Cela faisait longtemps que Yuki n'avait pas ressenti le froid glacé de ce pays gelé. Elle se délectait du vent froid qui soufflait dans ses cheveux. C'était le pays dont le climat se rapprochait le plus des Cieux, bien qu'éloigné. Le vent et le froid mordant rappelait à elle des souvenirs. La nostalgie n'était pas bien loin.

Mais elle n'avait pas le temps aujourd'hui de repenser au bon vieux temps. Après avoir été sauvée par des Rebelles, elle avait été longuement soignée au QG centrale. Plus que mal en point, elle avait mit beaucoup de temps à se rétablir. L'absence d'eau et de nourriture pendant une si longue période l'avait transformée. Elle était maintenant capable de tout pour ne plus ressentir une telle faim et une telle soif. Mais ce n'était pas le changement le plus important n'était pas dans cette peur. Non, elle était née du désespoir de perdre un être cher, sans avoir eu le temps de le comprendre.
Lorsqu'elle s'était éveillée, les dunes de sable continuaient à danser sous ses yeux, bien que le gris avait remplacé l'orange. La nuit venait de tomber, laissant un peu de répit quand à la chaleur brûlante du jour. Elle s'était relevée à grande peine, sachant que quelque chose avait disparu. Lorsqu'elle trouva la petite sacoche pleine d'herbes bizarres, elle se rappela qui. Elle avait erré à la recherche de la petite Cosmos pendant quelques heures, avant de renoncer, sentant la chaleur revenir. Soit la petite avait fui, soit elle était morte. Mais rien n'obligeait Yuki a mourir à son tour.
Sans eau, ni provisions, il ne lui restait que les herbes de l'enfant. Elle chercha un abris, sentant la culpabilité s’abattre sur son âme. Certes, elle n'avait jamais été très proche des enfants, mais ces deux mois passés à voyager en sa compagnie lui avait appris à apprécier la candeur de Cosmos. Elle s'est été faite une amie, et une alliée importante dans des situations délicates.
Elle finit par trouver une grotte, suffisamment profonde pour la protéger de la tempête de sable qui n'allait pas tarder à s'abattre sur le désert. S'installant du mieux possible, elle s’efforça de taire sa faim en occupant son esprit grâce au maigre contenu de la sacoche. Il restait quelques pierres précieuses, un sifflet en bois, des feuilles séchées de toutes les formes et de toutes les couleurs, ainsi qu'une lettre. Ce dernier manuscrit attira l'attention de l'ange. Mais les forces lui manquaient cruellement et son esprit était trop embrumé pour comprendre ce qu'elle lisait.
Elle finit par succomber à la torpeur, la lettre serrée dans sa main. Lorsqu'elle se réveilla de nouveau, tout tournait autour d'elle. Des hommes se parlaient entre eux, avec des tons proches de l'affolement. Une femme vint prendre sa main, avec douceur faisant taire tous les cris autour d'elle. L'ange ne put tenir plus longtemps et sombra de nouveau.

Tout ceci s'était passé il y a plus d'un an déjà. Elle avait fini par se réveiller dans un vrai lit. Les médecins ne pouvaient expliquer pourquoi elle avait mit six mois à sortir du coma. La seule hypothèse était qu'elle ait subi un traumatisme psychique suffisant important pour lui faire fuir la réalité. Et ils ne s'étaient pas trompés. La lettre était écrite d'une main plus que connue par la séraphine. Il s'agissait tout simplement de l'écriture de son père. Ce dernier s'excusait auprès de sa fille de devoir la laisser seule avec sa mère mais lui promettait de revenir au plus vite.
Elle comprit alors qu'elle venait de perdre la sœur qu'elle avait toujours cherché. Son désespoir fut si grand et pourtant silencieux. Elle n'en parla à personne, même pas à Ilyanne qui l'avait convoqué pour l'interroger. Elle respectait profondément cette femme et l'admirait. Mais son fardeau était trop personnel pour être partagé. Elle se perdit dans l’entraînement , afin de pouvoir partir en mission rapidement.
Elle ne voulait plus penser et utilisait toutes les excuses imaginables pour ne pas avoir à penser au passé. D'abord son père, puis sa mère et enfin sa sœur. Elle perdait les gens auxquelles elle tenait les uns après les autres, dans des circonstances plus que navrantes. Son caractère en avait subi un coup. Si elle avait toujours été déterminée, elle l'était maintenant encore plus et rejetait la faute sur le Démon. Ce combat était devenu sa principale raison de vie.

Lorsqu'elle fut de nouveau reçue au test, elle prit la première mission qui lui tombait sous la main, afin de s'échapper enfin de cette réalité atroce. Elle s'était retrouvée dans une mission en duo pour dénicher une taupe infiltrée dans les Glaces. Peu d'information était disponible à ce jour, mais sa ou son partenaire en savait plus puisqu'il était en place dans le pays.

C'était la raison de sa venue dans la froide ville de Saline. Elle trouva refuge dans la taverne l'hivernale, dans laquelle elle devait retrouver son coéquipier. Elle commanda une boisson chaude et attendit, accoudée au bar.

Cela faisait plusieurs jours que Claire et son escouade avait disparu, Elena était comme déprimée, se noyant dans l'entrainement, enchainant les différentes techniques d'entrainement qu'elle pouvait connaitre, duel, combat en duo, combat en solo contre plusieurs adversaires. Elle se perdait dans l'entrainement, finissant tellement épuisée chaque soir qu'elle avait à peine le temps de se déshabiller que le sommeil l'emportait sur des îlots de doute et de douleur de par l'absence de son Amante.

Elle devait se changer les idées, et quoi de mieux qu'une mission pour relancer un ancien soldat qui avait disparu pendant quelques temps? Un test, elle allait la tester et voir ce que valait l'ange. Elle commença à rédiger l'ordre de mission, prit contact avec certaines personnes, en soudoya d'autres, joua sur ses relations et finalement elle obtenue une réponse, l'ange avait accepté.

Elles avaient rendez vous dans une petite auberge de Saline, un endroit plutôt discret, assez à l'écart des lieux mal famés de la ville mais assez proches du port, elle sentait les regards des personnes pesaient sur elle, sa tenue d'entrainement noire tranchant assez avec le blanc de sa peau lui conférait une allure plutôt étrange, et les trois gardes autour d'elle montrait qu'elle était importante. Rapidement la rumeur se répandit, la Générale de Saline était de sortie, et elle ne semblait pas dans son meilleur jour, finalement elle arriva devant la porte de la gargote et pénétra dans la bâtisse, causant immédiatement un silence respectueux parmi les badauds. Elle balada son œil alerte dans la salle, repéra rapidement la jeune ange et se dirigea vers elle dans un bruissement de cape, repoussant sa capuche en arrière, elle dévoila sa longue chevelure blonde et son œil rouge en s'installant a coté de l'ange.

" Bonjour, bienvenue à Saline Soldat, comment trouvez vous le pays? "

- Bonjour, bienvenue à Saline Soldat, comment trouvez vous le pays?


- Un peu froid je dois l'avouer, mais d'une beauté pure sans pareille. Enchantée de faire votre connaissance Madame.


- Mon nom est Yuki, excusez moi pour cette entrée en manière si peu discrète.

L'ange était plutôt bien faite de sa personne, elle semblait assez sûre d'elle et habile avec ses lames, une bonne recrue en quelque sorte. Elle sentait le regard de la jeune femme sur elle, elle la jaugeait aussi, elles se jaugeaient l'une l'autre, c'était déja un bon point.
Elena eut un doux sourire en saisissant le parchemin, elle le lut à peine, y jetant un coup d'oeil, reconnaissant sa propre écriture.

