A savoir : mes pensées sont entre guillemets.

Je vais donc vous raconter ce qui a provoqué mon bannissement de Sen'tsura.

Je rentrais à Sen'tsura, on était le 26 et j'effectuais mon troisième travail du mois (j'avais besoin d'argent).
-Pff... "On est le 26..." Bon... Allons chercher la paye...
Je me dirigeai dans les quartiers riches, entrai dans une ruelle, à l'aide de mouvements souples et précis me hissai sur le toit d'une habitation depuis lequel je plongeai et atterris sans le moindre bruit derrière l'habitation voisine. Je toquai à la porte dérobée et quelqu'un vint m'ouvrir. Je reçu une bourse contenant 800 Abs et je partis aussi vite que j'étais venu, sans que personne ne se soit aperçu de mon arrivée, ni de mon départ. Je pris le chemin de la forge que mon père m'avait laissée, mon dernier souvenir matériel de lui. Je n'ai trouvé à la place, qu'un amas de cendres. Des villageois étaient en train d'éteindre les dernières flammes à coup de seaux d'eau. Je restai pétrifié devant ce spectacle, la vue des cendres fit monter en moi une tristesse immense, tristesse qui s'ajouta à ma nervosité donnant naissance à une immense rage. Je partis en direction de ma grotte, une fois arrivé, je me déshabillai et entrai, doucement, dans l'eau glacée et limpide de la vasque créée par le temps au fond de la grotte. La froideur de l'eau calma ma fureur mais il resta la douleur, lourde, terrible.
Je ne le savais pas mais, le mois dernier, une personne m'avait vu muer, et son commanditaire allait passer à l'action en profitant du trouble occasionné par la perte de la forge de mon père.

Deux jours après ma mue (j'étais resté cloîtré dans ma grotte), j'étais décidé à me changer les idées, après un passage à l'arène, je me disais qu'un voyage pourrait être la solution. C'est donc pensif que je marchai lorsqu'un homme se dressa devant moi, et, après un bref regard, me dit:

-Monsieur Voyl Vanguard?

-Oui ? C'est pour ?

-Un travail...

10 minutes plus tard, je me retrouvai dans un fauteuil, en face de la personne la plus méprisante que je n'ai jamais vue. Ses yeux me disaient à chaque seconde qu'ils me détestaient, à chaque seconde ils me disaient à quel point leur propriétaire se trouvait supérieur, à quel point ils désiraient... Me voir partir.

Comme à chaque fois, une question, identique, anodine, et pourtant si importante:

-Pourquoi voulez-vous que ce soit moi ?

-Je tiens à ce que ce soit vous, je vous connais, vous et votre... Efficacité

Il cachait très mal son dégoût... Et le fait qu'il me cachait quelque chose...

-Quelle est la commande, et quelle est la récompense?

-La récompense est de 3000 Ab. Il marqua un temps d’arrêt Vous devrez assassiner votre ancien employeur

Après une courte réflexion, je porta sur lui un regard glacial.

-Je n'ai qu'une chose à dire... Essayez ensuite de me coincer... Je me levai et je vous tue Ma voix était plus froide que la mort.

Je lançai une liasse de feuilles sur la table basse nous séparant.

-Merci de bien vouloir apposer votre sceau sur le bas de chacune des feuilles, c'est le contrat. Je viendrai le chercher dans l'après-midi.

Je partis en ville m'acheter à manger, puis, allai me préparer. Une fois vêtu de mon armure de cuir et armé de mon katana, je me dis que comme je risquais d'être pris en traître, je devais me préparer. Je cachai des dagues le long de mes jambes, contre mon torse et une de chaque côté de ma ceinture. Je partis récupérer le contrat sur lequel était apposé le sceau du commanditaire.
Je pris la direction de la proche propriété de mon dernier employeur et me glissai à l'arrière de la bâtisse en passant par les toits et toquai à la porte arrière. Ce fut la même personne qui ouvrit et je lui demandai où était le propriétaire, il me conduisit dans un petit salon et s'assit en face de moi.

-Il est en face de vous jeune homme...

