Trois heures. Cela faisait désormais trois heures que Sebastian était en train de suivre sa cible. Si l’on ne comptait pas les deux jours d’observations qui avaient précédés. Et jusqu’à présent, il n’avait pas encore réussi à trouver un seul moment où il pourrait s’occuper de le réduire au silence sans risquer de devoir combattre pour s’enfuir. Non, pour l’instant, les deux gardes du corps de l’imposant, répugnant et bedonnant personnage ne l’avaient pas encore lâché d’une semelle. Quoi de plus normal pour quelqu’un aussi paranoïaque que lui ? De fait, le Suniage n’avait encore eu que l’occasion de marcher à sa suite dans les rues de Sylfiria. Son client avait désiré garder l’anonymat, mais son « orientation politique » ne faisait aucun doute au vu des personnes présentes ici.
Il avait reçu la commande de manière assez classique et expéditive. Un homme encapuchonné, venu le trouver à sa table dans une auberge. Juste le temps de lui faire passer un petit morceau de papier avec quelques instructions griffonnées, et d’entendre le prix du chasseur de primes. Prix un peu plus élevé que ce qu’il demandait d’habitude, d’ailleurs, la demande portant essentiellement sur le fait que l’assassinat soit des plus classiques. Pas de tentative de dialogue avec la victime, et faire en sorte que le meurtre soit discret sans pour autant que le corps, portant les traces d’une mise à mort et non d’un accident, ne soit trop difficile à retrouver. En gros, ce n’était pas trop les techniques habituelles de Sebastian. Malgré tout, tant qu’il y met le prix, le client est roi…
Bref. Trois heures, donc, durant lesquelles rien ne se produisirent si ce n’est une sorte de ballade classique et parfaitement inintéressante. Jusqu’à ce que la cible se rende au théâtre, en fait. Comme beaucoup de gens, il aimait ce genre de représentations. Sauf que pour sa part, ce n’était pas pour les bonnes raisons. Si ce n’était pour se montrer en public dans un lieu hors de prix, pourquoi se rendre dans cet établissement bien particulier après tout ? Et comme il s’y rendait sans ses gardes du corps, cela signifiait qu’il se sentait en sécurité, probablement en compagnie des siens.
Il ne fût pas difficile de dérober le ticket d’entrée d’un autre spectateur, et de rentrer à sa place. Sebastian s’installa à son aise dans la salle, un peu derrière sa cible. Il n’osait pas trop se lancer immédiatement pour le tuer, sentant que quelque chose allait mal se passer. Il ne savait pas quoi, mais il sentait mal cet assassinat, présentant un évènement imprévu qui changerait toute la donne.
[Hrp : Sayanelle ne semblant plus être parmi nous, j'ai fait passer ce sujet en Libre, si cela intéresse quelqu'un. Dans le cas contraire, je suppose que l'on pourra fermer le sujet.]