L'Incube avançait dans l'immense plaine, porté par ses pas d'une légèreté et d'une grâce surnaturelle. Il n'y avait que le calme ici, que la nature... Pas d'agitation, pas la cacophonie de la ville ! Vaelh raffolait de ce genre de petit bijoux naturel ; il y trouvait toujours l'inspiration. C'était d'ailleurs la raison de sa venue : un dragon avait requit ses services et l'Incube voulait donner le meilleurs de lui même... Mais aucune idée n'était venue. Il s'était alors habillé d'atours très singuliers, comme cet immense pantalon noir bouffant à l'extrême rehaussé d'or et d'argent, qu'il portait avec un haut pourpre qui laissait nu l'intégralité de son ventre, de son pectoral et de son bras gauche.

Tandis qu'il laissait son intellect vagabonder en quête de fous concepts artistiques, il laissa l'atmosphère pure infiltrer tout son être. Le soleil aussi était de la partie, bombardant la peau laiteuse du démon de ses rayons d'or. Quelles enivrantes sensations que celles-ci !

Si on l'observait de loin, on aurait cru voir quelque hippie complètement drogué déambulant hasardeusement, la tête renversée en arrière en arborant une expression béate sur le visage. En fait... Il était plus ou moins drogué, ou plutôt présentait les authentiques symptômes d'un état second. Il n'avait cependant aucunement besoin de produits douteux pour atteindre un telle quiétude, sa nature hypersensible se chargeait à elle seule d'amplifier chaque sensation pour la transformer en une extase miniature. Ainsi, là ou un humain aurait senti une simple brise, Vaelh percevait une caresse si douce, si pur, si parfaite qu'il en serait presque tombé à genoux, le souffle court.

Quelque chose vint cependant titiller la sensible perception du démon. Une présence qui venait de foutre par terre l'état d'extase dans lequel il s'était plongé. Un grand pic de frustration enflamma tout son être et il sonda la lisière du bois à quelques mètres d'ici, persuadé qu'il venait à l'instant d'y voir bouger quelque chose.

Étonnement, révulsion, surprise, dégoût, stupeur, émerveillement... Tout cela, Vaelh l'a ressenti d'un seul quand ses yeux d'encre et d'or s'étaient posé sur l'aberration droit devant lui. l'Incube eut d'abord un vif mouvement de recul avant de river ses pupilles folle et vibrante de curiosité sur la chose.

Il sprinta jusqu'à elle, propulsé par d'immenses foulées -presque des bons, comme si la gravité avait été moindre-et s'arrêta net à deux mètres. Là, il s'accroupit devant ce qu'il identifiait comme un espèce d'hybride étrange. Le démon usa de son sixième sens, un "second odorat" qui lui permettait de connaître la saveur d'une personne avant de la consommer. Le... Mâle devant lui n'avait ni un arôme de Lycan, ni d'Animorphe... Mais qu'était-il, à la fin ?!

La curiosité prit le pas si brusquement que l'Incube n'eut pas vraiment conscience de prononcer :

Qu'es-tu ?

Il s'approcha encore d'un seul bon, réduisant la distance entre lui et la chose à néant, piétinant l'aura de magie qui gisait au sol. Avant même que le mâle roux ne réponde,voilà que le démon s'en le tripotait avec l'intérêt qu'un enfant porte à un nouveau jouet ! Il fit courir ses doigts graciles sur ses oreilles, en éprouvant la souplesse, avant d'aller palper la musculature de la chose au niveau des épaules, des bras et du ventre. Au passage il lui brossa le museau avec le plat de sa main pour connaître à quel point sa fourrure était douce.

Dès que son front avait affleuré la solide barrière de magie que l'Incube avait reculé, mettant à profit des réflexes et une vitesse beaucoup trop élevés pour un humain. Ses traits délicats se tordirent en une expression de surprise encore plus marquée, et il posa ses doigts sur l'écran de magie. Du solide ! Inutile de s'acharner dessus, avait-il pensé, ces choses là ne se brisent pas à cause de simple attaques physiques.

Tiens, était-il curieux au point de se mettre à évaluer les forces et faiblesse champ de force ? Eh bien oui ! Oh, comme il voulait s'approcher de la chose ! Comme il voulait voir comment elle fonctionnait ! Mais quelle immonde frustration de ne pas pouvoir aller plus près...

En soupirant, il posa son avant bras nu sur l'écran de magie, puis y appuya son front. Il fixait Chose comme s'il était un animal de zoo en attendant qu'il l'impressionne. vissant sur lui deux yeux qui n'étaient que deux lacs complètement remplis d'encre noire au centre desquels flottait un îlots d'or en fusion.

Ystos, le guérisseur...

Je t'ai demandé ce que tu es, pas qui tu es ! fit-il avec agacement

...En fait, je ne sais même pas ce que je suis, ce serais fort difficile de répondre a cette question. Et vous, qui êtes vous? Affamer certe, mais quel est votre nom?

l'Incube pouffa, comme si la question du mâle avait été d'une stupidité aberrante.

