Arbres en surnombre, fleurs au rabiot, insectes et autre faune omniprésents : partout, partout ! Un trop plein de végétation, un trop plein de « gentillesse et gaieté » pour celui ou celle qui n’est habitué qu’à la violence, à la dureté d’un lit de pierre, aux ruelles sombres et mal odorantes de la ville… L’air ici est bon, l’air ici est frais. Le soleil perce aisément à travers les nuages, ses rayons réchauffent la peau sans pour autant l’assécher… Le calme est maître, le silence est souverain… Le souffle léger du ve…

« C’est ca, barre toi sale enculé ! Et que j’t’y reprenne pas ! »

Mais une chose reste comparable à n’importe quel autre environnement… Le barman des auberges lorsqu’il est de mauvais poil ! Celui-ci, particulièrement imposant, ne s’était pas laissé impressionné par les quelques tours de passe-passe que Léandre venait de lui montrer. Non, bien au contraire. Sous sa moustache vieille de plusieurs années et son air de gentilhomme se cachait une brute sans craintes, qui n’avait pas hésité un seul instant à mettre le « jeune » garçon à la porte à l’aide d’un coup de pied au derrière et d’une paire de bottes taille 45… Une fois la porte refermée, Léandre grommela - dans sa barbe imaginaire - des injures à destination du maître de maison, en espérant que celui-ci ne fasse pas machine arrière en ayant légèrement tendu l’oreille ! Se relevant, il passa une main sur ses vêtements, retirant la poussière s’y étant accumulée à cause de la chute.

« Plus aucune pitié pour les vagabonds… Croyait vraiment que j’allais payer pour avoir dormit dans son dépotoir ? Les vieux, de nos jours… »

« J’te préviens, si t’es encore là quand je sors, c’est pas dans le cul que tu l’auras mon coup de pied ! »

« Ca va, ca va… »

Pas besoin d’autres avertissements, Léandre ramassa quelques affaires jetées au sol et décida de suivre le premier chemin qu’il aperçut ! Sans savoir jusqu’ou ce dernier allait le conduire, il se mit à marcher en chantonnant un air de sa propre composition, levant la tête pour observer le ciel cyan dépourvu de nuages…

Allongée à même la mousse verte des bois, Eolia écoutait un écureuil lui raconter les derniers potins du jour pendant qu'une pie et que quelques lapins paressaient à ses côtés. Apparemment une famille sanglier avait emménagé dans le coin et les petits n'arrêtaient pas de grogner, dérangeant les habitants alentours. Le sourire aux lèvres, ces petites histoires de voisinage amusaient beaucoup la nymphe qui les écoutait sans s'en lasser, le visage au creux de sa paume.

La scène était particulièrement agréable à regarder quand un son quelque peu déplacé se fit entendre dans les bois, amenant le silence autour d'elle. Il est étrange de parler ainsi de la forêt pourtant tel était le cas. La nature a une vie bien à elle que peu de gens connaissent et respectent aussi se tut-elle pour faire place à l'humain qui avait pénétré en son sein, la gorge déployée sur des paroles indistinctes.

Curieuse, la jeune fille se leva doucement et l'index posé sur ses lèvres roses, elle demanda à ses amis de ne pas faire de bruit. Chose inutile vu qu'ils s'étaient automatiquement arrêtés de piailler. Se relevant avec grâce, Eolia s'avança jusqu'au chemin et se cachant d'arbre en arbre, suivit avec souplesse l'homme qui marchait à quelques pas d'elle. Le manège dura un moment avant qu'elle ne se décide enfin à le dépasser. Prenant la forme d'une belette, elle se faufila à travers les buissons et les arbustes qui la protégèrent des regards indiscrets, et monta sur une branche ni trop haute ni trop basse.

Une fois posée, elle reprit sa forme humaine et les pieds pendants à bonne distance du sol, elle attendit que l'étranger arrive à sa hauteur. Elle l'entendait chantonner encore et à mesure qu'il s'avançait vers elle, sa voix se fit de plus en plus forte. Plus que quelques pas et...

« Aahhhh ! »

Cette stupide pie n'avait pas fait attention et en se posant sans prévenir à ses côtés, elle l'avait prise par surprise puis déséquilibrée. Ce fut donc dans un petit cri que la demoiselle tomba littéralement du ciel.