Deux hommes rentrèrent et se postèrent juste à côté de lui, l'un se pencha et souffla quelque chose à son oreille.

-Est-ce vous?

Comprenant de quoi il parlait, j'approuvai de la tête et dit d'une voix triste:

-Je suis désolé, mais j'ai besoin d'argent rapidement

Déjà les deux hommes s'étaient jetés sur moi, mais avec une étonnante vivacité et une souplesse incroyable, je me levai, glissai sous le coup qui aurait dû atteindre ma mâchoire et j'abattis le tranchant de ma main, l'un des deux molosses s'effondra. Ma cible dit à l'autre de partir en échange de leur vie sauve et, après leur départ, je tranchai la tête de celui-ci avec mon katana après lui avoir dit qu'il serai vengé de ma main. Je nettoyai ma lame et partis récupérer ma récompense.
Sur le chemin, je vis un homme en armure... Vu de plus près, un guerrier ou un mercenaire... Décidément, ce contrat pue!

Je n'ai jamais reçu ma récompense, à la place, j'ai été pris en chasse par une dizaine de mercenaires. Mais, j'avais appris qu'un tribunal provisoire avait été ouvert devant la grande bibliothèque pour régler les affaires généralement présentées au souverain de la cité. C'est ce qui m'a sauvé.

Je venais donc de trancher la tête de ce malheureux et j'avais croisé ce mercenaire, devant la propriété du commanditaire, un autre attendait. Lorsqu'il me vit, il dégaina son arme et s'élança dans ma direction, le regard déterminé et le visage
fermé. Le visage d'un homme habitué et préparé à tuer.

-"Je vais péter un câble"

Je passai sous le bras de l'assaillant; la lame passa à un cheveu de mon visage, longea mon bras, suivit ma jambe et se ficha dans le sol. Je me tenais derrière l'individu et lui tenait la nuque d'une poigne de fer en pressant différents points sensibles.

-Pourquoi m'attaques-tu?

-On a été embauchés par celui qui habite juste derrière...

-"le fou..."Ne viens pas te représenter devant moi, ou je te tue.

Ma voix était froide et implacable. L'homme tomba à genoux lorsque je le lâchai et ne chercha pas à poursuivre le combat. Je partis en direction de la bibliothèque et pensai à la manière de présenter les choses, je n'ai pas eu beaucoup de temps pour réfléchir, après dix minutes de marche, j'entendis un bruit presque inaudible, quelque chose que je n'aurais pas dû entendre si j'étais humain, un sifflement, le sifflement d'une flèche ! Je me retournai et esquivai de justesse une flèche à l’empennage bleu, elle traça un trait de feu sur ma joue. Deux hommes, l'un habillé de cuir et l'autre de protections de métal léger me prirent en tenailles et m'attaquèrent dans un ensemble parfait. Je fis glisser les lames sur mes protections et après que leur position me laisse une ouverture, je pris deux pas d'élan et je sautai à une barre métallique accrochée à deux mètres cinquante du sol dans la façade en face de moi, je crochetai les prises minuscules présentes dans le mur et je montai sur le toit. De là, je m'élançai et partit dans une course folle pour atteindre la bibliothèque. Ils étaient au moins quatre, non cinq, si je ne me dépêchai pas, ils m'auraient. Une flèche bleue passa à deux centimètres de ma tête lorsque je sautai pour atteindre un toit proche, lorsque j'atterris, une flèche à l'empenne blanche passa à un cheveux de mon œil droit, laissant une coupure dans mon oreille, j'eus un moment d'effroi, je m'arrêtai et regardai cette flèche de plus près, elle n'était pas à Luz. Après un court moment de soulagement, je repris ma course suivi par les deux mercenaires en armure légère qui étaient montés et par les deux tireurs dont je n'avais pas encore trouvé la position (qui au passage devait eux aussi bouger).

"Ils sont donc au moins six"

Je courrai, essayant de distancer mes poursuivants, chose difficile à cause des archers, et surtout de me diriger vers la bibliothèque, chose encore plus dure car les archers essayaient eux, de me pousser dans une direction précise. Non, ils n'essayaient pas, ils avaient réussi!

