[Terminé] Tombée du ciel...? | |
| Aller à la page : 1, 2, 3 | Lun 11 Fév - 0:43 | | | | Elle sentit nettement le cœur du chasseur accélérer, ne comprenant pas ce qui se passait, pourquoi il battait plus vite. Elle ne comprit pas non plus pourquoi elle sentit soudain l’envie d’approcher encore pour le serrer contre elle, ou peut-être qu’elle le savait, mais ne voulait pas y penser. En d'autres circonstances et si elle ne s’était pas sentie si blessée elle l’aurait peut-être... mais tel n’était pas le cas et si elle sentit une attraction passagère pour Ivor, elle fut très rapidement douchée, l’homme se détourna pour reprendre ce qu’il faisait, mais il tremblait légèrement elle ne chercha pas à savoir, n’en eut pas le temps, il parla avec une telle froideur qu’elle eut l’impression qu’il venait de la gifler.
-Je n’ai pas de comptes à vous rendre à ce sujet.
Quelque chose c’était brisé soudain, ho elle comprit immédiatement, son cœur déjà en lambeaux d’avoir perdu son frère venait d’être blessé encore un peu plus, sentant comme un coup de poignard s’enfoncer dans sa poitrine, elle referma brusquement son regard, la tristesse s’envola pour laisser place à une froide fureur, rien à voir avec celles dont était capable Lyän, différente et dans un sens plus violent. Cependant elle tenta de l’endiguer assez pour ne pas trop s’énerver, il ne la regardait même pas . Parfait ! La colère montait, toujours plus elle le saisit par le col de son manteau, le soulevant du sol sans aucun problème et leva une main vers le ciel. Se retenir, elle devait se retenir, ne pas laisser la fureur lui donner sa force, sinon... Elle abaissa sa main en une gifle magistrale qui raisonna dans le silence environnant, elle avait frappé fort, mais pas assez pour que cela ne dépasse la force que pouvait donner un homme dans un soufflet, le maintenant suspendu au-dessus du sol elle l’empoigna à deux mains pour assurer sa force physique.
-Si tu tiens si peu à avoir une compagnie alors tant pis, désolée de t’avoir sauvé la vie, mais j’avais l’impression que tu y tenais un peu plus que ça ! Comme j’avais l’impression que tu étais un peu plus mature et ouvert que ça, je me suis trompée, mais si tu crois être le seul à avoir souffert Ivor tu te trompes grandement. J’ignore tout de toi, mais toi qui ne sais rien de moi cesse donc d’être offensant par ton attitude et tes rares paroles.
Elle le lâcha et s’éloigna à l’autre bout du camp, pour se laisser tomber au sol, tournant le dos au chasseur et prenant en main une pierre pour la serrer dans son poing à s’en faire blanchir les jointures, ses muscles d’archère faisant gonfler son avant-bras légèrement, elle finit par fissurer la pierre et sentit enfin la colère se dissiper lentement. Elle s’était refusé à écouter les sons autour pour le moment, ruminant sa colère, rare, mais souvent violente, d’habitude c’était Lyän qui se mettait en rogne, pas elle.
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| | Alyna Minami
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| | Lun 11 Fév - 9:47 | | | | Dans un sens, Ivor s'était attendu à cela, au vu du caractère de la jeune femme; de toute manière, en homme pragmatique, il avait toujours eu du mal à respecter toute femme incapable d'assommer un malotru d'une bonne droite. Qu'Isabelle en eût toujours été incapable confirmait son statut d'exception unique dans la vie du chasseur. La gifle qu'elle lui asséna était bien moins violente que ce qu'il craignit quand il leva les yeux vers elle un instant, et il se contenta d'accuser le coup sans un mot; sa mâchoire lui faisait mal, tout de même, et il lui fut brièvement reconnaissante d'avoir retenu sa force, car à n'en pas douter, il en aurait perdu la tête, à tous les sens du terme. Quand elle le souleva de terre, il ne put que la regarder dans les yeux, y voir la colère, la rage grondante et glacée, froide, si froide, soudain... Et tant de tristesse, là, la brèche et la blessure. Ivor ne pouvait que comprendre, cette colère, c'était aussi la sienne, celle qu'il avait contre l'univers tout entier. Sans un mot, sans ciller, il affronta en silence la vague implacable du courroux de la louve. Toujours droit et même s'il en était désolé pour elle, il ne reculerait pas et pas un mot d'excuse ne sortirait de sa bouche, parce que c'était ainsi, c'était sa décision alors même que tout en lui hurlait de rendre les armes. Il haïssait ce que sa simple présence avait comme effets délétères sur lui, il haïssait tout ce qu'elle réveillait, tous les spectres échappés de leur tombe, et la mémoire, et le rêve, et ce qui surgissait derrière ses paupières, comme marqué au fer rouge. Patient, il attendit qu'elle se détourne, et se rassit, sans un mot.