Quelqu’un a dit un jour : « Si une fille tombe du ciel, passes ton chemin en courant… » - cet homme est mort puceau, me semble t-il… Mais enfin, là n’est pas la question. Combien y’a-t-il de chances dans une vie qu’une fille dégringole à l’instant précis ou vous, pauvre humain, vous aventurez dans une forêt abandonnée traversée par un sentier désert et emprunté une fois tout les siècles ? Un pourcentage proche de 0, à mon humble avis.

« Putain de… »

S’élançant vivement, Léandre eut tout juste le temps de se rapprocher suffisamment pour se glisser à l’emplacement de la chute, rattrapant dans ses bras la demoiselle un tantinet hébétée ! La fixant dans les yeux, il tenta de comprendre ce qui lui était arrivé sans même lui poser la question. C’est seulement lorsqu’il releva la tête que le jeune homme aperçut une branche fine ainsi que plusieurs animaux, regardant dans leur direction… Elle semblait être l’une de ces créatures en « harmonie », soit disant, avec la nature. Bah ! Sornettes, juste une folle de plus dans ce pauvre monde…

« On m’a déjà dit que je faisais tomber les filles, mais j’aurais jamais cru avoir à le prendre au sens propre… »

Esquissant un sourire, il se décida à la déposer au sol, s’inclinant au passage en guise de politesse et d’excuse. Sa main vint alors saisir le pommeau de son arme, par réflexe plus que pour palier une éventuelle attaque… Il s’était habitué, à force de temps, à se méfier de la plus innocente des fleurs de ce monde ! Et une personne qui tombe d’on ne sait où, c’est une raison de plus de se méfier.

« Faites attention à vous, il n’y aura pas forcément quelqu’un pour vous rattraper, la prochaine fois ! »

Avant d'avoir eu le temps de se reprendre, Eolia sentit deux bras l'attraper et instinctivement la nymphe s'accrocha à ses épaules providentielles. Une fois sûre d'être en un seul morceau, la jeune fille leva les yeux pour observer son "sauveur" qui levait les yeux, cherchant probablement la raison de cette étrange entrée en matière tout en commentant la situation.

« On m’a déjà dit que je faisais tomber les filles, mais j’aurais jamais cru avoir à le prendre au sens propre… »

Quelque peu mal à l'aise, ce fut donc avec un soulagement non feint qu'elle retrouva avec plaisir le sol sous ses jambes. La politesse exigeait qu'elle le remercie et s'excuse d'avoir été imprudente mais quand elle vit que son comportement avait changé et qu'il avait à présent la main sur le pommeau de son arme, son sang ne fit qu'un tour. Allait-il l'attaquer ? Si ça se trouve il allait la tuer, ici, sans témoins.

« Arrête de t'imaginer n'importe quoi... » se dit-elle en secouant discrètement la tête.

A tous les coups, il devait se méfier d'elle. C'est sûr que frêle et fragile comme elle était, vêtue de sa robe immaculée et toute de voiles, quelques brindilles éparses dans sa chevelure tressée, elle devait être effrayante. En plus elle était tombée d'un arbre. Raison de plus pour se méfier d'elle... La nymphe n'eut pas le temps de divaguer plus longtemps car l'homme lui parlait à nouveau, la ramenant à l'instant présent.

« Faites attention à vous, il n’y aura pas forcément quelqu’un pour vous rattraper, la prochaine fois !

- Euh.. oui... enfin non... »

Voilà qu'elle bafouillait ! Par l'Ancêtre, qu'allait-il penser d'elle. Bon d'accord, elle n'était pas particulièrement un symbole de prudence mais quand même. Cela réveilla son tempérament capricieux et se fut donc d'un ton plus assuré qu'elle s'exprima.