" Je sais déja qui vous êtes Yuki , un élément de valeur sur qui on peut compter, une ange qui a passé six mois dans le coma "

La voix était douce, le ton était celui d'une constatation, sans aucune condescendance ni autre, juste une énumération gentille de fait. Le regard d'Elena ne put s'empêcher de s'arreter sur les katanas de la jeune femme, tirant un sourire ravi a la jeune Générale, elle même avait le sien dans le dos, préférant le porter à la mode * inventera un nom * .
Désignant d'un petit mouvement élégant de son chef la sortie, elle invitait la jeune ange à sortir de la gargote, s'assurant d'un coup d'oeil qu'elle avait bien comprit. Elle prit la direction de la porte, donnant le petit parchemin à un garde en passant devant lui, ce dernier l'empocha et emboita le pas à la jeune ange, laissant la garde de sa Générale à ses deux confrères.

Une fois dehors Elena s’attira et prit la direction générale de la caserne , ne parlant toujours pas, testant la jeune ange dans son mode de déplacement en ville, loin de la camoufler, l'aura de la jeune Générale désignait Yuki à tous les regards. Certes cela était un peu déloyal, mais elle ne pouvait s’empêcher d'entretenir la rumeur selon quoi elle voyait énormément de femmes , et pas toutes humaines, c'était devenu comme un jeu. Elle n'avait pas vu d'autres femmes depuis qu'elle était avec Claire, relation qu'elles avaient tenues dissimuler assez facilement, sauf à trois personne de confiance, Albar, Luz et l'employeur de l'amante de la Générale. C'étaient les seules personnes au courant de cette relation.
Finissant par arriver devant la caserne, Elena se figea et se tourna vers Yuki, jetant un rapide coup d’œil sur la tenue de la jeune femme elle haussa un sourcil.

" Tu as ton armure sur toi? Ou tout court? As tu ton armure? Sinon on peut t'en fournir une, les horaires sont assez strictes mais tu t'y feras, tu ne seras pas trop dépaysée des autres casernes dans lesquelles tu as pu passer du temps. Tu ne seras pas la seule femme, mais la seule ange je crois bien, et je m'en excuse, si tu as un problème quelconque, ou je ne sais quoi d'autre, rejoins moi , je serais au dernier étage du bâtiment dans mon bureau. Bien entendu tu devras justifier ta présence à mes gardes, mais je te fais confiance pour trouver de bonnes excuses. Le tout est de faire ça assez discrètement , tu es ici pour débusquer une taupe, c'est pour ça que tu devras te faire passer pour une nouvelle recrue, infiltrer petit à petit les réseaux des gens, te faire ton propre réseau, te faire des alliances, devenir quelqu'un de confiance pour eux, tous tes frais seront couverts par moi. Mais cela ne te dispense pas de faire attention et de participer aux entrainements de groupes! Tu es un soldat comme une autre! "

Le regard de la femme rassura l'ange, bien qu'elle ne saisissait pas la tournure des événements. Avec une alliée de cette valeur, elle était certaine que la mission serait un jeu d'enfant. Mais il ne fallait pas qu'elle se relâche, comme en témoignait le regard suspicieux de la femme. Elle la jugeait, essayant d'un coup d’œil de faire la liste de ses compétences et de ses faiblesses. Bien que Yuki en faisait de même, elle n'appréciait pas cette manière de faire. Contradictoire certes, mais c'était son caractère.

Lorsque le Générale lui proposa de quitter les lieux, elle dissimula son soulagement. Non pas que l'endroit était crasseux ou quoi que ce soit, simplement qu'il était bas et peu pratique pour les affrontements. Sans parler du fait que tous les regards étaient braquées sur eux. Évidemment.
Sans un mot, elle passa derrière le générale et sortit, un garde à ses cotées. Ce ne semblait pas être pour sa protection mais plutôt pour sa détention ou le spectacle. Car, bien sur, même une fois sortie au grand air, tous les regards étaient posées sur eux. Yuki préféra détailler la ville plutôt que de s'énerver inutilement.

Le froid avait repris ses droits dans cette contrée et avait façonné les mœurs de la population. Les maisons étaient conçues pour résister aux tempêtes les plus terribles. Les murs semblaient épais et les toits penchés permettaient certainement à la neige de ne pas alourdir les toitures et de faire s’effondrer les bâtiments. Les maisons étaient collées les unes aux autres, afin de garder le maximum de chaleur et de se protéger du blizzard certainement. C'était une architecture extrêmement différente de celle des bâtiments des cieux. alors que ces derniers s'élevaient dans les hauteurs et prenait leur aise, ici plus un maison était basse, plus elle semblait adéquate.
Ce blanc, différent des nuages et du ciel, lui faisait plisser les yeux. Tout était tellement lumineux dans cette contrée, malgré l'absence de soleil. Les gens n'avaient pas l'air aussi affectés par le froid qu'elle ne l'était. Certainement que l'habitude avait fini par forger la peau de ces hommes et de ces femmes, qui n'avait guère plus qu'un pull lorsqu'elle portait un manteau.

De nouveau, les regards étaient posés sur eux. Difficile d'être discrète dans ce genre de situation. Elle préféra ignorer les murmures et se concentra sur leur destination. La caserne se situait dans les hauteurs de la ville. On la voyait de partout. Ce gros bâtiment, encore plus robuste que le reste, semblait être vivant. Les cris, les lumières et même la chaleur des lieux étaient perceptibles, même d'aussi loin.

Lorsque le générale lui parla, elle l'écouta avec attention avant de lui répondre.
Beaucoup d'information en une seule tirade que voila. Elle s'approcha de la générale, à une distance raisonnable pour ne pas se faire égorger par ses gardes et lui répondit petit à petit:

- Etant donné que l'on m'a demandé le maximum de discrétion, je ne l'ai pas amené avec moi. De même je pense qu'il serait difficile de s'en procurer une maintenant, surtout si vous me dites que je suis la seule ange.

Elle souffla sur ses doigts, afin de leur donner un peu de chaleur. Elle ne doutait pas des capacités de sa partenaire mais il y avait des limites à tout.

- Sans vouloir vous vexer, nous autre ange avons besoin d'armures spécifiques. Elles doivent être résistantes mais légères pour que nous puissions voler. Elles doivent être solide sans rouiller à cause de l'humidité des nuages. Elles ne doivent pas gêner nos ailes ni risquer que les couper. Ce sont des procédés connus de peu de personnes et encore moins des humains. Vous faites de grandes choses mais pour votre morphologie, ce qui semble normal.

Elle ne voulait pas paraître présomptueuse ni hautaine. Au contraire, elle donnait une chance au générale de lui trouver quelque chose bien qu'elle fut mince. Quand au reste, elle ne préférait pas y répondre devant les gardes. Elle avait l'habitude des casernes et du fait d'être seul. Les anges rebelles ne couraient pas les vue vu la situation du Démon dans son pays natal. Peu d'entre eux avaient eu le courage de se rebeller. Ils préféraient la domination plutôt que la possibilité d'affronter la mort, à son plus grand désarroi.