Silence, toujours. Silence. Skallag les observait et il n'avait pas eu un seul mouvement quand elle avait frappé son maître, il se contentait de les fixer de ses yeux d'ambre, vigilant, comme s'il comprenait à moitié ce qui était en train de se jouer. Un grondement sourd lui échappa, mais il ne fit rien, sachant sans doute qu'il risquait gros à vouloir défendre Ivor contre la louve.
La laissant s'éloigner, Ivor reprit son ouvrage, patient, et seul le grattement de la lame contre le bois, régulier et paisible comme le battement d'une horloge résonna dans calme soudain. Encore une fois, il ne trahissait rien, pas même dans l'infime frémissement de ses mains, rien sur son visage, rien qu'un grand vide. Le néant, là. Rien. Ivor était mort en-dedans et n'attendait plus que la contagion s'étende au reste de son être. Le travail était bien commencé, et il n'y avait plus qu'un corps, là, un corps à dévorer alors que tout à l'intérieur n'était plus que dévastation. Une coquille vide. Vivre, à quoi bon? Il avait tout perdu, tout ce qui lui avait été cher, alors, à quoi bon reconstruire, si c'était pour tout perdre à nouveau? Il avait trouvé la paix, et de confortable certitudes dans son isolement, un équilibre nouveau, et il en était ainsi depuis des années; il n'avait pas envie de changer, pas envie de revenir à ce monde qu'il avait fui, et ne voulait surtout pas se laisser aller à ces émotions dérisoires qui lui tordaient le coeur et l'âme.
Un moment, il se redressa, cessant son ouvrage, et son regard se porta sur elle, brièvement.
Il ne comprenait guère, à vrai dire. Pourquoi tant de colère? Pas un instant il ne pouvait imaginer qu'elle puisse s'attacher à lui, mais il connaissait si peu le coeur de ses semblables qu'il ne pouvait tout simplement pas imaginer comprendre ce qui se tramait chez elle. Il ne lui demanderait pas pardon, mais il y avait presque de la peine, dans ses yeux gris; elle n'en sut rien, mais ce chagrin était sincère, car lui-même se sentait déchiré, déjà, de devoir se montrer si cruel avec elle, et c'était bien le signe qu'il n'était resté que trop longtemps avec elle. Il se détourna bien vite, chassant ce qu'il avait sur le coeur, refusant de se laisser attendrir. La pierre et la glace, et le silence des montagnes. Rien de plus. Un instant, il contempla ses vieilles mains fatiguées, rongées par les cicatrices d'anciennes engelures. Quel idiot. Seize années n'avaient rien changé au fait qu'il était toujours cet imbécile qui préférait fuir les autres plutôt que de tenter de les comprendre. Mais il était trop tard pour lui et pour tout le monde, et cette brève existence gâchée se devait de s'achever dans le vide, et l'isolement. Loin de tout, loin de tous. Ivor n'attendrait rien d'autre.
Ah, si elle savait, seulement, si elle savait quelle peine il s'infligeait à lui-même, en ayant agi de la sorte...
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| | Ivor le Silencieux
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| | Lun 11 Fév - 13:35 | | | | Elle mit très longtemps à finir de ruminer, plusieurs minutes s’étaient passées, elle ne prêtait toujours aucune attention à Ivor. S’il savait qu’il l’avait blessé, s’il savait ce qu’elle avait vécu, mais il l’ignorait, elle avait réussi à passer outre à beaucoup de chose, ensevelir d’autres sans parvenir à les oublier, elle s’était toujours battue pour s’accrocher à son existence, la sachant tout de même éternelle et était résignée à vivre pour toujours si rien ne venait la faucher, toujours dans cet enfermement. Et puis il avait ouvert une brèche, infime, qui promettait sans qu’elle le sache un peu de joie, elle ignorait encore ses sentiments pour lui, mais savait qu’elle n’avait aucune envie qu’il la rejette. Mais il l’avait fait à l’instant et n’avait même pas réagi à sa provocation. Ce que lui avait vécu, il ne s’en était pas relevé, pas assez en tout cas.