« Je vous suis gré de votre aide et soyez sûr qu'à l'avenir je ferai attention sur qui je tombe. Il est vrai que mes passes-temps dans les bois est de sauter sur les inconnus qui passent sur la route déserte. »

La jeune nymphe n'avait pas été insolente ou sèche mais juste très... altière, ce qu'elle était au fond. Vous pouvez mettre une princesse en haillons, elle reste ce qu'elle est, et la condescendance avec laquelle l'inconnu lui parlait avait réveillé cette part d'elle. Aussi, après cette réponse on-ne-peut-plus-appropriée, Eolia rassembla ses jupons et passa à côté de lui, la tête haute. Non sans remarquer que l'homme n'était pas dépourvu de charme. Et en se rappelant avec quelle facilité il l'avait rattrapée, elle frissonna. Et si jamais elle l'avait irritée ? Sur ses gardes, elle continua néanmoins son chemin, en espérant qu'elle n'aurait pas à courir.

« Je vous suis gré de votre aide et soyez sûr qu'à l'avenir je ferai attention sur qui je tombe. Il est vrai que mes passe-temps dans les bois sont de sauter sur les inconnus qui passent sur la route déserte. »

Ben voyons ! A peine avait-elle pied à terre que cette charmante demoiselle jouait sur l’ironie pour descendre son sauveur, sans vergogne ! Un vrai comportement de chipie… Oui, un comportement digne d’une princesse… Ne lui adressant qu’un bref regard, Léandre laissa la belle passer sur son flanc sans autres remerciements, avant de se retourner pour la voir s’éloigner au loin sur le sentier de la forêt.

« Tss. J’aurais du la laisser s’écraser. »

Tout en lâchant un long soupire emplit de lassitude, le jeune homme redirigea son attention sur le chemin qu’il tentait de suivre avant que la catastrophe à poitrine ne tombe du ciel. Celui-ci semblait s’enfoncer directement au plus profond de la forêt : rien de plus ennuyeux pour un combattant – car il est rare d’y rencontrer de solides guerriers ou d’habiles mercenaires !

Néanmoins, il se refusa à faire machine arrière maintenant… Allons bon, peut être tomberait-il dans une embuscade ? Ou peut être se ferait-il attaquer par une famille d’Ours des montagnes à la recherche de nourriture ? Peut être même croiserait-il un régiment d’Aile Ténébreuse ? Bien des espoirs futiles ! Il n’y aurait rien, rien-du-tout. Fermant les yeux, tête levée, il attrapa habilement l’une de ses lames – volées – avant de la faire tournoyer au creux de sa main, lame vers le ciel. Sa vie de mercenaire était loin d’être palpitante ces derniers jours, et il aurait vendu son âme pour pouvoir se servir de ses jouets sur une cible vivante, autre qu’un animal...

« Mais peine perdu par ici, à part des écervelées à la mode ‘princesse’ … »

Eolia soupira. L'inconnu sembla quelque peu décontenancé mais ne pipa mot et la laissa même s'en aller. La jeune fille avait fait quelques pas avant de s'écarter du chemin et de retourner au milieu des buissons. Là seulement, elle souffla, se rendant compte que tout ce temps, elle avait gardé son souffle, au cas où.

« Je devrais apprendre à tenir ma langue... »

Comme d'habitude, ce n'était qu'après coup que la nymphe se rappelait ces sages conseils. Comment et pourquoi ne retenait-elle pas ces principes ? Toutes ces soeurs étaient sages, calmes, courtoises... et elle, juste un peu trop fière et quelque peu têtue sur les bords. A peine hein. Enfin, peut-être plus que cela quand on y regardait de plus près.

« Je devrais peut-être retourner m'excuser et le remercier correctement ? se dit-elle d'un air songeur. Non, tant pis. En même temps il l'a cherché hein ? »

La jeune fille allait reprendre sa route quand la vilaine pie d'un peu plus tôt vint se percher sur un arbre proche pour lui souffler que l'homme de tout à l'heure avait sorti une lame et s'amusait à taper dans les branches et les feuilles. Outrée, Eolia se transforma cette fois-ci en une gracile biche et galopa jusqu'à retrouver l'impudent qui osait maltraiter les bois.

Elle n'eut pas à le chercher bien longtemps, celui-ci marchait tranquillement sur la route, lançant une lame aiguisée vers le ciel et non sur les branches. Sous sa forme de biche, Eolia pesta une nouvelle fois contre cet abruti d'oiseau qui décidément avait décidé de tout faire pour lui gâcher la journée. Il ne manquerait plus que l'homme la voit et se décide à la chasser.

