- John Dan a écrit:
- Raconte comment tu as extorqué des informations à un Rebelle qui ne ressentait pas la douleur.
C'était un beau jour de Kelrenn. Sen'tsura s'illuminait au contact des rayons du soleil levant, nimbant la cité de reflets aux multiples couleurs. Gwandyr se réveilla; un rai avait traversé le rideau de sa chambre et était venu éclairer son visage, la sortant des bras de Morphée. La demoiselle se leva aussitôt, ayant du pain sur la planche pour cette belle journée de printemps. Elle enfila ses pantalons, ôta sa chemise de nuit, mit sa chemise et ses bottes, attacha sa ceinture et sa dague ainsi que sa Reitschwert, brocha sa cape et sortit de la pièce. La guerrière avait reçu quelques jours auparavant une lettre de l'Empire lui demandant d'aller "chercher" des informations chez un noble de la capitale. La sbire s'était alors mise en route pour la ville de lumière et, étant arrivée en fin de journée, avait décidé de remettre sa tâche au lendemain, après une bonne nuit de sommeil. C'est donc fraiche et prête à accomplir son devoir qu'elle sortit de l'auberge où elle avait passé la nuit. Elle décida de se rendre tout d'abord au marché couvert afin de s'acheter quelque chose à manger. Une fois son ventre rassasié, elle se dirigea vers la Grande Bibliothèque. Avant de s'attaquer à sa proie, elle tenait à en savoir le plus possible sur elle, afin d'éviter d'échouer, ce qui serait fâcheux. La rousse entra motivée dans le bâtiment somptueux, regorgeant de richesses intellectuelles. Elle avait toujours rêvé de venir dans cet endroit exceptionnel, et elle y aurait passé des heures et des heures si elle n'avait pas eu un objectif précis. Pour une fois, elle fut contente qu'il s'agisse d'un noble; elle trouva assez rapidement des informations. Cependant, elle trouvait qu'elles étaient trop "superficielles" et officielles. La jeune femme sortir donc -à contre-coeur- de l'établissement et se mit en route pour les quartiers populaires. Elle savait qu'elle pourrait y trouver des éléments bien plus intéressants sur sa cible, en échange de quelques pièces, d'un morceau de pain ou de menaces. Elle enquêta donc un moment, ne trouvant rien de bien utile, jusqu'au moment où quelqu'un lui dit que le comte se trouvait lui aussi dans cette partie de la ville. Gwandyr dû délier sa bourse afin qu'on lui indique où il se trouvait, mais elle ne tarda pas à le retrouver. Elle le suivit pendant un bon moment, et profita qu'il se trompe et s'engage dans un cul-de-sac, La petite ruelle était vide, ne s'y trouvant que nos deux personnages. Elle s'avança alors vers lui, essayant de prendre un air pas trop menaçant.
-Monsieur le comte... je vous cherchais.
Voyant que l'homme ne semblait pas enclin à lui répondre, elle réfléchissait déjà à la suite des événements.
-Hé bien, vous avez perdu votre langue et votre courtoisie? On m'a pourtant dit que vous êtes plutôt... bavard.
La jeune femme haussa les sourcils en signe d'interrogation, mais cela ne fit pas plus réagir son interlocuteur. Elle soupira, commençant à légèrement être énervée de la situation.
-Bon, puisque vous ne semblez pas prêt à collaborer, nous allons utiliser d'autres moyens...
La guerrière poussa des caisses vers l'entrée de la ruelle et sortit sa dague. L'homme resta impassible. Tout en lui faisant un sourire provocateur, elle reprit la parole.
-Je ne vous veux pas particulièrement de mal, mais j'ai besoin d'informations en votre possession... donc soit vous êtes gentil et je ne ferai rien de préjudiciable, soit... vous aurez des... petites ennuis.
Il ouvrit enfin la bouche.
-Vous n'obtiendrez rien de moi.
Le comte était toujours impassible, défiant la rousse du regard. Celle-ci se rapprocha et lui mit sa lame sur la gorge.
-Vous tenez si peu que ça à votre vie? Etonnant pour un homme de votre condition. Qui plus est un Rebelle...
A ces mots, elle le sentit se raidir quelque peu, mais il ne sembla pas perdre son sang-froid pour autant. Elle appuya alors sur sa dague, faisant perler une goutte de sang. Voyant que cela ne le faisait même pas broncher, elle lui fit une estafilade le long de son cou.