Pendant qu’elle digérait sa colère elle avait pris sa dague sans s’en apercevoir et commencer à en nettoyer la lame pour retirer le sang du Skoll de l’avant-veille, puis elle en vérifia l’état avant de ranger celle-ci à nouveau. Alyna se leva, se rendant compte que même si elle souffrait encore par moments, le zénith approchait et elle avait retrouvé assez de souplesse pour ne plus avoir de raison valable de rester. Elle remit son manteau, retira la corde de son arc pour mettre le morceau de bois courbe avec ses flèches, puis sangla son carquois sur ses épaules convenablement, puis dégagea ses cheveux et passa près de Skallag pour lui faire une caresse sur la tête en guise d’au revoir. Elle ne comptait pas saluer le chasseur, il voulait l’ignorer ? Et bien soit qu’il l’ignore, elle en ferait de même.
Vit, pour ceux que tu as perdus, c’est ce qu’elle aurait voulu dire en lui mettant une autre paire de claques, mais non, elle avait opté pour une attitude plus enfantine, une sorte de bouderie. Quoi qu’il en soit elle s’éloigna, sans un mot, passant à côté du chasseur sans un mot, sans un regard, jouant le même jeu que lui, mais beaucoup plus froidement. Le masque froid qu’elle venait de se composer elle ne l’avait pas pris depuis dix ans, c’était le même avec lequel elle avait tué avec indifférence lorsqu’elle était assassine. C’était sa coquille, celle qui la protégeait et l’avait empêché de perdre la tête après toutes ces années.
Elle passa près de lui feignant l’indifférence, se refusant même à sentir une dernière fois l’odeur d’Ivor et commença à s’éloigner de quelques pas, elle aurait voulu lui parler, lui dire quelque chose, pardon, merci, lui raconter son passé qu’elle voulait ignorer. Elle ne comprenait pas pourquoi exactement elle souhaitait se confier à lui, elle comprendrait probablement plus tard.
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| | Alyna Minami
Partie IRLCrédit avatar : http://wall.alphacoders.com/big.php?i=419589Double compte : Ilidwën/Yahiro/AlreaVitesse de réponse : En week-end ou le mercredi
| | Mer 13 Fév - 16:50 | | | | Ivor avait reprit son ouvrage, et s'acharnait rageusement sur le bois de l'if pour en débarrasser l'écorce. Il était en colère soudain, en colère contre lui-même, contre cette incapacité à supporter ce qui arrivait, soudain. Elle avait semblé espérer, peut-être, elle avait semblé croire, alors qu'il avait parlé auprès du feu, la veille. Du coin de l'oeil, il la voyait faire, et comme une bouffée de glace lui vint soudain la certitude qu'elle partait. Bien sur, qu'il retrouverait la paix, ensuite! Bien sur que c'était ce qu'il avait cherché, la faire fuir, ou à tout le moins qu'elle le laisse dans sa solitude mais enfin, quelque chose d'autre ne voulait pas la voir partir. Quelque chose d'obscur lui tordait le ventre et ses gestes trahirent enfin une certaine émotion alors que le bois craquait, se rompait et se délitait sous la lame, il finit par se lever en tempête alors qu'elle passait près de lui.
Le chasseur s'était levé soudain, comme un orage, sans même savoir ce qu'il faisait, sans rien comprendre de ce qui l'animait alors. La raison s'était tue et ce qui le poussait à agir à cet instant c'était la folie, une folie qu'il regretterait peut-être mais qui pour l'heure était l'assouvissement, enfin, de ce qui lui pressait l'âme et le coeur depuis qu'il avait posé les yeux sur elle. Il cédait à la déraison, il cédait, par faiblesse, dans la hâte. Faible âme, faible être. Humain trop humain.
Ivor savait que ce qu'il ferait scellerait sa perte, un pas de trop, au bord de la chute et de l'irrémédiable. Déjà, elle s'éloignait, et il se hâta alors sur ses pas et lui saisit le bras pour l'arrêter. Elle pouvait à coup sûr sentir à présent l'emballement de son poul frénétique qui faisait battre le sang à ses tempes comme un tambour. D'un geste ferme, teinté d'une maladresse certaine mais dépourvue de violence, il l'attira à lui, et c'était comme si son corps allait l'engloutir, si grand soudain que c'était comme une ombre, imprégnée d'odeurs de fumée et de sang vieilli. Au creux de ses bras elle était comme une brindille brûlante, si fine, la taille qui se creusait sous ce geste hésitant qui faisait glisser sa main le long de son côté. Ses doigts rêches effleuraient sa joue, se posaient sur sa nuque pour l'attirer à lui alors que ses lèvres se refermaient sur les siennes. L'infini et la perte, et le feu soudain qui s'embrasait. Tard, trop tard. Trop tard pour lui qui scellait sa perte en un instant, car maintenant à la vue s'ajoutait la chair, le contact et la brûlure.