« Doucement. Vite, filons ! »

Un bond, deux bonds, trois bonds. Aïe ! l'enchantement était rompu. La demoiselle se retrouva sous sa forme humaine, une fois de plus au milieu du chemin. Vite vite debout, s'il la revoyait, il allait se poser des questions. Ni une ni deux, elle se releva tant bien que mal et s'engouffra aussi vite que possible dans le premier buisson.

Avec habileté, Léandre s’amusait à faire tenir en équilibre le couteau toujours positionné au creux de sa main. Son regard, jusqu’ici perdu vers l’horizon, fut étrangement attiré par le passage d’une ombre sur son chemin... Un renard, un faon peut être ? Un animal rapide et sans doute trop curieux ! Il n’était pas rare que les habitants de la forêt s’intéressent à un humain – surtout lorsque ce même humain porte l’odeur d’une bête. Ces choses là ce sentent, pour ces créatures qui possèdent, pour la plupart, des sens « cachés ».

« Faudrait que je songe à me faire un arc, mon estomac me réclame à manger… »

Léandre aimait parler sans se préoccuper de ce qui l’entourait. C’était un remède contre la solitude, à laquelle il avait souvent affaire. Et un bon remède, je vous l’assure ! Se détournant du chemin qu’il suivait depuis plusieurs minutes désormais, le jeune homme avança à travers les fourrées avant de sortir quelques ficelles de l’une de ses sacoches, ses yeux préoccupés par les branches tombées au sol. Il testa la rigidité de plusieurs, avant de terminer son choix sur un bois courbé et parfait pour son futur rôle…

L’habitude d’abandonner ses armes en dehors des forêts pour les reconstruire chaque fois qu’il en avait besoin lui permit de consolider un arc très rapidement, avant de tester la souplesse de la corde une fois tendue. Une fois les flèches – de simples morceaux de bois taillés – préparées, il se positionna en haut d’un arbre lui offrant une vision parfaite sur 180°, et prit la position la plus confortable dans l’attente d’un gibier… Sifflotant de nouveau un petit air, il ferma les yeux tout en s’étirant, las de devoir répéter cette opération à chaque fois qu’il n’avait pas la possibilité de manger dans une auberge…

« Je vais finir par m’endormir, à attendre comme ca… »

Cachée dans son buisson, Eolia ne le vit pas quitter le chemin et entrer lui aussi dans les fourrés.

« Mais où est-il passé ? » se demanda-t-elle en observant la route.

Sa vue étant réduite, elle se décida enfin à sortir sa jolie tête blonde pour mieux observer quand elle se rendit compte qu'il n'était qu'à quelques pas. Plus précisément, juste derrière elle... et ne sachant pas si il l'avait vu ou non, elle se rebaissa.

« Idiote ! si tu l'as vu, il t'a vu... Comment aurait-il pu te rater ? »

Sûre d'elle, la nymphe se décida donc à sortir de sa cachette. Mieux valait qu'elle affronte la situation qu'elle ne se cache. Cet homme devait déjà avoir une telle opinion d'elle... mieux valait ne pas le conforter dedans sinon jamais il n'écouterait ses excuses. Enfin bon d'accord, elle était aussi venue pour le gronder de taper les branches mais vu que cela n'était pas le cas, était-ce bien utile ?

« Rebonjour ! Apparemment nos chemins ne font que se croiser. Ai-je besoin de me représenter ? »

Eolia s'était exclamée d'une traite, prévenant toute tentative d'intimidation. Cependant son regard avisé remarqua sans peine l'arme qu'il tenait à la main et ce fut plus fort qu'elle, une fois de plus son tempérament emporté eut le dessus... mais elle essaya néanmoins de se maîtriser... un peu.

« A propos... que faîtes-vous ainsi tapi dans l'ombre ? Rassurez-moi... vous ne vous apprêtiez pas à chasser n'est-ce pas ? »

Décidément, cela n'allait pas arranger leurs relations. Du haut de ses 1m60, la nymphe posait sur lui un regard peu amène et semblait attendre une réponse sans détour.