Son invitation lui tira un sourire. Connaissant la réputation du Générale, il ne serait pas compliqué d'avoir une excuse pour aller la voir. Par contre, elle commençait à s’inquiéter quant à sa mission. Hormis les fonds, elle allait devoir se débrouiller toute seule. Et la patience n'était pas son fort... Même si elle appréciait le pays, elle n'avait pas l'intention de s'établir pour longtemps. Hors c'est ce qui semblait se profiler pour elle.
Une grimace se forma sur son visage. Alors elle allait devoir jouer la bleue... Subir les bizutages sans rechigner et en répliquant comme une pauvre petite nouvelle, toute frêle. Cette mission lui plaisait de moins en moins. Les entraînements de groupe ne la gêner pas, mais s'il fallait simuler une faiblesse, ça n'en serait que plus pénible.

- Avez vous déjà des soupçons Madame?

Si elle pouvait lui faire gagner du temps, elle en serait ravie.

Le sourire d'Elena s’agrandit, elle savait exactement où trouver une armure à l'ange. Bien que ses armures soient rares sur terre, ils en avaient deux exemplaires dans la caserne. Une à l'allure féminine, et l'autre plus, masculine. Il suffirait d'un arrêt à l'armurerie, et en quelques heures les modifications seraient apposées a l'armure. Elle serait légère et d'un matériaux assez étrange, traitée contre l'humidité.

Se tournant vers la jeune ange elle lui sourit " Vous serez dans un dortoir féminin, avec aucun accès masculin autorisé, vous ne risquez que peu de chose , sauf le traditionnel bizutage. Enfin on ne peut rien y faire, tout le monde y passe " a un fin sourire en repensant au sien, un énorme bombardement de boules de neige, l'ensevelissant entièrement, bien sur ils avaient couru, elle s'était en quelque sorte vengée en leur donnant le double de corvée, mais c'était tout. On ne punit pas une action de groupe aussi bien coordonnée. Et encore moins aussi discrète, la cohésion du groupe, était apparu dans toute sa splendeur et avait tiré une larme unique a la générale, avant qu'elle ne se retrouve trempée...


Mais l'important n'était pas là, elle allait devoir jeter la jeune femme sur de fausses pistes, pour voir combien de temps elle mettrait à se rendre compte qu'elle était manipulée, et que tout le monde était au courant. Toutes les personnes importantes bien entendu, c'était un véritable jeu d'acteur que la Générale avait donné à ses troupes, jetant de subtils fils quasiment invisibles, menant les rênes depuis son bureau. Oui elle savait que l'ange le prendrait mal, oui elle savait aussi qu'elle risquait de perdre l'amitié de cette dernière, si amitié elles arrivaient à avoir, mais c'était le risque quand on était à son poste, perdre les personnes amicales, manipuler, mentir, tricher. Le revers de la médaille...
Pénétrant dans l'armurerie elle se dirigea vers le forgeron, une espèce d'ours de deux mètres sur deux, une masse de muscle assez impressionnante qui sourit a la générale lorsqu'elle se présenta devant lui.

"] Mes respects madame la Générale, vous nous amenez une nouvelle recrue? " Le regard pétillant de joie de vivre, il se tourna vers l'ange avant de pencher son chef en avant, la saluant " Bienvenue parmi nous dame ! J'espère que vous vous plairez ici."

Il n'était pas natif de Saline, cela se voyait, dans ce pays où le froid du dehors était chaleur comparé aux personne vivant dans le pays. Elena était en quelque sorte une exception, elle n'avait pas développer ces espèces de défenses épaisses qui bloquaient tout accès aux sentiments.
Tournant presque en rond dans l'armurerie, piétinant devant certains présentoirs d'arme la générale laissez la belle ange " passer " commande et faire connaissance.

Bien évidemment qu'elle aurait droit à un bizutage, elle n'en avait jamais doutée. Cependant elle n'avait pas envie d'en passer par la. Les siens avaient toujours été mouvementés dans le mauvais sens du terme. Elle soupira donc, pour libérer la tension qu'elle sentait entre ses omoplates.
En ce qui concernait les hommes, elle avait appris depuis toujours à discerner les pervers sexuels des autres. Autant dire que même en caserne, elle savait comment éviter tous les désagréments de ce genre, heureusement pour elle.

Elle suivait à grand pas le générale qui semblait presser de rentrer dans la chaleur de ses quartiers. Elles arrivèrent rapidement devant une armurerie. Yuki fit la grimace. Elle aurait préféré prendre le temps de poser ses affaires et de se familiariser avec l'environnement plutôt que de commencer par cette endroit. L'énorme homme qui tenait l'endroit semblait être un brave gars et Yuki lui expliqua tout ce qu'il devait savoir pour lui faire une armure correcte.

Elle le laissa prendre ses mensurations, sans vérifier ou le regard de l'homme se posait. Lorsqu'il eut fini, il s’entretient avec la Générale, laissant enfin l'ange souffler un peu. Cette mission semblait... Bizarre. Et pas dans le bon sens du terme. Elle passa le temps en regardant les armures disposées dans le bâtiment, admirant le travail de l'homme. Ce dernier devait avoir passé un accord avec une fée pour arriver à faire de telles merveilles. Il réussirait certainement à lui fournir quelque chose de satisfaisant.

Lorsqu'ils eurent fini de discuter, Elena revint vers elle et la fit sortir dans le grand froid. Quel contraste entre l'intérieur et l'extérieur. L'ange allait avoir du mal à s'y habituer. Elle fut conduite à ses baraquements. Ceci se composait d'une quinzaine de lits. C'était la première fois qu'elle allait partager un espace avec autant de femmes. Ces dernières étaient toutes absentes, soit en mission, soit en entraînement. Elle posa donc ses affaire dans l'armoire qui lui était attribuée et vérifia les sangles de ses ailes. L'harnet avait beau être douloureux, il lui permettait de cacher ses ailes au regard des autres grâce à un sortilège magique.
Elle ressortit de la pièce et suivit Elena:

-J'ai le droit à une visite guidée? Et à des informations surtout?

Elle ne lâcherait pas sa partenaire tant qu'elle ne lui donnerait pas une indication sur celui ou celle qu'elle devait appréhender.

"Oui Dame Yuki, j'y venais , ne vous en faites pas. Vous aurez vos informations, mais pour le moment je vous laisse chercher, cette mission est aussi une épreuve pour vous, qui va me permettre de juger vos capacités, qui , j'espère, ne me causeront aucune animosité de votre part. Je vous prie de m'excuser si je suis certaine fois distante ou si je semble absente, j'ai en ce moment de légers problèmes qui requièrent mon attention, légers problèmes qui pourrissent mes nuits et mes journées, donc je vous prie de ne pas me juger trop sévèrement... s'il te plait? "

Tournant en rond le regard assez fuyant, la jeune générale ressemblait à un animal en cage, la neige autour d'elle se creusait sous l'action de ses bottines à légers talons. Toujours paraitre plus grande qu'on ne l'est réellement!
Elle se figea soudainement et fit signe à l'ange de la suivre, se dirigeant vers ses quartiers. Oui elle allait la faire visiter, mais sans marcher, elle verrait ainsi si elle était capable de supporter un des vents les plus froids de Saline.
Montant les escaliers assez rapidement, elle passa devant sa chambre, saluant au passage rapidement les deux gardes placés de chaque coté de la porte. Ses gardes étaient des soldats triés sur le volet , membre d'une élite très sélective des forces de la Générale , ils étaient assez doués et discrets pour pouvoir assurer la protection de la Générale. C'était un groupe à forte majorités féminine. Claire en étant la chef, leurs armes et amures n'étaient pas imposées, chacun avait ses capacités. Bien sur un certain niveau était requis, mais les femmes avaient autant, voir plus, de chance d'avoir le poste qu'un homme. Elena avait figé les effectif a 12 personnes, 9 femmes et 3 hommes.

