Dim 10 Fév - 18:34 | | | | - Citation :
- Journal jour 1 : Je suis revenu des limbes, mais pour ne trouver que désolation dans les rangs de l’empire. Certains officiers manquaient à l’appel, aucune action majeur n’avait été prise, le néant…
Si l’empire devait un jour remplir les limbes des âmes de ses ennemis, il fallait du changement.
Journal jour 3 : J’ai pris le temps de me renseigner, dans la plus parfaite discrétion. John Dan a pris la relève au commandement de la milice, Elyin, lui, ne donnait que de ponctuels signes de vie. Il serait dur à localiser.
Journal jour 4 : J’ai repris contact avec l’armée, sans faire néanmoins un retour en fanfare, je me plais maintenant à cultiver la discrétion. Force, ruse et duperie ne sont que les différentes arêtes d’une même pièce. Suite à la disparition de Tira, une opportunité toute nouvelle s’ouvrait à moi : Prendre le voile de la mort et laisser une trace sanglante sur le monde. A vrai dire, la milice de l’ombre m’avait déjà un peu rapproché de ce rôle, toute mission pouvait comprendre une partie de travail sous couvert, et le travail d’assassinat ne revenait-il pas à la même chose ? Gérer quelques membres d’élite pour exécuter l’impossible. L’ordre a été clair, je devais faire mes preuves. La mission, abattre le maire de Sen’sura dans la plus parfaite discrétion.
Journal jour 7 : J’ai maintenant étudié les habitudes du maire, et rien, pas une ouverture. Je pourrais bien sur m’infiltrer chez lui et l’assassiner dans son sommeil, mais aller ensuite faire passer ça pour un accident… Et aucune chance de faire croire que le commanditaire d’un tel geste soit un autre parti que l’empire. Il me fallait trouver autre chose. Je crois qu’il est temps d’utiliser à profit mon réseau d’influence.
Journal jour 11 : Il m’a fallu un peu de temps pour reprendre contact avec mes anciens agents, certains ne faisant pas parti de la milice, mais étant juste des tiers. J’ai trouvé la personne parfaite pour ce dont j’avais besoin : Une séductrice succube, il ne me reste plus qu’à l’infiltrer dans une des fêtes ou le maire devra assister.
Journal jour 17 : Mon plan est maintenant en marche, mon agent est entrée dans les faveurs du maire, je dois avouer ignorer comment les hommes peuvent se laisser aller si facilement face à un jolie minois, mais j’ai vu ce phénomène assez souvent pour savoir que le pouvoir d’une succube ne failli jamais.
Journal jour 20 : Mon agent a attiré le maire à l’extérieur de la ville, pour le rencontrer en secret dans une auberge. Bien sûr le maire s’est fait escorter de deux gardes loyaux. J’ai au fil des jours invité le climat hivernal à se changer en tempête de neige, cela m’a pris une partie importante de mes pouvoirs, et quelques jours de labeurs, mais le sol est maintenant couvert d’une épaisse couche de neige, et celle-ci tombe dru.
Esenheim referma l’épais tome relié de cuir qui lui servant de journal, envoyant virevolter les flocons qui s’étaient déposés dessus. Les flocons de neige se déposaient doucement sur sa main, intacte, avant de se faire absorber par le corps de glace du démon. Il déposa l’ouvrage dans la fonte de sa monture, et se saisit de son arme, faisant courir ses doigts dessus. Il avait changé de style lorsqu’il était revenu du royaume des morts, d’un type de combat franc et puissant à la lance, il l’avait adapté pour le rendre plus maniable, plus imprévisible, plus mortel… Il laissa le vent glacé courir sur son corps : l’ombre de la mort planait sur la place. Il avait soigneusement préparé son opération, il n’était pas un assassin de génie comme certain, capable de se fondre dans la foule, d’apparaître aux endroits les plus incongrus et de disparaître sans une trace. Mais il disposait d’autres talents qui le rendaient tout aussi dangereux, l’intelligence née de l’expérience, la ruse, la connaissance, tout ceci pouvait devenir des armes entre des mains averties.
Le maire ainsi que ses deux gardes s’étaient rendus à l’auberge, et y avaient trouvé ce qu’ils attendaient, c’est donc maintenant qu’ils étaient sur le chemin du retour qu’ils s’attendraient le moins à un piège. C’était un principe de psychologie simple, le meilleur moyen de dissimuler un piège, est de le dissimuler derrière un autre. Une fois que ses cibles ont pu constater que la rencontre ne présentait aucun danger, ils auront relâché leurs gardes.
Esenheim était dans son élément, une forêt enseveli sous la neige, le chemin permettant de la traversé avait été vaguement dégagé par le passage de quelques charrettes. Accroupi dans la neige, il était invisible, tel un prédateur. Il avait étendu la chaîne de son arme de façon à planter la lame d’une des extrémités dans l’un des arbres, de l’autre côté de la route, il attendait, couvert dans un linceul de neige. Enfin, le pas des chevaux commença à se faire entendre. Esenheim étendit ses sens, et sentit trois présences, c’était ses hommes, il se déplaçait à bon rythme, sûrement de peur de se retrouver coincé dans le blizzard. Leur visibilité était tellement réduite qu’ils devaient à peine se voir. Quand enfin ils arrivèrent à son niveau, le démon tira violement sur la chaîne de son côté, la ramenant au niveau du genou des montures. Même si elles n’allaient pas au plein galop, ce fut suffisant pour briser les membres antérieurs des animaux qui s’écroulèrent dans un tonnerre de hennissement et de cris surpris.
Esenheim sentit l’énergie vitale d’un des hommes disparaître alors qu’il tombait tête la première. Alors que l’âme du mourant se voyait aspirée dans les limbes, le démon sentit l’énergie noire du à sa mort le parcourir, il frissonna de plaisir. Il ramena à lui son arme, la fit tournoyé rapidement et l’abattît depuis le bord de la route. La pointe de l’arme de plante violement dans le crâne du second garde du corps, et le démon le traîna rapidement jusqu’au bord de la route.
Quand le maire se releva enfin, il était seul, dans le blizzard, sans un son. Il commença à appeler, paniquant légèrement. Esenheim profitait de sa panique, alors qu’il sentait la mort posé lentement ses doigts glacés sur l’âme de sa victime, au fur et à mesure qu’elle perdait espoir.
Alors que l’homme commençait à tourner en rond, perdu dans le blizzard. Le démon s’approcha lentement derrière lui. Brutalement, il passa la chaîne de son arme sous le cou de sa victime et la tira violement en arrière. L’étranglant petit à petit, alors que le maire se débattait, le démon savourait son désespoir.
Il n’y a aucune raison, aucune justice, et aucun but dans la mort, seulement le néant.
Il tira violement, brisant la nuque de sa victime, qui tomba mollement sur le sol. Il se pencha et se saisit les bourses des trois cadavres. Il observa la scène sans un bruit : cela ressemblerait suffisamment à une attaque de bandit pour que personne ne se pose de question. La neige commençait à couvrir les cadavres, dont la chaleur s’échappait à toute vitesse. Le démon s’en alla alors.
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| | Esenheim
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : Vitesse de réponse : Rapide/moyenne selon les périodes
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