| Mar 20 Nov - 11:27 | | | | Les effluves gondolaient l’horizon tandis qu’une ultime vapeur s’échappait de la tranchée, fosse naturelle née du soulèvement de la terre continuant inexorablement ses mouvements tyranniques et réduisant à l’état d’acteurs imposés les êtres en présence, impuissants par la volonté même de la nature qui les avait vus naitre. Le sol respirait à pleins poumons d’un furieux battement retentissant à l’unisson à travers les rocheuses alors que plus amont l’on observait de larges colonnes de feu fusant de toute part que l’écorce même du continent peinait à contenir et, malgré le fait qu’il était familier de son habitat originel, Laahney Yor Faad affichait une contrariété à peine soutenue car, de tout être jovial à la vue de magma ne pouvant frémir face aux éléments indomptables qui déchiraient la terre, aucun ne soutenait pareille démonstration qui défigurait le paysage, renouvelant sans cesse une scène qui, outre sa platitude quotidienne révélait chaos et tonnerre au temps venu.
Le cadre était certes peu convivial aux yeux de bien des individus mais ceux dont la nature s’accordait avec pareilles conditions s’en accommodaient au possible. Posant de toute sa noirceur les griffes sur l’étendue bien nommée, la pression exercée provoqua à chaque nouveau contact de puissants jaillissements de vapeurs bouillantes dans une cacophonie caractéristique démontrant l’importance du phénomène, gondolant parfois la surface terrestre. La créature préféra la monotonie habituelle des lieux à toute cette agitation souterraine qui marquerait encore de nouveaux cycles de perturbation, espérant toutefois que le volcan se tienne à l’écart de la manifestation inopportune. Cependant, cela ne le retint pas pour autant de cracher avec amertume ses volutes cendrées qui marquaient depuis les âges profonds les facettes de la région. S’il n’avait pas pour lui la taille, Laahney Yor Faad se confondrait totalement avec leurs retombées, ayant au fil des années adopté ce coloris particulier, terrant dans l’oubli son origine dissimulée. Sentant avec appréhension la terre se dérober, inexorablement soumise aux activités souterraines, le dragon eut aussitôt fait d’entamer une ascension pressée par l’imminence d’une chute. Il aurait été inconvenant de se voir amputé d’un membre sous prétexte d’un excès de confiance qui heureusement n’eut l’initiative de porter atteinte à son jugement qui l’instant suivant s’avéra judicieux à la vision d’une surface terrestre ébranlée et se mouvant de belle manière.
Le bon côté de se voir assister à pareil événement avait au moins le mérite d’assurer une future quiétude et si même lui qui, d’accoutumée ne craignait en rien le liquide visqueux et iridescent, il n’osait imaginer l’état dans lequel serait l’explorateur de ses foulées vierges d’une nouvelle terre à détailler. Cette partie volcanique du monde présentait aussi l’avantage d’être exempt de toute civilisation et accordait à Laahney Yor Faad la garantie d’une retraite en cas de nécessité et il n’aurait été bien difficile de disparaître sous le magma. Ceci dit, le désir lui prit de constater si l’antre n’avait été touchée par ce cataclysme local et malgré deux heures de recherche depuis les hauteurs, rien ne lui permit de la retrouver. Ainsi se permit-il de supposer qu’elle avait elle aussi subit le courroux de la terre, dorénavant forcé de s’en constituer une nouvelle.
En dépit du fait qu’il résidait habituellement à Sen’tsura sous de tous autres traits et qu’il vint peu retrouver ces mêmes terres qui l’avaient vu vieillir, le besoin d’un repère notable fit son chemin dans son esprit, le confortant dans son idée première. Ainsi, après un moment et malgré l’intense activité qui régnait dans les parages, le reptile entreprit de profiter qu’un lopin de terre s’était réhaussé afin d’entamer la creusée. Non loin de là, des poches de gaz brisaient le sol, produisant d’autres geysers de flammes peu engageantes. Ce serait réellement les pires conditions pour le premier curieux venu…
[Rp libre, tout curieux est donc bienvenu en ces terres agitées ! =)]
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| | Ven 7 Déc - 22:56 | | | | Etann poussa un cri. Concentré sur ses pas depuis plusieurs heures, il venait de relâcher son attention le temps de sortir sa gourde. Bien qu'il marchât encore avec prudence et lenteur, ce fut suffisant pour que son pied se pose sur l'une de ses pierres brulantes qui parme semait les lieux. Avant qu'il ne puisse réagir, la chaleur avait littéralement percé un trou dans ses bottes et bruler sa peau.
Claudinant du mieux qu'il put jusqu'à un rocher de grande taille a la température convenable, Etann souriait. Comme dans un combat, ce genre d'expérience lui prouvait qu'il possédait bel et bien un corps, et qu'importe si les autres ne pouvaient pas le toucher. Avec soin, il applica sur la plaie une crème qu'il avait emportée à cet effet, entoura son pied d'un épais tissu résistant à la chaleur, autour de sa chaussure.