Mais pour le moment elle continuait son ascension, la jeune ange derrière elle et décida de lâcher une question qui lui brulait les lèvres depuis longtemps. " Dis moi Yuki, où sont tes ailes? Enfin je veux dire, je n'en ai pas la moindre idée, et j'aimerai savoir, tu peux les faire pénétrer dans ta peau?"

Finalement elles débouchèrent sur le toit du bâtiments, une sorte de tour crénelée carré, solide , à l'image du peuple sur lequel elle veillait. Bien qu'elle soit haute, la tour dégageait une impression de solidité et celle d'être ancrée dans le paysage, la caserne semblait lutter contre les éléments, jours après jours, semaines après semaines, luttant contre le froid et les tempêtes. La vie n'était pas très facile a Saline, les éléments étant extrêmes, mais là n'était pas l'important. L'important était l'adaptation dont le peuple avait fait preuve, construisant près du sol, solidement et assez étroit, pour garder au maximum la chaleur entre les murs, pour éviter les vents froids dans les rues. Au fil des ans, les Salinéens avaient développés une sorte de résistance au froid. Bien sur il y a avait toujours des exceptions, Elena par exemple utilisait le pouvoir de son cache œil ,qui la rendant petit a petit aveugle de l’œil utilisé, et affaiblissant encore plus sa résistance au froid, à chaque nouvel enlèvement de son cache œil, le choc était de plus en plus violent, la laissant dans un état de faiblesse assez dérangeant, même si la pièce avait la température d'un sauna, pour pouvoir porter son armure et des tenues normales de personnes de Saline. Elle s'était toujours reprochée son handicap, et très peu de personne étaient au courant de l'effet que le cache œil avait sur elle, beaucoup étaient ceux qui pensaient que c'était une lubie de style vestimentaire , d'autre qu'elle était borgne, mais non, la véritable raison était que c'était un artefact magique la protégeant du froid.

S'appuyant sur les créneaux, ses pensées s’égarèrent comme de coutume du coté de son amante. Était elle en danger? Était elle morte? Agonisante dans le froid glacial? En train de subir un interrogatoire entre les mains des sbires du démon? Elle ne savait pas et ça la rendait folle, elle avait envie de ne plus s'en faire, de redécouvrir la chaleur de ses lèvres, la douceur de sa peau sur la sienne. Mais pour le moment elle devait se montrer forte, elle avait un rôle à assumer, elle ne pouvait pas se permettre d'être une femme normale, une femme comme les autres qui s'inquiète pour son âme sœur. Elle avait de nombreuses choses à superviser, comme faciliter l'intégration des femmes nouvellement recrutées dans des cohortes d'archers et de javeliniers. Malgré la formation que le célèbre Maréchal, Albar, lui avait prodigué, elle n'avait pas été entièrement préparée à ce métier, on n'était pas prêt tant qu'on n'avait pas vu ce qui nous attendait , voila la leçon qu'elle en avait tirer. Ainsi que de nombreuses autres, qu'elle essayait d'appliquer pour former sa remplaçante, si elle venait à disparaitre. Mais justement, en ce moment elle ne pouvait pas disparaitre, Claire avait besoin d'elle, comme elle avait besoin de Claire. Il fallait qu'elle bouge, qu'elle se bouge.

Pour dire la vérité, Yuki bouillait d'impatience. La région avait beau être belle et son interlocutrice fort sympathique, elle ne pouvait s’empêcher de penser au retour. Elle ne voulait pas paraître désagréable ou quoique ce soit d'autre, mais elle était tentée de secouer la générale très fort afin de la faire parler. Ce qu'elle appelait la technique du poirier. Lâchant un soupire, elle acquiesça aux paroles de la générale. Elle se doutait bien que la femme avait fort à faire et qu'elle avait d'autre inquiétude que la présente mission, mais c'est elle qui l'avait fait venir tout de même.

Elle savait également que ces soucis n'étaient pas que d'ordre professionnel. Depuis qu'elle lui avait effleuré la main, elle était au courant de certaines choses, à son insu. Ce don était vraiment des plus embêtants. Heureusement qu'elle ne pouvait pas lire dans les pensées, elle aurait fini par devenir folle. Mais il était certain que l'inquiétude, la tristesse et la rage qu'elle avait ressenti n'avait rien de professionnel.

Elle ne voulait pas alarmer la générale sur ses savoirs et préféra taire sa mauvaise humeur. Par contre, elle fut enchanté de l'entendre la tutoyer. Yuki avait toujours eu du mal à vouvoyer des femmes du même age qu'elle. Allez savoir pourquoi? Peut être qu'elle voulait tout simplement se sentir proche d'elles.

Lorsqu'elle lui en fit signe, Yuki suivit la femme qui se mit à trottiner. Bien que surprise au début, l'ange n'eut aucun mal à suivre sa coéquipière. L'habitude de l'altitude et du manque d'oxygène l'aidait toujours pour ce genre d'épreuve. En parlant d'épreuve, elle ne fut pas surprise par les paroles de la femme. Il était normal qu'après toutes les frasques et l'inactivité qu'elle avait vécu, elle allait être testée afin de vérifier si elle était toujours un bon élément des forces rebelles.

- Dis moi Yuki, où sont tes ailes? Enfin je veux dire, je n'en ai pas la moindre idée, et j'aimerai savoir, tu peux les faire pénétrer dans ta peau?

Une question qu'on lui posait souvent tiens. Elle savait que ses ailes intriguaient bon nombre de personnes. Après tout, des anges en liberté sur Terra il y en avait peu, le Démon en contrôlait la très grosse majorité et l'amour des Cieux empêchait les autres de partir. Même si elle comprenait leurs hésitations, elle n'admettait pas qu'ils mettent autant de temps à prendre la bonne décision. La survie de l'espèce en dépendait! Elle secoua lentement la tête, dégoûtée par la conduite de certains d'entre eux avant de lui répondre:

- Absolument pas. Je possède un harnais magique... Qui leur permet de perdre leur consistance et les rend invisible. La, je suis incapable de voler par exemple. Je peux vous le montrer si vous le souhaitez, mais je ne désire pas me déshabiller dehors par ce froid!

Elle laissa la femme prendre son temps sur le toit pour faire le point avec elle même. Le froid mordait, mais elle commençait à ne plus le sentir. Les pouvoirs d'adaptation des anges étaient connus du grand public et elle ne pouvait qu'être heureuse d'en être une à ce moment précis.

Elena descendit de son perchoir lentement faisant signe a l'ange de la suivre. Oui, elle était assez tentée par voir le harnais, et elle n'allait pas s'en priver, Luz devrait être contente d'apprendre ça, sauf si elle le savait déjà, enfin. L'important n'est pas là, arrivée devant sa chambre, elle lui ouvrit la porte, la faisant pénétrer dans son bureau, un endroit plutôt grand, en bazars, des centaines de parchemin dans des armoires, sur la table et même sur sa hallebarde , coincée sur le mur.

Elle se tourna et sourit doucement a l'ange.
" Si ca ne vous dérange pas, je souhaiterai voir le harnais, et vos ailes, bien entendu c'est juste un souhait personnel, vous n'êtes pas obligée d'acceder a ma requête... " En attendant la réponse elle s'approcha de l'immense âtre tronant dans un angle de la pièce, y ajoutant des bouts de bois pour qu'une bonne flambée prenne. Elle s'ettira longuement , frottant ses mains l'une contre l'autre devant le feu, et se figea en entendant la porte s'ouvrir brusquement, elle tourna, eut a peine le temps d'apercevoir une touffe de cheveux rose qu'elle sentit deux bras l’entourée, elle sourit tendrement en sentant l'odeur caractéristique de cerise s'élevant de sa compagne, et avant qu'elle ne puisse faire quelque chose que sa seconde pourrait regretter.