-Si vous ne répondez pas à mes questions, vous pourrez dire adieu à vo...
La jeune femme ne put continuer sa phrase car elle se prit soudainement un coude dans le ventre, ce qui lui coupa le souffle. Sa proie venait de se libérer de son emprise et lui faisait maintenant face, un sabre sorti d'on ne sait où.
-Si vous rangez votre arme, je vous laisserez partir dans dégâts.
Gwandyr éclata de rire tout en rangeant sa dague. L'autre baissa légèrement sa garde.
-Bien, je vois que vous suivez la voie de la raison...
La guerrière coupa court à son discours et dégaina son épée. Les deux adversaires commencèrent alors a se fixer, à s'étudier, guettant le moment propice pour attaquer. L'homme fut le premier à faire un geste, mais sa lame ricocha sur la Reitschwert. La jeune femme prit alors l'initiative et enfonça son arme dans les côtes du comte. Ce dernier éclata alors de rire.
-Tu ne pourras rien contre moi!
Il recula d'un bond, laissant son assaillante perplexe quelques instants.
*Tu ne m'auras pas comme ça, crevure...*
La gauchère réfléchit quelques instants, avant de baisser sa garde.
-D'accord... je vous propose un marché. Parce que même si mes coups ne vous font ni chaud ni froid, il y a forcément un moyen de vous tuer. Or, je doute que vous en ayez envie, vu votre jeune âge.
Elle attendit un moment que ses paroles atteignent son interlocuteur, avant de continuer.
-Si je vous bats à ce combat, vous me donnez les informations que je veux, et après nous repartons chacun de notre coté, comme si de rien n'était.
Le comte sembla réfléchir quelques instants, mais il ne tarda pas à accepter l'offre. Gwandyr avait frappé juste. Elle sourit, avant de se remettre en garde.
-Et qu'est-ce qui me prouve que vous n'allez pas me tromper?
-J'ai un honneur auquel je tiens, et croyez-moi c'est une bonne garantie. De plus, je ne tiens en effet pas à mourir.
-Bien.
Les combattants recommencèrent alors à se fixer. Cette fois-ci, ce fut la rousse qui attaqua la première. Elle fit une brisée en visant la tête. L'homme para, et il y eut alors une épreuve de force. Le comte finit par repousser son adversaire, qui ré-attaqua directement à la taille. Le coup fut rapide, et la lame s'enfonça dans la chaire. Il en profita pour faire une couronnée à la tête, qu'elle esquiva en se baissant. Dans le même mouvement, elle retira son épée du corps du jeune homme et recula. Gwandyr n'avait pas envie que le combat s'éternise, et tenta donc de feinter. Elle s'arrêta et haleta, semblant essoufflée, et relâcha légèrement sa garde, offrant une opportunité à son ennemi de l'attaquer. Il profita en effet de cette ouverture et frappa d'estoc, éraflant le côté de la demoiselle qui ne bougea pas, jusqu'à ce qu'il soit a sa hauteur. A ce moment précis, elle se retourna, bloquant son bras du sien et lui mettant sa Reitschwert sous la gorge.
-Cette fois, ce sera bien plus qu'une estafilade, si vous ne restez pas sage.
L'homme lâcha son arme en signe de reddition, et la guerrière le laissa libre de ses mouvements. Elle s'appuya sur son épée.
-Bien, maintenant dites-moi ce que je veux savoir,
Le comte lui raconta tout ce qu'il savait, sachant pertinemment que s'il mentait, il pouvait dire adieu à sa vie. A la fin de son récit, il s'avança vers elle.
-J'ai accompli ma part du marché, et je vous jure sur mon honneur que je n'ai pas menti. C'est à vous maintenant.
-Bien.
Gwandyr lui sourit, puis lui planta la lame de son épée dans le coeur. Le jeune homme n'eut que le temps d'avoir un regard horrifié, avant de voir son sang le quitter en même temps que la Reitschwert.
-Au revoir, monsieur le comte.
La jeune femme essuya la lame sur les habits du mourant et s'en alla en la rengainant. Elle sauta par-dessus les caisses et repartit comme si de rien n'était.
Quand le corps fut découvert, on présuma une présence au mauvais endroit au mauvais moment. De toute manière, il ne fait pas bon se promener dans ces quartiers.