***
2 heures plus tard, Etann suffoquait. Trop concentré, trop têtu pour faire demi-tour, il ne cessait de repousser la fin de son voyage. Le rocher là-bas. Non, plutôt la grande pointe là-bas. Bon, je suis bien arrivé jusque-là, pourquoi ne pas aller jusque...
Sauf qu'il était allé trop loin. Beaucoup trop loin. Plus il s'approchait de la mort en se mettant en danger, et plus il vibrait de ce plaisir de se sentir en vie. Comme si c'était une drogue, chaque pas et toute la souffrance qu'il entrainait lui donnaient envie d'en faire un autre. Un dernier, promis, le dernier cette fois. Il repéra un rocher a une centaine de mètres, la fumée brouillant sa vision dans l'obscurité grandissante de ce début de soirée, et claudien jusqu'à lui. Les vêtements en piteux état, une douleur diffuse dans tout son corps, les muscles tendus, les yeux irrités, le souffle court, ... Réellement, ce rocher serait le dernier. Comme les dix précédents...
Quand il ne fut plus qu'ont cinq mètres de son but, Etann précipita ses derniers pas et pris appuie sur la roche pour soulager son corps. Il resta immobile quelques secondes, le souffle rapide mais quand sa respiration se fut calmé, il sentit un autre mouvement régulier... Doucement, sans gestes brusques, il se releva et recula de quelques mètres en se tournant vers le... la... créature.
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| | Sam 8 Déc - 13:04 | | | | Après un moment, une fois que le tonnerre grondant de la terre daigna achever son œuvre au sein d’un lieu transformé, Veerazi entreprit plus sérieusement son projet d’antre, la précédente certainement engloutie sous le fluide volcanique, une mélasse abyssale dont la viscosité n’avait d’égale que son effroyable température, se solidifiant paresseusement sous la berceuse chantée par une brise au goût de souffre. Laissant échapper le souvenir de la majestueuse cavité qu’il appelait avec ferveur « maison », le dragon continua la tâche, plongeant les griffes dans la roche, la délogeant ou la brisant selon sa taille et sa dureté dans un rythme soutenu. Cependant, son entreprise semblait s’éterniser alors qu’il observa ses griffes souffrir de plusieurs heures de travail infructueux.
Car même si en effet le lieu était stable, l’épaisseur de la roche ne simplifiait en rien la tâche dont il s’était porté volontaire et s’il venait à creuser ainsi son nouveau domicile, il ne resterait plus grand-chose de ses précieuses griffes. Il s’arrêta donc un moment, relevant la tête et observant alentour, jusqu’à ce que son regard ne se porte sur un bipède, se tenant à quelques mètres de distance, visiblement gêné de sa découverte. Cette journée s’avérait riche en imprévus, ce qui contenta vivement le reptile qui en gronda de satisfaction. De tous ces âges où il avait demeuré en ces lieux, ce n’était guère que la dix-huitième fois qu’il apercevait une créature autre que la faune locale s’y aventurer. Beaucoup d’autres y seront passés et jamais n’auront retrouvé le chemin de leur logis car il était donné à tous de poser un mauvais appui au sol et être soufflé d’un geyser incandescent ou de marcher sur une croute trop fraiche et la traverser. L’idée de déguster l’un de ces imprudents dont la cuisson était menée à terme par le seul profil spécifique de la région parcouru l’esprit de Veerazi, constatant que le curieux visiteur s’en approcha, les pieds bandés dans un tissu qui par miracle, n’avait pas pris feu pendant la traversée. Il tendit le cou, amenant à une griffe de distance sa tête de l’inconnu, les narines fumantes et le corps irradiant d’un intérêt soudain, captant son odeur avant d’en juger les capacités.
Après une brève évaluation, il admit qu’il ferait un piètre amuse-bouche et s’en détourna dans une simple indifférence, se recentrant donc sur sa mission première. Après quelques minutes où aucun élément extérieur ne vint troubler la créature à l’œuvre, l’agacement l’atteint, désormais à bout de patience. Il s’exécuterait de manière beaucoup moins délicate et se débarrasserait en quelques instants de la tâche ou devrait trouver un autre emplacement. Il ouvrit la gueule laissant s’échapper une voix gutturale qui, dans sa langue natale raisonna dans le début de cavité qu’il avait créé après tous ses efforts. Le sol ronronna jusqu’à témoigner de sa souffrance, se déchirant lentement, creusant non sans efficacité le sol jusqu’à ce qu’une pente raisonnable se dessina, laissant quatre mètres d’espace entre sol et plafond, de quoi se mouvoir avec une certaine aisance, même si le dragon devrait baisser la tête pour y passer mais élargir davantage aurait eu raison de la stabilité de la « construction ». C’est avec satisfaction qu’en insérant sa tête dans la cavité, il constata une différence agréable de température. L’épaisseur de roche était au rendez-vous et isolait fort bien de la chaleur extérieure. Il prononça d’autres tournures et des monticules rocailleux s’élevèrent dans la grotte, soutenant désormais l’ensemble pour garantir la solidité de l’ensemble. Il s’engouffra aisément dans le sol et une fois à une demi-queue de la surface, le sol s’aplanit, offrant un confort supplémentaire puis se retourna, en direction de la sortie, laissant ressurgir sa tête du sol.