Je plongeai dans la cour sur laquelle finissait le toit où je me situai et je vis deux hommes armés bloquer l'unique issue. Je vis enfin les deux archers qui se postèrent de façon stratégique. Les deux autres se placèrent dans mon dos et je me retrouvai piégé. Je portai lentement la main à l'anneau doré qui tenait me cheveux et le retirait doucement, les six mercenaires me regardaient et attendaient apparemment que je prenne l'initiative de l'attaque... Après un bref examen, je me rendis compte que si je restais comme ça, je n'avais aucune chance! Mes cheveux tombaient en rideau devant mes yeux, une aura animal et sauvage se dégagea alors de moi, une aura inquiétante. Deux lueurs apparurent, ont pouvait voir malgré mes cheveux deux yeux aux pupilles verticales, deux yeux sauvages qui avaient soifs de sang. Les hommes eurent un mouvement de recul léger et je fis entendre ma voix sauvage et sans pitié.

- Savez-vous à qui vous vous adressez ?!!

Les six mercenaires étaient pétrifiés par le changement qui venait de se produire chez moi, et c'est sur ça que je comptais. N'attendant pas qu'ils se reprennent et sachant que les paralyser ou les tuer serait trop long, je passai par-dessus les deux hommes qui me bloquaient la sortie par un élégant salto avant et c'est à ce moment qu'ils reprirent conscience de ce qui ce passait. Je disparus à l'angle de la rue et entrai dans la foule, je remontai la rue suivi par les mercenaires qui se faisaient discrets. Soudain, la foule s'écarta de la trajectoire d'une arme courbe lancée en ligne droite et, surpris, elle me toucha au bras gauche. La blessure était assez profonde mais ne présentait aucun danger si elle était soignée rapidement... Ce que je ne pouvais pas faire ! Étouffant un juron, je sautai sur l'homme qui avait lancé l'arme et s'était retrouvé désarmé, bloquant ses bras sous mes jambes, je sortis une dague.
L'acier étincela mais ne fut pas teinté de rouge, mon bras avait été arrêté par une femme.

-[color:e16d=#red]Suivez-moi!

Je la jaugeai rapidement et, voyant les autres arriver, pris la décision de la suivre. Après quelques virages, elle toqua deux fois rapidement à une porte et fonça dans la direction du mur en face. Je m’attendis à ce qu'elle saute ou... Le mur s'ouvrit nous laissant passer et se refermant immédiatement après.

-[colr=red]Bienvenue jeune dragon. [/color]

Le fait que je sois un dragon était connu de très peu de personnes; je portai les mains aux dagues accrochées à ma ceinture.

-Du calme, nous sommes des amis

"nous?"

Deux hommes sortirent de l'ombre et l'un me demanda ou je me rendai, je lui ai répondu que j'allais à la grand bibliothèque. La femme reprit la parole.

-Tu y étais presque, même si tu n'aurais pas pu l'atteindre

Haussant un sourcil, je lui demandai pourquoi et elle me dit que toutes les rues y menant étaient gardées. Après un court silence elle me dit de la suivre, nous passâmes par les catacombes et remontèrent dans la bibliothèque par un passage secret et lorsque je me suis retourné pour leur demander qui ils étaient, il avaient disparu. Je sortis et demandai audience, protégé par la foule. Grâce à mon contrat stipulant que toute personne m'engageant assumait ce que je faisais, je ne fus d'abord pas inculpé du meurtre; ensuite, le contrat stipulait que s'il essayait de me nuire après coup, je pouvais décider de sa vie ou de sa mort, je le fis exécuter (pour le meurtre qu'il avait commis par mon intermédiaire et pour m'avoir poignardé dans le dos). Mais je fus banni car une fois qu'il était mort, d'après une des lois de la ville, j'étais le meurtrier (mon commanditaire étant mort). J'ai appris ensuite que si j'avais été pris en chasse, c'est parce-qu'il savait que j'étais un dragon. La haine monta en moi mais je réussis à me contenir jusqu'à ma mue... Et vous devez connaitre la suite.