Trop tard.
Ivor la relâcha à regret, et la brusquerie tendre de cette étreinte impromptue lui laissa imprimé jusqu'à l'os la sensation de son contact, la texture même de sa peau et le goût de ses lèvres, comme un rêve, vidé de toute substance. Il s'écarta, et qu'importe la réaction qu'elle aurait, il avait enfin cédé à ce qui le torturait. C'était un soulagement un peu fou, et il en aurait ri, de sa démence et de sa faiblesse, de la déraison d'un geste qu'il ne regrettait pas encore.
Il y avait un sourire sur son visage, et la tristesse au fond de ses yeux.
-Adieu.
Et sa voix résonna avec une étrange résignation, comme s'il acceptait finalement son sort, comme pour rendre les armes. Accepter, à la toute fin, ce qu'elle portait avec elle, le bouleversement et la flamme, et tout ce qui se muait, et la vie qui revenait enfin. Il partirait avec ce fardeau, adouci par le souvenir, sans s'encombrer d'espoirs inutiles car il le savait bien, lui: tout ça ne serait qu'un souvenir, un de plus. Et rien de plus.
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| | Ivor le Silencieux
Partie IRLCrédit avatar : Tiana Double compte : Phalène - Messaline - Sigrid Nilfdottir - Saskia BlancerfVitesse de réponse : Lente
| | Mer 13 Fév - 18:42 | | | | Elle l’entendit se lever, mais ne se retourna pas, ne lui adressant pas un seul regard, poursuivant sa route. Elle sentit qu’il lui attrapait le bas, elle voulut se retourner pour pester contre lui, mais elle n’en eut pas l’occasion, ni la force. Elle le comprit en entendant le cœur du chasseur battre à toute vitesse et lorsqu’elle se retrouva prisonnière de ses bras, son odorat empli par son odeur apaisante sa colère s’envola. La lycan qui avait été assez forte pour le soulever de terre et assez rapide pour prendre de vitesse le Skoll, se trouvait à présent tellement frêle entre les bras d’Ivor. Si fragile, elle se laissa attirer contre lui sans résister, perdue dans ce geste, sentant ses poils se hérisser en un frisson agréable qui remontait le long de sa colonne vertébrale, sans qu’elle ne puisse en analyser la raison. Le calme s’était fait dans son esprit, un silence, pourtant elle avait l’impression que ce silence était assourdissant, une sensation étrange monta, provenant de Lyän apparemment, ou peut-être pas, elle n’arrivait pas à réfléchir pour analyser.
Elle sentit les doigts du chasseur glisser sur sa joue, avec douceur, sans brusquerie aucune et malgré sa peau rugueuse elle eut l’impression d’une douce caresse, il poursuivit sa caresse jusqu’à sa nuque pour l’attirer vers lui. Elle aurait voulu bouger, faire quelque chose, mais son corps restait immobile, seul son cœur s’accéléra et sa peau qui tressaillit de bien-être au contact sur sa nuque, comme si elle n’avait attendu que cela. Et puis il déposa ses lèvres sur les siennes. Alyna n’entendit plus que son cœur battre à ses oreilles, ou bien celui d’Ivor elle n’aurait su dire. La douceur de ces lèvres contre les siennes, leur goût chaud et doux à la fois, comme le miel et son odeur, le tout se grava au fer rouge dans sa mémoire et alors qu’elle allait enfin se décider à l’enlacer pour que le contacte ne se rompt pas, il la relâcha. Elle eut un infime mouvement en avant, mais, sentant son visage s’embraser rapidement, elle se retourna à moitié pour dissimuler sa gêne et soudain elle se sentait infiniment triste de le laisser. Son « Adieu. » sonna soudain faux aux oreilles d’Alyna, comme s’il lui demandait de rester avec lui, mais elle n’avait plus qu’une idée, fuir, pour pouvoir réfléchir calmement à tout cela. Elle trouva tout de même le courage de se retourner pour le regarder en lui disant avec un sourire :
-Pas adieu Ivor, au revoir, j’espère un jour que nous nous reverrons et je... Si tu veux me revoir, scrute le ciel à la recherche d’une chouette blanche au-dessus des bois des elfes ou bien en terre de Feu à la frontière entre le désert et la savane, là se trouve un village où il m’arrive d’aller.