- Approche donc étranger, je doute que nul être de ton espèce soit en sécurité là-dehors.
Il ne prit guère le loisir de constater si l’individu était toujours présent, mais l’invita à pénétrer l’antre. L’instant qui suivit, alors qu’elle regagna le fond de la grotte, la créature creusa le sol le sol sur sa droite avant d’en aplanir le fond et, ouvrant sa gueule, laissa lentement s’écouler un filet de magma qui éclairait désormais un peu les lieux puis attendit là, le corps luisant en ses nervures caractéristiques d’une activité certaine, témoignant d’une bonne humeur retrouvée suite à la constitution d’un nouveau logis.
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| | Dim 9 Déc - 14:49 | | | | Immobile, Etann contemplait la creature sans un mot. Dans sa poitrine, son coeur battait de toute forces, dans un grand fracas qui remontait jusque dans ses tympans. La fumée piquait ses yeux, mais il ne pouvait se resoudre a les fermer. Un dragon. Cette creature qui faisait rever les enfants. Il se souvenait encore avoir jouer, etant petit, a "voler" avec ses camarades sur les remparts du chateau de sa ville. La chose etait nettement moins drole maintenant qu'il avait face à lui un tel monstre. Et encore moins quand celui ci tendit son cou vers lui, amenant sa tête en face de celle du soldat petrifié. Pendant un instant qui lui parrut s'eterniser sur plusieurs heures, ils restèrent ainsi, face à face.
Après quoi, le dragon se detourna et repris son travail sans la moindre attention pour Etann. Le soldat resta figé sur place en regardant l'immense lezard ammenager la roche selon son bon vouloir. Le travail était impressionnant, le concept pas plus recherché qu'une simple tanière de lapin, mais le resultat bien plus consequent. Surtout lorsque l'etrange animal, que l'on pouvait difficilement appeler "animal" en voyant l'intelligence de son regard, utilisa la magie pour acceler le processus. Etann, qui n'aimait guère la magie qu'il jugeait peu honnete, ne put qu'admettre qu'elle semblait ici couler de source chez le dragon.
Il restait donc ainsi, presque bouche bé devant cette realisation, conscient que rares étaient ceux qui avaient assister à ce spectacle, nombreux étaient ceux qui auraient aimer voir un dragon, mais que personne ne souhaitait remplir le role du casse croute d'une telle creature. Celle-ci s'était installer dans sa grotte, visiblement satisfaite de sa reussite.
- approche donc étranger, je doute que nul être de ton espèce soit en sécurité là-dehors.
En réalité, Etann ne songea même pas une seconde à désobéir à cette invitation. Nullement rassuré, il obéit mécaniquement mais en entrant dans la grotte, , la relative fraicheur qui y régnait le fit soupirer d'aise. Prenant soin de s'installer à une bonne distance de l'étrange source lumineuse créé par le dragon, il s'adossa sur la pierre et se surprit à se régaler du spectacle. La créature était splendide, toute de muscles et de nerfs, parfaitement adaptée au milieu, elle incarnait une force tranquille au regard sage.
Etann sourit aussi en réalisant qu'il n'avait à craindre ni ses Cros, ni ses griffes, ni ses pattes, sa queue, sa gueule, ou quelconque autre partie même impressionnante de son hôte mais que le seul danger pour lui serait le feu qui sortirait de ce corps. Il fronça les sourcils face à sa propre réflexion. À quel moment exactement le feu qui dormait dans le ventre de la créature devenait-il suffisamment extérieur pour pouvoir atteindre le corps du soldat. Son pouvoir était si étrange... Peut-être que, faite de feu et de roche, le dragon était suffisamment éloigné des espèces animales pour qu'Etann puisse le toucher... L'expérience était tentante mais pour le moment le jeune homme se contenta de remercier son hôte:
- C'est bien aimable de votre part de m'accueillir ainsi... Il hésita et ajouta, en souvenir a ces vieilles histoires qu'il entendait dans sa jeunesse sur la passion des dragons sur les met au précieux. Je n'ai rien pour vous remercier, ni or, ni trésor.
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