Mais on s'en fiche de savoir qui je suis ! Non ? Quoi que, ça ne doit pas être tout les jours que tu fais face à la perfection ! Hm, et tu dis ne même pas savoir ce que tu es ? Allons, allons... Il usait maintenant d'un timbre qui n'était que miel et douceur, vecteur d'implicite promesses de tendresse. Tu as bien dû donner un nom à ton espèce, Chose, non ? Ne serait-ce que pour te rassurer ! Tu sais, c'est un comportement classique que de nommer l'inconnu. ça aide à l'appréhender. Alors, je repose ma question : qu'es-tu ?

Il regarda l'être tourner autour. Se frotter au champ dur. Il ne brulait pas, ne grillait pas, ne faisait pas mal. Sauf si l'on rentrait dedans a pleine vitesse. Oh comme il détestait se faire regarder comme sa. Il avait l'impression d'être du gibier. Ou quelque chose que l'on savoure tendrement du regard avant de manger d'une seule bouchée. Bien sure, il n'avait jamais vu d'être comme cela, il ne pouvait pas juger de combien de boucher il ferait de lui. Mais ses yeux noir comme la nuit pouvait refléter une malice obscure, une démence certaine qui ne demande qu'a être satisfaite. Mais qui en même temps ne pouvait jamais être satisfaite.


Mais on s'en fiche de savoir qui je suis ! Non ? Quoi que, ça ne doit pas être tout les jours que tu fais face à la perfection ! Hm, et tu dis ne même pas savoir ce que tu es ? Allons, allons...Tu as bien dû donner un nom à ton espèce, Chose, non ? Ne serait-ce que pour te rassurer ! Tu sais, c'est un comportement classique que de nommer l'inconnu. ça aide à l'appréhender. Alors, je repose ma question : qu'es-tu ?

Il réfléchit. Il devrais donner un nom a ce qu'il était un jour. Quoi que ce serais bien prétentieux, puisqu'il doutait fortement qu'il existe d'autre être comme lui .Son ton doux et malicieux sonnait comme quelqu'un qui ajoute de la sauce sur un porc avant de le faire cuire pour ensuite le dévorer. Cela lui donnait faim a son tour, mais il ne pouvait pas bouger, il ne voulait pas mettre sa vie a nouveau en danger. Mais il répondit a sa question en tentant de garder son calme

Hm, vous avez bien raison. Un nom...un nom qui me représente. Homme-renard? Oui, cela semble convenable, puisque je suis a la fois homme et a la fois renard. Non, je ne vois pas la perfection a tout les jours. Et d'ailleurs, je ne l'ai toujours pas rencontrer. Vous lui direz bonjour si vous la croisez.

Tiens donc, il montrait maintenant un peux d'agacement. Il voulait tester la patience de l'être. Sois il allait se mettre a cogner contre la barrière magique sans chance de la briser, sois il allait perdre son sourire et définir ses intentions, soit il allait tout simplement rire et sembler amuser. Il attendit la réponse

Le démon avait noté un relatif inconfort dans les yeux d'émeraude de Chose -il préférait l'appeler ainsi que par son prénom pour l'instant-, et ça, Vaelh en était sûr, c'était parce le renard ne savait pas à qui il avait à faire ! Aussi l'Incube se jura de le lui expliquer un peu plus tard.

S'en était suivi une latence méditative de la par de Chose. A voir sa perplexité, nul doute qu'il n'avait jamais vraiment réfléchit à la question soulevée par la Malice Incarnée !

Hm, vous avez bien raison. Un nom...un nom qui me représente. Homme-renard? Oui, cela semble convenable, puisque je suis a la fois homme et a la fois renard.

Vaelh s'était apprêté à relever mais...

Non, je ne vois pas la perfection a tout les jours. Et d'ailleurs, je ne l'ai toujours pas rencontrer. Vous lui direz bonjour si vous la croisez.

Pauvre Chose... Avec un air peiné, l'Incube s'était accroupis pour fixer son interlocuteur d'un regard à présent compatissant.

Pauvre de toi ! Tu dois vraiment être un marginal pour ne pas la voir, la perfection, alors qu'elle est devant toi et t'adresse la parole.

Il avait parlé très sérieusement ! D'où pouvait bien sortir Chose pour être aveugle à ce point ? avait-il été un simple renard sans intelligence pour se transformer en humanoïde pensant il y a peu ? N'était-il jamais sorti de sa forêt ? Non, impossible... Il ne saurait pas parler sinon ! Décidément... un vrai mystère ambulant !

Homme-Renard; Comme ça inesthétique, comme ça manque d'originalité ! Mais après tout, c'est ton choix... Si ta race n'a jamais porté de nom, il fallait bien lui en donner un ; voilà qui est chose faite. Quoi que, j'y pense... Peut être ta race a-t-elle déjà un nom, mais tu ne le connais simplement pas ? Qu'importe, restons sur "homme-renard"...

L'Incube inspira, puis expira lentement, savourant l'arôme de Chose.

Ta saveur m'est vraiment inconnue. Quel goût as-tu ? Avait-il dit d'un ton parfaitement innocent, sans la moindre once de malveillance dans le regard.