lire juste au-dessus de cette porte le nom de cette dernière « La Sirène Déchue ». Linae tourna la tête vers Ilie et lui adressa une dernière réplique avant d'entrer.

« Suis-moi. Je vais voir ce que je peux faire pour toi, mais ne pose pas de questions et n'ouvre pas la bouche avant que je ne t'en donne l'autorisation, si tu nous mets en mauvaise position comme la dernière fois ce sera tant pis pour toi. »

Entrant dans la pièce, la musique était plus forte, l'odeur de tabac et d'alcool était peut-être encore plus porteuse que dans l'autre taverne... La Sirène Déchue était une des plus misérables qui soit, c'est celle qui donnait le moins envie d'y aller, que ce soit pour la déco ou l'ambiance,  c'était presque irrespirable tant la fumée était présente. Il ne devait y avoir que des bandits à chaque coin de table, d’apparence.  C'était sûrement peut-être pour la jolie serveuse brune et la gérante de la taverne, elle-même jolie comme un cœur, brune également et en décolleté, la poitrine généreuse. Les femmes se faisaient plutôt rares dans ce genre de milieu, ce qui devait attirer encore plus l'attention... Heureusement, elles savaient charmer et mater les hommes s'il le fallait, même mieux encore que ce qu'ils ne pourraient le croire... Linae jeta un coup d’œil derrière elle pour vérifier qu'Ilie la suivait bien, puis elle rejoignit la gérante, qui lui offrit un sourire jusqu'aux oreilles.

« Lili ! On t'attendait, les garçons n'aiment pas quand tu arrives en retard... Ils s’inquiétaient pour toi. »

Lui renvoyant son grand sourire, Linae lui fit un petit clin d'oeil.

« Quel manque de confiance... Mais ça ne m'étonne pas, je suis ravie qu'ils ne veuillent pas me remplacer. »

« Tu penses bien, ils ont trop besoin de soutien... Tu as ramener une amie avec toi ? Tu ne me la présentes pas ? »

« Ah ! J'avais presque oublié. » * Linae posa une main à l'épaule de la jeune elfe, pour la rassurer, et l'avancer un peu *  « Ma chère Camélia, je te présente Ilie. J'aurai d'ailleurs très envie de la présenter à nos chers marins d'eau douce, ces vieux gourmands de fruits de mer... »

La pirate s'amusait beaucoup à parler en langage codé avec la gérante, complice, toutes deux devaient probablement inquiéter Ilie, elle devait penser qu'elle allait devoir vendre son corps à des marins, mais elles ne pouvaient guère parler d'une autre manière. Soulevant son sac à butin, assez lourd, elle le confia à Camélia.

« J'ai encore passer mon après midi à la pêche ! J’espère que ça t'ira, mes prises sont toujours très généreuses. J'ai d'ailleurs rencontré Ilie là-bas, elle a pas mal de poissons sur elle... On peut entrer dans ta cuisine ? »

D'un petit sourire en coin et en se dépêchant de cacher le sac, la gérante appela la serveuse et lui demanda d'accompagner les filles à la réserve. La jolie brune pas encore présentée, ne s'y attarda pas et emmena Linae et Ilie dans une salle à l'arrière, pendant que les alcooliques riaient d'un air pervers, imaginant ce qu'elles allaient pouvoir faire. Une salle remplie de buffets, de nourritures, rien d'exceptionnel... puis au fond de celle-ci, la serveuse ouvrant une nouvelle porte censée être condamnée, à l'aide d'une petite clée, elle laissa entrer les deux femmes.

« Avance Ilie, tu n'as rien à craindre... »

Là, une grande pièce bien plus ordonnée, et bien plus aérée  leur était offerte, des plantes et fleurs exotiques étaient disposées de part et d'autres et un petit groupe d'une dizaines de femmes étaient confortablement installées, discutant entre elles autour d'un verre de rhum jusqu'à ce qu'elles aperçoivent Linae. Toutes se précipitèrent vers elles, enthousiastes, et parlant avec le même accent.

« On se demandait si tu n'avais pas fait de bétises ! »

Dans un petit éclat de rire, Linae leur donna des petites tapes amicales, puis s'installa sur une des chaises, piquant le verre de rhum de quelqu'un au hasard.

« Camélia m'a dit que vous étiez encore inquiète, je ne sais pas si vous vous en doutez mais je ne suis pas la seconde de Tatiana pour rien !  Rassurez vous, je ne suis pas de retour les mains vides.  J'ai encore ramener de quoi enrichir notre île et... Une elfe... qui aurait sur elle quelques centaines de pièces d'or. Ilie, laisse toi faire ou bien nous ne pourrons pas t'écouter... »

Alors que l'une des femmes se rapprocha d'Ilie et lui noua les poignets par sécurité, pendant qu'une autre lui tâtait les poches et lui extirpa tout son argent, et qu'une autre encore la menaçait d'un sabre vers son cou, la « seconde » expliqua rapidement la requête, leur épargnant l'histoire des elfes et ne les faisant miroiter que par l'argent.

« Et ça tombe fort bien, on comptait rentrer chez nous ce soir. On a juste à embarquer la miss et la surveiller, qu'est ce que vous en dites ? »

Certaines se regardèrent, silencieuses, jusqu'à ce qu'une des membres brisa le silence en parlant à la belle elfe, compatissante à son malaise.