Pas le moindre gibier dans les parages... Quelque chose - ou quelqu'un - devait tenir éloignées toutes les créatures de la forêt, si bien que même le meilleur des chasseurs n'aurait pu ramener une proie ce jour-là. Ce n'était, décidément, pas le bon jour de Léandre. Champignons et herbes comestibles, tel allait être son déjeuner pour aujourd'hui ! Dans un long soupire mêlant énervement et fatigue, il sembla se dégager de toutes les contraintes de sa vie de "Vagabond"... Il sauta à terre de la hauteur de l'arbre, manqua de se fouler une cheville puis tourna le dos au centenaire, resserrant avec force l'arme dans sa main, l'entendant craqueter légèrement...


« Rebonjour ! Apparemment nos chemins ne font que se croiser. Ai-je besoin de me représenter ? »

"Encore elle ?" pensa Léandre, croyant que rien de pire ne pouvait lui arriver...

« Vou... »

« A propos... que faîtes-vous ainsi tapi dans l'ombre ? Rassurez-moi... vous ne vous apprêtiez pas à chasser n'est-ce pas ? »

Allons bon ! Cette fois-ci, au lieu de le gronder en guise de remerciement, elle l'accusait de faire quelque chose qu'il... Qu'il... Qu'il essayait de faire... Bon, certes ! Mais, que pouvait-elle bien lui reprocher ? Chasser était nécessaire pour se nourrir, convenablement bien entendu ! Pouvait-on réellement lui en vouloir ?

« Voyez-vous, jeune demoiselle, je suis en train de tendre un piège destiné à des personnes de votre genre, capricieuses et hautaines, qui n'ont pas leur place dans la forêt mais plutôt dans un château, à se faire dorloter par des majordomes obéissants et surpayés. Voulez-vous, je vous prie, me laisser quelques temps en paix, jeune princesse ? »

Un brin d'ironie ne faisait pas de mal aux chippies dans son genre. Du moins, c'était ce que pensais Léandre. Celle-ci semblait particulièrement coriace, et ses paroles n'allaient surement pas la faire déguerpir. Peut être même cela n'accentuerait qu'encore plus son envie de "pourrir" le restant de journée que Léandre voulait, tant bien que mal, rendre un minimum agréable...

- Voyez-vous, jeune demoiselle, je suis en train de tendre un piège destiné à des personnes de votre genre, capricieuses et hautaines, qui n'ont pas leur place dans la forêt mais plutôt dans un château, à se faire dorloter par des majordomes obéissants et surpayés. Voulez-vous, je vous prie, me laisser quelques temps en paix, jeune princesse ?

L'homme lui parlait sans vergogne. Pire, il la prenait pour une petite idiote, du moins c'est ce qu'elle ressentait à l'intonation de sa voix. Relevant le menton, la nymphette ne comptait pas le laisser en réchapper comme ça. Dire qu'elle avait pensé s'excuser à à à... à ce butor prétentieux.

- Je ne vois pas pourquoi je vous laisserai en paix. Ne veniez-vous pas de dire que vos pièges étaient destinés à des personnes de mon envergure ? Et bien voilà, je suis là,,, et je vous le dis maintenant, je n'ai pas l'intention de vous lâcher d'une semelle.

Elle ne disait pas cela pour l'ennuyer ou quoique ce soit mais sa fierté en avait pris un coup. Jamais, au grand jamais, on ne lui avait ainsi parlé... et qu'un inconnu qu'en temps normal elle aurait apprécié la traite comme une enfant l'insupportait. Décidément, elle avait toujours d'étranges rencontres. Prenant place à côté de lui, elle attendit en regardant devant elle d'un air sérieux et concentré.

- Vous savez, j'étais venue pour m'excuser hein... murmura-t-elle... mais je vous ai vu avec votre arme et vous sembliez attendre quelque chose. Quoique vous disiez, je sais que vous alliez chasser mais moi, je n'aime pas la chasse. Je n'y peux rien, c'est viscéral. Je ne supporte pas que l'on touche aux animaux. Encore moins à ceux de Flore.

Soupirant tout bas, son doigt jouait avec une mèche de ses cheveux pendant qu'elle observait avec attention autour d'eux qu'aucun abruti animal ne vienne se placer sur le chemin du chasseur.