Elle se retourna complètement, ayant l’impression qu’elle n’arriverait jamais à partir, trop secouée par ce qu’il venait de se produire. Alyna s’éloigna cependant, un pas, puis un autre et encore un, elle leva une main pour lui faire signe, un signe d’au revoir, mais aussi une promesse sous-entendue qu’elle espérait le revoir un jour. Lorsqu’elle fut hors de vue elle prit sa forme de louve pour gravir en quelques foulées souples une colline, là elle leva son museau pour hurler vers le ciel et soulager l’émotion trouble qu’elle ressentait sans la comprendre, pour adresser un nouveau au revoir à Ivor également. Elle huma encore le vent qui portait l’odeur du chasseur jusqu’à elle de façon diffuse, puis, à regret, s’éloigna en détalant, Fylia volant au-dessus, seuls témoins de sa présence quelque part au sol.
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| | Alyna Minami
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| | Ven 15 Fév - 8:48 | | | | Ivor la regarda partir, avec l'écho de ses paroles encore aux oreilles. Il y résidait là comme l'espoir de quelque chose à venir, quelque chose de tout proche, comme à portée de main. Tout n'était pas vain, tout ne s'arrêterait pas ici et il y avait un avenir, soudain, qui se dessinait dans ses mots. Il n'oublierait pas. Il n'oublierait rien de ce qu'elle avait dit et si jamais la folie lui prenait de partir à sa recherche, il saurait bien où aller. Il la regarda partir et ce ne fut que lorsqu'elle disparut dans le couvert des bois qu'il revint à sa place, lentement, avec ce sentiment étrange de soulagement résigné; il se sentait vidé de toute substance, et le silence reprenait ses droits autour de lui, partout, et le vide s'engouffrait de toutes parts, jusqu'au fond de lui-même.
Là, plus rien. Pas un mot, plus un bruit, seul le grand et lent murmure des bois, un dernier hurlement de la louve depuis les arbres, et puis plus rien. Le monde était revenu à la normale, revenu au néant, et plus rien n'indiquait que quelqu'un se fut tenu ici ces derniers jours, autre que lui. Mais cela ne suffisait pas et le chasseur se hâta de lever le camp, rassemblant tout son paquetage, effaçant les traces du feu. Partir, il en avait plus que besoin pour oublier un peu la tourmente de ces derniers jours; quitter ce val et les environs, partir, loin. Là où il n'y avait personne, jamais, personne d'autre que lui et son cortège de fantômes. Il avait besoin de calme, besoin de réfléchir, besoin de soulager aussi la culpabilité rampante qu'il éprouvait vis-à-vis d'elle, et de la mémoire d'Isabelle. Les paroles d'Alyna résonnaient encore à ses oreilles; ça n'était pas un adieu. La route était longue jusqu'aux terres du Feu, et c'était folie de l'entreprendre seul et sans guide, fut-il bon chasseur et grand voyageur. Ses pas n'avaient jamais porté dans cette direction, car Ivor avait le sang des hommes des Glaces, et son refuge dans la montagne offrait une bonne alternative aux rigueurs de son climat natal. Le désert, il ne préférait même pas y penser.
Tout à ses songes, il partit, et il avait au coeur une euphorie un rien désespérée, se sachant perdu, perdu pour toujours. Il ignorait pendant combien de temps il hésiterait encore, combien de temps lui faudrait-il pour se décider à quitter ses montagnes; mais quelque chose, comme une certitude, le murmure entêtant d'un souvenir, lui chuchotait qu'il finirait tôt ou tard par vouloir la rejoindre. Il voudrait la revoir, cela allait arriver forcément. Il en aurait ri, si ce n'était pas de lui qu'il s'agissait: quitter son refuge, abandonner son isolement chéri pour traverser la moitié d'un continent et revoir une femme? ça sonnait comme une plaisanterie. L'ours apprivoisé.
Autour de lui les bois murmuraient dans la brise d'une journée ensoleillée, la lumière coulait en vagues vagabondes au travers des feuillages et la brise soufflait doucement depuis les cimes. Un temps idéal pour voyager, et Ivor espérait ainsi rapidement rallier la partie la plus isolée des montagnes, là où personne ne le trouverait. Il souriait, un peu; la démence sans espoir, comme une résignation folle, et peu importait, il ne regrettait rien. Il avait cru agir pour le mieux, pour son bien à lui; mais quelque chose avait forcé cette résolution, et l'avait poussé à commettre l'irréparable.
Trop tard pour lui, c'était scellé. Ne restait plus qu'à savoir combien de temps resterait-il enfermé dans son isolement, avant de céder à l'envie de la revoir. Un jour, un an, un mois peut-être; d'ici là, ses songes s'adressaient à elle.
J'espère que tu m'attendra.
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| | Ivor le Silencieux
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