" On n'est pas seule Claire. Et a voie plus haute . Claire, je te présente Yuki, une de nos seules recrues ange, la seule dans notre armée même, je suppose que tu viens de rentrée? Tu devrais allez te reposer ma chère, je te rejoindrait dans la soirée, tu dois avoir plein de rapport a me donner." elle lui fit un clin d’œil en la regardant rejoindre sa chambre.

" Bien, Yuki, hum, ce soir j'ai un rendez vous avec un marchand, dans la Toundra, je propose que l'on se croise demain? Ça te va? " s'inclinant devant elle elle gagna sa chambre, sans attendre longtemps, l'entendant s’éloignée .

La Toundra, cette vaste plaine gelée composée de neige et de terre gelée. Très peu hospitalière, cette terre abrite de nombreuses formes de magie, de créatures étranges et pas forcément très amicales, et c'est pourtant dans cet endroit qu’Elena avait conclu un rendez-vous avec un contrebandier. Elle voulait qu'il arrête de braconner en échange d'assez d'or pour qu'il puisse nourrir sa famille pendant deux années, ensuite elle lui proposerait un métier de bucheron, ils en avaient besoin dans les Glaces.

Le plus important pour l'instant était que l'homme n'était pas au rendez-vous, rendant légèrement nerveuse la jeune Générale. Elle n'avait bien entendu pas peur d'être attaquée, mais certains récits d'histoire rendaient compte de la douloureuse expérience de rencontres entre des humains et des créatures plus... pas très très humaines et loin d'être de gentilles petites peluches qui ne demandent qu'un câlin avant de poursuivre leur route. Non c'était plutôt des créatures qui vous dévoraient entièrement, qui broyaient les os et qui disparaissaient dans les creux du terrain comme ils étaient apparus... C'est à dire d'un coup. Leur pelage était très épais, camouflé aux couleurs de la Lande, ces créatures étaient extrêmement résistantes au froid, elles ne craignaient que peu les vents et les tempêtes sévissant souvent sur cet endroit. La pluie était en fait des minis grêlons extrêmement coupants, et le vent avait le don de pouvoir geler un corps en moins de trois heures et ce malgré les feux et les abris naturels offerts par les dénivellations du terrain. Le vent avait la faculté de changer d'orientation en quelques secondes, passant d'un vent de sud à un de nord, comme s'il était vivant, et avait la faculté de se diriger pour tuer ou faire le plus de dégât possible. Les fleuves et les cours d'eau sont aussi très dangereux, entièrement recouverts de glace, glace affinée par la neige la recouvrant, un piège mortel vu la chaleur de l'eau et l'impossibilité de refaire surface.

Elena était venue seule, elle s'était débarrassée de ses gardes du corps en les plantant dans le marché couvert, et avait rapidement pris cette direction. elle avait marché pendant près de deux heures, et s'était rendu au petit bois du rendez-vous. L'homme n'était toujours pas là. Elle triturait nerveusement le manche de son Katana, regrettant d'un coup d'avoir laissé sa hallebarde dans son bureau. Bien que cela ne puisse trop l'aider en cas de danger, elle se serait senti plus en sécurité avec. Une légende ne pouvait s'empêcher de revenir au premier plan des pensées de la jeune femme: celle de Freylord et de l'Hiver Eternel. la légende du vent hurlant, de la Tourmente, ce blizzard mi tornade mi grêle qui détruisait les hommes et les femmes qu'elle, forme de magie, ne désirait pas. Il parait que la mort était atroce, les hurlements du supplicié s'entendant a des lieux à la ronde. Certains soir certains habitants racontaient avoir entendu les hurlements et les supplications des personnes subissant le " Test ". Certains récits étaient même d'une précision à couper le souffle. C'était ceux des femmes transformées par le vent, des femmes devenues gardiennes de leur clans, des femmes devenues différentes, de cœur et d'esprit, mais gardant leur lien. C'était une sorte d'élévation pour certains, il y avait eu des sortes de suicide de masse suite à cette annonce, chaque femme voulant devenir plus forte, plus grande, plus maigre.

Ces femmes-là , les changées, les Freyliennes, avaient chacune un familier assez étrange, ours polaire pour certaines, phoque pour d'autres, loup pour d'autre encore. Les animaux qu'elles ressortaient de la Tourmente étaient tous liés au froid, à la glace, aux paysages dont ils venaient. Elles ressortaient aussi avec une armure et une arme, ces derniers semblaient fait de glace, en avait le peu de chaleur et la consistance, mais était tellement plus solide, et semblait répondre au moindre désir de leur possesseur. Allègement, angle quasiment impossible, c'était monnaie courante avec ses armes là, et les boucliers résistaient à des coups de tranches et d'estocs ainsi qu'a des écrasements. L'armure était assez magnifique, dans les tons de bleu glace et de fer, se mélangeant harmonieusement sur la plaque parfaitement adaptée au corps de la femme le portant.

Se secouant, la jeune générale sourit en voyant finalement l'homme s'approcher. Il était venu, c'était déjà un bon point, mais est ce qu'il allait accepter de se tenir tranquille pendant plusieurs années et de redevenir un honnête citoyen? Elle ne savait pas, c'est pour cela qu'elle allait le faire surveiller. Ils avaient eu de la chance de l'attraper sur unes des terres, le braconnage étant interdit, surtout en temps de guerre, Elena avait conscience que certaines familles peinaient à sortir la tête de l'eau, et cela l'énervait, même si elle ne pouvait rien y faire. Ce n'était pas à elle de s'occuper de ça et cela lui serrait le cœur. Elle était fatiguée de devoir supporter toutes ses douleurs là, de voir des gens vêtus de haillons. Bien entendu le peuple s'entraidait, mais l'attitude de ses parents, assez riches, l'énervait au plus haut point. Malgré cela , elle non plus ne faisait pas grand-chose pour que ça change. Pour ne pas dire rien du tout, elle donnait certes quelques pièces d'or aux plus pauvres, mais rien d'autre, et maintenant qu'elle avait une bonne occasion de pouvoir faire le bien, elle en profitait. Elle allait voir si l'être humain était foncièrement mauvais ou non, ça allait être stressant , décevant ou réconfortant, elle ne savait pas. Elle ne se faisait que très très peu d'illusion sur la nature humaine, en étant une elle-même elle savait ce que l'esprit et le pouvoir pouvait causer à une personne pourtant bien élevée. Elle en avait eu l'exemple avec sa sœur, et elle-même, ainsi qu'avec de nombreuses familles nobliaudes.