«  J'sais pas ce qui t'amène mais as tu conscience que tu n'auras aucune liberté, que tu pourrais très bien y rester avant même d'arriver sur l'île ? Un geste de travers et nous ne te le pardonneront pas, même celles en qui tu auras l'espoir de devenir amie... Et si jamais tu oses t'approcher de notre chef d'un cheveu sans notre accord...   »

Glissant le bout de l'index sur les bords de son verre, Linae attendit impatiemment que la rouquine ne leur montre ce qu'elle sache faire pour les convaincre. Sans doute avait-elle d'ailleurs bien comprit qu'elle était entourée de pirates Amazones ….

« j’ai passez par bien d’autre situations au paravent avec les orcs, les humains, les démons et les sables brûlants »

C'est à peu près tout ce que la seconde retenue des paroles d'Ilie. Les démons et les sables brûlants devaient être les expériences les plus intéressantes parmi cette liste, mais au juste, les avait-elle affronté comme elle le sous entendait ou bien voulait-elle juste dire qu'elle avait déjà simplement passé son temps avec eux ? Il y aurait de quoi se méfier si tel était le cas, Linae ne faisait de cadeaux à aucun hôte et elle surveillerait de très près cette elfe. N'ayant pas envie d'approfondir ses arguments, elle fronça les sourcils en regardant Taya, la pirate menaçant le cou d'Ilie de son sabre, d'un air sévère tout en reposant bruyamment son verre de rhum sur la table.

« Pourquoi est-ce que tu trembles comme ça ? Tu n'as jamais vu de cicatrices de ta vie ? Nous sommes entraînées depuis notre naissance à nous battre, à subir le mal de toutes ses autres femmes qui ont du perdre des jambes et des bras sous les boulets de canons. Et toi tu trembles... Ne me fais pas croire que cette fille t'impressionne, ou je te charge de t'en occuper. »

Il était évident qu'en tant qu'Elfe ayant traversé déjà bien des âges, elle avait surement beaucoup de tours dans son sacs et bien d'autres surprises en réserve... mais par fierté pour la tribu, Linae refusait que les Amazones ne se rabaissent, elles étaient destinées à se battre chaque jours de leur vie et à faire couler du sang. Aucune peur ne devait leur faire obstacle.
Taya, se concentrant de nouveau pour stabiliser ses muscles, rétorquait un peu vexée.
« Qu'est ce que tu crois Lili, c'est une simple baisse de tension, et je dois avouer que ces cicatrices m'ont rappelés ceux de ma sœur avant de mou... »

« J'm'en tape ! Tu n'auras qu'à rester auprès de la tribu, prochaine erreur et je te supprime de l'équipage. Incapable... »


« Oui... »

Bien énervée, cette fois Taya manqua de blesser l'elfe en rapprochant davantage son arme, mais ce ne fut pas le cas. De toute façon une cicatrice en plus ou en moins...
Sans rajouter quoique ce soit pendant un court instant, les autres filles discutaillant entre elles, Linae réfléchissait songeusement, observant les biens d'Ilie déposés sur la table, juste avant de regarder les pirates qui lui souriaient....

« … Me regardez pas comme des toucans, servez vous. »

Alors que chacune, exceptée Taya, se jetaient dessus pour se remplir inégalement les poches, Lili appela l'une d'entre elles.

«  Préviens Camélia, dis lui que nous partons dans une heure, elle doit raccourcir ses horaires, je n'aime pas laisser des femmes toutes seules entre des tas de porcs affamés. Et tu enverras un de tes piafs colorés pour dire à Tatiana que nous rentrons. Avec un peu de chance on nous enverra un vrai navire. »

D'un hochement de tête, la coéquipière sortie de la salle pour rejoindre la gérante, puis les autres femmes se déshabillèrent sans gêne pour se changer, quitte à se mettre à nue sous les yeux de l'elfe, leur peau étant toutes généralement bronzées et musclées, exceptée Linae qui gardait un teint assez pâle et qui dévoilait son tatouage à l'arrière de l'épaule droite. Revêtant toutes leur équipement de piraterie, Taya qui surveillait toujours Ilie lui adressa la parole.

« Tu pourras récupérer ton arc et ton carquois seulement en cas d'urgence, as tu besoin de quelque chose avant de partir ? »

Linae se tourna vers les deux femmes à ce moment là et esquissa un sourire.

« Fais-lui boire de l'eau. »

La jeune femme abaissa alors son arme pour aller s'exécuter et lui servir un verre, Lili en profita d'ailleurs pour continuer à parler avec la jolie rouquine.

« Pour ton argent, c'est dommage, on t'a déjà tout prit. Je ne peux pas garantir ton retour. Il faudra que tu patientes jusqu'à ce qu'un équipage accepte de te ramener ici. Si ça leur chante... »

Gardant un gros sourire aux lèvres pour se défendre contre les ondes colériques que pouvaient dégager l'elfe, Lili l'embrassa sans rancune sur la joue avant de s'attacher les cheveux.

« On piquera un rafiot, n'importe lequel, un beau et grand ce serait sympa... Tu choisiras si tu veux, c'est pas ça qui manque. »

Sur ces dernières paroles, l'une des membres ouvrit une porte à l'arrière, menant directement dehors.