L'homme s'inclina devant elle et elle lui sourit en retour, inclinant légèrement la tête à son tour. Détaillant ses habits, elle remarqua qu'il était plutôt bien vêtu pour un braconnier, faisait-il du recel? Pour le moment elle s'en fichait, ce qui l'intéressait était le paysage autour d'eux. Il semblait avoir changé, le lointain champs de vision qu'elle avait sur cette petite colline au bois semblait avoir rétréci, être devenu plus flou. Dans doute la fatigue, elle n'en savait rien et n'avait pas trop envie de s'attarder à cet endroit, comme si son instinct lui hurlait de déguerpir au plus vite, mais elle n'en faisait rien. Jugeant l'homme de son unique œil rouge, l'autre maintenu caché sous son cache œil, elle sortit lentement la bourse et remarqua soudain que le bâton de marche de son interlocuteur était un gourdin. Engourdie par le froid, pas très attentive aux détails et sa main porteuse éloignée du manche de son Katana elle n'eut que le choix de bondir en arrière et de se laisser tomber, laissant le bâton filer au-dessus d'elle, manquant sa tête de peu. Malheureusement pour elle, la chute eut lieu sur un rocher affleurant du sol, lui brisant deux côtes, manquant de la faire tomber dans les pommes sous le choc. Elle vit le bâton de l'homme se lever une nouvelle fois et entendit un léger craquement quand il heurta sa tête de plein fouet. Le gout du sang inonda sa bouche, mais elle ne perdit pas conscience. Quelque chose semblait la tenir éveillée, elle ne savait pas quoi, peut être son instinct encore une fois? Elle ne savait pas, tout ce qu'elle savait c'est que l’homme, passablement horrifié parce qu'il avait fait avait saisit sa bourse et s'était empressé de courir, la laissant aller à une mort certaine.

Finalement cela avait été une énorme déception. Les hommes n’étaient que des animaux, plus obnubilés par l'argent que par la valeur de l'entraide humaine. Bien entendu l'argent apportait le pouvoir, mais ce n'était pas tout, l'argent apportait aussi le malheur de la perte d'une vie simple, de la perte d'ami. La doxa parlait uniquement de l'argent , des riches, de l'abondance, mais l'abondance est le mal dans une certaine mesure, car elle n'apporte que jalousie et égocentrisme.Car celui qui a ne veut pas donner, il veut tout garder pour lui, et ses proches, il se replie sur lui-même, oublie ses anciens amis et celui qu'il était; L'argent transforme les Hommes. Voilà la leçon qu’Elena allait retenir. Sa dernière car elle allait mourir sous peu, de froid? Par des animaux? Elle ne savait pas, la Toundra déciderait seule, où alors elle la laisserait agoniser de longues heures, l'épargnant du froid, des bêtes sauvages ou de la "Tourmente " ce fléau qui aurait pu ou la sauver, ou la broyer et la faire souffrir mille morts.

Elle ferma finalement les yeux, se résignant à la mort, après avoir fait des adieux silencieux à ses proches, à ses soldats et à ses ennemis. Elle savait que cet endroit allait représenter son tombeau, et que sans un coup de chance extrême, ou le fait que le braconnier parle elle ne serait jamais retrouvée. Ses cotes cassées ne lui faisaient plus mal, pas plus que l'énorme hématome qui fleurissait sur son front. Le froid avait tout engourdi, peut être que la Toundra n'était pas si monstrueuse que ça finalement, elle essayait de ne pas la faire souffrir, le froid engourdissait tout, même son cerveau, ses yeux d'où des larmes avaient coulés étaient clos, fermées par le gel, ainsi elle ne put voir la bise se rapprocher petit a petit d'elle se faufilant silencieusement jusqu'à la jeune femme résignée à la mort. Elena ne se sentit pas soulevée immédiatement, pas plus qu'elle ne sentit les particules pénétrer ses atomes, par contre elle sentit bien les pics de glace s'infiltrer dans ses poumons, tout aussi bien que son sang se geler.

Elle tenta d'hurler, de se débattre, mais elle ne pouvait pas. La douleur était atroce, son corps entier semblait brûler, ses yeux semblaient prêt a sortir de leurs orbites. Puis soudain son cache œil lui fut retiré et un hurlement inhumain réussit à franchir la barrière de ses lèvres malmenées par le froid. C'était un cri inarticulé, long cri de souffrance. Chaque parcelle de son corps semblait brisée , son esprit était décousu et la douleur la rendait presque folle. Elle ne pouvait lutter contre ce froid implacable qui la maintenait en suspension au dessus d'un gouffre, soit elle luttait et survivait, soit elle choisissait la mort et elle chutait. Malgré elle, son corps, son esprit et ses pensées la ramenaient à la vie, elle ne pouvait lutter plus pour survivre qu'elle le faisait actuellement.
Puis aussi soudainement que la douleur l'avait saisi elle la quitta, la laissant haletante sur le sol de neige. Roulée en boule, son cache œil reposant à quelques centimètres d'elle, elle sentait qu'elle n'en aurait plus besoin. Baissant les yeux sur ses mains, elle remarqua qu'elles étaient maintenant d'un bleu profond. Elle avait une armure sur elle, et un bouclier reposant à coté, sous un fléau, fait de fer et de glace semblait il. Une voix profonde raisonna soudainement en elle, l'électrisant.

" Griffe de L'hiver, annonciatrice de l'Hiver Éternel, Tu as été choisi pour être le porte glace du peuple de Tourmente. Tu garderas tes pensées, tes sentiments d'avant. Tourmente a du te modifier pour que tu répondes aux attentes du peuple. " Puis la voix disparut, laissant Elena se redresser. Se tournant elle remarqua une forme blanche. De vagues pensées dans sa tête, elle se mit à voir double, se voyant d'un coté et de l'autre. Elle tomba a genoux et se tint la tête à deux mains, torturée par les visions. La vision finit par passer et elle releva les yeux en sentant une présence proche d'elle, une présence animale, contre elle même. C'était son familier, un phacochère blanc, une femelle d'après les pensées. La jeune générale se blottit contre elle, et remarqua enfin qu'elle n'avait plus froid. Malgré sa nudité, elle ne sentait plus le froid. Se redressant elle remarqua son armure, et des tissus en dessous, rouge et noir, déchiquetés gelés, inutilisables. Elle enfila l'armure, ne sentant même pas le métal gelé sur sa peau. Elle était devenue une créature de l'hiver éternel, une femme forte et capable de combattre les ennemis de son peuple. Elle n'était plus seule, elle avait un familier proche d'elle, et une mission enfouie au plus profond de son être, mais de cela elle n'en avait pas encore conscience.

Dans le blizzard sifflant autour d'eux, les soldats entendaient des hurlements, des cris, des spectres de voix humaines au milieu de ce capharnaüm Claire cru entendre la voix de son amante, poussant encore plus ses hommes avec elle, ils avançaient à travers une sorte de cyclone. Lightning avait l'intime conviction que son amante se trouvait au milieu. Ayant confiance en elle, ses hommes suivaient mais ils étaient de plus en plus nombreux à se demander si elle n'était pas devenue folle. Cela faisait 2 jours que l'homme avait avoué, deux jours que la seconde de la Générale avait manqué devenir une meurtrière. L'homme avait raconté ce qu'il avait infligé à cette pauvre femme, et comment il l'avait abandonné à une mort certaine.
Depuis ce temps là, ils parcouraient la Toundra à la recherche de la jeune Générale. Fouillant chaque mètres carrés de cette vaste zone, ils avaient peu d'espoir; La grande Blanche avait la facultés de camoufler ce qu'elle souhaitait. C'était une entités vivante, consciente.
* Au moins le corps, au moins le revoir une dernière fois, je veux voir mon amante une dernière fois... *
C'était le credo qui tournait en boucle dans sa tête. Débouchant finalement au milieu du cyclone, dans l'oeil, ils ne remarquèrent pas immédiatement le petit bois et la sorte d'igloo a l'entrée du bois. Leurs regard furent attiré par les anciens vêtements de la général, le rouge sur le noir et le gris noirci si cher. Ils l'avaient retrouvés, du moins en partie... Essayant de ne pas montrer son chagrin, l'ancienne seconde d'Elena, nouvelle Générale par testament alla ramasser les restes de vêtements de son ancienne amante. Laissant échapper un sanglot, elle ne put alors s’empêcher de tomber a genoux en serrant le tissus gelé contre son coeur. Elle avait perdu son amante, elle avait perdu la femme pour qui elle avait demandé sa liberté auprès de l'homme auquel elle devait la vie entière de sa famille, elle s'était affranchie de toutes ses contraintes pour cette Femme, qui maintenant la laissait seule.
La laissant seule à son chagrin, ils savaient que la Générale et sa seconde avaient été proches. Les soldats partirent en direction du petit bois avant de se figer. Devant eux, sous la forme d'une immense boule de poil se tenait un phacochère, d'un blanc immaculé, les défenses d'une ivoire parfait, l'air dangereux. Mais ce n'est pas ce qui les avait fait se figer, c'était plutôt la femme sur son dos, une sorte d'amazone sauvage, entièrement bleue, d'un bleu profond, vêtue d'une armure de fer mêlée de pierres de glace, les bras et jambes nues, la gorge nue et la tête recouverte d'un casque a corne.
Elena Mudach, Griffe de l'Hiver, Générale de Saline était devenue une Freylienne, une de ses femmes transformée par la " Tourmente ", cette magie étrange et vieille qui changeait les femmes en des créatures soumises à la Glace. Même si cela ne la changeait aucunement, si ce n'est la couleur de sa peau, et sa taille ainsi que ses équipements, le rouge et noir fut remplacé par le gris et bleu. Elle était devenue une Fryelienne , mais restait Salinéenne et humaine, cela ne dérangeait en aucun cas son travail, et le facilitait même de par son familier qui l'aidait en accroissant ses capacités mémoriales et de combattante.

Quand elle revient au campement général, après trois jours, elle eut immédiatement l'idée de rejoindre Yuki, et de confirmé son retour, ainsi que de demander des informations, elle frappa doucement a la porte du dortoir, attendant une réponse.

Cela faisait plusieurs jours que la Générale avait disparu. Sans même lui laisser plus d'informations, Yuki avait donc du commencer à vivre avec les soldats de la caserne. Elle n'avait pas l'habitude d'accepter ce genre de missions. Après tout, elle n'avait jamais vraiment fait d'infiltration. Son point fort était le sabotage et les traquenards, pas la patience et la discrétion. Néanmoins elle se plia de bonne grâce à l'exercice. Ce qui l’embêtait le plus était... Le manque d'informations. On ne lui avait donné aucune piste pour le départ. Elle allait devoir faire le boulot toute seule.

Elle se rendit vite compte qu'elle était le centre des conversations. Cela n'était pas tous les jours qu'on voyait une rebelle se réfugiait dans une caserne des Glaces, et encore moins une ange. A vrai dire, d'après les commérages qu'elle avait pu entendre, il n'avait pas eu de créatures angéliques depuis plusieurs années. En effet, il y avait peu d'anges rebelles. Et en plus de cela, encore moins quittaient les Cieux. Ce qui expliquait qu'elle était le centre de l'attention collectif. Bien pratique pour être discret... Si elle avait pu, elle aurait tout simplement tournée les talons... Mais elle avait compris qu'il s'agissait d'un test. Après des mois d'inactivité, ses supérieurs voulaient évaluer ses compétences. Dans un monde toujours en mouvement, quelques mois étaient d'une grande importance, que ce soit au niveau des nouveautés politiques ou des perfections des hommes engagés au combat. De longues heures d’entraînement qu'elle avait loupé, perdant ainsi une bonne partie de son niveau à l'épée.

Elle balaya ses songes d'un soupir. Elle n'avait pas besoin de beaucoup de temps pour regagner son agilité et tout le reste, mais... Elle n'avait pas pu s'améliorer. Cette régression lui avait fait un choc, il fallait l'avouer. Pour compenser, elle s'était entraînée nuit et jour... Mais ce n'était pas encore suffisant.

Aujourd'hui elle était de corvée. Comme tous les jours depuis qu'elle était arrivé, on la forçait à faire toute sorte de choses. Elle s'y pliait de bonne grâce, sachant pertinemment qu'elle ne pourrait de toute façon pas y échapper. Aussi elle n'avait pas eu le temps de souffler. Entre l’entraînement quotidien, les randonnées, les corvées et tout le reste, elle n'avait pas vraiment le temps de se reposer. Tous les muscles de son corps la faisaient souffrir le soir venu. Et pourtant elle ne montrait rien aux autres soldats. Toujours forte et digne, elle finissait ce qu'on lui demandait dans des temps tout à fait honorables. Elle faisait attention d'être bien dans la moyenne, évitant ainsi de se faire remarquer plus que nécessaire. Les parcours de combattant et autres exercices physiques étaient les plus difficiles. En effet, elle avait du mal à tenir le rythme dans le froid mordant des Glaces. Et bien évidemment, elle prit froid. Comment aurait elle pu faire autrement de toute façon? Les différents exercices la faisaient transpirer... Elle avait donc eu le plaisir de souffrir d'un gros rhume.

Petit à petit, elle avait réussi à se fondre dans la masse, tant bien que mal. Ses sangles qui lui permettaient de dissimuler ses ailes étaient plus que pratique et efficace. De même, elle passait la plupart de son temps la tête baissée, afin que la beauté de ses traits ne soient pas tout de suite remarqué. Elle s'était rapproché des hommes du régiment. Les femmes, quand à elle, se méfiaient de cet ange trop belle. Comme toutes personnes féminines, elles étaient blessées dans leur orgueil de voir une femme bien plus belles qu'elles.
Ainsi, détestée des femmes, adulée des hommes, elle eut droit à son bizutage. Heureusement pour elle, c'était les hommes qui menaient la danse. Et ils furent plutôt cléments.

Obligée de sortir en pleine nuit, elle reçut un sceau d'eau avant d'être poussée dans la neige. Oui bon, ils auraient pu être plus doux quand même. Surtout en considérant qu'elle était déjà malade. Elle avait donc grelotté dehors pendant quelques minutes avant de pouvoir rentrer prendre une bonne douche chaude.
Elle s'était rapproché en particulier d'un jeune soldat du nom de Paul. Ce dernier, un peu niais sur les bords, était follement tombé amoureux de la jeune femme. Ainsi elle commença doucement et sûrement ses investigations. Posant des questions tout à fait anodines, elle en retirait des informations capitales.

Elena refit surface un soir, alors qu'elle avait justement le soldat dans ses baraquements. Le reste des femmes étaient partis en mission. Elle vint donc ouvrir au Générale et ne cacha pas sa surprise, prenant soin à faire le salut réglementaire. Elles n'étaient pas seules... Mais Yuki ne cacha pas sa surprise. Sa supérieure avait complètement changée. Cela se voyait et se ressentait. Non content d'un physique atypique bien que magnifique, elle ressentait également les changements de son âme. Elle semblait plus serein, plus âgée... Et tellement plus forte! Néanmoins l'ange n'avait pas à faire de commentaires.

- Bonsoir mon Générale, que voulez vous?

Son regard glacé la dérangeait. Il ne semblait plus y avoir de place pour l'amitié ou l'amour dans ces yeux-ci. Aussi Yuki préféra attendre la réponse en silence, tandis que l'homme semblait bien mal à l'aise d'être trouvé dans une chambre féminine.

Le regard de Elena se porta immédiatement sur l'homme, elle haussa un sourcil et croisa les bras.
" Soldat Paul si je ne m'abuses? Vous connaissez la sanction? Alors allez y. "
Elle attendit que le soldat sorte pour se tournée vers l'ange, elle posa ses doigts glacées sur les lèvres de cette dernière avant qu'elle ne puisse protestée, elle avait besoin d'être seule quelque instant avec Yuki. Elle eut un doux sourire en fixant l'ange, cette dernière semblait reprendre petit a petit gout a la vie en caserne et a l'exercice, lui frappant doucement l'épaule et alla s'asseoir sur un lit, regardant autour d'elle, les souvenirs déferlant dans sa tête, elle se gratta doucement le coude et prit finalement la parole, d'une voix a peine plus chaude qu'avec Paul, bien qu'elle ne puisse pas faire plus chaud, sa nouvelle nature l'en empêchant.

" Comme tu peux le voir j'ai subit... Quelque changement, une magie ancienne et assez dangereuse a fait de moi , ce n'est pas de mon fait, et je ne l'ai pas souhaiter, enfin si , peut être inconsciemment, mais l'important n'est pas là, je vois que tu as un amant? petit ami? Mine d'information ? je ne sais pas, et je m'en fiche, je connais la famille de ce garçon, il n'est pas fait pour l'armée, a une autre époque il aurait put être un formidable ébéniste, mais au vu de l'engence face a nous.... Le monde entier n'as plus le choix, si l'on veux sortir de cet âge noir... Il faut mobiliser tout le monde, tout sa pour te dire de ne pas trop le blesser."

Elle se redressa finalement et eut une grimace de douleur quand son coude, poser sur le lit fit connaissance avec la lame d'une dague, dégainée, son front se fronça peu élégamment et elle fixa Yuki, depuis quand laissait on les biffins prendre leurs propres armes? Depuis quand cela été autorisée, la discipline s'était elle tant réduite que ça? Bien, tant mieux, ils allaient voir de quoi il en retourner, si elle n'avait pas changer de race, elle aurait saignée, cela elle en était sure. Et elle ne supportait pas saignée. Ils allaient courir, a sa oui

" A qui est ce lit? Non, ne me dit rien, prépare tes affaires, on part courir. Dans 5 minutes rassemblement dans la cour. Il y a des choses qui ne passent pas."
Sortant de la pièce Elena prit place au centre de la cour et sonna la cloche d'exercice.

" EXÉCUTION SOLDAT ! DANS 5 MINUTES RASSEMBLEMENT ICI , ON PART COURIR MESDEMOISELLES ! 15 KILOMÈTRES DANS LA NEIGE , ALLEZ ALLEZ ! BOUGER VOS DERRIÈRE DE PACHYDERME "

Son doigt glacé la fit frisonner. Bien que fiévreuse, Yuki était encore consciente des éléments l'entourant, aussi elle comprit que la Générale voulait lui parler seule à seule. Elle attendit que sa supérieure s'installe sur un lit avant d'en faire de même. Bien que mal à l'aise pour le lit de cette inconnue, elle ne laissa rien paraître et laisser la femme discourir. Il était certain qu'elle avait besoin de parler de ce qui lui était arrivé. Peu patiente, Yuki écouta quand même avec respect, ne voulant pas la froisser. Elle semblait revenir de loin, et si elle en croyait le visage quelque peu mélancolique de la Générale, elle comprit que cette transformation n'était pas choisi.

Terra était plein de légendes et de magie, un monde instable où le destin de chacun pouvait basculer à tout moment. Des créatures de plus en plus étrange faisaient leur apparition, conséquence de cette guerre immonde. Yuki voulait arrêter tout cela. Faire payer aux démons pour ce qu'il avait fait subir à leur terre.

Elle se permit de frapper doucement son épaule, comme elle l'avait fait pour elle auparavant. L'ange n'était pas un soldat normal, ce n'était pas un manque de respect, uniquement une marque de compréhension et de compassion.

- Je suis désolée mon Générale, il ne s'agit que d'un jeune homme qui me donne des informations.

Un peu vexée qu'elle ait pu croire qu'elle s’intéressait à un gamin, elle se détourna, regardant le plafond. Non pas que c'était un mauvais gars, juste pas son style. Et puis elle était suffisamment gamine elle-même pour ne pas s'encombrer d'un homme comme ça. Elle, elle n'aspirait qu'à un homme fort, sincère et sur lequel on pouvait compter. Un peu comme... secouant la tête, elle arrêta ses pensées nettes.

" A qui est ce lit?"

Elle n'en avait aucune idée. Ne se mêlant pas aux filles, elle ne savait pas vraiment qui dormaient où et qui utilisaient quelle arme. Elle aurait peut être du finalement, simplement pour pouvoir punir la coupable. Alors qu'elle allait lui répondre, la femme sembla complètement péter les plombs. Sans mots dires, elle la laissa rager dans son coin et blêmit. Quinze kilomètres dans la neige? Par ce temps? Si elle n'était pas malade, ça aurait été mais la... Elle allait en baver.

Résignée, elle se prépara, chaussant les lourdes chaussures et portant par dessus son armure, une veste chaude donnée par le régiment. Elle soupira un bon coup avant de sortir de la chaleur du baraquement et se mit en ligne avant tous les autres. Il n'y eut aucun retardataire.

Elena attendit que toutes les troupes se rassemblent et elle sortit la dague de sa poche, passant devant chaque soldat sauf devant Yuki, les regardant dans les yeux, s'attardant plus particulièrement sur le groupe des femmes, les yeux brillants d'une colère froide.

" Je veux savoir a qui est cette lame. DE SUITE! " L'ordre claqua tel un fouet dans l'air froid, les recrues se dévisageaient et finalement une femme s'avança, une blonde, d'une famille assez riche , une jeune pédante prétentieuse qu'Elena n'avait jamais aimé, elle allait enfin pouvoir prendre sa vengeance, elle la fixa :

" Tu courras avec ton barda entier sur le dos, Soldat. Dois je te rapeller le réglement? Aucune recrue n'est apte à transporter ou à posséder une lame qui lui ai propre tant que son officier supérieur ne lui en a pas donné l'ordre, est ce que c'est assez clair ? Ou je dois repeter encore une fois pour que les écrits fassent le tour de votre tête d'ahurie?! Ce comportement est intolérable. Des sanctions seront prises à votre encontre, vous avez mis en danger tous vos collégues avec ça , et avait manqué me blesser."

Elle se tourna finalement vers Yuki et croisa les bras.
" Quant à vous jeune ange, au vue de votre tête vous êtes malades... Et on ne fait pas courir un soldat malade, pas si on se soucis de ses troupes, vous avez été bizutée non? Laissez moi deviner... Le sceau d'eau et l'attente dans la neige... Belle idée, bel esprit de la part de nos soldat... une nouvelle venue dans le pays, pas habituée au climat envoyée dans l'enfer glacial, mais dites moi? Vous avez perdus vos cerveaux? Ou vous en avez jamais eus? Bande d'aliéné, pour la peine elle ne courra pas, mais vous si, et tous avec vos barda. VOUS AVEZ DEUX MINUTES ! EXÉCUTION !"

Faisant signe a Yuki de la suivre elle se dirigea vers les écuries, se torturant les mains, triste d'avoir du engueuler ses soldats comme ça.
" Tu penses que c'est une espionne Yuki? Un couteau dégainé... Dans un lit? Tentative d'assassinat? Pourrais tu devenir amie avec elle? Et la surveiller pour moi? S'il te plait... "